Aller au contenu

Chambre des représentants des États-Unis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Chambre des représentants
des États-Unis
(en) United States
House of Representatives

118e congrès des États-Unis

Description de cette image, également commentée ci-après
Sceau de la Chambre des représentants.
Présentation
Type Chambre basse
Corps Congrès des États-Unis
Création
Lieu Washington, D.C.
Durée du mandat 2 ans
Présidence
Président Mike Johnson (R)
Élection
Chef de la majorité Steve Scalise (R)
Élection
Whip de la majorité Tom Emmer (R)
Élection
Chef de la minorité Hakeem Jeffries (D)
Élection
Whip de la minorité Katherine Clark (D)
Élection
Structure
Membres 435 représentants et
sans droit de vote
Description de cette image, également commentée ci-après
Composition actuelle.
Groupes politiques

Majorité (220)

Minorité (212)

Vacants (3)

Élection
Système électoral

Uninominal majoritaire à un tour

Dernier scrutin 8 novembre 2022

Capitole des États-Unis

Description de cette image, également commentée ci-après
Photographie du lieu de réunion.

Divers
Site web house.gov
Voir aussi Sénat
Congrès des États-Unis

La Chambre des représentants des États-Unis (en anglais : United States House of Representatives) compose, avec le Sénat, le Congrès des États-Unis et forme à ce titre l'un des deux organes du pouvoir législatif américain. Elle représente les citoyens au sein de l'Union et constitue la chambre basse du congrès fédéral. Son siège se trouve dans l'aile sud du Capitole des États-Unis, à Washington, D.C.. Les élections ont lieu tous les deux ans.

La composition et les pouvoirs de la Chambre sont établis par l'article premier de la Constitution des États-Unis.

XVIIIème siècle

[modifier | modifier le code]

La chambre naît de la Constitution de 1787 rédigée par Alexander Hamilton et les autres délégués des 13 États. Le Sénat et elle formeront ensemble le Congrès[1],[2]. Le , première session du Congrès américain, à New York, capitale provisoire, il fut décidé que le pouvoir législatif sera bicaméral comme celui du Royaume Uni, en créant une Chambre des représentants et un Sénat[3]. L'idée est que les deux chambres s'équilibrent, même si elles ont des structures et des rôles différents[4].

XIXème siècle

[modifier | modifier le code]

Dès les origines, le président des États-Unis a dû "satisfaire la majorité au Congrès, y compris en matière de politique étrangère, cette dernière en étant parfois "profondément bouleversée", car il a été contraint de "s’adapter aux exigences des parlementaires" élus[5], mais dans une première période, de 1789 à 1829, il a d'abord "imposé ses initiatives, ne laissant au Congrès aucune marge de décision"[5].

XXème et XXIème siècle

[modifier | modifier le code]

Au XXe et XXIème siècle, la chambre connait plusieurs périodes de domination;

La Grande dépression et ses prix agricoles dévastés au début des années 1930 déclenche en 1930 la conquête d'une majorité démocrate, élargie aux fermiers endettés soucieux de faire remonter ces prix, précède la première élection, avec une large avance dans le vote populaire, du président Franklin Delano Roosevelt, qui succède à deux présidents républicains et a sévèrement critiqué les patrons des trusts pendant la campagne. Dès 19 avril 1933, il interdit aux particuliers de thésauriser l'or et supprime le droit d'échanger des billets de banque contre du métal précieux, prenant à contre-pied le fétichisme monétaire du siècle précédent[7].

Le New Deal que met en place dans la foulée Roosevelt, réélu ensuite trois fois de suite (1936, 1940 et 1944)[8], s'accompagne de nombreux recours au droit de veto présidentiel contre les votes de sa propre majorité à la chambre, ouvrant une ère de recours massif à cette arme constitutionnelle, avec 1430 vetos en huit décennies, "dont à peine 125 renversés par le congrès" contre seulement 12 au cours des quatre premières décennies de la constitution[9].

Le second choc pétrolier de la fin 1979 fait au contraire grimper l'inflation et le chômage, sapant la popularité de Jimmy Carter, laminé à la présidentielle de 1980, où le 3ème candidat Anderson décroche 6,6% des voix. Les démocrates subissent à la chambre une énorme perte de 168 sièges, ne conservant qu'une courte majorité. Un sondage post-élection montre qu'un nombre réduit des électeurs du vainqueur Ronald Reagan cite ses qualités ou ses idées[10]. Il prend cependant cette année-là le contrôle du Sénat[6] jusqu'en 1987, ce qui l'aidera à faire voter une simplification fiscale de grande envergure[6] lors de son deuxième mandat, profitant du grand prestige de sa réélection par une majorité de 18 points en 1984, année où les démocrates perdent encore 30 sièges à la chambre.

Déficit fédéral en % du PIB[11]
Année
1979 1,6%
1980 2,7%
1981 2,6%
1982 4,1%
1983 6,1%
1984 4,9%
1985 5,2%
1986 5,3%
1987 3,3%
1988 2,9%

N'y ayant pas encore la majorité, la Maison Blanche a pû cependant la retourner souvent[11], grâce à une "cible de choix"[11], le "groupe des Démocrates conservateurs du Sud"[11]. Malgré la promesse d'un "retour rapide à l'équilibre des comptes"[11], une "infiltration de la bureaucratie fédérale par des partisans dévoués"[11] et une philosophie "reposant sur un anti-étatisme à tout crin"[11], la présidence de Ronald Reagan resta cependant marquée par un lourd déséquilibre des finances fédérales[11], auquel ont contribué les votes des représentants[11], plus enclins à accepter des réductions des taxes que des dépenses fédérales[11], dont la part dans le PIB resta stable[11] malgré de très importantes baisses d'impôts[11]. Au cours de la période de 1981 à 1988, les discussions budgétaires prirent "une intensité rarement atteinte jusque-là"[11] et le président a utilisé très vite sa "grande popularité tandis que les Démocrates désemparés par la défaite de Carter et leurs pertes au Congrès se divisaient sur attitude tenir"[11].

Les six dernières des huit années de présidence de Bill Clinton ont vu s’opposer un président démocrate et un Congrès républicain, chambre et Sénat réunis, sur fond de querelles partisanes concernant le budget, Clinton utilisante régulièrement son droit de veto, et de une tentative ratée de destitution, lors de l'"affaire Monica Lewinski"[5].

En plus de voter les lois fédérales, la Chambre des représentants[12],[13] :

  • a l'initiative pour le vote du budget. Le Sénat peut tout de même amender ou rejeter ses propositions ;
  • peut élire le président des États-Unis, si aucune majorité ne peut être trouvée au sein des grands électeurs. Dans ce cas, chaque délégation d'État dispose d'une seule voix ;
  • vote la mise en accusation d'un haut fonctionnaire du gouvernement, dont le procès se tient par la suite devant le Sénat.

Composition

[modifier | modifier le code]

Le nombre actuel de représentants est de 435 depuis la loi de 1911[14].

Auparavant, ce nombre augmentait régulièrement. Selon l'article I, section 2 de la Constitution américaine, le nombre de sièges est proportionnel à la population des États, telle que déterminée par le recensement décennal des États-Unis[15], chaque État envoyant au moins un représentant. La seule règle constitutionnelle concernant la taille de la Chambre des représentants dit que : « le nombre de représentants ne doit pas excéder un pour trente mille » . La Chambre des représentants a ainsi régulièrement augmenté de taille avec la croissance de la population américaine (contrairement au Sénat dont le nombre est fixé à deux sénateurs par État, indépendamment de la population de chaque État). En 1911, le Congrès décida donc de fixer le nombre maximum de représentants à 435. Ce nombre passa temporairement à 437 avec l'admission de l'Alaska et de Hawaï comme nouveaux États de l'Union en 1959 (chacun ayant 1 représentant, sans changer la base proportionnelle existante de la Chambre) avant de revenir à 435 quatre années plus tard, en 1963 après le réajustement prenant en compte le recensement fédéral de 1960.

La Constitution ne prévoit pas la représentation à la Chambre du district de Columbia (Washington DC) et des territoires américains : Porto Rico, Samoa américaines, Guam, îles Vierges américaines et îles Mariannes du Nord. Cependant, ceux-ci élisent chacun un délégué à la Chambre (seulement depuis 2008 pour les Mariannes) mais qui n'a pas le droit de vote. Ils participent seulement aux débats et aux comités. À noter que pour Porto Rico, le délégué, appelé Resident Commissioner, est élu pour 4 ans. Cette sous-représentation au Congrès (pas de sénateur, un délégué non votant à la Chambre) fait débat, particulièrement pour le district de Columbia et Porto Rico au vu de leur population respective (553 000 et 4 millions d'habitants).

Nombre de représentants par État

[modifier | modifier le code]

Le nombre de représentants est proportionnel au poids démographique de l'État. Au recensement de 2020, la moyenne de population pour les 435 districts était de 761 169 habitants. L'Alaska, le Delaware, le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Vermont et le Wyoming ne comptent qu'un district couvrant tout l'État (district at-large) car ils n'élisent qu'un représentant. La Californie avec 52 districts est l'État qui en compte le plus[16].

Comme il y a toujours au moins un représentant par État, il existe un déséquilibre de représentation, certains États étant représentés par un élu pour une population sensiblement plus petite que d'autres. Ainsi, le district le plus peuplé est celui comprenant la totalité de l'État du Delaware avec 990 837 habitants, tandis que la moyenne des populations des deux districts du Montana est de 542 704 habitants[16].

Nombre de représentants par Etat après le recensement de 2020[17]
État Sièges
Californie 52
Texas 38
Floride 28
New York 26
Illinois 17
Pennsylvanie 17
Ohio 15
Caroline du Nord 14
Géorgie 14
Michigan 13
New Jersey 12
Virginie 11
Washington 10
Arizona 9
Massachusetts 9
Indiana 9
Tennessee 9
Colorado 8
Maryland 8
Missouri 8
Minnesota 8
Wisconsin 8
Alabama 7
Caroline du Sud 7
Kentucky 6
Louisiane 6
Oregon 6
Connecticut 5
Oklahoma 5
Iowa 4
Kansas 4
Arkansas 4
Mississippi 4
Nevada 4
Utah 4
Nebraska 3
Nouveau-Mexique 3
Virginie-Occidentale 2
Hawaï 2
Idaho 2
Maine 2
Rhode Island 2
Montana 2
New Hampshire 2
Alaska 1
Dakota du Nord 1
Dakota du Sud 1
Delaware 1
Vermont 1
Wyoming 1
Total 435

Districts électoraux

[modifier | modifier le code]

Les États qui ont plus d'un représentant, subdivisent eux-mêmes leur État en districts électoraux appelés districts congressionnels (les circonscriptions électorales qui élisent un représentant). Habituellement, les États redessinent les limites de chaque district après chaque recensement, mais ils peuvent le faire à d'autres moments (comme le Texas en 2003). Cette carte électorale est dessinée par la législature de chaque État (donc des élus) ou par un groupe d'étude non partisan. Une mauvaise répartition (« Malapportionment ») est inconstitutionnelle et les districts doivent être de population approximativement égale. Le Voting Rights Act interdit aux États un « remaniement arbitraire des circonscriptions » (gerrymandering) des districts pour réduire le pouvoir de vote des minorités. Mais utiliser le remaniement des circonscriptions pour en tirer un gain politique n'est pas interdit même si ces remaniements provoquent incidemment la création de districts sociologiquement ou racialement (au sens démographique du terme tel qu'utilisé aux États-Unis) homogènes. Pour cette raison, moins de 10 % de l'ensemble des sièges de la Chambre des représentants sont sérieusement disputés à chaque élection. Plus de 90 % des membres de la Chambre sont ainsi presque garantis de leur réélection tous les deux ans à cause du manque de compétition électorale. Ce système est critiqué comme étant contraire à l'un des principes démocratiques qui implique une compétition saine et transparente.

Mode d'élections

[modifier | modifier le code]

Les représentants[18] sont élus pour deux ans, au suffrage universel direct, au scrutin uninominal majoritaire à un tour, excepté en Louisiane où ils sont choisis au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. L'élection a lieu durant l'« Election Day », le mardi suivant le premier lundi de novembre. La totalité des représentants est renouvelée alors que l'élection du Sénat qui se déroule le même jour ne renouvelle qu'un tiers des sénateurs.

Une fois sur deux, l'élection coïncide aussi avec l'élection présidentielle et une fois sur deux, elle intervient au milieu du mandat présidentiel (les Midterm elections, élections de mi-mandat).

Pour être candidat au poste de représentant, une personne doit réunir les conditions suivantes, dictées par l'article 1, paragraphe 2 de la constitution des États-Unis :

  • avoir au moins 25 ans
  • être citoyen des États-Unis depuis au moins les 7 dernières années
  • être résident (au moment de l'élection) de l'État qu'ils représentent

Ces conditions sont décrites comme maximales, c'est-à-dire que toute personne répondant à ces critères peut se déclarer candidat, à moins d'être déclaré inéligible par le quatorzième amendement. Il est notable que ces conditions sont moins restrictives que celles qui s'appliquent aux candidats à l'élection présidentielle, notamment l'obligation d'être né aux États-Unis. Il est donc théoriquement possible qu'un Speaker of the House soit exclu de la ligne de succession présidentielle en ne remplissant pas tous les critères.

Organisation

[modifier | modifier le code]

La chambre désigne son président de la Chambre (le Speaker of the House). Il appartient généralement au parti majoritaire dans la Chambre des représentants. Il est le troisième personnage de l'État après le président et le vice-président et le second dans l'ordre de succession présidentielle des États-Unis. La fonction est remplie depuis le 26 octobre 2023 par Mike Johnson, représentant républicain du 4e district de Louisiane.

Il existe d'autres membres importants : le majority leader, chef des représentants du parti majoritaire, le majority whip, chef-adjoint des représentants du parti majoritaire. Symétriquement, il existe un minority leader et un minority whip. Les titulaires actuels sont d'une part les républicains Steve Scalise (majority leader)[19] et Tom Emmer (majority whip), et d'autre part les démocrates Hakeem Jeffries (minority leader)[20] et Katherine Clark (minority whip).

Comparaison avec le Sénat

[modifier | modifier le code]

Plusieurs des Pères fondateurs des États-Unis[4] souhaitaient que le Sénat (dont les membres étaient à l'origine choisis par chaque législature des États) serve de contrepoids à une Chambre des représentants à l'élection populaire, comme cette dernière servait de contrepoids au Sénat. Les pouvoirs de « conseil et consentement » (« advice and consent »), comme celui d'approuver les traités ou les nominations de l'Exécutif, sont seulement dévolus au Sénat. La Chambre des représentants peut cependant être à l'origine des lois budgétaires et est la seule à pouvoir lancer une procédure d'« impeachment »[21] à l'encontre des membres de l'Exécutif (dont le président des États-Unis) et des juges.

Le Sénat et ses membres ont généralement un plus grand prestige que la Chambre et ses représentants du fait que les Sénateurs ont un mandat plus long (six ans contre deux) au sein d'une assemblée plus réduite (100 membres contre 435) et sont élus dans de plus grandes circonscriptions, la totalité d'un État (cas de seulement sept districts).

Titres et avantages

[modifier | modifier le code]
Sommet de la masse de la chambre des représentants des États-Unis, symbole de l'autorité législative de la Chambre.

Les représentants sont désignés par le préfixe « l'honorable » (The Honorable) avant leur nom. On fait souvent référence à eux en parlant de « représentant » (Representative), « membre du Congrès » (Member of Congress, Congressman ou Congresswoman). Alors que les sénateurs sont aussi « membres du Congrès », ce terme n'est habituellement employé que pour faire référence à un membre de la Chambre des représentants. Les délégués et le commissaire résident (Resident Commissioner) ont les mêmes titre et dénomination.

En 2022, le salaire annuel de chaque représentant était de 174 000 $. Le président de la Chambre des représentants et les chefs de la majorité et de la minorité gagnent plus : 223 500 $ pour le président et 193 400 $ pour les leaders de partis (la rémunération des leaders du Sénat est identique)[22]. Les salaires sont réajustés annuellement en fonction du coût de la vie, sauf décision contraire du Congrès. Le XXVIIe amendement de la Constitution interdit au Congrès de voter une hausse de la rémunération des membres qui y siègent au moment du vote.

Les représentants ayant siégé cinq ans à la Chambre sont admissibles à une pension à vie ainsi qu'à la sécurité sociale et au remboursement des soins de santé.

Évolutions de la Chambre et présidents

[modifier | modifier le code]

Depuis 1944, le Parti démocrate a obtenu 29 fois la majorité, dont 20 consécutives de 1954 à 1994, et le Parti républicain 12 fois, dont 6 consécutives de 1994 à 2006. L'écart le plus faible depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale — seulement neuf sièges —, se produit en 2000, 2020, puis 2022.

Le président de la Chambre des représentants est élu à la majorité, susceptible de changer tous les deux ans. Ce ne fut loin d'être le cas pendant la très longue majorité démocrate, débutée lors des élections de mid-term du 1er mandat d'Einsehower, et peu à peu réduite au cours des deux mandats de Ronald Reagan. "Quarante ans de domination démocrate" ont ensuite "pris fin en 1994 pour ouvrir un moment républicain" de 12 ans, au tournant du siècle, ce parti utilisant ensuite son implantation au Sénat, où l'influence des Etats ruraux et moins peuplés est plus significative, comme d'une sorte de "camp de base" lui permettant plusieurs fois de prendre à nouveau le contrôle de la Chambre des représentants[23]. La démocrate Nancy Pelosi a été la première femme à ce poste (2007 à 2011 puis 2019 à 2023), avec deux mandats, sans égaler la longévité de ses prédécesseurs démocratse Sam Rayburn (années 1950), John William McCormack (années 1960) et Carl Albert (années 1970).

Son successeur républicain, Kevin McCarthy, contronté à un petit groupe de trumpistes en janvier 2023[24], est le premier speaker destitué au terme d'une motion de censure initiée par un autre républicain Matt Gaetz, un élu trumpiste[25], le 3 octobre 2023. Plusieurs tentatives d’élire son successeur échouent[26],[27],[28], paralysant le congrès trois semaines, et depuis le speaker de la chambre est Mike Johnson, trumpiste complètement inconnu jusque-là, un des plus virulents contestataires des résultats de la présidentielle 2020, par ailleurs fervent opposant au droit à l'avortement et au mariage homosex uel, grâce un tir de barrage de Trump contre le républicain modéré Tom Emmer. Ce dernier a renoncé, puis gagné en en 2024 l'élection au mandat de Whip[29].

Après la seconde élection de Donald Trump en 2024, Mike Johnson a plusieurs fois fait opposition à la publication d’un rapport parlementaire sur les agissements du nouveau ministre de la justice, le contesté Matt Gaetz, soupçonné d'abus sexuel sur mineur et de consommation illicite de drogue[30]. Adam Schiff, un ex-élu démocrate à la Chambre devenu sénateur de Californie a estimé que Donald Trump cherche ainsi délibérément à "établir que les membres du Congrès américain ne lui résistent sur rien"[30].

Certaines politiques budgétaires et fiscales ne requièrent une majorité simple, à condition d'en disposer dans les deux chambres. D'autres textes requièrent l'aval de 60 voix au Sénat alors que les républicains n'en ont que 53. Trois personnalités majeures du Congrès ont intégré l'équipe gouvernementale, à l'image d'Elise Stefanik, Michael Waltz ou encore Matt Gaetz[31].

Les républicains devraient obtenir une courte majorité de quelques sièges à la Chambre, mais avec le départ de Waltz, Stefanik et Gaetz, elle se réduit mécaniquement de quelques sièges[32], laissant certains craindre une majorité encore plus faible que celle en cours d'acquisition[32], car une partie de l’incertitude vient du fait que plusieurs élections à la Chambre restent trop serrées pour que le résultat puiss être définitif[32].

Compte tenu des délais de plusieurs mois pour organiser une nouvelle élections dans les circonscriptions concernées, la majorité sera temporairement réduite compte tenu du fait, par exemple, que le siège d'Elise Stefanik, dans le 21e district de l'État de New York risque de rester vacant jusqu'au 20 avril 2025[32].

Majorités depuis l'après-guerre
Année Républicains Démocrates Majorité Variation Républicains Démocrates Ecart Speaker Président élu
2024 218 sièges 212 sièges (*) R 6 sièges -4 sièges NC NC NC Mike Johnson Donald Trump
2022 222 sièges 213 sièges R 9 sièges 18 sièges 50,01% 47,29% R 2,72% Kevin McCarthy
2020 213 sièges 222 sièges D 9 sièges -26 sièges 47,23% 50,26% D 2,97 Nancy Pelosi Joe Biden
2018 200 sièges 235 sièges D 35 sièges 82 sièges 44,8% 53,4% D 8,6% Nancy Pelosi
2016 241 sièges 194 sièges R 47 sièges -12 sièges 49,1% 48,0% R 1,1% Paul Ryan Donald Trump
2014 247 sièges 188 sièges R 59 sièges +26 sièges 51,2% 46,5% R 4,7% John Boehner
2012 234 sièges 201 sièges R 33 sièges -12 sièges 47,6% 48,8% D 1,2% John Boehner Barack Obama
2010 242 sièges 193 sièges R 49 sièges 128 sièges 51,7% 44,9% R 6,8% John Boehner
2008 178 sièges 257 sièges D 79 sièges +48 sièges 53,2% 42,6% D 10,6% Nancy Pelosi Barack Obama
2006 202 sièges 233 sièges D 31 sièges 61 sièges 44,3% 52,3% D 8,0% Nancy Pelosi
2004 232 sièges 202 sièges R 30 sièges +6 sièges 49,4% 46,8% R 2,6% Dennis Hastert George W. Bush
2002 229 sièges 205 sièges R 24 sièges +13 sièges 50,0% 45,2% R 4,8% Dennis Hastert
2000 221 sièges 212 sièges R 9 sièges -3 sièges 47,6% 47,1% R 0,5% Dennis Hastert George W. Bush
1998 223 sièges 211 sièges R 12 sièges -9 sièges 48,4% 47,3% R 1,1% Dennis Hastert
1996 226 sièges 207 sièges R 21 sièges -5 sièges 48,2% 48,2% Egalité Newt Gingrich Bill Clinton
1994 230 sièges 204 sièges R 26 sièges 106 sièges 51,9% 44,8% R 7,1% Newt Gingrich
1992 176 sièges 256 sièges D 80 sièges -20 sièges 45,1% 50,1% D 10,0% Robert Michel Bill Clinton
1990 167 sièges 267 sièges D 100 sièges +15 sièges 44,3% 52,1% D 7,8% Tip O'Neill
1988 175 sièges 260 sièges D 85 sièges +4 sièges 45,6% 53,3% D 7,7% Jim Wright George H. W. Bush
1986 177 sièges 258 sièges D 81 sièges +9 sièges 44,4% 53,3% D 8,9% Tip O'Neill
1984 181 sièges 253 sièges D 72 sièges -30 sièges 45,6% 53,3% D 7,7% Tip O'Neill Ronald Reagan
1982 165 sièges 269 sièges D 102 sièges +50 sièges 43,4% 55,2,% D 11,8% Tip O'Neill
1980 191 sièges 243 sièges D 52 sièges -168 sièges 47,8% 50,5% D 3,7% Tip O'Neill Ronald Reagan
1978 157 sièges 277 sièges D 220 sièges +71 sièges 44,8% 53,7% D 8,9% Tip O'Neill
1976 143 sièges 292 sièges D 149 sièges +2 sièges 42,3% 55,9% D 13,6% Carl Albert Jimmy Carter
1974 144 sièges 291 sièges D 147 sièges +95 sièges 47,00% 57,5% D 10,5% Carl Albert
1972 242 sièges 192 sièges D 52 sièges +117 sièges 46,5% 52,1% D 3,96% Carl Albert Richard Nixon
1970 180 sièges 255 sièges D 75 sièges +24 sièges 44,9% 53,6% D 8,7% John William McCormack
1968 192 sièges 243 sièges D 51 sièges -10 sièges 48,5% 50,2% D 1,9% John William McCormack Richard Nixon
1966 187 sièges 248 sièges D 61 sièges +86 sièges 48,2% 50,9% D 2,7% John William McCormack
1964 140 sièges 295 sièges D 155 sièges +36 sièges 42,4% 57,1% D 14,7% John William McCormack Lyndon B. Johnson
1962 176 sièges 259 sièges D 83 sièges -4 sièges 47,1% 52,4% D 5,3% John William McCormack
1960 175 sièges 262 sièges D 87 sièges -21 sièges 44,8% 54,8% D 10,0% Sam Rayburn John Fitzerald Kennedy
1958 153 sièges 283 sièges D 130 sièges +50 sièges 43,6% 56,0% D 12,4% Sam Rayburn
1956 201 sièges 234 sièges D 33 sièges +4 sièges 48,7% 51,2% D 2,5% Sam Rayburn Dwight Eisenhower
1954 203 sièges 232 sièges D 29 sièges +21 sièges 47,0% 52,5% D 5,5% Sam Rayburn
1952 221 sièges 213 sièges R 8 sièges 37 sièges 49,3% 49,9% D 0,6% Sam Rayburn Dwight Eisenhower
1950 199 sièges 235 sièges D 36 sièges -56 sièges 48,9% 49,6% D 0,7% Sam Rayburn
1948 171 sièges 263 sièges D 92 sièges +34 sièges 45,4% 52,6% D 7,2% Martin Harry Truman
1946 188 sièges 246 sièges D 58 sièges +3 sièges 45,0% 53,5% D 8,5%
1944 189 sièges 244 sièges D 55 sièges NC 47,1% 51,8% D 4,7% Franklin Delano Roosevelt
Max 247 sièges (2014) 295 sièges (1964) 220 sièges (1978) 168 sièges (1980) NC NC 14,7% (1964)
Min 140 sièges (1964) 192 sièges (1972) 9 sièges (2022) 4 sièges (1976) NC NC Egalité (1996)
Moyenne 191 sièges 238 sièges 67 sièges NC NC NC

(*) 5 sièges encore à pourvoir, dépouillement en cours

Dans la fiction

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Constitution Jefferson's Manual and Rules of the House of Representatives, U.S. GOVERNMENT PUBLISHING OFFICE, (lire en ligne).
  2. (en) « HAMILTON, Alexander ».
  3. « CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  4. a et b (en) « House of Representatives », sur HISTORY (consulté le ).
  5. a b et c "Le Congrès et son poids dans la formulation de la politique étrangère américaine", par Barthélemy Courmont, dans la Revue internationale et stratégique en 2001 [1]
  6. a b et c "Le Sénat des États-Unis : centre vital du politique américain ?", article de 20024, par l'historien Vincent Michelot, dans la revue d'histoire politique "Parlements"[2]
  7. "Histoire de la crise, 1929-1934", par Richard Lewinsohn, aux Editions Payot, à Paris en 1934 [3]
  8. "Franklin Roosevelt", par André Kaspi,en 2012, aux Editions Fayard
  9. "Le système politique américain", par Michel Fortmann et Pierre Martin, en 2013 aux Presses de l'Université de Montréal (5e édition) [4]
  10. Article dans Le Monde du 11 novembre 1980 [5]
  11. a b c d e f g h i j k l m et n "Ronald Reagan, le Congrès et les déficits budgétaires", par l'économiste Hubert Kempf, dans la revue française de science politique en 1989 [6]
  12. (en) « House of Representatives | Definition, History, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  13. (en) « House of Representatives Committee on Rules », sur House of Representatives Committee on Rules (consulté le ).
  14. http://legisworks.org/sal/37/stats/STATUTE-37-Pg13.pdf
  15. (en) « House Of Representatives | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  16. a et b (en) Bureau du recensement des États-Unis, « U.S. Census Bureau Today Delivers State Population Totals for Congressional Apportionment », sur census.gov (consulté le )
  17. (en) Bureau du recensement des États-Unis, « Apportionment Population and Number of Representatives by State: 2020 Census » [PDF], sur census.gov (consulté le ).
  18. « Directory of Representatives | House.gov », sur www.house.gov (consulté le ).
  19. (en) « Steve Scalise », sur www.majorityleader.gov (consulté le ).
  20. (en) « Hakeem Jeffries », sur House Democratic Leader (consulté le ).
  21. (en) Erick Trickey, « Inside the Founding Fathers’ Debate Over What Constituted an Impeachable Offense », sur Smithsonian Magazine (consulté le ).
  22. (en) Ida A. Brudnick, « Congressional Salaries and Allowances: In Brief » [PDF], sur crsreports.congress.gov, Congressional Research Service, (consulté le )
  23. "Les États-Unis", par Denis Lacorne aux Editions Fayard en 2006 [7]
  24. "Etats-Unis : la Chambre des représentants passe officiellement sous contrôle républicain", Le Monde avec AFP, 3 janvier 2023 [8]
  25. « Etats-Unis : le républicain Kevin McCarthy écarté du poste de speaker de la Chambre des représentants après le vote d’une motion de censure historique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. « Etats-Unis : le républicain Jim Jordan échoue lors d’un premier scrutin pour le poste de speaker de la Chambre des représentants », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. « Aux Etats-Unis, les déchirements du Parti républicain provoquent la paralysie historique du Congrès », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. « Etats-Unis : le républicain Jim Jordan n’est plus candidat au poste de speaker de la Chambre des représentants », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. "Mike Johnson, l’inconnu trumpiste devenu speaker de la Chambre des représentants des Etats-Unis" par Piotr Smolar correspondant du Monde à Washington [9]
  30. a et b Le président de la Chambre des représentants, allié de Trump, s’oppose à la publication d’un rapport sur le futur ministre de la justice Matt Gaetz" Le Monde avec AFP le 17 novembre 2024 [10]
  31. Article par Margot Ruault le 14 novembre 2024 dans La Tribune le [11]
  32. a b c et d Article par Rachel Schilke, Cami Mondeaux et Annabella Rosciglione le 14 novembre 2024 dans Washington Examiner [12]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]