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Shūsaku Endō

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Shūsaku Endō
Biographie
Naissance
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Nishisugamo (d) ou Tokyo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
Keio University Hospital ou Tokyo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Saint Ignatius Church (en) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
遠藤 周作Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Keiō; Université de Lyon
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Tsunehisa Endō (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Junko Endō (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Ryūnosuke Endō (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
Archives conservées par
Œuvres principales
Silence, La fille que j’ai abandonnée, Scandale, L’extraordinaire voyage du samurai Hasekura, En sifflotant
Vue de la sépulture.

Shūsaku Endō (遠藤 周作, Endō Shūsaku?), né le à Tokyo (Japon) et mort dans la même ville le d'une hépatite[1], est un écrivain japonais, connu pour avoir écrit sur sa foi catholique. Avec Junnosuke Yoshiyuki, Shōtarō Yasuoka, Junzō Shōno, Hiroyuki Agawa, Ayako Sono et Shumon Miura, Endō est catégorisé comme un « écrivain de la troisième génération », le troisième groupe d'écrivains majeurs apparus après la Seconde Guerre mondiale.

Peu après la naissance de Endō à Tokyo en 1923, sa famille déménage à Dalian dans le territoire de Kwantung en Mandchourie[2]. Son père est employé de banque[3].

Ses parents divorcent en 1933 et sa mère part avec lui vivre chez sa sœur, une fervente catholique, à Kōbe, Japon[4]. Il reçoit le baptême à onze ans, avec sa mère[5] qui se convertit au catholicisme à son retour en 1934 et lui donne une éducation catholique. À ce sujet, Endō dit que « mon baptême n'était pas, de ma part, un acte libre »[3].

Il commence ses études de la littérature française à l'université Keio de Tōkyō en 1943, mais il les interrompt pendant la guerre pour travailler dans une usine de munitions[6]. Il n'est pas mobilisé à cause de sa mauvaise santé[7]. À cette époque, il contribue à plusieurs journaux littéraires et, en 1968, il devient le rédacteur en chef de l'un de ces journaux, le prestigieux Mita Bungaku[6].

Ensuite, il reçoit une bourse[5] et étudie à l'université de Lyon en France de 1950 à 1953[8]. Il est, dans la période après-guerre, parmi les premiers étudiants japonais en France. Il se passionne pour la littérature catholique moderne notamment, les romans de Graham Greene et François Mauriac. Il dit de ses études : « un étudiant en littérature étrangère était quelqu'un qui était constamment confronté à une incompatibilité entre la littérature étrangère et lui-même »[3].

Après ses études, il revient au Japon pour tenter sa chance comme écrivain. Son succès est presque immédiat. En 1955, il est lauréat du prix Akutagawa, le prix littéraire le plus prestigieux du Japon, pour son roman Shiroi hito (L'Homme blanc)[7].

Endō épouse Okada Junko en 1955[2], avec qui il a un fils, Ryunosuke, né en 1956[8],[9].

Tout au long de sa vie, Endō souffre de graves problèmes de santé, notamment des maladies pulmonaires (y compris la tuberculose). Pendant sa vie d'adulte, il cumule plusieurs années de séjours dans des hôpitaux. Entre autres, il subit une thoracoplastie (la résection d'une ou plusieurs côtes) et une lobectomie en 1961 qui lui enlève un poumon entier[1],[7].

Endō décède le 29 septembre 1996 à l'hôpital universitaire de Keio de complications liées à une hépatite[7],[9].

Inspirations et thèmes

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Ses livres s' appuient sur ses expériences de vie d'enfant et d'adulte[10] : les stigmates d'être un catholique au Japon et un étranger en France[3],[5]; la difficulté extreme de la communication et de la compréhension interculturelles[11]; sa lutte contre ses maladies pulmonaires, et la vie d'un patient hospitalisé.

Ses livres reflètent aussi ses questionnements spirituels touchant les relations, souvent difficiles, entre sa foi catholique, qui apparaît dans tous ses livres et en est souvent un élément central, et les traditions culturelles et religieuses japonaises[8],[12]. Il a lui-même décrit cette relation comme suit:

J'avais découvert mon unique thème à creuser durant toute ma vie. Et qu'est-ce ce thème? C'était comment prendre mes distances d'un christianisme qui m'était proche. C'était comment retailler moi-même le costume occidental que ma mère m'avait fait enfiler et le changer en un vêtement japonais qui conviendrait bien à mon physique japonais[3].

La plupart de ses personnages sont en proie à de complexes dilemmes moraux et de leurs choix conduisent souvent à des résultats mitigés, voire tragiques.

Ses oeuvres sont souvent comparées à celles de Graham Greene. En fait, Greene lui-même a désigné Endō comme étant l'un des meilleurs écrivains du XXe siècle[9]. Pour sa part, Endō a dit qu'il ne commence jamais à écrire un livre sans d'abord relire La Fin d'une liaison[4], un roman de Graham Greene paru en 1951.

Œuvres traduites en français et adaptations au cinéma

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La plupart de ses livres sont traduits en français, et beaucoup ont été adaptés au cinéma.

Traductions

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  • 1958 : La Mer et le poison (海と毒薬?), roman traduit par Miho Moto et Colette Yugué, Buchet-Chastel, 1979. (Ce roman se passe principalement à l'hôpital de Fukuoka durant la Seconde Guerre mondiale et traite des vivisections mortelles effectuées sur des pilotes américains écrasés et capturés. Il est écrit du point de vue personnel d'un des médecins, et du point de vue à la troisième personne d'un de ses collègues qui opèrent, réalisent des expériences sur les six membres d'équipage et les tuent. Cette histoire, basée sur un fait authentique, a été adaptée au cinéma en 1986 par Kei Kumai, les rôles principaux étant tenus par Eiji Okuda et Ken Watanabe.)
  • 1959 : Un admirable idiot (おバカさん?), roman traduit (de l'anglais) par Nicole Tisserand, Buchet-Chastel, 1981. (L'histoire d'un Français aimable, innocent mais naïf qui visite le Tōkyō d'après-guerre.)
  • 1959-1985 : Une femme nommée Shizu, dix nouvelles (Les Derniers Martyrs ; Les Ombres ; Un homme de cinquante ans ; Adieu ; Le Retour ; La Vie ; Un homme de soixante ans ; Le Dernier Souper ; La Boîte ; Une femme nommée Shizu) traduites par Minh Nguyen-Mordvinoff, Denoël, 1997 ; réédition Gallimard ("Folio"), 2000. (A noter que le recueil Le Dernier souper et autres nouvelles, paru chez Gallimard ("Folio") en 2003, est composé de trois de ces nouvelles : Les Ombres ; Le Retour ; Le Dernier souper).
  • 1960 : Volcano (火山?), roman traduit (de l'anglais) par Ariel Marinie, Buchet-Chastel, 1984 ; réédition 10/18, 1992.
  • 1963 : Fuda no tsuji, dans Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines (Tome I), nouvelle traduite par Catherine Cadou, Gallimard, 1986.
  • 1964 : La Fille que j'ai abandonnée (わたしが・棄てた・女?), roman traduit par Minh Nguyen-Mordvinoff, Denoël, 1994 ; réédition Gallimard ("Folio"), 1998. (Dans le Japon des années 1960, un étudiant cherche à tout prix à avoir une aventure sexuelle. Maladroitement, une jeune paysanne se laisse « séduire » par pitié, car elle présente une légère infirmité et lui abandonne sa virginité. Froidement, il la repousse ensuite, mais son souvenir le hante et il se sent coupable d'avoir abusé de sa gentillesse. Elle reste amoureuse de lui et vit en rêvant de le retrouver.)
  • 1965-1979 : Douleurs exquises, dix nouvelles (Un homme de quarante ans ; Un sale type ; "Cet homme-là" ; Mater dolorosa ; Unzen ; Le Jour d'avant ; Silhouettes ; Amis d'enfance ; Temps de guerre ; Japonais à Varsovie) traduites par Catherine Ancelot, Denoël, 1991 ; réédition Le Livre de poche (collection "Biblio"), 1996. (La nouvelle "Cet homme-là" est disponible dans une autre traduction, sous le titre "Une partie de moi-même", dans Cahiers du Japon n° spécial 1985 (La Littérature dans le Japon d'après-guerre - p. 23-29), Editions Sully, 1985.)
  • 1966 : Silence (沈黙?), roman traduit (de l'anglais) par Henriette Guex-Rolle, Calmann-Lévy, 1971 ; réédition Denoël, 1992 ; réédition Gallimard ("Folio"), 2010. (Livre le plus célèbre d'Endō, généralement considéré comme son chef-d'œuvre, il s'agit d'un roman historique racontant l'histoire d'un missionnaire portugais, fondé sur la figure historique de Cristóvão Ferreira, dans le Japon du début du XVIIe siècle, qui apostasie, mais uniquement aux yeux des autres, le protagoniste gardant en fait en secret sa foi chrétienne.)
  • 1974 : En sifflotant (口笛をふく時?), roman traduit (de l'anglais) par Anne Guglielmetti, Buchet-Chastel, 1985 ; réédition 10/18, 1992.
  • 1980 : L'Extraordinaire voyage du samouraï Hasekura (?), roman traduit (de l'anglais) par Daniel Lemoine, Buchet-Chastel, 1987 (réimpression 1991). (Roman historique qui relate la mission diplomatique conduite par Tsunenaga Hasekura au Mexique et en Europe au XVIIe siècle.)
  • 1986 : Scandale (スキャンダル?), roman traduit par Catherine Ancelot, Editions Stock (collection "Nouveau cabinet cosmopolite"), 1988 ; réédition Le Livre de Poche (collection "Biblio"), 2001. (Ce livre, dont l'action se déroule à Tōkyō, parle d'un romancier qui se retrouve lui-même pris dans le scandale du titre.)
  • 1993 : Le Fleuve sacré (深い河?), roman traduit par Minh Nguyen-Mordvinoff, Denoël, 1996 ; réédition Gallimard ("Folio"), 2000. (Se déroulant en Inde, ce livre raconte le voyage physique et spirituel d'un groupe de touristes japonais confrontés à une vaste gamme de dilemmes spirituels et moraux dans leurs vies respectives.)

Adaptations au cinéma

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Récompenses

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Références

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  1. a et b « Novelist Shusaku Endo Dies at 73 »
  2. a et b (en) Olive Classe, Encyclopedia of literary translation into English, Taylor & Francis, (ISBN 978-1-884964-36-7, lire en ligne)
  3. a b c d et e Alle Hoekema, « La 'Christologie' du Romancier Japonais, Shusaka Endo », Missions Étrangères de Paris -Eglises d'Asie - Japon,‎ (lire en ligne).
  4. a et b (en) Caryl Phillips, « Confessions of a true believer », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  5. a b et c (en) John T. Netland, « From Resistance to Kenosis: Reconciling Cultural Differences in the Fiction of Endo Shusaku », Christianity and Literature,‎ vol. 48 no. 2 (winter 1999) (JSTOR https://www.jstor.org/stable/44312667)
  6. a et b (en) Mark B. Williams, Endo Shusaku: a literature of reconciliation, Routledge, (ISBN 978-0-415-14481-0)
  7. a b c et d (en) Alex Keyser, « Shusaku Endo: An Introduction », Modern Catholic Writers -- English 230, Winter 2012,‎ (lire en ligne)
  8. a b et c (en) Leith Morton, « The Image of Christ in the Fiction of Shusaka Endo », Papers in Japanese Studies, Japanese Studies Center, Monash University,‎ numéro 8, novembre 1994
  9. a b et c (en) Eric Case, « Shusaku Endo is dead at 73; Japanese Catholic novelist », New York Times,‎
  10. (en) Diane Long Hoeveler, « Shusaku Endo's "Deep River": Trauma, Screen-Memories and Autobiographical Confessions », CEA Review,‎ spring and summer 2005, p. 28-40 (lire en ligne)
  11. Richard E. Durfee Jr., « Portrait of an Unknowingly Ordinary Man: Endo Shusaku, Christianity and Japanese Historical Consciousness », Japanese Journal of Religious Studies,‎ vol. 16, no. 1 (march 1989), p. 44-66 (JSTOR https://www.jstor.org/stable/30233395)
  12. (en) John T. Netland, « From Resistance to "Kenosis": Reconciling Cultural Difference in the Fiction of Endo Shusaku », Christianity and Literature,‎ , p. 177-194 (lire en ligne)

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Louis Frédéric, Le Japon, dictionnaire et civilisation, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. [détail des éditions] (ISBN 2-221-06764-9)
  • Pierre Dunoyer, Shûsaku Endô (1923-1996) - Un nouveau Graham Greene au Japon, éditions du Cerf, 2014 (ISBN 978-2-204-10020-5)
  • Nicole Hatem, « “Ce que tu as à faire, fais-le vite”. La parole du Christ à Judas, chez Kierkegaard et Shusaku Endô », in Iris. Annales de philosophie (Beyrouth), vol. 37, 2016, , p. 69-115.

Liens externes

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