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L’armée ou la politique de la terre brûlée en Birmanie

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L’incendie de Kinma, un grand village dans le centre du pays, révèle comment les forces de sécurité appliquent des méthodes répressives et totales jusqu’alors réservées aux rébellions ethniques des confins du pays.
publié le 17 juin 2021 à 14h42

Des ruines fumantes, des dépouilles de bétail carbonisées, un tapis de cendres, de pierres noircies et de tôles tordues. Il ne reste quasiment plus rien du village de Kimma qui abritaient jusqu’à mardi soir environ 240 maisons et un gros millier d’habitants dans la province de Magwe dans le centre de la Birmanie. Les données recoupées manquent bien évidemment, mais les récits récoltés par des sites indépendants et des agences de presse convergent et donnent malgré tout une idée assez précise des événements qui se sont déroulés à partir de mardi après-midi.

Surtout, ces exactions démontrent, une fois encore, comment les forces de sécurité birmanes sont lancées dans une fuite en avant répressive. Et elles dévoilent comment celles-ci n’ont plus de scrupules à se comporter dorénavant dans le cœur du pays bamar, l’ethnie majoritaire, comme elles opèrent depuis des décennies dans les régions frontalières.

Des militaires ont fait irruption dans le village et ont commencé à tirer, cherchant des hommes des forces d’autodéfense locales, formées après le coup d’Etat de Min Aung Hlaing du 1er février. Ces groupes de civils opposés à l

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