Des panneaux à l'envers dans le Nord : les Jeunes Agriculteurs dénoncent la réglementation européenne

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Vous avez peut-être aperçu en circulant dans la région des panneaux d'entrée de communes positionnés à l'envers. C'est une action lancée par le syndicat des Jeunes Agriculteurs dans tout le Nord et le Pas-de-Calais. Son message : "on marche sur la tête" en matière de réglementation agricole.

Les Jeunes Agriculteurs espèrent que les maires feront remonter leurs inquiétudes
Les Jeunes Agriculteurs espèrent que les maires feront remonter leurs inquiétudes - Jeunes Agriculteurs

Ne soyez pas surpris si dans les prochains jours vous voyez des panneaux d'entrée de villes "à l'envers" dans le Nord et le Pas-de-Calais. Il s'agit d'une action lancée par les Jeunes Agriculteurs dans la région pour dénoncer le fait que, selon le syndicat, "on marche sur la tête" en matière aujourd'hui de réglementation agricole, avec des normes et des charges qui arrivent chaque jour sur les exploitations.

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Le syndicat aurait ainsi retourné une cinquantaine de panneaux dans la métropole lilloise, comme à Saint-André-lez-Lille par exemple, mais aussi ailleurs dans la région, à Quesnoy-sur-Deûle, Avesnes-sur-Helpe ou encore dans le Ternois. Il s'agit de mobiliser les maires pour qu'ils fassent remonter ce mouvement de colère.

L'action a été lancé dans notre région en début de la semaine, après la manifestation des agriculteurs organisée le lundi 13 novembre à Lille pour dénoncer "l'asphyxie réglementaire" que subissent les exploitants agricoles.

"L'un des déclics de cette action ce sont les 4% de jachères qui nous sont imposés par la PAC, la Politique Agricole Commune". explique Jérémy Allard, président des Jeunes Agriculteurs du canton de Quesnoy-sur-Deûle Weppes. "En 2022, il y avait 238 millions de personnes dans 48 pays confrontées à une insécurité alimentaire. Et nous, on nous demande de ne pas cultiver 4% de notre exploitation. Laisser des terres nues, c'est incohérent, alors qu'on nous parle d'autonomie alimentaire."

Autre point qui inquiète les jeunes agriculteurs, la réduction des produits phytosanitaires de 50% d'ici 2030. "Aujourd'hui, on paie une redevance sur chaque litre de produit acheté. Elle devait servir à la recherche sur les alternatives mais à ce jour, il n'y a pas d'alternative efficace à ces produits. On nous impose une réduction tout de même. Mais on laisse entrer en Europe des produits provenant de pays qui n'ont pas les mêmes normes."

Ce mouvement est d'ampleur nationale puisque des panneaux sont retournés ainsi un peu partout en France, notamment en Lozère, dans le Lot, ou dans les Côtes d'Armor.

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