Robert de Fiennes
Robert de Fiennes Moreau | ||
Naissance | ||
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Décès | ||
Commandement | connétable de France (1356 - 1370) | |
Conflits | Guerre de Cent Ans | |
Faits d'armes | Bataille d'Amiens Siège de Saint-Valery Prise d'Auxerre |
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Les armoiries de Robert de Fiennes se blasonnent ainsi : D'argent à un lion de sable. | ||
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Robert de Fiennes, dit Moreau, Morel ou Morellet, est un noble originaire du comté de Boulogne et de Guînes né en 1308 ou 1309, actif pendant la première partie de la guerre de Cent ans; série de conflits opposant, de 1337 à 1453, la dynastie des Plantagenêt à celle des Capétiens et des Valois, à travers elles, le royaume d'Angleterre et celui de France dont le casus belli était la revendication de la couronne de France par le roi d'Angleterre Édouard III en 1337, défiant ainsi le roi de France Philippe VI. La période pendant laquelle Robert de Fiennes fut actif, lors de la guerre de cent ans, correspond aux phases Edouardienne (1337-1360), à la guerre de succession de Bretagne (1341-1364), aux mouvements liés aux Jacqueries, aux Grandes compagnies et à la première guerre civile de Castille (1366-1369).
La guerre de cent ans débute en 1337 en prenant naissance dans l’Europe occidentale du XIVe siècle qui marque le début du Moyen Âge tardif. Depuis le Xe siècle la population s’accroît et atteint ici un seuil où elle dépasse les capacités agricoles; avec les partages successoraux, les parcelles se réduisent et des régions comme les Flandres sont en surpopulation. C’est aussi une période de refroidissement climatique qui avec l’effet conjugué d’une démographie croissante provoque des famines (notamment vers 1315-1316), bien que l’on assiste à un enrichissement de la société; ces phénomènes entraînent au XIVe s le crise de la fin du Moyen Âge en Europe. Les populations rurales s’appauvrissent et les revenus fiscaux de la noblesse diminuent, parallèlement l’essor des villes se poursuit. La noblesse compense la diminution des revenus fonciers notamment par sa vocation guerrière via les rançons perçues après capture d’un adversaire et l’augmentation des impôts induits par la guerre. En Angleterre, ces bouleversements voient l'émergence d'une bourgeoisie d'affaires qui lui donne une avance sur d'autres pays européens, parallèlement la noblesse anglaise dont les revenus fonciers sont plus touchés, adopte un comportement belliciste. Le XIVe siècle est aussi une période de calamités sanitaires, faite de nombreuses épidémies dont la plus connue, première pandémie à avoir été bien décrite par les chroniqueurs de l'époque, est la peste noire. Elle s’étale de 1346 à 1353, ravageant l’Europe en tuant entre 30 % et 50 % de sa population en six ans.
L'aube du XIVe siècle en France est marquée par le règne de Philippe IV dit "le Bel" (1268, +1314), qui procède notamment à l’arrestation et au procès des Templiers en 1307-1314, elle est aussi celle d'une papauté établie en Avignon à la suite du conflit entre le roi et Boniface VIII. En Flandre, des tensions et une guerre éclate entre le comté et le royaume de France. La Flandre, pays le plus riche d'Europe[1] entretenait des liens économiques étroits avec l'Angleterre et sa population était considérée comme la plus libre d'Europe[2], ce pays comptait des villes très prospères et stratégiques sur le plan économique, notamment Bruges, Gand et Lille. Depuis le traité de Verdun en 843, le comté de Flandre faisait formellement partie du royaume de France, mais il a toujours été de facto largement, sinon totalement, indépendant de la couronne française. Philippe le Bel, roi de France en 1285 est décidé à renforcer la monarchie française; en 1288, il exerce son contrôle sur la Flandre sur laquelle il fait peser de lourds impôts; par suite, la tension grandit entre Gui de Dampierre (1226, +1305), comte de Flandre et le roi. La guerre de Flandre éclate alors entre le comté de Flandre et le royaume de France de Philippe le Bel de 1297 à 1305. En 1304 a lieu la bataille de Mons-en-Pévèle puis la prise de la ville de Lille suivie par la reddition de Douai. Après la bataille, le traité d'Athis-sur-Orge en 1305 s'ensuit de l'annexion des châtellenies stratégiques de Lille, Douai, Orchies et Béthune; Lille et la Flandre gallicane restèrent dans le royaume de France jusqu'en 1369.
En Angleterre, le jeune prince de Galles, le futur roi Édouard II, hérite du comté de Ponthieu, fief détenu par sa mère[3]; il devient ainsi comte de Ponthieu en 1290, territoire anglais situé en France, jouxtant notamment les comtés de Boulogne, de Saint-Pol, d'Artois, d'Amiens. Peu après, une alliance matrimoniale française est considérée pour le jeune prince, afin de sécuriser la paix avec la France, mais la guerre de Guyenne éclate en 1294[3] ; conflit ayant opposé en Guyenne, de 1294 à 1297, le royaume de France au royaume d'Angleterre pour la possession de ce duché, fief français du roi d'Angleterre. La Flandre et l'Angleterre se trouvaient ainsi sur le plan politique et militaire, aux prises avec un adversaire commun, de plus, elles dépendaient étroitement l'une de l'autre sur le terrain économique[a]. Édouard Ier décide alors de marier son fils, le futur Édouard II d'Angleterre avec Philippa de Flandre, sœur d'Isabelle épouse de Jean de Fiennes (Jean est parent d'Édouard Ier, du côté d'Éléonore de Castille) toutes deux filles du comte de Flandre, Gui de Dampierre. L'alliance entre la fille du comte de Flandre et le futur roi d'Angleterre avait aussi, un but de développement économique, ainsi en 1294, Gui de Dampierre conclut le traité de Lierre avec Edouard Ier d’Angleterre. Ce traité stipulait que la fille de Guy, Philippine ou Philippa, épousera le fils aîné du roi Edouard Ier. Cela devait ainsi permettre de renforcer le lien entre Flamands et Anglais : en effet, l’Angleterre fournissait la laine à la Flandre pour la draperie qui était une activité essentielle et faisait en partie la richesse de la région en génèrant énormément de travail[4]. Par suite, le roi de France saisit le prétexte de cette alliance pour emprisonner Gui et deux de ses fils, pour le forcer à annuler le mariage. Philippa est elle-même emprisonnée à Paris jusqu'à sa mort en 1306. Avec ces indignités, Gui de Dampierre envoie des ambassadeurs auprès du pape pour exiger justice de Philippe le Bel qui refuse de coopérer; le comte de Flandre déclare alors la guerre à Philippe IV avec le soutien du roi d’Angleterre[4]. Philippe le Bel réplique en annexant la Flandre au domaine royal et envoie une armée française.
À cette période, dans une contrée située aux confins du royaume de France et proche de l'Angleterre, naît ledit Moreau vers 1308[b]-1309, fils de Jean de Fiennes et d'Isabelle de Flandre, fille de Gui de Dampierre comte de Flandre (cf supra, opposé à Philippe le Bel et allié au roi anglais), au château de Fiennes; châtellenie[c],[5] du comté de Boulogne[d], et en même temps, baronnie du comté de Guînes[6],[7],[8]; château qui devait être livré au roi Édouard III après le traité de Brétigny ou traité de Calais en 1360 si Fiennes ne s'y était pas opposé. Robert ou Moreau, élevé à la cour d'Angleterre avec le futur Edouard III[9],[e], châtelain de Bourbourg à la mort de son père vers 1338, châtelain de Saint-Omer vers 1346 et comte de Joigny vers 1365 par ses mariages successifs[10]; fut le 28e connétable de France vers 1356 sous les règnes de Jean II le bon et Charles V en s'illustrant au cours de la Guerre de Cent Ans. Âgé en 1370 il fit déférer sa dignité de connétable à Bertrand du Guesclin[11], où selon les mots du roi Charles V: « Le bon sire de Fienes, connestable nommés, Qui est du sanc royal et de noble lieu nés, devient lebes et vieux, a nous est escuzés »[12]. Il meurt vers 1385 sous le règne de Charles VI.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Surnom et significations
[modifier | modifier le code]Robert était surnommé Moreau ou Morel de Fiennes, sobriquet que l'on donnait au Moyen Âge pouvant se rapporter aux caractéristiques physiques de la personne, cela pouvait aussi servir ici à distinguer Robert des autres membres de la famille qui portaient ou avaient porté le même prénom[13]. Moreau, morel, morellet sont des anciens mots français qui signifient brunet ou noir, ils peuvent faire référence au teint de la peau et désignaient en l’occurrence les teints bruns (comme ceux des maures), par opposé à "brun spécialisé pour les cheveux"[14]; ce surnom pouvait aussi faire référence à un voyage chez les maures comme l'explique un biographe du poète Eustache Deschamps qui portait aussi le surnom Morel[15]; ou encore être lié pour celui qui le porte à des campagnes militaires effectuées en Espagne jadis occupée par les maures ou mores[16].
Comme le sobriquet sarazin qui est devenu un nom de famille faisant initialement référence aux sarrasins, morel et moreau étaient aussi attribués semble-t-il à des personnes de retour des croisades[f] et probablement par extension des états latins d'orient. Ces surnoms étaient assez communs en Artois et en Hainaut au Moyen Âge[17], ils font tous peu ou prou références aux ethnies berbères, aux arabes et plus généralement aux musulmans, terme qui n'existait pas à cette période; en français, le mot « musulman » a été mentionné pour la première fois en 1551[18] (cf. vocabulaire des croisades et de la Reconquista). Pour illustration au XIVe-XVe siècle, citons deux personnages morts à la bataille d'Azincourt, Pierre de Tencques (Tincques), dit Sarrazin, neveu de Colart de Tencques, grand écuyer de France[19] ou Jean Morel, seigneur de Tangry[20].
En lien éventuel avec ces sobriquets du Moyen Âge, on peut observer qu’en arrière plan de l’existence de Robert de Fiennes qui vécut au XIVe siècle; au XIe-XIIe-XIIIe siècle, les Fiennes semblent s’établir dans un "environnement relationnel" et de parentés étroitement lié aux commandants de la première croisade et des événements qui ont suivi la prise de Jérusalem en 1099. Ceux-ci furent notamment Godefroy et Baudouin de Boulogne (fils d’Eustache II, de la maison de Boulogne cadette de celle de Flandre), Étienne de Blois (père du futur Étienne, roi d'Angleterre, époux de Mathilde comtesse de Boulogne, cf acte de 1125), Robert de Flandre (maison de Flandre), Hugues comte de Saint-Pol, Edgar de Wessex, Robert de Normandie (fils de Guillaume le conquérant), Hugues Ier de Vermandois, Alain IV de Bretagne (époux de Constance de Normandie, fille de Guillaume) etc.
Dans la suite de la prise de la ville sainte de Jérusalem et de l'établissement des états latins ou francs d'orient; des familles et parmi celles-ci certaines originaires de cette partie nord de la France, ont fait souche dans ces territoires, parfois pour quelques siècles. Certains personnages y ont eu des fonctions religieuses et militaires. Des ordres y furent fondés comme les Hospitaliers en 1113; en 1120 naquit sous l’impulsion de ses fondateurs Hugues de Payns, Godefroy de Saint-Omer et des participants au concile de Naplouse que furent Baudouin II, Gormond de Picquigny, Evremar de Thérouanne, Eustache Grenier, la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon à partir de laquelle fut fondé l'Ordre du Temple qui avait pour mission de sécuriser le voyage des pèlerins affluant d'Occident depuis la reconquête de Jérusalem, et de défendre les États latins d'Orient. Le concile de Naplouse, présidé par le roi Baudouin II de Jérusalem et le patriarche latin de Jérusalem Gormond de Picquigny[21], publie vingt-cinq canons dans le but de restaurer la morale et la discipline pour apaiser la colère divine dans le Royaume de Jérusalem; parmi ces vingt-cinq canons, les canons 12 à 15 concernent les relations charnelles avec les musulmans, une question importante dans le Royaume, où ceux-ci étaient bien plus nombreux que leurs seigneurs latins.
D’autres noms et personnages originaires de ces contrées ou non émaillent cet "environnement relationnel"; ainsi Jean de Brienne est empereur latin de Constantinople (trisaïeul de Robert de Fiennes (RdF)); Nicolas Ier de Saint-Omer, famille des châtelains de Saint-Omer (ce titre sera transmis à RdF par mariage), seigneur dans le duché franc d'Athènes (tenu ultérieurement par les Brienne); Anseau de Cayeux (cf infra, alliance Cayeu), régent de l’Empire latin de Constantinople, époux de la princesse byzantine Eudoxie Laskarina, fille de l’empereur de Nicée Théodore Ier Lascaris; Gormond de Picquigny (cf infra, présence du lignage au XIVe s avec RdF) précité de la famille des vidames d'Amiens, régent de Jérusalem et patriarche latin de Jérusalem; Arnoul de Chocques ou Arnoul de Rœux, patriarche latin de Jérusalem; Evremar de Thérouanne précité; Amaury de Nesle, patriarche latin de Jérusalem; Baudouin de Rama ou Baudouin de Hestrut chevalier flamand, seigneur de Rama; Gautier de Brienne, comte de Jaffa et d'Ascalon; Renaud de Châtillon, prince d'Antioche; Philippe de Milly, grand maître de l'ordre du Temple, seigneur de Naplouse et d'Outre-Jourdain, fils de Guy de Milly; Hugues de Fauquembergues et Gautier de Saint-Omer, princes de Galilée; Philippe Ier de Montfort-Castres, connétable du royaume de Jérusalem; Eustache Granier précité, seigneur de Césarée et de Sidon, connétable et vice roi de Jérusalem, il aurait accompagné Hugues II de Saint-Pol lors de la première croisade; Adam Ier de Béthune, seigneur de Bethsan; Foulques de Guines (cf liens entre les comtes de Guines et les Fiennes), seigneur de Beyrouth, etc.
Robert de Fiennes est cité dans un rôle anglais de 1331 sous la forme "Robertus de Fienles, de Francia"[9].
Ascendance et territoire de la commune de Fiennes, XIe - XIIIe siècle
[modifier | modifier le code]Fiennes se situe en limite du boulonnais près de la forêt de Guînes (cf. ci-dessus, au Moyen Âge, châtellenie du comté de Boulogne et baronnie du comté de Guînes), bordé au sud par le bois de Fiennes et par le bois de Beaulieu à l'ouest. Ce village devait être autrefois une place importante puisque plusieurs quartiers portent encore les noms de «ville », «basse-ville » et « château ». La partie du territoire de la commune de Fiennes, sise au-dessus de la forêt de Guînes comprend « une montagne » (colline), la plus élevée de la contrée, de cet endroit, la vue domine le Pas de Calais - (Strait of Dover ou Dover Strait en anglais, trad. détroit de Douvres) nom du détroit qui sépare la Grande-Bretagne (ville de Douvres) de l'Europe continentale (ville de Calais) - jusqu’aux côtes de l’Angleterre. Il est aussi possible de situer depuis ce point, le « Portus-Itius » des commentaires de César, l’immense étendue de pays de Calais à Dunkerque et l’emplacement du golfe « Sinus Itius » de la carte de Ptolémée ainsi que l’abbaye d’Andres[23]. De tout temps, le détroit (Pas de Calais) fut un enjeu militaire et commercial stratégique. C'est là que Jules César a débarqué en Grande-Bretagne. Du Moyen Âge aux deux guerres mondiales de nombreuses batailles ont eu pour enjeu la maîtrise du détroit, comme les sièges successifs de Calais de 1346 à 1944, la bataille de Gravelines en 1588, la bataille des Dunes en 1658.
Aux IXe et Xe siècles les incursions scandinaves à partir des cotes de la manche et de la mer du nord affaiblissent le pouvoir central des carolingiens et voient l'implantation de nouvelles forteresses sur ces littoraux, notamment à Bergues et à Furnes. La montée en puissance de pouvoirs locaux s'accompagne de l'émergence de la maison de Flandre qui permit de contrer la menace viking, de cette maison de Flandre fondée par Baudouin Ier et Judith la carolingienne est issue la maison de Boulogne. En 918, la mort de Baudouin II de Flandre allié au roi d'Angleterre par son épouse Ælfthrythen de la maison de Wessex, engendre un partage de son territoire, ainsi le Boulonnais et le Ternois reviennent à son fils cadet Adalophe de Boulogne, qui combattra avec son frère Arnoul Ier de Flandre les vikings de Rollon qui fonde le duché de Normandie (étymologiquement le « pays des hommes du Nord ») par le traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu avec Charles le Simple en 911. Rollon aura pour descendant Guillaume le conquérant[24]allié à Eustache II comte de Boulogne à la suite de la crise de succession à la couronne d'Angleterre par la mort en 1066 du roi Édouard le Confesseur, de la maison de Wessex.
Position d'Eustache (II) de Boulogne (c. 1015 – c. 1087), par son premier mariage avec Godgifu (c.1004 – c.1049/1056), au sein de l'arbre généalogique des principaux protagonistes à la succession d'Édouard le Confesseur en 1066 | |
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La terre de Fiennes appartenait au XIe siècle à la maison de Boulogne[23], à cette période, celle-ci compte notamment Eustache Ier (? - 1047) et Eustache II de Boulogne (c. 1015 - c. 1087). Aujourd’hui de vieux bâtiments formant une ferme subsistent et devaient faire partie d’un antique château féodal d’une très grande étendue, ces vestiges de châteaux anciens se retrouvent, incorporés dans des exploitations rurales, telle à Fiennes, la tour de la ferme du château dit de Godefroy de Bouillon[25]. Ce sont suivant de vieilles chroniques, les restes de la forteresse de Fiennes construite en 1049 à la limite des comtés de Guînes et de Boulogne par le comte de Boulogne et de Lens Eustache (II), allié en premières noces à Godjifu, fille de Æthelred II, roi d’Angleterre de la maison de Wessex et d'Emma de Normandie (grand-tante de Guillaume le conquérant, Eustache II est donc parent de ce dernier par alliance), alliance laissée sans descendance connue. Eustache II fut époux en secondes noces de Sainte-Ide, de la maison d’Ardenne, famille à la tête des duchés de Haute et de Basse-Lotharingie. Toujours en 1049, le comte de Boulogne fut aussi à l'origine de la construction ou reconstruction des châteaux de Belle (Belle-et-Houllefort), Longvilliers[26] et Tingry où la forteresse avait été préalablement détruite par les Normands, soit les quatre châtellenies du comté de Boulogne[27]. Il confia la garde du château de Fiennes et sa chapelle à des parents[28],[g],[29] ; le château de Tingry quant à lui a été confié à la descendance de Godefroy seigneur de Carshalton, fils illégitime d'Eustache II comte de Boulogne[h],[30]. Eustache II est connu dans l'histoire pour avoir participé à la conquête de l'Angleterre lors de la bataille d'Hastings en 1066 avec Guillaume le conquérant, descendant d'une lignée de vikings établie en Normandie dont ils devinrent les ducs de 911 à 1135 ; Guillaume et Eustache sont représentés sur la tapisserie de Bayeux.
En 1096, Eustache (Ier ou II), seigneur de Fiennes avait suivi Godefroy dit de Bouillon ou de Boulogne (Godefroy, duc de Basse-Lotharingie, premier souverain du royaume de Jérusalem ainsi que son frère Baudouin, roi de Jérusalem, descendants de Charlemagne sont des personnages historiques et de légende ; tous deux, fils d'Eustache II de Boulogne qui fit bâtir le château de Fiennes en 1049) dans son expédition d’orient et aurait reçu de ce prince un calice (relatif à la célébration de la Cène), il prit la résolution de bâtir sur ses terres une abbaye pour renfermer cette relique ; de cette période est née l’histoire selon laquelle Eustache (II) dit le vieux de Fiennes avait fondé cette abbaye pour y abriter le Saint-Graal en 1135[31],[i],[32]. Les ruines de l'abbaye s'aperçoivent à la limite du bois de Fiennes[33], elle était nommée Notre-Dame de Beaulieu avec des chanoines de la réforme d’Arrouaise[34]. Mahaut (Mathilde de Dammartin, apparentée aux Fiennes) comtesse de Boulogne, y fit bâtir une chapelle en 1257, ruinée par les anglais en 1544[26].
Eustache (Ier ou II) [de Fiennes] et Gila ou Gilla de Cayeu (ou Caïeu[j],[35],[36],[37],[38],[39] relatif à Cayeux-sur-Mer, sœur de Roger (probablement celui qui apparait à côté d'Eustache, frère d'Eustache III de Boulogne dans la charte de 1106, cf. infra) et Baudouin) eurent pour enfant Conon de Fiennes ; ce dernier eut pour enfants Eustache (III) de Fiennes, Roger, Enguerrand (Ingelram) ; ce dernier marié à Sibil ou Sybille, fille et héritière de Pharamus ou Faramus de Tingry[40](descendant de Godefroy seigneur de Carshalton).
Les seigneurs de Fiennes étaient des comtes souverains et bannerets du Moyen Âge[23].
Quelques jalons autour du lignage de Fiennes
[modifier | modifier le code]En 1066, a lieu la conquête normande de l'Angleterre par le duc de Normandie Guillaume le Conquérant à laquelle participe le comte de Boulogne Eustache II, possesseur de la terre de Fiennes et bâtisseur du château en 1049 ; la garde dudit château sera confiée à Eustache (Ier) seigneur de Fiennes, un parent[29],[28]. Eustache II est notamment le père de Godefroy de Boulogne ou de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie, premier souverain du royaume de Jérusalem au terme de la première croisade ; de Baudouin de Boulogne, roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin Ier et d'Eustache III de Boulogne, comte de Boulogne.
En 1067, Eustache II de Boulogne (+1087), pour des raisons obscures, essaie, avec l'aide des citoyens, de s'emparer du château de Douvres ; devant l'échec de sa tentative, il doit s'enfuir, et perd toutes ses possessions anglaises. Toutefois, il se réconcilie avec le duc Guillaume et il retrouve alors tous ses fiefs anglais. À la rédaction du Domesday Book en 1086, il a des possessions dans douze comtés, principalement dans l'Essex, ce qui fait de lui le dixième baron laïc le plus riche du royaume.
Après 1082-1083, Odon de Bayeux, évêque de Bayeux, comte de Kent et régent d'Angleterre ; frère utérin de Guillaume le conquérant (+1087) est disgracié par ce dernier. À cette période, entre 1082 et 1087, le duc Guillaume plaça la défense du château de Douvres entre les mains de Jean (John) de Fiennes, son parent[41],[42], et de huit autres chevaliers, et leur assigna une partie des possessions confisquées d'Odon dans le Kent, y compris celles du Weald (d'un point de vue géologique, le Weald est le pendant anglais du Boulonnais français, l'ensemble formant le bassin Weald-Boulonnais). Les huit autres chevaliers étaient Sir Fulbert de Dover, William de Albrincis, William de Arsic, Jeffrey de Peverel, William Maminoth, Robert de Port, Hugh de Crevequer (Crèvecoeur)[40], et Adam Fitzwilliam et ils devaient fournir 1 000 hommes pour la défense du château de Douvres qui était appelé service de garde du château[42]. James de Fiennes son fils lui succède dans cette fonction, il meurt en 1111 à Folkestone ; son fils Jean (John) lui succède mais il est destitué de cette fonction en 1135[41] (cf infra).
En 1094, Conon de Fiennes comparaît dans les actes relatifs à l'abbaye d'Andres[43].
En 1096, Eustache (Ier ou II), seigneur de Fiennes, avait suivi Godefroy et son frère Baudouin lors de la première croisade ; tous deux, fils d'Eustache II de Boulogne qui fit bâtir le château de Fiennes en 1049 (cf supra).
En 1106, le 18 avril, Londres, "dans la maison de William Baynard"[44]. Charte d'Eustache [III], comte de Boulogne : il abandonne à St Paul et à Maurice, évêque de Londres (chapelain et chancelier de Guillaume le Conquérant), avec le consentement de Marie (Marie d'Écosse (1082-1116), fille du roi d'Écosse Malcolm III et de sa seconde épouse, Marguerite de Wessex), sa femme, toutes les terres déclarées par l'évêque comme appartenant au cimetière de St Paul, ou enfermées dans son mur. Témoins : pour le comte : Roger de Sumery ; Cono de Fiennes[k] ; Eustache ; William le neveu du comte ; Harold le neveu du comte ; Ralf le fils du comte ; Eustache son frère ; Roger de Chaiou (probablement Roger de Cayeu[l],[45], dans ce cas, sa sœur Gila serait l'épouse d'Eustache, père de Conon de Fiennes) ; Roger de Bolonia ; William l'aumônier ; Arnold (Emaldiis) l'aumônier ; Brice l'aumônier ; Lambert l'égoutier (dapifer), &c. Pour l'évêque : Michael de Hamesclape ; Alwin de Sancto Clemente ; Roger l'archidiacre, chapelain de l'évêque ; Ranulf fils de Lambert, Roger Bel, Miles son neveu, citoyens de Londres ; William Dapifer ; Wlliam de Ochendon : Robert de Wicheton ; Robert de Sarneres l'aîné ; Tidewin ; Herbert de Loges ; Bertram fils de Bono d'Almain ; Gérard le marbrier ; Hugh Briton ; Simon qui rédigea l'instrument (breve). Le même jour, lorsque le comte et la comtesse ont présenté leurs revendications sous scellés sur l'autel, et ont reçu des chanoines et de Roger, le chapelain de l'évêque, les prières et les bénéfices de l'église, ils ont donné en aumône gratuite une maison-place {mansiunculam terre) à l'extérieur du mur de Saint-Paul à l'est, d'où Durand le chanoine avait retiré sa maison en raison des revendications du comte. Témoins : Roger de Sumery ; Ralf, fils du comte ; Rainer et Robert, archidiacres et autres chanoines, et autres. [Copies dans les muniments de Saint-Paul, Liber Pilosus, ff. 21a, 56a ; Liber B, fo. 42 (le premier document seulement). Dugdale, History of St. Paul's, p. 197 (à partir de B, en omettant les témoins après Roger de Sumery) ; Gibbs, Early Charters, no 198. Charters, No. 198].
En 1107, Warin fils de dame Adelaïz de Filnes ou Fiennes, donne des biens à l'abbaye d'Andres. - Actum est hoc anno incarnal Dominicæ MCVII super motam in buro suo[46].
"Athélais fut mère de Warin de Fiennes qui fit de grandes donations à l'abbaye d'Andres en terres plaines forêts moulins à Fiennes, Bouquehaut, Wissant et s'y fit moine ainsi que son cousin Évrard de Fiennes, son compagnon d'armes lequel il fit intendant et aumônier de l'hôpital du Wast qu'il venait de fonder avec Ide comtesse de Boulogne et auquel il donna une partie de ses biens". (Lambert d'Ardre, Malbrancq, D du Croc)[7]
Au sujet d'Andres et de son abbaye: "En 1107 Warin parent d'Eustache II, seigneur de Fiennes y fonda un établissement de bienfaisance dont il confia l'intendance à Évrard de Fiennes, son cousin germain. Quelques années après, cet établissement ainsi que l'église abbatiale furent endommagés par le tonnerre, réparés ensuite l'un et l'autre par ordre de Manassės, sixième comte de Guines, et ruinés enfin lors de la conquête du pays par les Anglais en 1347. Les religieux se retirèrent alors à Ardres jusqu'au rétablissement de leur monastère qu'ils occupèrent ensuite jusqu'en 1544 que les Anglais le détruisirent de nouveau, tellement qu il n en reste plus de vestiges"[47].
En 1107, Eustache fils de Conon de Fiennes, abandonne au monastère d'Andres la juridiction sur les biens que son parent Warin avait cédés à ce monastère. - Actum est hoc anno incarnationis Dominica MCXVII MCVII super motam meam in buro meo[46].
En 1112, Charte d'Eustache III comte de Boulogne, par laquelle il donne à l'abbaye de Samer au Bois une bergerie située à Merck, témoins Conon de Fiennes et ses fils (Eustache et Roger), Baudoin d'Osterwiche ; Guillaume, vicomte ; Manassès de Selles ; Geoffroy, sénéchal, etc. Fait à Boulogne le 17 février 1112[48]. "Et ut Donationis Carta inviolata & integra in omnibus conservetur, in conspectu hominum meorum, quorum nomina pro testimonio fcripta funt, ipfam Sigilli mei impressione confirmavi. Teftes funt, Conon de Finlles. Euftachius & Rogerius filii ejus"[49].
En 1112, au mois de juillet, une charte d'Eustache III, comte de Boulogne, citait Conon et ses fils Eustache et Roger comme parents du comte[50].
Parenté entre les Fiennes et les comtes de Boulogne: "Eodem anno Joannes ipfomet Rege fuadente ad illius ævi morem fibi copulavit in uxorem Joannam de Fiennes filiam Joannis & Ilabellis de Luxemburgo ; Joanna vero originem duc t ab illustri Fielnensium genere quorun majores Bolonicis Comitibus dicebantur confanguinei. Ut patet in Diplomate anni 1112. ubi Euftachius Boloniensis Comes, Conon de Fiennes propinquum agnofcit suum, hic autem Conon eodem Diplomate duos habet filios Eustachium & Rogerium de Fiennes, quibus ex aliâ cartâ anni 1140, Stephani Comitis Bolon & Mortanienfis, tertius additur, Guillelmus nomine... ab uno ex iftis tribus prodit Guillelmus de Fiennes quem Rainaldus Comes Domartinensis & Ida Comitiffa Bolonienfis ejus uxor dederunt Regi Philippo Augusto in vadem pro connubio Mactildis Boloniensis eorum filię, cum Philippo de France predicti Regis nato, etc"...[51]
En 1115 ou 1125, Eustache de Fiennes est cité dans une charte d'Eustache III comte de Boulogne en faveur de l'abbaye de Cluny.
En 1117, Eustache fils de Conon de Fiennes cède à l'abbaye d'Andres la juridiction sur les terres données à ce monastère par Warin l'un de ses parents. Suivent une confirmation par le comte Manassés et sa femme Emma et d'autres donations. - Actum est hoc anno incarnationis Dominice MCXVII super motam meam in buro meo... Apud Gisnes videlicet in camera supradicti comitis[46].
En 1119, Adelaïde de Fiennes donne des biens au monastère d'Andres en mémoire de son fils Conon qui a été tué. - Actum est hoc anno incarnationis Dominice MCXLI[46].
Avant 1125, Mathilde, comtesse de Boulogne, fille d'Eustache III († v. 1125), comte de Boulogne, et de la princesse Marie d'Écosse, elle-même fille de Malcolm III d'Écosse et de Sainte Marguerite d'Écosse ; Mathilde parente des rois de Jérusalem, des rois d'Écosse et des comtes de Flandre, descendante directement de Charlemagne par son père, et d'Æthelred le Malavisé par sa mère[52] ; Mathilde épouse Étienne, roi d'Angleterre, fils d'Étienne-Henri, comte de Blois-Chartres, et d'Adèle, fille de Guillaume le Conquérant et sœur d'Henri Ier d'Angleterre.
En 1135, Jean (John) de Fiennes est gouverneur (traduction de "constable" à vérifier) du château de Douvres et, étant un partisan de l'impératrice Maud, le roi Étienne le destitua rapidement et reprit en main cette fonction[42]. Maud ou Mathilde, fille d'Henri Ier lui-même fils de Guillaume le conquérant, est Impératrice du Saint-Empire romain germanique ; elle revendique le trône du royaume d'Angleterre contre Étienne de Blois, roi d'Angleterre de 1135 à 1154. Leur lutte, une longue guerre civile surnommée « l'Anarchie », dure de 1135 à 1153.
En 1137, Milon évêque des Morins déclare qu'à sa demande Eustache de Fiennes a renoncé au droit de relief relevatio qu'il exigeait de chacun des moines préposés par l'abbé d'Andres à la direction de la maison aux aumônes voisine de ce monastère. - Actum est hoc anno incarnationis Dominicce MC XXXVII[46].
En 1141 et 1145, Eustache (Ier ou II), auparavant fondateur de l'abbaye de Beaulieu, signe les chartes du comte Étienne avec ses frères Roger et Guillaume[43].
En 1154, Faramus ou Pharamus de Tingry ou de Boulogne évoque son ascendance et la transmission d'une partie de ses biens: "Sachez fraternellement que je reconnais et fais don d’une partie de ce que m’ont légué mes ancêtres, c’est-à-dire ce que Gaudefroi, fils du comte Eustache de Boulogne, mon grand-père, et Guillaume de Boulogne son fils, mon père, ont fait pour la Sainte Église Marie du Bec, c’est-à-dire d’une hide de terres située à Balham (Belgheham), qui devait demeurer à Clopham, tranquille et délivrée de toute servitude en ce qui me concerne ainsi que mes héritiers"[30]. Charte confirmée par Sibylle, sa fille et unique héritière, femme d’Enguerrand de Fiennes après la mort de celui-ci en 1189 à Saint-Jean-d’Acre[53].
En 1157, le 4 janvier, privilége du pape Adrien IV pour l'abbaye de Beaulieu qui y tenait une dîme donnée par Gila mère d'Eustache (II) de Fiennes et sœur de Roger de Caïeu (Cayeu)[35].
En 1172, Cession à Mathieu d’Alsace, comte de Boulogne, de la terre sur laquelle s’élève le château d’Étaples en 1172 (Charte de Mathieu d’Alsace, copie du cartulaire de Saint-Josse, xiiie siècle): "Moi, Mathieu d'Alsace, comte de Boulogne, je fais savoir à tous présents et à venir, qu'en échange de la terre sur laquelle s'élève le château d'Étaples...en présence de mes barons et de plusieurs chevaliers, savoir Pharamond de Tingry, Beaudouin de Cayeux, Élie de Doudeauville, Clarembauld [Clarembaud] de Thiembronne, Guy de Bellebrune, Beaudouin de Colembert, Guy Dailor [Guy d’Ailoz], Beaudouin de Lens [Rodolphe de Lens], Philippe de Fordinne [Philippe Fordin] et plusieurs autres chevaliers et vassaux"[54].
En 1183, Enguerrand de Fiennes est cité dans une charte d'Ide (de Lorraine) comtesse de Boulogne, en faveur de l'abbaye d'Andres.
En 1186, Ide, comtesse de Boulogne, confirme à l'abbaye d'Andres, la donation de la dîme de l'abbaye de Landrethun, faite à l'abbé et aux moines par Enguerrand de Fiennes[46].
En 1186, Engelram de Fiennes et son frère Rodolphe cèdent la dime de Landerlun à l'abbaye d'Andres moyennant soixante dix marcs d'argent[46].
En 1199, en juillet, Renaud (de Dammartin), comte de Boulogne, et Ide (de Lorraine), son épouse, concèdent une charte à Hugues de Roye. Témoins Guillaume de Fiennes (son beau-frère), Guillaume de Montcavrel, Guillaume le Bouteiller, Guillaume de Tiembronne, Baudouin de Doudeauville, Guillaume de Courteville (certains de ces noms font référence aux châtellenies et baronnies du comté de Boulogne).
En 1207, au mois d'octobre, Guillaume de Fiennes petit fils de Pharamus de Tingry confirme à l'abbaye de Saint Josse la donation de la dîme de Sombres faite par son aïeul[55].
En 1212, le 4 mai, Guillaume de Fiennes est cité dans une charte de Renaud de Dammartin, comte de Boulogne, à Jean, roi d'Angleterre (Jean sans Terre, dynastie Plantagenêt ; Guillaume de Fiennes est le beau-frère de Renaud de Dammartin, ce dernier sera un des commandants du côté d'Otton IV, empereur du Saint-Empire, à la bataille de Bouvines en 1214).
En 1212, le 4 mai une charte établit une alliance de Jean, roi d'Angleterre, avec Renaud de Dammartin, comte de Boulogne[56].
En 1269. Donnei à Paris lan del Incarnation N-S MCCLXIX, el mois de march. Robert comte de Boulogne et d’Auvergne, déclare que noble homme, son amé et féal, Gui de Châtillon, comte de St-Pol l’ayant prié, en présence de ses hommes du comté de Boulogne, savoir : Enguerran de Fiennes et Bauduin, son frère, de recevoir le déshéritement du comté de St-Pol et d’en adhériter Huon, son fils aîné, sauf les revenus dont ledit Gui devait jouir pendant sa vie, sur lesquels Huon peut prendre 1,100 livrées de terre à parisis annuellement, sauf aussi le douaire de noble damoiselle Marguerite, fille au comte de Flandre Gui, que Huon devait épouser, il consent à donner cet adhéritement audit Huon, quand il en sera requis par Gui lui-même, et ce, à la demande dudit Gui et de sa cousine Mahaut, comtesse d Artois et de St-Pol sa femme[57].
Parenté avec Édouard Ier et Eléonore de Castille et fonctions dans le Ponthieu, fin XIIIe siècle - début XIVe siècle
[modifier | modifier le code]Robert de Fiennes était le fils de Jean de Fiennes (cf ci-dessous), lui-même fils de Guillaume (II) de Fiennes, sénéchal de Ponthieu en 1289. Comme l'Aquitaine, le comté de Ponthieu était une possession anglaise située en France, provenant de l'épouse espagnole d'Edouard Ier, Eléonore de Castille; fille de Ferdinand III, roi de Castille et de Léon, et de sa seconde épouse Jeanne de Dammartin, comtesse de Ponthieu; elle-même était la nièce d'Agnès de Dammartin, épouse de Guillaume (Ier) de Fiennes.
Dans un acte du 18 mars 1289 contenu dans les rôles gascons où Guillaume (II) de Fiennes est fait sénéchal de Ponthieu; le roi et la reine d'Angleterre rappellent que ledit Guillaume est leur parent[58]:
"Pro rege, de senescallia Pontivi. Rex et consors sua dilecto et fideli suo consanguineo suo, domino Willelmo de Flienles, salutem. De vestra fidelitate et prudencia confidentes, vos custodem nostrum comitatus nostri Pontivi, Monstreoli et pertinenciarum suarum, ad nostre voluntatis beneplacitum duximus statuendum, vos rogantes quatinus custodiam eandem ad honorem et fidelitatem nostram ac prosperum statum comitatus ipsius regere et gubernare fideliter studeatis in omnibus que ad ipsius custodie officium spectare noscuntur. Mandamus enim comitibus, baronibus, abbatibus, prioribus, militibus, libere tenentibus, aliisque universis et singulis de comitatu predicto, quod vobis in hiis que ad officium predictum pertinent respondeant et intendant, tanquam custodi a nobis, ut premittitur, constituto. In cujus etc Datum apud Bonam Gardam in Vasconia, .xviij. die Marcii, anno regni nostri .xvij."
Un acte de 1285 cite Enguerrand de Fiennes, père de Guillaume (II) de Fiennes[58]:
"Nus Edward, par la grace de Deu roys de Angleterre, dus de Acquitainne e sires de Yrlaunde, e nus, Alianore par cele meisme grace royne de Angleterre, duchesse e dame de ices meismes lieus, sa compaingne, fesuns saveir a tuz ceus qui cestes pre lettres verrunt e orrunt ke nus, par le conseil de bone gent e pur nostre proffit, pur nus pur nos heirs avouns pris a ferme e acchaté heritaument e perpeluelment a tuz jors de noble Johan de Neele, segnur de Falvi, pur luy e pur ses heirs, tutes les choses desuz nomées e especifiées en cest escrit en le counté de Pontieu : c'est a saveir cent liveres de par que jadis furent mun seigniur Enguerran de Fienles; derechef seze liveres de par en le viscomté e en la segnurie que jadis fu le seignur de Monkavrel (Montcavrel) en la ville de Monstereus (Montreuil-sur-Mer)"...
Guillaume (II) et Enguerrand sont l'un et/ou l'autre à cette période, chevalier, garde du Ponthieu et de Montreuil, sénéchal de Ponthieu.
Les Brienne et le comté de Guînes
[modifier | modifier le code]Toujours du côté paternel, son ascendance par l'alliance Fiennes-Brienne[m], compte notamment le trisaïeul Jean de Brienne[59], roi de Jérusalem et empereur latin de Constantinople, époux de Bérengère de León descendante des rois de Léon, Galice et Castille dont la nièce, Éléonore de Castille était reine d'Angleterre par son mariage avec Edouard Ier. Son bisaïeul Jean de Brienne ou Jean d'Acre († 1296) fils de Jean de Brienne et père de Blanche de Brienne, était grand bouteiller de France, il avait pris pour première épouse Jeanne, dame de Châteaudun, veuve de Jean Ier de Montfort[n]; vers 1251/1252 il prit pour seconde épouse Marie de Coucy, veuve du roi Alexandre II d'Écosse dit le Pacifique.
Faisceau du côté maternel
[modifier | modifier le code]Du côté maternel, se situent les comtes de Hainaut, de Flandres, de Luxembourg et de Bar.
Branches françaises et anglaises, proximité et opposition aux rois Édouard Ier et Édouard II
[modifier | modifier le code]Jean de Fiennes, parenté et proximité avec Édouard II
[modifier | modifier le code]Robert (1308-1385) était fils de Jean, sire de Fiennes, de Tingry, Ruminghem, etc. (fils de Guillaume (II) de Fiennes et de Blanche de Brienne[59]), vassal du comte de Guînes et connétable de France Raoul Ier de Brienne[o], investi de la châtellenie de Bourbourg du fait de son mariage avec Isabelle de Flandre, la plus jeune fille de Gui de Dampierre comte de Flandre. Le frère de Jean, nommé également Robert de Fiennes était désigné le 13 novembre 1316[60] par Édouard II comme son sénéchal de Ponthieu où Jean de Fiennes dispose de terres[61].
Entre la fin du XIIIe siècle et la première moitié du XIVe siècle, un acte de dénombrement et des revenus de la terre de Fiennes cite les lieux qui la composent: « Cest li escriz des revenues de Fienles » ; dénombrement de la terre de Fiennes, dont les revenus viennent des lieux de « Fienles, Le Loo, Caffiers, Ermelinghem, Sittru, Huengues, Campaignes, Boncredes, Hernedinghehem, Heronval, Fouhem, Boussin, Estelles, Baimmondrie, Hardinghesem, Au val, Rudrekem, Farnehem, Resti, Rouchefort, Lonkinghehem, Wehone, Elinghem, bois de Fienles, Simelli, Landretun, Oist Moreques, Midel Moreques, West Morekes, Libringhem, Ferrant-ville, Elinghetim ; » somme 682 l.19 s. 7 d et ob[62].
Du fait de son mariage avec Isabelle de Flandre, Jean de Fiennes était notamment l'éphémère beau-frère du roi Édouard II d’Angleterre (1284-1327), père d’Édouard III (1312-1377) se déclarant héritier légitime du trône de France qui aura pour effet de déclencher la guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453) ; le beau-frère d'Alexandre d'Écosse (1264-1284), fils du roi Alexandre III d'Écosse ; le beau-frère de Marie d'Artois (1291-1365), sœur de Robert III d’Artois (1287-1342) (fils de Blanche de Bretagne, fille de Jean II, duc de Bretagne et de Béatrice d'Angleterre sœur d’Édouard Ier), qui disputait à sa tante Mahaut d'Artois (1269-1329) son titre et son héritage, Robert d'Artois fut l'un des éléments déclencheurs de la guerre de Cent Ans, par son exil en Angleterre et sa détermination à entraîner le roi d'Angleterre dans un conflit contre le roi de France ; Jean de Fiennes est aussi l’oncle de Guy Ier de Blois-Châtillon (1298-1342), père de Charles de Blois (1319-1364) et apparenté à Jean Ier de Montfort, dont le descendant Jean de Montfort (1294-1345) est prétendant comme Charles de Blois au duché de Bretagne, à l’origine de la guerre de succession de Bretagne[64].
De 1221 à 1237 Simon de Dammartin est comte de Ponthieu; de 1239 à 1278 Jeanne de Dammartin lui succède épouse de Ferdinand Ier, roi de Castille; de 1278 à 1290 Éléonore de Castille lui succède épouse Édouard Ier Plantagenêt roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine; de 1290 à 1325, Édouard II lui succède, époux d'Isabelle de France; de 1325 à 1337 Édouard III lui succède, époux de Philippa de Hainaut; en 1337, le roi de France Philippe VI de Valois confisque le Ponthieu.
En 1285, Enguerrand de Fiennes occupe des fonctions dans le comté de Ponthieu.
En 1289, le 18 mars, Guillaume (II) de Fiennes, fils d'Enguerrand; parent du roi et de la reine d'Angleterre est fait sénéchal du comté de Ponthieu.
En 1297, au mois de septembre, Philippe le bel érige le comté d'Artois en pairie; Robert II d'Artois (1250-1302) avait acquis les terres de Beuvry en 1266 et Rémy en 1260[65], il était père de Mahaut d'Artois (1270-1329) et de Philippe d'Artois (1269-1298), ce dernier était le père de Robert III d'Artois (1287-1342), Robert III rejoint l'Angleterre à partir de 1334 puis il est admis à la cour d'Édouard III.
En 1302, le 11 juillet, Mahaut d'Artois hérite du comté d'Artois à la suite de la mort de son père à la bataille de Courtrai, contre les Flamands du comté de Flandre, bataille qu'il mène pour le compte de son suzerain, le roi Philippe IV de France (Philippe le Bel). Elle lui succède comme comtesse d'Artois en écartant son neveu Robert III d'Artois, alors âgé de 16 ans, fils de son frère cadet Philippe d'Artois, mort le 11 septembre 1298 après une blessure reçue à la bataille de Furnes contre le comté de Flandre.
En 1305, le 7 mars, Gui de Dampierre, comte de Flandre meurt à Compiègne emprisonné par Philippe le Bel ainsi que sa fille Philippa en 1306, fiancée d'Édouard II d'Angleterre. Robert III de Flandre son fils lui succède.
En 1306, confirmation par Philippe-le-Bel, à la demande de la comtesse d'Artois, de l'acte du 23 août, par lequel les échevins et la communauté de Saint-Omer s'obligent à exécuter les condamnations y énumérées, réparation des dommages causés à son château, destruction des ouvrages élevés, amende de 100000 l p. pour laquelle Aliénor, châtelaine de Saint-Omer et le sire de Fiennes se portent caution, etc., prononcées par ladite comtesse (Pontoise)[66]. Aliénor ou Eléonore épouse de Rasse de Gâvre est la mère de Béatrix de Gâvre châtelaine de Saint-Omer, épouse de Robert de Fiennes.
En 1307, le 7 juillet, Édouard de Carnarvon devient Edouard II, roi d'Angleterre et seigneur d'Irlande jusqu'à sa déposition le 25 janvier 1327.
« Il y a dans Édouard II deux hommes: l'un roi d'Angleterre, seigneur d'Irlande et vicomte de Londres, ne connait pas d'autre supérieur que Dieu; l'autre, duc d'Aquitaine ou de Guyenne, comte de Ponthieu et sire de Montreuil, a pour suzerain le roi de France. L'histoire des relations de Philippe le Long avec Édouard II se divise en trois phases: bonnes ou passables pendant la régence, elles sont orageuses de la fin de 1316 à la fin de 1319, date de la réconciliation qui dure jusqu à la fin du règne. »
— Lehugeur Paul, Histoire de Philippe le Long 1316-1322, 1897-1931 , p240
En 1307, Jean, seigneur de Fiennes, déclare que Philippe, roi de France, (Philippe IV le Bel), à la requête du comte de Flandre, Robert III de Flandre (fils de son beau-père Gui de Dampierre décédé en 1305), lui a confié la garde du château de Cassel.
En 1311, Jean de Fiennes et Guillaume de Nevele sont envoyés en Angleterre, pour essayer d'établir avec les mandataires d’Édouard Ier, un accord pour mettre fin aux excès commis sur les marchands de Flandre et d'Angleterre[67].
En 1314, le 29 novembre, le roi de France Philippe IV, dit « le Bel » meurt au château de Fontainebleau; son fils Louis X lui succède brièvement sur le trône pendant un an et six mois, lui succède son fils Jean Ier le Posthume qui ne vit que cinq jours; son oncle paternel, le comte de Poitiers, alors régent, est proclamé roi de France sous le nom de Philippe V dit « le Long » de 1316 à 1322.
En 1314, le 1er décembre, se forme, selon une charte de cette date, titrée lors de l'exposition "la naissance de la souveraineté nationale" en 1989, une "Ligue des nobles et gens du Tiers État de Vermandois, Beauvaisis, Artois et Ponthieu avec les trois Ordres du duché de Bourgogne pour s’opposer aux entreprises du roi contre les libertés publiques"[68]. La fin du règne de Philippe le Bel est marquée par un soulèvement de la noblesse qui touche presque tout le royaume; l'Artois, apanage aux mains de la princesse Mahaut depuis 1302, n’échappe pas à cette vague de protestation; le calme revient dans l'ensemble des régions en 1315 mais persiste en Artois jusqu'en 1319[69]. En août 1314, Philippe le Bel croit pouvoir compter sur l’adhésion des villes et augmenter considérablement les impôts pour la guerre de Flandre sans consulter les trois ordres de l’État. La résistance à leur perception naît probablement en Picardie avant de gagner d’autres provinces par des ligues de protestations. Spontanément se constituent des ligues des trois états pour s’opposer à la politique fiscale. Ce mouvement insurrectionnel met en échec la politique royale[70]. Le 1er décembre 1314 une charte d'union de la noblesse et du tiers état de Vermandois, Beauvais, Artois et Picardie avec les trois ordres du duché de Bourgogne est établie pour s'opposer à la levée abusive de certains impôts. Y figurent notamment les sceaux de Jean de Fiennes, le Seigneur de Mailly, Jean Varennes, Simon de Sart, le seigneur de Brimeux, Aleaume, Roghe Hangest, Robert de Beauval, Renaud de Piquigny, Raoul du Plessis, Raoul de Maignelay (probablement "Monseigneur Raous de Magnelers" de la chatellenie de Béthune, appelé à Corbie en 1318[71]), Miraumont, Ansel de Cayeux, Jean de Dargies, Jean de Coucy-Vervins, Gérart Quiéret, Gérard de Péquigny, Eustache de Caumont, Eustache d'Ancre, Bernard de Moreuil, Aubert IV de Longueval, Arnoul de Cayeux.
En 1316, Jean de Fiennes[73],[p] prend la tête de la noblesse d’Artois révoltée contre la comtesse Mahaut[69]et soutint la cause de Robert III d’Artois[74]. Robert d’Artois causa de nombreux dommages sur les domaines de sa tante Mahaut en profitant d’une période de trouble en Artois dès 1314 avec la noblesse révoltée contre cette dernière. Le régent de France s’opposa à cette situation en envoyant une armée à Amiens, menaçant la noblesse conduite notamment par Ferry de Picquigny qui le 6 novembre 1316 demanda un pardon accordé avant la paix d’Amiens. Les sires de Fiennes et de Renty ne s’étaient pas rendus et avaient continué la guerre; Jean de Fiennes et sa mère Blanche de Brienne avaient osé formuler contre Mahaut une accusation de crime de haute trahison mais un arrêt du parlement du 9 octobre 1317 rendait justice à cette princesse[75].
En 1316, l’Angleterre était focalisée par l’Écosse qui lui avait infligé une violente défaite lors de la bataille de Bannockburn menée par Robert de Bruce après l'exécution par les Anglais du héros écossais William Wallace, gardien de l'Écosse sous Jean de Bailleul, roi d'Écosse et sire de Bailleul en Vimeu[76]. Les rapports entre la France et l’Angleterre étaient cordiaux pendant la régence, jusqu’à l’avènement de Philippe V le long, où le premier acte de mauvais vouloir d’Édouard II se fit sentir pour l’hommage qu’il devait à son suzerain « pour ses terres d’outre-mer ». Cette réticence se poursuivit jusqu’en juin 1319 où des ambassadeurs d’Édouard II apportèrent une lettre notifiant l’hommage simple et sans condition à Philippe V le long pour le duché d’Aquitaine, le comté de Ponthieu et la ville de Montreuil. La cause de la conduite du roi anglais aurait été sa rivalité envers la France, et sa volonté de se joindre à ses ennemis, enhardi par les événements de Flandres, d’Artois et de Champagne ; ainsi les rapports de la France et de l'Angleterre de 1317 à 1320 sont ceux de deux pays qui se sentent à la veille d’une grande guerre, longtemps différée. L’un et l’autre avaient des alliés naturels, le roi d’Angleterre dans la Flandre et le roi de France dans l’Écosse ; ces vieilles alliances qui ont uni les rois d’Angleterre et les comtes de Flandre sont évoquées diplomatiquement sans vouloir rompre ouvertement avec la France ; l’entente est complète entre l’Angleterre et la Flandre qui resserrent leurs traités de commerce, dans la correspondance d’Édouard II, le comte de Flandre Robert de Béthune est cité comme « son très cher ami ». Cette alliance d’Édouard II avec les flamands est dirigée contre la France autant que contre l’Écosse, si bien que la guerre semble imminente. Ces tensions s’ajoutaient à d’autres sujets de plaintes pour Philippe V le long, notamment celle de la révolte d’Artois menée par Jean de Fiennes qui luttait contre Mahaut d’Artois et contre les gens du roi ; or c’était son « cher et féal cousin » Robert de Fiennes, frère cadet de Jean, qu’Édouard II avait choisi comme son sénéchal de Ponthieu, le 15 novembre 1316, choix d’autant plus offensant pour le roi français qu’une question de délimitation du comté de Ponthieu était pendante, et que le nouveau sénéchal devait la régler lui-même « avec les gens de la cour de France » ; il n’est pas téméraire de supposer que Jean de Fiennes, principal chef des rebelles d’Artois, trouvait en son frère Robert un appui, et que l’audace des rebelles vint en partie de leur confiance dans leurs voisins de Ponthieu[77].
En 1316, le 13 novembre[60], Robert de Fiennes; frère de Jean de Fiennes lui-même père de Moreau, futur connétable, est désigné par Édouard II comme son sénéchal de Ponthieu où Jean de Fiennes dispose de terres[61].
En 1316, le 15 novembre, Robert de Fiennes, chevalier, seigneur de Roubecq (Robecq, act. arrt de Béthune), sénéchal de Ponthieu, oncle du futur connétable Moreau de Fiennes, est nommé par le roi d’Angleterre Édouard II, son procureur pour borner avec le roi de France (Jean Ier ou Philippe V) ses fiefs du Ponthieu[78].
En 1317, au mois de janvier, Jean de Fiennes envoie au roi Edouard II, une proposition pour que la reine revendique une part du royaume de France via son valet Simonet Fagot; la mission de ce dernier était surtout destinée à servir la cause des alliés d'Artois pour obtenir l'aide anglaise contre les villes de Calais et de Saint-Omer[61].
En 1317, le 16 juin, Robert de Fiennes, seigneur de Roubecq[q] (Robecq, act. arrt de Béthune), sénéchal de Ponthieu, est chargé de recevoir d’Aubin de Bévery (Beuvry, act. arrt de Béthune) la dessaisine du manoir de Soues (act. arrt d’Amiens, canton de Picquigny) qu’il a cédé au roi d’Angleterre Édouard II[78].
Vers 1317, Édouard II roi d'Angleterre se plaignit dans des lettres adressées aux bourgeois de Saint-Omer du tort qu'ils avaient causé à son cousin Jean de Fiennes.
En 1318, en avril, Robert de Fiennes, seigneur de Roubecq, sénéchal de Ponthieu, fait savoir que les accusations portées contre les communes de Waben (act. arrt de Montreuil), Berck (act. arrt de Montreuil), et Verton (act. arrt de Montreuil) seront mises à néant moyennant 200 livres payées au roi d’Angleterre Édouard II, duc d'Aquitaine ou de Guyenne, comte de Ponthieu et sire de Montreuil[78].
En 1318, le 18 octobre, le Parlement de Paris ordonne une enquête sur les abus de pouvoir commis par Robert de Fiennes, seigneur de Roubecq, sénéchal de Ponthieu, et dont la ville d’Abbeville se plaignait[78].
En 1318, Édouard II, roi d'Angleterre, prie son parent et vassal Jean de Fiennes, d'aider ses ambassadeurs à moyenner une paix entre les comtes de Flandre et de Hainaut (Édouard a envoyé ce type de lettre à plusieurs seigneurs de Flandre)[79].
En 1318: Godefroy ou Baudouin d'Annequin, chevalier de la châtellenie de Lille, fut appelé en 1318, à Corbie par Philippe V le long, pour réconcilier Mahaut et la noblesse d'Artois dont les seigneurs de Fiennes, de Picquigny et de Renty étaient les principaux chefs[80].
En 1319 (acte): "Donnees en l’abbeye des Dunes, presentz nos chiers et amez fils Loys, comte de Nevers et de Rethel, Robert son frère, le signeur de Fienles, no cousin, Monseigneur Huon de Buerst, monseigneur Ernoul De le Berst, chevaliers, mestre Henri Braem, mestre Wautier De le Bake, clers, et Simon Vast, vallet, l’an de grace M CCCXIX, le jour de le feste Saint-Andre l’apostre"[81].
« Loys, comte de Nevers et de Rethel » cité dans l’acte de 1319 est Louis de Dampierre (Louis Ier de Nevers), fils de Robert III de Dampierre, comte de Flandres ; Louis est le père de :
- Jeanne (1295-1375), mariée en 1329 à Jean de Bretagne, comte de Montfort. Jean de Bretagne est Jean de Montfort, fils aîné d'Arthur II de Bretagne issu de son second mariage en 1294 avec Yolande de Dreux reine d'Écosse par son premier mariage en 1285 avec Alexandre III d'Écosse; Jean de Bretagne hérite de sa mère le titre de comte de Montfort-l'Amaury, et revendique le titre de duc de Bretagne à la mort de son demi-frère Jean III de Bretagne en 1341, son épouse est Jeanne de Flandre (1295-1374), dite Jeanne la Flamme; avec Jeanne de Penthièvre (1324-1384) et son époux Charles de Châtillon-Blois (1319-1364) autres prétendants au titre de duc de Bretagne, ils déclenchent la guerre de succession de Bretagne.
- Louis de Crécy ou Louis Ier de Flandre (1304-1346), comte de Flandre, de Nevers et de Rethel; il est père de Louis II de Flandre, né Louis de Dampierre, dit Louis de Male (1330-1384) comte de Flandre, de Nevers, de Rethel ainsi que comte d'Artois et de Bourgogne; ce dernier est père de Marguerite III de Flandre (1350-1405) ou Marguerite de Male dite aussi Marguerite de Dampierre, comtesse de Flandre, d'Artois et de Bourgogne mariée en 1369 à Philippe de France, ou Phillippe II de Bourgogne, premier duc Valois de Bourgogne, dit « Philippe le Hardi » (1342-1404), quatrième et dernier fils du roi Jean II de France, dit « Jean le Bon », et de Bonne de Luxembourg (1315-1349) (Bonne a notamment pour bisaïeule Marguerite de Dampierre, belle-sœur de Jean de Fiennes et pour autre bisaïeul Henri VI de Luxembourg (1250-1288) frère d’Isabelle de Luxembourg, aïeul de Robert de Fiennes, Henri VI étant père d’Henri VII de Luxembourg (1278-1313), Empereur du Saint-Empire).
En 1320, Jean de Fiennes et son fils Robert sont faits prisonniers à Tingry par le maréchal de France Mathieu III de Trie; ce dernier et Gaucher de Châtillon, envoyés par le roi Philippe V le Long contre le sire de Fiennes, rasèrent son château de Tingry mais Fiennes ne se rendit pas; de Trie et Châtillon détruisirent alors ses châteaux de Fiennes et de Ruminghem[82].
En 1320, en Angleterre, Roger Mortimer, fils de Marguerite de Fiennes et neveu de Jean de Fiennes, rallie l’opposition baroniale au roi Edouard II et à Hugues le Despenser le jeune le nouveau favori royal, puis il impose à ce dernier son bannissement perpétuel en 1321. Mais, isolé et vaincu par les troupes royales, Roger est contraint de capituler dès l'année suivante et est emprisonné à la tour de Londres pour haute trahison. En 1323, il parvient à s'enfuir en France et au mois de septembre, un espion apprend au roi que Mortimer se trouve en Picardie chez son oncle maternel, Jean de Fiennes. Il y retrouve son troisième fils, Geoffroi, qui a hérité des domaines de sa grand-mère en France et peut apporter une aide financière à son père. Roger se rend ensuite en Hainaut, terre d’Empire, et en Allemagne. Il n’est pas présent à la cour de France en décembre 1323 quand les exilés anglais sont chassés de la cour de Charles IV[83].
Vers 1325 Jean de Fiennes soutint le roi de France Charles IV et les domaines qu'ils possédaient en Angleterre furent saisis. On les restitua plus tard et on trouve dans un rôle anglais de 1330 la mention du manoir de Mertok qui lui appartenait dans le comté de Somerset. Les sires de Fiennes ayant leurs domaines sur la frontière de l'Artois là où se trouvaient en présence la puissance française et la puissance anglaise servaient tour à tour l'une et l'autre[9]. Après Robert de Wavrin, seigneur de Saint-Venant († 1360), maréchal de France en 1344 et Guy II de Clermont-Nesle (1326 -1352), capitaine Général d’Artois, du Bourbonnais et des Flandres également maréchal de France en 1348 sous Philippe VI de Valois; la contrée d'Ardres donna à la France le maréchal Arnoul d'Audrehem en 1351 et le connétable Robert de Fiennes en 1356 sous Jean II le Bon.
En 1338[74] ou 1340, Robert, chevalier, devint sire de Fiennes[84] et châtelain de Bourbourg[10] par la mort de son père.
En 1356 Jean de Fiennes[r] (il s'agit probablement d'un proche parent non situé de Robert de Fiennes, son père étant mort) combat Geoffroy d’Harcourt[85], maréchal d’Angleterre, instigateur de la première invasion anglaise de la Normandie lors de la guerre de Cent Ans, il était le fils cadet de Jean III d'Harcourt, vicomte de Châtellerault.
Branches anglaises contemporaines de Jean et Robert de Fiennes
[modifier | modifier le code]La grand-tante de Robert; Mahaut de Fiennes[86],[87], sœur de Guillaume (II) de Fiennes était l'épouse d'Humphrey de Bohun (1249-1298), 3e comte de Hereford et 2e comte d'Essex, issu d'une famille anglo-normande originaire du Cotentin qui a fourni huit lords-grands-connétables d'Angleterre de 1164 à 1372. Il est connu principalement pour son opposition au roi Édouard Ier au sujet de la Confirmatio Cartarum[88](confirmation de la Magna Carta) et participa activement aux guerres de Galles et entretint pendant plusieurs années une querelle privée contre le comte de Gloucester. Humphrey et Mahaut de Fiennes eurent un fils, Humphrey de Bohun, 4e comte de Hereford, époux d'Élisabeth d'Angleterre (1282-1316), fille Édouard Ier d'Angleterre et d'Éléonore de Castille. Ses bonnes relations avec le roi Édouard II, son beau-frère, vont se dégrader notamment en raison de l'influence grandissante de son favori Pierre Gaveston et ultérieurement avec Hugues le Despenser, le nouveau favori royal, suscitant une opposition baronniale au roi dont Roger Mortimer fera partie. À cette époque, l'Angleterre comptait en tout et pour tout dix comtes qui formaient le haut de la hiérarchie sociale, économique et politique et deux cents barons[89]. Dans la suite du mariage d’Édouard II et d'Isabelle de France à Boulogne en 1308, les comtes de Hereford (Humphrey), de Lincoln, de Surrey et de Pembroke signent l'agrément de Boulogne.
Les tantes de Robert; Jeanne et Marguerite de Fiennes faisaient également partie de la noblesse anglaise, ce qui permettait à la famille de Fiennes d'entretenir d'étroites relations avec la couronne d'Angleterre, étant à la fois vassale du royaume de France et vassale du roi d'Angleterre tel que semble l'indiquer l'acte précité d’Édouard II en 1318. Ainsi Jeanne de Fiennes épousa en 1291 John Wake, baron Wake de Liddell, dont postérité parmi laquelle Marguerite Wake, baronne Wake de Liddell, mère de Jeanne de Kent épouse du fameux Prince Noir Édouard de Woodstock (fils d’Édouard III) et grand-mère de Richard II d'Angleterre, lui-même ayant donc pour bisaïeule (arrière grand-mère) Jeanne de Fiennes. Marguerite de Fiennes quant à elle, épousa en septembre 1285 Edmond Mortimer, 2e baron Wigmore. Ils eurent trois enfants, parmi lesquels Roger Mortimer, comte de March (cousin de Robert de Fiennes) qui prit la tête d'une insurrection baroniale, renforcée par son alliance avec la reine Isabelle de France, reine d'Angleterre, épouse d’Édouard II[s] dont il devint l'amant lors de l'établissement d'une cour en exil en France pour s'opposer au roi d'Angleterre Édouard II. Après avoir rallié à leur cause Guillaume Ier comte de Hainaut (sa fille Philippa étant fiancée à Édouard III - Robert de Fiennes était aussi parent du comte de Hainaut et des Luxembourg) ils mènent une invasion victorieuse de l'Angleterre en 1326, cette situation aboutit à la capture, à l'abdication forcée en faveur du fils d'Isabelle de France, le futur Édouard III, puis au meurtre de son époux, le roi Édouard II en 1327. Durant les trois ans qui suivent la chute d'Édouard II, Roger Mortimer gouverne de facto l'Angleterre aux côtés d'Isabelle, des rumeurs accusent bientôt le comte de March d'aspirer lui-même à la couronne d'Angleterre. Le jeune roi Édouard III, est décidé à gouverner par lui-même et cherche à éviter le destin de son père. Le 19 octobre 1330, les régents Mortimer et Isabelle sont en train de dormir dans le château de Nottingham, un groupe loyal à Édouard pénètre dans la forteresse et arrêtent le comte de March au nom du roi, il est emmené à la tour de Londres avant d'être exécuté et Isabelle est exilée au château de Castle Rising dans le Norfolk; ainsi Édouard III prend la tête de l'Angleterre à 18 ans en 1330, Robert de Fiennes a alors 22 ans.
Sept ans plus tard, le , le roi Edouard III se déclare l'héritier légitime du trône de France (en tant que petit-fils de Philippe IV le Bel, par sa mère), ce qui déclenche la guerre de Cent Ans.
Fratrie
[modifier | modifier le code]On lui connaît deux sœurs : Jeanne, mariée en 1319 à Jean de Châtillon, comte de Saint-Pol, fils de Guy IV de Châtillon-Saint-Pol et de Marie de Bretagne, seconde fille du duc Jean II de Bretagne et de Béatrice d'Angleterre, fille d'Henri III roi d'Angleterre précédant Édouard Ier (d'où la succession de Fiennes et Tingry vers les Châtillon-St-Pol puis les Luxembourg-St-Pol), et Mahaut, mariée à Jean II de Bournonville. Robert de Fiennes va jouer un rôle important dans l'ascension sociale de ce lignage. Les capitaines bourguignons Aleaume de Bournonville, Enguerrand de Bournonville et Lyonnel de Bournonville, sont ses petits-neveux[90].
Son enfance fut marquée par les révoltes de la noblesse contre la comtesse Mahaut d'Artois dont son père fut l'un des principaux protagonistes.
Mariage
[modifier | modifier le code]Il épousa en premières noces avant 1346 Béatrix, dame de Gâvre et châtelaine de Saint-Omer dont elle avait donné le titre à son mari, morte sans enfant le 12 décembre 1363[91].
Il épousa en secondes noces en 1365 Marguerite de Melun, comtesse douairière de Joigny, depuis cette date, il portait le titre de comte[92].
Il n'eut pas de descendance légitime connue.
Lors d'un procès, Robert de Fiennes et Béatrix de Gavres, son épouse durent verser deux mille livres au profit de Guy X de Laval, époux en 1315 de Béatrix de Bretagne, fille du duc Arthur II de Bretagne (lui-même fils de Jean II de Bretagne et de Béatrice d'Angleterre précités); afin de l'indemniser de l'invasion des terres litigieuses, pillées par eux, sous prétexte qu'ils avaient obtenu en leur faveur une sentence du bailli de Terremonde, et que le comte de Laval avait transféré ses droits à son frère Rasses de Laval (fils Guy IX de Laval) vers 1348[93]. La mort de Jean III de Bretagne en 1341, fils d'Arthur II de Bretagne, est à l'origine de la guerre de Succession de Bretagne.
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]En 1340, le 26 juillet a lieu la bataille de Saint-Omer, Robert III d'Artois et les Flamands attaquent Saint-Omer que défendent le duc Eudes de Bourgogne (Eudes IV de Bourgogne), les comtes d'Armagnac (Jean Ier d'Armagnac) et de Fauquembergues (vers 1340 Éléonore de Saint-Omer et sa fille Béatrix de Gavre sont comtesses de Fauquembergues, cette dernière est l'épouse de Moreau de Fiennes); défaite de Robert d'Artois qui rejoint le camp d’Édouard III à Tournai.
En 1353, le 18 juillet, Robert de Fiennes s'intitule : "Robers seigneur de Fienles et chastellain de Saint Aumer à cause de nostre chière et amée compaigne, chastellaine dudit lieu", Béatrix de Gâvre, fille d'Eléonore et de Rasse de Gâvre hérite de la chatellenie de Saint-omer, elle est mentionnée en qualité de châtelaine en 1350[91].
Lors de la bataille de Calais qui s'est déroulée les 31 décembre 1349 et 1er janvier 1350, il dirige les forces françaises avec le seigneur de Créquy sur le pont de Neullay.
Après le désastre de Poitiers, où périt le connétable Gautier VI de Brienne (1356), Robert de Fiennes reçut la dignité de connétable de France comme récompense des services qu'il avait déjà rendus dans la Guerre de Cent Ans.
Il seconda le dauphin (le futur Charles V) dans ses efforts contre les partisans de Charles le Mauvais, roi de Navarre, lors de la Bataille d'Amiens et reprit Saint-Valery-sur-Somme en 1358. Il reprit aux Anglais, Auxerre en 1360. Il parvint à chasser les Grandes compagnies de routiers de Pont-Saint-Esprit, de Frontignan, de La Charité de 1361 à 1365.
Après la signature du traité de Brétigny ou traité de Calais en 1360, conclu entre les plénipotentiaires du roi Édouard III d'Angleterre et ceux de Charles V de France, fils du roi Jean II de France qui cédait aux Anglais le territoire où se trouvait sa baronnie de Fiennes; il refusa l'hommage à Édouard III et soutint un siège dans son château contre 25 000 hommes (1369).
Il se démit en 1370 de la dignité de connétable, et la fit déférer à Bertrand du Guesclin[11],[12].
Après sa carrière militaire, le roi Charles V pour le récompenser de ses longs et utiles services lui accorda la même année une pension viagère de quatre-mille livres à prendre, deux-mille sur les aides de la ville d'Amiens et les deux autres mille sur le trésor à Paris[94].
Lignage
[modifier | modifier le code]Ascendance
[modifier | modifier le code]16. Guillaume (Ier) de Fiennes | |||||||||||||||||||
8. Enguerrand (II) de Fiennes | |||||||||||||||||||
17. Agnès de Dammartin (famille des comtes de Dammartin, Ponthieu, Boulogne, Aumale... dont Jeanne mariée à Ferdinand III de Castille, roi de Castille, Tolède, Léon, Galice; frère de Bérengère de León ci-dessous) | |||||||||||||||||||
4. Guillaume (II) de Fiennes | |||||||||||||||||||
18. Jacques de Condé | |||||||||||||||||||
9. Agnès de Condé | |||||||||||||||||||
19. Agnès de Roeux | |||||||||||||||||||
2. Jean de Fiennes | |||||||||||||||||||
20. Jean (Ier) de Brienne, roi de Jérusalem, empereur latin de Constantinople | |||||||||||||||||||
10. Jean de Brienne, dit Jean d'Acre, grand bouteiller | |||||||||||||||||||
21. Bérengère de León (fille d'Alphonse IX, roi de Léon et de Galice) | |||||||||||||||||||
5. Blanche de Brienne, dite d'Acre, dame de la Loupeland | |||||||||||||||||||
22. Godefroy VI de Châteaudun | |||||||||||||||||||
11. Jeanne de Châteaudun, dame de Château-du-Loir | |||||||||||||||||||
23. Clémence des Roches | |||||||||||||||||||
1. Robert de Fiennes | |||||||||||||||||||
24. Guy II de Dampierre, connétable de Champagne et d'Auvergne, vicomte de Troyes | |||||||||||||||||||
12. Guillaume II de Dampierre, connétable de Champagne | |||||||||||||||||||
25. Mathilde Ire de Bourbon | |||||||||||||||||||
6. Guy de Dampierre, comte de Flandre | |||||||||||||||||||
26. Baudouin de Constantinople (VI de Hainaut), comte de Flandre, Hainaut, empereur latin de Constantinople | |||||||||||||||||||
13. Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre et de Hainaut | |||||||||||||||||||
27. Marie de Champagne (fille du roi Louis VI et Aliénor d'Aquitaine) | |||||||||||||||||||
3. Isabelle (Isabeau) de Flandre (Dampierre) | |||||||||||||||||||
28. Waléran III de Limbourg, comte de Luxembourg, duc de Limbourg | |||||||||||||||||||
14. Henri V de Luxembourg, marquis d'Arlon, comte de Luxembourg, de la Roche, de Namur | |||||||||||||||||||
29. Ermesinde Ire de Luxembourg | |||||||||||||||||||
7. Isabelle de Luxembourg, marquise de Namur | |||||||||||||||||||
30. Henri II de Bar, comte de Bar | |||||||||||||||||||
15. Marguerite de Bar, dame de Ligny-en-Barrois et Roussy | |||||||||||||||||||
31. Philippa de Dreux | |||||||||||||||||||
Source
[modifier | modifier le code]- Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Bovesse 1957, p. 279.
- En cette même année 1308 eu lieu à Boulogne le mariage d'Isabelle de France et du roi Édouard II d'Angleterre.
- Fiennes et Tingry sont des châtellenies du comté de Boulogne dès le XIe siècle. Cf. Feuchère, Pairs de principauté et pairs de château, p. 8 (980)
- Le comté de Boulogne était entré dans la mouvance du comté d'Artois depuis 1237.
- Il s'agit ici d'une interprétation de l'indication donnée par le baron Kervyn de Lettenhove, Froissart, Tome6, 1967, selon laquelle "Robert de Fiennes fut élevé à la cour d'Edouard III", il semble qu'il puisse s'agir d'une erreur car le futur Edouard III, né en 1312 et roi en 1327, était enfant pendant la jeunesse de Robert de Fiennes.
- Passage d'un article sur le trouvère Sarrasin qui vécut au XIIIe siècle: "Le nom de Sarazin qui a dû être primitivement un sobriquet imposé à quelques-uns des serfs ou prisonniers (ce qui ne semble pas s'appliquer directement au cas de Robert de Fiennes) ramenés des croisades comme ceux de Morel Moreau Maurian etc. est assez commun en Hainaut et en Artois. Un personnage de ce nom a été chambellan du roi saint Louis, et passe pour être auteur; un autre fut religieux puis abbé de Saint-Vaast d'Arras et enfin nommé archevêque de Cambrai en 1596 (Jean Sarazin). Né vers cette même année à Noyon Jacques Sarazin (Jacques Sarrazin) sculpteur fut professeur à l'académie royale de Paris. Toutes nos villes du Nord possèdent des familles de ce nom". (Cf Dinaux, 1863, p. 658-659)
- La Généalogie de Luxembourg de Clément de Sainghin fait d'un Isoré comte de Boulogne légendaire l'ancêtre des Fiennes et neveu de Fromont de Lens, ce dernier étant le parent des comtes de Flandre et ancêtre des comtes de Boulogne et des seigneurs de Fiennes. Il existe toutefois un lien entre les comtes de Lens et de Boulogne réunis au sein de la maison de Boulogne, avec Eustache II comme comte de Boulogne et de Lens. Cf Butaud, 2019, p. 133-159
- Notamment à Faramus de Tingry châtelain de Tingry, cité de 1130 à 1173 ; fils de Guillaume de Boulogne cité en 1130 ; fils de Godefroy ou Geoffroy de Boulogne cité de 1086 à 1130, époux de Mathilde de Mandeville ; fils illégitime d'Eustache II comte de Boulogne.
- En 1469, un abbé a écrit que le Vase du Graal a été caché au XIIe siècle par le seigneur de Fiennes, Eustache le Vieux, dans l'abbaye de Beaulieu. Cf Anne-Dominique Kapferer, 1990.
- Caïeu ou Caieux, Cayeu, Cayeux: En 1107, Beaudoin de Cayeu, sire de Cailhot, souscrivit, avec Roger de Cayeu, son frère, à une charte d'Eustache (III), comte de Boulogne (Cf Sté d'Abbeville, 1933, p. 434). Baudouin de Caioht, qui avec son frère Roger signe la charte de 1107, n'est, à ma connaissance mentionné nulle part ailleurs. Ce nom de Caïeu, ancien dans le Boulonnais, puisque Lambert d'Ardres en parle à propos de la mort du comte Régnier que la tradition fait remonter aux environs de l'an 900, a été porté au XIIe siècle par un membre d'une autre famille, Baudouin d'Engoudsent, dit de Marquise, autrement de Caïeu, de Caiocho tamen nominato, qui fut le premier mari d'Adeline de Guînes. Mais rien ne prouve que Baudouin de Marquise, dit le Vieux, son père, ait porté ce surnom (voir Lambert d Ardres édit de M de Godefroy p. 171 et 249). Quoi qu'il en soit, Roger de Caïeu signe encore la charte de 1113 ; et dans les deux privilèges pontificaux de 1173 et de 1199 on trouve mention les libéralités que, de concert avec Gilla, sa sœur, il avait faites à l'abbaye de Samer, et qui consistaient en des alleux et les deux tiers d'un moulin, situés à Lottinghen. Étienne de Caïeu signe la charte de 1161 (Cf Haigneré, 1879, p. 71). Engoudsent : La chapelle d'Engoudsent, patron Saint Nicolas, a été fondée en 1177 par les sires de Montcavrel. Engoudsent, l'une des douze baronnies du Boulonnais a donné son nom à la famille d'origine chevaleresque, dont étaient: Eustache témoin d'une charte de Didier, évêque de Thérouanne (Didier de Courtrai, fils de Roger de Courtrai, châtelain de Courtrai et châtelain de Gand et de Marguerite de Guînes, fille d'Arnould Ier de Guînes, comte de Guînes) et Baudouin, chevalier cité au cartulaire de Saint Josse sur Mer. Après les sires de Longvilliers, leurs successeurs, le fief passa aux la Trémouille par le mariage de Jeanne de Cayeu-Longvilliers (fille de Lancelot de Cayeu dit de Longvilliers) avec Pierre de la Trémouille seigneur de Dours (Cf Bozzolo & Loyau, 1982, p. 139). Leur fille Jeanne, baronne d'Engoudsent, épouse de Jacques de Crèvecoeur, le transmit à ses descendants qui le possédèrent jusqu'à Louise de Crèvecœur qui s'allia à messire Guillaume Gouffier seigneur de Bonnivet amiral de France. (Cf Com Dept M H du PdC - Montreuil, 1875, p. 273). Certains fiefs relevaient du marquisat de Montcavrel en Boulonnais à cause du fief d’Engoudsent tel le fief de Després en Sailly (qui avait longtemps dépendu de la principale seigneurie de Beuvry) qui était une seigneurie vicomtière dont le chef-lieu était entre ce village et Beuvry avec plus de cent mesures de terre haute justice et plusieurs mouvances dans le territoire. Les fiefs du Saussoye et de la Bourse seigneuries vicomtières relevaient du roi à cause de son château de Béthune, une autre seigneurie appelée le fief Despréaux relevait du château d’Annequin (Cf Dict H et A du PdC, Arrt Béthune, 1875, p. 292).
- Conon de Fiennes porte le même prénom que l'époux d'Ide de Boulogne (fille d'Eustache II), elle-même sœur d'Eustache III, comte de Boulogne. Après 1080, Ide avait épousé Conon, comte de Montaigu. Par ailleurs, Eustache III a un frère prénommé comme lui "Eustache".
- La très ancienne maison picarde de Cayeux, dont le nom peut être orthographié de diverses manières, parfois au gré des caprices d’un seul et même auteur : Caieu, Cahieu, Caïeu, Cayeu, Caheu, Caeu, Chaeu, Cheu, Chau, Chaiu, Cajeus, Caieulx, Caio, Caiou, Caioht, Cajoco, Caioco, Caiocho, Cayaco, Quayeu, Kaeu, Kaheu, Kaieu, Keu, Kaiu, Kaeu etc. ; sa prospérité et sa notoriété sont intimement liées aux croisades des XIIe et XIIIe siècles. Sur la maison de Cayeux: Paul André Roger, Noblesse et chevalerie du comté de Flandre, d'Artois et de Picardie (Amiens, 1843); René de Belleval, Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu, 2e édition (Paris, 1876); Michel Champagne, La Chatellenie de Longvilliers du Xlle au XlVe siècle, ses seigneurs et leurs alliances (Wambrechies, 2007). Cf. (en) Benjamin Z. Kedar, Jonathan Phillips, Jonathan Riley-Smith, Crusades - Volume 14, Taylor & Francis, (ISBN 9781351985246), p. 173
- Le connétable Gautier VI de Brienne auquel il succède appartient à cette maison de Brienne dont il est parent.
- Son arrière petit-fils Jean de Montfort (1294-1345) époux de Jeanne de Flandre (1295 - 1374) revendiquera le titre de duc de Bretagne à la mort de son demi-frère Jean III de Bretagne, à l'origine de la guerre de succession de Bretagne ou guerre des deux Jeanne, qui dura de 1341 à 1364 au cours de la guerre de Cent Ans.
- Sa fille Jeanne de Brienne, épouse en 1344 Gautier VI de Brienne, duc titulaire d'Athènes, connétable de France (tué à Poitiers en 1356) précédant le connétable Robert de Fiennes.
- Ainsi que le sire de Renty (Les lettres closes de Saint-Omer, Elie Berger, Bibliothèque de l'École des chartes, Année 1906, 67, p. 5-12, p. 6)
- Robert de Fiennes, seigneur de Roubecq, sénéchal de Ponthieu, était le fils puîné de Guillaume baron de Fiennes et de (Madeleine) de Brienne il eut deux enfants naturels Guillaume et Catherine auxquels il fit quelques legs par son testament de 1345 (Sandret, 1868, p492).
- "Si se partirent ches gens d’armez de Paris et s’en vinrent a Roem (Rouen) et la s’assamblerent il de tous costés et y eut pluisseurs appers chevaliers et escuiers d’Artois et de Vermendois tels que le segneur de Maunier (p-e ou apparenté à Gauthier/Walter de Mauny), le segneur de Kreki (Créquy), messires Loeis de Havesquierke, messires Oudars de Renti (Renty), messires Jehans de Fiennez (Fiennes), messires Engherans d’Uedins (Hesdin) et plussieurs aultrez et ossy de Normendie moult de appertes gens d’armes". Chicago, Newberry Library, MS Case f.37.1, Folio 164 r. "La assemblerent ilz de tous costéz si y ait pluseurs appers chevaliers et escuiers de Vermendois et de Picardie, telz comme le seigneur de Maunier (p-e ou apparenté à Gauthier/Walter de Mauny), le sire de Kireki (Créquy), messire Loÿs de Haneskerke, messire Oudart de Renti (Renty), messire Jehan de Fiennes, messire Engueran Duedins (Hesdin) et pluseurs autres et aussi de Normandie moult appertes gens d’armes". New York, Morgan Library, M.804, Folio 118 r.
- Après le décès du roi Édouard Ier en 1307, Édouard II agrandit le douaire d'Isabelle à la demande de Philippe le Bel et, malgré les désaccords continuels entre les rois de France et d'Angleterre au sujet des droits d'Édouard sur l'Aquitaine, le mariage d'une mémorable splendeur a lieu à Boulogne-sur-Mer le 25 janvier 1308.
Références
[modifier | modifier le code]- Victor Duruy, Histoire du Moyen Âge depuis la chute de l'empire d'Occident jusqu'au milieu du XVe siècle (deuxième édition), Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 384
- Ville de Gand. Bulletin communal. Année 1872 (Volume 4), Gand, Annoot-Braeckman, (lire en ligne), p. 555
- Seymour Phillips, Edward II, New Haven, Yale University Press, , 679 p. (ISBN 978-0-300-17802-9), p. 43, 77-78
- Archives municipales de Lille, « 1297 : Lille assiégée par Philippe le Bel »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), (consulté le ).
- P. Feuchère, « Pairs de principauté et pairs de château. Essai sur l'institution des pairies en Flandre. Étude géographique et institutionnelle. », Revue belge de Philologie et d'Histoire - N° 31-4, , pp. 973-1002 (lire en ligne)
- Garnier, 1852, p. 23
- Louis Eugène de La Gorgue-Rosny, Recherches généalogiques sur les comtés de Ponthieu, de Boulogne, de Guines et pays circonvoisins - Volume 2, Boulogne-sur-mer, Imprimerie Camille Le Roy, , p. 561
- Guillaume sire de Fiennes est cité en 1273 comme baron du comté de Guînes (Feuchère, Pairs de principauté et pairs de château, p. 9 (981))
- Auteur : Froissart, Jean (1337?-1410?). Contributeur : Kervyn de Lettenhove, Joseph-Bruno-Marie-Constantin (1817-1891). Éditeur scientifique, Œuvres de Froissart. Chroniques. Tome 21, Osnabrück, Verlag, 1967 (réimpression de l'édition de 1867-1877) (lire en ligne), p. 199, 200
- Dupas 2001, p. 25
- Roland Delachenal, Histoire de Charles V - Volume 4 (1368-1377), Paris, A. Picard & fils, , 610 p. (lire en ligne), p. 320
- Michel Balard, Élisabeth Malamut (dir), Gérard Dédéyan, Jean Dufour, Charles-Marie de La Roncière, Marie-Thérèse Lorcin, Cécile Morrisson, Mohamed Ouerfelli, Christiane Raynaud, Georges Sidéris, Mathieu Tillier, Dynamiques sociales au Moyen Âge, en Occident et en Orient / L’intégration à la cour de Bertrand Du Guesclin par Christiane Raynaud, p. 45-63, Presses universitaires de Provence, , 218 p. (ISBN 9782821885547, lire en ligne), p. 54
- Édouard Garnier 1852, p. 23.
- Revue internationale d'onomastique - Volume 9, Éditions d'Artrey, , p. 174
- Eustache Deschamps / Louis Hardouin Prosper TARBÉ, Œuvres inédites d'Eustache Deschamps - Tome second, Reims et Paris, Chez Techener (Paris), (lire en ligne), p. 120
- Société archéologique de l'arrondissement de Nivelles, Annales de la société archéologique de l'arrondissement de Nivelles - Tome V, Nivelles, Guignardé, (lire en ligne), p. 17
- Arthur Dinaux, Trouveres, jongleurs et menestrels du nord de la France et du midi de la Belgique - Volume IV, Bruxelles, Heussner, (lire en ligne), p. 658-659
- Trésor de la langue française, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, p. 1261, Paris, 1971, « 1551 Montssolimans subst. « adeptes de l'Islam » ([E. Charrière], Négociations de la France dans le Levant, t. 2, p. 159 ds Fonds Barbier) ».
- René de Belleval, Azincourt par René Belleval, Paris, J-B Dumoulin, , 393 p. (lire en ligne), p. 258, 259
- Yann Fossurier, « Azincourt 1415 : d'où venaient les chevaliers français morts à la bataille ? », 23/09/2015, mise à jour le 11/06/2020 (consulté le ).
- Époux de Béatrix de Daours († ), fille de Jean de Daours, seigneur de Daours.
- Joshua Prawer, Histoire du royaume latin de Jérusalem. Tome premier: Les croisades et le premier royaume latin, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-05874-4 et 978-2-271-07867-4, DOI 10.4000/books.editionscnrs.629., lire en ligne)
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- Nicolas B, « Les Vikings à l’assaut du Boulonnais (IXe – Xe siècle) », .
- Henri Roussel, Guide touristique de la Côte d'Opale, Imprimerie commerciale de Douai, , p. 144
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- Garnier, 1852, p. 47
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Édouard Garnier, « Biographie de Robert de Fiennes, connétable de France (1320-1384) », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris, Librairie J. B. Dumoulin, 3e série, t. 3, , p. 23-52 (lire en ligne).
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