Uter Pendragon reçoit de Merlin l'Enchanteur l'épée mythique Excalibur. A la mort d'Uter, l'épée reste figée dans une stèle de granit. Seul le jeune Arthur, fils illégitime d'Uter parvient à brandir l'épée Excalibur et devient par ce geste le roi d'Angleterre. Quelques années plus tard, il épouse Guenièvre et réunit les Chevaliers de la Table Ronde. Mais sa demi-soeur, la méchante Morgane, parvient à avoir un fils d'Arthur qui va le pousser à sa perte...
Le genre de la Fantasy est passablement encombré d'oeuvres bisseuses et largement oubliables, nées pour la plupart d'entre elles dans le sillage opportuniste de l'énorme succès de Conan le barbare. Fort heureusement, certaines, sensiblement antérieures, ont su laisser une empreinte indélébile.
Non sans une certaine ironie, c'est parce qu'il n'a pas pu réaliser son adaptation du Seigneur des Anneaux de Tolkien que le grand John Boorman a finalement réalisé Excalibur. S'appuyant sur la célèbre oeuvre Le Morte d'Arthur de Thomas Malory écrite en 1485, Boorman ressuscite de manière prodigieuse les mythes arthuriens dans une épopée toute à la fois féérique et onirique. Mais aussi cruelle et très violente, où les destins se taillent à coups de hache; gorgée de scènes devenues cultes, comme la chevauchée d'Arthur partant pour sa dernière bataille sur l'air de Carmina Burana de Carl Orff.
Certains décors et effets spéciaux sont désormais kitsch, mais parfaitement mis en valeur par le travail du chef op' Alex Thomson, qui sera cité à l'Oscar pour son travail; l'unique citation du film d'ailleurs.
C'est aussi l'occasion d'admirer une fabuleuse brochette de comédiens : Helen Mirren, Patrick Stewart, Liam Neeson et Gabriel Byrne, encore inconnus; et bien entendu un formidable Nicol Williamson dans le rôle de Merlin. Ce dernier aura après ce film, hélas, une carrière cinématographique très inégale, pas à la hauteur de son talent, qu'il exprimera davantage sur les planches.
Il existe une quantité industrielle d'adaptations et de variations de la légende du roi Arthur sur petit comme grand écran. Bien peu en vérité parviennent à se hisser au niveau du chef-d'oeuvre de John Boorman, qui reste, 43 ans après sa sortie, un mètre-étalon du genre.