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Henriette Dessaulles

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Henriette Dessaulles
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
MontréalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Henriette Dessaulles, née le à Saint-Hyacinthe et morte le à l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, connue sous le pseudonyme de Fadette, est la première femme devenue journaliste au Québec.

Henriette Dessaulles grandit dans la ville de Saint-Hyacinthe. Fille du grand notable Georges-Casimir Dessaulles et d'Émilie Mondelet, elle a comme parrain Louis-Joseph Papineau. Elle est éduquée au couvent de Lorette puis au couvent des Sœurs de la Présentation de Marie où elle s'oppose à l'éducation réservée aux jeunes filles de bonne famille.

Elle épouse Maurice St-Jacques en 1881, son voisin. Elle a sept enfants, dont cinq survivent. Par son fils Louis St-Jacques, Henriette Dessaulles est la grand-mère de l'historienne Louise Dechêne (1928-2000)[1].

Elle devient journaliste pour de nombreux journaux par nécessité. Elle tient une chronique graphologique au journal La Patrie[2]. Elle rédige pendant une quarantaine d'années ce qu'elle nomme Lettres de Fadette dans le journal Le Devoir.

Henriette Dessaulles meurt en 1946, à 86 ans.

Le Journal (1874-1881)

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Journal d'Henriette Dessaulles

De 1874 à 1881, elle rédige son journal. Celui-ci a été publié pour la première fois en 1971 aux Éditions Hurtubise, dans une édition partielle contenant toutefois de nombreuses photographies. La réception fortement positive de l’œuvre, spécialement auprès de la critique littéraire, a encouragé sa réédition dans la prestigieuse collection Bibliothèque du Nouveau Monde[3] (sorte d'équivalent de la Pléiade pour les écrits du Canada français), aux Presses de l'Université de Montréal, en 1989. C'est Jean-Louis Major qui fut responsable de l'édition critique du texte et celui-ci est précédé d'une substantielle introduction permettant de retracer, entre autres, la genèse du texte. Il est établi, par exemple, que celui-ci est bien de la main d'Henriette Dessaulles, sauf pour la période 1874-1881. Henriette Dessaulles a probablement retranscrit et en partie réécrit son Journal après la mort de son mari et l'a légué à ses enfants[4].

Le Journal d'Henriette Dessaulles a été l'objet de nombreux articles critiques, compte rendu et mémoires (voir la bibliographie sur le Journal).

La rue Henriette-Dessaulles, située dans la municipalité de Lévis, rend honneur à cette écrivaine. Ce toponyme est officialisé depuis le 1er aout 2007[5]. Le nom de cette rue était initialement officialisé en « rue Henriette-Dessaules », avec un seul l, coquille rectifiée en 2014. Le linguiste Gabriel Martin, qui a soulevé l'erreur, s'exprime alors en ces termes : « N’est-il pas ironique de trouver une faute d’orthographe dans le nom d’une femme de lettres ? Rendons justice à la mémoire dessaullienne en rectifiant cette gênante coquille qui risque de se répandre comme une traînée de poudre » [6].

Notes et références

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  1. Sylvie Dépatie, « Chapitre 15. Louise Dechêne, historienne du Canada sous le Régime français », dans Profession historienne?, Presses de l’Université Laval, coll. « Fabrique d'histoire », , 389–410 p. (ISBN 978-2-7637-5994-4, lire en ligne)
  2. « De la graphologie à la Lettre de Fadette », sur www.chsth.com (consulté le )
  3. Jean-Louis Major, « « La bibliothèque du Nouveau Monde », un musée sans murs », Francophonies d'Amérique, no 1,‎ , p. 29–33 (ISSN 1183-2487 et 1710-1158, DOI 10.7202/1004258ar, lire en ligne, consulté le )
  4. Jean-Louis Major, Introduction, dans Henriette Dessaulles, Journal, édition critique, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, coll. Bibliothèque du Nouveau Monde, 1989, p. 21-22.
  5. « Fiche descriptive », sur www.toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  6. Érick Deschênes, « Une erreur qui a pignon sur rue », Le Journal de Lévis, vol. 13, no 21,‎ , p. 6

Bibliographie

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  • Manon Auger, « Mademoiselle Dessaulles » : adaptation scénaristique du Journal (1874-1881) d’Henriette Dessaulles, suivi de Le statut sémiologique du personnage dans le journal intime : l’exemple du Journal (1874-1881) d’Henriette Dessaulles, mémoire de maîtrise en études littéraires, Université Laval, 2004.
  • Manon Auger, « Forme et formation d’une identité narrative : la mise en scène de soi dans le Journal (1874-1881) d’Henriette Dessaulles », Voix et Images, vol. XXXIII, no 1, automne 2007, p. 115-129.
  • Daphni Baudouin, « Autoportrait et journal intime. Le Journal d’Henriette Dessaulles », Arcade, no 14, octobre 1987, p. 73-76.
  • Daphni Baudouin, « Le journal intime féminin au XIXe siècle », dans François Dumont et Frances Fortier (dir.), Littérature québécoise. La recherche en émergence, Québec, Nuit Blanche, 1991, p. 229-240.
  • Daphni Baudouin, « Stratégies énonciatives dans le journal intime féminin du XIXe siècle », dans Manon Brunet et Serge Gagnon (dir.), Discours et pratique de l’intime, Québec, Institut Québécois de recherche sur la culture, 1993, p. 167-179.
  • Julie Bolduc, Une diariste ironique : lecture stylistique du Journal d’Henriette Dessaulles, mémoire de maîtrise en études littéraires, Université Laval, 2003.
  • Monique Boucher-Marchand, « Entre passion et raison : le récit symbolique dans le Journal d’Henriette Dessaulles », dans Manon Brunet (dir.), Érudition et passion dans les écritures intimes, Québec, Nota Bene, 1999, p. 141-150.
  • Annie Cantin, Henriette Dessaulles, Journal (1874-1881), lecture sociostylistique d’une trajectoire littéraire, mémoire de maîtrise en littérature québécoise, Université Laval, 1996.
  • Annie Cantin, « Le Journal d’Henriette Dessaulles : la contre-aventure », Voix et Images, vol. XXI, no 2, hiver 1996, p. 312-323.
  • Mona Gauthier Cano, La métamorphose du sujet dans le Journal d’Henriette Dessaulles, Ottawa, Université d’Ottawa, 1987.
  • Pierre Hébert, « Pour une évolution de la littérature personnelle au Québec : l’exemple du journal intime », Revue d’histoire littéraire du Québec et du Canada français, no 9, 1985, p. 13-37.
  • Pierre Hébert, avec la collaboration de Marilyn Baszczynski, Le journal intime au Québec : structure, évolution, réception, Montréal, Fides, 1988.
  • Pierre Hébert, « Angéline ou Henriette ? », Lettres Québécoises, no 56, hiver 1989-1990, p. 50-51.
  • Pierre Hébert, « Le journal intime, révisionniste de la narratologie », dans Madeleine Frédéric (dir.), Entre l’Histoire et le roman : la littérature personnelle, Ottawa / Bruxelles, Centre d’Études Canadiennes / Université de Bruxelles, 1992, p. 7-15.
  • Patrick Imbert, « Fadette, journal d’Henriette Dessaulles (1874-1880) [sic] ou l’ambivalence vécue », Lettres Québécoises, no 24, hiver 1981-1982, p. 70-72.
  • Jean-Louis Major, « Introduction », dans Henriette Dessaulles, Journal (1874-1881), édition critique, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, Coll. « Bibliothèque du Nouveau Monde », 1989, p. 7-102.
  • Jean-Louis Major et Claude Fournier, « Le Journal (1874-1881) d’Henriette Dessaulles », Revue d’histoire littéraire du Québec et du Canada français, Ottawa, hiver-printemps, no 9, 1985, p. 53-61.
  • Constantina Mitchell, « Henriette Dessaulles, Journal, édition critique par Jean-Louis Major », Quebec Studies, vol. XI, automne-hiver 1990-1991, p. 141-142.
  • Lise Ouellet, « Le Journal d’Henriette Dessaulles ou le roman du je spéculaire au je social », Francofonia, no 14, printemps 1988, p. 53-61.
  • Marie-Hélène Proulx, La fictionnalisation dans le Journal d’Henriette Dessaulles suivi de À demain, mémoire de maîtrise en création littéraire, Montréal, Université McGill, 2000.
  • Valérie Raoul, « Moi (Henriette Dessaulles), ici (au Québec), maintenant (1874-80) : articulation du journal intime féminin », The French Review, vol. LIX, no 6, mai 1986, p. 841-848.
  • Valérie Raoul, « Femininity and self-denial: the diary of Henriette Dessaulles », Distinctly Narcissistic; Diary Fiction in Québec, Toronto, University of Toronto press, 1993, p. 45-57.

Liens externes

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Exposition virtuelle
Œuvres d'Henriette Dessaulles