Yves Brayer ne peut être catalogué dans une seule et unique rubrique, tant son œuvre est riche et diversifiée. L’artiste s’adonne tout d’abord à la peinture de paysages naturels en magnifiant la Provence, avec ses oliviers d’un vert profond et ses Alpilles d’un blanc tantôt éclatant, tantôt moucheté de vert sombre. Il représente ensuite la vie parisienne, avec par exemple une scène de loge à l’Opéra où une femme gantée et arborant une parure délicate se tient accoudée. Ses multiples voyages ont aussi constitué une source d’inspiration inépuisable à ses yeux : à Rome, il peint la valse effrénée d’un bal au palais Farnèse à Venise ainsi que le nouveau pont, toujours dans un style figuratif. Au Maroc, il immortalise des Spahis, un corps de cavalerie traditionnel haut en couleurs. Le musée Yves Brayer s’attache à montrer la pluralité de l’œuvre du peintre, essentiellement connu pour son abondante production de paysages, d’une grande poésie. On redécouvre ainsi ses dessins de nus et des portraits de son épouse adorée Hermione, à la fois sa muse, son modèle et son assistante. Peintre témoin de son temps, Yves Brayer s’est révélé comme un des maîtres de l’École de Paris. Le théâtre, la littérature, les paysages de Camargue ou des Baux de Provence et ses voyages ont été sources d’inspiration continue. Représentatif du courant de l’art figuratif, il a fondé "un classicisme sincère", reconnu par l’Académie des beaux-arts qui l’accueille en 1957 comme membre de l’Institut.