Pedro Altamirano
Naissance | |
---|---|
Décès | El Rama, Nicaragua |
Surnom |
Pedrón |
Nationalité | |
Allégeance | |
Activité |
Militaire |
Période d'activité |
À partir de |
Arme |
---|
Pedro Altamirano, né à San Rafael del Norte en 1870 et décédé à El Rama en 1937, était un paysan et guérillero nicaraguayen, connu sous le nom de « Pedrón ». Il avait le grade de général de division dans l'Armée Défenseuse de la Souveraineté Nationale (EDSN), et devint Chef d'État-Major de l'EDSN. Il fut reconnu comme le plus important général d'Augusto C. Sandino et l'un des plus loyaux[1]
Biographie
[modifier | modifier le code]Il est né à San Rafael del Norte, en 1870. Descendant d'une famille paysanne[2], il commence à travailler très tôt comme ouvrier agricole dans des élevages.
Il eut plusieurs enfants avec sa compagne María Pía Altamirano de Altamirano :
- Melecio Altamirano, Colonel EDSN, assassiné avec son père.
- Juan Ange Altamirano, également assassiné avec son père.
- Maximal Altamirano, soldat et guitariste du EDSN.
- Victorina Altamirano
- Encarnación Altamirano
- Candelario Altamirano
- Santiago Altamirano « Chano »
- Pedro Ramón Altamirano « Pedrito »
Guerre contre l'intervention américaine
[modifier | modifier le code]En 1927, à 57 ans, il intégra la Guerre contre l'intervention américaine (1927-1933) comme soldat du EDSN (la lutte nationale contre l'occupation militaire américaine, entreprise par Augusto C. Sandino depuis les montagnes de Nueva Segovia).
Il n'avait aucune connaissance tactique ni de stratégie militaire, mais il apprit rapidement. Il était analphabète mais, entre plusieurs missions combatives, il apprit à lire et à écrire.
Alors que l'écrivain José Román Orozco lui rend visite dans son campement, le Général Augusto C. Sandino dit à son propos :
« Pendant les aléas de la lutte et malgré son âge, seulement parce que je le lui ai ordonné, Altamirano apprit à lire, en bégayant, et à écrire. Mais il a beaucoup progressé et maintenant, étonnez-vous, il sait aussi écrire à la machine, mais avec un doigt seulement. »
Chef expéditionnaire
[modifier | modifier le code]Il dirigea la première Colonne expéditionnaire, des sept colonnes qui conformaient le EDSN, avec des opérations dans les territoires de Jinotega, Matagalpa, Chontales et la région entre Bluefields et Le Branche.
Il démontra son habilité à la survie dans les montagnes, sa créativité en camouflage, sa furtivité dans ses mouvements et dans le déplacement de ses troupes, ce que lui donna de la force et de la certitude dans chacune de ses actions militaires. Il participa et dirigea d'importants combats, attaques et embuscades, démontrant ainsi une grande capacité et habilité dans la lutte contre l'intervention militaire américaine. Il apporta à l'organisation, réalisation et effectivité dans les embuscades.
Commandant Général
[modifier | modifier le code]Il prit le commandement de l'EDSN lors du voyage de Sandino aux États-Unis Mexicains de 1929 à 1930. Il fut alors hôte du Gouvernement de Emilio Portes Gil.
Général de Division
[modifier | modifier le code]Le , le chef du EDSN lui attribue le grade de Général de Division.
Les actions militaires les plus remarquables qu'il ait dirigé sont les suivantes : le combat de Saraguasca (le ) et celui de Matiguás, ainsi que ceux de La Libertad, de Santo Domingo et d'El Jabalí, dans le département de Chontales, en 1931.
Chef d'État-Major
[modifier | modifier le code]Après de la signature de la « Convention de Paix » du , entre le Président Juan Bautista Sacasa et le Général Sandino, le Général Altamirano assuma la charge de Chef d'État-Major du EDSN.
Guerre contre la Garde Nationale
[modifier | modifier le code]À la suite de l'assassinat du Général Sandino et de ses Généraux Francisco Estrada et Juan Pablo Umanzor, et de la mort au combat du Colonel Socrate Sandino, le , Altamirano et ses hommes rejoignent les montagnes de Matagalpa, Chontales et la région entre Bluefields et El Rama, qu'il connaissait bien et où il avait un large soutien chez les paysans, commençant ainsi la Guerre contre la Garde nationale, passée sous le commandement d'Anastasio Somoza García.
Assassinat
[modifier | modifier le code]Un matin de l'an de 1937, alors qu'il dormait, il est assassiné d'un coup de feu par Ventura Sequeira, un beau-fils de 24 ans, dans un lieu connu comme l'estuaire La Cusuca, près d'El Rama.
Publié le dans le quotidien La Noticia de la ville de Managua, un communiqué officiel de la Garde Nationale du Nicaragua informa que « le bandit Pedro Altamirano fut assassiné le dans le lieu connu comme La Toboba, à El Rama, par des infiltrés de la Garde Nationale »[1].
Legs et reconnaissances
[modifier | modifier le code]Dans les rapports des Marines, il fut considéré comme « le plus sanguinaire » des chefs sandinistes. Parmi ses hommes, il était apprécié comme un « grand connaisseur des montagnes et amant des animaux » du nord et du centre du Nicaragua[1].
Il est reconnu par le peuple, le gouvernement et l'armée du Nicaragua. Écoles, centres de santé et hôpitaux portent son nom.
- Hôpital départamental Pedro Altamirano à La Trinidad, Estelí.
- Centre de santé Pedro Altamirano, dans l’arrondissement V de la ville de Managua, déclaré « Ami de l'Enfance » par le Ministère de Santé et l'OPS.
- Bataillon de lutte irrégulière Pedro Altamirano (1984-1990), formé par des jeunes recrues et commandé par des officiers de l'EPS.
- Commandement d'opérations spéciales « Général de Division Pedro Altamirano », institué sous ce nom officiel par le mandat Nº 45 du .
- Médaille « Honneur au Mérite Militaire Soldat de la Patrie » attribuée à titre posthume comme reconnaissance à son legs historique et patriotique, par le mandat Nº 1219 du .
« Le Général de Division Pedro Altamirano [fut un] homme de principes moraux et patriotiques. Il se caractérisa par sa fidélité à la patrie, sa loyauté absolue au Général Sandino et sa discipline d'acier. Vaillant, prêt à se sacrifier sans limite, fraternel, digne et honnête. Son immense amour à la liberté, sa ferme décision à l'accomplissement de son devoir, son honneur, son extraordinaire patriotisme, anti-interventionniste et anti-impérialiste. Son exemple de lutte perdure au Nicaragua et tout spécialement dans l'Armée du Nicaragua. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (es) Eduardo Cruz y Amalia Morales, « La leyenda de Pedrón », sur La Prensa, (consulté le )
- (es) « Biografía del General de División Pedro Altamirano », sur www.ejercito.mil.ni (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Mémoires de l'Armée du Nicaragua, 2010.
- Anastasio Somoza García, Le Véritable Sandino ou le Calvaire des Segovias.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Pedrón » sur Sandino Rebellion