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Plantago

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Plantago est un genre de plantes herbacées de la famille des Plantaginaceae, celle des plantains véritables, qui comprend quelque 200 espèces.

On trouve les plantains tout autour du monde, dans de très nombreux habitats différents, humides et secs, alpins et côtiers, et y compris au sein des villes et le long des routes.

Étymologie

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Le nom de genre Plantago vient du latin planta, « plante des pieds » et ago « je pousse », en raison de la forme des feuilles planes et larges de certaines espèces qui reposent à plat sur le sol, évoquant la plante des pieds[1]. Une autre interprétation est que les plantains se trouvent en abondance dans les milieux piétinés[2].

Description

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Ce sont des petites plantes herbacées discrètes, dont la plupart sont piétinables : sur un sentier non endurci, elles développent leur croissance vers le milieu au détriment des autres plantes et herbes qui finissent par succomber au piétinement. Cette résistance au piétinement est surtout due à leurs feuilles épaisses, élastiques, fibreuses, et plaquées au sol (d'où leur emploi comme « plante des coups » selon la théorie des signatures). Elles résistent bien aussi au compactage du sol, ce qui les prédispose à coloniser toutes sortes de milieux piétinés et ensoleillés (pelouses urbaines, interstices de trottoirs, pieds des murs, allées et chemins, prairies[3], talus ras, quais de gare)[4].

La plupart des espèces d'Europe occidentale ont des feuilles étroites disposées en rosette, avec 3 à 5 nervures parallèles qui divergent sur la partie large de la feuille et qui sont en surépaisseurs sur le dessous de la feuille, ce qui permet de les distinguer des gentianes jaune ou du vérâtre.

Les inflorescences (épis) se trouvent à l'extrémité de longues tiges de 5 à 40 cm. Les fleurs à pollinisation anémophile donnent naissance à des milliers de graines minuscules.

Cortège de plantes rudérales résistantes au stress mécanique[5] grâce, pro parte, à une rosette (grand plantain), une touffe (pâturin annuel), des tiges traçantes (Renouée des oiseaux).

Les plantains sont utilisés comme aliment par les larves de quelques espèces de lépidoptères (papillons).

En raison de leurs rosettes de feuilles épaisses, élastiques, fibreuses, plaquées au sol, certains plantains (Plantago major, Plantago coronopus) résistent bien aux effets destructeurs du piétinement et au compactage du sol[6].

Leurs graines ont, par temps humide, un tégument qui se colle à tout ce qu'il touche, ce qui fait des plantains des adventices cosmopolites[7].

Classification

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Ce genre a été décrit pour la première fois en 1753 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778).

C'est au genre Plantago (Psyllium) qu'appartiennent Plantago ovata Forssk., le plantain blond ou plantain des Indes, et Plantago psyllium L. (ou Plantago afra L.) appelé aussi plantain pucier ou plantain de Provence. Mais aujourd'hui, on utilise généralement pour ces deux espèces le terme générique psyllium ; psylliium blond pour le premier, aux graines claires, et psyllium brun pour le second, aux graines noirâtres (le mot psyllium vient du latin psylla qui signifie pucepsyllos en grec — du fait de la ressemblance des graines avec cet insecte)

  • Bougeria Decne.[8]
  • Littorella P. J. Bergius[8]
  • Psyllium Mill.[8]

Liste d'espèces

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Selon GRIN (22 septembre 2016)[8] :

Selon Tropicos (22 septembre 2016)[9] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

Alimentaire

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Une dizaine d'espèces ont des feuilles d'assez grande taille et relativement tendres pour être consommées (P. alpina, P. coronopus, P. lanceolata, P. media, P. major). Jeunes, elles peuvent se manger crues, dans les salades, et ont un goût prononcé d'abord amer puis qui ressemble à celui d'un champignon, le bolet, mais certaines personnes sont rebutées par son odeur peu appétissante. Les feuilles plus âgées filandreuses, notamment celles à l'extérieur de la rosette (celles à l'intérieur sont trop coriaces), sont meilleures cuites, en particulier dans les soupes, les risottos, les pestos ou d'autres façons gastronomiques de les déguster (soufflé, plantain au vin blanc, etc)[10]. Les fleurs non écloses (boutons floraux)[11] peuvent être mangées crues ou cuites à la poêle, voire préparées comme des câpres. Les graines séchées peuvent servir à parsemer un jus ou une soupe. Les jeunes épis au goût de noisette peuvent être ajoutés aux salades[12],[13].

Pharmacopée

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Composant actifs

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Les plantains contiennent de nombreux composés chimiques d'intérêt pharmaceutiques, qui en font une véritable « trousse à pharmacie » de la nature selon François Couplan[14]. Les espèces les plus courantes et les plus utilisées par la pharmacopée traditionnelle sont Plantago Major et Plantago Lanceolata. Ils possèdent des polysaccharides (dont de l'arabinogalactane), des mucilages, des iridoïdes, des phényléthanoïdes, des flavonoïdes (dont de l'apigénine), des tanins, et des acides phénols[15].

Composition chimique[16]
Composé % de composé actif Remarques
Phényléthanoïdes 1,5 % dans les feuilles exprimés par la pharmacopée européenne en actéosides
Iridoïdes 2-3 % dans les feuilles dont de l'aucuboside, du catalpol, de l'aspéruloside et de la globularine
mucilages 2-6,5 % hydrolysés en acide galacturonique, en galactose et en arabinose

Usages thérapeutiques traditionnels

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Toutes les variétés de plantains ont eu et ont encore un usage interne (dans l'alimentation ou en diététique) et surtout des usages externes (cataplasme, crème ou baume, macérat huileux) traitant notamment les inflammations de la peau ou des muqueuses. Le suc frais extrait des feuilles (au printemps, à la floraison) sert à diverses préparations, notamment des collyres (sous forme d'hydrolat).

La racine est récoltée et broyée pour préparer des cataplasmes anti-infectieux.

Tous les plantains calment les piqûres d'insectes (moustiques, abeilles, frelons, guêpes, taons) ; leurs composés anti-inflammatoire et antihistaminique neutralisent l’effet du venin et la réponse allergique. Il suffit d'apposer une feuille de plantain préalablement froissé entre les doigts ou la mâcher, pour en extraire le jus. Cette feuille est appliquée, comme une compresse, sur les piqûres (d'insectes ou d'ortie). L'application peut être renouvelée (toutes les quinze minutes par exemple)[15][17].

À titre d'exemple, une étude ethnobotanique publiée en 1984, relative aux usages des plantes dans la vie quotidienne du début du XXe siècle à Bagnes témoigne que les feuilles de plantain, éventuellement macérées dans de l'eau-de-vie, servaient encore à désinfecter et cicatriser des plaies[18]. Et en compresses, les feuilles écrasées soulageaient les piqûres d'abeilles ou de guêpes[18]. Elles avaient aussi un usage vétérinaire (ex. : « appliquées hachées, elles guérissent la masœuva (nom désignant dans le patois local l'abcès au pied chez le bétail) ; la tisane de feuilles et de fleurs soigne la diarrhée des veaux »[18] ; « en hiver, les fleurs sèches servent de nourriture pour les oiseaux »[18].

L'analyse d'extrait aqueux d'échantillons de la partie aérienne de Plantago albicans L. prélevés dans la région d'Oued Souf (Sahara algérien) a montré la présence d'alcaloïdes et stérols, mais aussi surtout de polyphénols, qui confèrent un fort effet anti-inflammatoire à cette plante (meilleure que celle du médicament de référence utilisé par l'étude), ainsi qu'un effet antipyrétique significatif[19].

Usages pharmacologiques

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Les plantains sont reconnus pour être anti-inflammatoires (grâce notamment à l'apigénine), antitussifs et mucolytiques. La plante est donc intéressante pour les inflammations des voies aériennes. Elle a également un bon pouvoir anti-bactérien et elle est immuno-modulante (grâce aux polysaccharides)[15].

Plantago ovata est aujourd'hui utilisé pour les propriétés mucilagineuses du tégument de ses graines, qui présente un grand intérêt dans de nombreuses pathologies intestinales. On le retrouve dans la composition de plusieurs préparations pharmaceutiques, comme Metamucil ou Spagulax, mais il est de plus en plus vendu sous sa forme naturelle en magasins diététiques. Le mucilage gonfle au contact de l'eau et donne une consistance idéale aux selles. C'est un laxatif de lest - il n'est pas absorbé par l'organisme et ne présente donc aucun intérêt nutritionnel. De nombreux travaux scientifiques ont aussi démontré qu'il améliore le taux de cholestérol, ce qui a conduit la FDA (l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) à autoriser les fabricants de céréales pour le petit-déjeuner à mentionner cette allégation de santé sur leurs emballages[20].

  • Le pollen du plantain fait partie des pollens allergisants[21].

Notes et références

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  1. François Couplan, Les plantes et leurs noms : Histoires insolite, Éditions Quæ, (lire en ligne), p. 100
  2. (en) Christa Kletter et Monika Kriechbaum, Tibetan Medicinal Plants, CRC Press, , p. 293
  3. Le cortège floristique reflète le chargement, l'ensemencement, les contraintes hydriques et liées au pâturage (piétinement, abroutissement, etc.). Par exemple les prairies pâturées humides en Bretagne associent aux plantains le jonc épars, la renoncule flammette et la cardamine des prés. Cf Yann Bouëssel Du Bourg, La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p. 54.
  4. Gérard Guillot, Guide des plantes des villes et villages, Humensis, (lire en ligne), p. 48.
  5. Extrême tassement du sol, qui devient alors asphyxique, et surpiétinement des organes végétatifs.
  6. Gérard Guillot, Guide des plantes des villes et villages, Humensis, (lire en ligne), p. 46-48.
  7. Maurice Reille, Dictionnaire visuel de botanique, Ulmer, , p. 11.
  8. a b c et d USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 22 septembre 2016
  9. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 22 septembre 2016
  10. François Couplan, Marc Veyrat, Dégustez les plantes sauvages, Sang de la terre, , p. 179-180.
  11. Les fleurs écloses sont également comestibles mais l'épi a une texture fibreuse plus dure.
  12. François Couplan, Le régal végétal : plantes sauvages comestibles, Editions Ellebore, , p. 351-352
  13. Bernard Bertrand, Éloge du plantain, éditions de Terran, , p. 81.
  14. François Couplan, Guide de survie des nouveaux Robinsons, Larousse, , p. 54.
  15. a b et c Morel 2008, p. 287.
  16. Fleurentin 2016, p. 347.
  17. « Soulager une piqûre de moustique avec 4 remèdes naturels », sur santemagazine.fr (consulté en ).
  18. a b c et d Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ , p. 129-158 (ISSN 0374-6402, OCLC 716291575, lire en ligne).
  19. Narimane Hamdaoui et Hadjer Hedoud, « Evaluation de quelques activités biologiques d’extrait préparé à partir de la plante Plantago albicans L d’El Oued », Université d'El Oued (Mémoire de fin d'étude),‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « FDA endorses psyllium bran cereal », sur cnn.com (consulté le ).
  21. « Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) », sur pollens.fr via Wikiwix (consulté le ).

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Bibliographie

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  • Jean-Michel Morel, Traité pratique de phytothérapie : Remèdes d'hier pour médecine de demain, Paris, Grancher, , 618 p. (ISBN 978-2-7339-1043-6)
  • Jacques Fleurentin, Du bon usage des plantes qui soignent, Ouest-France, , 378 p. (ISBN 978-2-7373-6841-7)

Articles connexes

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Liens externes

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