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Albert Peyriguère

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Biographie

Albert Peyriguère ( Trebons1883-Casablanca 1959) né à Trebons (Hautes Pyrénées) près deLourdes le 28 septembre 1883 dans une famille d’artisans qui s’installa ensuite àTalence . Après des études àBordeaux, Albert Peyriguère est ordonné prêtre en 1906 et devient professeur au Petit Séminaire. Il fait des retraites dans les monastères, trappe et chartreuse ( Chartreuse de La Valsainte , Sainte-Marie-du-Désert ). Il devient brancardier pendant la guerre de 1914-1918 où sa conduite héroïque lui vaut une médaille militaire, et lacroix de guerre mais aussi une blessure à la mâchoire. Blessé très grièvement, il part en Tunisie pour sa convalescence, est alors aumônier d’un pensionnat de garçons et curé d’Hammamet et Nabeul . Il découvre les musulmans et l’ Islam et lit alors la biographie de Charles de Foucauld, écrite par René Bazin en 1921 . Enthousisaste et illuminé par cet écrit, il décide de consacrer toute sa vie à l'idéal duPère de Foucauld, dont il sera un de tout premiers disciples avec le Charles Henrion et Charles-André Poissonnier. Il porte alors le burnous orné du Sacré-Coeur sur la poitrine du Père de Foucauld  : « Ma pauvre vie a été faite de vivre ce message du P. de Foucauld, elle en a été illuminée , de jour en jour elle s’en illumine et s’en exalte davantage ». Avec un autre prêtre, en1926, il essaie de vivre à la manière de Charles de Foucauld près de Ghardaïa (en Algérie). Il cherche sa voie, en Tunisie , au Sud-Algérien, puis au Maroc, et là il est envoyé par son évêque soigner les malades du typhus à Taroudant . Le médecin et un frère franciscain meurent et lui tombe malade : il est transporté à Mogador (Essaouira). C’est au cours de sa convalescence qu'il il découvre en accompagnant son évêque en tournée, un village du Moyen-Atlas, à 35 km deKhénifra, El Kbab , et s'installe dans une petite maison en pisé, avec chambre d ' hôtes, chapelle qu'il construit et cellule comme le Père Poissonnier, là il accueille et soigne inlassablement les berbères [1] dans un dispensaire . Il soigne et habille tous les enfants, accueille les indigents et les miséreux. [2]

Il devient ethnologue (il avait appris le berbère à Marrakech ) et un spécialiste de la langue et de la culture berbères, en particulier des Aït Oumala , recueillant comme Charles de Foucauld contes, récits , poésies, chansons. Il écrit beaucoup , une abondante correspondance, publiée en partie après sa mort, sous le titre « Laissez-vous saisir par le Christ ». ( lettres à une religieuse). Il publie des articles comme Recherches sur la vraie pensée du Père de Foucauld , et dans le journal le Maroc Catholique sous le pseudonyme de Paul Hector. Il fait aussi des conférences tout en gardant une vie contemplative, fondée sur l'adoration souvent nocturne, du Saint Sacrement : « C’était ça la vie du Christ lui-même : Toute la journée avec les foules, la nuit avec son Père. Que c’est bon de ressembler au Christ ». Il se nourrit notamment la spiritualité d' Elisabeth de la Trinité , carmélite , et de Saint Paul ( un livre sur Saint Paul du Père Prat [3] ) mais lit aussi pendant trente cinq ans les écrits du Père LagrangeOP- en particulier son Commentaires des Evangiles [4] . Il s'agit pour lui de faire « l'Expérience de la Présence ». Il mène dans son « trou  de chacal » une vie ascétique dormant sur une planche et mangeant très pauvrement, travaillant beaucoup, sans souci des puces et des punaises avec lesquelles il doit cohabiter. Il reçoit la visite du futur Cardinal Journet. Il meurt à l'hôpital de Casablanca le 26 avril 1959 à 15 h. Il est enterré à El Kbab. Un de ses disciple le Père Michel Lafon vient habiter l'ermitage.

Il écrit trois ans avant sa mort : « Pour moi, il y a le primat du message du Père de Foucauld . Ce message de sa vie missionnaire, m'étant aperçu que c'etait d'une richesse écrasante, j'ai voulu l'exprimer par fragments mais c'etait surtout le prier et le vivre ...je veux seulement être homme du message. » Il lui parait important de ne se réclamer d'aucun groupe mais de rester seul. Il sent l'idéal du Père de Foucauld menacé. Il considére aussi la présence de la France au Maroc comme une faute grave, écrit des lettres, dénonce les exactions françaises, envoie de lettres aux intellectuels français, ( il est alors invité à une réunion à Paris, présidée par François Mauriac [5] ) et passe pour un communiste et un révolutionnaire auprès des autorités françaises du Maroc et de l'armée . Lorsque le Maroc sera independant en 1956 prince héritierMoulay Hassan, de passage à El Kbab, lui dira : « Mon père et moi, nous savons tout ce que vous avez fait et tout ce que vous faites ! ».

Lors de ses obsèques un jeune berbère lira ce poème d'adieu « Le marabout n’avait pas de femme et d’enfants : tous les pauvres étaient sa famille, tous les hommes étaient ses frères. Il a donné à manger à ceux qui avaient faim. Il a habillé ceux qui étaient sans vêtements. Il a soigné les malades. Il a défendu ceux qui étaient injustement traités. Il a accueilli ceux qui n’avaient pas de maison. Tous les pauvres étaient sa famille, tous les hommes étaient ses frères. Dieu, sois miséricordieux pour lui ! »

Ecrits

  • Laissez-Vous saisir par le Christ Le Centurion – 1962 (posthume)
  • Par les chemins que Dieu choisit, Ed. du Centurion, 1965
  • Le Temps de Nazareth - Mystique D Une Vocation
  • Une Vie qui crie L'Evangile, 1967
  • Voice from the Desert, Sheed & Ward, New York. 1967
  • Aussi loin que l’Amour - Lettres du Maroc (1933-1957)
  • Missionnaires avec le père de Foucauld  : testament spirituel du père Peyriguère

Notes et références

  1. Il soigne sans interruption de 8 h 15 à 17 h
  2. Lire Père Peyriguère : Revue Etudes [lire en ligne]
  3. [lire en ligne]Ferdinand Prat ''La Théologie de Saint Paul
  4. Père Lagrange, Evangile selon Saint Matthieu [lire en ligne]
  5. [1] Entre morale et politique. Le centre catholique des intellectuels français face à la décolonisation (1952-1966)

Source et articles de référence  : Diocèse de Rabat [2] et sur le site Aumônerie catholique du Maroc [3]

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Michel LAFON Le Père Peyriguere Seuil – 1963
  • Michel LAFON, Albert Peyriguère, disciple de Charles de Foucauld Sarment, Fayard (Paris) 1993.
  • GORREE (G.). Au Dela Du Pere De Foucauld, Le Pere Peyriguere Centurion – 1961
  • GORREE (G.). et CHAUVEL (G.). - Albert Peyriguère. Vie et spiritualité. Tours. Mame. 1968. In-12°. L'ermite d'El Kbab, vivra jusqu'en 1959 dans le sillage de Charles de Foucaud.
  • RECHERCHES SUR Albert Peyriguère, écrivain . 2 tomes . Albert Peyriguère: l’apôtre sous le gourbi. Ebauches et Fragments. Manuscrit inédit d’Albert Peyriguère (Edition posthume) Boucrot, Marc Pro manuscripto, Bordeaux, 1985.
  • LAFON M. , La jeune carmélite et le vieux marabout Carmel Venasque 1981, no2-3, pp. 126-141