Développé durant les années 70, et entré en service dans les Voyenno-Vozdushniye Sily (VVS,
force aérienne soviétique) au début des années 80, le Su-25 est ou a été aligné
par nombre de forces aériennes
africaines. Paradoxalement, ce robuste appareil d’attaque a été acquis par la
plupart de ces dernières des années après que sa production ait été interrompue
en 1991.
Adrien Fontanellaz
Durant la Seconde guerre
mondiale, les Soviétiques se distinguèrent par leur emploi massif d’avions
d’assaut conçus pour cette mission ; les Sturmovik. Pourtant, et malgré les
coups meurtriers que ces appareils infligèrent à la Wehrmacht durant le
conflit, les avions d’assaut disparurent des inventaires de l’aviation soviétique
alors que celle-ci passait à l’ère du jet puisque aucun nouvel avion ne succéda
aux Il-2 et Il-10.
Une des premières apparitions du Su-25 à l'Ouest, à l'occasion du salon du Bourget en 1989.(Peter Bakema) |
Durant la seconde moitié des années soixante et du fait de l’expérience
acquise par les aviations engagées dans opérations de combat et équipées par
l’URSS, il apparut que les jets en service n’étaient que peu satisfaisants dans
les missions d’appui aérien rapproché. En effet, l’efficacité des MiG-15 et des
MiG-17 était compromise par leur charge offensive réduite, alors que le MiG-21,
qui partageait cette limitation, souffrait de surcroît de la mauvaise
visibilité offerte par son cockpit et de sa plus grande vitesse. Enfin, le
Su-7B, principal avion d’attaque dédié mis en ligne par les VVS s’avéra une
déception dès ses débuts, notamment de par sa faible autonomie et une capacité
d’emport de charge elle aussi très réduite. La nécessité de remplacer
prématurément les Su-7 allait donner naissance à la famille des Su-17, ainsi
qu’au MiG-27.
Le retour du Sturmovik
En Mars 1968, une équipe d’ingénieurs du bureau Soukhoï s’appuya sur les
préconisations d’un professeur de l’Académie des VVS et décida de mettre à
l’étude un nouveau modèle d’avion d’attaque reprenant le concept des Sturmovik.
Financé par le bureau, le projet
reçut le nom de T8 et fut présenté aux VVS en août 1968, mais en vain. Ces
premières réactions peu enthousiastes ne dissuadèrent pas les ingénieurs, qui
poursuivirent leurs travaux et achevèrent une première maquette en bois du T8
durant le mois de septembre 1968. Cette prise de risque s’avéra judicieuse
puisque à la fin du mois de mars 1969, le ministère de l’industrie aéronautique
soumit à différents bureaux de recherche un appel d’offre portant sur le
développement d’une nouvelle classe d’avions d’attaque aux spécifications très
proches de celles anticipées par les ingénieurs de Soukhoï. L’appareil devait être notamment peu
coûteux, facile à entretenir et très bien protégé.
L’année suivante,
le projet T8 de Soukhoï fut retenu par les VVS, au détriment des Il-42,
MiG-21LSh et Yak-25LSh, proposés par les
bureaux Iliouchine, MiG et Yakovlev respectivement. Le projet fut ensuite gelé par manque de fonds, et le bureau Soukhoï dut se résoudre à continuer son développement sur fonds propres.
L’assemblage du premier prototype fut achevé et présenté au Ministère de
l’aéronautique en avril 1974, avant que les VVS n’exigent de nombreuses
modifications qui durent être implémentées sur ce premier prototype, bientôt
suivi d’un second. Le premier vol d’un T-8 n’intervint ainsi que le 22 février
1975. Trois ans plus tard, en avril 1978, Soukhoi remit aux VVS un appareil de
présérie pour évaluation, alors que peu après, l’usine d’aviation numéro 31 de
Tbilissi débutait la fabrication d’autres appareils de présérie.
Une paire de T-8
fut également expédiée en Afghanistan afin d’y être testée en conditions de
combat réels. Baptisée Romb, cette expérimentation dura cinquante jours durant
lesquels les deux avions, dorénavant renommés Su-25, effectuèrent une centaine
de sorties, y compris 44 missions de combat. Le Su-25 y démontra notamment sa
capacité à larguer ses charges avec précisions. Le processus d’évaluation de
l’appareil s’acheva à la fin de l’année 1980 tandis que l’usine 31 débutait la
production en masse du Su-25. L’usine assembla 812 appareils entre 1978 et
1990. Une version biplace de l’avion, le Su-25UB entra à son tour en production
en 1987 dans une autre usine, à Oulan-Oude.
Parce qu’il devait
être peu couteux et fiable, le Su-25 intègre nombre de composants développés
pour d’autres appareils. Il est ainsi propulsé par deux réacteurs R-95Sh, soit
une version dépourvue de postcombustion du rustique réacteur Tumansky R-13-300
équipant le MiG-21. Il en va de même pour l’avionique puisque le système de
navigation et d’attaque KN-23-1 est un dérivé du KN-23 équipant les MiG-27 et
les Su-17M3. Au demeurant, la configuration du cockpit du Su-25 est très proche
de celle du Su-17M3.
En revanche, ce qui
caractérise le Su-25 est son niveau de protection. Le cockpit est entouré d’une
baignoire constituée d’un blindage dont l’épaisseur varie entre 10 et 24mm, et
capable de stopper des projectiles de 23mm. Le parebrise de l’avion a une
épaisseur de 70mm et peut résister à des impacts de projectiles de 12.7mm.
D’autres composants vitaux de l’avion
sont également protégés par du blindage tandis que les deux réacteurs sont
séparés par une plaque de blindage de 5mm, afin d’empêcher que l’un incendie de
l’un ne se transmette à l’autre. Par ailleurs, la cellule de l’avion est conçue
pour être aussi robuste que possible, et nombre de systèmes sont redondants.
L’ensemble des dispositifs liés à la protection de l’avion, dans ses premières
versions, représente un poids de 600 kilos, soit 7.5 % du poids normal de
l’avion au décollage.
La masse à vide du
Su-25 atteint 9'315 kilos et son poids maximum au décollage est de 17'600
kilos. L’avion est armé d’un canon de 30mm GSh-30 alimenté par 250 coups et il
peut emporter une charge offensive maximale de près de 4 tonnes, répartie entre
ses dix pylônes d’ailes. Le poids maximal supporté par ces derniers est de 500
kilos, à l’exception des deux pylônes externes dédiés à l’emport de missiles
air-air à guidage infrarouge R-60 beaucoup plus légers. L’avion peut emporter
une large gamme d’armements non-guidés, dont des roquettes air-sol S-5 de 57mm,
S-8 de 80mm ou S-24 de 240mm, différents types de bombes ou encore des
pods-canons. En outre, les premières versions du Soukhoi peuvent emporter des
missiles air-sol guidés par laser Kh-25ML, S-25L et Kh-29L.
Les Soviétiques
développèrent en 1984 une version export de l’appareil, le Su-25K - la lettre
«K » se référant à Kommercheskiy pour
commercial. Celle-ci fut produite à environ 180 exemplaires. Les modifications
touchaient à l’avionique, notamment le dispositif IFF, ainsi que la suppression
des systèmes permettant le largage d’armes nucléaires tactiques. Le Su-25K
comprenait en réalité deux sous-versions ; A et B. La A était destinée aux
pays membres du Pacte de Varsovie alors que la B, destinée aux autres clients,
était dépourvue de la capacité de tirer des munitions air-sol guidées.
Un premier acheteur africain
Tout
au long des années 80, l’Angola était frappé par une guerre civile meurtrière
opposant le Mouvement pour la Libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir et soutenu par les pays du bloc de
l’Est et par Cuba à l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola
(UNITA) de Jonas Savimbi, massivement appuyé par l’Afrique du Sud et les
Etats-Unis. Le conflit avait une forte dimension conventionnelle puisque les
forces armées sud-africaines pénétrèrent à plusieurs reprises en territoire
angolais depuis la Namibie, notamment pour repousser des offensives
gouvernementales visant l’UNITA.
Su-25K angolais en 1994 |
Luanda
reçut ainsi tout au long de la décennie des quantités massives d’aéronefs,
destinés à équiper tant la Força Aérea Popular de Angola/Defensa Aérea e
Antiaérea (FAPA/DAA) que
les unités cubaines déployées dans le pays. En 1988, le pays aurait ainsi reçu
un total d’environ 150 MiG-23ML, MiG-21 et Su-20 depuis le début de la décennie
alors qu’en 1986, la FAPA/DAA comprenait six régiments d’aviation. Deux de
ceux-ci alignaient un total de six escadrilles équipées de chasseurs ou de
chasseurs-bombardiers à raison d’une douzaine d’appareils chacune.
En 1989, les FAPA/DAA continuèrent à acquérir de nouveaux équipements,
rendus nécessaires par la forte attrition de ses parcs, et reçurent, outre de
nouveaux Su-22M4, quatorze Su-25K et Su-25UB. Les dix monoplaces et les quatre
biplaces furent octroyés au 16 Esquadráo de Caças-Bombardeiros basé à
Namibe et dépendant du 26 Regimento Aéreo
de Caças-Bombardeiros. Les Su-25K furent engagés au combat durant la
première moitié de l’année 1990 afin de soutenir une offensive généralisée
contre l’UNITA, avec des résultats mitigés. La force aérienne angolaise n’avait
plus à compter avec la menace de l’aviation sud-africaine, puisque Pretoria
s’était retiré de l’Angola, mais avait aussi perdu le soutien des forces
cubaines. Dans le même temps, l’UNITA continuait à disposer des missiles
sol-air FIM-92 Stinger livrés par les USA ainsi que de SA-14 capturés sur les
forces gouvernementales les années précédentes. La présence de cet arsenal
anti-aérien contraignit les pilotes angolais à voler à des altitudes élevées
pour limiter leur exposition, réduisant d’autant la précision de leurs largages
de bombes. En outre, et malgré l’existence d’un noyau de pilotes et de
personnels expérimentés, les FAPA/DAA souffraient d’avoir connu une croissance beaucoup trop
rapide et dont les effets pervers ne pouvaient plus être compensés par la
présence en nombre de conseillers techniques étrangers. Trois Su-25K furent
ainsi perdus dans des accidents entre février et juin 1990, dont deux au cours
d’une collision en vol.
Les offensives gouvernementales ayant tourné à la déroute, les Su-25K
menèrent ensuite nombre de missions d’appui rapproché afin de ralentir la
progression d’une UNITA alors au fait de sa puissance militaire. Quelques mois
plus tard, en mars 1991, le 16 Esquadráo de Caças-Bombardeiros avait
perdu la majeur partie de ses capacités opérationnelles, principalement du fait
de l’absence d’une maintenance adéquate notamment du fait de l’absence de
pièces détachées. Une partie du parc de Su-25 resta cependant opérationnelle au
moins jusqu’en 1994, avant que ces appareils ne soient laissés à
l’abandon.
Sturmovik à prix cassés
A la suite de l’effondrement de l’URSS, nombre de pays ex-soviétiques
héritèrent de parcs de Su-25 d’une importance variable. Alors que la Géorgie dut
interrompre la production de monoplaces neufs, les stocks d’avions de seconde
main possédés par des pays comme la Géorgie, la Biélorussie ou l’Ukraine
allaient offrir à nombre de forces aériennes africaines la possibilié
d’acquérir des Sturmovik à bon prix. Ainsi, entre 1999 et 2017, pas moins
de cinq nations africaines achetèrent des Su-25, le plus souvent en quantités
réduites.
La République Démocratique du Congo fut le second pays sub-saharien à
recevoir des Su-25. A la mi-1998, le régime de Laurent-Désiré Kabila se trouva
confronté à une invasion en règle lancée par le Rwanda et l’Uganda et ne
survécut que de par l’intervention de troupes angolaises et zimbabwéennes. Le
conflit s’aggrava rapidement avec l’intervention d’autres puissances africaines
et Kinshasa chercha rapidement à remettre sur pied une force aérienne et à se
doter d’avions de combats. Après avoir tenté de se procurer vainement une
demi-douzaine de MiG-21, les autorités congolaises se tournèrent vers la
Géorgie. Quatre appareils, deux Su-25 et deux Su-25UB, immatriculés de FG 500 à
FG 503, furent livrés par la voie aérienne en novembre 1999.
Faute de disposer de personels locaux suffisamment expérimentés puisque
la défunte Force Aérienne Zaïroise était tombée en complète désuétude bien
avant la chute du régime du Maréchal Mobutu, les Congolais durent également
faire appel des à des mercenaires ukrainiens et sud-africains afin de piloter
les Soukhoï. Si peu de choses quant
à l’activité opérationnelle des Sturmovik sont connues, ceux-ci opérèrent des missions de
combat à plusieurs reprises à partir du mois d’avril 2000, et ce jusqu’au mois
de décembre 2000, bombardant notamment les villes de Goma et d’Uvira le 11 mai,
et Uvira et Bukavu le 2 juin. Deux Soukhoï furent perdus dans des accidents,
l’un en décembre 2006 et l’autre en juin 2007. Basés dans l’enceinte militaire
de l’aéroport de l’aéroport international de N’Djili, les deux appareils
survivants furent renforcés par deux avions achetés par la suite en Ukraine et
immatriculés FG 505 et FG 506.
Badmé
Le troisième récipiendaire de l’appareil fut l’Ethiopie. En 1998, une
prise de gage territoriale des forces érythréennes dégénéra en l’un des
conflits conventionnels les plus importants de l’histoire du continent. Les
Ethiopiens furent pris au dépourvus et durent consentir des efforts immenses
afin de remettre sur pieds leur force aérienne – historiquement l’une des plus
puissantes d’Afrique mais largement délaissée depuis la chute du régime
Mengistu en 1991 à l’issue d’une longue guerre civile qui permit également à
l’Erythrée d’accéder à l’indépendance.
Addis Abeba se tourna alors vers Moscou, qui livra, outre des chasseurs
Su-27 et des hélicoptères, deux Su-25TK et deux Su-25UBK entre 1999 et 2000. La
variante T de l’avion était dédiée à la lutte anti-char et équipée d’un système
de navigation et d’attaque spécifique, le PrNK-25TM. Plusieurs pilotes
éthiopiens furent rapidement convertis sur l’appareil puis engagés au combat
durant le mois de mai. Du fait de leur avionique sophistiquée, les Su-25 furent
surtout déployés dans des missions nocturnes ciblant les postes de commandement
et les dépôts ennemis, jusqu’à la fin du conflit en juin 2000. Les pilotes
tirèrent notamment à plusieurs reprises des missiles air-sol Kh-29T à guidage
optique et Kh-29L à guidage laser au cours des 17 missions de combat qu’ils
menèrent durant le conflit.
En 2002, la Gambie acquit un unique Su-25 en Géorgie, portant le numéro
81 et qui constitue le seul appareil de combat aligné par sa minuscule force aérienne.
La même année, le gouvernement ivoirien, confronté à une rébellion armée
conduite par les Forces nouvelles, cherche à renforcer son appareil militaire,
et ce même si une force d’interposition française est rapidement déployée dans
le pays et gèle les lignes de front. Deux Su-25 d’origine biélorusse et obtenus
via un intermédiaire français sont ainsi aperçus dans le pays en février 2003.
Ceux-ci avaient été livrés au Togo, où ils avaient été assemblés, avant d’être
acheminés en Côte d’Ivoire. Ils seront suivis par deux autres appareils, dont
la source reste indéterminée. Les
quatre Sturmovik, deux monoplaces et deux biplaces, seront immatriculés
02 et 03 et 21 et 22 respectivement et leur nez sera décoré d’une gueule de
requin.
Pilotés par des mercenaires biélorusses, les Su-25 furent engagés
brièvement en novembre de l’année suivante. Le 4 novembre 2004, une paire de
Su-25 attaqua des positions insurgées à Bouaké et Korhogo, y larguant des
bombes de 250 kg et y tirant des roquettes S-5. Le jour suivant, une nouvelle
frappe fut menée contre un quartier-général insurgé. Le 6 novembre, les Soukhoï « 21 » et « 22 »
frappèrent à nouveau Bouaké, mais s’en prirent cette fois au camp français
situé dans la ville, y larguant quatre bombes avant que l’un des deux avions ne
fasse une passe à la roquette, tuant neuf fantassins de marine et un
ressortissant américain présent dans la base.
Le Su-25 UB "Rouge 21" après sa destruction par les forces françaises au moyen d'un tir de missile MILAN (via mabforum) |
La réaction de Paris ne se fit pas attendre. Dans les minutes qui
suivirent leur atterrissage sur l’aéroport de Yamoussoukro, les deux appareils
furent détruits par des missiles Milan tirés par les soldats français présents
sur place. Les deux autres Su-25 furent ensuite capturés et sabotés, mettant
fin à leur brève carrière sous les couleurs ivoiriennes.
2007 – 2011 les années fastes
La petite république de Guinée Equatoriale acheta en Ukraine à partir de
2007 quatre Su-25 - deux monoplaces et deux biplaces, qui furent basés sur
l’aéroport international de Malabo. Aussi, et si l’on excepte l’Angola, les
livraisons avaient été jusque-là relativement réduites puisque incluant entre
un et quatre appareils, avant que l’année 2008 ne marque le début d’un
accroissement marqué du nombre d’appareils livrés du fait des commandes passées
par deux nouveaux clients.
Le gouvernement tchadien était alors confronté à une opposition armée
opérant depuis la frontière soudanaise, avec pour corollaire un accroissement
des tensions avec Khartoum. Disposant de moyens financiers en suffisance du
fait des recettes pétroliers qui accrurent considérablement les revenus de
l’état, le Tchad renforça considérablement sa petite armée de l’air, acquérant
notamment six Su-25 en Ukraine. Les six avions furent immatriculés TT-QAH,
TT-QAI, TT-QAK, TT-QAM, TT-QAN et TT-QAO, et furent notamment utilisés pour
mener des frappes aériennes visant les camps insurgés dans le Darfour. (NOTE 1)
Les Soukhoï furent à nouveau engagés en combat en 2015, multipliant les frappes
contre le mouvement Boko Haram. L’Armée de l’Air Tchadienne subit un coup dévastateur le 4 juillet 2017,
lorsque l’aéroport de N’Djamena, où est basé la majeure partie de sa flotte,
fut touché par une tempête qui endommagea nombre de ses appareils, y compris le
biplace TT-QAM.
En 2008 également, le Soudan, qui lui aussi bénéficiait de recettes
induites par la mise en exploitation de champs pétroliers, décida de se
procurer des Su-25, et se tourna pour ce faire vers la Biélorussie. Minsk livra
ainsi cette année-là un lot de douze monoplaces et deux biplaces qui furent
alloués au No 3 Fighter-Attack Squadron
basé à Wadi Sayyidna. Un deuxième lot comprenant au moins six appareils – y
inclus un biplace - fut livré deux années plus tard. Les Su-25 furent engagés
dans des missions de combat au Darfour en 2009, contre les forces
sud-soudanaises durant l’été 2011 durant une série d’incidents de frontière.
Dernier client connu, le Niger, confronté à la montée de la menace
djihadiste dans le Sahel, se dota d’une paire de Su-25 qui lui fut livrés en
février 2013. Le parcours de ces deux appareils fut relativement chaotique.
D’origine ukrainienne, ils étaient initialement destinés au Mali qui dût
pourtant renoncer à cette acquisition après leur arrivée à Bamako en juillet
2012. Après que des négociations en vue d’un rachat par Kinshasa aient échoués,
ce fut le Niger qui en hérita, se dotant ainsi des premiers jets de combat de
son histoire.
Ainsi, entre 1988 et 2013, au moins 47 Su-25 furent livrés à des pays
d’Afrique sub-saharienne par cinq Etats différents, à raison de 24 exemplaires
par la Biélorussie, 14 par l’URSS, 14 par l’Ukraine, cinq par la Géorgie et
quatre par la Russie.
NOTE 1: le Tchad aurait commandé ou reçu quatre autres Su-25 d’origine
ukrainienne en 2014 selon le SIPRI.
Bibliographie
Alexander Mladenov, Sukhoi Su-25
Frogfoot, Osprey Publishing 2013
Piotr Botowski, Russia’s Warplane
Volume 1 : Russian-made Military Aircraft and Helicopters Today : Volume 1,
Harpia Publishing 2015
Laurent Touchard, Forces Armées Africaines
2016-2017, LT éditions, 2017
Tom Cooper et Peter Weinert, avec Fabian Hinz et Mark Lepko, African
MiGs Vol. 1& 2, Harpia Publishing, 2011
Adrien Fontanellaz, Tchad; les
tribulations d’une force aérienne, blog Militum Historia, 11 décembre 2016
Jean-Philippe Rémy, Wikileaks : les
mystères du bombardement du camp français de Bouaké en Côte d’Ivoire, Le
Monde, 9 décembre 2010
Laurent Touchard Le Niger déploie
ses premiers avions à réactions, deux Sukhoy Su-25, Jeune Afrique, 1er mai
2013
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