Les agriculteurs tchadiens apprennent l’agriculture dans les champs à Feuillade

Les agriculteurs tchadiens apprennent l’agriculture dans les champs à Feuillade
Aristide, Olivier et Yvonne ont une dernière fois affronté la brise très fraîche de la Charente pour les besoins de la photo. Ils repartent au Tchad avec les bons conseils de l’Afdi pour améliorer leur agriculture.
Photo Julie Desbois
Par Julie DESBOIS - [email protected], publié le , modifié .
Depuis les années 1990, l’Afdi de Charente s’engage au Tchad pour développer et améliorer l’agriculture. Chaque année, l’association intervient auprès d’agriculteurs de Dona, dans le Logone oriental, et distille ses bonnes pratiques.

Aristide, Yvonne et Olivier ne repartent pas les mains vides. À Feuillade, Romain Berron, président de l’Afdi (agriculteurs français et développement international) Charente leur confie un sac de semences de maïs. Les trois Tchadiens, membres de groupements d’agriculteurs dans le Logone oriental...

Aristide, Yvonne et Olivier ne repartent pas les mains vides. À Feuillade, Romain Berron, président de l’Afdi (agriculteurs français et développement international) Charente leur confie un sac de semences de maïs. Les trois Tchadiens, membres de groupements d’agriculteurs dans le Logone oriental, viennent de passer deux semaines à la découverte de l’agriculture charentaise. Au programme, échange de bons conseils et visite d’exploitations, notamment La Petite Ferme de Julien Blaineau, maraîcher bio à Mosnac, et celle de Fabien Coyaud, président de Jeunes agriculteurs de Charente, à Fontenille. Des exploitations à taille humaine. L’objectif : transposer des pratiques charentaises aux agriculteurs de ce pays d’Afrique centrale.

« On laboure encore avec des charrues à deux bras tirées par des bœufs »

Pas question d’amener des grosses machines, évidemment, « plutôt une légère mécanisation », précise Romain Berron, président de l’Afdi. « Au Tchad, on fait tout à la main. On laboure encore avec des charrues à deux bras tirées par des bœufs. Chez vous, il n’y a ça que dans les musées », rigolent Aristide et Olivier, qui verraient quand même leur travail facilité par des petites semeuses mécaniques.

Cela fait partie des objectifs pour 2023. Comme optimiser le travail du sol et améliorer les semences pour permettre un rendement correct. « Avec le changement climatique, les semences sont de moins en moins performantes et ne répondent plus aux besoins. » « Alors qu’au Tchad, l’agriculture sert d’abord à nous nourrir, abondent Olivier et Aristide. Et s’il nous reste du surplus, on va le vendre sur les marchés. » « On travaille donc avec eux sur des semences améliorées », précise Romain Berron.

Un programme lancé en 2021 qui se poursuit pour cette année 2023. Avec une priorité : sensibiliser les jeunes agriculteurs et les femmes dont le rôle est primordial dans le développement de l’agriculture au Tchad. L’Afdi entend aussi soutenir les femmes dans leur projet rural, améliorer leurs conditions de vie et favoriser leur autonomie et prise de responsabilités.

C’était l’objet de la visite d’Aristide, Yvonne et Olivier : faire le bilan et préparer l’avenir. « Ils nous présentent leurs projets, leurs envies, leurs doléances et un budget et on estime comment on peut les accompagner, détaille Romain Berron. On n’est pas une simple association qui donne du matériel. On apporte un appui technique et financier. » C’est pourquoi, une année sur deux, l’Afdi se rend au Tchad dans le cadre d’une mission Nord-Sud. L’année suivante, c’est le Sud qui monte au Nord. En 2024, ce sera donc au tour des Charentais d’aller prendre la température des terres tchadiennes.

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