Discussion:Artillerie Spéciale/Bac à sable
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L' Artillerie Spéciale ( en abrégé AS ) est le nom donné à l'arme blindée de l' armée française pendant la Première Guerre mondiale. Elle est l'ancêtre de l'actuelle Arme blindée et cavalerie. Créée en 1916 à l'initiative de Jean-Baptiste Eugène Estienne, le « père des chars », elle sera par la suite rebaptisée « Artillerie d'assaut ».
Histoire
[modifier le code]Pendant l'été 1915, Estienne, colonel d'artillerie aux idées progressistes et aux grandes compétences techniques, apprend qu'Eugène Brillié, ingénieur de chez Schneider et Jules-Louis Breton, parlementaire socialiste passionné par les recherches scientifiques et leurs applications dirigeant le « service des inventions et expériences techniques » , ont commencé le développement d'un véhicule destiné à ouvrir un chemin dans les barbelés et basé sur le châssis du tracteur à chenille Holt observé sur le terrain d'exercice du Royal Engineer Corps à Aldershot[1]. Il décide de prendre contact avec Joffre pour lui exposer ses idées sur l'emploi d'un tel véhicule. Après plusieurs courriers restés sans réponse, il finit par lui adresser une lettre à titre personnel, le 1er décembre, ce qui lui permet de rencontrer le chef d'état major adjoint de Joffre, Janin, le 6 décembre[2].
Entre temps, le 9, Estienne assiste avec le général Philippe Pétain à la démonstration du châssis Schneider : il réalise alors que l'existence même de ce prototype encore inachevé va permettre la création d'une force blindée. Le 20, il rencontre l'industriel Louis Renault pour le convaincre de produire un char léger, mais ce dernier refuse dans un premier temps, consacrant à ce moment tous ses moyens à la production de munitions[3].
Début janvier 1916, le tracteur Holtz avait commencé des essais de franchissement au camp de Vincennes et après une entrevue entre Estienne et Joffre le 18, le Sous-Secrétaire d'Etat à la Guerre Albert Thomas, organisateur de la production d'armements, passe, à la demande de ce dernier, une première commande de 400 chars Schneider CA1 le 31[4].
Le 2 février 1916, il confie deux tracteurs Holt, un petit atelier et dix hommes, au sous-lieutenant Fouché, et lui donne 15 jours pour fabriquer un engin capable de franchir un tranchée large d'un mètre cinquante et d'écraser un réseau de barbelés. Le 17, l'engin est prêt et testé à Vincennes. Le soir même, la société Schneider décide de construire 400 de ces engins, qui vont devenir les Schneider CA1.
Le 16 juillet, Louis Renault annonce qu'il est revenu sur sa décision et que sa compagnie développe un char léger. En août, Estienne fait le voyage à Londres avec Jules-Louis Breton, désormais sous-secrétaire d'État aux inventions intéressant la défense nationale, pour essayer de convaincre les Britanniques de n'employer leurs chars que lorsque ceux des Français seront prêts. Mais leur mission échoue et l'armée britannique engage, dès le 15 septembre, des chars Mark I lors de la Bataille de la Somme.
Si l'effet de surprise est perdu pour des résultats peu convaincants, l'utilisation des chars britanniques déclenche une euphorie qui permet d'accélérer le développement des forces blindées françaises. Le 30 septembre, le colonel Estienne est nommé directeur de l'artillerie spéciale. Il reçoit ses étoiles de général de brigade le 17 octobre. Il installe le camp de base de la nouvelle arme dans la clairière de Champlieu, dans la forêt de Compiègne et lui donne ses premiers règlements et traditions, issus de celle de l'artillerie. Le 27 novembre, il adresse au grand quartier général une demande de 1 000 chars mitrailleurs légers qui pourraient être construits par Renault. Du fait de l'opposition du général Mouret, inspecteur du Service automobile des Armées, la commande est supprimée par le ministre de l'armement et le général Estienne doit, de nouveau, intervenir pour la maintenir. Il réussit à faire accepter l'achat de 150 chars le 22 février 1917.
Au 1er avril, l'artillerie spéciale a reçu 208 Schneider, dont 34 inutilisables, et 48 Saint Chamond. Le nouveau commandant en chef Robert Nivelle exige l'engagement de l'artillerie spéciale, en appui de la Ve Armée près de Berry-au-Bac, le 16 avril, malgré l'opposition d'Estienne qui considère que l'action est prématurée. Les faits vont lui donner raison. L'attaque est un échec, avec de nombreuses pertes chez les équipages de chars, dont le commandant Louis Bossut, qui commande l'un des deux groupements engagés. Ce premier engagement malheureux risque de provoquer la dissolution de l'artillerie spéciale, mais le remplacement de Nivelle par Pétain sauve l'œuvre d'Estienne.
L'avenir de l'artillerie spéciale est dès lors assuré : le matériel est commandé en masse, et de nombreux groupes d'artillerie spéciale, puis des régiments de chars légers, voient le jour. En juin 1917, l'industrie a reçu des ordres de fabrication pour 150 chars lourds 2C, 600 chars moyens et pas moins de 3 500 chars légers FT-17. Pas moins de 17 groupes de Schneider CA1 et douze de Saint Chamond, tous à quinze chars, ainsi que trois régiments de chars légers seront ainsi créés, pendant la guerre, unités dont l'action se révèle déterminante dans la victoire des forces alliées[note 1].
Organisation de l'AS
[modifier le code]Entre 1916, année de sa création, et la fin du conflit en 1918, l' Artillerie spéciale changea plusieurs fois d'organisation et les unités en faisant partie d'appellation, l'articulation des unités de l'arme évoluant avec l'accroissement du parc des engins de combat et les nécessités et vicissitudes de la bataille.
Camps, parcs et centres d'instructions
[modifier le code]Dans la « zone des Armées », l'A.S. disposait de camps à Champlieu, Mailly-le-Camp et Martigny-les-Bains. Hors zone des Armées, des bases arrières étaient établies à Marly - Cercottes et Bourron, à partir de l' été 1918.
Logistique
[modifier le code]Matériels
[modifier le code]Uniformes et équipement individuel
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Casque Adrian portant l'insigne de l'artillerie
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Casque Adrian modifié pour les équipages de chars.
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Masque anti-éclats porté par les équipages
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Revolver Mle 1892 et son étui. Cette arme sera encore en service en 1940.
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Pistolet automatique Ruby M1914 de fabrication espagnole.
Combats
[modifier le code]Baptême du feu : le combat de Berry-au-Bac, avril 1917
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Lorsque survint l'armistice du 11 novembre 1918, l'Artillerie d'assaut avait pris part à quelque 4356 engagements, perdant 308 chars lourds et 440 légers; 102 officiers, 145 sous-officiers et 656 brigadiers et canonniers étaient tombés au champ d'honneur [5].
L'après-guerre
[modifier le code]Projets et prototypes
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En 1920, l'artillerie d'assaut disparaît et les « régiments de chars de combat » (RCC) sont rattachés à l'infanterie.
Memorabilia
[modifier le code]Monument aux chars d'assaut à Berry au Bac.
[modifier le code]Un « Monument aux morts des chars d'Assaut » a été érigé à Berry-au-Bac, au lieu dit Ferme du Choléra qui fut le point de départ du premier assaut de chars de combat français.
Autres monuments dédiés
[modifier le code]Musée des blindés de Saumur
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Monument aux chars d'assaut à Berry au Bac. À l'avant plan, la dalle souvenir à la mémoire du Général Estienne, le « père des chars ».
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Monument dédié aux soldats de l'Artillerie Spéciale à Méry-la-Bataille .
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Insigne du Camp de Canjuers, l'un des principaux centres d'entraînement de l' Arme blindée et cavalerie, héritière de l'Artillerie spéciale. Son design rappelle l'insigne de l'« AS » : heaume sur canons croisés.
Bibliographie
[modifier le code]Articles connexes
[modifier le code]Liens externes
[modifier le code]- Document de l' Institut national de l'audiovisuel : Ce jour là : le premier char français le 16 avril 1917
- 90e Anniversaire des combats de 1917 et 1918
Notes et références
[modifier le code]Notes
[modifier le code]- Voir l'article Jean-Baptiste Eugène Estienne pour l'essentiel de cette section.
Références
[modifier le code]- Henri Ortholan, p. 25
- Henri Ortholan, p. 26
- Henri Ortholan, p. 28
- Henri Ortholan, p. 29
- L'Encyclopédie des armes n° 31 : Véhicules blindés de la Grande Guerre, p.601, Editions Atlas SA, 1984.
DOCU
[modifier le code]L' Auto-canon De Dion-Bouton est un véhicule militaire français de lutte antiaérienne monté sur un châssis automobile du constructeur De Dion-Bouton et armé d'un Canon de 75 Modèle 1897. Conçu en 1910, cet engin servira pendant la Première Guerre mondiale, quelques batteries prenant encore part à la Bataille de France au printemps 1940.
Les débuts de la défense anti-aérienne
[modifier le code]L'auto-canon allemande Ehrardt (1906-1907)
[modifier le code]L'Auto-canon De Dion-Bouton 1910 modifiée 1913
[modifier le code]Une petite vingtaine de véhicules sera assemblée aux ateliers de Puteaux en 1913.
Liens externes
[modifier le code]- Gallica : Aux manoeuvres - Le canon contre les dirigeables et les aèroplanes - Supplément illustré du Petit Journal dd 21 septembre 1913.
Notes et références
[modifier le code]Notes
[modifier le code]Références
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