Maisons de célébrités à vendre

À vendre : la villa Frescot, demeure du capitaine d’industrie Gianni Agnelli

Cette maison, l’une des préférées de l’industriel, playboy et patron de presse italien, est officiellement à vendre. La décision en revient à sa fille Margherita Agnelli, mais du côté de Turin, les habitants préféreraient la voir transformée en musée.
Giovanni Agnelli avec sa famille à Turin devant des fleurs rouges en 1986
© Laurent SOLA/Getty Images

Villa Frescot, une demeure de la famille Agnelli à vendre

La famille Agnelli possède l’un des plus beaux portefeuilles de propriétés de toute l’Italie. Mais parmi celles-ci, l’une a été particulièrement aimée du patriarche Gianni Agnelli : il s’agit de la villa Frescot, qui se niche dans les collines environnant la ville de Turin. Cette villa du XIXe siècle est aujourd'hui mise en vente à la demande de Margherita Agnelli, la fille de l’industriel, qui aurait décidé de se délester de cette propriété dont elle n’a plus l'usage. Il semble que la fille de Gianni Agnelli ait pris cette décision après avoir consulté au préalable les autres membres de sa famille, John et Lapo Elkann ou Andrea Agnelli, pour savoir s’ils souhaitaient acquérir ce bien. Ils ont cependant tous passé leur tour et la villa se trouve donc en vente pour la somme de 10 millions d'euros. Cette information a été donnée pour la première fois au cours d’une émission télévisée en octobre dernier, mais il semble que depuis, aucun acheteur ne se soit manifesté, probablement en raison du prix ou du poids symbolique de la résidence.

Un bien de plus de 1 000 m² avec parc et piscine

La villa, qui se situe au numéro 291 de la route de San Vito, dans la localité de Revigliasco sur les hauteurs de Turin, s’étend sur 1 000 mètres carrés. On y trouve trois bâtiments, dont la villa Bona, dessinée par l’architecte et designer Amedeo Albertini, qui a été la résidence d'Edoardo Agnelli, le fils aîné du capitaine d’industrie mort prématurément en 2000. Au total, ce domaine rassemble 53 pièces dans l’enceinte d’un parc également occupé par une châtaigneraie, un verger, des jardins et une piscine. Le nom de la villa lui vient de ses propriétaires de la fin du XIXe siècle. Avant de tomber dans l‘escarcelle de la famille Agnelli à la fin des années 1960, les lieux avaient été habités par de nombreux artistes, le peintre Cignaroli ou le sculpteur Francesco Ladetto. On raconte, entre autres curiosités, qu’un coffre de pièces de monnaie datant de l’empereur romain Maxence (IVe siècle après J.-C.) aurait été découvert fortuitement lors de travaux. Marella Agnelli s’est elle-même chargée de la décoration de plusieurs endroits de la maison (notamment avec des tissus d'ameublement de son invention), avec la collaboration de l'architecte Sergio Hutter Jontof et du paysagiste Russel Page, qui avait déjà travaillé sur une autre propriété de la famille, Villar Perosa. On doit également à Marella Agnelli le sentiment d’harmonie qui se dégage du parc, dans lequel elle aura investi son immense passion pour le jardinage et le paysagisme.

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Le rêve des Turinois : une villa-musée ou une fondation

Plus de la moitié des Turinois serait favorables au projet d’une transformation de la villa en musée, tandis que 45,8 % considèrent que le caractère privé de la propriété doit être respecté. C’est du moins le résultat du sondage mené par le Corriere Torino sur les différentes pistes de conservation des lieux. En effet, outre sa valeur architecturale, la villa abrite 636 tableaux de la collection personnelle de Gianni Agnelli. Certains en appellent à l’intervention du ministère italien de la Culture quand d’autres préféreraient que les recettes dudit musée soient affectées à des œuvres caritatives. Entretemps, il semble que Margherita Agnelli ait mis en vente une autre propriété de ses parents, romaine cette fois-ci. Il s’agirait de l’appartement situé au dernier étage du Palazzo Mengarini Albertini Carandini sur la Via Nazionale, sur la colline du Quirinal. Cet appartement très prisé de Marella Caracciolo di Castagneto, l’épouse d'Agnelli, avait été transformé en maison-musée, avec des œuvres de Picasso, Giacomo Balla et Lucio Fontana, et les murs de la salle à manger ont été peints par Mario Schifano. Il a été conçu par Gaetano Koch, architecte déjà signataire du siège de la Banca d'Italia situé Piazza Esedra. La somme demandée pour cet appartement romain dépasse de loin celle de la villa de Turin, s‘élevant à environ 20 millions d'euros.

Article initialement publié sur AD Italie.