Rue Madame-de-Sévigné
3e, 4e arrts Rue Madame-de-Sévigné
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Situation | ||
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Arrondissements | 3e 4e |
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Quartiers | Saint-Gervais Archives |
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Début | 2, rue de Rivoli, 100, rue Saint-Antoine | |
Fin | 3, rue du Parc-Royal | |
Morphologie | ||
Longueur | 386 m | |
Largeur | Minimum : 10 m | |
Historique | ||
Dénomination | 15 décembre 2023 | |
Ancien nom | Rue de la Culture Sainte-Catherine Rue de la Couture Sainte-Catherine Rue du Val Rue de Sévigné (-) |
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Géocodification | ||
Ville de Paris | 8583 | |
DGI | 8953 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | ||
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La rue Madame-de-Sévigné est une rue de Paris située dans les 3e et 4e arrondissements. La limite entre les deux arrondissements est matérialisée par la rue des Francs-Bourgeois.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Orientée approximativement nord-sud, longue de 386 mètres, elle commence au 2, rue de Rivoli et au 100, rue Saint-Antoine et se termine au 3, rue du Parc-Royal. Elle est à sens unique, dans le sens sud-nord, au départ de la rue de Rivoli.
Les stations de métro les plus proches sont Saint-Paul, où circulent les trains de la ligne 1 et Chemin Vert, desservie par la ligne 8.
Origine du nom
[modifier | modifier le code]Son nom vient de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné (1626-1696), qui habita l'hôtel Carnavalet de 1677 jusqu'à sa mort. Cet hôtel est depuis devenu le musée historique de la ville de Paris.
Historique
[modifier | modifier le code]La rue est un regroupement sous un seul nom de deux anciennes rues :
- la « rue de la Culture Sainte-Catherine » ou « rue de la Couture Sainte-Catherine »,
- la « rue du Val », ancien nom supposé de la partie comprise entre la rue des Francs-Bourgeois et la rue du Parc-Royal.
La rue est ouverte en 1545 dans le prolongement d'une impasse située sur le chemin de ronde de l'enceinte de Philippe Auguste qui desservait l'église Sainte-Catherine[1]. Cette création fait partie des rues ouvertes au cours du lotissement en 1545 de la Couture ou Culture Sainte-Catherine, urbanisation du territoire agricole qui faisait partie du domaine du prieuré prieuré de chanoines réguliers de l'ordre du Val-des-Écoliers, établi vers 1230[2].
Elle est citée sous le nom de « Rue Sainte-Catherine », dans un manuscrit de 1636.
La place du Marché-Sainte-Catherine à proximité garde le souvenir du couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers, démoli de 1773 à 1777.
Par délibération du Conseil de Paris du , la rue de Sévigné devient rue Madame de Sévigné[3].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]- Le , le connétable Olivier de Clisson est agressé par Pierre de Craon à l'entrée de la rue Culture-Sainte-Catherine. Grièvement blessé, il survit. À l'angle de la rue et de celle de Saint-Antoine se trouve une statue de sainte Catherine.
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Statue de sainte Catherine à l'angle des rues de Sévigné et Saint-Antoine.
- Nos 1 à 7 : l’enceinte de Philippe Auguste suit la façade intérieure des maisons[4].
- No 5 : ancienne clinique du docteur Raspail entre 1840 et 1848[5].
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Le no 5.
- No 7 : hôtel de Chavigny, ancien hôtel d'Évreux (qui occupait également le no 9) puis hôtel Poulletier ; ce bâtiment est inscrit aux monuments historiques. Dans les caves du no 7, vestiges d'une tour de l'enceinte de Philippe Auguste[5] ; aujourd'hui caserne de pompiers.
- Sur le trottoir subsiste un ancien avertisseur d’incendie. Ce modèle a été fabriqué en 1947. Après avoir brisé la vitre, un avertisseur téléphonique, relié à la caserne la plus proche, se déclenche. Un message annonce : « Dès que le carillon d’alarme s’arrête, crier distinctement dans l’embouchure du téléphone, la nature du sinistre, la rue et le numéro. Répéter ces indications jusqu’à ce qu’un ronflement se fasse entendre, ce qui indique que les sapeurs-pompiers sont en partance »[6].
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No 7.
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No 7 : ancien avertisseur d'incendie.
- No 11 : emplacement du théâtre du Marais, dans lequel Beaumarchais fit jouer ses pièces. Il ferme en 1807. Les locaux sont affectés au pompes funèbres jusqu’en 1816. Les bâtiments sont partiellement rasés et transformés en établissement de bains. Seule la façade, encore visible, est conservée[7].
- No 13 : sur l’emplacement de la grange du couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers a été bâti l’hôtel Poulletier, acquis par Léon Bouthillier de Chavigny en même temps que son hôtel du no 7. À droite, dans la cour, subsiste l’ancienne orangerie de l’hôtel de Chavigny[7]. Plusieurs éléments inscrits aux monuments historiques. Notamment, au fond de la cour, cette étrange datcha en bois bâtie au début du XXe siècle, et qui appartient à une société créatrice d'événements artistiques.
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Cour du no 13.
- No 21 : boutique classée.
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No 21 : façade de boutique classée à l'angle de la rue des Francs-Bourgeois.
- No 23 : musée Carnavalet.
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No 23 : entrée de l’hôtel Carnavalet.
- No 26 : le peintre André Masson vécut à cette adresse de 1964 à sa mort en 1987[8].
- No 27 : lycée Victor-Hugo, édifié par l’architecte Anatole de Baudot en 1893[9].
- Au no 29 se trouvait l'institution Jauffret[10].
- No 30 : maison ancienne. André Pieyre de Mandiargues vécut à cette adresse de 1967 à sa mort en 1991[8].
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No 30 : maison ancienne.
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No 30 : détail de la façade.
- No 38 : le poète André Chénier a habité cette maison de 1774 à 1787[8]. Il évoque sa chambre dans La République des Lettres (I)[11].
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Le no 38.
- Nos 46-48 : ancien hôtel de Neaulieu, atelier des beaux-arts de la ville de Paris, annexe Sévigné, sa fontaine de la Charité.
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Entrée du no 46.
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Nos 46-48 : La Charité, de Fortin (ISMH), reste d'une ancienne fontaine détruite.
- No 52 : emplacement de l'hôtel de Flesselles, où résidait Jacques de Flesselles le dernier des prévôts des marchands de Paris. Le portail de l'ancien hôtel détruit en 1908 a été reconstitué à l'entrée de l'immeuble construit en 1968.
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Entrée du no 52.
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Plaque commémorative au no 52, posée pour le bicentenaire de la Révolution, marquant l'emplacement de l'hôtel de Flesselles.
Références
[modifier | modifier le code]- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 515.
- Histoire du siège de Paris sous Henri IV en 1590, d'après un manuscrit par M. A. Dufour, 1881.
- « 023 DU 158 Dénomination rue Madame de Sévigné (3e et 4e). », sur paris.fr, (consulté le ).
- Renaud Gagneux, Denis Prouvost et Emmanuel Gaffard, Sur les traces des enceintes de Paris: promenades au long des murs disparus, Parigramme, (ISBN 978-2-84096-322-6), page 39.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 2, p. 515.
- Hélène Hatte et Valérie Rialland-Addach, Patrimoine insolite du Paris d'autrefois, Christine Bonneton, coll. « Guide insolite », (ISBN 978-2-86253-669-9).
- Alexandre Gady, Le Marais: guide historique et architectural, Carré, (ISBN 978-2-908393-09-5).
- Danielle Chadych et Malika Turin, Le Marais: évolution d'un paysage urbain promenades d'architecture et d'histoire, Parigramme, (ISBN 978-2-84096-900-6).
- Raphaël Loiseau, « Le Paris qui vient », Paris-Hachette, 1er janvier 1897.
- André Vaquier, L'institution Jauffret, rue Culture-Sainte-Catherine, no 29, à Paris, 1971.
- André Chénier, Œuvres complètes - La République des Lettres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, , page 470.