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Homophobie intériorisée

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L'homophobie intériorisée désigne la croyance pour une personne lesbienne ou gay en des stéréotypes négatifs la concernant, et les violences homophobes commises par des personnes homosexuelles.

La lesbophobie intériorisée désigne les pratiques lesbophobes émanant des lesbiennes et visant elles-mêmes ou d'autres lesbiennes ainsi que l'intériorisation des représentations sociales stigmatisantes les concernant[1]. L'homophobie intériorisée s'applique aux gays et aux lesbiennes[2].

Par exemple, il arrive qu'un homme homosexuel accuse d'autres de ne pas être assez virils[2] (follophobie). Il est aussi possible qu'une personne homosexuelle refoulée soit d'autant plus violentes envers celles qui sont ouvertes au sujet de leur orientation sexuelle[3].

On estime que l'homophobie intériorisée passe souvent par cinq étapes, allant du déni total à l'acceptation de sa propre homosexualité en passant par la répulsion, l'intériorisation et le clivage[4].

Daniel Borrillo estime, dans son Que sais-je ? consacré à l'homophobie, que les personnes homosexuelles qui grandissent dans un monde plutôt hostile à l'homosexualité, et où il n'en existe pas de modèles valorisés, intériorisent la violence homophobe qui les entoure (injures, propos méprisants, condamnations morales, attitudes compassionnelles…)[5]. De façon générale, l'environnement de la personne homosexuelle pendant son enfance et son adolescence, par exemple une famille religieuse, est généralement la cause de l'homophobie intériorisée[6].

Pour la chercheuse en psychologie Vivienne C. Cass, l'homophobie intériorisée vient d'un processus contrarié de coming in, où la personne homosexuelle n'arrive pas à accepter sa propre homosexualité[7].

Une attaque vient souvent de la volonté de donner une bonne image des personnes homosexuelles ; c'est en particulier un reproche fait aux personnes sortant de leurs normes de genre et revendiquant leur homosexualité de façon très visible[8].

Conséquences

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Certaines conséquences de l'homophobie internalisée sont une inclinaison pour des standards très masculins (dans le cas des hommes homosexuels) ou très féminins (dans le cadre des lesbiennes) pour s'assurer que le ou la partenaire entre dans les critères de comportement hétérosexuels, le déni d'épisodes d'homophobie subis ou commis, et le rejet des personnes plus ouvertes sur leurs préférences[2].

Cette intériorisation de l'homophobie peut entraîner un sentiment de culpabilité, de honte ; elle peut même être cause de dépression ou de suicide (l'homophobie serait l'une des principales causes de suicide chez les adolescents)[5],[4]. L'homophobie internalisée est également associée à une forte prévalence de dépression, d'anxiété et de difficultés psychologiques liées au stress et au traumatisme[9]. Elle peut mener vers des pratiques sexuelles à risque, de l'abus d'alcool et de drogues, ou des comportements violents[2],[10].

Elle peut également avoir des conséquences sur la vie amoureuse et sexuelle des personnes homosexuelles, qui se retrouvent bloquées par leur culpabilité et leurs jugements négatifs et peuvent avoir des relations secrètes moins épanouissantes[11]. Leur vie sexuelle est aussi affectée[6].

Notes et références

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  1. Céline Perrin, « Isabelle Mimeault :Pour le dire. Rendre les services sociaux et les services de santé accessibles aux lesbiennes », Nouvelles Questions Féministes, vol. 25, no 2,‎ , p. 123 (ISSN 0248-4951 et 2297-3850, DOI 10.3917/nqf.252.0123, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c et d « Qu'est-ce que l'homophobie intériorisée ? », sur Améliore ta Santé, (consulté le ).
  3. « Le mystère des homophobes homosexuels », sur La Presse, (consulté le ).
  4. a et b Sylvie Bourdet-Loubère et Jean-Michel Pugnière, « Attirance sexuelle, suicidalité et homophobie intériorisée », dans Masculinités : état des lieux, ERES, (ISBN 978-2-7492-1363-7, DOI 10.3917/eres.welze.2011.01.0113, lire en ligne), p. 113
  5. a et b Daniel Borrillo, L'Homophobie, PUF, coll. « Que sais-je ? », no 3563, Paris, 2000, p. 100-104.
  6. a et b « Homophobie intériorisée », sur GHI - Le Journal indépendant des Genevois (consulté le ).
  7. Vivienne C. Cass, « Homosexual Identity Formation: », Journal of Homosexuality, vol. 4, no 3,‎ , p. 219–235 (ISSN 0091-8369 et 1540-3602, DOI 10.1300/j082v04n03_01, lire en ligne, consulté le )
  8. Thomas Vampouille, « Il n'y a pas de "mauvais gay" : ni Bilal Hassani, ni Matthieu Delormeau », sur tetu.com (consulté le ).
  9. Antonio Ventriglio, João Mauricio Castaldelli-Maia, Julio Torales et Domenico De Berardis, « Homophobia and mental health: a scourge of modern era », Epidemiology and Psychiatric Sciences, vol. 30,‎ , e52 (ISSN 2045-7960, PMID 34185635, PMCID 8264802, DOI 10.1017/S2045796021000391, lire en ligne, consulté le )
  10. Coraline Delebarre et Clotilde Genon, « L’impact de l’homophobie sur la santé des jeunes homosexuel·le·s », Cahiers de l’action, vol. 40, no 3,‎ , p. 27 (ISSN 1772-2101 et 2552-0334, DOI 10.3917/cact.040.0027, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) David M. Frost et Ilan H. Meyer, « Internalized Homophobia and Relationship Quality among Lesbians, Gay Men, and Bisexuals », Journal of Counseling Psychology, vol. 56, no 1,‎ , p. 97–109 (ISSN 0022-0167, DOI 10.1037/a0012844, lire en ligne, consulté le )