Ce petit loft de 65 m2 réinvente les tendances en bord de mer
Lorsque l’architecte d’intérieur Forrest Walterhoefer a décidé d’acheter son propre appartement, il savait exactement où le trouver. Originaire de Floride et doté d’une sensibilité new-yorkaise, il a immédiatement été séduit par ce loft de 65 mètres carrés, niché dans un bâtiment industriel de Miami aux murs de béton et recouvert de lierre. « Il correspondait parfaitement à mon esthétique », confie-t-il. « Je recherchais quelque chose d’éloigné des traditionnels bleu et blanc. Dès que j’ai découvert ce bâtiment, j’ai su que c’était celui qu’il me fallait. »
Forrest Walterhoefer a acheté le bien il y a une décénnie, au début de sa carrière, lorsqu’il travaillait encore pour d’autres architectes au sein de grandes entreprises. Depuis, l’appartement a connu de nombreuses transformations. D’abord, il a déménagé à New York, emportant avec lui la plupart de ses meubles, mais laissant l’appartement minimaliste pour les visites et les invités. Son précieux lit à baldaquin, trop grand pour le voyage vers le nord, est l’un des rares objets restés en place. Lorsqu’il a décidé de lancer son propre cabinet de conseil en architecture, il est retourné à Miami, choisissant de développer son activité entre les deux villes. Cette année, il est revenu au loft avec une ardoise vierge, des goûts affinés et un budget bien plus conséquent qu’il y a dix ans.
Le plan d’étage ouvert a présenté de nouveaux défis, car Forrest Walterhoefer souhaitait désormais utiliser l’espace comme bureau pour organiser des réunions et des présentations destinées à ses clients. Conscient du manque de rangement propre à la vie en loft, l’architecte s’est d’emblée concentré sur des solutions pratiques tout en créant des séparations claires entre les espaces de nuit, de vie et professionnels. Sur le plan visuel, il a cherché à allier ses préférences pour les grandes villes – palettes de couleurs sombres, formes minimalistes et mouvements gestuels – avec un style qui s’intégrerait harmonieusement dans la région de la Sun Belt.
Le treillis noir des fenêtres et des portes a servi de point de départ audacieux, déjà inhabituel pour un aménagement en bord de mer. « Je voulais faire écho à ces éléments architecturaux et ajouter une touche de noir dans l’espace tout en préservant une sensation de légèreté », explique Forrest Walterhoefer. Il est tombé sous le charme d’un tissu rayé vert foncé, qu’il a choisi pour recouvrir la chaise longue vintage Cees Braakman pour Pastoe dans le salon, offrant ainsi une réinterprétation subtile d’un thème tropical.
Forrest Walterhoefer a privilégié des matériaux naturels, des tons neutres et des textures superposées pour accentuer l’aspect organique. Une table d’appoint vintage en travertin dans le salon et une paire de lampes vintage Gioffredo Reggiani pour Raymore sur les tables de nuit apportent une texture granuleuse, tandis que le canapé couleur sable conçu sur mesure et la suspension Noguchi Akari au-dessus du lit accentuent l’ambiance aérée et côtière. Un vase en céramique surdimensionné, une pièce de Jane Yang D’Haene achetée à la Mindy Solomon Gallery, abrite un arbre à l’allure sculpturale, renforçant l’effet de terre.
Des meubles plus massifs et des œuvres d’art graphiques apportent également une impression de stabilité à l’ensemble de l’espace. Les chaises de salle à manger Gijs Bakker pour Castelijn en hêtre vintage, une crédence et une table basse vintage, ainsi qu’une paire de commodes Jack Cartwright pour Founders utilisées comme tables de nuit, ajoutent du poids et de la dimension grâce à leurs teintes plus sombres et à leurs formes solides. L’impression grand format de Wade Guyten, suspendue entre la salle à manger et le salon, unifie le loft, tant par sa position centrale que par sa juxtaposition de tons. « C’est l’inspiration de tout l’appartement », explique Forrest Walterhoefer. « Je l’avais depuis des années, rangée dans un dossier à New York, car je n’avais jamais eu de mur assez grand. Lorsque j’ai décidé de réaménager cet appartement, c’était enfin l’occasion, alors j’en ai fait la pièce maîtresse. » Un tapis géométrique de Rug & Kilim dans le salon et des étagères flottantes conçues sur mesure ajoutent des lignes plus structurées.
Plutôt que de rénover la cuisine, la salle de bain ou les sols, Forrest Walterhoefer a choisi d’investir davantage dans le mobilier et les œuvres d’art. Bien qu’il ait effectué quelques améliorations mineures sur la peinture et la quincaillerie, il a estimé que le reste était suffisamment fonctionnel pour l’instant et qu’il était préférable de concentrer l’attention sur les espaces essentiels de la maison : le bureau, le salon et les espaces de loisirs.
Aujourd’hui, l’architecte dispose d’un espace pour ancrer ses racines professionnelles et personnelles dans le sud de la Floride. « C’est amusant », dit-il. « Avant, il y avait tellement de choses qui me rendaient fou à Miami. Maintenant que j’y retourne, j’apprécie beaucoup plus l’accent mis sur le bien-être et le plein air. De plus, il pourrait y avoir une opportunité ici pour un architecte comme moi. »
Article initialement publié dans AD US.