Pour pouvoir reprendre son activité, pour au moins 200 de ses 1 020 licenciés, le club de La Quimpéroise respecte un protocole très strict d’accueil de ses gymnastes qui se succèdent, avec précautions, sur les agrès.
« Félicitations Hayden ! Tu es pris au Creps de Bourges ! » Dans cette fin de saison pas comme les autres, triste comme un premier jour de juillet pluvieux, Carl Flochlay a tout de même de bonnes nouvelles à annoncer. Un mercredi ou un samedi classique - « 300 gyms durant dix heures » -, ils auraient dû être nombreux à fêter ça mais là, ils n’étaient qu’une poignée au gymnase de Pen Ar Stang. « On accueille maximum 50 personnes dans la salle. On a des groupes de neuf plus un entraîneur. Ils se lavent les mains en arrivant, en tenue et sans passer par les vestiaires, entrent en même temps dans la salle et utilisent du gel entre les agrès », détaille l’entraîneur qui a pu reprendre les séances depuis le 8 juin, et ce jusqu’au 11 juillet.
Forcément frustré par cette situation inédite, le technicien mesure toutefois sa chance par rapport à d’autres. « Grâce à nos bons rapports avec les services de la mairie, on a pu mettre en place le protocole hyper strict transmis par la Fédération. Être seuls utilisateurs de la salle était un avantage, peu de clubs ont pu reprendre. » La Quimpé n’a toutefois pu le faire que pour les groupes « compétition » (200 filles et garçons) et ils rattraperont les cours annulés pour les autres adhérents en démarrant trois semaines plus tôt, le 1er septembre, et lors des vacances scolaires.
Être seuls utilisateurs de la salle, peu de clubs de gym ont pu reprendre.
Stoppés juste après les championnats départementaux mais réunis virtuellement via les réseaux sociaux grâce de petits challenges durant le confinement, les gyms « compétitions » étaient avides d’enchaînements, après trois mois loin des agrès. « On a pu voir les effets de cette période d’inactivité chez certains : musculairement, au niveau cardiaque. On fait donc très attention aux risques de blessure », dit Carl Flochlay, l’un des trois entraîneurs salariés qui peuvent compter sur le concours d’une dizaine d’entraîneurs bénévoles sur les 80 qui interviennent habituellement à la salle.
Ce mercredi, les gymnastes, qui ne quittent plus leur bouteille de gel hydroalcoolique, passent cinq minutes par agrès et le désinfectent systématiquement pour les suivants. « Comme ils le font déjà à l’école, ils s’y sont vite faits », assure l’entraîneure Anne-Lise Pouliquen, vigilante sur les distances à respecter au sein du petit groupe et l’utilisation de sa serviette sur un praticable impossible à désinfecter et donc obligatoirement protégé. « Ça devient même un jeu pour eux de nettoyer. J’ai toutefois pu dire à certains : "Toi, tu n’as jamais passé le balai à la maison"», sourit Carl Flochlay.
S’il était indispensable de pouvoir renouer ainsi le contact avant la coupure estivale, cette situation extraordinaire semble difficile à poursuivre à la rentrée. « Si on devait appliquer ce protocole à l’année, on ne pourrait plus accueillir 300 à 400 licenciés. Et pour certains petits clubs, ce serait sans doute la fin ! » Les gymnastes ont beau, par nature, être souples, il y a des limites…