KRI Tjandrasa
KRI Tjandrasa | |
Autres noms | S-391 Union soviétique |
---|---|
Type | Sous-marin d'attaque conventionnel[1] |
Classe | classe Whiskey |
Fonction | militaire |
Histoire | |
A servi dans | Marine soviétique (1955-1962) Marine indonésienne (1962-1974)[1] |
Chantier naval | chantier naval n°199, Komsomolsk-sur-l'Amour Union soviétique[1] |
Fabrication | acier |
Quille posée | [1] |
Lancement | [1] |
Commission | [1] |
Statut | Radié en 1974[1] |
Équipage | |
Équipage | 55 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 76 m |
Maître-bau | 6,30 m |
Tirant d'eau | 4,55 m |
Déplacement | 1045 tonnes |
À pleine charge | 1342 tonnes |
Propulsion | 2 moteurs Diesel 37-D de 2000 ch 2 moteurs électriques PG-101 de 1350 ch 2 arbres d’hélice |
Vitesse | 13,1 nœuds (24,3 km/h) en immersion 18,3 nœuds (33,9 km/h) en surface |
Profondeur | 560 pieds (170 m) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 6 tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) : 4 d’étrave, 2 de poupe 12 torpilles ou 22 mines |
Électronique | Sonar actif Tamir-5L Sonar passif Feniks Radar « drapeau » Guerre électronique et leurres : suite de contre-mesures électroniques Nakat |
Rayon d'action | 8580 milles marins (15890 km) à 10 nœuds (19 km/h) |
Carrière | |
Indicatif | 406 |
modifier |
Le KRI Tjandrasa (406) est un sous-marin de classe Whiskey (Project 613) de la marine indonésienne, fabriqué en Union soviétique[1].
Conception
[modifier | modifier le code]La conception initiale a été développée au début des années 1940 en tant que suite du sous-marin de classe Chtchouka. À la suite de l’expérience de la Seconde Guerre mondiale et de la capture de la technologie allemande à la fin de la guerre, les Soviétiques ont émis une nouvelle exigence de conception en 1946. La conception révisée a été développée par le bureau d'études Lazurit basé à Gorki. Comme la plupart des sous-marins conventionnels conçus de 1946 à 1960, la conception a été fortement influencée par le Unterseeboot type XXI[2] de l’Allemagne nazie. Au cours des années 1950, les chantiers navals soviétiques ont produit plus de 200 bateaux de classe Whiskey[3].
Historique
[modifier | modifier le code]Au cours des années 1950, l’Indonésie nouvellement indépendante a cherché à étendre son contrôle politique sur les îles périphériques, dont certaines arboraient encore le drapeau colonial néerlandais. Sous la direction du leader indépendantiste Soekarno, Jakarta a commencé à faire des achats importants d’armes soviétiques pour soutenir sa politique de « confrontation » consistant à utiliser la pression militaire. Ces acquisitions comprenaient douze sous-marins diesel-électriques soviétiques de 1470 tonnes de classe Whiskey et un ravitailleur de sous-marins (le KRI Ratulangi) pour les soutenir. Grâce à cet achat, pendant environ une décennie, l’Indonésie a eu la plus grande flotte de sous-marins d’Asie du Sud-Est. Les sous-marins ont été livrés entre 1959 et 1962, avec des torpilles acoustiques anti-navires SAET-50 alors d’une technologie avancée[3], de type « tire et oublie ». C’était la meilleure des torpilles contemporaines, et seulement deux pays en étaient dotés, la Russie et l’Indonésie[4].
Les premiers équipages indonésiens ont reçu neuf mois de formation en anglais à Gdańsk, en Pologne, de la part d’instructeurs russes, y compris des croisières sur la mer Baltique[3]. Les deux premiers sous-marins sont arrivés en Indonésie le 7 septembre 1959 : les KRI Tjakra (S-01) et KRI Nanggala (S-02). L’Indonésie a commandé 10 autres sous-marins de la même classe à l’Union soviétique. La livraison d’un deuxième lot de quatre sous-marins a été effectuée en décembre 1961 : les KRI Nagabanda (403), KRI Trisula (404), KRI Nagaransang (405) et KRI Tjandrasa (407). Ces quatre sous-marins sont arrivés au mois de janvier 1962. Ils ont été déployés directement dans le cadre de l’opération Jayawijaya et de l’opération Trikora, visant à prendre de force en 1962 la Papouasie sous contrôle néerlandais[4]. Jakarta a rapidement utilisé les sous-marins dans sa campagne pour le contrôle de la Nouvelle-Guinée occidentale, comme décrit par le contre-amiral Agung Pramono dans son Histoire de l’escadrille de sous-marins indonésiens[3] :
« Il y a eu trois déploiements de sous-marins au cours de l’opération militaire contre les forces néerlandaises en Papouasie occidentale, appelée Jaya Wijaya 1. Les KRI Nagabanda (403), KRI Trisula (402) et KRI Tjandrasa (408) ont lancé avec succès une attaque contre les forces néerlandaises dans la région de Papouasie occidentale. Durant l’opération Tjakra II, le KRI Tjandrasa a réussi à infiltrer la zone ennemie pour débarquer un groupe de forces spéciales indonésiennes sur l’île : 15 soldats près de l’aéroport de Sentani. »
C’est à la mi-août 1962 que le KRI Tjandrasa réussit cette opération d’infiltration des forces spéciales, en faisant débarquer 15 commandos à la baie Tanah Merah[4],[5].
Pour le succès de cette opération, le gouvernement indonésien a décerné au KRI Tjandrasa (et son équipage) la prestigieuse médaille Bintang Sakti. À ce jour, le KRI Tjandrasa est le seul navire de guerre à avoir reçu cette médaille[3],[6].
Jakarta a finalement atteint son objectif de forcer les Néerlandais à quitter la Nouvelle-Guinée occidentale. Puis, de 1963 à 1966, il s’est opposé militairement sans succès à la création d’un État malaisien indépendant, l’entraînant dans des affrontements répétés avec les forces australiennes[3].
Cependant, le réchauffement des relations de Soekarno avec l’Union soviétique a inspiré les efforts américains pour le déstabiliser. Enfin, en 1966-1967, la CIA a aidé à orchestrer un coup d'État militaire de droite, qui a entraîné le massacre de plus d’un demi-million de communistes indonésiens et de minorités ethniques. Cette boucherie a refroidi les relations avec l’Union soviétique, qui a cessé de fournir les pièces de rechange et l’expertise de maintenance nécessaires pour faire fonctionner les sous-marins, forçant l’Indonésie à cannibaliser la majeure partie de sa flotte dans les années 1970[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « TJAKRA submarines (1954-1956/1959-1962) » (consulté le ).
- Gardiner, pp. 396-397
- (en) Sébastien Roblin, « Asia’s Submarine Powerhouse You Might Not Know About », sur The National Interest, (consulté le ).
- « Indonesia Sea Fleet "Steadfast Until the End" - Our History », (consulté le ).
- (id) Ichsan Pratama, « Misi Rahasia KRI Tjandrasa Pada Operasi Jayawijaya », sur Militer.ID, (consulté le ).
- (id) KangUsHa, « Story: Kapal Selam RI (KRI) Tjandrasa-406 Ketahuan Belanda Saat Susupkan Pasukan RPKAD di Irian Barat », sur Radar Militer, (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (id) Indroyono Soesilo et Budiman, Kapal selam Indonesia, Bogor, Penerbit Buku Ilmiah Populer, , 240 p. (ISBN 979-99511-6-X).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Sébastien Roblin, « Asia’s Submarine Powerhouse You Might Not Know About », sur The National Interest, (consulté le ).
- (en) « TJAKRA submarines (1954-1956/1959-1962) » (consulté le ).
- « Indonesia Sea Fleet "Steadfast Until the End" - Our History », (consulté le ).
- (id) Ichsan Pratama, « Misi Rahasia KRI Tjandrasa Pada Operasi Jayawijaya », sur Militer.ID, (consulté le ).
- (id) KangUsHa, « Story: Kapal Selam RI (KRI) Tjandrasa-406 Ketahuan Belanda Saat Susupkan Pasukan RPKAD di Irian Barat », sur Radar Militer, (consulté le )
- (id) MILITER METER, « Kisah Kapal Selam RI KRI Tjandrasa 406 Pasukan RPKAD Dan Belanda di Irian Barat », sur YouTube, (consulté le ) : vidéo sur l’histoire du déploiement du KRI Tjandrasa (406) et du RPKAD contre les troupes néerlandaises dans l’ouest de l’Irian.