Cette œuvre très rare est inspirée d'un croquis datant de 1928 réalisé à Cancale : "Jeune mousse s'apprêtant à partir à la pêche". Nicot décidant d'en faire une sculpture, demanda à son fils Yves de poser en tenue de marin.
Elle représente un jeune marin sauvé à la suite d'un naufrage, qui remercie la Vierge en lui offrant un bateau ex-voto.
Louis-Henri Nicot (1878-1944). Né en 1878, il suit son enseignement artistique aux Beaux Arts de Rennes avec Coquelin, Lenoir, Ronsin puis à Paris avec Falguière, Mercié, Peter. Durant ces années d'enseignement très académique, l'artiste est fréquemment honoré. Il termine ses études en 1909.
Très vite la thématique bretonne apparait dans son œuvre. Après la guerre 14-18 Nicot devient l'un des sculpteurs bretons majeurs. D'emblée, il ne s'inscrit pas parmi les artistes qui véhiculent le plus grand modernisme. Il réalise beaucoup de monuments aux morts en Bretagne : Pleurtuit 1920, Guéméné-Penfao 1921, Montfort-sur-Meu 1923. Mais aussi hors de Bretagne comme le Monument de l'armée d'Occupation du Rhin situé à Mayence. Dès 1922, il devient professeur à l'école des arts appliqués à l'industrie.
Sa collaboration avec la Manufacture Henriot se fait par le biais de Mathurin Méheut, connaissance de longue date, et débute en 1924. Il crée pour eux des sujets extrêmement locaux qui jouent de la permanence d'une certaine image compassée de la Bretagne, à moins qu'il ne s'agisse d'une approche ethnographique, tant la précision des costumes est évidente. Grâce à Nicot, la Bretagne retrouve son image rassurante et très conservatrice que des artistes, adeptes de plus de modernité, tentent de lui faire quitter par le biais des arts décoratifs.
De régulières expositions, de nombreux bustes, stèles et œuvres commémoratives, une présence continue au Salon des artistes français saluée par une médaille d'or en 1933, la reconnaissance officielle d'un titre de Chevalier de la Légion d'honneur la même année, tout contribue à faire de Louis-Henri Nicot un artiste tant reconnu que consensuel. L'artiste décède en 1944, alors qu'il prépare l'édition de nouvelles œuvres en céramiques à Quimper.