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Gaston de France

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Gaston d'Orléans

Gaston d'Orléans
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Gaston d'Orléans, anonyme, XVIIe siècle, château de Blois.

Titre

Héritier présomptif
des trônes de France et de Navarre


(26 ans, 9 mois et 19 jours)

Prédécesseur Monsieur d'Orléans
Successeur Louis de France, dauphin de France
Fonctions militaires
Commandement Fronde
Biographie
Titulature Fils de France
Duc d'Orléans
Duc de Chartres (1626-1660)
Duc de Valois
Duc d'Anjou
Duc d'Alençon
Comte de Blois
Comte de Montlhéry
Comte de Limours
Baron d'Amboise
Seigneur de Montargis
Dynastie Maison de Bourbon
Maison d’Orléans
Nom de naissance Gaston Jean-Baptiste de France
Surnom Le « Grand Monsieur »
Naissance
Fontainebleau (France)
Décès (à 51 ans)
Blois (France)
Père Henri IV
Mère Marie de Médicis
Conjoints Marie de Montpensier
(1626-1627)
Marguerite de Lorraine
(1632-1660)
Liaison Louise Rogier de La Marbellière
Enfants Premier lit
Anne-Marie-Louise d'Orléans
Second lit
Marguerite-Louise d’Orléans
Élisabeth-Marguerite d'Orléans
Françoise-Madeleine d’Orléans
Jean-Gaston d’Orléans
Marie-Anne d’Orléans

Signature

Signature de Gaston d'Orléans
Description de cette image, également commentée ci-après

Gaston de France, plus connu sous le nom de Gaston d'Orléans et surnommé « le Grand Monsieur », né le à Fontainebleau, baptisé le à Paris et mort le à Blois, duc d'Orléans, est le troisième fils d'Henri IV et de Marie de Médicis.

Il a consacré une grande partie de son existence adulte à conspirer contre son frère Louis XIII et le cardinal de Richelieu, puis contre Anne d'Autriche, veuve de Louis XIII, et le cardinal Mazarin, qui l'exile finalement à Blois en 1652.

Portrait de Gaston, enfant, alors duc d'Anjou.

Origines familiales

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Il est le fils d'Henri IV (1553-1610), roi de Navarre[Note 1] depuis 1572 et roi de France depuis 1589, premier roi de la dynastie des Bourbon, qui succède à la dynastie des Valois.

Sa mère, Marie de Médicis (1575-1642), seconde épouse d'Henri, est la fille de François Ier de Médicis, grand-duc de Toscane.

Sa marraine est Marguerite de Valois[Note 2] (1553-1615), première épouse d'Henri IV (de 1572 à 1599), fille d'Henri II et de Catherine de Médicis (1519-1589). C'est d'elle que vient le prénom de Gaston, son prénom usuel, en l'honneur de Gaston de Foix (1444-1470), fils de la reine de Navarre Éléonore[Note 3]. Ses deux autres prénoms, Jean et Baptiste, viennent de son parrain, le cardinal François de Joyeuse.

Ses frères aînés sont Louis (1601-1643) et Monsieur d'Orléans (1607-1611), qui n'a pas reçu de prénom, étant mort avant d'être baptisé (il a seulement été ondoyé à la naissance). À sa mort en 1611, Gaston devient duc d'Orléans et héritier présomptif de son frère Louis XIII.

Fils de France de la maison capétienne de Bourbon, il est titré duc d'Anjou en tant que prince héritier et appelé « Monsieur », titre conféré au frère du roi.

À partir de la mort de son frère Louis XIII, il devient le « Grand Monsieur » par opposition à son neveu, le « Petit Monsieur », Philippe, frère de Louis XIV.

Il porte aussi au cours de sa vie les titres de duc d'Orléans, de Chartres, de Valois, d'Anjou et d'Alençon, de comte de Blois, de Montlhéry et de Limours, de baron d'Amboise et de seigneur de Montargis[1].

Conspirateur et débauché

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Cultivé et raffiné[Note 4], mais velléitaire et inconstant[Note 5], Gaston de France passa sa vie à conspirer, d'abord contre son frère et le cardinal de Richelieu (préférant à leur centralisation absolutiste une monarchie mixte avec représentation des corps sociaux à travers les assemblées d'États provinciaux ou généraux), puis contre sa belle-sœur Anne d'Autriche et le cardinal Mazarin. Ses conspirations échouèrent toujours, faute de réel projet politique. Velléitaire, Gaston dénonça souvent ses complices, puis les vit périr (voir d'Ornano, Chalais, Montmorency, et Cinq-Mars).

Pour se venger, il crée un « Conseil de vauriennerie », des amis avec qui il mène une vie désordonnée (il est réputé joueur et amateur de femmes)[2]. Michel Delon le voit comme le chef de file des libertins de l'époque, dont les passe-temps était les chansons à boire, les poèmes érotiques et les parties de débauche, fréquemment bisexuelles[3].

Portrait de Gaston de France, 1634
par Antoine van Dyck
Musée Condé, Chantilly.

Campagnes militaires et rébellions sous Louis XIII

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En 1628, il reçoit le commandement de l'armée pour le siège de La Rochelle, bastion protestant lié à l'Angleterre, qu'il conserve jusqu'à l'arrivée de Louis XIII.

À l'instigation de son confesseur, l'oratorien Charles de Condren, il se réconcilie avec le roi à Troyes, le .[pas clair]

En 1631-32, il réside en Lorraine et fréquente la cour ducale. Il intrigue et publie un manifeste politique contre l'absolutisme. Il épouse aussi la princesse Marguerite, sœur du duc.

En 1632, il participe à la révolte du duc Henri II de Montmorency. À la tête d'une armée de mercenaires, il appelle le royaume à la révolte, avant de repartir en Lorraine après la défaite de Montmorency à Castelnaudary (1er septembre 1632).

En 1634, il conclut en secret un traité avec l'Espagne et complote contre Richelieu avec le comte de Soissons.

En 1636, il participe au côté du roi au siège de Corbie (24 septembre-9 novembre) en Picardie. Corbie est reprise aux troupes espagnoles.

En 1638, la naissance d'un dauphin, le futur Louis XIV, le prive du rang d'héritier présomptif. Il perd son crédit financier et ne peut poursuivre l'extension du château de Blois, ni la restauration du château de Chambord qu'il a entreprises.

En 1642, la conspiration de Cinq-Mars, qui vise à faire de Gaston le lieutenant général du royaume, échoue. Gaston ayant poussé en avant Cinq-Mars, il l'abandonne et le laisse exécuter.

Sous Louis XIV

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Louis XIII mourant le nomme gouverneur et lieutenant général du Languedoc. À la mort de Louis XIII, Gaston est nommé[Par qui ?] lieutenant général du royaume et chef des conseils, sous l'autorité théorique de la reine, pendant la minorité de Louis XIV. Pourtant Anne d'Autriche s'impose au Parlement de Paris et prend les rênes du pouvoir en tant que régente avec le soutien de Mazarin.

Chef de l'armée en 1644-1645, Gaston mène contre les Espagnols une campagne victorieuse. Il conquiert une partie du comté de Flandre, dont Gravelines le et Béthune, puis, en 1645, Bourbourg, Armentières, Courtrai et Mardyck.

Gaston participe encore à la Fronde à partir de 1648. Fort de son titre de lieutenant général du royaume et de sa popularité au Parlement, il s'efforce de promouvoir une politique d'apaisement entre les parties. De juillet à novembre 1650, pendant la visite officielle en province de la régente et du roi, il fait figure de chef de l'État à Paris. Mais il ne peut éviter le déferlement de violence de juillet 1652[4].

Exil à Blois (1652), mort et funérailles (1660)

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Mazarin l'assigne à résidence dans son château de Blois en 1652.

Il y meurt en 1660 et est inhumé à la basilique Saint-Denis, ultime privilège attaché au sang royal.

Louis XIV confère alors le titre de duc d'Orléans à son propre frère Philippe.

De sa naissance à sa mort, Gaston a pour médecin le protestant Abel Brunier.

Gaston est ami avec Jacques d'Étampes, marquis de La Ferté-Imbault, qu'il nomme capitaine-lieutenant de sa compagnie de 200 gendarmes et qui est élevé à la dignité de maréchal de France en 1651 sur sa recommandation. La marquise de La Ferté-Imbault sera[Quand ?] première dame d'honneur de la duchesse d'Orléans.

Mariages et descendance

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Mariage avec Marie de Bourbon Montpensier (1626)

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Mariage de Marie de Bourbon et Gaston de France en 1626, Estampe.

Le , à Nantes[5], Gaston épouse la riche Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier[Note 6] (1605-1627), fille d'Henri de Bourbon, duc de Montpensier, et d'Henriette Catherine de Joyeuse.

Il reçoit alors en apanage les duchés d'Orléans et de Chartres, ainsi que le comté de Blois.

Ce mariage, imposé par Richelieu, est consécutif à une conspiration manquée, la conspiration de Chalais.

L'année suivante nait :

La mère décède six jours après à l'âge de vingt-et-un ans (4 juin 1627).

En 1629, Gaston projeta en vain d'épouser Marie Louise de Mantoue, fille du duc Charles de Gonzague.

Mariages avec Marguerite de Lorraine (1632-1643)

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La même année, un exil politique volontaire en Lorraine (alors dans le Saint-Empire) lui fait rencontrer la jeune Marguerite de Lorraine (1615-1672), fille de François II de Lorraine, duc de Lorraine, duc de Bar, comte de Vaudémont, et de Chrétienne de Salm. Elle est la sœur du duc Charles IV de Lorraine et de Bar, alors en guerre contre la France, dont il fréquente la cour.

Conquis par l'innocence de la princesse, alors coadjutrice de l'abbesse du chapitre noble de Remiremont, il la surnomme « l'Ange » et en tombe amoureux.

Avec l'accord de sa mère vivant en exil, mais pas celui du roi son frère mais chef de famille, il l'épouse secrètement dans un couvent de Nancy le . Mais le Parlement de Paris déclare ce mariage nul.

Ayant rejoint sa mère, il fait célébrer son mariage une deuxième fois par l'archevêque de Malines aux Pays-Bas espagnols. Cette fois, l'assemblée du clergé de France, poussée par Richelieu, annule ce mariage. Pardonné par le roi, le prince rentre en France mais son épouse y est interdite de séjour.

Richelieu affirme qu'une princesse de Lorraine, quoique issue d'une maison souveraine, n'est pas de rang suffisamment élevé pour épouser un fils de France. Dans la mesure où le roi et la reine vivent séparément, où le roi est de santé fragile, il est possible que Gaston succède à son frère. En l'empêchant de vivre avec sa femme, il l'empêche d'avoir des héritiers. Or le cardinal a marié une de ses nièces au duc d'Enghien, héritier du trône après Gaston. Si Gaston meurt sans héritier, la nièce du cardinal deviendra reine de France. Cependant, le roi et la reine finissent par avoir deux fils en 1638 et 1640.

Le cardinal mort (1642), le couple royal se reconstruit et le roi permet à sa belle-sœur de venir à la cour. Le couple se marie une troisième fois en , définitivement.

Marguerite de Lorraine.

Ils eurent cinq enfants :

Maîtresses

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De Marie Porcher, Gaston eut une fille naturelle :

  • Marie bâtarde d'Orléans (1631-?).

De Louison des Ormes, comédienne, il eut une fille :

  • Marguerite (1632-?), mariée à François Bernard des Alleux.

De Louise Rogier de la Marbellière, il eut très probablement deux fils :

Collectionneur et mécène

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Gaston d'Orléans a légué à son neveu Louis XIV ses collections par son testament du . Le legs est accepté par lettres patentes en 1661. Ces collections sont constituées d’œuvres d'art, de médailles, de sa bibliothèque, cartes, estampes, ainsi que d'une collection de plantes peintes par Nicolas Robert sur vélin. Elles sont d'abord placées au Louvre où était la bibliothèque personnelle du roi, dite Cabinet du Roi. Les botanistes de l'Académie des sciences s'y réfèrent pour le projet encyclopédique de l'Histoire des Plantes[6],[7]. Philibert Commerson dédie le genre botanique Gastonia (en) à Gaston d'Orléans pour la création du jardin botanique de Blois et la protection qu'il accorde à Robert Morison qui en prend la direction[8].

Si les vélins sont aujourd'hui au Muséum national d'histoire naturelle, les autres collections rejoignent la Bibliothèque royale, aujourd'hui Bibliothèque nationale de France. C'est ainsi que le département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France conserve dix-huit recueils de cartes sous la cote Rés. Ge BB 246[9]. Le noyau des collections du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France provient de la collection de pierres gravées, de sculptures antiques du prince. De même les imprimés sont conservés au département de la Réserve des livres rares (544 sont indiqués "au chiffre de Gaston d'Orléans" en note d'exemplaire) et les manuscrits au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

Notes et références

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  1. Le royaume de Navarre d'Henri est réduit à la Basse-Navarre, après l'annexion de la Haute-Navarre par le roi d'Aragon Ferdinand II en 1512.
  2. Dite « la reine Margot ».
  3. Elle est reine à l'époque où le royaume de Navarre est encore intact.
  4. Amoureux des sciences et des arts (protecteur de la troupe de Molière), mécène, collectionneur, musicien, etc.
  5. « Il pensait à tout mais il ne voulait rien » dit de lui le Cardinal de Retz.
  6. La duchesse de Montpensier mourut en couches, laissant sa fortune non à Gaston mais à leur fille.

Références

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  1. Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique de la maison royale de France, tome I, Paris, La Compagnie des Libraires, 1725, p. 147.
  2. Henri Sacchi, La Guerre de trente ans : L'Empire supplicié, Éditions L'Harmattan, 2003, p. 159.
  3. Michel Delon, « Libertinage », Encyclopædia Universalis (lire en ligne) avec identifiant, consulté le 9 mars 2013 ou « Orléans Gaston duc d' (1608-1660) » en accès libre partiel (lire en ligne), consulté le 24 avril 2022.
  4. Jean-Marie Constant, C'était la Fronde, Paris, Flammarion, 2016 pp. 66-71.
  5. Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique de la maison royale de France, tome I, Paris, Compagnie des Libraires, 1725, p. 358.
  6. Pascale Heurtel et Michelle Lenoir, Les Vélins du Muséum, Paris, Muséum - Citadelles & Mazenod, coll. « Art et nature », , 624 p. (présentation en ligne).
  7. Denis Dodart (ill. Nicolas Robert), Mémoires pour servir à l'histoire des plantes : Dressez par M. Dodart, de l'Académie Royale des Sciences, Docteur en Médecine de la faculté de Paris., Paris, Imprimerie royale, , 131 p. (lire en ligne).
  8. Jean-Baptiste Lamarck, « Gastonia cutispongia », dans Encyclopédie méthodique, t. 2, (lire en ligne), p. 610.
  9. Charles Du Bus, Gaston d’Orléans et ses collections topographiques, Paris, Impr. nationale, 1941.

Bibliographie

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Liens externes

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