Bataille du Silarus
Type | |
---|---|
Partie de |
Localisation |
---|
La bataille du Silarus est la dernière bataille de la République romaine contre les insurgés de la révolte de Spartacus et qui s'est terminée par la défaite de ces derniers[1], en 71 av. J.-C[2].
Contexte
[modifier | modifier le code]Spartacus, après la bataille de Cantenna en Lucanie, se retire dans les monts près de Petelia (Strongoli moderne) dans le Bruttium, dépassé par les légions romaines. Crassus confie la poursuite de Spartacus au légat Quintus Marcius Rufus et au questeur Gnæus Tremelius Scrofus. Là, Spartacus arrête sa retraite et attaque les Romains. En raison d'affrontements constants, les ressources de l'armée rebelle s'épuisent presque complètement. Le chef des esclaves rebelles voulait à cause de ces conditions défavorables éviter la bataille, mais son armée exige de s'affronter à celle de Crassus. Spartacus est obligé d'acquiescer et regroupe toutes ses troupes[3]. Spartacus établit son camp près de la source du fleuve Silarus (aujourd'hui Sélé) [4].
Déroulement de la bataille
[modifier | modifier le code]Les esclaves comprennent qu'il s'agit de leur dernière bataille et elle est donc féroce, mais malgré tous les efforts de Spartacus, ils sont totalement vaincus[1]. Le sort de Spartacus est ensuite inconnu.
Les historiens romains rendent hommage à son courage personnel lors de cette dernière bataille. Appien rapporte que Spartacus « a été blessé à la cuisse avec une fléchette: s'agenouillant et avançant son bouclier, il a repoussé les assaillants jusqu'à ce qu'il tombe avec un grand nombre de ceux qui l'entouraient. »[1]. Plutarque écrit : « [...] avant le début de la bataille, un cheval lui a été amené, mais il a tiré une épée et l'a tué, disant qu'en cas de victoire, il recevrait beaucoup de bons chevaux des ennemis et qu'en cas de défaite, il n'aurait pas besoin du sien. A ces mots, il se précipita sur Crassus lui-même ; ni les armes ennemies ni les blessures ne pouvaient l'arrêter, et pourtant il n'a pas percé jusqu'à Crassus et n'a tué que deux centurions qui venaient à lui. Finalement, abandonné par ses compagnons d'armes, qui s'enfuyaient du champ de bataille, entouré d'ennemis, il tomba sous leurs coups, ne reculant pas d'un pas et combattant jusqu'au bout. »[3]. Florus écrit : « Spartacus, qui a courageusement combattu au premier rang, est tombé comme un commandant. Bien que le corps de Spartacus n'ait jamais été retrouvé, selon les historiens, il est mort au combat avec ses gens. »
Conclusion
[modifier | modifier le code]Selon Appien, les Romains, ayant détruit l'armée de Spartacus, n'ont perdu qu'un millier de soldats, mais d'autres historiens considèrent ce chiffre comme invraisemblable. Le corps de Spartacus n'a jamais été retrouvé sur le champ de bataille. Les restes de l'armée de Spartacus ont été détruits par l'armée approchante de Crassus et Pompée, ce qui a donné à Pompée le droit de contester la victoire sur Spartacus. Six mille gladiateurs captifs ont été crucifiés sur les ordres de Crassus le long de la Voie Appienne, de Capoue à Rome[5],[2].
Références
[modifier | modifier le code]- Appien. Guerres civiles. I. 120
- Brisson 2015.
- Plutarque. Crass. 11.
- Горончаровский 2011.
- Joshel 2005, p. 80.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Appien. Histoire romaine. Les Guerres civiles à Rome.
- Florus. Épitome de l'histoire romaine.
- Frontin. Strategemata.
- Tite-Live. Histoire de Rome depuis sa fondation.
- Paul Orose. Histoires contre les païens.
- Plutarque. Les Vies parallèles: Crass., Pompée
- Jean-Paul Brisson, Spartacus, CNRS Éditions, coll. « Biblis », , 292 p..
- Jean Guiloineau, Spartacus, la révolte des esclaves, éd. Hors Commerce, Paris, 2005.
- (ru) V.A. Gontcharovski Горончаровский В. А., Спартаковская война: восставшие рабы против римских легионов [La Guerre de Spartacus: les esclaves rebelles contre les légions romaines], Saint-Pétersbourg, 2011, 176 pages, coll. Militaria Antiqua, XV
- (en) Sandra R. Joshel, Margaret Malamud, Donald T. McGuire Jr., Imperial Projections: Ancient Rome in Modern Popular Culture, lire en ligne, JHU Press, 2005, (ISBN 978-0-8018-8268-5), p. 87, 299 pages.