Aller au contenu

Hashiguchi Goyō

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 3 novembre 2007 à 16:02 et modifiée en dernier par Sirdesk (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Kami-suki (Femme se peignant), Japon, ère Taishō, 1920

Hashiguchi Goyō (橋口五葉?) (1880 - 1921) était un artiste japonais.

1880-1905 : enfance et formation

Hashiguchi Kiyoshi est né en 1880 à Kagoshima. Son père, Hashiguchi Kanemizu, était samouraï et peintre amateur dans le style Shijo. Ce dernier embaucha un professeur de peinture Kano en 1899 lorsque Kiyoshi eut dix ans. Kiyoshi intégra ensuite l'École des Beaux Arts de Tokyo, dont il sortit diplômé, major de sa classe, en 1905. C'est alors qu'il choisit le pseudonyme Goyo, en référence au cinq pins aiguilles du jardin de son père, qu'il affectionnait particulièrement.

Femme sortant du bain, 1920

1905-1915 : les débuts

La première commande qu'on lui passa fut l'illustration et la mise en page du roman de Sōseki Natsume "Je suis un chat" en 1905. Par la suite, il fut amené à illustrer d'autres livres de Futabatei Shimei, Uchida Roan, Morita Sohei, Jun'ichirō Tanizaki, Nagai Kafu et de Izumi Kyoka.

En 1907, Goyō fut remarqué pour une peinture à l'huile ukiyo-e à la première exposition de Bunten en 1907 ; toutefois, le public fut moins enthousiaste face à ses peintures à l'huile lors des expositions suivantes.

En 1911, il fut de nouveau remarqué pour une affiche ukiyo-e dessinée pour le magasin d'alimentation générale Mitsukoshi. Goyō devint alors un adepte sérieux de l'ukiyo-e. Il lut et étudia oeuvres originales et reproductions. Son intérêt le porta notamment vers les grands artistes classiques ukiyo-e et il rédigea plusieurs articles sur Utamaro, Hiroshige et sur Harunobu. À partir de 1914, il contribua par d'autres articles à diverses études de l'ukiyo-e parues dans les magazines Journal de l'Art (Bijutsu shinpo) et Ukiyo-e.

Femme se poudrant, 1918

1915 - 1921 : la période de création

En 1915, poussé par l'éditeur Shin-Hanga Watanabe Shozaburo, il dessina une estampe destinée à être imprimée sous la direction de Watanabe : ce fut "Le Bain" (Yuami). Alors que Watanabe aspirait à poursuivre cette collaboration, Goyō en décida autrement. Il devint en 1916-1917 le superviseur de la reproduction de 12 tomes intitulés "Estampes japonaises" (Yamato nishiki-e) et s'appropria alors les techniques des artisans graveurs et imprimeurs. Parallèlement, il dessinait à partir de modèles vivants. À partir de 1918 et jusqu'à sa mort, il dirigea en personne la gravure, l'impression et l'édition de son propre travail. Pendant cette période, il réalisa 13 estampes - quatre paysages, une scène de nature représentant des canards et huit portraits de femme. Son oeuvre compte donc quatorze estampes, si l'on inclut Le Bain.

Hôtel de la source chaude, dont Goyō supervisa la création depuis son lit, 1921

Maladie et mort

À la fin des années 1920, Hashiguchi, dont la santé était déjè fragile, contracta une méningite. Il supervisa sa dernière oeuvre "L'Hôtel de la source chaude" depuis son lit de mort, mais ne peut l'achever en personne. Il mourut en février 1921. La mort prématurée du maître mettait fin à une brève période de deux années durant laquelle il avait produit tous ses chefs d'oeuvre.

Cependant, Goyō avait laissé plusieurs esquisses à partir desquels son frère aîné et son neveu créèrent sept autres estampes. La gravure et l'impression de celles-ci furent commandées à Maeda Kentaro and Hirai Koichi.

Fichier:Goyo-8507s.jpg
"Femme sortant du bain", 1920

Les estampes de Goyō Hashiguchi sont d'une qualité technique extrême. Dès leur publication, elles furent vendues très facilement, en dépit de leurs prix très élevés.

Les blocs de bois des quatorze estampes et une grande partie des estampes mêmes furent détruits durant le séisme de 1923. Néanmoins, des réimpressions d'estampes de Goyō circulent aujourd'hui sur le marché. La pluplart de ces réimpressions sont marquées d'un petit sceau dans les marges lattérales, contrairement aux estampes originales.

Bien des années plus tard, le frère aîné de Goyō se servit d'autres dessins pour créer dix nouvelles estampes. Celles-ci furent éditées en nombre limité avec la même qualité que les estampes passées. L'impression fut supervisée par Hashiguchi Yasuo, le neveu de Goyō. Aujourd'hui, les oeuvres de Goyō sont les plus prisées de toutes les estampes shin hanga.

Références bibliographiques

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Helen Merritt and Nanako Yamada, "Guide to Modern Japanese Woodblock Prints: 1900-1975", published by University of Hawaii Press, Honolulu, ISBN 0-8248-1732-X
  • Helen Merritt, "Modern Japanese Woodblock Prints - The early years", published by University of Hawaii Press, Honolulu, 1990, ISBN 0-8248-1200-X


Voir aussi

Liens externes