Langage
En matière de langage, qui est l'objet principal de la littérature, il est clair que les mots se dégradent perpétuellement. Ils cessent de dire ce qu'ils signifient ou de signifier ce qu'ils disent ; ils commencent toujours par signifier quelque chose qui non seulement est tout à fait différent, mais encore beaucoup moins défini et beaucoup moins fort. Et dans cette chute des symboles choisis par l'homme, pourrait bien se trouver un symbole de sa propre chute. Il a une difficulté à maîtriser sa langue, non seulement en tant qu'organe de la parole, mais dans le sens de langage parlé. Presque toujours s'il n'y prête pas attention, ce langage s'affole ou, pire encore, s'affaiblit.
- À bâtons rompus, propos débridés, Gilbert Keith Chesterton (trad. Maurice Le Péchoux), éd. L'Age d'Homme, 2010 (ISBN 978-2-8251-4011-6), chap. XXXIV, à propos des mots maltraités, p. 152, 153
(…) le langage touche à quelque chose de profond, de viscéral en chacun de nous. Ce n'est pas un simple outil pour communiquer, c'est le reflet de nos préjugés, le miroir de nos rapports de force, de nos désirs inconscients. Comment les femmes parlent, comment on leur parle, comment on parle d’elles, tout cela joue un rôle essentiel pour l’image qu’elles donnent et plus encore qu’elles se font d’elles-mêmes.
- Le sexe des mots : un chemin vers l'égalité, Benoîte Groult citée par Claudie Baudino, éd. Belin, 2018 (ISBN 978-2-4100-0929-3), p. 9
- Livre de lectures, Marthe Robert, éd. Grasset, 1977 (ISBN 87 4008 1[à vérifier : ISBN invalide]), p. 12
- Citation choisie pour le 12 juillet 2017.
L'épithète est dépréciée. l'inflation de la publicité a fait tomber à rien la puissance des adjectifs les plus forts. La louange et même l'injure sont dans la détresse ; on doit se fatiguer à chercher de quoi glorifier ou insulter les gens !
- Le Bilan de l'intelligence (1935), Paul Valéry, éd. Allia, 2011 (ISBN 978-2-84485-375-2), p. 56
- L'Enchâssement, Ian Watson (trad. Didier Pemerle), éd. Presses Pocket, 1985, p. 117
- L'Enchâssement, Ian Watson (trad. Didier Pemerle), éd. Presses Pocket, 1985, p. 123