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baiser

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : Baiser
Du latin bāsĭāre qui désignait initialement le baiser donné à des personnes respectées, par exemple au père. Le mot s’est rapidement substitué à suāvĭum (« baiser d’amour ») et à oscŭlum (« petite bouche = arrondissement de la bouche »). Le sens sexuel de baiser est attesté dès le XIIe siècle.
Singulier Pluriel
baiser baisers
\bɛ.ze\
Un baiser passionné. (1)

baiser \bɛ.ze\ masculin

  1. Contact de la bouche sur le visage, sur les lèvres, sur quelque partie du corps d’un individu, par amitié, par amour, par civilité, par respect.
    • Par le baiser que me donne ma pauvre Modeste, je devine ce qui se passe en elle : si elle a reçu ce qu’elle attend, ou si elle est inquiète. Il y a bien des nuances dans les baisers, même dans ceux d’une fille innocente […] — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Il y avait en outre une dent d’Abeilard et une dent d’Héloïse, deux blanches incisives, qui, du temps où elles étaient recouvertes par leurs lèvres frémissantes, s’étaient peut-être rencontrées dans un baiser. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
    • Un baiser légal ne vaut jamais un baiser volé. — (Guy de Maupassant)
    • Poète, prend ton luth et me donne un baiser. — (Alfred de Musset, La Nuit de mai)
    • […] Julie se baissa, lui présenta son front, et y reçut le baiser du soir, ce baiser machinal, sans amour, espèce de grimace qui lui parut alors odieuse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ?
      Pas sur la bouche
      Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ?
      Ça m'effarouche,
      Pas sur la bouche,
      Ça l'effarouche
      La bouche c'est fait pour causer,
      Pas pour baiser

      — (Yves Mirande, Albert Villemetz, Ta bouche, opérette, 1920)
    • Elle ne me demanda ni une parole, ni un baiser. Elle vit que je laissais une distance entre nos bouches. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IX)
    • Un baiser sans moustache, disait-on alors, c’est comme un œuf sans sel ; j’ajoute : et comme le Bien sans Mal, comme ma vie entre 1905 et 1914. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 36.)
    • couvrir de baisers, dévorer de baisers
    • prendre, cueillir, dérober, ravir un baiser
  2. Geste de simulation d’un baiser où l’on porte sa main aux lèvres, à l’adresse d’une ou plusieurs personnes.
    • Les girls saluaient en ployant les genoux, ainsi que des petites filles qui font la révérence et en envoyant des baisers. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
  3. (Pâtisserie) (Belgique) Sorte de meringue double, spécialité de la ville belge de Malmedy, en Wallonie.

Contact de la bouche sur le visage :

Contact de la bouche sur le visage :

Vocabulaire apparenté par le sens

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Dérivés dans d’autres langues

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Baiser la main. (sens 1)
Baiser (sens 2)

baiser \be.ze\ ou \bɛ.ze\ intransitif et transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Transitif) Appliquer sa bouche sur le visage, sur les lèvres, sur une partie du corps d’une personne, par amitié, par amour, par civilité, par respect; et par extension, faire le même acte à un objet ou à un animal. — Note d’usage : À cause de la prééminence du sens obscène, ce verbe n’est pratiquement plus utilisé actuellement dans cette acception, sauf dans quelques emplois très spécialisés tels que baiser la main d’une dame ou baiser l’anneau d’un évêque.
    • (Sens vieilli) Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi,
      Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie,
      Mille et mille baisers donne-moi je te prie,
      Amour veut tout sans nombre, amour n’a point de loi.

      Baise et rebaise-moi ; belle bouche pourquoi
      Te gardes-tu là-bas, quand tu seras blêmie,
      À baiser (de Pluton ou la femme ou l’amie),
      N’ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi ?

      En vivant presse-moi de tes lèvres de roses,
      Bégaie, en me baisant, à lèvres demi-closes
      Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.
      — (Pierre de Ronsard, « Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi », Sonnets pour Hélène, 1578)
    • (Sens vieilli) Viens çà, chère, que je te baise,
      Que je t’embrasse long et fort,
      Mon cœur près de ton cœur bat d’aise
      Et d’amour pour jusqu’à la mort
      — (Paul Verlaine, « Compagne savoureuse et bonne », Chansons pour elle, 1891)
    • Mais, aussitôt après, il tendit sa main à l’ermite. Ce dernier, quelque peu humilié, plia le genou et la baisa. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Et quand je m’approchai du fauteuil de grand’mère pour lui baiser la main, elle se détourna et cacha sa main sous son mantelet. — (Léon Tolstoï, Souvenirs, 1851-1857, traduction de Ardève Barine, édition 1922)
    • Les deux hommes se baisèrent sur les joues, vigoureusement. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XII)
    • — C’est vrai, ça ? tu m’aimes, tu n’aimes que moi ?… Eh bien ! prends-moi donc, baise-moi, que je te sente, que tu sois à moi, à moi toujours, jamais à l’autre ! — (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)
    • Là, tous les notables défilèrent pour lui baiser la main. Il dit à chacun quelques mots. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
    • (Par extension)Nous baisâmes les livres saints et nous sortîmes de la chapelle. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
    • Installée près du lit, […] elle baisait, une à une, des images de piété insérées dans un livre vêtu de drap noir. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  2. (Intransitif) (Vulgaire) (Par euphémisme) Introduire un pénis dans un vagin, niquer, foutre.
    • Car si baiser est bien, gabahoter est mieux ! — (Joris Karl Huysmans, « Sonnet saignant », in Le Nouveau Parnasse Satyrique du dix-neuvième siècle, 1881)
    • Quand je baise, la peur que j'ai d'être enceinte me coupe toute envie de jouir. Je n'aime pas baiser. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IV)
    • Colbert disait un jour à Monsieur de Louvois : « Que n’ai-je baisé plus quand baiser je pouvois ? » — (Tristan Bernard, in Pour tout l’or des mots, par Claude Gagnière, Paris, 1996, Éditions Robert Laffont, collection « Bouquins »)
    • Pour baiser à mort, les back-rooms c'était le paradis. On y passait de la techno ou du vieux krautrock, […]. Fabio pouvait baiser des heures. — (Thomas Gunzig, Kuru, Éditions Au Diable Vauvert, 2005, chapitre 4)
    • C’est très bien qu’ils se soucient de leur coupe de cheveux, de leurs pompes et de leurs fringues et qu’ils veuillent tous, à quinze ans, passez-moi l’expression, baiser à tire-larigot, c’est logique, non ? — (Leonardo Padura, Vents de carême, Métailié, Paris, 2006)
    • Et si ma femme me fait pas confiance elle devient casse-burnes, et si elle devient casse-burnes, je m'éloigne, et si je m'éloigne trop, je finis par aller baiser ailleurs. — (Juliette Bouchet, Le Double des corps, Robert Laffont, 2015)
  3. (Transitif) (Sexualité) Posséder, prendre sexuellement.
    • Aristocrates, vous voilà dans le bahut,
      Je baiserons[sic] vos femmes et vous serez cocus,
      Aristocrates, je vous vois tous cornus.
      — (Anonyme, Le Tombeau des aristocrates, 1791)
    • Personne n’y avait rien compris à cet abandon et surtout pas la fille elle-même, parce qu'il avait pris pourtant bien du plaisir à la baiser. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
  4. (Par extension) Avoir en son pouvoir, dominer, tromper, berner, piéger, posséder quelqu’un. Note d’usage : Cette acception transporte tous les sens dérivés du verbe sodomiser : avoir quelqu’un en son pouvoir, le dominer, l’avoir, le posséder, et aussi vaincre, l’emporter, tromper, piéger, voler, etc.
    • L’enfoiré croyait m’avoir, mais je l’ai bien baisé.
    • Si la révolution qui abat tout d’un coup est hors de portée, le goutte-à-goutte des fermetures, lui, est bien réel, continu, et il peut être le support d’un début d’alternative anti-capitaliste qui, pour ainsi dire, cheminerait en creusant le capitalisme de l’intérieur. Si on veut, on pourrait appeler ça aussi : baiser le capital dans son sommeil. — (Frédéric Lordon, in Lionel Maurel, Survivre dans les ruines (numériques) du capitalisme, 6 novembre 2018 → lire en ligne) Note : Dans cet exemple, tous les mots principaux renvoient à la sodomie : enfoiré est une variante affaiblie d’enculé ; avoir et baiser sont des variantes de sodomiser.
  5. Casser, détériorer, abîmer.
    • En forçant sur l’écrou, j’ai baisé le filetage.
  6. (Argot) Boire.
Depuis le milieu du XXe siècle, le sens « avoir des relations sexuelles » l’emporte sur l’autre ; pour éviter cette ambigüité l’usage privilégie « embrasser » pour « donner un baiser ».
  • prendre sexuellement : sauter

Quasi-synonymes

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Donner un baiser :

Traductions à trier
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Prononciation

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Références

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Singulier Pluriel
baiser baisers
\Prononciation ?\

baiser \Prononciation ?\ masculin (orthographe non normalisée du gallo)

  1. (Fougères) Partie non cuite d’un pain (du fait de contact pendant la cuisson).

baiser \Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie francisante)

  1. Battre, attraper.
  2. Vider dans une écope.

Références

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  • « baiser » dans Adolphe Orain, Glossaire patois du département d'Ille-et-Vilaine suivi de chansons populaires avec musique, Maisonneuve Frères et Ch. Leclerc, 1886, 279 pages, page 6 [texte intégral]
  • Jean-Marie Renault, Glossaire du parler de Trémeur, Famille Renault, 2008, 49 pages[version en ligne] / [texte en ligne]