Probabilisme
Le probabilisme est une doctrine de théologie morale spécifiquement catholique qui s'est particulièrement développée au cours du XVIe siècle et du premier XVIIe siècle.
Cette théologie morale considère que "si une opinion est probable, il est permis de la suivre, quand bien même est plus probable l’opinion opposée" selon la formulation de Bartolomé de Medina en 1577. Cette théologie morale cherche alors à définir quelle action entreprendre quand il existe un doute sur la meilleure action à entreprendre. Plusieurs courants apparaissent allant du courant dit laxiste (lorsque deux idées sont probables il est possible de choisir n'importe laquelle des deux) au rigorisme (il faut toujours choisir l'idée ou l'opinion la moins risquée d'un point de vue moral)[1]
Parmi les différents courants du probabilisme citons l'équiprobabilisme professé par Saint Alphonse de Liguori, docteur de l'Eglise qui stipule que l'opinion la moins prudente d'un point de vue moral ne peut être suivie que si elle est au moins aussi probable que l'opinion la plus prudente[2]. Ces différents courants théologiques gagnent en importance au cours du XVIe siècle puis du XVIIe siècle à tel point qu'il a pu être dit qu'avant 1638 tous les théologiens faisaient partie du courant probabiliste[3]. Cette théologie morale a été très critiquée à partir du milieu du XVIIe siècle[1] comme introduisant le relativisme moral en particulier par les jansénistes et par Blaise Pascal, qui sera l'un des fondateurs du traitement mathématique des probabilités, dans les Provinciales [4].
Références
Bibliographie
Jean-Louis QUANTIN, Le Rigorisme chrétien, coll. « Histoire du christianisme », Paris, Cerf, 2001, 163p.