Décès de Bernard Pivot : les climats de Bourgogne sont orphelins

Bernard Pivot est mort. En Bourgogne, le journaliste présentateur de l'émission "Apostrophes" laisse une marque indélébile. Grand amateur de vin, il avait présidé la vente des vins des Hospices de Beaune en 2013. En 2015, il était même président du comité de soutien des Climats de Bourgogne.

Bernard Pivot reçu par le Grand Connetable de la confrérie des chevaliers du Tastevin, à l'occasion du 1.000e chapitre de la confrérie du Tastevin.
Bernard Pivot reçu par le Grand Connetable de la confrérie des chevaliers du Tastevin, à l'occasion du 1.000e chapitre de la confrérie du Tastevin. © Maxppp - PHOTOPQR/LE BIEN PUBLIC

Bernard Pivot est  décédé le lundi 06 mai à l'âge de 89 ans. Il est l'homme qui a fait lire les Français, en présentant la plus populaire des émissions de littérature. L'émission "Apostrophes" reste gravée dans les mémoires. Elle a duré quinze ans, de 1975 à 1990, et a été suivie par des millions de téléspectateurs. Mais s'il aimait les livres, Bernard Pivot aimait aussi la Bourgogne et ses vins.

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Grand amateur de vin, il avait bien sûr présidé la vente des vins des Hospices de Beaune, c'était en 2013. Il avait aussi œuvré, avec d'autres, au  classement des Climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l'Unesco. En 2015, il était même le président du comité de soutien des Climats. Au moment de ce classement, il y a bientôt 10 ans, il était là, heureux. C'était au château de Meursault.

En Bourgogne, Bernard Pivot laisse une marque indélébile

"Ce n'est jamais certain d'être accepté au patrimoine de l'UNESCO. Moi, personnellement, je tremblais jusqu'au dernier moment. C'est une manière d'attirer l'attention sur un paysage, sur un site, sur une histoire et sur une géographie. Alors ça va faire venir du monde et bien entendu des touristes français et des étrangers. Mais pour moi, ce n'est pas la chose la plus importante. Pour moi, ce qui est important, c'est ça. C'est qu'au vrai sens du terme de l'UNESCO, c'est un patrimoine, qui va être préservé, qui ne va pas être corrompu, qui ne va pas être oublié, qui ne va pas se dégrader, qui va être au contraire préservé avec beaucoup de vigilance, avec beaucoup de soin et avec beaucoup d'amour. C'est ça qui est important." déclarait à l'époque Bernard Pivot.

"C'était un homme délicieux et qui avait une âme vraiment bourguignonne" - Aubert de Villaine

Aubert de Villaine, 85 ans, a été l'emblématique dirigeant de la Romanée Conti. Il fut aussi président de l'Association des Climats qui a porté la candidature des Climats au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Que retient-il de Bernard Pivot ?

"Bernard Pivot était un homme d'une gentillesse, d'une bonté de cœur. C'était un homme délicieux et qui avait une âme vraiment bourguignonne. Je me souviens quand nous lui avions demandé d'être le président du comité de soutien, il a tout de suite dit oui. Et quelques jours après, inspiré par la question, il nous a envoyé cette phrase qui est restée gravée dans le marbre. En Bourgogne, quand on parle de climat, on ne lève pas les yeux vers le ciel, mais on les tourne vers la terre. Et c'est resté une phrase clé de notre candidature. L'ayant côtoyé de près, j'ai l'impression d'avoir perdu quelqu'un de ma famille." reconnaît Aubert de Villaine.

En Côte-d'Or, Bernard Pivot était aussi un grand fidèle du salon littéraire "livres en vigne", qui a lieu chaque année au Clos de Vougeot.

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