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Assou Oubasslam

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Assou Oubasslam
ⵄⵙⵙⵓ ⵓ ⴱⴰⵙⵍⴰⵎ
Assou Oubasslam
Portrait de Assou Oubasslam après la bataille de Bougafer.

Naissance
Jbel Saghro,
Décès
Tinghir, Maroc
Origine Ait Atta
Faits d'armes Résistance de tribu Aït Atta contre l'occupation française et l’état marocain : Bataille de Bougafer, Maroc

Assou Oubasslam, (en tachelhit: ⵄⵙⵓ ⵓ ⴱⴰⵙⵍⴰⵎ et Ɛesu U Baslam), né en 1890 et mort en 1960[1] était un chef de la tribu des Aït Atta, grande figure de la résistance berbère au colonialisme français. De son vrai nom Issa Ou Bouhali N’Ait Baslam, il est élu en 1932 amghar n-ûfillâ ( chef suprême)de la tribu des Aït Atta, ce qui lui confère un large pouvoir social et militaire au sein de la société berbère traditionnelle, l'Azerf (loi coutumière amazighe) étant le système de gouvernance des Aït Atta. Après l’indépendance, il s’insurgea contre la suppression du droit coutumier berbère par les autorités marocaines et continua à l’appliquer dans sa région.

Origine

La famille Baslam originaire de la tribu berbère montagnarde du Saghro, des Aït Atta sédentarisée. Cette famille avait joué un rôle déterminant contre l'occupation française au début XXe siècle.

Assou Baslam (Assou n'ait Baslam) naquit en 1890 au douar de Taghrya n'Ilimshan à une vingtaine de km au sud-est de Tinghir ; il succéda à son père Bouhali (Baali) Baslam à la tête de sa tribu (Amghar) Ilemchan en 1919, il s'est distingué dès sa jeunesse par ses qualités conformes aux coutumes des berbères. L'auteur français Henry Bordeaux l'avait qualifié « d'homme au beau visage grave, au corps maigre et musclé, impassible et indifférent d'apparence, mais fier et plein de dignité, et qui imposait la confiance ». À l'instar de Mouha Ou Hammou Zayani, il devint chef militaire et prit le flambeau de la résistance amazigh après la défaite définitive des Zayanes, malgré leur victoire sur les troupes coloniales dans la fameuse Bataille d'Elhri, en . La prise définitive de Khénifra le , fit un grand écho au-delà du pays Zayan, les berbères se sentirent humiliés envers les chrétiens (Iroumine). L'influence des idéologies maraboutiques fort enracinée dans leur pensée religieuse motiva les amazighes à engager leur instinct de guerrier contre les troupes de légionnaires français contrairement aux autres confédérations berbères comme les Beni M'Tir et les Zayanes qui malgré la résistance farouche finiront par se soumettre et ce grâce à l'intrigue de Charles Mangin et la fameuse colonne de Tadla sous le commandement de Moinier et du général Poeymirau.

Assou Aït Baali est célébré dans le Sud du Maroc, parmi les tribus berbères notamment, comme un héros national.

La Bataille de Bougafer du au illustre ses qualités de guerrier.

Promu caïd en 1939, après sa soumission au général Giraud, il garda cette fonction jusqu’à sa mort en 1960[2].

Résistance

Les tribus des Aït Atta loin de l'affrontement avec les assaillants, sentirent le danger s'approcher. Assou Oubasslam et son contingent s'approvisionnaient en armement par l'intermédiaire des agents hostiles à la présence de la France au Maroc[réf. nécessaire]. La stratégie des colons français était de couper toute aide logistique sur la tribu des Aït Atta. Dans le cadre de la pacification du Maroc, le maréchal Lyautey avec son collaborateur pro-colonial Thami El Glaoui avaient tenté d'intimider les Aït Atta en 1918 par l'intervention militaire dans la vallée du Todgha. Cette opération n'avait pas eu le succès escompté, compte tenu de la qualité guerrière des Aït Atta et de la position géographique difficile d'accès (Haut Atlas).
Au cours de la Bataille de Bougafer, plusieurs assauts des pitons sur lesquels étaient encerclés les Aït Atta sont infructueux malgré de lourdes pertes. Les troupes françaises ( goumiers, troupes françaises régulières et partisans du Glaoui) engagent alors un siège autour des Aït Atta qui ne disposent pas d'eau. Après plusieurs jours et à l'issue d'une semaine de négociations, une soumission générale a lieu dans la matinée du en présence des généraux Hure, commandant supérieur des troupes au Maroc, Catraux et Giraud.

Sur cette bataille, voici une chanson en tamazight : adaptation en français par Lhoussain Azergui, chantée par l’artiste Amazigh Ayyur.


Parlez-moi de nos grands-pères,
Qui avaient fait face au feu à Bugafer,
Rien que leur souvenir me rend malade.
Parlez-moi des courageux qui avaient combattu
Bravé la pluie et vaincu les légionnaires,
Malgré leur armement si modeste.
L’ennemi, aidé par les Français, a tué nos enfants
Le plomb pleuvait de partout, les avions bombardaient aussi,
Ils avaient l’intention de nous exterminer.
Enfants et femmes n’ont pas été épargnés,
Nombreux sont les villages détruits,
Nous avons perdu tant de cavaliers et de montures.
Ô, si nos ancêtres pouvaient revenir rien qu’un instant
Et voir ceux qui nous ont trahis,
Voler et piller nos terres.
Je m’adresse à ceux qui sont au pouvoir
Soyez maudits à jamais
Nous n’oublierons jamais ce qui s’était passé.
Le malheur nous accable,
Mon cœur souffre, mes frères sont toujours enchaînés
Ceux qui ont échappé à la mort sont emprisonnés.
Mes frères,
Intensifions notre lutte

Pour que nos chaînes se brisent.

Notes

  1. Aitbaali, Ait Chaker.com
  2. David M. Hart, « Assû û-Bâ Slâm », dans Charles-André Julien, Les Africains, t. V, Paris, Editions Jeune Afrique, , 336 p. (ISBN 978-2-85258-075-6), p. 98.

Bibliographie et référence

  • [1]Résistances para-nationales chez les Aït Sokhman et Aït Yafelman dans le Haut Atlas marocain (1929-1933)Michael Peyron
  • [2]Texte en Tamazight et adaptation en Français/blog

Articles connexes

Liens externes