Education Entrepreneuriale PDF

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European Scientific Journal October 2017 edition Vol.13, No.

28 ISSN: 1857 – 7881 (Print) e - ISSN 1857- 7431

Education À L’entrepreneuriat Et Propension À


Entreprendre En Contexte De Formation
Professionnelle En Côte d’Ivoire

Benie Hillarion
Assistant d’Université au Département des Sciences de l’éducation,
Institut Pédagogique National de l’Enseignement Technique et Professionnel
(IPNETP), Côte d’Ivoire
Soungari Yeo
Assistant d’Université à l’Institut de Recherches, d’Etudes et
d’Expérimentation en Pédagogie (IREEP),
Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire

Doi: 10.19044/esj.2017.v13n28p335 URL:http://dx.doi.org/10.19044/esj.2017.v13n28p335

Abstract
Entrepreneurship education was introduced as a formal discipline in
vocational training programs in the late 1990s. This study reflects on the
relevance of this education to entrepreneurship in terms of the persistence of
unemployment and the underemployment of graduates. Its general objective
is to analyze the influence of the satisfaction of the training expectations of
the trainees on their propensity to undertake. The survey was carried out at
the Yopougon Business Professional High School and the Riviera
Professional Hotel School. The instrument used to capture the level of
satisfaction of trainees' expectations and their entrepreneurial propensity is a
questionnaire with scales of measurement with three categories of response.
The results establish a growing monotonous relationship between the
satisfaction of the trainees expectations and their propensity to undertake.
These results also indicate that satisfying three of the expectations expressed
by trainees has a significant influence on their propensity to undertake.
Entrepreneurship education is an effective strategy for the social construction
of vocational integration through entrepreneurship among trainees in
vocational training.

Keywords: Entrepreneurship education, occupational integration, Propensity


to undertake, Relevance of the training

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Resume
L’enseignement de l’entrepreneuriat a été implanté comme une
discipline officielle dans les programmes des établissements de formation
professionnelle à la fin des années 1990. La présente étude mène une
réflexion sur la pertinence de cette éducation à l’entrepreneuriat au regard de
la persistance du chômage et du sous-emploi des diplômés. Elle a pour
objectif général d’analyser l’influence de la satisfaction des attentes en
formation des stagiaires sur leur propension à entreprendre. L’enquête a été
réalisée au lycée professionnel commercial de Yopougon et au lycée
professionnel hôtelier de la Riviera. L’instrument utilisé, pour saisir le
niveau de satisfaction des attentes des stagiaires et leur propension
entrepreneuriale, est un questionnaire comportant des échelles de mesure à
trois catégories de réponse. Les résultats établissent une relation monotone
croissante entre la satisfaction des attentes des stagiaires et leur propension à
entreprendre. Ces résultats précisent également que la satisfaction de trois
des attentes exprimées par les stagiaires a une influence significative sur leur
propension à entreprendre. L’éducation à l’entrepreneuriat apparaît comme
une stratégie efficace de construction sociale de l’insertion professionnelle
par l’entrepreneuriat chez les stagiaires en formation professionnelle.

Mots-clés : Education à l’entrepreneuriat, insertion professionnelle,


propension à entreprendre, pertinence de la formation

Introduction
La Côte d’Ivoire a opté, au lendemain de son indépendance en 1960,
pour un capitalisme d’Etat. L’Etat était le principal acteur économique et sa
politique industrielle était orientée vers les grandes unités ayant une grande
capacité d’absorption de la main d’œuvre. La politique sociale de l’emploi de
l’Etat consistait à offrir un emploi moderne à tous les demandeurs. Cette
politique va progressivement imposer le « travail salarié » comme le modèle
de travail de référence (Bazin et Gnabéli, 1997). Au cours de la décennie 70
– 80, le pays connait des difficultés économiques et financières « dues à la
grande sécheresse de 1972-1973, aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 et à
l’importante chute des cours mondiaux du café et du cacao en 1979 »
(Kouadio, 1998, p.1). L’Etat ne peut plus employer tous les demandeurs
d’emploi notamment les diplômés. Pour remédier à l’amplification du
chômage qui s’en suit, l’Etat ivoirien va engager des réformes aussi bien au
niveau du marché du travail qu’au niveau du secteur éducatif. La loi de
réforme de l’enseignement de 1995 et les plans nationaux de l’emploi (PNE)
initiés à partir de 1991 vont faire la promotion de l’entrepreneuriat comme
un mode alternatif d’insertion socioprofessionnelle des jeunes. En dépit de
ces initiatives, l’évaluation des politiques de l’emploi montre que « les

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résultats de l’exécution du PNE de 1995, tout comme ceux de 1991 n’ont pas
été satisfaisants [...] En effet, aucun des programmes contenus dans le PNE
n’a pu atteindre les résultats escomptés » (OIT/PNUD, 2000, p 18-19).
Dans le cadre de la réforme du système éducatif en général et de celui
de l’enseignement technique et de la formation professionnelle en particulier,
l’enseignement de l’entrepreneuriat a été intégré comme une discipline
officielle dans les programmes de formation à la fin des années 1990. A
partir de 2009, un partenariat dénommé « Ecole – Entreprise » est également
initié par le gouvernement en vue d’une meilleure adéquation entre la
formation des diplômés et les opportunités d’emplois disponibles. Dans cette
dynamique de réforme, « des modules de formation en entrepreneuriat ont
été développés et déployés dans la formation pour promouvoir la culture
entrepreneuriale, sans oublier le renforcement des mécanismes de mise en
stage des élèves et étudiants en entreprise, de même que la promotion des
dispositifs d’insertion professionnelle, à travers la mise en place et
l’opérationnalisation d’un dispositif d’aide à l’insertion » (Koné, Koffi et
Ehui, 2016, p. 78). L’implantation de cette nouvelle discipline, dans le
dispositif de formation professionnelle, a exigé la formation de formateurs en
entrepreneuriat à l’Institut Pédagogique National de l’Enseignement
Technique et Professionnel (IPNETP) et la reconversion de certains
enseignants des disciplines telles que « Economie » ou « Gestion
commerciale ». Les formateurs en entrepreneuriat sont des enseignants
recrutés par la fonction publique par voie de concours. Ils sont formés
pendant deux (2) années sur des contenus relatifs à l’entrepreneuriat et aux
pratiques pédagogiques à l’IPNETP. Ils effectuent, pendant leur formation,
des micro-enseignements, des simulations et des stages pratiques dans des
établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle. Ils
forment les stagiaires, dans les établissements, avec quasiment le même
programme de formation. L’éducation à l’entrepreneuriat vise
essentiellement l’atteinte de cinq (5) objectifs pédagogiques, à savoir, se
situer au regard de l’entrepreneuriat ou la sensibilisation à la culture
entrepreneuriale ; décrire les étapes de la constitution d’une entreprise
individuelle et d’une société ; décrire les principales étapes d’élaboration
d’un projet d’entreprise ; expliquer la structure d’un plan d’affaires et monter
un projet de création d’une entreprise. Ces objectifs pédagogiques de la
formation en entrepreneuriat sont prévus pour être atteints avant la fin du
cycle secondaire dans les lycées professionnels.
Après la crise militaro-politique de 2002 à 2011, soldée par une grave
crise postélectorale qui a fait plus de 3 000 morts (Regroupement des acteurs
ivoiriens des droits humains, 2014), la Côte d’Ivoire a amorcé sa
reconstruction. Les autorités politiques ivoiriennes ont engagé la relance de
l’économie nationale en réalisant d’importants investissements consignés

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dans le plan national de développement (PND) de la période 2012 – 2015 et


celui de la période 2016 - 2020. L’objectif de ces plans est de favoriser
l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020. Cette dynamique de
développement économique de la Côte d’Ivoire est associée à une politique
de réduction du chômage des jeunes en général et des diplômés en
particulier. La politique de l’emploi en Côte d’Ivoire était gérée par plusieurs
agences publiques d’insertion professionnelle (Agence d’Etudes et de
Promotion de l’Emploi, Fonds National de la Jeunesse, Fonds sectoriels liés
à l’insertion, etc.). Ces agences avaient pour missions d’assurer notamment
l'accueil, l'information et l'orientation des jeunes demandeurs d'emploi;
d’apporter un appui aux porteurs d’initiatives potentiellement créatrices
d’emplois pour les jeunes; favoriser l’accès des jeunes porteurs de projets au
crédit et promouvoir le dialogue avec les partenaires en faveur des
populations cibles.
En dépit de ces initiatives, le chômage des diplômés demeure
important et l’initiative privée reste faible chez ces derniers. En effet, selon
le Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la
Formation Professionnelle (2014a), les 91% des actifs sont occupés dans le
secteur informel, caractérisé par des emplois précaires, de faibles
productivités et de faibles rémunérations. Les statistiques du Ministère
d’Etat, Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Formation
Professionnelle (2014b) indiquent que le taux de chômage de la population
active est estimé à 6,7% en 2014 contre 8,7% en 2012. Au sein des jeunes de
14-24 ans, le taux de chômage est de 10,1% en 2014 contre 12,8% en 2012.
Celui des 14-35 ans est de 8,6% 2014 contre 11,4% en 2012. Ces statistiques
précisent que la proportion de chômeurs découragés est de 42,6% en 2014
contre 41,8% en 2012. Selon le Fonds Africain de Développement (2013), le
taux de chômage en 2012 augmente avec le diplôme en Côte d’Ivoire. Ainsi,
les statistiques indiquent –elles 38, 5% de taux de chômage des diplômés de
l’enseignement supérieur, 24% chez ceux de l’enseignement secondaire et
23,2% chez ceux de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle. Une étude récente du Secrétariat d’Etat chargé de
l’enseignement technique et de la formation professionnelle (2017) a été
réalisée auprès de 88,60% des diplômés de l’année 2016 en vue de suivre
l’évolution de ceux-ci après leur sortie de l’école. Les résultats indiquent que
27,21% des répondants sont retournés aux études et 72,79% sont sur le
marché du travail. Parmi les diplômés sur le marché du travail, les 14,43%
sont occupés dont 09,76% par l’entrepreneuriat et 36,98% par un stage. En
revanche, 85,5% des diplômés sur le marché du travail sont sans emploi. En
l’absence d’études relatives à l’évaluation de l’implantation de l’éducation à
l’entrepreneuriat, les données sur l’emploi suscitent des interrogations sur la
problématique de l’insertion professionnelle des diplômés en Côte d’Ivoire.

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En particulier, ces données interrogent sur la pertinence de l’éducation à


l’entrepreneuriat dans les établissements de formation professionnelle en
Côte d’Ivoire. En d’autres termes, quelle est l’influence de l’éducation à
l’entrepreneuriat sur la propension à entreprendre des diplômés des
établissements de formation professionnelle ?

Cadre théorique
Cette rubrique débute par une définition des concepts de pertinence
de la formation, d’insertion professionnelle et d’intention entrepreneuriale.

Pertinence de la formation
La pertinence se définit comme le lien de conformité entre les
objectifs de formation visés par l’établissement et les besoins de formation
auxquels il doit répondre (Plante et Bouchard, 1998). L’évaluation de la
pertinence de la formation consiste à comparer les objectifs de la formation
avec les attentes des étudiants d’une part, et avec les besoins du marché de
l’emploi d’autre part. Elle suppose selon Cros (2010) que l’apprenant est mis
au centre des actions de formation de sorte que ce dernier en tire une plus-
value. La pertinence peut être évaluée en début, en cours ou en fin de
formation. Dans le cas particulier où elle est évaluée au terme de la
formation, elle vise essentiellement à analyser l’impact de la formation
(Gérard, 2003).

Insertion professionnelle
Le concept d’insertion professionnelle a évolué dans la littérature. Il
était appréhendé de manière linéaire comme l’accès à un emploi ou une
transition vers le marché du travail (Trottier, 2000). Il est désormais perçu de
manière quasi unanime comme un processus inscrit dans la durée, qui
concerne des personnes n’ayant jamais appartenu à la population active et
vise le développement de la qualification professionnelle de ces personnes
afin d’accéder à une position stabilisée dans le système d’emploi (Drolet,
Monette et Pelletier, 1996 ; Trottier, op. cit.; Vernières, 1997). Selon Alves
(2005) par contre, l’insertion professionnelle est le résultat de l’interaction
entre le milieu scolaire (ou de socialisation), le milieu professionnel et
l’individu. Les facteurs influençant l’insertion professionnelle sont
généralement le genre, l’âge, l’origine sociale, le statut professionnel des
parents, les stratégies d’insertion, les représentations et pratiques de
l’insertion, etc. (Aka, 2010 ; Diro, 2010; Koné, 2010). Ces facteurs sont
d’ordre démographique, économique, éducatif, technologique, social et
politique (Laflamme, 1984 ; Kane, Sy, Massing et Liboudou, 2014). Le
présent travail retient la définition proposée par Alves (op. cit.) car elle
permet de saisir une spécificité de la formation professionnelle notamment

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l’alternance de la formation des stagiaires entre milieu scolaire et milieu


professionnel. Cette définition a l’avantage de permettre l’analyse du
processus d’insertion professionnelle des diplômés avant la fin de leur étude.

Propension entrepreneuriale
L’entrepreneuriat est défini par la juxtaposition de ses quatre (4)
conceptions que sont l’innovation (Verstraete et Fayolle, 2005 ; Schumpeter,
1935), la création d’opportunité (Lévy-Tadjine, Chelly et Paturel, 2006 ;
Shane et Venkataraman, 2000), la création d’organisation (Gartner, 1988) et
la création de valeur (Bruyat, 1993). L’étude retient, dans cette perspective,
la définition de Laviolette et Loue (2006, p. 4) qui conçoivent
l’entrepreneuriat comme « une dynamique de création et d’exploitation
d’une opportunité d’affaires par un ou plusieurs individu(s) via la création
de nouvelles organisations à des fins de création de valeur ». La valeur visée
dans cette définition peut être d’ordre économique ou social. Car,
« l’entrepreneuriat correspond tout à la fois à la volonté de combattre le
chômage et la possibilité de trouver un équilibre satisfaisant entre le travail
quotidien et l’adéquation de ses techniques et de ses capacités
professionnelles » (Parmentier, 2015, p. 21).
Le processus de création d’une entreprise est constitué, selon Tounès
(2006), de quatre phases que sont la propension, l’intention, la décision et
l’acte de création. Dans le cadre du présent travail, la propension et
l’intention sont considérées comme des notions similaires. La propension
entrepreneuriale est alors définie comme le degré d’engagement dans
l’action de créer une entreprise.

Recension des écrits


L’insertion professionnelle se concrétise soit par le salariat, soit par
l’entrepreneuriat (Kolvereid, 1996). L’accès à un emploi dépend, pour une
grande part, de l’étendue et de la qualité du réseau de relation ou du capital
social des individus (Alves, op. cit. ; Brou, 2016 ; Koné, Koffi et Ehui, op.
cit). Le capital social est particulièrement mobilisé pour l’insertion
professionnelle par le salariat considéré comme le modèle de travail de
référence par la population (Bazin et Gnabéli, op. cit.). Le travail salarié
constituait, en ce sens, le socle de l’identité des hommes, en particulier, dans
la sphère publique et la source de leur légitimité en tant que époux et père
dans la sphère familiale (Fortino, 2009). « Le travail salarié s’est donc
affirmé comme la matrice structurante des rapports sociaux, comme facteur
d’intégration à la société globale. Il procure un statut à l’individu et une
place dans la société; il fournit une identité sociale ». (Parmentier, op. cit.,
pp. 21).

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Les orientations et les pratiques du milieu scolaire relatives à


l’insertion professionnelle influencent la façon dont les diplômés abordent
l’insertion professionnelle au terme de leur formation (Alves, op. cit.). La
finalité de l’éducation à l’entrepreneuriat serait de déconstruire le modèle du
travail salarié en légitimant l’insertion professionnelle des diplômés par
l’entrepreneuriat (Benié, 2012a). A cet effet, des ressources idéologiques,
sociales et symboliques qui fonctionnent comme des références idéologiques
favorables à l’insertion et au maintien dans l’entrepreneuriat sont mobilisées
(Gnabéli et Lognon, 2010). La création d’entreprise se présente, dès lors,
comme une opportunité pour construire son propre univers professionnel
(Parmentier, op. cit.). L’éducation à l’entrepreneuriat vise justement à
sensibiliser à l’alternative de carrière que représente la création d’entreprise
en inculquant aux individus un état d’esprit et des capacités entrepreneuriales
(Kallel, 2005 ; Verstraete, 1998). L’activité pédagogique la plus répandue
dans l’éducation à l’entrepreneuriat est la microentreprise. Elle permet aux
apprenants de créer et de gérer leur propre entreprise dans le cadre de leur
parcours scolaire (Pepin, 2011a). L’expérience montre que l’éducation à
l’entrepreneuriat modifie positivement l’attitude des apprenants vis-à-vis de
la création d’entreprise et leur confiance en leur capacité entrepreneuriale
(Boissin, Chollet et Emin, 2005 ; Pepin, 2011b). Le développement des
capacités entrepreneuriales apparait dans cette éducation comme une variable
déterminante pour l’insertion professionnelle par l’entrepreneuriat. Le
modèle de la formation de l'événement entrepreneurial de Shapero et Sokol
(1982) est généralement retenu pour analyser ce mode d’insertion (Audet,
Riverin et Tremblay, 2005). Ce modèle explique l’intention entrepreneuriale
par la désirabilité perçue et la faisabilité perçue de l’individu. La désirabilité
est définie comme l’attrait ou l’attitude de l’individu vis-à-vis de
l’entrepreneuriat. Elle est fonction du système de valeur de l’individu formé
sous l’influence de son environnement culturel et social (la famille, les
modèles d’entrepreneur, les groupes de pairs, le milieu scolaire, etc.). La
faisabilité s’apparente à la croyance en l’existence et à l’accès aux
compétences, ressources (financières, humaines et techniques) nécessaires,
conditions facilitantes, etc. indispensables pour l’entame d’une création
d’entreprise. Le capital culturel ainsi que le capital social de l’individu sont
mobilisés à ce stade pour contrôler les variables liées à l’environnement
(ressources, conditions facilitantes, rédaction d’un projet, etc.).

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La figure 1 illustre ce modèle.

Figure 1 : Modèle de Shapero et Sokol d'après Krueger (1993)

Dans le modèle de Shapero et Sokol d'après Krueger (1993), les


expériences de l’individu influencent la désirabilité et la faisabilité pour
former la décision de créer une entreprise (intention entrepreneuriale). A
partir de ce modèle, l’éducation à l’entrepreneuriat devrait agir aussi bien sur
la désirabilité que sur la faisabilité. Une étude réalisée par Benié (2012b) en
contexte de non enseignement de l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire a montré
que les étudiants enquêtés avaient une faible intention entrepreneuriale en
dépit d’une forte désirabilité entrepreneuriale. En revanche, leur perception
de faisabilité était plutôt faible. Les répondants ont justifié cette faiblesse par
l’absence d’une éducation à l’entrepreneuriat et à l’insatisfaction de certaines
de leurs attentes relatives à leur formation. Les plus significatives sont entre
autres « Etre capable de créer et gérer sa propre entreprise » et «
Développer l’esprit d’entreprise ». Pour ces derniers, leur formation
universitaire était trop théorique pour leur permettre de créer une entreprise
au terme de leur formation académique. Ils ont préconisé en guise de
solution des formations complémentaires pratiques axées sur
l’entrepreneuriat dans leur domaine de formation.
Les écrits scientifiques mobilisés définissent l’insertion
professionnelle comme le résultat de l’interaction entre le milieu scolaire, le
milieu professionnel et l’acteur concerné. Ce résultat peut être évalué aussi
bien au seuil d’entrée sur le marché du travail qu’après celui-ci. L’insertion
sur le marché du travail possède deux modalités que sont le salariat et
l’entrepreneuriat. Le salariat est représenté par les individus comme le
modèle de travail de référence. Les stratégies d’insertion professionnelle
mobilisées par les individus sont fondées sur leur capital social. La rareté et
l’inégal accès aux emplois salariés vont positionner l’entrepreneuriat comme
une alternative viable et socialement valorisante. Cette alternative permet à
l’individu de minimiser la durée du chômage et de maximiser les chances
d’insertion lors de sa transition sur le marché. L’insertion professionnelle par
l’entrepreneuriat dépend, selon le modèle de Shapero et Sokol d’après
Krueger (op. cit.), de la formation de l’intention entrepreneuriale et de
déplacements survenus dans la vie de l’individu. L’éducation à
l’entrepreneuriat agit particulièrement sur la faisabilité de l’acte

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entrepreneurial pour constituer l’intention de créer une entreprise. Pour ce


faire, le programme de formation à l’entrepreneuriat dans les écoles doit
prendre en compte les attentes exprimées par les apprenants et s’appliquer à
les satisfaire. L’évaluation de l’implantation de l’éducation à
l’entrepreneuriat est l’activité indiquée pour saisir les contraintes de
l’environnement et les besoins nouveaux des apprenants. Les résultats de
cette évaluation sont utiles pour réaliser les ajustements indispensables à
l’atteinte des résultats escomptés par le programme d’éducation à
l’entrepreneuriat. Or, l’implantation de l’entrepreneuriat comme une
discipline officielle dans le programme des établissements de formation
professionnelle n’a pas connu une telle activité d’évaluation. Les travaux de
recherche sur l’éducation à l’entrepreneuriat en contexte de formation
professionnelle sont quasi inexistants également. La présente étude vise donc
à combler ce vide en analysant la pertinence de l’éducation à
l’entrepreneuriat dans les établissements de formation professionnelle. De
manière spécifique, il s’agit de décrire les attentes satisfaites par le cours
d’entrepreneuriat chez les apprenants, de comparer les différents niveaux de
satisfaction des apprenants en fonction de leur propension à entreprendre et
d’expliquer la relation entre la satisfaction des attentes des apprenants
relatives au cours d’entrepreneuriat et leur propension à entreprendre.

Méthodologie
Elle s’articule autour des rubriques que sont la population et
l’échantillon de l’étude, l’instrument de collecte des données, le traitement et
l’analyse des données.

Population et échantillon
La population d’enquête était composée de stagiaires finissants,
inscrits en 3ème année du Brevet de technicien (BT), dans les deux (2) lycées
professionnels de la ville d’Abidjan que sont le lycée professionnel
commercial de Yopougon (LPCY) et le lycée professionnel hôtelier de la
Riviera (LPH). La technique d’échantillonnage systématique avait permis de
sélectionner l’échantillon initial. Il était composé de 24,90% de l’ensemble
des stagiaires du LPCY et de 31,10% de l’ensemble des stagiaires du LPH.
Les données collectées auprès de ces répondants ont été modélisées à l’aide
du modèle polytomique de Rasch6 afin d’obtenir une mesure de la

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L’intérêt pour le modèle de Rasch provient de sa simplicité et de sa capacité à positionner
les sujets et les items sur une même échelle dans une logique de continuité (Van Alphen,
Halfens, Hasman et Imbos, 1994). Les statistiques d’ajustement retenues sont l’outfit et
l’infit dont le seuil est fixé à ± 2,5. Ces statistiques sont utiles pour vérifier l’ajustement des
données aux prescriptions du modèle de Rasch. Ils permettent donc de juger de la qualité de

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propension à entreprendre. Le modèle final obtenu au terme de la


modélisation des données définit les caractéristiques de l’échantillon final
dans le tableau 1 suivant.
Tableau 1 : Echantillon de l'étude
Filières Echantillon Population mère %
Secrétariat bureautique 35 161 21,74
Comptabilité 26 181 14,36
LPCY
Comptabilité-Commerce 47 184 25,54
Total 108 526 20,53
Cuisine professionnelle 21 184 11,41
LPH Techniques hôtelières 24 115 20,87
Total 45 299 15,05
Total général 153 825 18,55

L’échantillon, présenté dans le tableau 1, est composé de 18,50% de


l’ensemble des stagiaires de 3 ème année BT des deux lycées professionnelles
de la ville d’Abidjan. Il comporte 20,50% de l’ensemble des stagiaires du
LPCY et de 15,05% de l’ensemble des stagiaires du LPH.

Instrument de collecte des données


L’instrument retenu est un questionnaire comportant des échelles de
mesure de type Likert à 3 catégories de réponses allant de « Pas du tout
d’accord » à « Tout à fait d’accord » pour la propension à entreprendre et de
« Totalement satisfait » à « Totalement insatisfait » pour les attentes
exprimées par les stagiaires. Les attentes des stagiaires relatives à leur
formation en entrepreneuriat ont été collectées lors d’une enquête
exploratoire réalisée auprès de stagiaires de 3 ème année BT du Centre de
Perfectionnement aux Techniques Industrielles (CPTI) de Yopougon. Les
items relatives à la propension à entreprendre ont été construits à partir du
modèle de Shapero et Sokol d'après Krueger (1993) et validé avec un
enseignant de la discipline « Entrepreneuriat » du CPTI. Le tableau 2
présente l’ensemble des items élaborés dans le cadre de cette étude et les
variables visées.

l’ajustement et de détecter différents types de mauvais ajustement. Les hypothèses de base


du modèle de Rash sont l’unidimensionnalité et l’indépendance locale.

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Tableau 2 : Présentation des variables et des items de l'étude


Variables Items
Variable dépendante
Tu désires t’engager dans une création d’entreprise ;
Tu as une idée potentielle de projet ;
Tes proches approuveraient que tu t’insères par l’entrepreneuriat ;
Tu es capable de rédiger un plan d’affaires ;
Tu es capable de superviser les travaux de création d’une entreprise ;
Tu possèdes les compétences nécessaires à la gestion d’une
Propension à entreprendre entreprise ;
Tu possèdes des ressources personnelles pour financer ton projet de
création d’entreprise ;
Tu possèdes des informations sur les structures publiques d’appui à
l’entrepreneuriat des jeunes ;
Tu possèdes des informations sur les secteurs porteurs de
l’économie nationale.
Variables indépendantes

Prendre une décision Tu es capable de prendre une décision par rapport à ton insertion
professionnelle future ;
Disposer d’une solide Tu disposes d’une solide formation susceptible de faciliter ton
formation insertion professionnelle ;

Développer l’esprit Tu as développé l’esprit d’entreprendre ;


d’entreprendre

Créer une entreprise Tu es capable de créer une entreprise dans ton domaine de formation
pour t’auto-employer ;

Gérer une entreprise Tu es capable de gérer une entreprise.

Traitement et analyse des données


Les sujets présentant des valeurs manquantes ont été retirés. Les
données de l’enquête ont été saisies sous deux fichiers « Excel ». Le fichier
« Excel » relatif à la propension à entreprendre a été exporté vers le logiciel
R pour la modélisation des données avec le modèle de Rasch. Ce traitement a
été réalisé en mobilisant les librairies « eRm » et « data.table » du logiciel R.
Il a permis de retirer les sujets présentant un mauvais ajustement et de
mesurer la propension à entreprendre des sujets restants sur une échelle
continue. Les valeurs de cette mesure sont comprises entre -2 et 4.
Le fichier « Excel » relatif aux attentes exprimées par les stagiaires a
été exporté vers le logiciel SPSS pour la réalisation de l’analyse descriptive.
Cette analyse consiste en une comparaison de fréquences et de médianes. La
médiane a été préférée à la moyenne car elle est plus robuste en présence de
valeurs extrêmes.
Un troisième fichier « Excel », comportant les données relatives aux
attentes exprimées par les stagiaires et la mesure de leur propension à
entreprendre, a été constitué et exporté vers le logiciel SPSS pour l’analyse
de régression multiple. Cette analyse vise à estimer la contribution relative

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de la satisfaction des différents types d’attentes exprimées par les stagiaires


sur la variation de leur propension à entreprendre.

Résultats
La mesure de la propension à créer une entreprise chez les stagiaires
des lycées professionnels de la ville d’Abidjan a été obtenue par la
modélisation des données de l’enquête à l’aide du modèle polytomique de
Rasch. Cette mesure est présentée en fonction du type de filières fréquentées
par les stagiaires. Pour rappel, le lycée professionnel commercial de
Yopougon dispense des formations dans des filières tertiaires et le lycée
professionnel hôtelier dans des filières industrielles.

Répartition de la propension à créer une entreprise chez les stagiaires


La figure 2 ci-dessous donne la répartition de la propension à créer
une entreprise chez les stagiaires en fonction du type de filière fréquenté.

Figure 2 : Répartition de la propension des stagiaires à créer une entreprise en fonction de


l’école fréquentée

La figure 2 montre que la propension à créer une entreprise chez les


stagiaires de ces deux lycées professionnels est quasi identique. En effet, les
trois premiers quartiles et la médiane des deux distributions coïncidentes
quasiment. Ces distributions ne présentent pas de valeurs aberrantes.

Satisfaction des attentes des stagiaires par le cours d’entrepreneuriat


Cette satisfaction est appréhendée à l’aide des cinq items identifiés
plus haut dans la méthodologie. La première attente est relative au
développement de la capacité à prendre une décision par rapport à l’insertion
professionnelle chez les répondants.

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Tableau 3 : Répartition des répondants en fonction de la satisfaction de leur attente relative à


la prise de décision
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
Totalement insatisfait 26 17,0 17,0 17,0
Satisfait 36 23,5 23,5 40,5
Totalement satisfait 91 59,5 59,5 100,0
Total 153 100,0 100,0

Le tableau 3 montre que 59,5% des répondants estiment que le


développement de leur capacité à prendre une décision par rapport à leur
insertion professionnelle future est totalement satisfaisant.
Tableau 4 : Répartition des répondants en fonction de la satisfaction de leur attente relative à
la disposition d'une formation solide
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
Totalement insatisfait 24 15,7 15,7 15,7
Satisfait 48 31,4 31,4 47,1
Totalement satisfait 81 52,9 52,9 100,0
Total 153 100,0 100,0

Les résultats du tableau 4 montrent que 52,9% des répondants


estiment que le cours d’entrepreneuriat a répondu de manière totalement
satisfaisante à leur attente qui consiste à disposer d’une solide formation
susceptible de faciliter leur insertion professionnelle.
Tableau 5 : Répartition des répondants en fonction de la satisfaction de leur attente relative
au développement de l'esprit d'entreprendre
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
Totalement insatisfait 12 7,8 7,8 7,8
Satisfait 42 27,5 27,5 35,3
Totalement satisfait 99 64,7 64,7 100,0
Total 153 100,0 100,0

Le tableau 5 montre que le cours d’entrepreneuriat a répondu de


manière totalement satisfaisante à l’attente relative au développement de
l’esprit d’entreprendre de 64,7% des répondants.
Tableau 6 : Répartition des répondants en fonction de la satisfaction de leur attente relative à
la capacité de créer sa propre entreprise
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
Totalement insatisfait 21 13,7 13,7 13,7
Satisfait 45 29,4 29,4 43,1
Totalement satisfait 87 56,9 56,9 100,0
Total 153 100,0 100,0

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Le tableau 6 montre que 56,9% des répondants estiment que le cours


d’entrepreneuriat a répondu de manière totalement satisfaisante à leur attente
relative au développement de leur capacité à créer une entreprise dans leur
domaine de formation pour s’auto-employer.
Tableau 7 : Répartition des répondants en fonction de la satisfaction de leur attente relative à
la capacité de gérer leur propre entreprise
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
Totalement insatisfait 19 12,4 12,4 12,4
Satisfait 50 32,7 32,7 45,1
Totalement satisfait 84 54,9 54,9 100,0
Total 153 100,0 100,0

Le tableau 7 montre que le cours d’entrepreneuriat a répondu de


manière totalement satisfaisante à l’attente relative au développement de la
capacité à gérer une entreprise chez 64,7% des répondants.

Attente satisfaite par le cours d’entrepreneuriat et propension à créer


une entreprise
Cette rubrique est consacrée à l’analyse de la relation entre la
propension à créer une entreprise et chacune des attentes satisfaites par le
cours d’entrepreneuriat.

Figure 3 : Relation entre le développement de la capacité à prendre une décision et la


propension à créer une entreprise

La figure 3 montre qu’il existe une relation monotone croissante entre


le développement de la capacité à prendre une décision chez les répondants
en vue d’une insertion professionnelle future et leur propension à créer une
entreprise. En effet, plus l’attente est jugée satisfaisante, plus la médiane de
la propension à entreprendre est grande.

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Figure 4 : Relation entre la possession d'une solide formation en vue du salariat et la


propension à créer une entreprise

La figure 4 montre qu’il existe une relation monotone croissante entre


le fait de disposer une solide formation en vue d’une insertion par le salariat
et la propension à créer une entreprise. Cependant, la distribution de la
propension à créer une entreprise chez les répondants en fonction de leur
satisfaction ont quasiment la même médiane pour les appréciations
« totalement insatisfait » et « satisfait ». En plus, la figure met en exergue
quatre valeurs extrêmes ou atypiques dont trois pour l’appréciation libellée
« totalement satisfaisant ».

Figure 5 : Relation entre le développement de l'esprit d'entreprendre et la propension à créer


une entreprise

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La figure 5 montre qu’il existe une relation monotone croissante entre


le développement de l’esprit d’entreprendre chez les répondants et leur
propension à créer une entreprise. L’intervalle interquartile de l’appréciation
« totalement satisfait » est concentré par rapport au reste de la distribution.
Cependant, les frontières hautes et basses de la moustache sont étalées par
rapport à la boîte.

Figure 6 : Relation entre le développement de la capacité de créer sa propre entreprise et la


propension à créer une entreprise

La figure 6 montre qu’il existe une relation monotone croissante entre


le développement de l’esprit d’entreprendre chez les répondants et leur
propension à créer une entreprise. La boîte à moustache de l’appréciation
« totalement satisfait » est quasi symétrique.

Figure 7 : Relation entre le développement de la capacité de gérer une entreprise et la


propension à créer une entreprise

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La figure 7 montre qu’il existe une relation monotone croissante entre


le développement de l’esprit d’entreprendre chez les répondants et leur
propension à créer une entreprise. Cependant, les distributions de la
propension à entreprendre des trois boîtes à moustaches ont quasiment la
même étendue.

Influence de la satisfaction des attentes des stagiaires sur leur


propension à entreprendre
Les analyses réalisées au cours des rubriques précédentes ont montré
l’existence d’une relation monotone croissante entre la satisfaction des
différents types d’attentes exprimées par les stagiaires et leur propension à
entreprendre. La présente rubrique va chercher à estimer la contribution
relative de chacune de ces attentes sur la variation de la propension à
entreprendre des stagiaires afin d’isoler les plus significatives.
Tableau 8 : Analyses de régression du modèle de propension entrepreneuriale
Coefficients Coefficients
Modèle Non standardisés standardisés t Sig.
B Erreur Std. Beta
(Constant) -1,274 0,249 -5,114 0,000
Créer ma propre entreprise 0,407 0,118 0,280 3,440 0,001
Gérer une entreprise 0,060 0,127 0,040 ,469 0,640
Prendre une décision 0,287 0,104 0,209 2,751 0,007
Développer l’esprit
0,277 0,125 0,167 2,224 0,028
d’entreprendre
Disposer d’une solide
0,182 0,105 0,128 1,741 0,084
formation
R 0,541
R2 0,292

Les analyses de régression, contenues dans le tableau 8, montrent que


29,2% (R2 = 0,292) de la propension entrepreneuriale des stagiaires
répondants peuvent être expliqués par la satisfaction des attentes que sont,
dans l’ordre décroissant, « Créer ma propre entreprise », « Prendre une
décision » et « Esprit d’entreprendre » au seuil de 0,05. Ces résultats
confirment l’existence d’une relation monotone croissante significative entre
la propension entrepreneuriale des stagiaires et la satisfaction de trois
attentes que sont « Créer ma propre entreprise », « Prendre une décision »
et « Esprit d’entreprendre ». L’attente relative au développement des
capacités indispensables à la création d’une entreprise afin de s’auto
employer s’avère une variable déterminante (la valeur t = 3,440 et le degré
de signification sig. = 0,001) de la propension entrepreneuriale.

Pertinence de l’éducation à l’entrepreneuriat


Les résultats de l’étude montrent que la distribution de la propension
à entreprendre des stagiaires du lycée professionnel commercial de

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Yopougon est quasi identique à celle des stagiaires du lycée professionnel


hôtelier de la Riviera. Ce résultat peut s’expliquer par la formation initiale
des formateurs en entrepreneuriat dans le même institut pédagogique et
l’usage du même programme de formation en entrepreneuriat dans les
établissements de formation professionnelle. Mais, les stagiaires des deux
établissements estiment, dans une grande proportion, que la formation en
entrepreneuriat n’a pas répondu de manière totalement satisfaisante à leurs
attentes. En effet, cet avis est partagé par 40,50% des stagiaires pour l’attente
« Prendre une décision relative à l’insertion professionnelle future »,
47,10% pour l’attente « Disposer d’une solide formation susceptible de
faciliter l’insertion professionnelle », 35,30% pour l’attente « Développer
l’esprit d’entreprendre », 43,10% pour l’attente « Créer une entreprise dans
son domaine de formation pour s’auto employer », et 35,30% pour l’attente
« Gérer une entreprise ». Ces proportions, supérieures à 35%, montrent que
l’éducation à l’entrepreneuriat dans les lycées professionnels de la ville
d’Abidjan semble ne pas être pertinente pour un nombre important de
stagiaires. Ceci peut s’expliquer par le caractère plutôt théorique de cette
éducation à l’entrepreneuriat notamment l’absence d’activités pédagogiques
telles que les microentreprises ou les pépinières d’entreprise. A ce niveau,
l’étude s’interroge sur la relation entre la satisfaction des attentes exprimées
par les stagiaires et leur propension à entreprendre. L’analyse des boîtes à
moustaches a montré une relation plutôt monotone croissante entre la
satisfaction des attentes des stagiaires et leur propension à entreprendre.
L’analyse du modèle de régression multiple de la propension à entreprendre
a montré, quant à elle, une influence significative par ordre d’importance des
attentes « Créer une entreprise dans son domaine de formation pour s’auto
employer », « Prendre une décision relative à l’insertion professionnelle
future » et « Développer l’esprit d’entreprendre ». Ces résultats montrent
que les attentes qui sont endossées par une proportion élevée de stagiaires
totalement satisfaits ne sont pas celles qui ont une plus grande influence
significative. Ceci traduit l’effet (pertinence en fin de formation) de
l’éducation à l’entrepreneuriat sur la propension à entreprendre notamment
par la satisfaction des attentes que sont « Créer une entreprise dans son
domaine de formation pour s’auto-employer », « Prendre une décision
relative à l’insertion professionnelle future » et « Développer l’esprit
d’entreprendre ».

Discussion
Les résultats de l’étude montrent que l’insertion par l’entrepreneuriat
est envisagée par les apprenants comme une alternative viable pour
construire une carrière professionnelle. L’éducation à l’entrepreneuriat
s’avère être une stratégie efficace de construction sociale du modèle

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d’insertion professionnelle par l’entrepreneuriat. Cette éducation structure la


désirabilité et la faisabilité de l’acte entrepreneurial au travers d’un processus
de socialisation qui tienne compte des besoins des apprenants et des
contraintes du marché du travail. Ces résultats confirment ceux de Benié
(2012b) obtenus en contexte de non enseignement de l’entrepreneuriat dans
les universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé. Les attentes relatives à
l’éducation à l’entrepreneuriat exprimées par la majorité des étudiants étaient
« Etre capable de créer et gérer sa propre entreprise » et « Développer
l’esprit d’entreprise ». Ces résultats convergent également avec ceux des
auteurs tels que Pepin (2011a), Boissin, Chollet et Emin (2005), Alves
(2005), Kallel (2005) ou encore Verstraete (1998). Ces auteurs montrent que
l’éducation à l’entrepreneuriat a une influence significative sur l’attitude des
apprenants vis-à-vis de l’entrepreneuriat. Les résultats de l’étude positionne
l’éducation à l’entrepreneuriat comme un puissant outil de sensibilisation à
l’alternative de carrière professionnelle que constitue l’entrepreneuriat. Ces
résultats ne peuvent cependant pas être généralisés à l’ensemble du système
de formation professionnelle même si l’étude porte à la fois sur des filières
tertiaires et des filières industrielles. Les futurs travaux devront donc prendre
en compte un échantillon plus grand d’établissement de formation
professionnelle. Ces travaux doivent s’appliquer à analyser la pertinence du
programme de formation à l’entrepreneuriat mis en œuvre dans les
établissements, l’influence des caractéristiques sociodémographiques des
stagiaires de l’ETFP sur leur propension à entreprendre ainsi que les
trajectoires d’insertion par l’entrepreneuriat des 09,78% des stagiaires de
2016 qui ont réussi à s’insérer par ce mode.

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