Kun'yomi
La lecture kun, ou kun'yomi (訓読み, « lecture sémantique »), d'un kanji est une lecture dont la sémantique reste issue du chinois, mais la prononciation est historiquement japonaise, contrairement au on'yomi (音読み, « lecture phonétique »)) ou la prononciation est également chinoise. Lors de l'apparition au Japon de l'écriture par les moines bouddhiste chinois, au VI, celle-ci fut utilisée pour transcrire la langue japonaise. En effet, les kanji, transcription japonaise du terme hanzi (chinois simplifié : 汉字 ; chinois traditionnel : 漢字 ; pinyin : ; litt. « caractère han ») sont des sinogrammes han : ils véhiculent un sens, que ce soit via un pictogramme, un idéogramme ou bien un idéophonogramme chinois. dans le cas de la prononciation Kun'yomi, ils perdent la sonorité chinoise pour n'en conserver que la sémantique et garder la prononciation japonaise d'origine plus ancienne.
Principe
Utiliser les caractères chinois pour transcrire la langue japonaise pose de grandes difficultés, qui ont également été rencontrée pour les transcription du Mongole ou du Coréen, également de la famille des langues altaïques. En effet, dans les langues chinoises han (de la famille des langues sino-tibétaines, il n'y a pas de conjugaison, tandis-que les langues altaïques en comportent, ainsi que des formes de politesse. On peut essayer d'illustrer en adaptant les kanji pour transcrire le français : ainsi, le verbe « manger » (attention aux Faux-amis, si ce caractère à bien le sens du verbe manger en chinois, il est d'avantage utilisé aujourd'hui pour désigner la nourriture (ce sens existe aussi en japonais) et 吃 est d'avantage utiliser pour le verbe manger), pourrait s'écrire « 食er » (le kanji 食 se lisant « mang »).
Une phrase complète deviendrait alors :
- Je veux 食er une pomme.
Ou bien
- J'ai déjà 食é.
Lorsque les Japonais ont importé l'écriture chinoise, ils ont appliqué le même principe. Le kanji est utilisé pour transcrire le radical du verbe (lecture kun) et les kanas permettent d'écrire la partie variable du verbe. C'est pour cela que très souvent, un mot constitué d'un kanji et suivi d'hiragana doit se lire en lecture kun.
Exemple de lectures kun
Verbes
- 食べる (たべる, taberu) : manger,
- 見る (みる, miru) : voir,
- 来る (くる, kuru) : venir ;
Noms
- 水 (みず, mizu) : eau,
- 松 (まつ, matsu) : sapin ou plus généralement résineux.
Adjectifs
- 新しい (あたらしい, atarashii) : nouveau, (新,しん, shin en prononciation on, comme dans Mainichi Shinbun, 毎日新聞, en chinois : měirì xīnwén (se prononce à peu près meille jeu chine veine), on comprend le rapprochement lorsque l'on sait que v et b sont confondus en japonais, comme c'est le cas en espagnol).
- 高い (たかい, takai) : grand/élevé.