Aller au contenu

Jean Tinguely

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 10 juillet 2007 à 19:13 et modifiée en dernier par Perky (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Jean Tinguely est un artiste suisse né le 22 mai 1925 à Fribourg et mort le 30 août 1991 à Berne.

Présentation de l’artiste

« Jean dégage une énergie électrique dès qu’il rentre dans une pièce il remplit l’espace » c’est ainsi que commence le portrait de Tinguely brossé par Niki de Saint-Phalle. Quel que soit l’endroit où se manifeste sa personnalité d’artiste, on a le sentiment d’être en présence d’un tempérament dynamique et imprévisible, qui cherche l’échange, la communication, et exige de ses partenaires une faculté d’adaptation et un désir de participation permanents. Ne devrait-on pas réfléchir, en ce qui concerne Tinguely, dans le sens où le fit le Financial Times à propos de l’exposition de Venise : « Assurément tout cela est animé par plus d’un souffle démoniaque, bien que nous gardions calmement les doigts croisés… Et au-delà de toute la drôlerie de l’ensemble et du raffinement spirituel de la mécanique, on peut y découvrir une gaîté plus sombre qui s’apparente au désespoir. Ses machines fonctionnent merveilleusement bien, mais elles ne produisent rien, et c’est à nous de déchiffrer leurs messages sombres et ambigus. »

Ses origines, sa vie

Son père

Son père, Charles Tinguely (1893-1970), originaire de Pont-La-Ville (La Roche), travaillait comme employé dans la fabrique de chocolats Peter, Cailler, Kohler, future société Nestlé ; il était en outre réputé pour ses talents de footballeur et exerçait sa passion dans la région de Bulle. Ce devait être un homme à la forte personnalité, autoritaire, mais libérale, et profondément attachée à une organisation patriarcale de la famille ne laissant qu'une faible liberté d'action à la femme.

Sa mère

La mère de Tinguely, Jeanne-Louise Ruffieux (1899-1980), était née à Le Pâquier dans une famille d'agriculteurs aux nombreux enfants. Avant son mariage elle était employée comme domestique. Sa silhouette mince et séduisante, ainsi que ses traits marqués mais empreints de finesse - qui caractériseront aussi son jeune fils surent très tôt attirer les regards des hommes. Modèle:Série art contemporain

Sa jeunesse

Jean-Charles Tinguely est né le 22 mai 1925, le jour de l'anniversaire de sa mère. Sa biographie témoigne très tôt de tiraillements et de tensions entre lui et ses parents. II est Fribourgeois et jouit en même temps des droits civiques de la ville de Bâle dans laquelle il grandit. II semble apprécier cette double appartenance qui lui donne la liberté de choisir et de changer. Ainsi se sent-il, selon son humeur, tantôt Fribourgeois, tantôt Bâlois. II trouve fréquemment refuge dans les bois des environs de Bâle, afin de s'adonner à la lecture sans être dérangé. Il y réalise les premières œuvres • méta-mécaniques. : des roues hydrauliques avec effets sonores. «. Alors, j'ai commencé à faire une chose très bizarre : plusieurs samedis et dimanches de suite, j'ai commencé à construire de jolies petites roues en bois, bricolées comme ça, le long d'un ruisseau [...]. Aucune idée d'art [...]. Dans la forêt, j'utilisais un ruisseau : il faut dire que c'était une forêt de sapins qui formaient une sorte de cathédrale, avec les qualités sonores d'une cathédrale [...], les sons s'amplifiaient formidablement bien. J'ai fait jusqu'à deux douzaines de petites roues dont chacune avait sa propre vitesse, et parfois cette vitesse était variable selon la vitesse de l'eau, variable elle aussi. Chaque roue avait une came [...]. Une came, c'est une chose qui assure une irrégularité à la roue - tu vois ! Ça frappait, ça actionnait sur un petit marteau qui tapait sur différentes boîtes de conserve rouillées ou pas, des sonorités différentes. Ces sons, ces tonalités, à des rythmes différents, étaient répartis tous les cinq à six mètres, et ces concerts s'allongeaient parfois jusqu'à cent mètres dans la forêt. J'imaginais alors le promeneur solitaire lui aussi dans la forêt, qui entend d'abord ce concert avant d'entendre les bruits de la forêt. Parfois, ça fonctionnait jusqu'à quinze jours, c'était évidemment fragile mais il y en avait quelques-uns qui fonctionnaient pendant des mois. »

Les traumatismes de l’enfance

Père alcoolique

Les réactions imprévisibles d’un père alcoolique et autoritaire et les craintes qu’il occasionne chez sa mère restèrent ancrées dans sa mémoire. «J'avais très peur du noir, tout prenait alors des formes inquiétantes, et aujourd'hui encore je ne supporte pas les papiers à motifs, ils me rappellent mes angoisses enfantines.»

Bombardement

Adolescent, il fut traumatisé par le bombardement aveugle de Bâle. «Nous habitions à l'époque sur la Winkelriedplatz. C'était le 16 décembre 1940. Notre quartier fut particulièrement touché, les bombes explosaient tout près, faisant voler les fenêtres en éclats et détruisant tout sur leur passage.' Notre maison dut être évacuée. Une jeune mère allemande, Frau Zorn, avait pris son bébé dans les bras et, alors qu'elle cherchait un abri, elle fut frappée à la tête par un éclat d'obus. L'impact arracha sa calotte crânienne qui resta suspendue, avec les cheveux, au compteur électrique. La jeune femme gisait morte sur le sol. J'enlevai l'enfant de ses bras. Ma mère eut une crise d'hystérie. On dut l'écarter. Je me cachai dans les ruines, attendant l'ennemi. Je crois que s'il était venu, je l'aurais tué. Peut-être cet événement est-il à l'origine des images sombres qui habitent mon art. Qui sait?»

Les expériences

Fugue

« En 1940, à 15 ans, je suis parti de Bâle, emportant la caisse des scouts, dans l'idée de venir en aide aux Grecs. À l'époque, les troupes italiennes attaquaient les Grecs à partir de l'Albanie. Une patrouille m'a découvert quelque part après le tunnel du St-Gothard alors que j'étais sur le wagon à charbon. On m'a mis sous les verrous à Bellinzona. Je débordais de fierté. J'étais dans une prison d'hommes, avec des adultes. Je me prenais très au sérieux, j'avais l'impression d'être extrêmement important et me refusais à tout aveu. On a fini par me reconduire à Bâle les menottes aux mains.»

Initiation politique

Dans la maison du Dr Heinrich Koechlin à Bâle, où se retrouvaient réfugiés politiques, communistes et anarchistes, Tinguely puisait dans les conversations enflammées de quoi nourrir ses idées et enrichir sa formation politique. Friedrich Engels, les Russes Kropotkine et Bakounine, ainsi que Alexandre Herzen, comptaient parmi ses auteurs de prédilection. La lecture était devenue pour lui, qui avait un esprit si curieux, une véritable nécessité et sa mémoire exceptionnelle sut en faire l'une des sources de son vaste savoir.

Apprentissage de décorateur

Les plans, les rêves étaient une chose, mais il y avait aussi la vie quotidienne, les contraintes financières et la nécessité d'apprendre un métier. Tinguely devint décorateur de vitrines, une activité dans laquelle il ne craignit pas de provoquer le scandale. Son ami Daniel Spoerri, qu'il avait connu vers 1949 dans les milieux bohèmes de Zurich, se souvient: «Un jour, Tinguely apporta dans le magasin de fourrures Lindner à Bâle une vieille brouette crasseuse, maculée de taches de béton et remplie de vieux matériaux de construction puis, après avoir longé les précieuses fourrures au grand effroi des vendeuses, il déversa le contenu de sa brouette et jeta pardessus un manteau de prix - tout ça pour le salaire non négligeable de 300 FS. II y eut bien sûr aussitôt un attroupement et on appela la police.»

De décorateur à artiste

Si les vitrines décorées par Tinguely faisaient preuve d'une telle insouciance et d'une telle liberté, inhabituelles pour l'époque, c'est sans doute parce que Tinguely était profondément convaincu de sa vocation d'artiste et considérait ce travail comme une activité certes nécessaire, mais secondaire. II faut rappeler ici qu'il fréquenta également l'École des Arts appliqués de Bâle. D'après les descriptions de Daniel Spoerri, les compositions réalisées par Tinguely témoignaient, par la liberté même de leur exécution, d'une audace et d'un pouvoir magique extraordinaires. «II travaillait déjà avec des mouvements rotatifs et obtenait, à l'aide de dispositifs de traction, des effets comiques qu'il utilisait pour animer les figurines présentes dans ses compositions.» Le carnaval de Bâle qui anime la ville à chaque printemps depuis des siècles n'est sans doute pas étranger à son goût pour la dérision, la provocation pertinente et l'humour.

De la peinture au cinétisme

Tinguely pourtant ne montra aucune de ces créations au public. On sait aussi qu’il exécuta de nombreuses peintures à l’huile à propos desquelles il explique : «Je pouvais continuer sur une peinture pendant des mois, jusqu'à usure totale de la toile : racler, revenir, sans laisser sécher la peinture ! C'était impossible pour moi ; je n'arrivais pas à, disons, décider : Voilà, c'est terminé ... C'est à partir de là, au fond, que le mouvement s'est imposé à moi. Le mouvement me permettait tout simplement d'échapper à cette pétrification, à cette fin. »

Premier échec

L'artiste en quête de lui-même partit finalement pour Paris au cours de l'hiver 1952-1953. Son ami Daniel Spoerri se trouvait également depuis un semestre dans ce haut lieu de l'art. "Pour un spectacle de danse nous devions concevoir un décor. À la répétition générale, lorsque nous avons tiré sur les ficelles, alors que la musique avait déjà commencé, toute notre installation est tombée sur la tête des danseurs, c'était la catastrophe. Le ballet s'est poursuivi sans décor, avec la musique seulement." Ce fut l'un des rares cas où Tinguely rata quelque chose.

Aboutissement de son art

Eos xk III
Eos xk III

De plus en plus ses sculptures évoluèrent vers des sortes d'œuvres d'art totales, sollicitant simultanément plusieurs sens: la vue, l'ouïe, le toucher et parfois même aussi l'odorat lorsqu'il y avait émission de fumées.

Biographie détaillée de Jean Tinguely

Modèle:Entête tableau simple ! année ! réalisation |----- | 1925 | Né le 22 mai à Fribourg; enfant unique de Charles Célestin et Jeanne Louise Tinguely Ruffieux. Le père habite depuis le 25 mars 1918 à Bâle; venant de Bulle, la mère et l'enfant le rejoignent le 15 juillet 1925. La famille habite tout d'abord au no. 41 de la Solothurner strasse, puis, à partir de 1927, au no. 311 de la Dornacherstrasse. |----- | 1931-1935 | Fréquente l'école primaire au «Gundeldinger Schulhaus». |----- | 1934 | En juillet, la famille s'établit au no. 1 du Winkelriedplatz. Son père est magasinier chez Nestlé SA (anciennement Peter Cailler Kohler). Le 27 novembre, son père reçoit la bourgeoisie de la ville de Bâle. |----- | 1935-1940 | Fréquente l'école secondaire. Jean passe ses samedis chez les scouts catholiques de la « Marienkirche ». |----- | 1939 | Tente de se rendre en Albanie par le train pour soutenir le peuple albanais dans sa résistance contre l'agression de l'Italie fasciste ; arrêté par la police à la frontière suisse, il est renvoyé dans ses foyers. |----- | 1941 | 2 mai : entame un apprentissage de décorateur au grand magasin Globus, sous la tutelle de E. Theo Wagner. À partir de juillet, les Tinguely habitent au no. 305 de la Dornacherstrasse. |----- | 1943 | 25 août : licencié du Globus avec effet immédiat. Motif : indiscipline et manque de ponctualité. À partir de septembre, engagé comme apprenti chez Joos Hutter, décorateur. Nommé «Jeannot» Tinguely dans le contrat d'apprentissage. Les 15 et 16 mai 1944 ont lieu les épreuves de l'examen final au grand magasin Rheinbrücke SA; Tinguely réussit l'examen avec la note globale de 1,8 (sur un barème de 1 à 6, 1 étant la meilleure note). |----- | 1944 | Membre de l'« Union de la jeunesse communiste » (illégale). Plus tard, en tant que membre du «Parti du travail» (communiste), conçoit les pavillons de groupes communistes en 1948, à Paris, et en 1950, à la Fiera Campionaria de Milan. À partir de décembre, travaille comme « décorateur indépendant » ; durant le semestre d'été 1944 et le semestre d'hiver 1944/45, continue toutefois à suivre des cours à la Section des arts appliqués de l'École des arts et métiers, de Bâle (enseignement général de dessin et de peinture et enseignement spécialisé). Manifeste un intérêt particulier pour les cours de Julia Eble-Ris, portant sur la science des matériaux, le dessin d'objets, le dessin de nus et le dessin de mode. École de recrues en tant que mitrailleur à Liestal. |----- | 1945 | Après la guerre, habite au Burghof, immeuble voué à la démolition, près du Musée des Beaux Arts, au no. 2 de St. Alban Vorstadt ; se tient au courant des nouveautés de l'art contemporain et séjourne régulièrement à Zurich. |----- | 1946 | Travaille comme décorateur à Zurich. |----- | 1947 | Evolue dans l'entourage de l'anarchiste Heiner Koechlin et réalise la couverture de la thèse de Koechlin sur la Commune de Paris, que celui ci fait paraître dans sa propre maison d'édition, le « Don Quichotte Verlag ». |----- | 1949-1951 | Ses reliefs décorent entre autres les vitrines de l'opticien Ramstein à Bâle. |----- | 1951 | 10 mai : épouse Eva Maria Aeppli, issue d'une famille anthroposophe ; il l'a connue en 1949 dans la Section des arts appliqués de l'École des arts et métiers de Bâle.

|----- | 1952 | Octobre : départ pour la France;

|----- | 1953 | Au début de l'année, les Tinguely s'installent à Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne). Au cours de l'année, ils emménagent dans un hôtel de la rue Pierre Leroux, dans le 15e arrondissement de Paris. Tinguely installe une exposition permanente de ses œuvres dans la salle désaffectée du café de l'hôtel. Naissance de leur fille Myriam. Myriam reste chez les parents de Tinguely qui habitent Genève depuis 1949, puis déménagent à Bulle.

|----- | 1954 | Le 7 avril, Tinguely se fait à nouveau domicilier à Bâle, au no. 31 de la Sternengasse. Il ne le fait manifestement que pour contourner l'obligation de déclaration en France, où il continue à vivre. 27 mai : vernissage de la première exposition à la galerie parisienne Arnaud. |----- | 1955 | Au début de l'année, il emménage dans un atelier à l'Impasse Ronsin ; il a pour voisins le sculpteur Constantin Brancusi et d'autres artistes. Fait la connaissance d'Yves Klein. Expose son premier Relief sonore au « Salon des Réalités Nouvelles » à Paris. Exposition à la Galerie Samlaren, Stockholm. |----- | 1956 | Fait la connaissance de Niki de Saint Phalle. |----- | 1958 | Expose en juillet Mes étoiles. Concert pour sept peintures à la Galerie Iris Clert. Le 17 novembre, présente dans la même galerie, conjointement avec Yves Klein, l'installation Vitesse pure et stabilité monochrome. |----- | 1959 | 14 mars : lance d'un avion, au-dessus de Düsseldorf, son manifeste « Für Statik » (Pour la Statique). Réalisation de deux grands reliefs destinés au foyer de l'opéra de Gelsenkirchen. Exposition des « Méta matics de Tinguely » à la Galerie Iris Clert à Paris. 12 novembre: soirée « Cyclo matic » organisée à l'ICA (Institute of Contemporary Arts) à Londres. Il s'agit d'un happening avec coureurs cyclistes et machines à dessiner. |----- | 1960 | 17 mars: Hommage à New York, manifestation faisant intervenir une machine autodestructrice dans le jardin du Museum of Modern Art, à New York. Première exposition à Berne : Franz Meyer expose Kricke, Luginbühl et Tinguely à la Kunsthalle. 27 octobre : fondation du groupe des Nouveaux Réalistes à Paris; en font partie: Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Pierre Restany, Jacques Villeglé, ainsi que Martial Raysse et Daniel Spoerri. Vit avec Niki de Saint-Phalle à l'Impasse Ronsin. |----- | 1961 | Participe aux expositions « Bewogen Beweging » (« Le Mouvement dans l'art ») au Stedelijk Museum d'Amsterdam, et « Rörelse i konsten » au Moderna Museet de Stockholm, dont le directeur est Pontus Hulten. 22 septembre : Étude pour une fin du monde No. 1, au Louisiana Museum de Humlebaek, Danemark. |----- | 1962 | Première exposition particulière à Bâle, à la Galerie Handschin 21 mars : Study for end of the World No.2, près de Las Vegas, dans le désert du Nevada, États-Unis. |----- | 1963-1964 | Réalise pour l’exposition nationale suisse en 1964 à Lausanne la grande sculpture Eurêka. |----- | 1966 | Conçoit le rideau de scène et les décors de l'« Eloge de la folie », ballet de Roland Petit, à Paris. Au Moderna Museet de Stockholm, réalisation de Hon, en collaboration avec Niki de Saint Phalle et Per Olof Ultvedt. Première exposition particulière à Zurich, à la Gimpel & Hanover Galerie. |----- | 1967 | Représenté par deux œuvres à l'Exposition universelle de Montréal : crée pour le pavillon suisse Requiem pour une feuille morte et réalise Le Paradis fantastique pour le pavillon français, en commun avec Niki de Saint Phalle. |----- | 1968 | De concert avec Bernhard Luginbühl, conçoit le projet d'un «Gigantoleum», station culturelle multifonctionnelle. Noël : acquiert l'ancienne auberge « L'Aigle noir » à Neyruz, dans le canton de Fribourg. |----- | 1970 | Début de la mise en œuvre du Cyclop à Milly-la-Forêt, sculpture promenade géante, réalisée en collaboration avec Bernhard Luginbühl, Larry Rivers, Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri et d'autres. Les travaux sont exécutés avec l'aide des assistants de Tinguely, Sepp Imhof et Rico Weber. 28 novembre: La Vittoria, sur le parvis de la cathédrale de Milan, festival organisé pour le dixième anniversaire des Nouveaux Réalistes. |----- | 1971 | 13 juillet : mariage avec Niki de Saint Phalle. |----- | 1971-1973 | Réalisation de la Grande Spirale ou Double Hélice, dans la cour de l'institut d'immunologie de Bâle de la société F Hoffmann-La Roche SA. Rétrospectives à Paris (CNAC), Bâle (Kunsthalle), Hanovre (Kestner Gesellschaft), Humlebaek (Louisiana Museum), Stockholm (Moderna Museet) et Amsterdam (Stedelijk Museum). |----- | 1972 | 4 décembre : le jour de la Sainte Barbara, Jean Tinguely et Bernhard Luginbühl placent dans le jardin du marchand de tableaux Eberhard Kornfeld, une série de canons fabriqués par leurs soins qui projettent dans les airs un véritable feu d'artifice de plumes. |----- | 1973 | 13 juin : naissance de Milan, fils de Jean Tinguely et de Micheline Gygax. |----- | 1975 | Inauguration de Chaos No. 1, au Civic Center de Columbus/Indiana, États-Unis. |----- | 1976 | 4 janvier : Prix Wilhelm Lehmbruck de la ville de Duisbourg. |----- | 1977 | 14 juin: inauguration du Fasnachtsbrunnen (Fontaine du Carnaval), à Bâle. Construction du Crocrodrome de Zig & Puce au Centre Georges Pompidou à Paris, une installation de Jean Tinguely, Bernhard Luginbühl et Niki de Saint Phalle. Daniel Spoerri y installe son «Musée sentimental». |----- | 1979 | Création de Klamauk, sculpture sonore montée sur un tracteur et destinée à l'exposition «Tinguely Luginbühl» au Städel de Francfort. |----- | 1980 | Tinguely refuse tout d'abord la distinction : un anneau, dit anneau impérial, décernée par la ville de Goslar, puis se ravise sur les conseils de Joseph Beuys. 3 décembre : Prix de l'art de la ville de Bâle. |----- | 1981 | Exposition organisée à l'Abbaye de Sénanque dans l'espace « Art Incitation à la création », patronné par la Régie Renault. Tinguely y montre pour la première fois des sculptures de crânes. |----- | 1982-1983 | Rétrospectives à Zurich (Kunsthaus), Londres (Tate Gallery), Bruxelles (Palais des Beaux Arts) et Genève (Musée d'art et d'histoire). |----- | 1983 | 16 mars: inauguration de la Fontaine Stravinsky, à Paris, fruit d'une collaboration avec Niki de Saint Phalle.

Fichier:Paris Fontaines Tinguely Niki Saint Phalle 02.JPG

25 août: ouverture du café « Zur Münz », à Zurich, que Tinguely a aménagé à la demande de la banque Julius Bär. 26 novembre: Prix de l'art de la ville de Zurich. |----- | 1984 | De février à avril, à la demande de la Régie Renault, création à Rungis, près de Paris, de Pit Stop, sculpture composée de pièces tirées de voitures de Formule 1. 30 juin : inauguration de la Fontaine Jo Siffert, don de Jean Tinguely à la ville de Fribourg. Création de Méta Harmonie /il Pandémonium pour le Musée Seibu au Japon. Prix de l'art de la ville de Paris. |----- | 1985 | Construction de Fatamorgana dans des locaux désaffectés de l'usine sidérurgique Von Roll SA à Olten. Rétrospective à Munich (à la Kunsthalle der Hypo Kulturstiftung). 13 mars : est nommé «Ehrespalebârglemer», une distinction pour des Bâlois. 18 juin : bourgeoisie d'honneur de la ville de Fribourg. Novembre : opération du cœur (pontage coronarien). |----- | 1986 | Naissance de Mengele Totentanz (Danse macabre Mengele), œuvre créée à partir de poutres calcinées, de machines agricoles, d'ustensiles de ménage et de crânes d'animaux carbonisés, suite à l'incendie d'une ferme à Neyruz |----- | 1987 | Aménagement du café galerie « Tinguely », dans le grand magasin « Nomura » à Kyoto. Construction de l'immense sculpture promenade Grande Méta Maxi Maxi- Utopia, dans un atelier de Von Roll SA Klus. 18 septembre : Prix Max Petitpierre. 19 novembre : don du Cyclop à l'État Français. |----- | 1988 | 29 janvier : Prix Jacob Burckhardt de la Fondation Johann Wolfgang von Goethe à Bâle. Acquisition d'une ancienne fabrique de bouteilles à La Verrerie, dans le canton de Fribourg. 10 mars : inauguration de la Fontaine de Château-Chinon, conçue en collaboration avec Niki de Saint Phalle à la suite d'une commande passée par le président François Mitterrand.

Fichier:Chateau Chinon Statue.jpg
Fontaine de Château-Chinon

4 juin : Prix de l'université de Bologne. 22 octobre : Prix de l'État de Berne. |----- | 1989 | 7 juin : attribution du titre de docteur honoris causa par la Royal Academy of Arts, à Londres. |----- | 1990 | Soutenue par la Fondation culturelle Pro Helvetia, une exposition Tinguely est organisée dans la Galerie Tretjakov à Moscou. |----- | 1991 | Décoration du Bar « Le Tinguely », dans l'Hôtel Palace de Lausanne, avec de grandes lampes sculptures. La Cascade, grande sculpture suspendue, est créée à Charlotte/Caroline du Nord, États-Unis. Durant la « ART », à Bâle, et, plus tard, dans diverses gares, on peut voir le «train de marchandises culturel», installation réalisée dans des wagons de marchandises une initiative conjointe de Tinguely, Eva Aeppli, Bernhard et lwan Luginbühl, Milena Palakarkina, Daniel Spoerri, Ben Vautier et Jim Whiting. En même temps que le « train de marchandises culturel », la grande lampe sculpture Luminator est présentée pour la première fois. L'exposition de Moscou, dans une version augmentée, est présentée au Musée d'art et d'histoire de Fribourg. Jean Tinguely meurt le 30 août 1991 à l'hôpital de l'île à Berne. |---- |1992 |Naissance de son fils Jean-Sébastien né de Milena Palakarkina |}

Ses œuvres

Son style

Tinguely n’était pas mécanicien, pas plus qu’il n’était technicien ou ingénieur. Aux yeux des spécialistes ses machines étaient construites de manière lamentable. Cependant Tinguely possédait le don infaillible de provoquer l’attention des passants, et d’établir ainsi une communication par l’emploi de mécanismes familiers qu’il détournait de leur sens et de leur finalité quotidienne. Avec Euréka une énorme machine conçue pour l’exposition nationale suisse de 1964, cette particularité apparut déjà comme une caractéristique essentielle de son art. Imprégné des œuvres de Marcel Duchamp (Ready-made traduction : objets usuels ironiquement promus œuvres d’art) il s’inscrit dans l’esprit dadaïste qui se manifeste par la bouffonnerie provocatrice et la dérision souvent au cours de manifestations publiques.

Les caractéristiques de son style

C’est un sculpteur qui, avant tout, utilise des matériaux de récupération auxquels il redonne vie en utilisant des moteurs pour les animer. Tinguely est maître incontestable dont l’œuvre compte parmi les manifestations les plus vivantes de la sculpture du XXe siècle.

Message délivré par l’artiste

Il remet en question l’académisme de l’art. Il crée ses machines dans le contexte des « trente glorieuses » (les années d’après la deuxième guerre mondiale) et de son « culte » du progrès. Construites en partie à l'aide d'objets de récupération, les «machines» de Tinguely, consciemment imparfaites, refusent le culte de l'objet neuf produit par une société de consommation. Il est en avance sur son temps en pratiquant le recyclage. Il a su se trouver « une place écologique » dans la société pour pouvoir faire ce qui lui plaisait. Dans une société ou la machine est de plus en plus présente, il l’introduit dans l’art en montrant son aspect ludique et inutile. À l’instar de ses machines qui s’autodétruisent après trente minutes de fonctionnement, il délivre son message philosophique que dans la vie tout a une fin.

Musées

Voir aussi

Liens internes

Artistes aux préoccupations voisines

Liens externes