Wing chun
Le Wing Chun, Wing Tsun, Yong Chun, WyngTjun, Ving Tjun pouvant être traduit par printemps éternel ou citer le nom d'un village (咏春拳 en chinois simplifié, 詠春拳 en écriture chinoise traditionnelle) est un style de 武術 Wushu d'origine du sud de la Chine, dédié au combat rapproché et incluant tant les mains nues que des armes. Il est historiquement un style purement interne à la conclusion simple une fois que le pratiquant sincère s'en est fait sa 小念頭, sa "petite idée", (Xiao Nian Tou en mandarin pinyin, Siu lim tao en cantonais Yale). Cela ne peut commencer que par une étude dite de 小練頭,de "petite pratique", (Xiao Lian Tou en mandarin pinyin, Siu Lim Tao en cantonais Yale). Entre 小念頭 et 小練頭, la confusion est facile, c'est presque le même mot ! Des lors, en inversant la réalité de la pratique authentique, on convie les occidentaux ne connaissant rien de l'ensemble de la civilisation chinoise, à croire commencer par la première forme ou taolu, dite "la petite idée", ce qui est impossible. Ils ne feront jamais au début, et comme tout le monde, qu'une petite pratique. A la fin de la formation dans ce petit wushu, l'élève devait refaire la première forme devant son shifu, la 小練頭 petite pratique. Si son travail de Qi Gong est bon, il découvre et s'approprie une 小念頭, petite idée de ce qu'est le Qi Gong du Shaolin, et doit conclure en ces mots de manière traditionnelle ancestrale : "Le Qi Gong du monastère du Shaolin n'est que moindre mais il est bon". C'est aussi simple que cela. En inversant le début par la fin, il est mal enseigné en occident à grands renforts de mensonges absurdes comme la fausse légende des cinq maîtres, ce dernier wushu crée à Shaolin et qui serait forcément le plus efficace avec sa fondation trop légendaire par une femme du nom de Yim Wing Chum. Ces notions sont inexistantes dans la tradition chinoise. Il prend dans les Wikipédia occidentaux la forme d'un impossible historique tenant à la fois d'un style Interne 內家 (Nei Jia) et Externe 外家 (Wai Jia) sous l'influence prépondérante venue des premières écoles aux États-Unis d'Amérique.
Histoire & Légendes
Le Wing Chun (en Wade cantonais, mais Yong Chun Quan officiellement en pinyin mandarin) s'est développé dans la province du Fujian en Chine il y a plus de trois siècles. La rupture moderne de la transmission a fait germer des légendes sur son origine et parallèlement l'histoire du style reste désormais à découvrir pour la grande majorité des pratiquants occidentaux dont leur pratique est séparée de l'histoire de leur Wushu traditionnel.
La principale légende : 五枚, Ng Mui, une impossible fondatrice
Ng Mui en cantonais, la seule femme dans la légende des "cinq maîtres du Shaolin du Fujian", monastère qui n'exista jamais historiquement, ayant survécu à la destruction de ce temple par les Mandchous. Après s'être battue farouchement, puis avoir fui pour échapper aux persécutions de la part des Mandchous, elle serait allée se réfugier dans le temple de la Grue blanche, sur le mont Tai Leung. Là elle put se consacrer à la pratique du Bouddhisme Chan ( ou Zen ) et au développement de son nouvel art, le Wing Chun . Elle réfléchit longuement sur une forme d'art martial accessible aux plus faibles physiquement et qui leur permettrait de battre des experts d'Arts martiaux externes, mais surtout elle voulait construire un art accessible et rapide dans l'apprentissage pour combattre l'envahisseur Mandchous. Elle fut finalement inspirée par le combat entre une grue et un serpent. Par ses observations, elle créa un nouveau système de combat : l'objectif de Ng Mui était de vaincre l'ennemi non par la force mais par la méthode. Dans cette optique, elle retira du style les mouvements de grande amplitude et les mouvements artistiques ( cette légende existe aussi pour la création Taiji quan dans lequel une autre légende d'un moine taoïste, ayant observé le combat entre une grue blanche et un serpent, remarqua que des mouvements circulaires et ininterrompus ( serpent ) étaient plus efficaces que des mouvements secs et droits ( grue ).
--> Yim Wing Chun, l'héritière de la nonne Ng Mui Poursuivie par les Mandchous car son père avait été accusé de crime dans un autre canton, Yim Wing Chun accompagnée de son père se réfugia sur le mont Tai Leung où elle fit la connaissance de Ng mui. Ng mui prise de sympathie pour le père et sa fille enseigna les concepts de son nouveau style à Yim Wing Chun, qui depuis porte le nom de la jeune fille. On ne sait pas combien de temps les deux jeunes femmes passèrent à parfaire leur art mais Yim Wing Chun quitta le temple à la mort de son maître.
--> Leung Bok Chau, mari et disciple
Yim Wing Chun épousa Leung Bok Chau, un marchand de sel. Elle lui transmit le système de combat que lui avait transmis Ng Mui. Leung Bok Chau pratiquait déjà ce 武術 Wushu avant son mariage. Il n'avait jamais prêté attention aux théories sur l'art martial. Après son mariage, elle lui montra de quoi elle était capable et le battit à plate couture. Elle lui enseigna ensuite l'art du combat. En hommage pour sa femme, il transmit le système sous le nom de Wing Chun Kuen Kung-fu. Le sens historique de 詠春 est "Promesse d'avenir", un renouveau sectaire de la forte puissance du Lotus Blanc qui avait déjà permis de chasser quelques siècles auparavant l'envahisseur mongol. Leung Bok Chau continua à s'entraîner avec sa femme jusqu'à maîtriser lui-même parfaitement le Wing Chun. Par la suite, il enseigna le style à un herboriste nommé Leung Lan Kwai...
La recherche historique réelle
L'histoire de ce style est chinoise. Elle a été étudiée et développée par la branche filiale du maître 彭南, Pan Nam. Elle est à ce jour reconnue officiellement. Un moine du monastère de Shaolin dans la province du Henan, dans la montagne Songsan, 河南嵩山少林儩, a transmis à son élève 張五, qui avait cinq disciples. Ici, aucune destruction réelle du temple du Shaolin par les mandchous. Il ne fut du reste jamais détruit historiquement mais incendié en partie au début du XX siècle. Le temple du Shaolin du Fujian ou Fukien selon les orthographes, n'ayant jamais existé, il s'agissait en réalité durant la résistance à l'envahisseur mandchou, de s'identifier en résistance par des présentations codées du style : "Je viens du Shaolin du Fujian". Le principal de la transmission fut donné à deux disciples, 黃華寶 et 梁二娣. Et de là, les deux, ensemble, (et non pas un seul...) transmirent au bon médecin 梁贊, qui existe également dans la version "Légende" ci-dessus. Le médecin a transmis à quatre disciples, dont imparfaitement à 陳華順, qui sera le premier maître de 葉問 Ye Wen, Yip Man en cantonais. Ce maître est mort de vieillesse avant d'avoir achevé sa transmission à Ye Wen. Or 陳華順 est principal parce qu'il a eu seize disciples dans sa vie, mais treize furent ses disciples principaux. Et 陳華順 n'a jamais reçu qu'une transmission imparfaite, voulue par le médecin 梁贊, qui transmit tout l'art seulement à son fils 梁璧. De ces treize principaux, 葉問 en chinois traditionnel, ( 叶问 en chinois simplifie, Ye Wen en pinyin mandarin, Yip Man en cantonais )saute une génération de transmission, car il ne désigne aucun successeur. 葉問, Ye Wen, n'est pas principal de la transmission, il a eu beaucoup de chance de rencontrer par hasard le fils 梁璧 du médecin 梁贊, qui va lui compléter sa formation, mais cela ne fait pas de Ye Wen un membre de la filiation. Ye Wen l'écrivit en chinois traditionnel dans un manuscrit de sa main toujours consultable. Voici la raison pour laquelle à sa mort Ye Wen (Yip Man) n'avait signalé le moindre successeur et ne transmit pas. Il enseigna à beaucoup d'élèves durant deux périodes de sa vie, mais n'eut jamais l'autorisation de transmission filiale, n'appartenant pas directement à la branche historique.
En résumé, les grands maîtres historiques authentiques les plus importants dans le monde, de ce style, sont : 梁赞, 陈华顺, 陈汝棉, 葉問, 吴仲素, 黎叶篪, 阮奇山, 招就, 张保, 姚才, 彭南, 叶准 et 岑能.
Histoire moderne
Le style a souffert de la révolution culturelle mais surtout de ce wushu naturellement mineur. Devant la montée en puissance des Gardes Rouges, de nombreux maîtres quittèrent le pays et se réfugièrent au sud de la Chine continentale, c’est-à-dire à Hong Kong (alors colonie britannique), Formose (Taïwan) et au Viêt Nam. De ce fait, dans les années 50, seule l'école du grand maître Yip Man, une école dans le Guangdong à Foshan (Wing Chun Fat San) et une école taïwanaise existaient encore. Dans les années soixante, Yip Man fut le premier à enseigner son style à un large public. Parmi ses élèves les plus connus de l'époque : 李小龍, Li Xiao Long (Li Petit Dragon) américanisé en Bruce Lee), Cheung Ha Hing (William Cheung) qui a participe grandement à l'élaboration des légendes les plus absurdes dans ses livres où il se donne seul toute autorité et transmission de Yip Man comme si plus rien n'existait soudainement que lui, et lui seul. Notons encore Wong Shun Leung le véritable instructeur de Bruce Lee, Pan Nam et Leung Ting mais aussi Lo Man Kam qui contribuèrent plus sincèrement au plus grand développement mondial de ce wushu depuis la mort de Yip Man en 1972. Aujourd'hui, le Wing Chun est un des styles de wushu les plus pratiqués au monde.
Principes
Les principes essentiels du Wing Chun sont les suivants :
avoir une bonne connaissance des 5 étapes du combat qui sont des principes généraux et non spécifiques au wing chun :
- l'observation
- l'approche
- l'échange
- la retraite
- la poursuite
Quelques principes utiles :
- Toujours protéger son centre que ce soit dans l'attaque ou la défense
- Canaliser d'une manière constante la poussée des bras vers l'avant
- Utiliser la force de l'adversaire pour la retourner contre lui.
- Utiliser les principes de déviation de force pour la défense et la ligne droite pour l'attaque
- Lorsque le pont a été établi, rester collé aux avant bras de l'adversaire car l'information qui transite par le contact est plus rapide que celle qui transite par l'œil
- Si la force adverse est trop grande, cède et utilise ton système de déplacement pour te restructurer
- Si l'adversaire recule, suis-le et maintiens la pression ; ne le laisse pas reconstruire de nouveaux plans
Techniques
Ses techniques de mains sont particulièrement efficaces, conçues pour le combat rapproché jusqu'au corps à corps sans pour autant le contact des troncs entre eux. Il s'agit du 黐手 Chi sao, nian shou en mandarin pinyin. Les bras restent souples au possible en liaison avec une pression constante vers l'adversaire, quoi qu'il tente, ce qui permet de dévier et contrôler facilement les coups afin de protéger son centre (le méridien 會陰 Ren Mai précisément), et de placer ses propres frappes à la moindre ouverture de garde de l'adversaire sur tous ses méridiens.
- Les réactions sont nombreuses, exemples en phonétique cantonnaise romanisée :
- Tan sao : réaction sur le bras à une impulsion ne croisant pas la ligne centrale
- Bong sao : réaction sur le bras à une impulsion croisant la ligne centrale
- Kao sao : réaction sous le bras à une impulsion ne croisant pas la ligne centrale
- Jam sao : réaction sous le bras à une impulsion croisant la ligne centrale
Les coups, donnés à faible distance, n'ont pas besoin d'être accélérés par la pratique interne du Qi Gong. Cette pratique interne consiste à donner une forte secousse (Fa Jing) d'une amplitude réduite après avoir touché la cible à faible vitesse. C'est tout le corps qui produit cette onde de choc (le bras est le clou, le corps est le marteau), utilisant à la fois le poids du corps, la détente globale du corps utilisé comme un fouet et l'addition des forces de toutes les articulations. Ces qualités sont travaillées dans toutes les formes, progressivement, jusqu'à en venir à réaliser le fondement du Qi Gong et de sa circulation dans les méridiens. Interne veut dire se maitriser soi-même et non pas maitriser son adversaire en premier.
Ce wushu comporte 8 techniques de jambes et de nombreuse variantes (développées dans les exercices au Mannequin de bois, 木人樁, mu ren zhuang en mandarin pinyin). Toutes les parties du corps sont à percuter en double frappe, à commencer vers "les deux têtes", c'est à dire les yeux et les parties génitales. Des techniques similaires existent pour les jambes que l'on désigne par les "jambes collantes", qui permettent d'éviter les tentatives de balayages et de projections adverses, elles permettent également de contrôler l'adversaire par une pression sur ses pieds et genoux. Remarquons la garde de face, jambes fléchies vers l'intérieur : c'était la tenue d'une brebis entre ses jambes pour la tondre sans qu'elle puisse s'échapper. La garde moderne occidentale en fente avant est par exemple une erreur qui dénature la tradition et la transmission. Au passage sur les jonques fleuries des canaux, le combat dans une barque oblige à un équilibre plus fort et des frappes uniquement de corps à corps, ce que le wing chun n'était pas et ne reste pas dans la tradition chinoise, plus interne dans l'enracinement de la garde, plus souple, plus liant. Le qi gong 氣功 du Shaolin traditionnel est perdu dans les écoles modernes occidentales.
- Les deux réactions de base de jambes sont:
- Tan gerk : réaction à une impulsion venant de l'extérieur
- Bong gerk : réaction à une impulsion venant de l'intérieur
Les armes et équipements
Wushu du peuple hakka des jonques fleuries, le wing chun a reçu les armes qu'on peut trouver sur ces bateaux en compagnie de dames galantes : la perche à la fleur de prunier pour faire avancer ces jonques et la paire de couteaux papillons. C'est en fait une paire de sabres d'appontage pour qu'une femme, n'ayant pas la même force qu'un homme, puisse dénouer sans force les nœuds marins ou trancher une corde d'appontage en cas d'urgence. Ces outils deviendront ainsi, dans le danger de ce commerce, des armes redoutables.
Les pratiquants s'entraînent aussi sur un mannequin de bois en utilisant une forme appelée Mook Yang Chong Fat. 木人樁, mu ren zhuang en mandarin pinyin est cet "homme de bois", haut comme un homme en effet, constitué d'un tronc d'une vingtaine de centimètres de diamètre, sur lequel on a ajouté trois bras et une jambe en fente avant fixe.
Les Taolus (Formes)套路
- Xiao Nian Tou en mandarin pinyin, Siu lim tao en cantonais Yale, 小念頭 en chinois traditionnel : "la petite idée". C'est la première et la plus importante forme en Wing Chun. Xiao Nian Tou est la fondation de la construction de l'homme interne du Shaolin, l'homme des méridiens chinois.
- Les règles fondamentales d'équilibre et de structure corporelle sont travaillées au stade initial d'une simple "petite pratique" avec la plupart des techniques de base. C'est au final une forme de Qi Gong complète tout à fait remarquable pour un wushu bouddhiste, et non taoïste.
- Xun Qiao en mandarin pinyin, Chum Kiu en cantonais Yale, 尋橋 en chinois traditionnel : "chercher le pont", "le pont coulant" ou encore, "faire le pont".
- La seconde forme Xun Qiao se concentre sur les techniques de déplacements du corps total et les techniques d'entrée pour "combler le fossé" entre le pratiquant et son adversaire, ainsi que perturber sa structure et son équilibre, cette forme apprend fondamentalement les techniques de défense.
- Les attaques de courte distance avec les coudes et les genoux sont aussi travaillées a ce stade.
- Biao Zhi en mandarin pinyin, Biu Gee en cantonais Yale, 鏢指 en chinois traditionnel : "les doigts jaillissants".
- La troisième forme Biao Zhi est faite de techniques ultra courtes et ultra longues, coups de pieds bas et balayages et techniques "d'urgence" pour contre-attaquer quand la structure et la ligne centrale ont été mises à mal ou que le pratiquant est gravement blessé. Le pratiquant va apprendre durant cette forme les techniques d'attaque.
- A noter qu'il existe dans la transmission chinoise traditionnelle historique complète de Pan Nam (彭南) une quatrième forme importante qui est la base, 小練頭, Xiao Lian Tou en mandarin pinyin, Siu Lim Tao en cantonais Yale : "la petite pratique".
Les Mains Collantes 黐手
黐手, Nian Shou en mandarin pinyin, Chi Sao en cantonais Yale : mains collées. Le but étant de développer, ou de créer, des réflexes sensitifs pour réagir à la pression exercée par l'adversaire afin de se créer une ouverture pour frapper. Dans la forme simplifiée de Wing Chun enseignée au grand public occidental, 黐手 n'est pas considéré comme un taolu, mais comme une pratique. C'est pourtant véritablement une forme avec ses enchainements précis selon certaines branches historiques. Le Chi Gerk ou pieds collants est une technique d'entrainement équivalente pour le travail des pieds conférant un meilleur équilibre ; l'enracinement se faisant par la pratique du Qi Gong, élément différent.
Le Mannequin de bois 木人樁
- 木人樁, Mu Ren Zhuang en mandarin pinyin, Mook Yan Chong en cantonais Yale : "Homme de bois". Il y a 196 mouvements dans la tradition filiale authentique de Pan Nam, 116 mouvements voire même 108 dans les non-filiations occidentales, 108 étant un nombre symbolique sans raison ici. Son origine pourrait être Les 108 passions du bouddhisme.
Les Bâtons Longs (六點半棍 & 七點半棍)
- 六點半棍, Liu Dian Ban Guen en mandarin pinyin : le bâton de 6 pieds et demi qui était la perche pour faire avancer les jonques fleuries. Il est une dérivation plus courte du 七點半棍 (Qi Lio Dian Ban Guen, en pinyin) originel.
- 七點半棍, Qi Lio Dian Ban Guen en mandarin pinyin : l'authentique bâton de 7 pouces et demi de ce wushu originel. C'était en fait le bâton des moines cultivant la terre du Shaolin Si, le monastère historique du Shaolin de la province chinoise du 河南, Henan en pinyin.
La paire de couteaux 蝴蝶双刀
- 蝴蝶双刀, Hu Die Shuang Dao en mandarin pinyin (paire de couteaux papillon littéralement), Bart Cham Dao en Cantonnais, Bat Tram Dao en vietnamien : paire de couteaux d'appontage des bateliers de Hong Kong 香港 des célèbres jonques rouges des hakkas. Il s'agit historiquement d'une dérive de la paire de sabres courts chinois utilisée principalement en campagne avant de venir dans la province du Fujian 福建, côtière, puis dans l'ile de Hong Kong 香港 et celle de Taïwan 中華民國 ex Formose, pour contrer le redoutable fléau à trois branches 三截棍 (san jen qen en pinyin)du monastère du Shaolin 少林寺 qu'un seul sabre 刀 (dao) ne peut combattre avec succès. La paire de sabres courts 短双刀 (san duan dao) permettait une articulation de rotation en milieu de frappe, tout autant qu'elle permettait qu'un sabre court protège le devant et l'autre le dos. Il serait faux de penser "deux" couteaux, auquel cas on écrirait 二 (er). 双 signale qu'ils sont ensemble, c'est initialement qu'ils sont liés. On ne peut pas dire "un" couteau papillon parce que dans ce style la préférence est allée à refuser une seule lame pour une paire, toujours dans l'idée d'arriver à équilibrer avec le fléau agricole à trois branches des moines du Shaolin. C'est la même idée fondamentale dans le terrible bâton paysan des moines (七點半棍, Qi Lio Dian Ban Guen) qui est changé pour la perche de la barque qui sert à la faire avancer : 六點半棍, Liu Dian Ban Guen, est plus courte d'un pouce. D'origine le wing chun 詠春拳 était un style purement interne s'allongeant et souple. La nuance entre un style long et qui s'allonge est subtile et ne se comprend que par la pratique du Qi gong traditionnel du monastère bouddhiste du Shaolin. Peu à peu en émigrant au sud de la Chine, il devient un style court, médiateur entre style Interne et Externe, tant dans ses deux armes que dans ses frappes. Lors du passage de ce wushu sur les canaux des jonques fleuries, la paire de sabres a été assimilée à une paire de couteaux déjà existante : ce fameux couteau papillon chinois avec son ergot pour dénouer en force le nœud d'appontage quand la femme doit agir seule sans l'aide d'un homme. En cas de fuite immédiate en jonque, la largeur du couteau papillon permet de trancher la corde sans attendre de défaire le nœud. D'origine, la paire était et reste de sabres courts mais la pratique de ces lames est quasiment la même.
En Europe
Principalement implanté en Allemagne et dans ses pays limitrophes, le Wing Chun européen est caractérisé par une multitude de courants différents sans rapport avec les filiations chinoises traditionnelles. Toutefois, la plupart se réclame du style originel du grand maître 葉問, Ye Wen (Yip Man) ou d'un de ses élèves, lequel grand maître ne reçut jamais la permission de transmettre mais simplement de son vivant d'enseigner. Le lien est fort avec le fameux Bruce Lee, appelé en Asie 李小龍, Li Xiao Long (Lee petit dragon). En réalité, Ye Wen ne fut pas son maître (師傅, shifu en pinyin) car le jeune homme au comportement violent méprisa ce style. Quand il découvrit son efficacité en combat de rue, il voulut revenir, écrit le fils de Ye Wen, Yip Chun dans "116 Wing Tsun Dummy Techniques". Le maître refusa et lui désigna un de ses élèves avancés, Wong Shun Leung 黃惇樑 à la pratique trés orientée combat, pour lui enseigner en partie. Quand Bruce Lee eut son fils Brandon, en le présentant à sa famille, il revint voir Ye Wen pour le payer chèrement afin de finir sa formation en wing chun, étant devenu une star du cinéma très riche. Le maître confucianiste fut choqué par l'argent proposé et refusa. De cette incompréhension maladroite des deux hommes, Lee créa dès son retour aux Etats Unis d'Amérique, son propre style, le Jeet Kune Do en cantonais, 截拳道 (Jie Quan Dao officiellement en mandarin pinyin), pour être indépendant. La mort soudaine de Bruce Lee lança la mode "kung fu" en occident et bien évidemment l'espoir de pratiquer son style développa en masse ce wing chun qui reste un wushu modeste à l'historique authentique peu connu. Cela permet de situer les diverses fédérations en Europe qui se réclament chacune être authentique. Parmi les dizaines de styles se réclamant du Wing Chun en occident, les fédérations et écoles suivantes ci-dessous regroupent le plus d'adhérents en Europe.
- Avci Wing Tsun : fédération créee en 1997 par shifu Salih Avci, ancien dirigeant de l'EWTO et élève de Leung Ting.
- ISMA WyngTjun (International Society of Martial Arts) : organisation crée par dai-shifu Hans Remmel, ancien dirigeant de l'EWTO et élève de Leung Ting.
- ELYWCIMAA (European Lok Yiu Wing Chun International Martial Arts Association) : dirigée par Wilhelm Blech, c'est la branche européenne du style de Lok Yiu, un des principaux élèves de Yip Man.
- Ip Ching Wing Chun : style enseigné au Royaume-Uni par Billy Davidson, élève du plus jeune fils de Yip Man, Ip Ching.
- IWKF (International Wing Tsun Kung-fu Federation).
- EBMAS (Emin Boztepe Martial Arts System) : ancien élève de Keith Kernspecht, Emin Boztepe crée sa propre fédération à l'instar de Salih Avci.
- ADWCT (Académie de Wing Chun Traditionnel) : crée par shifu Didier Beddar en 1998 et affilié à la TWC de William Cheung qui ne le cite pourtant jamais dans sa filiation.
- EWTO (European Wing Tsun Organization) : fédération officielle de l'IWTA (International WingTsun Association) dirigé par l'allemand Keith Kernspecht, élève de "Grand Maître" Leung Ting (dernier élève privé de Ye Wen, mais nullement son successeur). Le terme Wing Tsun est une marque déposée, signalant sa structure professionelle et commerciale intensive.
- "PWTS, Progressive Wing Tsun System de Sifu Claude Gouiffe, crée en 2004, affilié à la FFWUSHU
PWTS : progressive wing tsun system , écoles de Shifu damien morelis en midi pyrénées , www.artsmartiauxdupwts.com , élève privé de Dai shifu claude Gouiffé , affilié à la FFWAEMC
- Defence Club: créé par shifu Martin Dragos
- Ecole BASE : Fondé par Chan KEO et Jean Marc NOBLOT , élèves de Wong Shun Leung dont ils perpétuent la méthode d'enseignement dans leur école. L'école est affiliée à la PWKA.
Liens externes
- démonstration de maître Wang Zhipeng permettant de bien comprendre l'importance du contact permanent
- site officiel de Yip Ching
- site officiel du très compétent français Didier Beddar
- site officiel de l'EWTO (European Wing Tsun Organization) de Sigung Keith Kernspecht
- site officiel de l'ISMA (International Society of Martial Arts) de dai-shifu Hans Remmel
- site officiel de l'EBMAS (Emin Boztepe Martial Arts System) de shifu Emin Botztepe
- site officiel de l'IWTA (International Wing Tsun Association) de shifu Leung Ting
- site officiel du PWTS de Claude Gouiffé
- site taiwanais authentique
- site vietnamien sincère
- autre site du fils de Yen Wen
- autre site important pour rappeler que le Wing Chun est un wushu chinois et non pas une chaine commerciale pour les européens...
- site Officiel de l'école BASE de Chan KEO et Jean Marc NOBLOT