1915 : la Main de Massiges, haut lieu des offensives de Champagne

"Je les grignotte !" : c'est le général Joffre qui explique ainsi les attaques meurtrières de l'année 1915. Les armées sont désormais enterrées. La guerre est devenue un siège moyenâgeux avec des armes modernes.

À Massiges dans la Marne, les poilus vont ainsi s'épuiser dans une succession d'attaques sans résultats autres qu'une souffrance toujours augmentée ; Éric Marchal est le président de l'association de la Main de Massiges.

"Ici après la stabilisation du front, à la mi-septembre 1914, le gouvernement français a décidé d'attaquer par deux fois en Champagne pour tenter de percer le front allemand", explique Éric Marchal, le président de l'association de la Main de Massiges. Il rappelle que le lieu doit son nom "à la forme du terrain, dont les courbes de niveau dessinent une main".

Près du petit doigt, l'association a acheté 4 hectares de terrain en 2008. Elle a entrepris un travail étonnant : retrouver le champ de bataille d'origine. Quelque 800 mètres de tranchées ont resurgi du passé depuis. Et elles ne sont pas vides.

Massiges est devenu un terrain d'études pour les archéologues. La Main a rendu des corps de combattants pendant les travaux. Un seul d'entre eux a été identifié en 2013. Le soldat Albert Dadure a rejoint la nécropole nationale du Pont-de-Marson, quatre-vingt-dix-neuf ans après sa mort. Quelque 21.300 soldats y reposent. La Marne est le département français qui compte le plus de cimetières de la Première Guerre mondiale.