Jean-Nicolas Savary
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(à 66 ans) Ancien 10e arrondissement de Paris |
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Jean-Nicolas Savary, dit Savary jeune, est un bassoniste et facteur français de basson né en à Guise et mort le à Paris. Il est considéré comme le créateur du basson français et surnommé le Stradivarius du basson.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean-Nicolas Savary naît en à Guise dans l'Aisne[1],[2]. Il est le fils du facteur parisien d'instruments à vent connu sous le nom de Nicolas Savary père (actif de 1778 à 1827 environ)[3].
Jean-Nicolas fait ses études de basson sous la direction de Thomas Delcambre au Conservatoire de Paris, où il obtient un premier prix en 1808[1],[2].
Il prend le poste de premier basson de l'orchestre du Théâtre-Italien le 9 décembre 1818.
Jean-Nicolas Savary commence probablement à fabriquer des bassons, en association avec son père, en 1816-1817[2]. En 1823, il ouvre son propre atelier et propose la même année un modèle à quinze clefs. Il possède la réputation d'être l'un des meilleurs fabricants de bassons de qualité de son temps[4],[5]. Il fabrique également des bassons quinte (bassons ténor en fa) et un basson octave (qui sonne une octave plus haut)[2].
Ses innovations ont consisté à ajouter des clés (durant sa période d'activité il aura monté des bassons allant de cinq clés jusqu'à dix-sept[6]), introduire des rouleaux qui permettent de glisser d’une clé sur l’autre et apporter d’autres moyens comme la petite branche à coulisse mécanique (crémaillère) ou la culasse à bascule[7] pour faciliter le jeu du bassoniste et améliorer la justesse de l'instrument[8]. Tous les bassons de Savary connus aujourd’hui présentent des clétages mécaniques différents, confirmant la preuve qu’il fabriquait des instruments uniques répondant aux besoins de chaque musicien et à l'état de ses recherches. La seule constante est la perce intérieure de ces bassons, produisant leur timbre caractéristique. Léon Letellier et Édouard Flament soulignent que « ses instruments furent recherchés des virtuoses pendant très longtemps, et son exemple servit de modèle à tous les autres facteurs qui, après lui, continuèrent à perfectionner le basson[5] ».
« (...) Jean-Nicolas Savary, son jeune fils, s’adonna entièrement à cet instrument pour lequel il acquit en son temps une grande réputation. Rien d’étonnant à cela, d’ailleurs, car, premier prix du Conservatoire en 1808, puis basson solo au théâtre des Italiens, il fut plus à même que quiconque de reconnaître les imperfections de l’instrument et d’y remédier. »
— Constant Pierre, Les facteurs d’instruments de musique, les luthiers et la facture instrumentale, Paris, Sagot, 1893, p.299-300[7]
En 1829, son atelier se situe au 64 rue Saint-André des Arts[8].
Savary meurt le à Paris[2].
Instruments
[modifier | modifier le code]Jean-Nicolas Savary est contemporain de Carl Almenraeder (1786-1843) dont les travaux pour créer le basson allemand ou Fagott sont publiés par le magasin parisien de la maison Schott dès 1826[9]. Ces publications sur l'acoustique du basson comme le Traité sur le perfectionnement du basson (bilingue français/allemand) en 1823 ont très probablement influencé Jean-Nicolas Savary comme l'ont écrit Frédéric Berr dans sa méthode[10] et François-Joseph Fétis dans sa revue.
Pour la qualité de ses instruments, il est surnommé le Stradivarius du basson[11],[2].
Le tableau de la Méthode complète de basson (Paris, 1836) de Frédéric Berr se base sur le basson à 16 clés, « un des instruments les plus récents des ateliers de Savary » selon une précision de l'auteur[12].
Ses bassons continuent à être joués au XXe siècle et sont utilisés pour des enregistrements. Une copie d'un modèle de 1823 est réalisée par le facteur suisse Walter Bassetto[13],[14]. Le bassoniste Brian Pollard utilise un basson Savary jeune dans le premier enregistrement sur instrument d'époque d'Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau (1978) et Masahito Tanaka a enregistré les six Sonates de François Devienne, op. 70 (Pavane, 1999)[15] sur le modèle 154 de Savary Jeune datant de 1820 à Paris, le même instrument que celui utilisé par Marc Vallon dans les quintettes à vent d'Antoine Reicha et de Franz Danzi avec le Quintette Biedermeir (Globe, 1994).
Il subsiste plus de soixante bassons marqués Savary jeune dans les musées et les collections privées[16].
Confusion
[modifier | modifier le code]Certains éditeurs lui ont attribué à tort les compositions de Jérôme Savari (1819—1870), saxophoniste, compositeur, probable clarinettiste, élève et proche d'Adolphe Sax[17], devenu chef de musique du 34e de ligne en 1856 et dont les œuvres sont éditées par Adolphe Sax en 1861 et 1862.
Enregistrements
[modifier | modifier le code]- Jean Nicolas Savary: The Stradivari of the bassoon, World première recordings on historical bassoon, Lyndon Watts (basson classique), Edoardo Torbianelli (piano-forte) et Marion Treupel-Franck (flûte classique), Pan Classics PC10306, 30 juin 2014.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pierre 1900, p. 849.
- Waterhouse 2001.
- (en) « Savary, Jean Nicholas », sur horniman.ac.uk (consulté le ).
- (en) « Images from the Cutler Gallery. Bassoon by Jean Nicolas Savary jeune, Paris, 1823 », sur collections.nmmusd.org (consulté le ).
- Letellier et Flament 1927, p. 1588.
- Tiffou 2010, p. 47.
- Constant Pierre, Les Facteurs d'instruments de musique, les luthiers et la facture instrumentale, précis historique, par Constant Pierre,..., Paris, E. Sagot, (BNF 31108677, lire en ligne)
- Tiffou 2010, p. 48.
- (de + en) James Kopp, « Frédéric Berr and the Savary Bassoon of 1836 », dans Le basson Savary, t. 8, Argus, coll. « Musikforschung der Hochschule der Künste Bern, Herausgegeben von Martin Skamletz und Thomas Gartmann », , 184 p. (lire en ligne [PDF]), p. 158
- (BNF 42849672)
- (en) Charles Russell Day, A Descriptive Catalogue of the Musical Instruments Recently Exhibited at the Royal Military Exhibition, London, (lire en ligne), p. 69
- Kopp 2012, p. 153—167.
- « Le retour du Savary, basson de légende », sur swissinfo.ch, (consulté le ).
- « Marc Vallon, Bassoon Recording Reviews, The Double Reed Vol.38 No.3 », sur lyndonwatts.com/
- (en) [vidéo] Classicool, « Masahito Tanaka, Shin-ichiro Nakano, Ken-ichi Kamizuka - Sonata No. 1 in F Major: II. Largo », sur YouTube,
- (en) « Savary jeune Bassoons », sur davidrachor.com (consulté le ).
- « Savari, Jérôme », sur bruzanemediabase.com (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : documents historiques et administratifs, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne).
- Léon Letellier et Édouard Flament, « Le Basson », dans Albert Lavignac et Lionel de la Laurencie, Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire, vol. 2.3 : Deuxième partie. Technique, esthétique, pédagogie. Technique instrumentale, Paris, Delagrave, (lire en ligne), p. 1556-1596.
- (en) William Waterhouse, « Savary, Jean Nicolas », sur oxfordmusiconline.com, (consulté le ).
- Augustin Tiffou, Le Basson en France au XIXe siècle : Facture, théorie et répertoire, Paris, L'Harmattan, coll. « Univers musical », , 459 p. (ISBN 978-2-296-12278-9).
Liens externes
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- Ressource relative à la musique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « Jean Nicolas Savary (sept. 1786 - 9 févr. 1853) Basson », sur art.rmngp.fr (consulté le )