Augustin Guillaume
Chef d'état-major des armées | |
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Président du comité militaire de l'OTAN | |
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Erhard Jørgen Carl Qvistgaard (en) Stylianos Pallis (en) | |
Résident général de France au Maroc | |
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Augustin Léon Guillaume |
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Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite () Parrain de promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (d) Grand-croix de la Légion d'honneur |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 14 YD 1143)[1] |
Les berbères marocains et la pacification de l’Atlas Central (1912-1933) (d) |
Augustin Léon Guillaume, né le à Guillestre (Hautes-Alpes) et mort le dans la même ville, est un général d'armée français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.
Il s'illustre au cours de la Seconde Guerre mondiale au commandement des goumiers marocains, lors de la campagne d'Italie, au sein du corps expéditionnaire français, et du débarquement de Provence en puis, à la tête de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), lors des campagnes de France et d'Allemagne.
Après avoir été résident général de France au Maroc en 1951, il achève sa carrière au poste de chef d'état-major des armées en 1954.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Augustin Guillaume naît à Guillestre, où son père était médecin de campagne. Dès son enfance, il est habitué aux randonnées en montagne. Il franchira ainsi souvent la frontière italienne et il apprend l'italien qu'il parle sans accent, ce qui lui sera utile durant la campagne d'Italie[2].
Formation
[modifier | modifier le code]En 1913, il est admis à Saint-Cyr comme élève officier, promotion 1913-1914 « de la Croix du Drapeau »[3].
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Mobilisé en août 1914, il est sous-lieutenant au 16e bataillon de chasseurs à pied. Capturé le 11 novembre, il reste prisonnier de guerre pendant quatre ans malgré trois tentatives d'évasion. Pendant cette détention, il apprend le russe et l'arabe[3].
Promu capitaine en 1919, il effectue une brève mission avec l'armée blanche du général Dénikine[4].
Maroc
[modifier | modifier le code]Il achève sa scolarité à Saint-Cyr et, promu capitaine, est ensuite affecté au bureau des affaires indigènes de Meknès au Maroc en septembre 1919. En 1921, il devient chef de poste en pays berbère[3].
Il quitte pour quatre ans le Maroc, en mars 1924, période durant laquelle il est nommé adjoint de l'attaché militaire en Serbie puis entre 1926 et 1928, élève de l'École supérieure de guerre[5].
De retour au Maroc fin 1928, il devient chef d'état-major du groupe mobile de pacification de l'Atlas Central. Promu chef de bataillon en 1933, il est nommé commandant du cercle d'Azilal puis en 1936, il rejoint l'état-major du général Noguès, résident général au Maroc[6].
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Promu lieutenant-colonel en mars 1939, il prend en septembre la tête du bureau politique des affaires indigènes, puis, en 1940, il est chargé de camoufler les goumiers marocains en « Mehalla chérifiennes » jusqu'au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord (Maroc et Algérie)[6].
En juin 1943, promu général de brigade, il devient commandant des goumiers marocains, débarque en Italie avec le corps expéditionnaire français du général Juin, et dirige les tabors marocains lors des opérations autour de Monte Cassino et du Belvédère, ouvrant la route de Rome[7].
En août 1944, il participe au débarquement de Provence et à la libération de Marseille. Le , il est nommé à la tête de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA) mais conserve les goumiers marocains sous son commandement. Il remonte ensuite les Alpes et la trouée de Belfort, défendant Strasbourg contre les assauts allemands. Promu général de division en novembre 1944, il traverse le Rhin en mars 1945, avance en Allemagne, et occupe Stuttgart le 21 avril 1945[8].
Attaché militaire à Moscou (1945-1947)
[modifier | modifier le code]Le 27 juillet 1945, il est nommé attaché militaire à Moscou et promu général de corps d'armée en avril 1946[8].
En octobre 1947, il devient l'adjoint du général de Lattre, inspecteur général de l'armée de terre[8].
Commandant des Forces françaises en Allemagne (1948-1951)
[modifier | modifier le code]En 1948, il est nommé commandant des forces françaises en Allemagne (FFA)[8].
Résident général de France au Maroc
[modifier | modifier le code]Promu général d'armée en septembre 1951, il succède en octobre au général Juin comme résident général de France au Maroc[9].
Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur le [10].
En 1953, il participe au renversement du sultan Mohammed V, ce qui lui vaut d'être remplacé par Francis Lacoste en mai 1954[10].
Chef d'état-major des armées et président du comité militaire de l'OTAN
[modifier | modifier le code]En juin 1954, il est chef d'état-major des armées et président du comité militaire de l'OTAN[10].
Il démissionne de ses fonctions le 28 février 1956 pour marquer sa désapprobation de la gestion gouvernementale des opérations en Afrique du Nord et est rayé des cadres d'activité sur sa demande[10].
Le , il est décoré de la médaille militaire, la plus haute distinction pour un général[10].
Dernières années
[modifier | modifier le code]II se retire à Guillestre, dans sa ville natale, dont il est maire de 1959 à 1971.
Il meurt dans cette même ville le .
Activités civiles
[modifier | modifier le code]Il est président de l'association Rhin et Danube et membre de l'Académie delphinale.
Hommages
[modifier | modifier le code]Des généraux alliés
[modifier | modifier le code]« C'est pour moi un plaisir tout particulier de vous féliciter des succès remarquables remportés sous votre commandement car, en saluant les Goums, je salue la renaissance de la France. »
— Extrait de la lettre du général Clark, commandant la Ve Armée anglo-américaine en Italie, au général Guillaume, commandant les goumiers marocains, juin 1944[11].
Des élèves de Saint-Cyr
[modifier | modifier le code]Les élèves officiers entrés en 1990 à Saint-Cyr ont choisi de l'honorer en baptisant leur promotion Général-Guillaume.
Quartier Général Guillaume
[modifier | modifier le code]En 1984, quelques mois après le décès du général Guillaume, la caserne nouvellement construite à Gap (Hautes-Alpes), prend le nom de « Quartier Général Guillaume ». Elle abrite depuis lors le 4e régiment de chasseurs.
Iconographie
[modifier | modifier le code]- Le musée départemental des Hautes-Alpes, à Gap, conserve le portrait du général Guillaume, œuvre du peintre Jean-Denis Maillart.
Décorations
[modifier | modifier le code]Françaises
[modifier | modifier le code]- Grand-croix de la Légion d'honneur (1952)
- Croix de guerre – (7 citations)
- Croix de guerre – (1 citation)
- Médaille militaire (1957)
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (10 citations)
Étrangères
[modifier | modifier le code]- Commandeur de la Legion of Merit (États-Unis)
- Bronze Star Medal (États-Unis)
- Chevalier grand croix de l'ordre de l'Empire britannique (Royaume-Uni)
- Grand-croix de l’ordre du Ouissam alaouite (Maroc)
Citations militaires
[modifier | modifier le code]Seconde Guerre mondiale
Citations françaises
« Chef tenace et manœuvrier hardi. Après s'être illustré en Italie à la tête des Goums marocains a été appelé en pleine bataille de France au commandement de la 3e DIA. A conduit cette magnifique grande unité dans un combat inlassable, mais toujours victorieux. A rompu le dispositif adverse dans les Vosges, a arrêté à Kilstett l'un des derniers assauts ennemis sur Strasbourg puis s'est attaqué à Oberhoffen et s'est emparé de Lauterbourg. Est entré le premier en territoire allemand dans des conditions particulièrement difficiles et audacieuses en s'attaquant à la ligne Siegfried et en capturant de très nombreux prisonniers et un important butin. A été ensuite l'un des meilleurs artisans de l'exploitation hardie qui a conduit l'armée française du Rhin au Tyrol. Blessé, a refusé de se laisser évacuer. »
— Citation à l'ordre de l'armée, décision no 161, JO du 17 décembre 1944.
« Commandant les Goums marocains qu'il a organisés et instruits après la campagne de Tunisie en vue des opérations en Europe, en a fait un instrument de guerre efficace pendant l'hiver 43-44 au cours des durs combats menés par le CEF en Italie. Placé pour les opérations de mai 1944 dans le cadre du corps de montagne dont il a commandé le plus important groupement, a pris dans les résultats obtenus une part prépondérante par ses manœuvres audacieuses et habilement conduites, enlevant avec une rapidité foudroyante tous ses objectifs et montagnes comme Petralla, Rivole, Appolo, Rotondo, Lepone ou localités comme : Amaseno, San-Stephano, San-Giulliano. Animant sans cesse ses goums par son action personnelle, son ardeur, son énergie, a obtenu d'eux des efforts surhumains au cours des marches et des combats, où au prix de sacrifices sévères, ils ont infligé des pertes considérables à l'ennemi et fait près de mille prisonniers. Officier général de haute valeur, titulaire de magnifiques états de services témoignant de l'ardeur et de la foi qui animent le général Guillaume dans La lutte contre l'ennemi. »
— Citation à l'ordre de l'armée accompagnant la promotion au grade de commandeur de la Légion d’honneur, décret du 9 novembre 1944, JO du 19 novembre 1944.
« Chef tenace et manœuvrier hardi. Après s'être illustré en Italie à la tête des Goums marocains a été appelé en pleine bataille de France au commandement de la 3e DIA. A conduit cette magnifique grande unité dans un combat inlassable, mais toujours victorieux. A rompu le dispositif adverse dans les Vosges, a arrêté à Kilstett l'un des derniers assauts ennemis sur Strasbourg puis s'est attaqué à Oberhoffen et s'est emparé de Lauterbourg. Est entré le premier en territoire allemand dans des conditions particulièrement difficiles et audacieuses en s'attaquant à la ligne Siegfried et en capturant de très nombreux prisonniers et un important butin. A été ensuite l'un des meilleurs artisans de l'exploitation hardie qui a conduit l'armée française du Rhin au Tyrol. Blessé, a refusé de se laisser évacuer. »
— Citation à l'ordre de l'armée accompagnant l'élevation à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur. Décret du 10 mai 1945, JO du 24 juin 1945.
Citations américaines
« Pour mérites exceptionnels dans l’accomplissement de services éminents au profit des forces alliées entre le 2 février et le 30 juin 1943, en sa qualité de directeur des affaires politiques du protectorat français du Maroc. Le général Guillaume, a préparé les Goums marocains pour la lutte en Tunisie, où ils obtinrent de grands succès avec le peu de matériel et d'équipement dont ils disposaient. Par ses dispositions, ses ordres et l'exemple qu'il a donné, il a dirigé une œuvre d'importance essentielle, en mobilisant les ressources du Maroc français pour la poursuite de la Guerre et en favorisant par son action personnelle le maintien de relations cordiales entre les services américains et la direction des affaires politiques sur toute l'étendue du Maroc Français. »
— Citation à l'ordre de la Légion du mérite, grade de commandeur. Signé : Franklin Roosevelt, le 9 mars 1944.
« Augustin Guillaume, général de division, 1re armée française pour services éminents rendus dans la bataille du 15 au 25 mars 1945 en France et en Allemagne. Comme commandant la 3e division d’infanterie algérienne le général Guillaume a collaboré avec les forces américaines du 6e corps à l’assaut de la ligne Siegfried en Basse-Alsace. Le 15 mars fut lancée la dernière offensive alliée en vue de chasser les Allemands de France. Le général Guillaume, agissant sous les ordres du 6e corps, reçut le secteur bordent la Moder, immédiatement à l'Ouest du Rhin. Il se heurta sur toute l'étendue de son front à une farouche résistance, constituée de points forts solidement retranchés et s'appuyant entre eux. Le camp d'Oberhoffen, clef de toute la ligne de défense de la Moder, fut défendu avec un acharnement particulier. Le général Guillaume, par une série d’attaques bien coordonnées et bien réglées, emporta ce point stratégique, tout en infligeant à l'ennemi de lourdes pertes en personnel et en matériel. Il exploita rapidement cette percée et, à l'issue du troisième jour, ses forces avaient occupé Drusenheim, Sessenheim et Soufflenheim. Bien qu'ayant subi des pertes relativement lourdes, il pousse hardiment en avant les éléments blindés qui lui étaient rattachée et le 18 mars, il s'emparait de Salmbach et de Lauterbach et franchissait la frontière allemande. L'énergie, les qualités tactiques et le sentiment du devoir montrés par ce chef furent une part déterminante du succès de l'opération. »
— Attribution de la Bronze Star au général de division Augustin Guillaume commandant la 3e division d'infanterie algérienne, le 16 juillet 1945.
Publications
[modifier | modifier le code]- Diverses études militaires
- Un essai d'actualité : Pourquoi l'Armée rouge a vaincu (1948)
- Ouvrages d'histoire générale et locale :
- Les Berbères marocains et la PACIFICATION de l'ATLAS CENTRAL (1912-1932) (1946)
- La Guerre germano-soviétique (1941-1945) (1949)
- Guillestre mon pays, histoire d'un bourg haut-alpin (1963)
- Annibal franchit les Alpes (1967)
- Le Queyras, splendeurs et calvaire d'une haute vallée alpine (1968)
- Un recueil de souvenirs intitulé Homme de guerre (1977)
Sources biographiques
[modifier | modifier le code]Articles
[modifier | modifier le code]- Jean Saulay, « Hommage au général Augustin Guillaume. 1895-1983 », La Koumia, no 92, (lire en ligne).
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9).
- François de Lannoy et Max Schiavon, Les généraux français de la Victoire 1942-1945, Paris, E-T-A-I, , 192 p. (ISBN 979-1028301484).
- Paul Gaujac, Les goums marocains 1941-1945, l'Esprit du temps, 2021.
- Augustin Guillaume, Homme de guerre, France-Empire, 1977.
- Jean Saulay, Histoire des goums marocains : 1908-1956, public-réalisations, 1985. Prix d'histoire de l'Académie française en 1986[13].
Autres
[modifier | modifier le code]- Dossier au Service Historique de la Défense : cote 14 YD 1143.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Corps expéditionnaire français
- Débarquement de Provence
- Armée d'Afrique
- 3e division d'infanterie algérienne
- Tabors marocains
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « Biographie avec photo », sur pdbgg240.free.fr, Le site de la promotion Général Guillaume
- « Le général Guillaume au Maroc » [vidéo], sur ina.fr, Les Actualités françaises,
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- Fidus, Le Général Guillaume, résident général au Maroc, Revue des Deux Mondes, septembre 1951
- Saulay 1984, p. 7.
- Saulay 1984, p. 130.
- Saulay 1984, p. 8.
- Saulay 1984, p. 9.
- Saulay 1984, p. 10.
- Saulay 1984, p. 12.
- Saulay 1984, p. 13.
- Saulay 1984, p. 14.
- Général Guillaume, Homme de guerre, France-Empire, 1977, p. 136
- Saulay 1984, p. 15-20.
- Jean Saulay, prix d'histoire en 1986, site de l'Académie française
- Président du comité militaire de l'OTAN
- Chef d'État-Major des armées ou équivalent (France)
- Général français du XXe siècle
- Militaire français du XXe siècle
- Personnalité française de la Seconde Guerre mondiale
- Militaire du corps expéditionnaire français en Italie
- Militaire français de l'armée de Vichy
- Résident général de France au Maroc
- Membre de l'Académie delphinale
- Parrain de promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Récipiendaire de la médaille militaire en tant qu'officier général français
- Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite
- Commandeur de la Legion of Merit
- Récipiendaire de la Bronze Star
- Élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr
- Naissance à Guillestre
- Naissance en juillet 1895
- Décès en mars 1983
- Décès à Guillestre
- Décès à 87 ans
- Armée d'Afrique