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Liste des comtes de Ferrette

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armes des comtes de Ferrette

Le comté de Ferrette (en allemand : Grafschaft Pfirt) est un ancien démembrement des domaines des ducs puis comtes d'Alsace, réalisé sous les carolingiens. Il dépendra du second royaume de Bourgogne, avant d'être réuni à l'Alsace. Malgré les tentatives de Rodolphe de Habsbourg pour que les comtes de Ferrette se reconnaissent comme mouvant de l'Empire, il n'en fut rien si bien qu'ils continuèrent à jouir de tous les droits de souverains indépendants. Le comté de Ferrette n'était pas une entité compacte car il devait sa création au morcellement des terres d'Alsace, mais il avait réussi à s'agrandir au cours des siècles. Il correspondait aux territoires de trois seigneuries principales qui sont Ferrette, Altkirch et Thann, puis celles de Belfort, de Delle et de Rougemont ; son chef-lieu en était le Château de Ferrette[1].

Le titre de seigneur puis comte de Ferrette sera donné en premier à Frédéric, fils de Louis de Montbéliard, il passe ensuite à son frère Thierry qui le transmet à son fils Frédéric Ier de Ferrette

Généalogie

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Frédéric Ier de Ferrette (? - juillet/), comte de Ferrette et d'Altkirch. Il est le fils de Thierry Ier de Montbéliard et d'Ermentrude de Bourgogne[2]. Il suit souvent la cour de l'empereur du Saint-Empire romain germanique où il figure au premier rang des comtes et toujours devant ses frères Thierry et Renaud. En 1144 il fonde le couvent de Feldbach. Il est inhumé au monastère d'Oelenberg[1].

Mariages et succession[3] :
Il épouse en premières noces en 1111 Petrissa ou Pierrette[4] (? - 1115), fille de Berthold II de Zähringen et d'Agnès de Rheinfelden, puis en secondes noces Stéphanie ou Étiennette, (? - /88), fille de Gérard Ier de Vaudémont et d'Hedwige de Dagsbourg, dame d'Eguisheim. Du second mariage il a Louis Ier qui suit.


Louis Ier de Ferrette, (avant 1144 - après 1191), comte de Ferrette, seigneur de Vadans[5] et d'une partie d'Eguisheim. Il est cité en 1184 comme présidant avec l'évêque de Bâle au plaid général de Grandval. Il décède lors de sa participation à la Troisième croisade où il est présent au siège de Saint-Jean-d'Acre[1].

Mariage et succession :
Il épouse Richenza[6], (vers 1143 - ), fille de Werner II de Habsbourg et d'Ida de Tierstein, de qui il a :

  • Ulrich, (? - ), comte de Ferrette et de Sogren dès 1180, il meurt assassiné sur l'ordre du comte Othon Ier de Bourgogne,
  • Louis II, (? - 1189), comte de Ferrette et seigneur de Vadans. Il épouse Agnès, fille d'Oudelard de Sohyères (Sogren) et d'Adélaïde de Thierstein,
  • Helwide,
  • Richard, (vers 1165 - ?), il épouse Marie de Brienne : d'où Pétronille/Perrette (née vers 1190), épouse de Thiébaud Ier de Neufchâtel-Bourgogne,


Frédéric II de Ferrette, (vers 1187 - / tué par un de ses fils), comte de Ferrette dès 1207[7]. Sa filiation est incertaine, il peut être le fils de Louis Ier ou de Louis II. Il délaisse le château de Ferrette pour celui d'Altkirch et fait construire celui de Rougemont. Ses vassaux étant très nombreux dans la ville, il fera entourer leurs maisons d'une muraille pour en faire une place fortifiée. En 1210 les moines qui avaient fui Lucelle, après qu'Otton IV du Saint-Empire fut excommunié, se réfugièrent à Altkirch[1].

Mariages et succession :
Il épouse en premières noces X... d'Egisheim, puis en secondes noces il épouse Hilwidis (nommé aussi Heilwig et Stéphanie[8]), (vers 1190 - 1262), fille d'Egon IV d'Urach et d'Agnès de Zähringen. Hilwidis, à la mort de son oncle Berthold V de Zähringen, recueille les domaines de Fribourg (Allemagne).
Du premier mariage il a :

  • Alix/Algéarde, (? - 1268/85), dame de Belfort, elle épouse vers 1228 Thierry III de Montbéliard[9], dit Le Grand Baron,
  • Agnès, (? - vers 1272), dame de Montreux-en-Ferrette, elle épouse avant 1227 Ferry/Frédéric V comte de Toul,

Du second mariage il a :


Ulrich II de Ferrette, (? - Feldbach 1er février/), comte de Ferrette[14], de Sogren, seigneur de Florimont. Nommé landvogt (bailli) d'Alsace par Frédéric II du Saint-Empire en 1212[1]. Il vend le comté à l'évêque de Bâle Heinrich III von Neuenburg-Erguel pour lui reprendre en fief[15].

Mariages et succession :
Il épouse en premières noces Élisabeth de Salins (ou Élisabeth de Bourgogne), (1210 - 1277), fille de Jean Ier de Chalon et de Mahaut de Bourgogne : le couple se sépare, et Élisabeth se remarie avec Henri de Vergy ; puis en secondes noces Agnès[16], (1210 - 1268/71), dame de Bauffremont et de Morey, sœur dudit Henri de Vergy, fille de Guillaume de Vergy et Clémence de Fouvens (après ces 2° noces, Ulrich est donc devenu le beau-frère d'Henri de Vergy, et Élisabeth, la belle-sœur d'Agnès de Vergy et d'Ulrich).
Du premier mariage il a[17] :

  • Frédéric, (? - vers 1267), seigneur de Rougemont-le-Château, il épouse Gille, fille d'Hugues de Vienne et d'Alix de Thoire et Villars,
  • Louis, (? - 1268/81), sire de Florimont, il épouse Gertrud, (? - après 1281), fille d'Ulrich II de Rappolstein,
  • Agnès, (? - avant 1249), elle épouse en 1243 Guillaume de Vienne,

Du second mariage il a :

  • Henri,
  • Thiébaud/Théobald qui suit
  • Adélaïde/Adelheid, (? - avant 1314), dame de Balm, épouse d'Ulrich Ier de Regensberg,
  • Sophie, elle épouse Konrad IV de Horburg,
  • Stéphanie, (? - //76), elle épouse Konrad Werner III de Hattstatt,
  • Margareta.


Thiébaud/Théobald de Ferrette, (? - vers 1311/16), comte de Ferrette[18], seigneur de Florimont, châtelain de Rougemont-le-Château[1].

Mariages et succession :
Il épouse en premières noces Catherine/Katharina, (? - 1296), fille de Walter de Klingen et de Sophie de Froburg, puis en secondes noces Marguerite de Blamont. Du premier mariage il a :

  • Ulrich III qui suit,
  • Thiébaud/Thiebald, (? - 1311/12), seigneur de Rougemont-le-Château,
  • Jean, (? - 1309/12), seigneur de Rougemont-le-Château,
  • Herzelande, (? - ), elle épouse Otto V d'Ochsenstein,
  • Sophie, (? - ), épouse en 1312 d'Ulrich III de Wurtemberg,
  • Ermengarde, (? - 1329), elle épouse Eberhard II comte de Landau.


Ulrich III de Ferrette, (? - Bâle ), comte de Ferrette[19] et seigneur de Rougemont-le-Château[1].

Mariage et succession :
Il épouse en 1303/09 Jeanne de Montbéliard, (? - vers 1349/50), dame d'Héricourt, fille de Renaud de Bourgogne et de Guillemette de Neufchâtel. Après son décès son corps est inhumé dans l'église de Thann et son cœur à l'abbaye de Lucelle. Il a :

Sceaux et armoiries des comtes de Ferrette

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  • Frédéric II de Ferrette : Un sceau de 6 centimètres de diamètre le représente en chevalier vêtu d'une cotte d'armes et la tête couverte d'un casque fermé. Il tient de la main droite, le bras tendu, une épée courte ; la main gauche tient un écu de forme triangulaire contre son corps, cet écu, dont seulement la moitié est visible, porte un poisson placé verticalement la tête en haut. Le cheval au galop n'a qu'une petite selle et une bride. La légende porte "SIGILLUM FREDERICI COMITIS FERETARUM". Au revers se trouve un contre-sceau plus petit présentant un écu de 3,5 centimètres sur 3 de large arborant deux poissons adossés posés la tête en haut et non recourbés. Il, est gravé : "S. VERITATIS". Sa femme avait pour sceau "une aigle éployée"[1].
  • Louis et Ulrich, fils de Frédéric II de Ferrette : Ils ont le même sceau que leur père. Louis a comme légende : "S. LUDOVICI COMITIS FERRETARUM" et Ulrich : "S.HURICI COMITIS FERRETARUM"[1].
  • Berthold, fils de Frédéric II de Ferrette : Son sceau est ovale, il représente un évêque assis sur une chaise aux accoudoirs à têtes de chiens. Il tient de la main gauche une crosse et de l'autre donne sa bénédiction. Il porte en gravure : "S.BERTOLDI EPISCOPI BASILIENSIS"[1].
  • Thiébaud de Ferrette, fils d'Ulrich, utilisait deux sceaux. l'un, simplement armorié, était utilisé du vivant de son père ; de forme ronde, il a 5 centimètres de diamètre et porte un écu avec deux poissons adossés, la tête en haut, sur l'angle gauche de l'écu il y a un casque fermé surmonté de deux poissons recourbés la tête en bas, il est gravé : "S. THEOBALDI DE PHIRETO". L'autre, équestre, était utilisé après 1275 ; il mesure 6 centimètres, il y est représenté sur un cheval au galop couvert d'un caparaçon portant sur la croupe et le col les deux poissons adossés, le comte est vêtu d'une cotte d'armes plus longue et plus amples que celle de ses prédécesseurs. Il tient un bouclier triangulaire orné de deux poissons, sa tête est protégée par un casque fermé avec deux œillères. Il tient une épée courte dans la main droite, le bras tendu. Au-dessus de sa tête sont gravés deux poissons recourbés en arrière et tête en bas. Il est gravé : "S. THEOBALDI COMITIS FERRETARUM"[1].

Les comtes de Ferrette font partie du groupe héraldique des dix lignages issus de Thierry Ier de Bar (v. 1045-1103) qui ont deux poissons adossés dans leurs armes au XIIIe siècle[20].

Bibliographie

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  • Auguste Quiquerez, Histoire des comtes de Ferrette, H. Barbier, (lire en ligne)

Liens externes

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  • Médiéval Généalogie [19]
  • Geneall, von Pfirt [20]
  • Fabpedigree, frédéric Ier de Ferrette [21]
  • Roglo, Graf von Pfirt [22]

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k et l Histoire des comtes de Ferrette
  2. Dans une charte de 1105 il est cité en premier dans l'ordre des fils d'Ementrude : "Filia Wilelmi comitis de Burgundia Hermentrudis (Ermentrude fille du comte Wuillaume) et filii sui Fridericus, Raginaudus, Theodericus (et ses fils Frédéric, Renaud et Thierry)", Médiéval Généalogie, comtes de Ferrette, Frédéric [1]
  3. Charte de 1144 : "Fridericus comes de Firretho (Frédéric comte de Ferrette) cum uxore mea Stephania (Stéphanie mon épouse) et filio meo Lodoyco (Louis mon fils)", Médiéval Généalogie, comtes de Ferrette, Frédéric [2]
  4. Charte de 1115 : "domina Petrissa, filia ducis Bertholdi" donne "predium…apud Volpach", entre les mains de "viri sui comitis…Friderici de Phirrith", Médiéval Généalogie, comtes de Ferrette, Frédéric [3]
  5. Charte de 1173 : "Ludovicus comes Ferretensis et dominus de Wadens" confirme les donations de l'abbaye Notre-Dame de Rosières par "domini Vualcherii Salinensis (Gaucher IV de Mâcon alors seigneur de Salins) et…domini Friderici imperatoris (Frédéric Barberousse)", Médiéval Généalogie, comtes de Ferrette, Louis Ier [4]
  6. La généalogie des Habsbourg nomme : ""Adelberctum, Gerdrudem de Mümpelgard, Richenzam de Fierrito (Richenza de Ferrette)" les enfants de "Wernherus (Werner)", Médiéval Généalogie, comtes de Ferrette, Louis Ier [5]
  7. Charte du 1er juin 1207 par laquelle Philippe de Souabe, roi de Germanie, confirme les fiefs impériaux : "...Riccardus comes Montisbelgardensis, comes Fridericus de Ferreto, comes Sibertus de Vuerda..." et charte de 1210 : "Fridericus comes de Phirreto" donne la propriété de l'abbaye de Lieu-Croissant, Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [6]
  8. Charte de 1215 : "Fridericus comes Ferretarum" autorise l'abbaye de Lucelle à nommer "abbas Bercholdus eiusdem ecclesie (Bercholdus abbé de cette même église), frater uxoris meæ Hilvidis (frère de mon épouse Hilwidis), charte de 1232 : "Stephana comitissa Phirrecensis", Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [7]
  9. Charte du 15 mai 1226 : "Fridericum comitem Firretensem (Frédéric comte de Ferrette)" et "Richardum comitem Montisbilig (Richard III de Montfaucon)" acceptent de mettre fin à la guerre entre eux par le mariage de "Tierricus filius comitis Montisbiligardi major natu (Thierry III de Montbéliard)" et "Adeardim filiam comitis Firretensis ("Alix/Algéarde la fille du comte de Ferrette), avec le consentement de "Olrico (Ulrich) et Lodovico (Louis) filiis ipsius comitis Firretensis (fils du comte de Ferrette), Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [8]
  10. Charte de 1230 : "Lodowicus comes Ferretensis" confirme la donation à l'abbaye de Lucelle avec l'accord de "patris mei Friderici comitis Ferretensis", Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [9]
  11. Charte du 25 janvier 1233 : "Uolricus comes Phirretensis (Ulrich comte de Ferrette)" confirme la donation de l'église de Bâle, faite par "mater mea Helvvigis comitissa Phirretensis (ma mère Hilwidis comtesse de Ferrette) et Bertholdus frater meus (Berthold mon frère), Basiliensis ecclesie canonicus (chanoine de Bâle)", Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [10]
  12. Charte de décembre 1253 : "Ulricus et Albertus fratres de Ferreto comites (Ulrich et Adalbert frère du comte de Ferrette)", Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [11]
  13. Charte de 1245 : "Stephanus…prior…Cellæ Vilmaris" se plaint à l'abbaye de Cluny que "Fridericus frater domini comitis Firretensis (son frère le seigneur Frédéric comte de Ferrette)" revendiquait le droit de nomination sur le prieuré, Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [12]
  14. Charte de 1262 : "Comes Ulricus Phirretensis (Ulrich comte de Ferrette)" confirme la donation de "Heilewigis mater mea (Hilwidis ma mère)…Friderici patris mei (Frédéric mon père)", Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [13]
  15. Charte de 1271 : "dominus Heinricus episcopus Basiliensis (le seigneur Henri évêque de Bâle)" achète le comté de Ferrette du "comite Phirretarum Ulrico et filius eius (comte de Ferrette Ulrich et de ses fils)" pour "mille marcis et ab eo in feodum receperunt", Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [14]
  16. Charte de 1256 : "Agnes contesse de Ferrette et dame de Biaffroymont et…Liebauz ses fiz", Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [15]
  17. Charte de 1262 : "Comes Ulricus Phirretensis (le comte Ulrich de Ferrette)" confirmela donation par "Heilewigis mater mea (ma mère Hilwidis)…Friderici patris mei (mon père Frédéric)", avec le consentement de "Fridericus, Lodowicus et Theobaldus fratres", Médiéval Généalogie, Frédéric II de Ferrette [16]
  18. Les "Annales Colmarienses" enregistre que "comes Theobaldus de Phirreto (le comte Thiébaud de Ferrette)" tient "magnam curiam (une cour de justice)" en 1276 en présence du roi (Rodolphe Ier du Saint-Empire) et de la reine de Germanie ainsi que du duc de Lorraine, Médiéval Généalogie, Thiebaud de Ferrette [17]
  19. Charte du 2 janvier 1312 : "Ulricus comes Phirretarum", Médiéval Généalogie, Thiébaud de Ferrette [18]
  20. Michel Pastoureau, « Géographie héraldique des pays lotharingiens ; l'influence des armes de la maison de Bar », dans Principautés et territoires et études d'histoire lorraine : Actes du 103e congrès national des sociétés savantes, Nancy-Metz 1978. Section philologie et histoire jusqu'en 1610, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, Bibliothèque nationale, , 350 p. (ISBN 2-7177-1491-X), p. 335-347.