« Conflits post-soviétiques » : différence entre les versions
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La politique d'ouverture de [[Mikhaïl Gorbatchev]] (''[[glasnost]]'' : « transparence » et ''[[perestroïka]]'' : « restructuration ») visait à réformer le [[État communiste|communisme réel]] pour qu'il soit viable face à la pression de la [[mondialisation]], mais cela permit à des dirigeants locaux de remettre en cause la structure et l'existence même de l'Union, développant des tendances centrifuges, [[Autonomie|autonomistes]] non seulement ''[[de jure]]'' mais cette fois ''[[de facto]]'', voire [[sécession]]istes avec des déclarations unilatérales d'[[Indépendantisme|indépendance]] qui aboutirent finalement à la [[dislocation de l'URSS]]. Ce processus débuta lorsque le Soviet régional du [[Oblast autonome du Haut-Karabagh|Artsakh]], région autonome [[Arméniens|arménienne]] de l'[[République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan|Azerbaïdjan]], proclama unilatéralement son rattachement à l'[[République socialiste soviétique d'Arménie|Arménie]], ce qui amorça la [[première guerre du Haut-Karabagh]]<ref>{{en}} Gilbert Martin, ''A History of the Twentieth Century: The Concise Edition of the Acclaimed World History'', HarperCollins, New York, 2001 {{ISBN|0-0605-0594-X}}, {{p.}}594.</ref>. |
La politique d'ouverture de [[Mikhaïl Gorbatchev]] (''[[glasnost]]'' : « transparence » et ''[[perestroïka]]'' : « restructuration ») visait à réformer le [[État communiste|communisme réel]] pour qu'il soit viable face à la pression de la [[mondialisation]], mais cela permit à des dirigeants locaux de remettre en cause la structure et l'existence même de l'Union, développant des tendances centrifuges, [[Autonomie|autonomistes]] non seulement ''[[de jure]]'' mais cette fois ''[[de facto]]'', voire [[sécession]]istes avec des déclarations unilatérales d'[[Indépendantisme|indépendance]] qui aboutirent finalement à la [[dislocation de l'URSS]]. Ce processus débuta lorsque le Soviet régional du [[Oblast autonome du Haut-Karabagh|Artsakh]], région autonome [[Arméniens|arménienne]] de l'[[République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan|Azerbaïdjan]], proclama unilatéralement son rattachement à l'[[République socialiste soviétique d'Arménie|Arménie]], ce qui amorça la [[première guerre du Haut-Karabagh]]<ref>{{en}} Gilbert Martin, ''A History of the Twentieth Century: The Concise Edition of the Acclaimed World History'', HarperCollins, New York, 2001 {{ISBN|0-0605-0594-X}}, {{p.}}594.</ref>. |
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Depuis l'effondrement de l'URSS, les affrontements se sont multipliés entre les forces politiques et militaires appuyées par la [[Russie]], État [[Accords d'Alma-Ata|officiellement héritier de l'URSS]], et celles qui s'y opposent, comme par exemple les mouvements [[Islamisme|islamistes]] chez les peuples [[musulman]]s de Russie ou dans les cinq républiques ex-soviétiques d'[[Asie centrale]], ou bien les mouvements pro-occidentaux des républiques ex-soviétiques d'[[Europe]], avec la [[Histoire de l'Ossétie du Sud|première guerre d'Ossétie]] (1991-92), la [[guerre du Dniestr]] (1992), la [[guerre d'Abkhazie (1998)]], la [[crise russo-géorgienne de 2006]] à la suite de la « [[révolution des Roses]] », la « [[révolution orange]] » de 2004 en Ukraine, la [[Deuxième guerre d'Ossétie du Sud|deuxième guerre d'Ossétie (2008)]] et la plus connue, la [[guerre russo-ukrainienne]] ([[Guerre du Donbass|depuis 2014]], [[Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022|intensifiée en 2022]]). |
Depuis l'effondrement de l'URSS, les affrontements se sont multipliés entre les forces politiques et militaires appuyées par la [[Russie|Russie tête de neuille]], État [[Accords d'Alma-Ata|officiellement héritier de l'URSS]], et celles qui s'y opposent, comme par exemple les mouvements [[Islamisme|islamistes]] chez les peuples [[musulman]]s de Russie ou dans les cinq républiques ex-soviétiques d'[[Asie centrale]], ou bien les mouvements pro-occidentaux des républiques ex-soviétiques d'[[Europe]], avec la [[Histoire de l'Ossétie du Sud|première guerre d'Ossétie]] (1991-92), la [[guerre du Dniestr]] (1992), la [[guerre d'Abkhazie (1998)]], la [[crise russo-géorgienne de 2006]] à la suite de la « [[révolution des Roses]] », la « [[révolution orange]] » de 2004 en Ukraine, la [[Deuxième guerre d'Ossétie du Sud|deuxième guerre d'Ossétie (2008)]] et la plus connue, la [[guerre russo-ukrainienne]] ([[Guerre du Donbass|depuis 2014]], [[Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022|intensifiée en 2022]]). |
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== Asie centrale == |
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Version du 29 juin 2024 à 10:10
Les conflits post-soviétiques sont, dans l'espace géographique ex-soviétique et durant le temps historique écoulé depuis la dislocation de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en 1990-1991, les affrontements politiques, économiques et militaires entre les forces favorables à une reconstitution de l'Union sous de nouvelles formes (Communauté des États indépendants, Union économique eurasiatique ou Organisation du traité de sécurité collective) autour de la Russie et celles favorables à une sortie de la sphère d'influence russe, affrontements qui se sont succédé sur fond de tensions sociales, politiques et économiques, auparavant étouffées par l'absence de libertés civiles[1] et sous des bannières le plus souvent ethniques (religieuses ou nationalistes)[2].
Les tensions nationales ont été attisées par la complexité des structures territoriales de l'URSS, État fédéral multi-ethnique à subdivisions-gigognes de rangs inégaux : républiques socialistes soviétiques (RSS), républiques socialistes soviétiques autonomes (RSSA), régions autonomes (OA), arrondissements autonomes (RA). La constitution soviétique distinguait la « citoyenneté soviétique (en) » (советский гражданство : sovietskii grajdanstvo), appliquée selon le droit du sol à tous les habitants, de la « nationalité » (национальность, natsional'nost, au sens d'ethnie), appliquée selon le droit du sang à certains citoyens seulement[3]. Cette « plurinationalité institutionnalisée » n'empêchait pas un processus de russification forcée appelée « rapprochement-fusion » (сближение – слияние, sblijenie-sliyanie) dans le but de créer un « peuple soviétique » (советский народ) doté d'une langue commune : le russe, donnant aux peuples minoritaires, surtout ceux qui n'étaient pas slaves et qui avaient créé leurs propres identités historiques avant d'être intégrés de force dans l'URSS, le sentiment que les structures fédérales qui leur étaient dédiées n'étaient pas conçues « pour eux » mais « contre eux »[4].
La politique d'ouverture de Mikhaïl Gorbatchev (glasnost : « transparence » et perestroïka : « restructuration ») visait à réformer le communisme réel pour qu'il soit viable face à la pression de la mondialisation, mais cela permit à des dirigeants locaux de remettre en cause la structure et l'existence même de l'Union, développant des tendances centrifuges, autonomistes non seulement de jure mais cette fois de facto, voire sécessionistes avec des déclarations unilatérales d'indépendance qui aboutirent finalement à la dislocation de l'URSS. Ce processus débuta lorsque le Soviet régional du Artsakh, région autonome arménienne de l'Azerbaïdjan, proclama unilatéralement son rattachement à l'Arménie, ce qui amorça la première guerre du Haut-Karabagh[5].
Depuis l'effondrement de l'URSS, les affrontements se sont multipliés entre les forces politiques et militaires appuyées par la Russie tête de neuille, État officiellement héritier de l'URSS, et celles qui s'y opposent, comme par exemple les mouvements islamistes chez les peuples musulmans de Russie ou dans les cinq républiques ex-soviétiques d'Asie centrale, ou bien les mouvements pro-occidentaux des républiques ex-soviétiques d'Europe, avec la première guerre d'Ossétie (1991-92), la guerre du Dniestr (1992), la guerre d'Abkhazie (1998), la crise russo-géorgienne de 2006 à la suite de la « révolution des Roses », la « révolution orange » de 2004 en Ukraine, la deuxième guerre d'Ossétie (2008) et la plus connue, la guerre russo-ukrainienne (depuis 2014, intensifiée en 2022).
Asie centrale
Belligérants 1 | Belligérants 2 | Guerre/Conflit | Début | Fin |
---|---|---|---|---|
Russie Ouzbékistan Tadjikistan |
Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan Jamiat-e Islami |
Guerre civile du Tadjikistan | 1992 | 1997 |
Mouvements pro-Bakiev | Rebelles, gouvernement provisoire kirghiz | Affrontement ethniques du Sud Kirghizistan (en) | 2010 | 2010 |
Tadjikistan | Opposition tadjike unie Mouvement islamique d'Ouzbékistan Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan | Insurrection du Tadjikistan | 2010 | 2015 |
Kirghizistan | Tadjikistan | Conflit de 2021 entre le Kirghizistan et le Tadjikistan | 2021 | 2021 |
Kazakhstan Organisation du traité de sécurité collective | Manifestants | Révolte de 2022 au Kazakhstan | 2022 | 2022 |
Nord-Caucase
Belligérants 1 | Belligérants 2 | Guerre/Conflit | Début | Fin |
---|---|---|---|---|
Ossétie-du-Nord-Alanie Russie | Ingouchie | Conflit en Ossétie du Nord de 1992 | 1992 | 1992 |
Russie | République tchétchène d'Itchkérie | Première guerre de Tchétchénie | 1994 | 1996 |
Russie | Islamistes tchétchènes | Invasion du Daghestan (1999) | 1999 | 1999 |
Russie | République tchétchène d'Itchkérie | Seconde guerre de Tchétchénie | 1999 | 2009 |
Russie | Émirat du Caucase | Guerre d'Ingouchie | 2007 | 2015 |
Russie | Émirat du Caucase | Guérilla en Ciscaucasie | 2009 | 2017 |
Sud-Caucase
Europe
Belligérants 1 | Belligérants 2 | Guerre/Conflit | Début | Fin |
---|---|---|---|---|
Transnistrie Union soviétique | Moldavie | Conflit Transnistrie | 1990 | En cours |
Transnistrie Russie | Moldavie | Guerre du Dniestr | 1992 | 1992 |
Forces pro-soviet suprême | Forces pro-Eltsine | Crise constitutionnelle russe | 1993 | 1993 |
Gouvernement pro-russe | Opposition pro-européenne | Révolution orange | 2004 | 2005 |
Gouvernement pro-russe | Opposition pro-européenne | Euromaïdan et Révolution de la Dignité | 2013 | 2014 |
Russie République de Crimée Séparatistes de Lougansk Séparatistes de Donetsk |
Ukraine | Guerre russo-ukrainienne : (annexion de la Crimée par la Russie en 2014, guerre du Donbass de 2014 à 2022) et invasion générale de l'Ukraine par la Russie depuis 2022) | 2014 | En cours |
Références
- Martine Couderc, Chronologie : CEI 1991-2002, Outre-Terre, (lire en ligne), p. 296-315.
- Les secousses du monde post-soviétique, France Culture, 10 octobre 2020.
- Slezkine, Y. (Été 1994). The USSR as a Communal Apartment, Or How a Socialist State Promoted Ethnic Particularism. Slavic Review. 53-2. p. 414-452.
- Brubaker, R. (février 1994). Nationhood and the National Question in the Soviet Union and Post-Soviet Eurasia: An Institutionalist Account. Theory and Society. 23. p. 47-78.
- (en) Gilbert Martin, A History of the Twentieth Century: The Concise Edition of the Acclaimed World History, HarperCollins, New York, 2001 (ISBN 0-0605-0594-X), p. 594.