Les droits de scolarité des étudiants augmenteront de jusqu’à 8 % à l’Université de Moncton
Le campus de l'Université de Moncton à Shippagan.
Photo : Radio-Canada / Wildinette Paul
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les étudiants de l’Université de Moncton (UdeM) font face à de nouvelles hausses de leurs droits de scolarité. Ceux-ci augmentent de 8 % pour la plupart des étudiants. Pour les étudiants néo-brunswickois de premier cycle inscrits à temps complet, l'augmentation est de 2 %.
Les hausses ont été annoncées samedi à Shippagan, au Nouveau-Brunswick, par le conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton.
Les dirigeants de l’établissement francophone ont adopté un budget déficitaire pour 2019-2020. Le déficit projeté se chiffre à un peu plus d’un million de dollars, ont-ils annoncé.
Jetant le blâme sur le gouvernement de Blaine Higgs, qui présentait le printemps dernier son premier budget depuis son élection, le conseil des gouverneurs soutient que le déficit projeté est causé par la décision des progressistes-conservateurs de mettre fin au financement des programmes de science infirmière à l’Université de Moncton.
Jacques Paul Couturier, recteur et vice-chancelier par intérim de l’Université de Moncton
Photo : Radio-Canada / Wildinette Paul
C’est cette décision qu’invoque le recteur de l’UdeM, Jacques Paul Couturier, pour justifier cette nouvelle hausse des droits de scolarité.
Pour pallier ce manque de financement du gouvernement provincial, la direction de l’Université a dû augmenter ses droits de scolarité, en plus de présenter un manque à gagner nettement en hausse
, indique M. Couturier.
L'établissement acadien affirme perdre 1,5 million de dollars en raison de la réduction du financement aux programmes de science infirmière. Elle accepte de vivre avec ce déficit pour cette année, mais la situation ne pourra persister, selon le recteur par intérim.
Pour la présente année, c'est un déficit qui est gérable. Par contre, on ne pourra se permettre comme université de présenter un budget déficitaire de cette hauteur pour les prochaines années.
Le plus haut dirigeant de l'Université de Moncton soutient que le gouvernement a pris « une décision mal avisée » quant au financement de la formation des futures infirmières. Il faudra selon lui travailler à « convaincre » les progressistes-conservateurs de Blaine Higgs pour qu'ils réinjectent des fonds en éducation postsecondaire.
À écouter :
Ce que représentent ces hausses
En 2018-2019, après une hausse de 2 %, les droits de scolarité à l’Université de Moncton étaient de 5947 $ pour les étudiants canadiens et de 10 899 $ pour les étudiants internationaux.
Seuls les étudiants néo-brunswickois de premier cycle qui sont présentement inscrits voient l'augmentation de leurs droits de scolarité se limiter à 2 %. Leurs droits augmenteront de 119 $, pour atteindre 6066 $.
Le reste des étudiants est sujet à une hausse de 8 %, incluant les Néo-Brunswickois qui feront leur entrée à l'UdeM à la prochaine session. Cela se traduit par une augmentation de 476 $ pour les étudiants canadiens (Néo-Brunswickois et autres), qui paieront 6423 $.
En hausse de 8 %, les droits de scolarité de tous les étudiants internationaux augmentent de 872 $, pour s'élever à 11 771 $.
Par ailleurs, les étudiantes et étudiants au baccalauréat en science infirmière auront à payer des frais supplémentaires de 500 $ pour leur formation clinique, annonce l'UdeM.
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La Fédération des étudiantes et étudiants du Centre universitaire de Moncton (FEECUM) redoutait déjà depuis plusieurs mois une augmentation des droits de scolarité. Elle s'oppose aux hausses qui viennent d'être annoncées.
Pascale Rioux, présidente de la FEECUM, parle samedi d’un recul important à l’accessibilité des études postsecondaires
.
Pascale Rioux, présidente de la Fédération des étudiantes et étudiants du Centre universitaire de Moncton (FEECUM).
Photo : Radio-Canada / Wildinette Paul
Le terme “accessibilité” était pourtant sur toutes les lèvres ces derniers mois, ce qui rend le budget présenté aujourd’hui encore plus décevant
, dit Mme Rioux.
La présidente de la FEECUM dit même avoir honte
de la manière dont l’Université de Moncton « traite les étudiantes et les étudiants ».
Le président de l'Association des étudiantes et étudiants internationaux du Campus universitaire de Moncton (AEEICUM) dénonce quant à lui cette hausse surprise
. Pour Haissam Fongang, la somme supplémentaire de 872 $ par année aura un très grand impact sur les finances
des étudiants internationaux qui devront la débourser.
Je suis déçu et furieux lorsque je pense à mes consoeurs et confrères qui ont déjà investi beaucoup d'argent à l'Université de Moncton
, déclare M. Fongang.
L'AEEICUM craint que la situation n'entraîne une détérioration d'une situation financière qu'elle juge déjà précaire
chez les étudiants internationaux et redoute que certains ne doivent tout simplement décider d'arrêter leurs études par manque de fonds
.
Avec des renseignements de Wildinette Paul et Marielle Guimond