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ExxonMobil

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ExxonMobil
logo de ExxonMobil
Logo de ExxonMobil
illustration de ExxonMobil
Ancien immeuble de ExxonMobil à Houston au Texas.

Création 1999 (fusion)
Dates clés 1870 : création de la Standard Oil (S.O.)
1911 : dissolution par la Cour suprême en 34 sociétés, notamment Standard Oil Co. of New Jersey, SONJ (future Exxon), et Standard Oil Co. of New York, Socony (future Mobil)
1966 : Socony devient Mobil Oil Corporation
1972 : SONJ (marque Esso) devient Exxon Corporation
1999 : fusion de Exxon et Mobil pour créer ExxonMobil
Fondateurs aucun
Personnages clés John Davison Rockefeller, fondateur de la Standard Oil
Rex Tillerson, président-directeur général de 2006 à 2016
Forme juridique Appel public à l'épargne (NYSE : XOM)
Action New York Stock Exchange (XOM)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Irving, Texas
Drapeau des États-Unis États-Unis
Direction Darren Woods
Actionnaires The Vanguard Group (8,4 %) ()[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Raffinage et distribution d'hydrocarbures (81,7 % du CA)

Pétrochimie (9,3 %)
Exploration et production d'hydrocarbures (9 %)[3]

Produits Essence et lubrifiantVoir et modifier les données sur Wikidata
Filiales Esso (82,89 %)
Effectif en diminution 63 000 (2021)[4]
Site web www.exxonmobil.com

Capitalisation 411,3 milliards de $ ()[5]
Fonds propres 191,7 G$ ()[7]Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires en augmentation 413,7 milliards de $ (2022)[6]
+45 %
Bilan comptable 362,6 G$ ()[7]Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net en augmentation 55,7 milliards de $ (2022)[6]
+142 %
Société précédente MobilVoir et modifier les données sur Wikidata

Exxon Mobil Corporation (NYSE : XOM) (en version courte ExxonMobil) est une société pétrolière et gazière américaine, dirigée par Darren Woods depuis 2017 et dont le siège social est situé à Spring, dans la banlieue nord de Houston.

Avec un chiffre d'affaires de 286 milliards de dollars en 2021, pour un bénéfice de 23 milliards[8], elle fait partie des entreprises ayant les plus importants bénéfices au monde[9].

Jusqu'en 2018, ExxonMobil est dans les dix premières entreprises mondiales en matière de capitalisation boursière. ExxonMobil était déjà en 1975, derrière IBM, une des premières valorisations boursières du monde[10].

Elle représente environ 2 % de la capitalisation du NYSE. Elle est en concurrence avec Shell dont les fonds propres et le chiffre d'affaires sont plus importants. ExxonMobil n'en reste pas moins l'une des plus grosses « supermajors » pétrolières dont les champs pétroliers et gaziers abritent l'équivalent de près de 22,4 milliards de barils[a], ce qui constitue les réserves prouvées les plus importantes pour une entreprise privée. Elle est la première société privée en matière de réserves, mais bon nombre de compagnies publiques ont des réserves plus importantes comme en Arabie saoudite, en Iran, en Irak, au Koweït, au Nigeria et au Venezuela.

ExxonMobil est l'une des principales entreprises émettrices de gaz à effet de serre dans le secteur des hydrocarbures et recourt à du lobbying pour contrer les mesures de lutte contre le réchauffement climatique.

ExxonMobil a fait l'objet de nombreuses critiques, principalement en raison d'incidents environnementaux et de ses antécédents en matière de déni du changement climatique, alors que les scientifiques s'accordent à dire que les combustibles fossiles contribuent de manière significative au réchauffement de la planète. L'entreprise est responsable de nombreuses marées noires, dont la plus importante et la plus notable est celle de l'Exxon Valdez en Alaska, elle-même considérée comme l'une des pires marées noires au monde en termes de dommages à l'environnement. L'entreprise a également été la cible d'accusations de violations des droits de l'homme, d'influence excessive sur la politique étrangère des États-Unis et d'impact sur diverses sociétés à travers le monde.

Une station-service Socony-Vacuum à la marque Mobiloil (peinte sur le mur à droite), avec le Pégase (suspendu à un mât), à Tel-Aviv en 1939.

Avant la fusion de Exxon et Mobil de 1999

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John D. Rockefeller crée la Standard Oil Company en 1870, qui contrôle la moitié de la distribution du pétrole mondial en 1900 et 85 % du volume intérieur des États-Unis en 1904. Profitant de ce quasi-monopole il fait pression sur les producteurs pour faire baisser le prix de vente. En 1911, l'État fédéral américain condamne la Standard Oil à la dissolution pour violation des lois antitrust. Elle est alors scindée en 34 sociétés distinctes, parmi lesquelles Standard Oil Co. of New Jersey (SONJ, la future Exxon), Standard Oil Co. of New York (Socony) et Vacuum Oil Co.

En 1920, Vacuum Oil crée la marque « Mobiloil ». En 1928 SONJ signe l'accord d'Achnacarry et en 1931, Socony et Vacuum Oil fusionnent pour former Socony-Vacuum[11], la future Mobil.

À partir de 1911, SONJ dispose des droits d’utilisation de la marque « Standard Oil » dans six États de l'Est des États-Unis[b]. Pour ces États, elle décide de vendre ses produits sous la marque « Esso », acronyme de « Eastern States Standard Oil », en français : « Standard Oil des États de l'Est ». SONJ utilise aussi la marque Esso dans l'État de New York et dans les six États de la Nouvelle-Angleterre, car la Socony-Vacuum[c] ne s'y oppose pas. Néanmoins, dans les autres États des États-Unis, les autres compagnies issues de la scission de Standard Oil de 1911[d] s'y opposent et obtiennent en 1937 un arrêt de la Cour suprême[12] en leur faveur. En 1941, SONJ acquiert en complément les droits d'utilisation de la marque « Esso » dans cinq autres États[e]. Dans la plupart des autres États, SONJ utilise la marque « Enco (en) » (pour « Energy Company »), et « Humble » dans les autres.

En 1933, SONJ (aussi appelée « New Jersey Standard ») et Socony-Vacuum s'associent dans une société à parts égales, nommé « Stanvac », pour leurs activités en Extrême-Orient. Elle sera présente dans environ cinquante pays du Monde, dont la Nouvelle-Zélande, la Chine, des pays de l'Afrique de l'Est, avant d’être dissoute en 1962.

Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, SONJ finance une partie de l'armement d'Hitler puis l'armement des forces britanniques et américaines.

Les deux sociétés, SONJ et Socony, font partie dudit « cartel des sept sœurs » jusqu'en 1959. En 1955, Socony-Vacuum est renommée « Socony Mobil Oil Company ». Elle transforme sa marque « Mobiloil » en « Mobil », avec un nouveau logotype en 1963 et en 1966, elle devient la « Mobil Oil Company ».

En 1972, SONJ adopte la marque « Exxon » pour l’ensemble de ses points de vente « Enco » et « Esso » aux États-Unis. Simultanément, le nom « SONJ » (Standard Oil of New Jersey) est remplacé par « Exxon Corporation » et la société Humble Oil devient « Exxon Company, USA »[13]. La marque « Esso » reste en place dans les autres pays du monde.

Le , Exxon Corporation et Mobil Oil Company, respectivement numéros 2 et 4 mondiaux à l'époque derrière BP[f], décident de fusionner leurs activités pour former la nouvelle société « ExxonMobil Corporation ».

Après la fusion de 1999

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La marque de commercialisation « Esso » est utilisée dans la plupart des pays de la planète (dont la France et le Canada). Aux États-Unis, les marques Exxon et Mobil coexistent.

En 2008, la société enregistre un bénéfice record de 45,2 milliards USD, établissant ainsi un nouveau record historique et battant le précédent qu'elle détenait[14].

Le groupe est associé, avec Total et quatre autres groupes pétroliers, au projet Kashagan, qui a subi plusieurs retards et est très critiqué par certaines ONG environnementales, dont Les Amis de la Terre (en raison de son caractère très polluant et générateur de risque et de gaz à effet de serre[15]).

En , Exxon vend ses opérations à Hong Kong notamment de productions d'électricité pour 3,4 milliards de dollars[16].

En , Esso SAF, filiale française du groupe, vend 322 stations-service à la marque Esso situées en France pour 106 millions d'euros, après la vente de 78 en 2012[17]. L'acheteur obtient l'autorisation de continuer à utiliser la marque Esso en échange d'un contrat d'approvisionnement auprès des raffineries Esso en France.

En , ExxonMobil acquiert Federal Karyatama, entreprise indonésienne de lubrifiant pour 436 millions de dollars[18]. En , Esso Italiana, filiale italienne du groupe annonce la vente à l'entreprise algérienne Sonatrach de sa raffinerie d'Augusta en Sicile[réf. nécessaire].

En , ExxonMobil annonce la vente de ses activités en Norvège pour quatre milliards de dollars[19].

Le , l’entreprise saisit la justice afin d’échapper au versement d’une indemnité de 11,7 millions de dollars au groupe australien Macquarie Energy, faute d’avoir pu respecter ses engagements en matière de livraisons de gaz[20]. En , Exxon annonce la vente de ses activités dans les polymères élastiques, Santoprene à l'entreprise chimique Celanese pour 1,15 milliard de dollars[21].

En , ExxonMobil annonce avoir réalisé un bénéfice net de 23 milliards de dollars en 2021, profitant de la forte hausse des cours des hydrocarbures dans un contexte de relance post-Covid[8]. Au cours de l'année 2021, quinze milliards de dollars auront été versés aux actionnaires sous forme de dividendes[4], alors que les effectifs du groupe ont diminué de plus de 10 % passant de 72 000 salariés fin 2020 à 63 000 fin 2021[22].

En juillet 2023, ExxonMobil annonce l'acquisition pour 4,9 milliards de dollars de Denbury, spécialisée dans la captation de Co²[23]. En octobre 2023, ExxonMobil annonce l'acquisition de Pioneer Natural Resources pour 60 milliards de dollars, dans le but de renforcer sa présence dans le bassin permien[24].

Raffinerie de Bâton-Rouge.

Elle possède 45 raffineries dans 25 pays qui ont une capacité de distillation de 6,3 millions de barils de pétrole par jour. Elle dispose en outre de 42 000 stations-service dans plus de cent pays sous les marques Exxon, Esso et Mobil. ExxonMobil est aussi un producteur majeur de produits pétrochimiques.

En 2006, la compagnie a consacré 80 millions de dollars (soit deux millièmes de ses profits) à des œuvres philanthropiques aux États-Unis[25].

La plus grande raffinerie d'ExxonMobil est située à Singapour[26].

Aux États-Unis, la raffinerie la plus importante détenue par le groupe est située à Baytown (Texas). Elle est suivie par les raffineries de Bâton-Rouge (Louisiane) et Beaumont (Texas).

Données financières

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Données financières en millions de dollars des États-Unis[27]
Année 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Chiffre d'affaires 226 094 244 363 290 212 264 938 181 502 285 640 413 680
Résultat d'exploitation 10 449 20 796 32 426 17 231 −7 278 32 154
Résultat net 7 840 19 710 20 840 14 340 −22 440 23 040 55 740
Dettes financières 39 105 39 159 34 754 43 831 63 276 40 902
Effectifs en fin d'année 71 100 69 600 71 000 74 900 72 000 63 000

En 2022, l'entreprise enregistre une hausse de son chiffre d'affaires de 45 % et un bénéfice record de 55,7 milliards de dollars sous l'effet de la reprise économique et de la guerre en Ukraine[28].

Le CEO d'ExxonMobil est, depuis 2016, Darren Woods. Il a succédé à Rex W. Tillerson, désigné par Donald Trump pour occuper le poste de secrétaire d'État des États-Unis.

Les autres membres du conseil d'administration sont Edward E. Whitacre, Jr., Steven S Reinemund, Samuel J. Palmisano, Marilyn Carlson Nelson, William W. George (qui fait également partie du conseil d'administration de la banque d'investissement américaine Goldman Sachs[29]), Kenneth C. Frazier, Jay S. Fishman, Larry R. Faulkner, Peter Brabeck-Letmathe, Michael J. Boskin[30].

Actionnaires

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Liste des principaux actionnaires au [31] :

The Vanguard Group 7,93 %
State Street Global Advisors (en) Funds Management 5,96 %
BlackRock Fund Advisors 2,12 %
Fidelity Management & Research 1,56 %
Geode Capital Management 1,55 %
Capital Research & Management 1,32 %
Northern Trust Investments 1,20 %
Berkshire Hathaway (Investment Management) 0,97 %
Norges Bank Investment Management 0,94 %
State Farm Investment Management 0,79 %

Contre l'attribution du réchauffement climatique aux activités humaines

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Exxon a jusqu'ici réussi, en finançant un nombre important de chercheurs pour qu'ils défendent la thèse d'un réchauffement naturel du climat, à limiter les mesures restreignant les usages des énergies fossiles, ainsi que le développement des biocarburants, dans lesquels Exxon n'a pas actuellement d'intérêts. Ces actions ne visent pas à nier qu'il y ait un changement climatique, mais à contester le credo concernant son attribution aux émissions excessives de CO2 dues à la combustion d'énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon, etc.)[32]. À ce titre, Exxon apparaît dans un groupe de pression désigné, par ses détracteurs, sous le nom de « Carbon Club ».

Dès 1968, le Stanford Research Institute indique au grand pétrolier Exxon et à l’American Petroleum Institute : « Si les taux de CO2 continuent d’augmenter au rythme actuel, des élévations notables de la température seront probablement observées »[33].

En 1977, la propre Division de recherche sur les produits d’Exxon confirme dans un rapport que « On pense à l’heure actuelle que l’humanité dispose de cinq à dix ans, après quoi la nécessité de prendre des décisions difficiles pour modifier les stratégies énergétiques pourrait devenir critique »[34].

En 1980, Imperial Oil (filiale canadienne d’Exxon), publie une Review of Environmental Protection Activities for 1978-1979 affirmant qu’« il n’y a aucun doute que l’intensification de l’utilisation de combustibles fossiles […] aggrave le problème potentiel de l’élévation du taux de CO2 dans l’atmosphère »[35].

En 1982, les programmes sur les questions environnementales d'Exxon s'attendent à « des événements potentiellement catastrophiques » si l’utilisation des combustibles fossiles n’est pas réduite[36].

Malgré tous ces rapports sans ambiguïté, en 1997 Exxon s'oppose frontalement au Protocole de Kyoto, et est l'un des principaux artisans de sa non-ratification par les États-Unis : le PDG Lee Raymond affirme alors : « Il est très peu probable que la prise de mesures, aujourd’hui ou dans 20 ans, influe significativement sur la température au milieu du siècle prochain »[34].

De 1998 à 2005, Exxon finance un important think tank de déni climatique, versant deux millions de dollars au Competitive Enterprise Institute, qui affirme que le changement climatique créerait « un monde plus doux, plus vert et plus prospère »[37], et Exxon commence à se répandre dans les médias pour conspuer la science climatique[33] : en 2005, après l'attribution du prix Nobel au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Exxon publie un rapport pour diffamer cette institution et nier ses conclusions[33].

En 2000, Exxon rejette encore publiquement les hypothèses scientifiques des climatologistes, publiant deux articles concluant que le changement climatique pourrait constituer un risque, mais « légitime à long terme »[38].

En 2005, le film documentaire Une vérité qui dérange souligne les liens entre Philip Cooney, alors qu'il jouait un rôle dans l'administration publique, et ExxonMobil.

Fin-2006, le quotidien britannique The Independent avance l'estimation de 19 millions de dollars dépensés par Exxon pour financer ce que certains considèrent comme une désinformation climatique depuis 1998[39]. Le site ExxonSecrets.org de Greenpeace évoque quant à lui une somme de plus de 22 millions de dollars.

En 2007, le quotidien britannique The Guardian confirme fin janvier cette tendance de lobbying, publiant l'information[40] selon laquelle ExxonMobil, par l'intermédiaire d'un cercle de réflexion proche de l'administration Bush dont elle assure le financement, a annoncé qu'une enveloppe de 10 000 dollars avait été proposée à un ensemble de scientifiques sélectionnés afin qu'ils écrivent des articles contredisant les résultats du quatrième rapport d'évaluation du GIEC, en cours d'achèvement. Cette annonce parvient au même moment que la publication des résultats d'ExxonMobil pour l'exercice 2006, avec un bénéfice jusqu'alors inégalé de 39,5 milliards de dollars pour cette transnationale, essentiellement dû à la hausse des prix du pétrole observée de 2004 à 2006.

En 2015 (de juillet à octobre), plusieurs articles sont publiés dans InsideClimate News, The Guardian, The Nation et Los Angeles Times indiquant qu'ExxonMobil était au courant depuis au moins les années 1980 des liens entre énergies fossiles et réchauffement climatique[41],[42]. La compagnie réagit en affirmant que ces allégations sont fausses, et que quiconque se plongeant dans le sujet peut le vérifier. Deux chercheurs (Geoffrey Supran et Naomi Oreskes) décident d'effectuer cette vérification via une méthode scientifique éprouvée et issue des sciences sociales[38].
Cette même année, le procureur général de New York Eric Schneiderman annonce l’ouverture d’une enquête sur ce que savait Exxon des risques liés au réchauffement climatique dû à la sur-utilisation de combustible fossile[43]. Le New York Times met à jour sa charte éthique, notamment relative aux annonces publicitaires trompeuses, inexactes ou frauduleuses (qui sont interdits)[44].

En 2016, les procureurs généraux de dix-sept États et territoires des États-Unis annoncent étudier ensemble si ExxonMobil Corporation et d'autres compagnies du secteur des combustibles fossiles auraient pu violer, de diverses manières des lois contre le racket ou pour la protection des consommateurs, par leurs communications sur le réchauffement climatique anthropique[45],[46]. Dans ce cadre, le procureur E. Schneiderman émet plusieurs assignations contre ExxonMobil, déclarant que la comptabilité de la société relative au risque climatique « pourrait être un simulacre »[47],[48],[49],[50],[51],[52]. Le procureur général du Massachusetts, Maura Healey, étudie simultanément ExxonMobil, déclarant : « Les entreprises de combustibles fossiles qui ont trompé les investisseurs et les consommateurs au sujet des dangers du changement climatique devraient être tenues responsables »[53],[54],[55]. Le procureur général des Îles Vierges américaines, Claude Walker, a déclaré qu'il enquête sur ExxonMobil pour avoir violé la loi anti-rackette[56] du territoire. Également en 2016, la Securities and Exchange Commission des États-Unis (SEC) a entamé une enquête fédérale pour savoir si ExxonMobil divulgue de manière appropriée les risques commerciaux d'AGW et sa valeur de ses actifs et de ses réserves[57].

À la mi-2017, la revue Environmental Research Letters publie l'étude de Supran et Oreskes[38], dénommée par la presse « Étude d’Harvard »[58] (rapidement relayés par CNN et le New York Times[59]). Cette analyse de contenu porte sur 187 documents provenant d’Exxon, écrits entre 1989 et 2014. Ces documents sont publics ou internes et aujourd’hui publiquement disponibles. Ce sont des études évaluées par des pairs, des réponses faites par le groupe à des allégations portées contre lui, des brochures d'entreprises et des publireportages (publicités au style éditorial dites « advertorials » payées 31 000 dollars en moyenne par Exxon)[38]. Ces publireportages sont conçus pour toucher des millions de lecteurs via les pages Op-Ed du New York Times (de 1989 à 2014)[60]. L'étude montre que durant près de quatre décennies, le géant pétrogazier Exxon a cherché à tromper le public et ses actionnaires et investisseurs sur les causes et risques du dérèglement climatique[38].

Alors que les scientifiques et les dirigeants d'Exxon reconnaissaient — en privé ou en interne — que le réchauffement climatique est réel et qu’il est causé par l'humain, le groupe finançait des publicités et des articles de journaux mettant en doute les données scientifiques au fur et à mesure de leur publication et/ou insistait fortement sur les incertitudes, tout en promouvant un récit incompatible avec les points de vue de la plupart des spécialistes du climat, « y compris ceux qui travaillaient en interne pour ExxonMobil et pour ses prédécesseurs Exxon et Mobil. 80 % environ des documents scientifiques et internes d'Exxon que les auteurs ont pu étudier reconnaissaient largement (et dès 1979) que le réchauffement climatique est « réel, causé par l'homme, sérieux et soluble » (quatre mots clés dont la recherche a montré qu’ils étaient de bons prédicteurs de la possibilité que la sphère publique finance des études sur ces thèmes)[38]. Un document interne de 1979 prévoyait même des « effets environnementaux dramatiques avant 2050 » en raison de la consommation de combustibles fossiles, mais 81 % des publireportages insérés dans le New York Times exprimaient au contraire le doute quant à la crédibilité des travaux du GIEC ou quant à la réalité du changement climatique. Ainsi en 1997 dans ce journal, Exxon affirmait encore que « la science du changement climatique est trop incertaine » et « on ne sait toujours pas quel rôle les gaz à effet de serre fabriqués par l'homme pourraient jouer dans le réchauffement de la planète »[38]. « Ne nous précipitons pas sur une décision à Kyoto », un protocole qui selon Exxon pourrait « plonger les économies dans la tourmente »[38]. L’étude d’Harvard montre que l’écart entre le discours public de l’entreprise et ce que savaient ou disaient en interne ses dirigeants est « systématique et quantifiable ». Les auteurs notent que contrairement à ce que certains ont allégué, Exxon n'a pas eu besoin de « réprimer » la science du climat : au contraire le groupe a financé en partie cette science, mais en y intégrant des non-scientifiques et/ou en faisant croire que le risque ne concernait qu’un futur lointain. Exxon disposait de son propre pool d’experts et de scientifiques dont les travaux de recherche était presque toujours hautement technique, cachés au sein des bureaux d’Exxon Mobil, ou publiés, mais dans des publications académiques uniquement accessibles via un système d’achat[38]. Le groupe affirme que ses déclarations ont toujours été « compatibles » avec sa « compréhension de la science du climat » mais admet que « le risque de changement climatique est clair et justifie une action »[38].

Dans son enquête, le juge Schneiderman reproche aussi au secrétaire d'État Rex Tillerson d'avoir utilisé un pseudonyme (« Wayne Tracker ») pour envoyer des courriels liés au changement climatique alors qu'il était le PDG d'Exxon. Les actionnaires d’Exxon approuvent en une motion demandant à l'entreprise de mieux divulguer les risques auxquels elle est confrontée face à une diminution mondiale des émissions de carbone[61].

Une étude publiée en 2019 par des chercheurs de l'institut américain Climate Accountability Institute — qui fait autorité mondialement quant au rôle des grands producteurs d'hydrocarbures dans le réchauffement climatique, selon le journal britannique The Guardian — indique qu'ExxonMobil est la quatrième entreprise mondiale la plus émettrice de gaz à effet de serre depuis 1965, avec 41,90 milliards de tonnes d'équivalent CO2[62].

La compagnie dépense chaque année en moyenne 41 millions de dollars en lobbying pour bloquer les mesures de lutte contre le réchauffement climatique[63].

Le , le pétrolier Exxon Valdez s'échoue en pleine tempête sur un récif de la baie du Prince-William provoquant ainsi le déversement d'environ 40 000 tonnes de pétrole brut sur 2 000 km de côtes[64]. La compagnie pétrolière a dépensé plus de 3,4 milliards de dollars pour nettoyer les côtes et les fonds pollués, pour dédommager plus de 30 000 pêcheurs et professionnels locaux et pour mettre terme aux poursuites judiciaires[65]. En 1994, un jury fédéral condamne ExxonMobil à une amende de plus de cinq milliards de dollars : le groupe pétrolier s'engage alors dans une longue bataille judiciaire en contestant notamment le principe qui lui est appliqué de dommages dits punitifs[66]. La Cour d'appel de Pasadena (Californie) se prononce définitivement en 2009 en confirmant un montant final de l'amende à 507,5 millions conformément à l'avis émis en par la Cour suprême des États-Unis[67].

Pollution plastique

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En 2021, Exxon Mobil est désignée comme étant l'entreprise qui rejette le plus de plastique à usage unique chaque année (5,9 millions de tonnes). Une grande partie est rejetée dans la nature[68].

En 2013, Exxon Mobil porte plainte contre Fox et demande vingt millions de dollars. Exxon affirme que Fox contrevient à son droit de marque avec la chaine FXX à cause du logo ayant également deux « X » imbriqués. Les deux côtés annoncent un abandon des poursuites en [69].

Exxon Mobil figure en 2016 au cinquième rang du Top 100 des pollueurs atmosphériques aux États-Unis publié par l'Institut de recherche en politique économique de l'université du Massachusetts à Amherst[70].

Le , la fédération allemande pour l'environnement et la protection de la nature (Bund) révèle en utilisant les données fournies par l'agence fédérale de l'environnement allemande comme par l'Agence européenne des produits chimiques que 654 entreprises opérant en Europe ne respectent pas, entre 2014 et 2019, le protocole européen d'enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques, censé protéger la santé et l'environnement des Européens. Ces entreprises, dont ExxonMobil fait partie, emploient massivement des substances de synthèse interdites et potentiellement dangereuses[71],[72],[73].

Le site InsideClimate News publie en 2015 des documents internes d'Exxon établissant que dès la fin des années 1970, les cadres de la firme connaissaient les effets climatiques prévisibles de la combustion des ressources fossiles, un mémo de 1979 expliquant par exemple : « La tendance actuelle de combustion des ressources fossiles causera des effets environnementaux dramatiques avant 2050. » Dans une audition menée par Alexandria Ocasio-Cortez à la chambre des représentants en , deux anciens scientifiques du groupe pétrolier reconnaissant l'authenticité de graphiques établis en 1982 montrant « les niveaux futurs de dioxyde de carbone, et le changement de température associé à l’évolution de cette concentration. Et c’est une représentation très précise de ce que le climat est effectivement devenu aujourd’hui »[74].

Communication

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Activité de lobbying

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Auprès des institutions de l'Union européenne

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Exxon Mobil est représenté par le cabinet spécialisé Burson Cohn & Wolfe Sprl auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2015 percevoir de l'entreprise pour cette activité des honoraires d'un montant compris entre 300 000 et 400 000 euros[75].

Aux États-Unis

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Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying d'Exxon Mobil aux États-Unis s'élèvent en 2015 à 11 980 000 dollars[76].

ExxonMobil en France

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Le groupe est présent en France depuis 1902, via ses filiales Esso SAF et ExxonMobil Chemical France.

ExxonMobil Chemical France[77]
2014 2015 2016 2017 2018
Chiffre d'affaires en millions d'euros 2 308 2 140 1 940 2 114 2 056
Résultat net en millions d'euros −5 +111 +171 +769 −76
Effectif moyen annuel 1 445 1 406 1 348 1 193 1 167

Esso SAF (Société anonyme française), qui a absorbé en 2003 la société la Mobil Oil Française et dont le siège est situé à Nanterre est une filiale d'ExxonMobil, détenue majoritairement par ce dernier, et cotée à la Bourse de Paris sous le symbole « ES ». Ses activités principales sont le raffinage et la distribution locale de produits pétroliers sous les marques Esso et Mobil.

Son P.-D.G. est M. Charles Amyot depuis le , qui a succédé à M. Antoine Chassin du Guerny. Les autres administrateurs sont Mme Catherine Dupont-Gatelman, Mme Marie-Hélène Roncoroni, Mme Véronique Saubot, M. Jean-Pierre Michel (administrateurs indépendants) et, outre le P.-D.G., 3 administrateurs salariés de sociétés du groupe ExxonMobil, Mme Hélène de Carné Carnavalet et MM. Philippe Ducom et Jean-Claude Marcelin[78].

Implantations

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En France, le groupe possèdait deux sites industriels principaux :

Données financières

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En 2010, Esso SAF a réalisé un chiffre d'affaires de 12 425 762 000  pour un résultat net de 155 403 000 [79].

En 2012, Esso SAF a réalisé un chiffre d'affaires de 17 703 400 000 [80].

Notes et références

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  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Esso » (voir la liste des auteurs).
  1. Soit environ 3,5 milliards de tonnes équivalent-pétrole, soit environ quarante fois la consommation annuelle de la France du début des années 2000.
  2. Le Maryland, la Virginie-Occidentale, la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud et le district de Columbia.
  3. Qui y dispose des droits d’utilisation de la marque « Standard Oil ».
  4. Notamment Socal (Standard Oil of California), Amoco (Standard Oil of Indiana), Marathon Petroleum (Ohio Oil Company), Sohio (Standard Oil of Ohio (en)).
  5. La Pennsylvanie, le Delaware, l’Arkansas, le Tennessee et la Louisiane.
  6. Appelée « BP-Amoco » à l'époque.

Références

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Bibliographie

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  • Steve Coll, Private Empire: ExxonMobil and American Power, New York, The Penguin Press, 2012.

Articles connexes

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Liens externes

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