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Polycarpe de Smyrne

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Polycarpe de Smyrne
Saint chrétien
Image illustrative de l’article Polycarpe de Smyrne
évêque, martyr, Père apostolique
Naissance v. 69 ou v. 81 ?
Décès 155 ou 167 ?  (86 ans)
Smyrne, province romaine d'Asie, Empire romain
Vénéré par Église catholique,
Églises catholiques orientales,
Église orthodoxe
Fête 23 février
Attributs pallium et crosse d'évêque, livre, palme du martyre, bûcher

Polycarpe, en grec Πολύκαρπος, Polykarpos (littéralement « aux fruits abondants »), né peut-être vers 69 ou vers 81, et mort brûlé vif à l'âge de 86 ans, à une date fort discutée (peut-être en 155 ou en 167), tenu par une tradition très problématique pour un disciple de l'apôtre Jean, fut le deuxième évêque de Smyrne, aujourd'hui Izmir en Turquie. Mort martyr pour la foi, ce saint et Père apostolique est commémoré le 23 février dans le Martyrologe romain[1].

Données biographiques

La jeunesse de Polycarpe ne nous est pas connue. Il n'y a pas grand chose à tirer, sur le plan strictement biographique, de la Vie de Polycarpe (Βίος Πολυκάρπου, BHG 1561)[2], composition tardive et très romanesque qui a été datée par Hippolyte Delehaye du début du Ve siècle[3] et par Pierre Maraval de la fin du IVe siècle[4].

Du Polycarpe historique nous n'avons, en guise de certitude chronologique, que l'âge au décès : 86 ans (Martyrium Polycarpi, 9, 3). L'année de sa mort, et partant celle de sa naissance, sont l'objet de débats interminables (voir plus loin). Une tradition aussi ancienne que suspecte (légende lyonnaise de la chaîne ininterrompue Jésus–Jean–Polycarpe–Irénée) fait de lui un disciple de l'apôtre Jean. Ce dernier se serait établi vers la fin de sa vie à Éphèse, après que son exil dans l'île de Patmos eu prit fin à la mort de Domitien (18-9-96) : il aurait été alors plus que nonagénaire et Polycarpe (décédé à 86 ans) aurait eu 15 ans s'il mourut en 167 et donc naquit en 81, et 27 s'il mourut en 155 et donc naquit en 69. Cette pieuse version ne pourrait tenir debout (à grand peine) que si l'on choisissait comme date de mort l'année 155, qui pose un gros problème dont nous parlerons plus loin. Dans sa Lettre à Florinus[5], Irénée de Lyon se présente comme un élève de Polycarpe et parle des relations de ce dernier avec un nommé Jean, dont Polycarpe aurait suivi l'enseignement [6]. Pour Irénée, ce formateur nommé Jean était sans doute Jean l'Évangéliste[7], mais il s'agit plus vraisemblablement de Jean le Presbytre, que Papias, contemporain et compatriote de Polycarpe, distinguait de l'apôtre[8].

On ne sait pas quand Polycarpe accéda à l'épiscopat de Smyrne. On n'est même pas sûr du nom de son prédécesseur, mentionné uniquement par la tardive et très douteuse Vie de Polycarpe (BHG 561)[9], qui l'appelle Boukolos, nom peut-être factice et symbolique (il signifie « bouvier »)[10].

Quoi qu'il en soit, Polycarpe devint l'un des évêques les plus influents et les plus estimés de son temps, à tel point qu'en 154 il fut choisi comme représentant des Églises d'Asie puis envoyé à Rome vers 160 pour discuter avec le pape Anicet de plusieurs points de divergence dont la date de Pâques, déjà une pomme de discorde entre les chrétiens d'Orient et ceux d'Occident. Ils se séparèrent sans accord mais « dans l'amitié »[11].

Polycarpe combattit de nombreuses sectes jugées hérétiques, en particulier certains gnostiques et notamment Marcion. Il accueilla en sa ville de Smyrne l'évêque d'Antioche, Ignace, condamné ad bestias dans les arènes de Rome. Les deux évêques devinrent amis et Ignace d'Antioche lui écrivit de Troas une lettre le remerciant de son accueil et lui demandant d'envoyer des missionnaires affermir sa communauté dans la foi chrétienne. D'Antioche, il lui en envoya une autre contenant la formule suivante : « Que votre baptême demeure comme votre bouclier, la foi comme votre casque, la charité comme votre lance, la patience comme votre armure »[12].

Selon une triade de compositions hagiographiques du VIe siècle (légendes d'Andoche BHL 424, Irénée BHL 4457-4458 et Bénigne BHL 1153) qui formaient à l'origine un ensemble unique (texte du manuscrit de Farfa, daté des années 530) et faisaient partie de ce qu'on a appelé le « cycle de Bourgogne », Polycarpe envoya en Gaule quatre disciples : les prêtres Andoche et Bénigne, le diacre Thyrse, et le sous-diacre Andéol[13]. Cette pieuse et tardive construction – qui s'inscrit dans le courant des légendes de fondation apostolique qui fleurissent du début du Ve siècle (Arles/Trophime) jusqu'au XIe siècle (Limoges/Martial) et même bien au-delà –, est dépourvue de tout substrat historique.

Pour répondre à la demande de nombreux Philippiens, Polycarpe fit parvenir à l'Église de Philippes des lettres d'Ignace d'Antioche qu'il accompagna d'une lettre d'exhortation personnelle inspirée des épitres de Pierre et de Paul, de Jean et de Clément de Rome. C'est vraisemblablement grâce à Polycarpe que le corpus des sept lettres d'Ignace qui ont circulé dans les communautés d'Asie mineure a été conservé.

Lorsqu'éclate la persécution commandée par l'empereur et philosophe Marc Aurèle, Polycarpe est très âgé (86 ans). Il se livre spontanément aux soldats venus l'arrêter, leur offre un repas, les suit d'un pas décidé jusqu'au stade bondé où se trouve son tribunal. Il tient tête au proconsul qui l'interroge. Il est brûlé vif à une date incertaine, peut-être en 155 ou en 167 pour ne citer que les deux propositions les plus fréquentes.

L'Église de Smyrne a raconté en quelles circonstances Polycarpe et ses compagnons endurèrent le martyre, dans une encyclique intitulée L'Épître des chrétiens de l'Église de Smyrne aux autres églises, l'un des plus anciens monuments de la littérature chrétienne.

Date de sa mort

Statue du martyr, église Saint-Polycarpe de Cabuyao, Philippines.

Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique, I, 14, 10) place la mort de Polycarpe sous le règne de Marc Aurèle (161-180), période qu'il précise lui-même ailleurs (dans son Chronicon, éd. Helm 1956, p. 205) en datant l'événement de 167. Cette date de 167 a été suivie par beaucoup de Modernes[14]. D'autres datations ont été proposées qui sont comprises entre 155 et 169[15]. Grégoire et Orgels (1951) avancent même l'année 177[15].

« Le bienheureux Polycarpe a rendu témoignage au début du mois de Xanthique, le deuxième jour, le septième jour avant les calendes de mars, un jour de grand sabbat, à la huitième heure. Il avait été arrêté par Hérode, sous le pontificat de Philippe de Tralles, et le proconsulat de Statius Quadratus, mais sous le règne éternel de notre Seigneur Jésus-Christ ; à lui soit la gloire, l’honneur, la grandeur, le trône éternel de génération en génération. »

— Martyre de Polycarpe, 21.

La date du martyre de Polycarpe est un des sujets les plus discutés de l'histoire du christianisme ancien[16]. Depuis l'état de la question dressé par B. Dehandschutter en 1993[17], le débat s'est poursuivi et dure encore en 2024. Pour certains spécialistes, les indications du chapitre 21 du MP paraissent correspondre à l’année 155[réf. nécessaire]. En effet, il n’existe aucune autre date au IIe siècle où puissent coïncider un samedi (sabbat), un (septième jour avant les calendes de mars) et le deuxième jour d’un mois lunaire (le 2 de Xanthique) ; de plus, des indices suggèrent que Statius Quadratus pouvait être proconsul en 155. Polycarpe serait donc né en 69, avant la ruine de Jérusalem. Mais si le « Grand Sabbat » du chap. 21 désigne un dimanche (comme le pense P. Brind'amour [1980], qui choisit l'an 167), et non un samedi, le problème disparaît.

La date de 155, de fait, présente une grande difficulté, puisque Marc-Aurèle a régné de 161 à 180. La choisir revient à dire qu'Eusèbe de Césarée a commis une assez grossière erreur chronologique. Ne convient-il pas plutôt de mettre en doute l'authenticité du chapitre 21, que certains historiens[18] tiennent pour une addition factice ?

Le Martyre de Polycarpe et sa postérité

Peu après l'exécution de Polycarpe, l’Église de Smyrne chargea un fidèle nommé Markianos de rédiger un récit circonstancié des faits. Il le fit sous la forme d'une lettre, que copia un certain Euarestos et qui fut adressée à la communauté de Philomélium en Phrygie en même temps qu'à toutes les communautés appartenant à l'Église catholique. Cette encyclique est le Martyre de saint Polycarpe (Μαρτύριον τοῦ ἀγίου Πολυκάρπου), qui nous est parvenu intégralement sous cette forme dans des manuscrits de ménologes, et nous a été également transmis sous la forme d'une analyse, accompagnée de larges extraits, au livre IV (chap. 15) de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée. Entre le premier jet de Markianos/Euarestos et le produit final s'intercalent plusieurs couches rédactionnelles que le long colophon du Martyrium Polycarpi (= chapitre 22) indique. Un certain Gaius, qui aurait vécu avec Irénée, aurait copié la lettre sur le manuscrit d' « Irénée élève de Polycarpe » (MP, 22, 2). Plus tard, à Corinthe, un nommé Socrate ou Isocrate rédigea une compilation des deux documents (ibid.). Ce travail fut à son tour transcrit par un certain Pionios après une apparition de saint Polycarpe qu'il promet de raconter ultérieurement (22, 3). C'est, entre parenthèses, sous ce nom de Pionios que, deux siècles plus tard, se cacha l'auteur de la Vie romancée de Polycarpe BHG 561[19]. Un tel processus de stratification des documents successifs jusqu'au texte final, celui que nous lisons aujourd'hui, a pu prendre une dizaine d'années. Les tenants de la mort de Polycarpe en 167 tendent donc à proposer l'année 177 comme date la plus haute de rédaction finale du Martyrium Polycarpi[20].

L'idée directrice du Martyrium Polycarpi est un parallèle du martyr avec le Christ souffrant. Polycarpe est un parfait imitateur du Christ. Les détails du récit sont sinon inventés, du moins choisis dans cette optique. Comme Jésus, Polycarpe se trouvait à quelque distance de la ville (5, 1 et 6, 1), il a prédit sa mort (5, 2), il est trahi par les siens, qui sont comparés à Judas (5, 1-2), et l'officier qui intervient se nomme Hérode (6, 2), des hommes en armes viennent l'arrêter la nuit comme un voleur (7, 1), il dit accepter la volonté de Dieu (7, 1), etc.[21].

La figure apostolique de Polycarpe et son Martyrium jouèrent un rôle essentiel dans l’évolution de la littérature martyriale relative à la première et la deuxième génération de disciples[22].

Extraits du Martyre de Polycarpe (traduits du grec)

N.B. : Une traduction complète du Martyre de Polycarpe se trouve dans le site Patristique.org, à l'adresse : https://www.patristique.org/Recit-du-martyre-de-saint.html

9. À l'entrée de Polycarpe dans l'amphithéâtre, une voix venant du ciel se fit entendre qui lui dit : « Tiens bon, Polycarpe, et sois un homme ! », et cette voix fut entendue par ceux des nôtres qui étaient présents. (...) On l'amena devant le proconsul. Celui-ci lui demanda : « Es-tu Polycarpe ? ». Il répondit : « Oui, c'est moi ». Le proconsul tenta de le faire renier en lui disant : « Respecte ton grand âge ! Jure par la Fortune de l'Empereur, reviens à de meilleurs sentiments et dis : ‘Supprime les athées !’ ». Polycarpe, avec un visage grave, tourna son regard vers toute la foule des païens massée dans le stade, tendit la main dans leur direction, soupira, leva les yeux au ciel et dit : « Supprime les athées ! ». Comme le proconsul insistait et lui disait : « Jure, et je te laisse partir. Outrage le Christ ! », Polycarpe répondit : « Cela fait quatre-vingt-six ans que je suis à son service, et il ne m'a fait aucun mal. Comment pourrais-je blasphémer mon roi, celui qui m'a sauvé ? ». (...). 11. Le proconsul dit : « J'ai des fauves. Je te livre à eux si tu ne reviens pas à de meilleurs sentiments. » Il répondit : « Fais-les venir ! ». (...) L'autre reprit alors : « Puisque tu te moques des fauves, je te ferai brûler ». « Tu me menaces d'un feu qui brûle un moment et bientôt s'éteint. En effet, tu ignores le feu du Jugement à venir, celui du châtiment éternel, celui qui est réservé aux impies. Mais que tardes-tu ? Fais ce que tu veux ! ». (...) 15. Lorsqu'il eut envoyé vers le ciel son Amen et qu'il eut achevé sa prière, les préposés au bûcher allumèrent le feu. Une grande flamme brilla soudain. C'est alors que nous vîmes un miracle, nous à qui il fut donné de voir, et qui avons été préservés pour rapporter aux autres ce qui s'est passé : le feu fit une sorte de voûte, comme la voile d'un navire qui se gonfle au vent, et il entoura en cercle le corps du martyr. Et celui-ci se trouvait au milieu, non pas comme de la chair qui brûle, mais comme du pain qui cuit ou comme l'or et l'argent en fusion dans le four. Et nous perçûmes une senteur délicieuse aussi puissante que celle de l'encens que l'on consume ou de quelque autre parfum précieux[23].

Autre passage, reformulé au goût du jour :

« Polycarpe a avoué qu’il est chrétien ! ». La déclaration du héraut mit en fureur toute la foule des païens et des Juifs qui résidaient à Smyrne. Les cris éclatèrent : « C’est lui, le maître de l’Asie, le père des chrétiens, le fossoyeur de nos dieux, c’est lui qui incite les foules à ne plus sacrifier ni adorer ! ». Au milieu de leurs hurlements, ils demandaient à l’asiarque Philippe de lâcher un lion sur Polycarpe. Mais il objecta qu’il n’en avait plus le droit, parce que les combats de fauves étaient clos. Alors d’une seule voix, ils réclamèrent que Polycarpe pérît par le feu. Il fallait en effet que s’accomplît la vision qui lui avait montré son oreiller en flammes, tandis qu’il priait, et qui lui avait arraché devant ses amis ce mot prophétique : « Il faut que je sois brûlé vif ». Les événements se précipitèrent. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la foule se rua dans les ateliers et dans les bains pour ramasser du bois et des fagots. Les Juifs s’acquittaient de la besogne avec leur zèle habituel. Quand le bûcher fut prêt, le martyr retira lui-même tous ses vêtements, il détacha sa ceinture, puis commença à se déchausser, geste dont les fidèles le dispensaient toujours : dans l’impatience où ils étaient de toucher son corps, tous se précipitaient pour l’aider. Bien avant son martyre, la sainteté de sa conduite inspirait cette unanime révérence[24].

Reliques et début du culte

Tombeau présumé de Polycarpe à Izmir, photographie de 1895.

D’après les récits, voulant se préserver d’un culte éventuel voué à l’évêque Polycarpe, les autorités romaines refusent de céder les restes de son corps aux fidèles qui désirent les récupérer. Certains Juifs arguant même avec ironie qu’ils seraient capable de le préférer au Ressuscité. Cependant, le garde en faction accepte de leur céder, soit par regret d’avoir participé au supplice, soit par admiration vis-à-vis du courage exemplaire du vieil homme, ou les deux.

Les chrétiens déposent alors dans un lieu secret et consacré les os calcinés du saint et décident d’une inscription en son honneur : « Nous pûmes plus tard recueillir ses ossements, d'une plus grande valeur que les pierres précieuses, plus estimables que l'or, pour les déposer en un lieu convenable. C'est là que, dans la mesure du possible, nous nous réunirons dans la joie et l'allégresse pour célébrer, avec l'aide du Seigneur, l'anniversaire du jour où Polycarpe est né à Dieu par le martyre : ce sera un hommage à la mémoire de ceux qui ont combattu avant nous, en même temps qu'un entraînement et une préparation aux luttes de l'avenir »[25].

C'est ainsi qu’ils prirent l’habitude de venir se recueillir à son souvenir, et chaque année célébrer sa mort. Apparaît alors, en cette seconde moitié du IIe siècle le culte des reliques vécu en assemblée, principalement à la date anniversaire du martyre. Il n'y a pas là de superstition, mais du respect, de l'admiration, le désir de conserver tout ce qu'il reste de l'homme martyrisé, les cendres, le sang versé, même les instruments du martyre[26].

Le courage de Polycarpe frappa beaucoup les païens eux-mêmes et l’autorité romaine arrêta pour un temps les supplices. Le nom de Polycarpe resta célèbre à Smyrne et son martyre contribua à servir d’exemple de la différence qu’il y a à faire entre adoration (réservée à Dieu, latrie) et vénération (des saints et des reliques, dulie). À partir de cette période, les chrétiens de l’Église primitive vont considérer qu'il est profitable de prier, puis de se faire enterrer à proximité de ces corps privilégiés pour tirer parti de la communion des saints. C'est l'origine première des basiliques construites généralement sur d'anciennes zones funéraires, à la périphérie des villes antiques, puis abritant des reliques[27].

Une singulière « dévotion » littéraire

Gustave Flaubert, grand pourfendeur de la bêtise et grand contempteur du siècle stupide où il avait eu le malheur de naître, savait que saint Polycarpe, selon le témoignage d'Irénée rapporté par Eusèbe, avait coutume, chaque fois qu'il entendait proférer des monstruosités, de se boucher les oreilles et de gémir : « Ô Dieu bon, pour quel temps m'as-tu réservé, pour que je supporte cela ? »[28]. Aussi vénérait-il particulièrement le saint évêque de Smyrne, qu'il invoquait à chaque fois qu'un spectacle ou des propos de la vie moderne le heurtaient. Il mentionnait souvent Polycarpe dans sa correspondance, et le fêtait, tous les 23 février, avec ses amis, en montrant une « ferveur » qui était prétexte à d'amples libations[29].

Églises Saint-Polycarpe

Bibliographie

Œuvres de Polycarpe

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Clavis Patrum Græcorum 1040-1042
  • Polycarpe de Smyrne, Lettres aux Philippiens. Anonymes hagiographiques, Martyre de Polycarpe. Ignace d'Antioche, Lettre aux Éphésiens... Lettre à Polycarpe, trad. Pierre Thomas Camelot, Cerf, coll. "Sources chrétiennes", n° 10 bis), 1945, 2° éd. 1951, 4° éd. 2007.
  • Les Écrits des Pères apostoliques, Cerf, 2001.
  • Lettre aux Philippiens, in Premiers écrits chrétiens, dir. B. Pouderon, J.-M. Salamito, V. Zarini, La Pléiade, NRF, Gallimard, p. 220-226.
  • Lettre aux Philippiens, édition bilingue sur patristique.org : s'y trouve aussi le récit du martyre de Polycarpe et une introduction à ces documents.

Martyrium Polycarpi : éditions, traductions

  • Pierre-Thomas Camelot, Ignace d'Antioche, Polycarpe de Smyrne. « Lettres ». « Martyre de Polycarpe ». Paris, Éditions du Cerf, 2e édition, 1951 (= Sources Chrétiennes, 10), p. 242-274.
  • Atti e passioni dei martiri, introduzione di A.A.R. Bastiaensen, testo critico e commento a cura di A.A.R. Bastiaensen, A. Hilhorst, G.A.A. Kortekaas, A.P. Orbán, M.M. van Assendelft, traduzioni di G. Chiarini, G.A.A. Kortekaas, G. Lanata, S. Ronchey, Milano, Mondadori/Fondazione Lorenzo Valla, 1987, p. 6-30 (édition du M.P. par A.P. Orbán).
  • Boudewijn Dehandschutter, Polycarpiana. Studies on Martyrdom and Persecution in Early Christianity. Louvain, Presses de l'Université de Louvain, 2007, p. 3-22.
  • Martyre de saint Polycarpe (vers 160), trad. du grec Cécile Bost-Pouderon : Premiers écrits chrétiens, Gallimard, coll. "La Pléiade", 2016, p. 249-258.

Études sur le martyre de Polycarpe

  • Henri Grégoire & Paul Orgels, « La véritable date du martyre de saint Polycarpe et le Corpus Polycarpianum », dans Analecta Bollandiana, 69 (1951), p. 1-38.
  • Henri-Irénée Marrou, « La date du martyre de S. Polycarpe », dans Analecta Bollandiana, 71 (1953), p. 5-20.
  • Pierre Brind'amour, « La date du martyre de saint Polycarpe (le 23 février 167) », dans Analecta Bollandiana, 98 (1980), p. 456-462.
  • Victor Saxer : « L'authenticité du Martyre de Polycarpe : Bilan de 25 ans de critique », dans Mélanges de l'École Française de Rome (Série Antiquité), Rome, 1982, vol. 94, n° 2, p. 979-1001
  • Boudewijn Dehandschutter, « The Martyrium Polycarpi : a century of research », dans ANRW, II.27.1. Berlin & New York, 1993, p. 485-522.
  • Boudewijn Dehandschutter, Polycarpiana. Studies on Martyrdom and Persecution in Early Christianity. Louvain, Presses de l'Université de Louvain, 2007.

Références

  1. « Saint Polycarpe », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  2. L'édition la plus récente de ce texte est due à Alistair Stewart-Sykes, The Life of Polycarp. An anonymous vita from third-century Smyrna. Sydney, St Pauls Publications, 2002 (= Early Christian Studies, 4). Stewart-Sykes s'est singularisé en tentant de situer la rédaction de ce texte dans la seconde moitié du IIIe siècle, mais il n'a guère convaincu. Voici le résumé de ce véritable roman hagiographique qu'est le Bios Polykarpou BHG 1561. Polycarpe était originaire de l'Empire parthe (Perse antique). D'origine servile, il fut amené jeune garçon à Smyrne par des marchands qui le vendirent à une femme noble nommée Kallistô, avertie de sa mise en vente par un ange. Cette pieuse femme l'éleva dans la foi chrétienne et fit de lui son intendant. Héritier des biens de sa mère adoptive, Polycarpe les utilise pour mener une vie chaste, se perfectionner dans la connaissance des Écritures et s'avancer dans la pratique de la piété en prenant soin des malades, des infirmes et des vieillards. Il a plusieurs visions et opère des miracles. Il reçoit le diaconat des mains du premier évêque de Smyrne, Boukolos, qui l'attache à son église et lui demande peu avant sa mort de prendre sa succession. De prêtre, il est élu évêque entre 113 et 117 et remplit les fonctions de son ministère d'une manière tout apostolique durant une cinquantaine d'années.
  3. Hippolyte Delehaye, Les Passions des martyrs et les genres littéraires. Bruxelles, 1966, seconde édition, p. 26.
  4. Vie d'Abercius, Vie de Polycarpe. Deux biographies légendaires d'évêque du IIe siècle. Texte introduit, traduit et annoté par Pierre Maraval. Paris, Les Belles Lettres, « La Roue à Livres », 2017.
  5. Ce texte n'est connu qu'à travers la citation partielle qu'en fait Eusèbe de Césarée au livre V de son Histoire ecclésiastique.
  6. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 20, 6.
  7. En effet, Irénée semble inclure Jean dans le groupe de ceux « qui ont vu le Seigneur » : Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 20, 6, καὶ τὴν μετὰ τῶν λοιπῶν τῶν ἐορακότων τὸν Κύριον... παρὰ τῶν αὐτοπτῶν τῆς ζωῆς τοῦ λόγου.
  8. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 39, 4.
  9. Supra, note 2.
  10. Vie de Polycarpe (BHG 561), chap. 10 ; 17 ; 20.
  11. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 14, 4 et V, 24, 16-17.
  12. Ignace d'Antioche, Lettre à Polycarpe, VI, 2
  13. Sur ce cycle, voir : Joseph Van der Straeten, « Les Actes des martyrs d'Aurélien en Bourgogne. Le texte de Farfa », dans Analecta Bollandiana, 79 (1961), p. 447-468 ; Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle. Presses Universitaires du Septentrion, 2002, p. 66-70.
  14. Voir le status quaestionis de B. Dehandschutter, « The Martyrium Polycarpi : a century of research » (1993), p. 351-352.
  15. a et b Voir Id., ibid.
  16. Déjà Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, à la fin du XVIIe siècle, s'était penché sur la question dans ses Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles page 305. Le "grand sabbat" est la veille de Pâques, et une lecture possible est le 7e jour des calendes d'avril, ce qui donne comme date le . Mais le même auteur souligne la difficulté d'accorder le 2 d'un mois lunaire et la veille de Pâques (rappelons que Pâques a lieu le premier dimanche qui suit la première pleine lune de printemps), qui tombe un 14 selon le calendrier juif (lequel n'était sans doute pas en usage chez les chrétiens de ce temps).
  17. Voir supra, note 13.
  18. Par exemple H. Grégoire (1951).
  19. Ce Pseudo-Pionios ne doit pas être confondu avec le prêtre homonyme martyrisé à Smyrne en 250 (ou sous Marc Aurèle selon Eusèbe de Césarée) et protagoniste des Acta Pionii BHG 1546, lequel à son tour est distingué par les uns du Pionios compilateur ultime du Martyrium Polycarpi, et identifié à celui-ci par les autres.
  20. B. Dehandschutter, « The Martyrium Polycarpi : a century of research » (1993), p. 502.
  21. Voir H. Delehaye, Les Passions des martyrs et les genres littéraires (1966), p. 19-20.
  22. L’évolution de la littérature martyrologique, hagiographie en recherches, le corpus hagiographique bourguignon, Eliana Magnani (2018), Bucema, Bulletin du centre d'études médiévales d'Auxerre.
  23. Martyre de Polycarpe (BHG 1556-1560), 9 ; 11 ; 15
  24. Bruno Chenu, Claude Prud’homme, France Quéré, Jean-Claude Thomas, Le livre des martyrs chrétiens, éd. Centurion, Paris, 1988, p. 42-49.
  25. Martyre de Polycarpe, 18, 2.
  26. Le culte des reliques, Françoise le Bas.
  27. Les reliques à l'origine des premières basiliques, histoire des reliques, IIe siècle, Prophètes et Mystiques
  28. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 20, 7.
  29. Voir Jean-Noël Brégeon dans FOCUS. Gustave Flaubert. Le fils retrouvé, p. 46, lien : https://flaubert21.fr/sites/default/files/2021-07/le%20fils%20retrouv%C3%A9%20FOCUS_Flaubert_web%20(003).pdf

Voir aussi

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