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Phare de Pointe-au-Père

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Phare de Pointe-au-Père
Vue du phare de Pointe-au-Père construit en 1909
Localisation
Coordonnées
Baigné par
Localisation
Histoire
Architectes
Construction
Mise en service
Automatisation
désaffecté en 1975 et remplacé par une tour à claire-voie automatisée
Désactivation
Patrimonialité

Lieu historique national le [1]

Édifice fédéral du patrimoine classé (phare et bâtisse du sifflet de brume) le [2],[3]
Gardienné
non
Visiteurs
oui
Architecture
Hauteur
33 mètres
Marches
128Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Équipement
Portée
Identifiants
ARLHS
Amirauté
H2070Voir et modifier les données sur Wikidata
MarineTraffic
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Le Phare de Pointe-au-Père, connu aussi sous le nom de Lieu historique national du Canada du Phare-de-Pointe-au-Père, est situé au 1000, rue du Phare à Rimouski au Québec.

Avec ses 33 mètres de hauteur, il est le deuxième plus haut phare du Canada, après de phare de Cap-des-Rosiers dont la hauteur est de 34 mètres[4].

Description

Le phare de Pointe-au-Père est l'un des bâtiments du complexe maritime de la station d'aide à la navigation de Pointe-au-Père et fait maintenant partie d'un complexe muséal, le Site historique maritime de la Pointe-au-Père, un organisme sans but lucratif qui gère ce lieu historique national en partenariat avec Parc Canada. Témoin du patrimoine maritime du Québec, le phare a joué un rôle important pour assurer la sécurité de la navigation sur le fleuve Saint-Laurent dans la première moitié du XXe siècle.

Histoire

Prémices de l'histoire maritime de Pointe-au-Père

Même si la présence de pilotes maritimes est attestée à Pointe-au-Père dès 1815[5], c'est l'obtention d'un contrat de transport du courrier par la Allan Line en 1856 qui marque vraiment le début de l'établissement de la station d'aide à la navigation de Pointe-au-Père[b 2]. La Allan installe d'abord des pilotes maritimes dédiés à ces navires à Pointe-au-Père en 1856 et y fait construire en 1859, un premier phare d'une hauteur de 13 mètres et muni d'un système catoptrique alimenté à l'huile de baleine[a 1],[b 2]. Ce phare est racheté par le gouvernement canadien en 1861 qui la même année change l'alimentation des feux par le kérosène[a 1].

Le phare de 1867 sur une aquarelle de H. R. Bunnett

En 1867, un incendie détruit le premier phare et la même année les autorités canadiennes font construire un second phare[a 2]. À l'origine la lumière du second phare, de type blanc fixe, est produite par cinq réflecteurs disposés en arc de cercle autour de cinq lampes[b 3]. Des améliorations sont apportées aux feux en 1889, puis à nouveau en 1890 alors que le feu est remplacé par un système catoptrique à éclat[b 3]. Un engrenage muni d'une horlogerie fait alors tourner les lampes autour d'un arbre central produisant des éclat lumineux toutes les vingt secondes[Note 1],[a 2].

En 1901-1902, en prévision du déménagement de la station de navigation du Bic vers Pointe-au-Père, le gouvernement canadien de Wilfrid Laurier fait construire un quai de 200 mètres[6],[c 1]. Toujours en 1902, le gaz acétylène remplace le kérosène comme source d'alimentation du phare[c 2]. Finalement, le quai est rallongé de 67 mètres en 1904-1905 afin de répondre aux besoins de la future station d'aide à la navigation[c 1].

Le transfert officiel de la station d'aide à la navigation a lieu au début de la saison de navigation de 1906[b 4]. Entre 1906 et 1908, de nouveaux services maritimes s'ajoutent, en particulier les services de transbordement des pilotes vers les navires grâce à l'arrivée du bateau-pilote Eureka en 1906 et à l'implantation d'une station de télégraphie sans fil, appelée « station Marconi », en 1907[a 3],[b 5].

La construction du phare de 1909

Au début du XXe siècle, le Canada connaît un essor économique et démographique important qui s'accompagne d'une forte augmentation du trafic maritime sur le fleuve Saint-Laurent[a 4]. Cette intensité du traffic maritime amène les armateurs à faire pressions auprès des autorités canadiennes pour l'amélioration des services d'aide à la navigation et pour sécuriser le transport maritime sur fleuve[a 4],[b 3].

Le phare actuel, construit en 1909 en utilisant la technique des arc-boutants, est le troisième phare à être construit sur le site. Le poste de pilotage restera en service pendant plus d'un demi-siècle et sera fermé en 1959 à la suite de l'ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent. Le nouveau poste des Escoumins, site jugé plus sûr pour la navigation hivernale, remplace alors le poste de Pointe-au-Père. Le 1er janvier 1974 le phare reçoit la désignation de lieu historique national du Canada[7].

Dans l'art

L'architecture particulière du troisième phare de Pointe-au-Père, avec ses huit contreforts, a inspiré plusieurs peintres, dont le célèbre Lawren Harris du Groupe des Sept. La toile de Harris représentant le phare, réalisée en 1930, fait partie depuis 1960 de la collection du Musée des beaux-arts du Canada[8].

Parmi les autres peintres notables ayant représenté le phare, on peut citer Charles F. Comfort (1900-1994) et Alan Caswell Collier (1911-1990)[9],[10].

Galerie

Notes et références

Notes

  1. Un éclat lumineux est produit lorsque la lumière du feu se trouve vis-à-vis de l'un des trois groupes de réflecteurs d'une table.

Références

  • Brigitte Violette, La station d'aide à la navigation de Pointe-au-Père et son phare de béton armé : centenaire d'une construction audacieuse, 1909-2009, « Parcs Canada », , 91 p.
  1. a et b Brigitte Violette, p. 15-16
  2. a et b Brigitte Violette, p. 17-18
  3. Brigitte Violette, p. 40-41
  4. a et b Brigitte Violette, p. 19-21
  • Jean-Charles Fortin, « La grande navigation et les installations de Pointe-au-Père », Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent, vol. 8, no 3,‎
  1. Jean-Charles Fortin, p. 61
  2. a et b Jean-Charles Fortin, p. 56-57
  3. a b et c Jean-Charles Fortin, p. 59
  4. Jean-Charles Fortin, p. 76-77
  5. Jean-Charles Fortin, p. 68-69
  • Marie-Andrée Massicotte et al., Une lumière sur la côte, Pointe-au-Père, 1882-1982, Rimouski, « Corporation des fêtes du centenaire de Pointe-au-Père », , 461 p.
  1. a et b Marie-Andrée Massicotte, p. 232-233
  2. Marie-Andrée Massicotte, p. 196-197

Autres articles et ouvrages

  1. « Lieu historique national du Canada du Phare-de-Pointe-au-Père », sur Lieux patrimoniaux du Canada (consulté le )
  2. « Phare », sur Lieux patrimoniaux du Canada (consulté le )
  3. « Bâtisse du sifflet de brume », sur Lieux patrimoniaux du Canada (consulté le )
  4. « Lieu historique national du Canada du Phare-du-Cap-des-Rosiers », sur Lieux patrimoniaux du Canada (consulté le )
  5. Jean-Charles Fortin, « La station des pilotes de Pointe-au-Père », Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation, culture et société, sur Encyclobec, (consulté le )
  6. J-P Fillion et M-A Massicotte, p. 20-21
  7. « Répertoire du patrimoine culturel du Québec - Phare de Pointe-au-Père », sur RCPQ (consulté le )
  8. Lawren S. Harris, Le phare de Pointe-au-Père (Lighthouse, Father Point), 1930, huile sur toile, 107,9 x 128,1 cm, Musée des beaux-arts du Canada (nº 5011). Voir aussi Lawren S. Harris, Étude pour « Le phare de Pointe-au-Père », 1929, huile sur panneau de fibres, 30,4 x 37,9 cm, Musée des beaux-arts du Canada, no 36121.
  9. Alexander Reford, Le phare de Métis, Métis-sur-Mer, « Heritage Lower St. Lawrence », , 45 p. (ISBN 978-2-9804527-2-7), p. 45
  10. Joyner Canadian Fine Art, Canadian Fine Art Auction - Spring 2005 - Catalogue, lot 137, page consultée le 21 octobre 2007.

Annexes

Bibliographie

  • Jean Leclerc, Les pilotes du Saint-Laurent, 1762-1960 : l'organisation du pilotage en aval du havre de Québec, Sainte-Foy, « Éditions GID », , 855 p. (ISBN 2922668584)
  • Jean-Charles Fortin, « La grande navigation et les installations de Pointe-au-Père », Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent, vol. 8, no 3,‎ (ISSN 0319-0730)
  • Brigitte Violette, La station d'aide à la navigation de Pointe-au-Père et son phare de béton armé : centenaire d'une construction audacieuse, 1909-2009, « Parcs Canada », , 91 p. (ISBN 9781100920429)
  • Marie-Andrée Massicotte... et al., Une lumière sur la côte, Pointe-au-Père, 1882-1982, Rimouski, « Corporation des fêtes du centenaire de Pointe-au-Père », , 461 p. (OCLC 15983265)
  • Marie-Andrée Massicotte et al., Une lumière sur la côte, Pointe-au-Père, 1882-1982, Rimouski, « Corporation des fêtes du centenaire de Pointe-au-Père », , 461 p. (OCLC 15983265)


Articles connexes

Liens externes

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