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Amanda Sthers : "Je n'envisage pas de rentrer en France"

Amanda Sthers
Dodge Charger et machine à écrire à Malibu. La mythique Pacific Coast Highway inspire la nostalgie seventies. © Sébastien Micke / Paris Match
Dany Jucaud , Mis à jour le

Traumatisée par les attentats du 13 novembre, Amanda Sthers vit aujourd’hui à Los Angeles avec ses enfants. 

«J’ai toujours peur que les gens soient déçus quand ils me rencontrent », avoue Amanda Sthers dans un sourire. Ce n’est pas un complexe, juste une angoisse sourde, furtive comme la brise du Pacifique tout proche. « En me mariant avec Patrick Bruel, je suis devenue malgré moi un personnage public. Je savais qu’épouser une personnalité aussi forte que lui emprisonnerait une partie de moi. Je trouve insupportable de résumer les gens à leur position sociale ou à leur mariage. J’existais sans lui. » Elégante manière de rappeler qu’Amanda a toujours écrit. Scénariste de la série « Caméra Café » à 22 ans, elle a, depuis, enchaîné romans et films. Mais c’est une pièce, créée en 2006, alors qu’elle n’a que 28 ans, qui va résonner comme un vrai coup de tonnerre. « Le vieux juif blonde », l’histoire d’une jeune fille qui lui ressemble, et qui se prend pour un ancien déporté, connaît un succès international. Si drôle qu’il puisse sembler, l'univers d’Amanda révèle un être tourmenté, mais qui n’en laisse rien paraître. « Dans la vie, je suis très douce, plutôt réservée », confie-t-elle. Sa séparation d’avec le chanteur et comédien star se fera sans fracas. Il leur reste deux fils, Oscar, 13 ans, et Léon, 11 ans. « Nous 
sommes de vrais amis. »

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J’avais besoin de faire un break avec les enfants

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Comme elle, sa maison blanche et fraîche n’a de lisse que l’apparence. La porte s’ouvre sur des chaises design et une profusion de livres : c’est tout le raffinement de son intérieur parisien qu’Amanda a fait venir par bateau. Elle pose des tasses de thé, sa boisson fétiche, sur la malle de voyage ancienne qui fait office de table basse. Serait-ce pour mieux lui rappeler qu’elle n’est pas ici chez elle, mais en transit ? « L’année dernière a été très lourde, explique-t-elle en référence aux attentats de 2016. J’avais besoin de faire un break avec les enfants pour voir mon pays de loin et me remettre à l’aimer. Je reste française dans mon cœur, je paie toujours mes impôts en France, mais je ne vois pas pour l’instant ce qui me ferait rentrer. »

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Ainsi, cette « putain de gueule d’ange », comme elle se décrit elle-même dans ses textes, a choisi de se poser avec ses fils à Los Angeles. La ville des anges, justement… En tout cas, de ceux qui savent s’envoler pour choisir leur destin. Et ils sont de plus en plus nombreux. La capitale de la côte pacifique vient de franchir le cap des quatre millions d’habitants. Elle est bien plus peuplée que Paris intra-muros, mais avec sept fois moins d’habitants au kilomètre carré – et beaucoup plus de soleil. Fini, l’époque où John Lennon pouvait qualifier cette ville en forme d’interminable banlieue, dans laquelle on ne se déplace jamais sans voiture, de « gigantesque parking ».

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Emmitouflée de laine pour arpenter la plage embrumée de Malibu en fin d’après-midi.
Emmitouflée de laine pour arpenter la plage embrumée de Malibu en fin d’après-midi. © Sébastien Micke / Paris Match

New York est happé par la finance ; San Francisco, par la Silicon Valley. Mais les deux villes ont un point commun : des prix immobiliers stratosphériques. Alors, Los Angeles est devenu le refuge des artistes et autres créateurs. C’est la cité qui, désormais, fourmille d’idées décalées. Comme ce Barcycle, où les convives pédalent en sirotant des bières et dont Amanda a posté une photo pour les 23 000 fidèles de son compte Instagram : « Enfin un sport pour mes potes ! » La Française peut également arpenter les dizaines de nouvelles galeries d’art et découvrir la mode la plus glamour. « L.A., c’est Paris avec les palmiers », comme on dit ici. 

La douceur du climat immunise peut-être les Angelins contre les aigreurs : « Ils sont sincèrement contents pour vous quand ça marche, parce qu’ils se disent que ça peut leur arriver. En France, les gens ne se réjouissent pas du succès d’autrui. Ils ont l’impression qu’on leur a piqué leur place. Et puis, quand on fait du cinéma, vivre à Hollywood, c’est magique ! » La réalisatrice a terminé le mixage de « Madame », avec Harvey Keitel et Rossy de Palma, une comédie sur une femme qui se retrouve confrontée à un autre milieu social que le sien. Au début de l’été, elle s’est envolée avec Rosanna Arquette et James Caan pour tourner en Israël l’adaptation de son roman « Les terres saintes ». Elle assure n’avoir « jamais eu peur de l’échec ». Une détermination ancrée dans l’enfance : « Quand je disais que j’écrirais plus tard, tout le monde se moquait de moi. Mon plan B, c’était de mourir. Je ne pouvais pas imaginer une autre vie. »

Dans son jardin, clin d'oeil au rêve américain avec ce short aux couleurs du drapeau.
Dans son jardin, clin d'oeil au rêve américain avec ce short aux couleurs du drapeau. © Sébastien Micke / Paris Match

Pour décompresser, Amanda adore recevoir ses copines pour un brunch autour de la piscine. Pas d’homme au programme. Ni d’inquiétude : « Comme toutes les femmes à l’aube de la quarantaine, je me rends compte que certaines choses sont finies. D’autres commencent… On est peut-être moins jolies, mais on est davantage sûres de nous. » Elle a bien tenté une aventure avec un Américain, mais, dit-elle, « j’avais le sentiment d’être avec un robot. J’ai besoin d’une étincelle intellectuelle pour aimer. La puissance imaginative des hommes m’attire autant que leur physique ». Quant aux Américaines, elle les trouve « physiquement agressives, de plus en plus visibles et de moins en moins regardées ». Elle note qu’elles passent leur vie sur les réseaux sociaux, où elle-même ne tient pas à s’exposer outre mesure : « Je suis peut-être vieux jeu, mais pour qu’une femme soit désirable, je pense qu’elle ne doit pas être accessible. Celle qui s’offre est déjà perdue. Moi, il faut venir me chercher ! » n

La bande-annonce de son prochain film, «Mademoiselle», sortie le 22 novembre 2017

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