Avenue des Gobelins
5e, 13e arrts Avenue des Gobelins
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Situation | ||
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Arrondissements | 5e 13e |
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Quartiers | Jardin-des-Plantes Croulebarbe Salpêtrière |
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Début | Rue Monge | |
Fin | Place d'Italie | |
Morphologie | ||
Longueur | 765 m | |
Largeur | 40 m | |
Historique | ||
Création | Ier siècle et années 1850 | |
Dénomination | ||
Ancien nom | Rue Mouffetard rue Gautier-Renaud |
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Géocodification | ||
Ville de Paris | 4161 | |
DGI | 4209 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | ||
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L'avenue des Gobelins est une voie des 13e et 5e arrondissements de Paris.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Cette rue est située dans le prolongement de la rue Mouffetard, du carrefour de la rue Monge et de la rue Claude-Bernard (5e arrondissement) et montant jusqu'à la place d'Italie (13e arrondissement).
L'avenue des Gobelins est desservie par les stations de métro Les Gobelins et Place d'Italie de la ligne 7 du métro.
Origine du nom
[modifier | modifier le code]Elle porte ce nom car elle longe les bâtiments de la manufacture des Gobelins.
La première mention d'un Gobelin date de 1443, quand Jehan Gobelin, vraisemblablement originaire de Reims, prit à loyer une maison rue Mouffetard à l'enseigne du cygne et plus tard établit un atelier de teinture sur les bords de la Bièvre dans le faubourg Saint-Marcel. Ce moulin fut nommé « Moulin des Gobelins », avec la marque du pluriel exceptionnelle placée sur le nom propre en raison du nombre déjà important à ce moment de membres de la famille de Jehan ayant adopté le métier de teinturier.
Les Gobelins ont occupé l'îlot comprenant la Grande Maison et le bâtiment principal appelé l'hôtel de la Reine Blanche dans le quartier Saint-Marcel jusqu'au début du XVIIe siècle[1],[2].
Historique
[modifier | modifier le code]L'avenue résulte de la transformation, dans le cadre des travaux haussmanniens, d'une partie de la rue Mouffetard ouverte par les Romains au Ier siècle pour relier Lutèce à Rome, au sud du passage de la Bièvre, en avenue rectiligne et bordée d'arbres.
Une partie de la rue Mouffetard située entre la rue de la Reine-Blanche et la rue Le Brun a été renommée « rue des Gobelins ». Toutefois au XVIIIe siècle, la section entre la rue Croulebarbe et la place d'Italie portait le nom de « rue Gautier-Renaud[3] ».
Vie de quartier
[modifier | modifier le code]À cheval sur trois quartiers, l'avenue des Gobelins, qui débute au niveau de l'église Saint-Médard, profite de l'animation, des commerçants, du marché et du cadre du bas du quartier Mouffetard. Dans sa partie supérieure près de la place d'Italie, c'est une voie bordée de restaurants et de cinémas.
L'architecture est principalement de type haussmannien.
Depuis le quartier fait le buzz avec l'apparition d'ours en peluche surnommés les Nounours des Gobelins à la suite d'une initiative d'un libraire et auquel les commerçants et habitants ont joué le jeu[4],[5] au point que le maire de l'arrondissement Jérôme Coumet y a marié l'un d'eux en [6].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]- Au no 8 se trouvaient au début des années 1900 un établissement de « bains turco-romains » devenus « bains russes ».
- Des tombes faisant partie du grand cimetière chrétien Saint-Marcel ont été trouvées aux nos 11, 12 bis, 14 et 16 de l'avenue[3].
- La peintre Marcelle Rondenay naît au no 18 en 1880.
- La manufacture des Gobelins est installée au no 42. L'historien Gustave Geffroy meurt à ce numéro en 1926.
- Au no 32, subsiste le vestige de la maison où habitait Charles Le Brun[7].
- Au no 46[8] se trouve l'emplacement approximatif du no 264 de la rue Mouffetard où l'architecte Charles Garnier naquit le (maison démolie en 1868).
- Aux nos 45-47, emplacement de la porte dite « fausse porte Saint-Marcel », ou porte des Champs ou porte Poupeline de l’enceinte du bourg Saint-Marcel[9],[10].
- Au no 58 : le Pathé Les Fauvettes, salle de cinéma du réseau Pathé, inaugurée le et occupant l'emplacement de l'ancien Gaumont Gobelins. En 1900, il s'agissait d'une salle de bal et café-concert, qui projette des films à partir de 1903. La salle devient un véritable cinéma en 1937 ; en 1992, elle devient le multiplexe Gaumont Gobelins[11].
- Au no 73 de l'avenue se trouve l'ancien théâtre des Gobelins[12],[13]. Cette salle de spectacle fut construite en 1869, par l'architecte Alphonse Cusin, pour Henri Larochelle, qui exploitait déjà plusieurs autres salles de quartier dans Paris. Le décor de la façade fut confié à un jeune sculpteur alors inconnu, Auguste Rodin[14]. Cette façade, classée monument historique en 1977[15], présente d'un côté Le Drame (l'homme) et de l'autre La Comédie (la femme). À son ouverture, ce théâtre à l'italienne de 800 places accueillit des pièces à grand spectacle, telles que Le Tour du monde en 80 jours, qui comportait quinze tableaux. Par la suite, la salle présenta des spectacles de variétés, puis, dès 1906, des projections du tout récent cinéma, sous la forme de courts métrages pendant les périodes de relâche du théâtre. Le théâtre devint définitivement un cinéma en 1934, fut transformé en deux salles en 1969, restauré en 1993, mais fermé au public en fin de 2003. Le classement de sa façade le préserve d'une démolition complète. À partir de 2011, le bâtiment est entièrement détruit et reconstruit sur les plans de Renzo Piano pour accueillir la fondation Jérôme Seydoux-Pathé.
- La mairie du 13e arrondissement au débouché sur la place d'Italie.
Galerie
[modifier | modifier le code]-
L'entrée des anciens « bains russes » au no 8.
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La façade du théâtre des Gobelins réalisée par Rodin.
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L'avenue vue en direction du Panthéon (photographie probable de Charles Marville).
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Le Chiffonier, d'Eugène Atget, au carrefour Mouffetard (1899).
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La Vitrine du tailleur, d'Eugène Atget, en face de la Manufacture des Gobelins (1927).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean-François Belhoste, La maison, la fabrique et la ville. L'industrie du drap fin en France (XVe – XVIIIe siècle s) - V-Les teintureries du quartier des Gobelins, p. 464-475, dans Histoire, économie et société, 1994, tome 13, no 3 (lire en ligne)
- Jean-François Belhoste, « La maison, la fabrique et la ville. L'industrie du drap fin en France (XVe – XVIIIe siècles). », Histoire, économie & société, vol. 13, no 3, , p. 457–475 (DOI 10.3406/hes.1994.1707, lire en ligne, consulté le )
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, , 1583 p. (ISBN 2-7073-1054-9), p. 591.
- Céline Carez, « Paris : les nounours des Gobelins "ont fait du bien au quartier" », Le Parisien, (lire en ligne)
- Laurent Carpentier, « Paris cède aux câlins des « Nounours des Gobelins » », Le Monde, (lire en ligne)
- Jade Toussay, « Les Nounours des Gobelins se sont dit oui », Le HuffPost, (lire en ligne)
- Gilles-Antoine Langlois, 13e arrondissement, Parigramme, coll. « Le guide du promeneur », (ISBN 978-2-84096-194-9).
- Jacques Hillairet dit au 46, le marquis de Rochegude propose le no 32 actuel de la rue.
- Renaud Gagneux, Denis Prouvost et Emmanuel Gaffard, Sur les traces des enceintes de Paris: promenades au long des murs disparus, Parigramme, (ISBN 978-2-84096-322-6).
- Gilles-Antoine Langlois, 13e arrondissement, Parigramme, coll. « Le guide du promeneur », (ISBN 978-2-84096-194-9).
- « Un ciné historique redonne vie aux grands classiques », pariszigzag.fr (consulté le 23 février 2017).
- Gérard Conte, C'était hier… Le 13e arrondissement, Paris, L.M. - Le Point, , 191 p. (ISBN 2-904463-04-6, BNF 35556989), p. 23.
- Plaque historique de la ville de Paris située en façade de l'immeuble.
- « Sur les traces de Rodin dans la capitale », Le Figaroscope, semaine du 22 au 28 mars 2018, p. 14.
- Notice no PA00086604, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.