Elections législatives : très courtisés, Les Républicains sont-ils tentés, ou pas, par des coalitions ?
Malgré le départ d’Éric Ciotti et 16 députés au RN, Les Républicains ont un groupe d’une soixantaine d’élus à l’Assemblée. Ce qui en fait un parti pivot pour d’éventuelles alliances.
Les Républicains ont sauvé l’essentiel, dimanche, maintenant leur groupe à flot, avec une soixantaine de députés. Et ce, malgré l’hémorragie née de la scission provoquée par leur président Éric Ciotti, cédant aux sirènes du RN et élu, avec 16 autres parlementaires, sous l’étiquette de l’extrême droite.
Mieux, le groupe se retrouve courtisé à l’heure où tout le monde cherche une majorité. Des voix à gauche comme à droite s’élèvent pour un arc républicain les intégrant, comme par exemple le bloc voulu par Édouard Philippe d’Horizons.
Philippe Juvin : "D’abord, apaiser le pays"
Philippe Juvin, réélu député Les Républicains de la troisième circonscription des Hauts-de-Seine ce dimanche, n’est pas contre. Il défend une alliance avec Emmanuel Macron et ses alliés : "Ma proposition, c’est que le président de la République appelle un Premier ministre LR afin de débloquer la situation actuelle. Sur la base d’une plateforme commune, ce Premier ministre formera un gouvernement dont on assumera la nature minoritaire. Mais pas une seule autre combinaison ne peut être majoritaire aujourd’hui !"
Et d’affirmer à Midi Libre que ce gouvernement composé, donc, de personnalités issues de LR, de Renaissance, du MoDem et d’Horizons, défendra "deux lignes : d’abord apaiser le pays, ensuite remettre de l’ordre dans l’école, dans la rue, et dans les comptes publics".
Laurent Wauquiez : "Ni coalition, ni compromission"
Et d’assurer que sa position, assez similaire à celles défendues par Nicolas Sarkozy ou Jean-François Copé depuis de plusieurs mois, "trouve beaucoup d’écoute au sein des députés LR. Dont la plupart, je le rappelle, ont été élus directement ou indirectement avec l’aide du camp présidentiel ou de gens qui ne sont pas chez LR. Donc il y aura débat au sein de notre parti sur ce sujet. Chacun doit prendre ses responsabilités maintenant. Sinon, on risque d’avoir un gouvernement de gauche avec un Premier ministre issu du camp de Mélenchon. Est-ce que l’on veut ça ?"
Laurent Wauquiez, lui aussi élu et pressenti comme candidat à la présidence du groupe, qui sera désignée à l’issue de la réunion constitutive ce mercredi, n’est pas de cet avis et prône l’autonomie. "Il n’y aura ni coalition ni compromission", a-t-il écrit dimanche soir sur X (ex- Twitter).
Florence Portelli : "C’est quoi Horizons ?"
Tout comme Florence Portelli, maire de Taverny, vice-présidente du groupe Les Républicains et hostile à toute coalition.
"Il n’y a aucune profondeur morale quand vous êtes prêt à aller vers des gens que vous avez quelques semaines auparavant conspués, dont vous critiquez la façon d’être, l’attitude et le fond, allez expliquer à vos électeurs que finalement ils sont fréquentables… C’est ouvrir la porte à Marine le Pen en 2027, quand les gens vont se dire : “Qu’est-ce que l’on a comme alternative à part eux ?”, tacle-t-elle. Mais ce qui me fait plaisir, c’est de voir que quand on refuse la compromission, on peut encore tenir."
La mairesse de Taverny ne veut même pas entendre parler d’Édouard Philippe ("C’est quoi Horizons ? Philippe, c’est un techno, pas un politique") , là où Laurent Burgoa, sénateur LR du Gard, lui, verrait bien son parti lui tendre la main : "Je pense que nous allons passer des accords avec certains partis proches de la droite républicaine et donc avec Horizons."
Bruno Retailleau : "La marque LR est morte"
Alors que pour Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR, "la marque LR est morte", comme il l’a dit sur TF1, Florence Portelli reste nuancée : "La marque est profondément abîmée, mais pas morte, nous avons sauvé une soixantaine de députés, et elle a un gros travail de fond à réaliser pour être crédible."
L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, de son côté, propose le “en même temps” : "Il faut reconstruire une famille politique, il va falloir du temps, et le faire en parallèle d’une action gouvernementale pour les Français", a dit sur BFM celui qui prône une coalition, jusqu’aux sociodémocrates, LFI non comprise.
Par ailleurs, le président d’Horizons, Edouard Philippe a appelé, mardi soir, à la formation d’un "bloc […] qui réunirait de LR à Renaissance", via "un accord technique", tandis que le président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (LR) propose un gouvernement d’"urgence nationale" dirigé par un LR. Emmanuel Macron a reçu, lui, mardi soir à l’Elysée, le président du Sénat, Gérard Larcher.
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