TERRORISME - « L’assassinat de Samuel n’a pas suffi », souffle sa mère ce vendredi 13 octobre. Les deux dates se font tristement écho. Ce vendredi, une attaque au couteau perpétrée dans un lycée d’Arras dans les Hauts-de-France a coûté la vie à un professeur de français. Ces faits interviennent à seulement trois jours de l’anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty.
Les deux parents du professeur d’Histoire-Géo participaient ce jour à une cérémonie organisée pour lui rendre hommage. C’est en rentrant chez eux qu’ils ont découverts avec horreur ce nouvel attentat, en allumant leur télévision.
« Le jour où nous honorions la mémoire de notre fils, un autre enseignant était poignardé au même moment, à Arras, par un homme présentant quasiment le même profil que l’assassin de Samuel », a résumé Bernadette Paty, interviewée par le journal Le Point. « C’est peu dire que nous sommes bouleversés. Nous sommes anéantis », a-t-elle ajouté.
« Fervent défenseur de la laïcité »
Comme Samuel Paty, le professeur de français tué ce vendredi est décrit par ses collègues comme un « fervent défenseur de la laïcité », rapporte La Voix du Nord. Celui qui l’a poignardé à mort était fiché « S ». Pendant son attaque, il a crié « Allah Akbar » dans le lycée.
« Cet attentat est rempli de similitudes très troublantes sur la physionomie du dossier, de l’assaillant et de la victime », a relevé auprès de BFMTV Virginie Leroy, l’avocate de la famille. Mais « quand est-ce que ça va s’arrêter ? Quand est-ce que nous aurons les moyens suffisants pour que ça ne se reproduise pas ? », interroge-t-elle d’un air grave.
« C’est une répétition tragique. Je ne vois pas comment on va pouvoir en sortir, comment on va pouvoir s’extraire de cette vague de haine, de cette spirale, de cette folie », a réagi Bernadette Paty, alors que son mari était en pleurs selon le journal Le Point.
La sœur de Samuel Paty, elle-même enseignante a assuré partager « l’effroi de la communauté éducative » et déclarée qu’ « il faut que l’État trouve le moyen d’empêcher les fichés S d’agir si facilement », a également confié à nos confrères de Libération la sœur de Samuel Paty, également enseignante.
Emmanuel Macron, qui s’est rendu au lycée Léon Gambetta d’Arras ce vendredi après-midi après l’attaque, a lui aussi souligné le lien entre les deux évènements, déclarant que « presque 3 ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, c’est à nouveau dans une école que frappe le terrorisme ». « Nous faisons bloc et nous tenons debout », a-t-il ajouté, saluant la décision du proviseur du lycée d’Arras de rouvrir l’établissement « dès demain ».
À voir également sur Le HuffPost :