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Possibilités Et Contraintes de Commercialisation

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Commission des Communautés européennes

INFORMATIONS SUR L'AGRICULTURE

Possibilités et contraintes de commercialisation


de fruits et légumes répondant
à ·des critères de qualité définie

N° 55
Octobre 1978
...-
'">'
OFFICE FOR OFFICIAL PUBLICATIONS
OF THE EUROPEAN COMMUNITIES ....

LIGE UDKOMMET
SOEOEN ERSCHIENEN
JUST PUBLISHED
VIENT DE PARAÎTRE
NUOVA PUBDLICAZIONE
ZOJU.IST VERSCHENEN

Publication n. CB-NA-78-055-FR-C ISBN 92-825-0673-8

Series: Information on agriculture No 55

POSSIBILITIES FOR AND CONSTRAINTS ON THE MARKETING OF


FRUITS AND VEGETABLES MEETING.DEFINED QUALITY STANDARDS

This.study is published·only in French.

This study is a continuation of the one on "the production of fruits and vegetables
meeting taste a'1d quali ty standards" ( l) tlhich examined the different qua li ty
criteria and the techniques to ensure that the products obtained mee~ taste-
. ..
.. ({uality standards. It considered the problems which r1ere to be solved in respect
of marketing anù control of these products. The report nm·r put for\vard is intcnded
to identify the possibilities for and constra.ints on such marketing. This has been
done by means of analysis of a number of practical tests carried out for various
fruit and vegetableG in sorne Member States anà. non-memo€::1· countrics ùy organisa.tiorlr>
which have undertaken to market p~oducts of particular qualities. The lessons
learncd from these tests have given a clearer picture of constraints on the
of ·
marketing/Süch products a~d have made it possible to draw up recommendations for
future action.

A series of monographie studies of the individual cases analysed is attached to


the repor·t. ..

(1) Interm:ü Information on Agriculture no. 169, Decembor 1975

BFR 175,- DKR 30,60 DM 11,10 FF 24,70 LIT 4 700 HFL 12,10 UKL 2.90 USD 5.70

OffiCE FOn OffiCIAL PUOLICATIOHS OF THE EUROPEAN COMMUNITIES


~ .. pofla~ 1003 - Lu11embourg

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- -------- -
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..... ....__,,.,............. .......
Çommission des Communautés européennes

~INFORMATIONS SUR L'AGRICULTURE- /.d η: /

~-

Possibilités el contraintes de commercialisation


de fruits et légumes répondant
à des critères de qualité définie
,....---·

N° SS
Manuscrit terminé en mars 1978 Octobre 1978
COMMISSION DES COMMUNAUTES EUROPEENNES
DIRECTION GENERALE DE L'AGRICULTURE
Direction Economie agricole - Division bilans, études, informations statistiques

©Copyright CECA-CEE-CEEA, Bruxelles-Luxembourg, 1978


Printed in Be/gium

Les articles et textes paraissant dans cette publication peuvent être reproduits librement,
en entier ou en partie, avec citation de leur origine.

ISBN 92-825-0673-8 N° de catalogue: CB-NA-78-055-F R-C


AVANT-PROPOS

La présente étude a été effectuée dans le cadre du programme d'etudes de


la Direction Generale de l'Agriculture des Communautés Européennes.

L'etude a été rédigée par

M, Jean THIAULT
Ingenieur en chef d'Agronomie au
Centre Technique du Génie Rural des
Eaux et des Forêts du Ministère de l'Agriculture
AIX-en-PROVENCE
avec la collaboration de :

MM. Luc MERMIER, Folco AUDIRAC et Jean-Pierre LAURENT du


Centre des Fruits et Legumes de la Chambre de Commerce et
d'Industrie d'Avignon, ainsi que M. Roland REVIN et
Mme Colette DEHANT du C.T.G.R.E.F.

Ont participé aux travaux, la Division "Bilans, Etudes, Informations


statistiques", "Structures de production et environnement agricoles"
et "Fruits et legumes et produits de transformation" de la Direction
Générale de l'Agriculture, ainsi que la division "Etudes générales et
amelioration de l'environnement" du Service de l'Environnement et de
la protection des consommateurs.

0 0

Langue originale français

La présente étude ne reflète pas nécessairement les opinions de la


Commission des Communautés Européennes dans ce domaine et n'anticipe
nullement sur l'attitude de la Commission en cette matière.
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 9

1 - POTENTIALITES du MARCHE des FRUITS et LEGUMES de QUALITE DEFINIE 11

1.1 : Rappel de 1 1 importance du marché des fruits et


légumes frais dans la C.E.E. 11

1.11 Production 11
1.12 Echanges 15
1.13 Consommation 17
1.2 Les objectifs d•une politique de différenciation
qualitative 20

1 • 21 Choix d'un niveau de selection 21


1.211 Amélioration globale de la
qualité moyenne 21
1.212 : Différenciation des produits
de qualité supérieure 24
1.22 :Effets sur la production 28
1.221 : Conséquence sur le volume de
production 29
1.222 : Conséquences sur les prix à
la production 32
1.23 :Effets previsibles sur la consommation 35
1.231 : Les motivations nutritionnelles 36
1.232 : PPésentation et information 39
1.233 : Les prix 41
1.3 Les produits de qualité définie dans le marché
des fruits et légumes frais 43
1.31 Hypothèse de l'amelioration du niveau
qualitatif moyen 43
1.32 Hypothèse de la differenciation de
produits de qualite superieure 44
1.33 Hypothèse d'une combinaison des deux
options 46
2 - CONTRAINTES de COMMERCIALISATION des FRUITS et LEGUMES
de QUALITE DEFINIE 49

2.1 : La préservation de la qualité 49


2.11 L'emballage 49
2.12 Le transport 52
2.13 Distribution 54
. Organisation de l'approvisionnement 54
. Protection et présentation sur les lieux
de vente 55
. Délais de péremption 56

2.2 L'identification du produit 59


2.21 Supports juridiques de l'identification 59
2.22 Etiquetage 61
2.23 Information du consommateur 63
2.24 Modalités de contrôle 66

2.3 Relations interprofessionnelles 69


2.31 : Principaux schémas de liaisons
interprofessionnelles 69
-A l'amont :
. Producteurs-expéditeurs individuels 69
• Groupements de producteurs 70
. Grossistes-expéditeurs 71
-A l'aval :
Grossistes et commissionnaires sur marché 71
• Centrales d'achat et succursalistes 72
• Hypermarchés 73
2.32 Liaisons interprofessionnelles 75
2.33 Contentieux 77
. Règlements des litiges 77
. Recours des consommateurs 78
3 - RECOMIJIANDATIOUS pour une ACTION COMivruNAUTAIRE 81

3·1 : Actions règlementaires 83


fixation de critères qualitatifs minimaux
pour certaines catégories de produits normalisés 83
• Modifications temporaires des calibres minimaux 83
• Liste limitative des variétés cultivées 84
• Limite de saison de commercialisation 85

3-2 Action incitative : Prime de qualité 87


3·3 Actions contributives 88
• Formation des opérateurs et information des
consormnat eurs 88
• Etablissement de documents de référence 88
• Etude de l'influence des techniques agronomiques
sur la qualité des produits 89

4- RESUME et CONCLUSION 91-98

Références bibliographiques 101

Annexes Analyses monographiques de certains cas de vente de


fruits et légumes de qualité définie 103

Liste des organismes et des personnes contactées 223


I.NTRODUCTION

En decembre 1975, la Commission des Communautés


Européennes a publié dans la série "Informations internes sur l'Agriculture"
un rapport sur "la production de fruits et légumes répondant à des critères
de qualité gustative". ( 1)

Ce rapport montrait que des critères simples permettent


d'apprécier objectivement la qualité intrinsèque des fruits et legumes,
et peuvent servir de base à des méthodes de definition qualitative.

Une telle définition permettrait une organisation


du marché des fruits et légumes dans un sens plus favorable à la recherche
de la qualité. Mais l'introduction dans les circuits commerciaux de pro-
duits frais de qualité définie pose de nombreux problèmes à la fois prati-
ques et psychologiques. Comment renverser la tendance actuelle à la recher-
che de la productivité maximale qui ne se fait qu'au detriment des qualités
réelles du produit, et elargir les bases du developpement de la consomma-
tion à d'autres critères que l'attrait d'une présentation plus ou moins
trompeuse pour le consommateur ?

Des propositions ont été faites dans le rapport de


1975. Il s'agit de préciser leurs possibilités d'application à travers
l'analyse d'un certain nombre d'expériences concrètes de mise en vente de
produits de qualité definie. A partir de cette analyse : cerner les diffi-
cultés et les contraintes pour la commercialisation de ce type de produits,
et definir les potentialités du marche qui peut s'offrir à eux.

L'étude a donc comporté en premier lieu une enqu~te


auprès de certains organismes qui, dans les differents pays de l'Europe
occidentale, ont entrepris des commercialisations de produis de qualité
definie. La definition de cette qualité peut porter aussi bien sur des
qualités organoleptiques que nutritionnelles.

Douze cas ont été étudiés individuellement en annexe.


Ils ne constituent évidemment pas une liste exhaustive de toutes les tenta-
tives entreprises dans ce domaine, mais ils représentent les expériences
les plus importantes rencontrées ces dernières années, Ils ont été retenus
chacun pour la valeur d'exemple de leurs methodes et de leurs objectifs.

(1) N° 169- Decembre 1975

9
En plus de ces experiences pratiques, des operateurs
des filières alimentaires des fruits et legumes : producteurs ou negociants
ainsi que certaines organisations de consommateurs, ont ete interroges pour
connaître leur opinion sur l'opportunite d'une politique de segmentation
qualitative du marche des fruits et legumes frais et sur les methodes à
appliquer.

Ces rencontres n'ont jamais eu le caractère d'une


enquête systematique et elles ont ete menees en fonction des opportunites
et des possibilites des consultants charges de realiser l'etude. Mais la
plupart de ces personnes ont ete choisies pour leur connaissance person-
nelle des sujets abordes (voir liste en annexe).

Que tous ceux qui ont ainsi accepte de repondre aux


questions ou de faire part de leur experience, soient très yivement
remerciés pour la contribution importante qu'ils ont apportée à l'étude.

Leur avis et les informations recueillies ont ete


précieux pour la rédaction de ce document dont on peut espérer qu'il
servira à faire progresser l'idee d'une orientation plus qualitative
de la production et de la distribution des fruits et legumes, basee sur
une appreciation objective de leurs qualites reelles.

10
1 - POTENTIALITES DU MARCHE DES FRUITS ET LEGUMES
DE QUALITE DEFINIE

1.1 RAPPEL de 1 'IMPORTANCE du MARCHE des FRUITS et LEGUMES dans la C.E.E.

L'ensemble de la consommation des fruits et des légu-


mes frais et conservés, dans la Communauté Economique Européenne, repré-
sente environ 47.000.000 tonnes de produits, si l'on se réfère aux années
1974 et 1975 qui n'ont pas été fortement perturbéE par des aléas clima-
tiques.

1.11 PRODUCTION

Légumes

La production des légumes des 9 pays de la Communauté


Européenne varie entre 22.000.000 et 23.000.000 tonnes de production tota-
le pour les cultures destinées à la vente. L'Italie représente à elle
seule la moitié de cette production et la France en assure un cinquième.

Au cours des 15 dernières années, on observe une ten-


dance à la stabilisation de cette production à travers des fluctuations
cycliques qui sont essentiellement dues aux variations climatiques. Mais
l'amplitude moyenne de ces fluctuations reste inférieure à la production
maximale qui a été atteinte en 1970, avec près de 24.000.000 tonnes de
légumes autres que les pommes de terre.

La plus faible production des 10 dernières années est


celle de l'année 1976 en raison de la sècheresse qui a limité les rende-
ments et la production totale n'a pas dépassé 21.000.000 tonnes.

Si l'on examine la situation par pays, on constate


la même tendance à la stabilité en Italie. Par contre, en France, une
baisse de l'ordre de 10 %s'est manifestée au cours des dernières années,
surtout entre 1970 et 1972. En fait, il est possible que cette baisse ne
soit qu'apparente et soit surtout due à des redressements statistiques.
Quoiqu'il en soit, au niveau communautaire, cette diminution est compen-
sée par l'augmentation des Pays-Bas dont la production totale s'est ac-
crue de 25 %au cours des 10 dernières années.

Il
PRODUCTION DE LEGUMES
(sans pommes de terre)
(Graphique 1)
Source : EUROSTAT

Mio/t /

~7
/
~----------------------------------------

5_.._. ______ ~--------------------

0
1
• ....---•-.....__./
·--·-----
-~~------------------~-----------•-
·~ ----~·--·~

12
Cette production communautaire est dominee par deux
legumes principaux,
- les tomates 4.8oo.ooo tonnes
- les choux pommes 2.500.000 tonnes
(pour ces derniers, la production est en diminution).

-Les carottes 1.800.000 tonnes


-Les salades 1.6oo.ooo.tonnes
(laitues + chicorées)
-Les choux-fleurs 1.500.000 tonnes
-Les oignons 1.300.000 tonnes

representent un groupe de legumes majeurs dont la tendance reste assez


stable, sauf pour les salades qui sont en accroissement.

Un groupe de produits de consommation plus saisonnière


ou industrielle, est represente par les artichauts, les petits pois,
les haricots verts et les concombres. La production totale est de l'ordre
de 700.000 tonnes pour chacun.

Enfin, un autre groupe de moindre importance, avec


une production de l'ordre de 500.000 tonnes, est represente par les endi-
ves, les poireaux, les poivrons et autres legumes mediterraneens (auber-
gines et courgettes).

Fruits

La production fruitière totale oscille plus fortement


que celle des légumes, entre 16.000.000 et 19.000,000 tonnes. Il est
probable que l'année 1977 enregistrera la production la plus faible de
ces 10 dernières annees, avec une prevision de l'ordre de 15.000.000 tonnes,
Mais cette situation est surtout due à l'accumulation des difficultés cli-
matiques consécutives à la sècheresse en 1976 et aux caracteristiques du
printemps 1977.

Cette production a été régulièrement croissante


jusqu'en 1970 mais depuis cette année là, une certaine tendance à la
decroissance s'est manifestée à travers une irrégularité de production
qui est de plus en plus forte et qui traduit le vieillissement du verger
des principales espèces, et surtout les pommiers.

L'Italie occupe encore la première place avec près


de 10.000.000 tonnes et sa production apparait plus stable que pour
l'ensemble communautaire, La France et l'Allemagne, qui représentent
chacune 3.000.000 à 4.ooo.ooo tonnes selon les annees, ont également une
tendance à la stabilité de leur potentiel, mais présentent de plus gran-
des irrégularités dans le volume de production, surtout en Allemagne.

13
PRODUCTION DE FRUITS
(Graphique 2)

Source : EUROSTAT

Mio/t

20

5
-~--------~-----------------------------------------------·

10
-- -·--------------- -·---- 7·~-- ------- . . ---------- -~·-'
/ . . . . . . . !. . . . . . . •-.........- ------............-----·---

-~-~------------------------------------------------------~

14
Cette production est largement dominée par les pommes
qui représentent 6.000.000 à 7.500.000 tonnes pour la communauté, les
poires 2.500.000 à 3.000.000 tonnes, les pêches 1.500.000 à 1.900.000 ton-
nes et les oranges 1.500.000 tonnes.

Le raisin 1.000.000 à 1.300.000 tonnes, les prunes


800.000 à 900.000 tonnes, ont un volume proche de celui des principaux
fruits, mais leur production est en régression. Enfin, des fruits plus
saisonniers ont une moindre importance, tels que les cerises 500.000 ton-
nes, les fraises 350.000 tonnes et les abricots 250.000 tonnes.

1.12 ECHANGES

La balance commerciale globale de la Communauté Economi-


que Européenne à 9, pour les fruits et legumes, est deficitaire mais ce
sont surtout les fruits qui en sont responsables.

Légumes

La balance des importations-exportations hors C.E.E.


à 6, représentait un deficit d'environ 700.000 tonnes, ce qui ne représen-
tait que 4 %du volume total des légumes consommés. Ces importations sont
surtout représentées par des tomates 350.000 tonnes, des oignons 200.000 ton-
nes et le groupe des legumes méditerranéens (poivrons, aubergines, courget-
tes) avec 130.000 tonnes.

Avec l'élargissement de la communauté à 9, le deficit


atteint 1.800.000 tonnes mais il ne représente encore que 6 à 7% de la
consommation.

Il s'agit donc là surtout d'importations d'appoint,


principalement pour l'alimentation du marché en frais à contre saison.

Fruits

Pour la seule production fruitière des espèces repré-


sentées dans les pays de la C.E.E., caractéristiques de l'Europe Septentri-
onale, le deficit est de l'ordre de 1.400.000 tonnes, soit environ 10%
de la consommation de ces espèces. On ne peut considérer qu'il s'agisse
seulement d'un ajustement saisonnier, les espèces méditerranéennes ou
tropicales s'ajoutent pour représenter des importations très importantes,
telles que 3.800.000 tonnes d'agrumes et 2.000.000 tonnes de fruits tro-
picaux, dont 1.900.000 tonnes de bananes. Comparé à la consommation globale
de fruits, le deficit représente alors 33 % de l'ensemble de la consomma-
tion.

15
EVOLUTION de la CONSOMMATION APPARENTE INDIVIDUELLE
de LEGUMES et de FRUITS dans les PAYS de la C.E,E.
(Graphique 3)
en kg/tête
Kg _...._ _ _ • LEGUMES
• ~ (sans pommes de terre
·~ y aompris aonserves et jus)

1~- - - - - - - - - - - - - - - - ·---- - -·
-=· -- -------
* *
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69 70 70 71 71-72 72-73 73-74 7<-75

16
1.13 CONSOMMATION

La comparaison des consommations annuelles moyennes


par habitant, de fruits et legumes dans la C.E,E, et l'étude de son évo-
lution sont rendues difficiles par le manque de bases statistiques compa-
rables, En outre, la modification du nombre des états membres ne permet
pas d'avoir des séries homogènes suffisamment longues d'appreciation
des bilans globaux de consommation, ·

L'analyse ne peut donc porter que sur les 6 pays


constituant à l'origine la Communauté Européenne. Cette approche est
basée sur la comparaison des niveaux de consommation apparents annuels.
Ces niveaux de consommation sont calculés à partir de l'evaluation du
bilan global de consommation pour les differents fruits et legumes, pu-
bliée par l'Office Statistique des Communautés Européennes (EUROSTAT 1974-
1976). Ce bilan, rapporté à la population totale de chaque état, permet
d'évaluer les disponibilités annuelles par habitant. Leur comparaison au
niveau communautaire tendrait à montrer une baisse de la consommation
globale des legumes, qui serait passée de 114 kg à 107 kg par habitant
entre 1969 et 1975. Il n'en serait pas de même pour les fruits frais
dont on constate la tendance stable autour de 95 kg.

Mais si on analyse cette évolution par pays, on se


rend compte que cette moyenne communautaire évolue surtout sous l'influ-
ence de la variation enregistrée dans les principaux pays producteurs :
la France et l'Italie, pour les legumes, auxquels s'ajoute l'Allemagne
pour les fruits.

Par contre, dans les pays qui tirent leurs ressources


en fruits et legumes, principalement de l'importation, la tendance se
trouve au contraire inverse et l'on peut constater une certaine augmen-
tation de la consommation apparente de legumes. Ce procede d'évaluation
globale introduit des differences importantes dans les niveaux de consom-
mation d'une année sur l'autre, en raison même des variations de la pro-
duction. Ainsi, par exemple, la moyenne communautaire de consommation de
fruits frais, pour les 6 pays du marché commun d'origine, est passée de
69 kg par habitant pour la campagne 72/73 à 74 kg en 73/74 et à 65 kg
pour la campagne 74/75.

Il est certain que les variations de récolte peuvent


avoir une influence importante sur le niveau de consommation en fonction
des prix qui en résultent, mais les enquêtes menées par ailleurs directe-
ment auprès des consommateurs tendent à montrer que cette influence est
beaucoup moins forte. Un exemple de ces differences peut nous être four-
ni par la France, où l'on peut comparer le résultat de l'évaluation des
consommations apparentes avec les quantités enregistrées par les enquêtes
effectuées auprès des consommateurs par l'Institut National de la Statis-
tique jusqu'en 1972, et reprises depuis 1976 (FOUQUET 1976) (FOUREL 1977).

17
C'est ainsi ~ue pour l'ensemble des légumes autres
~ue les pommes de terre, la consommation apparente est de 130 kg en 1970,
alors ~ue d'après les en~uêtes elle n'aurait représenté ~ue 84 kg. Pour
les fruits frais, les disponibilités seraient de 72 kg, alors ~ue la
consommation d'après les en~uêtes n'atteindrait ~ue 68 kg. De plus, on
observe dans la série des années en~uêtées, une légère tendance à l'accrois·
sement ~ui se trouve ainsi contraire à celle ~ui est décelée d'après l'étu-
de des bilans globaux.

On peut donc considérer ~ue la méthode d'appréciation


par le bilan de la production conduit à une certaine surévaluation de la
consommation. Mais la méthode par en~uête introduit une certaine sous-
évaluation car il y a probablement des ~uantités mineures ~ui échappent
à l'en~uête ou certaines formes d'a~toconsommation, et ces en~uêtes ne
tiennent pas compte de repas pris en dehors du domicile,

Ce ~ue cette en~uête peut nous révéler, c'est l'evo-


lution de la répartition du mode de consommation des produits. On constate
ainsi ~ue la tendance est à la diminution de la consommation des fruits et
légumes en fra~ alors ~ue la tendance est inverse pour les légumes et
les fruits conservés. Ainsi, par exemple, la consommation de légumes frais
en France devrait diminuer de 71 kg en 1970 à 69 kg en 1980, alors ~ue
les ·conserves ont un taux de croissance de 8 % par an.

La combinaison de ces deux tendances se traduit par


une augmentation de la consommation globale de l'ensemble des légumes
sous forme fraîche ou en conserve, de 2 %. D'autre part, ces moyennes
mas~uent de nombreuses disparités selon l'origine des consommateurs : la
population rurale a en général un niveau de consommation nettement plus
faible ~ue la population urbaine. On note par exemple 7,6 kg d'agrumes
pour les populations agricoles contre 16,2 kg pour les habitants de la
région parisienne en 1970.

L'élasticité de la consommation par rapport au revenu


est également differente. Elle correspond à des niv~aux de consommation
~ui restent plus faibles pour les catégories sociales les moins favorisées.
Dans ce cas, ces catégories conservent une élasticité relativement élevée
par rapport au revenu. Par contre, pour les catégories de salariés les
mieux rémunérés, on peut arriver à constater une élasticité négative,
c'est-à-dire ~ue l'augmentation du revenu se traduit par une baisse de la
consommation de fruits et légumes, liée probablement à une utilisation
plus large de produits de substitution plus coûteux.

En résumé :
La consommation moyenne globale au niveau de la
Communauté Européenne paraît pouvoir être évaluée à 90 kg de legumes par
an (sans les pommes de terre), dont 20% sont consommés sous forme de
conserves, la part de ces conserves étant régulièrement croissante. Pour
les fruits, la consommation s'etablit à un peu plus de 85 kg par an,
dont 5) kg de fruits européens, 23,5 kg d'agrumes et 7,5 kg de bananes.
Sur ce total, 5 à 10 %sont consommés sous forme de conserves ou de jus
selon les habitudes alimentaires des pays,

18
La tendance generale est à une légère decroissance
de la consommation sous forme de produits frais, qui se trouve compensee
dans la consommation globale par une tendance à l'augmentation des pro-
duits en conserve. Au total, ces deux tendances contracdictoires se tra-
duisent par une tendance generale à une très légère croissance mais celle-
ci parait de plus en plus limitée.

Une action de valorisation qualitative sur les pro-


duits frais peut tirer sa justification de l'observation de cette tendance.
Les produits qui pourraient en beneficier en priorite sont evidemment
ceux qui tiennent le plus de place dans la production, et notamment pour
les legumes, les tomates, les carottes et les salades. L'importance des
choux dans la production europeenne pourrait egalement justifier une ac-
tion, mais celle-ci parait actuellement difficile du point de vue techni-
que. Pour les fruits, les pommes, les oranges, les poires, les pêches,
le raisin, justifieraient par leur importance une action d'amelioration
qualitative.

Mais dans un effort de developpement d'une production


de meilleure qualite, il ne faut peut-être pas negliger des produits qui,
bien qu'ayant une moindre importance dans la production, peuvent apporter
une certaine diversification de l'offre. Ce pourrait être le cas, en
particulier, des endives et des aubergines pour les legumes, des pêches,
des fraises, des cerises et des abricots pour les fruits.

19
1.2 Les OBJECTIFS d'une POLITIQUE de DIFFERENCIATION QUALITATIVE

Pour definir les objectifs d'une sélection qualita-


tive, il convient d'abord de noter que la conception de la qualité pour
les fruits et legumes est assez differente selon les opérateurs qui
interviennent sur la filière d'acheminement de ces produits jusqu'au
consommateur.

Mleme pour ce dernier, la qualité reste une notion


complexe qui résulte à la fois de sensations gastronomiques et de la
satisfaction d'un besoin nutritionnel, auxquelles s'ajoutent des moti-
vations à ce.ràctère symbolicyue liêéc aux habitudes alimentaires (1).

Pour répondre à cet ensemble d'exigences, le produit


frais doit posséder au moment de sa consommation toutes ses possibilités
d'attrait et conserver l'intégrité de ses qualités nutritionnelles et
gastronomiques.

On peut ainsi distinguer trois types de qualités


dont la séparation n'est pas absolue et qui peuvent chacune s'apprécier
pour un même caractère du produit :

• les qualités commerciales qui concernent surtout l'aspect du produit


et son apt1tude a etre transporté et conservé,
• les qualités diététiques qui concernent à la fois une valeur nutri-
tionnelle bas~e sur des apports de sucres, d'acides ou de vitamines,
et une valeur hygiénique liée au ·caractère naturel du produit, mais
qui peut constituer un frein à la consommation lorsque l'on craint
la présence de résidus de produits toxiques,
les qualités organoleptiques qui forment un complexe sensoriel réunis~
sant a la fo1s des sensat1ons tactiles liees à la structure et à la
texture de la chair, des sensations gustatives perçues par les saveurs
sucrée et acide, et des sensations olfactives provenant de la libera-
tion des constituants volatils de l'arôme.

Ces trois conceptions de la qualité ne sont évidemment


pas appréciées isolément par le consommateur mais au contraire, intégrées
les unes aux autres dans son désir de se procurer le produit.

Une politique de selection qualitative qui respecte-


rait ces differents aspects de la qualité devrait avoir ainsi pour objec-
tif principal une amélioration de l'équilibre du marché, Cette améliora-
tion doit pouvoir être obtenue en agissant à la fois sur l'offre et sur
la demande.

(1) Rapport n° 169. op. cit. p. 2 à 21.

20
Par son action sur la production, la selection
qualitative doit permettre une regularisation de l'offre en produits
frais due à une conception plus ecologiques des techniques agronomiques.
Par son action sur la consommation, cette selection doit permettre
d'offrir des produits mieux adaptés aux exigences des consommateurs et
par conséquent susceptibles d'encourager le maintien d'un niveau eleve
de consommation. Mais ces actions ne doivent pas entraîner une régression
de ce qui a pu être acquis au cours des 20 dernieres·années. Il est en
effet essentiel d'eviter tout malthusianisme économique. Tout en contri-
buant à l'amélioration qualitative de l'ensemble des produits offerts,
elles doivent permettre de continuer à offrir ces produits en quantités
et à des prix qui favorisent leur acquisition par l'ensemble des popula-
tions.

1,21 CHOIX d'un NIVEAU de SELECTION

Une sélection qualitative peut s'envisager selon


deux methodes :
- soit une amelioration globale de la qualité moyenne,
- soit par la selection des meilleurs produits constituant la qualite
supérieure, pour former ainsi une segmentation du marche.

1.211 Amelioration globale de la gualité moyenne

Les lots de fruits et legumes frais constituent des


ensembles heterogenes dans lesquels chaque pièce constitue un element
plus ou moins different des autres.

Le niveau moyen de qualite d'un ensemble de produits


peut être relevé par l'elimination de ceux d'entre eux qui présentent
les plus mauvais critères QUalitatifs.

Une telle amelioration a déjà été réalisée par la


normalisation rendue obligatoire pour un certain nombre de fruits et
de legumes, dans la Communauté Economique Européenne.

La normalisation entraîne l'elimination des produits


n'atteignant pas un calibre minimal fixé pour chaque espèce, éventuelle-
ment different selon les catégories de normalisation, et ceux présentant
des defauts externes graves ou dont l'intégrité est atteinte (blessures,
attaques parasitaires).

Le classement s'effectue ensuite selon le calibre et


l'aspect externe du produit (coloration, forme, intégrité de l'epiderme).

21
MARQUES COLLECTIVES
Basées sur une sélection normative
(Planche 4)

"SIGLA Dl GARANZIA,
DELL' ISTITUTO PER LA PROMOZIONE ED Il SOSTEGNO DEL CENTRO
O; COMMERCIALIZZAZIONE Dl PRODOTII ORTOFRUTIICOLI IN
FEIRAIA

22
La normalisation a eu incontestablement un effet très
important pour l'amélioration des qualités commerciales des produits
mis en marché à l'intérieur de la C,E,E, Mais il semble que le niveau
de sélection auquel on est parvenu par l'application de normes basées
uniquement sur des critères d'aspect, risque d'entraîner un effet inverse
sur les autres qualités.

En effet, ces critères conduisent à ne valoriser les


produits que d'après des qualités qualifiees de "cosmétiques" par SCHUPAN,
en negligeant les qualités intrinsèques, c'est-à-dire la valeur nutrition-
nelle et organoleptique des produits. Cependant les critères d'elimina-
tion ne sont pas totalement indépendants des qualités réelles.

C'est ainsi, par exemple, que l'elimination des pro-


duits de trop petit calibre a pour effet de retirer du marche des pro-
duits mal développés qui, non seulement ne sont pas attrayants, mais
également ne possèdent pas toutes les qualités souhaitées. Mais des exi-
gences supplémentaires paraissent nécessaires pour parvenir à une amélio-
ration globale de la qualité.

Un mouvement s'est déjà largement engagé dans le


commerce des fruits par la fixation de normes particulières supplemen-
taires par rapport aux normes officielles, pour l'achat des produits
destinés à certaines marques, C'est ainsi que de nombreuses firmes com-
merciales ont adopté de telles normes à usage interne, et ont mis en
place pour leur application tout un service d'agréage des produits au
moment de la livraison.

Ces exigences supplémentaires portent notamment sur


le refus de certaines variétés jugées de qualité mediocre, l'exigence de
calibres plus élevés que les calibres minimaux prévus par les normes
communes, la definition précise du degré de maturité et même parfois la
definition d'un taux minimal de sucres correspondant à une qualité gus-
tative suffisante. Differentes tentatives faites ainsi en Grande-Bretagne
pour la promotion de marques commerciales, ont été étudiées en annexe.
Mais des exemples comparables auraient pu être fournis dans tous les
pays de la Communauté Européenne.

Une telle forme de sélection est due aussi parfois


à l'initiative des organisations professionnelles de production, telles
que par exemple, les normes éditées par l'Institut pour la promotion et
le soutien du Centre de commercialisation des produits horticoles de
Ferrare, dont l'intervention est matérialisée par l'apposition du sigle
de garantie "choisi pour vous"(planche 4).

Il en est de même pour les initiatives prises par


exemple, par le groupe VOG en faveur des produits du Südtirol italien.
Mais la tentative la plus poussée dans ce domaine a certainement été
réalisée par le groupe des coopératives de consommation MIGROS en Suisse,
qui s'efforce de réaliser un véritable échange et une collaboration per-
manente entre les producteurs et l'organisme de distribution, par l'inter•
médiaire de son service MIGROS-SANO.

23
Selon la volonté des promoteurs, la MIGROS déclare
poursuivre ainsi un double but qui est de procurer à ses clients des
produits sains et de haute qualité, tout en contribuant au développement
d'un système de culture plus respectueux des conditions écologiques.

Les normes de production sont élaborées à partir


des informations recueillies par les contr6leurs auprès des producteurs,
et les niveaux minimaux des critères adoptés sont fixés de manière à ce
que les deux tiers des exploitants soient en mesure d'y satisfaire.

Le système de sélection est ainsi en évolution per-


manente, ce qui devrait effectivement conduire à une élévation continue
du niveau moyen de qualité des produits.

Une tentative assez semblable, bien que plus réduite,


a été engagée par le groupe GB en Belgique, qui commercialise certains
produits, cultivés sous contrat, sous la dénomination "Pulvéris.ation
contr6lée" (VRANCKX 1977) (planche 5).

Une très grande majorité des intermédiaires commer-


ciaux, ainsi que des organisations de producteurs, considèrent qu'il est
indispensable d'améliorer en priorité la valeur nutritionnelle de la
masse des produits offerts, c'est-à-dire de fournir des fruits et des
légumes contenant les substances quele consommateur attend et ne conte-
nant pas celles qui pourraient être nocives pour sa santé. Mais pour
rendre plus perceptible la différence qualitative, certains pensent qu'il
convient d'y associer un niveau de qualité gustative suffisant.

Ainsi, les principaux partenaires de la famille inter-


professionnelle des fruits et légumes souhaitent associer des préoccupa-
tions à la fois nutritionnelles et hygiéniques à une satisfaction gastro-
nomique. Mais la sélection doit s'opérer à un niveau tel qu·' elle ne pro-
voque pas une trop forte restriction de l'offre en n'allant pas au-delà de
l'élimination d'une part minoritaire de la production.

Il s'agit donc, dans l'hypothèse d'une amélioration


globale de la qualité, seulement d'exclure du marché des produits jugés
de qualité insuffisante ou nocifs, de telle sorte que le reste, qui doit
représenter une part importante du marché, s'en trouve uniformisé et
standardisé pour les qualités intrinsèques.

1.212 :Différenciation des produits de gualité supérieure

La notion de qualité supérieure en matière de fruits


et légumes fait appel principalement aux qualités organoleptiques de
ces produits. Mais dans ce cas, on se heurte à une double difficulté :
subjectivité de l'appréciation qualitative et hétérogénéité naturelle
des produits.

24
En ce qui concerne la definition qualitative, il
est évident que les saveurs fondamentales des fruits et des legumes
le sucré, l'acide et éventuellement l'amer, ne sont pas appréciées de
la même manière par tous les individus, La mise au point de critères
objectifs mesurables permet de mieux préciser les caractères organo-
leptiques des produits, mais cette definition ne peut évidemment jamais
atteindre une précision très grande puisque les utilisateurs constituent
une population en elle4même hétérogène.

A cette hétérogénéité des consommateurs, s'ajoute


celle du produit, Si l'on fait référence, par exemple, aux habitudes
de definition qualitative du vin, on constate que si les go~ts diffè-
rent de la même manière entre les consommateurs, la nature liquide du
produit permet au moins d'assurer son homogénéisation, Par contre, les
fruits et les legumes ne peuvent constituer qu'une population d'indi-
vidus et le degré de précision dans la definition de la qualité depend
de l'hétérogénéité de cette population. On est donc conduit à rechercher
les moyens de reduire la variation des critères qualitatifs à l'intérieur
d'un même lot. On y parvient par un triage rigoureux basé sur des cri-
tères extérieurs, de forme et de couleur, et par un calibrage précis
qui pour des produits d'une même origine traduit assez bien leurs diffe-
rences de developpement.

Mais malgré toutes ces précautions, les valeurs


adoptées pour les critères chiffrés d'appréciation conservent un carac-
tère de moyenne autour de laquelle se répartit la population des produits
constituant le lot à commercialiser.

Pour la part du lot qui dépasse la valeur moyenne,


il n'y a évidemment pas de risque de mauvaise appréciation par les
consommateurs. Par contre, pour la partie qui se trouve inferieure à
cette moyenne, il faut pouvoir s'assurer que seul un tout petit nombre
d'unités risquera de se trouver en-dessous du seuil de satisfaction
des consommateurs.

Ceci conduit nécessairement à adopter des valeurs


minimales pour les critères de sélection qui soient suffisamment élevées
par rapport au seuil d'acceptabilité du produit, pour constituer une
marge de sécurité.

Les critères choisis doivent aussi rester suffisam-


ment constants pendant toute la période de commercialisation.

La selection de la qualité supérieure entraine donc


une sévérité très grande dans le choix des produits pour que la diffe-
rence qualitative soit facilement perçue par l'ensemble des consommateurs

25
En raison de cette severite, les produits de qualite
supérieure ne peuvent jamais représenter des quantités commercialisables
très importantes ni constantes. Cependant ces difficultes n'ont pas empêche
la mise en place dans differents pays europeens de plusieurs tentatives
pour commercialiser des fruits ou des legumes de qualite superieure. Les
critères de selection sont le plus souvent bases sur des critères analy-
tiques et notamment la teneur en matières sèches solubles qui permet
d'apprecier la teneur en sucres du produit.

Dans quelques cas, la selection est seulement basee


sur l'utilisation de varietes bien precises et de conditions d'origine et
de production. Mais ces dernières conditions qui tendent à s'apparenter
à la notion de cru utilisee en viticulture, tendent de plus en plus à être
remplaces par des critères mesurables et elles ne constituent plus que des
recommandations à l'usage des producteurs.

Les principales tentatives de ce type de selection


concernent notamment les produits suivants, etudies en annexe

Les carottes de Créances produites en France dans le departement de la


Manche, et dont la definition qualitative reste basee sur une zone
delimitee de production où l'apport d'amendements marins sur des sols
très legers est considere comme la cause principale de la qualite
superieure de ce produit.

- Les melons JUSOLEIL qui constituent une marque commerciale, sont selec-
tionnes d'après leur teneur en sucres mais ils doivent egalement apparte-
nir à une liste de varietes determinees.

- Les oranges de Montagne sont une appellation commerciale retenue par


la Societe PASCUAL Hermanos en Espagne, pour l'exportation vers la France
de produits selectionnes d'après leur teneur en sucres. Mais leur prove-
nance à partir des vergers cultives en coteau autour de la plaine de
Valence, a donne naissance à l'appellation "Oranges de Montagne", qui se
réfère à l'idee de la qualite superieure generalement obtenue par les
produits agricoles cultives en altitude.

- Les pêches et nectarines sous label agricole sont produites en France


dans la region du Languedoc Roussillon, leur selection est basee sur
une teneur minimale en sucres et des critères de maturite garantissant
une bonne synthèse aromatique.

- Les pommes Golden Delicious sous label agricole sont commercialisees


en France par une association interprofessionnelle à laquelle partici-
pent differentes grandes societes de distribution. Leur selection est
effectuee uniquement d'après la teneur en sucres et en acides sans aucune
distinction d'origine.

- Les pommes de terre sous ZabeZ agricole sont commercialisees en France


depuis plusieurs annees par differents groupements de producteurs, à par-
tir d'une definition du produit qui repose sur le choix de la variete
et les methodes de culture.

26
- Les ra~s~ns de serre en Belgique bénéficient d'une marque nationale
dont l'attribution est subordonnée à une teneur minimale en sucres
fixée pour chaque variété.

- Le chasselas de Moissac est un produit de tradition bénéficiant d'une


appellation d'origine, provenant des coteaux qui dominent le Tarn.
La production est soumise à un règlement précis et un indice de matu-
rité est calculé à partir de la teneur en sucres et en acides.

- Les cerises de Vignola pourraient également être classées dans la


catégorie des produits de qualité supérieure si l'on se référait à
leur mode de pré~entation très soignée en caissette, et dont les
fruits de la c_~.he supérieure sont rangés de manière à ne pas faire
apparaître de pedoncule.

Cette présentation soignée restreint considérablement l'importance


des quantités commercialisées sous la marque d'origine, alors que les
objectifs des promoteurs de cette marque collective visent à en faire
un produit standard de bonne qualité, dont la sélection est basée
essentiellement sur l'aire d'origine.

Dans le cas des qualités diététiques, la notion de


qualité supérieure est plus difficile à définir. Elle pourrait concerner
par exemple des produits d'exception obtenus sans utilisation de pro-
duits chimiques. Mais dans ce domaine, la différenciation qualitative
ne peut pas être perçu~ directement par le consommateur et seule une
analyse peut en apporter la preuve. Cette analyse peut reposer aussi
bien sur les éléments nutritionnels du fruit ou du légume, comme par
exemple une haute teneur en vitamines, que, au contraire, sur l'absence
totale d'emploi de produits chimiques pour la culture ou encore l'absence
totale de résidus toxiques.

Les expériences commerciales sur cet objet sont


très limitées et la distribution se fait dans un cadre spécialisé. C'est
le cas, par exemple, des marchés de produits dits "biologiques" qui se
tiennent dans différentes localités du Sud-Est de la France, où les
producteurs assurent souvent eux-mêmes la vente de leurs produits.

En Allemagne, la chaîne de magasins REFORMHAUS


spécialisés dans les produits diététiques, aurait souhaité pouvoir
vendre des fruits répondant à ce souci de qualité supérieure, et c'est
la raison pour laquelle elle a constitué le principal débouché des pom-
mes produites dans la vallée du Neckar à Stuttgart, avec des méthodes
de lutte intégrée.

Malheureusement, le principe de la lutte intégrée,


qui n'exclut pas tout recours aux produits chimiques, n'autorise pas
l'emploi du terme "biologique" et a entraîné l'arrêt momentané de cette
expérience, la société distributrice exigeant également que les produc-
teurs renoncent à tout apport d'engrais chimique.

27
Dans tous les cas, que la base de la selection soit
les qualités organoleptiques ou les qualités diététiques, la mise en
vente d'un produit de qualité supérieure suppose la possibilité d'effec-
tuer des contrôles à tous les stades de la commercialisation du produit
et d'utiliser legalement un moyen d'informer le consommateur sur ces
qualités. Pour y parvenir, les organismes certificateurs sont donc
amenés à se soumettre contractuellement aux contrôles d'un organisme
vérificateur independant, ce qui n'exclut pas évidemmènt les contrôles
officiels faits par les services de l'Etat.

L'information du consommateur est le plus souvent


réalisée par l'etiquetage et, dans certains cas, par un emballage parti-
culier qui permet de distinguer nettement le produit de qualité supérieure.

1.22 :EFFETS sur la PRODUCTION

L'analyse des exemples de commercialisation des fruits


et legumes de qualité definie montre que la sélection des produits peut
être effectuée de deux manières :

- soit par la definition de l'ensemble des conditions de production,


- soit par la mesure de certains critères objectifs de qualité sur le
produit obtenu.

Cette dernière methode est utilisée, par exemple, pour


les pommes Golden Delicious sous label, les melons JUSOLEIL ou les Oranges
de Montagne.

La definition des conditions de production peut elle-


même s'envisager selon deux methodes :

-par la delimitation d'une aire geographique correspondant à des conditions


de milieu (sol et climat), susceptibles de conferer au produit des qua-
lités particulières. C'est le cas, par exemple, des cerises de Vignola.

- par un ensemble de normes techniques concernant le choix des variétés,


les modalités d'implantation de la culture, les fumures, la protection
phytosanitaire et la récolte. C'est la méthode appliquée, par exemple,
par la Société MIGROS SANO en Suisse.

Ces modalités differentes pour la definition des condi-


tions de production peuvent évidemment être combinées et l'on peut trouver
à la fois la délimitation d'une aire de production et un ensemble de condi-
tions techniques de culture.

C'est le cas, par exemple, de certains labels agricoles


accordés en France à des legumes, comme les carottes de Créances, des
diff~~ents labels Pommes de terre, ou de l'appellation d'origine Chasselas
de Moissac.

28
D'autre part, quelle que soit la méthode adoptée pour
la sélection, l'objectif que s'assignent les promoteurs du système peut
être de portée générale et viser surtout à l'amélioration globale de la
qualité moyenne des produits, soit, au contraire, s'appliquer à une frac-
tion seulement de la production en ne cherchant à sélectionner que les
produits de qualité supérieure.

On doit donc s'interroger sur les effets que peuvent


avoir ces différentes méthodes de sélection sur la production en fonction
des objectifs retenus et rechercher les contraintes supplémentaires qu'elles
peuvent engendrer.

1.221 :Conséquences sur le volume de la production

D'une manière générale, l'augmentation du rendement


d'une plante provoque une diminution dans les substances principales
qu'elle contient et par conséquent, une réduction des qualités nutrition-
nelles aussi bien qu'organoleptiques de ses produits.

Il n'y a en effet pas de relation proportionnelle


inverse entre le rendement et la qualité des fruits ou des légumes, mais
on observe un seuil maximal de rendement, variable selon des conditions
de milieu, dont le niveau peut parfois être assez élevé, à partir duquel
on observe une baisse sensible de la qualité des produits.

Cette baisse de qualité est due à une mauvaise réparti-


tion des produits de la photosynthèse lorsqu'il y a une forte concurrence
entre la végétation et les organes de réserve que sont les fruits ou les
racines et tubercules des légumes, ou bien entre les fruits eux-mêmes.
Dans ce cas, on observe une très grande hétérogénéité dans le développe-
ment des fruits et la proportion de ceux d'entre eux qui ne sont que de
qualité médiocre s'élève rapidement. En outre, l'obtention de rendements
très élevés fait appel à des techniques de production qui provoquent des
déséquilibres à l'intérieur du végétal. La sensibilité des plantes aux
parasites ou aux maladies s'en trouve accrue. Ce qui nécessite un accrois-
sement des traitements phytosanitaires et de la quantité de produits
pesticides employés, entraînant ainsi des perturbations dans l'environne-
ment écologique de la culture, une certaine pollution des eaux et, bien
entendu, la présence de résidus toxiques plus importante sur les fruits.

Dans le cas des arbres fruitiers, les rendements ex-


cessifs provoquent de fortes fluctuations interannuelles de la production.
Ceci est particulièrement sensible lorsque les arbres commencent à attein-
dre l'âge du vieillissement et une véritable alternance de production
s'installe dans les vergers par insuffisance de floraison l'année qui suit
une récolte trop abondante. Par contre, à la suite de cette floraison
insuffisante, la préparation de la floraison pour l'année suivante est
très importante et si aucune limitation n'intervient, par exemple par
l'eclaircissage, la taille ou par des accidents météorologiques, la
production sera très forte. Comme l'ensemble des vergers d'une région

29
est amené à subir en même temps des. restrictions de production certaines
années, principalement par gel de printemps, l'alternance a tendance à
s'installer à des degrés plus ou moins importants dans toutes les parcel-
les d'une même région, provoquant ainsi un véritable déséquilibre de
l'offre sur les marchés. Les années à forte production sont ainsi généra-
trices d'excédents qui peuvent donner lieu dans la Communauté Européenne
à des. retraits de récoltes dont la destruction éventuelle apparait choquante
aux yeux des consommateurs.

Face à ces problèmes, quel peut être l'effet de la


sélection qualitative selon l'objectif fixé ?

La recherche d'une amélioration globale de la qualité


moyenne apparait dans ce cas comme l'objectif le plus efficace pour une sta-
bilisation de la production, dans la mesure où les normes de sélection peu-
vent s'appliquer à une part importante de la production. Le volume des ex-
cédents de produits présentés au retrait dans la C.E.E., bien que considé-
rable certaines années, reste en fait de l'ordre de 10 à 12 %du volume
moyen de la production. Il semble bien que l'application de quelques mesures
techniques précises pour régulariser les rendements. dans chaque parcelle
permettrait facilement d'eviter la production de ces quantites excédentaires.
Dans le cas des vergers, c'est incontestablement la qualité des méthodes de
taille ou le soin apporté à l'eclaircissage qui peuvent être les plus effi-
caces de ce point de vue. Il est egalement possible d'éliminer les planta-
tions les plus mal situees, qui sont précisément celles qui souffrent le
plus des aléas climatiques et qui enregistrent la plus grande amplitude. Il
s'agit donc de favoriser l'adoption de techniques agronomiques limitant
l'ampleur des variations dans la production, plus que de réduire son poten-
tiel. Ceci conduit à disposer pour chaque parcelle, et spécialement pour
les vergers, d'une quantité de fruits plus régulière et par consequent d'une
qualité moyenne améliorée par rapport à ce qui peut être obtenu en année
de trop fort rendement.
Les professionnels du réseau de distribution et parti-
culièrement les grossistes, considèrent unanimement dans les principaux pays
européens, que l'elimination des plus mauvais produits, non seulement sta-
biliserait le marché, mais encore provoquerait une valorisation supérieure
du reste de la production (JORNA 1976).

La sélection de la qualité super~eure peut être l'au-


tre objectif assigne à une selection qualitative. Elle ne peut pas se baser
sur les mêmes principes et dans ce cas, on doit raisonner differemment selon
la méthode de sélection adoptée.
Lorsque la sélection est basée sur des critères objec-
tifs mesurables, tels que, par exemple, l'analyse de la teneur en sucres ou
en acides, la marge de sécurité dont on doit affecter ces differents critè-
res pour tenir compte des fluctuations naturelles à l'intérieure de la popu-
lation de fruits, oblige les producteurs à adopter des méthodes culturales
qui maintiennent la production juste au-dessous du niveau optimal. On a
ainsi plus de chance qu'une proportion elevee de produits possède une quali-
té superieure aux seuils minimaux fixes pour les critères. Ces methodes
conduisent donc à une certaine réduction du volume moyen de la production.

30
Malgré ces précautions, il n'est pas possible d'envi-
sager que la totalité des fruits réponde aux critères fixés. Il existe
toujours dans un arbre des parties moins bien éclairées ou moins bien
alimentées, dont les produits sont moins bons que ceux de la partie
supérieure. D'autre part, les variations climatiques induisent des diffé-
rences très fortes dans le niveau de qualité organoleptique d'une année
sur l'autre. Ces variations d'origine climatique sont beaucoup plus im-
portantes que celles qui peuvent être provoquées par les techniques agro-
nomiques.

Par conséquent, pour un même verger et en supposant


que les rendements restent très constants, le volume de la production qui
répondra aux critères fixés peut malgré toutes les précautions prises,
varier assez fortement d'une année sur l'autre. Cet inconvénient ne peut
évidemment pas apparaitre lorsque la sélection est basée sur la delimita-
tion d'une aire géographique ou sur l'application d'un ensemble de règles
techniques. L'absence de mesures objectives ne permet pas dans ce cas
d'apprécier les differences de qualité que peuvent entraîner les fluctua-
tions du climat et ces methodes n'apportent pas la même garantie aux
consommateurs.

De plus, lorsque 1a definition du produit est seule-


ment basée sur la delimitation d'une aire de production, il peut se poser
le problème du choix des limites et du risque de fraude que peut entrai-
ner le caractère toujours plus ou moins arbitraire du tracé d'une limite
géographique. C'est un problème bien connu dans les zones viticoles
d'appellation contrôlée.

Le problème de l'influence des variations climatiques


sur la qualité des produits prend également beaucoup d'importance pour
les qualités diététiques. C'est ainsi, par exemple, que lorsque le taux
d'ensoleillement diminue en présence d'une fumure azotée importante, les
legumes feuilles, comme les salades ou les épinards, ont une teneur en
nitratesqui s'élève d'autant plus que l'eclairement est insuffisant. On
sait q_ue la présence de ces nitrates dans les aliments peut être très dan-
gereusepour l'alimentation humaine (SCHUPHAN 1974).

Par conséquent, le contrôle de la qualité par des


critères mesurables a l'avantage de la rigueur scientifique et de la
constance dans le niveau qualitatif du produit. Il a également l'avantage
de mieux faire prendre conscience au producteur de l'importance des
fluctuations de la qualité et en dehors des variations d'origine climati-
que, il peut apprécier lui-même les effets des techniques qu'il applique.
A ce titre, cette methode a un intérêt pédagogique certain et tout en
s'appliquant surtout à la sélection des produits de qualité supérieure,
elle peut également contribuer à l'amélioration globale de la qualité.

31
En résumé :

-La recherche d'une élévation de la qualité moyenne conduit surtout à


limiter l'amplitude des fluctuations de la production sans nécessiter
une réduction sensible du potentiel productif.

- La sélection d'une qualité supérieure conduit nécessairement à abaisser


les rendements au-desous du seuil optimal à partir duquel la qualité
se degrade. Mais les variations interannuelles du climat entraînent des
fluctuations importantes du niveau qualitatif des produits.

Si la sélection est basée sur les seules conditions de production (aire


géographique ou techniques de production), ces fluctuations se retrou-
veront dans le produit offert sous garantie. Si la sélection est basée
sur des critères objectifs mesurables, le niveau de qualité des produits
offerts sous garantie sera nécessairement constant, mais alors c'est
la quantité de ces produits répondant aux normes exigées qui peut
varier d'une année sur l'autre.

1.222 Conséquences sur les prix à la production

Coûts de production

Dans l'étude précédente (n° 169-1975), il a été


montré que les prix à la production pour des produits de qualité supé-
rieure devaient obtenir un supplément de 16 à 35 % par rapport aux prix
moyens de la masse des produits, pour pouvoir encourager les producteurs
à modifier leurs techniques agronomiques dans un sens favorable à la
qualité.

Le m1n1mum de 16 %représente la rémunération du


supplément de coût supporté par les produits de qualité supérieure par
rapport aux coûts moyens de l'ensemble de la production, La limite supé-
rieure de 35 % de la fourchette représente la difference de profit qui
peut exister entre des cultures conduites pour la meilleure qualité et
des cultures conduites pour obtenir le rendement maximal, qui ont néces-
sairement un coût de production inférieur à la moyenne de l'ensemble. Il
est certain que pour entraîner la plus grande partie des producteurs vers
des techniques favorables à la qualité et les dissuader de rechercher le
rendement le plus élevé, le supplément de prix qu'ils peuvent obtenir
devrait se rapprocher le plus possible de cette marge de 35 %.

Lorsque l'objectif est l'elevation du niveau moyen de


la qualité, le potentiel de rendement de la culture ne s'en trouve pas
réduit et par conséquent, ne peut pas avoir d'influence en principe sur
le coût de production. De même, les depenses supplémentaires qui peuvent
être entrafnées par l'application des techniques nécessaires à l'élévation
de la qualité moyenne, peuvent être compensées par les économies qui peu-
vent être faites par ailleurs dans l'application des techniques favora-
bles à la qualité, particulièrement sur les achats d'engrais et de pro-
duits pesticides,

32
Prix de vente
Evalues en termes de prix de marché, c'est-à-dire
par la valeur accordée aux fruits et aux légumes lorsqu'ils sont triés
et emballés au stade de la première expédition, les coûts de production
supplémentaires représentent en moyenne 10 à 20 %de la valeur des pro-
duits au moment de leur mise en marché.

C'est une différence qui reste un ordre de grandeur


tout à fait comparable à la fourchette des prix que l'on peut constater
sur les marchés de gros pour une même journée, entre des marchandises
extrêmes. Les grossistes estiment qu'une marque renommée pour sa qualité
et surtout pour la constance de cette qualité, obtient le plus souvent
un supplément de 20 %par rapport au cours le plus pratiqué sur le marché.

Ce supplément était déjà naturellement consenti par


les acheteurs lorsque ceux-ci se trouvaient très en contact avec la pro-
duction et qu'ils pouvaient avoir une connaissance personnelle de la va-
leur des produits de chaque agriculteur. La concentration du commerce de
gros éloigne les opérateurs et tend à effacer ces relations personnelles.
L'introduction de critères objectifs est une tentative pour revenir à la
personnali.sation des produits et retrouver cette plus-value naturellement
accordée aux meilleurs produits. A travers ces critères de sélection,
des relations psychologiques acheteurs-vendeurs peuvent à nouveau s'établir.

Par conséquent, il ne semble pas que la valeur qu'il


faut accorder aux produits présentant une qualité réellement supérieure,
représentant un supplément de prix de l'ordre de 10 à 20 %, boulever-
se les habitudes actuelles sur les marchés de gros, et l'application de
ce principe ne devrait pas entraîner nécessairement la création d'une
marge supplémentaire. Il s'agit surtout de rendre plus objective l'attri-
bution de ce supplément de prix et d'avoir un système économique qui per-
mette au producteur de recevoir intégralement la part qui lui revient sur
ce s11pplément.

L'analyse des exemples étudiés en annexe montre que


le plus souvent les produits ont obtenu un supplément de 15 à 20 %de
prix au stade de gros, ce qui les place au niveau supérieur de la four-
chette des prix. Deux exemples seulement n'obtiennent pas ce supplement.
Il s'agit des cerises de Vignola et des produits MIGROS SANO, mais preci-
sement dans les deux cas, l'amélioration qualitative des produits repond
à un objectif d'amelioration de la qualite moyenne et non pas de selection
de la qualité superieur~, et dans ce cas, l'avantage pour les producteurs
est d'abord dans la securite d'écoulement de leurs productions.

En fait, la manière dont le producteur est rémunéré


de ses efforts dépend à la fois de la situation conjoncturelle du marche
et de l'organisation de la filière. Si le marche est ouvert, la demande
depasse l'offre et les niveaux de prix eleves tendent à réduire la marge
de prix accordee à la qualite, en valeur relative. Mais en valeur absolue,

33
ce supplement reste important et il n'y a donc pas de Œrficulté pour le
répartir entre les producteurs et les distributeurs, les premiers se
trouvant satisfaits des prix obtenus. Mais si le marché tend à s'équili-
brer et plus encore, si l'offre devient excédentaire, le niveau général
des prix est bas et bien que les marges en faveur des produits de quali-
té tendent à s'accroître en valeur relative, le prix global obtenu par
le producteur ne le satisfait pas. En fait, dans une telle situation,
la qualité devient surtout un facteur de vente et les plus mauvais pro-
duits trouvent difficilement preneur.

C'est alors que l'organisation du système économique


prend toute son importance et les résultats obtenus dependent de la ma-
nière dont les producteurs peuvent maîtriser l'ensemble du marché du
produit.

Cette situation est favorable à l'organisation des


marches et à une participation importante des producteurs. Elle peut être
modifiée si l'organisme groupant les producteurs n'est pas lui-même
favorable à une ouverture suffisante de la fourchette des prix en fonc-
tion de la qualité. Certains considèrent, par exemple, que beaucoup de
coop~ratives n'accordent pas assez d'importance à ce problème et commer-
cialisent globalement les apports des coopérateurs sans faire d'agréage
qualitatif. Chaque producteur reçoit ainsi une rémunération calculée sur
le cours moyen du jour et ce système decourage bien évidemment ceux
qui s'efforcent d'apporter des produits de qualité, lorsqu'ils comparent
leurs résultats à ceux qui produisent une qualité très inférieure.

Des critiques analogues sont faites par certains


envers les Veilings aux Pays-Bas, lorsque la vente des produits par lots
complets formés par des apports de différents producteurs conduit à une
certaine irresponsabilité individuelle, chacun cherchant seulement à
fournir un produit présenté selon les normes minimales de qualité pour
qu'il puisse être accepté.

Le système de vente au cadran peut même aggraver


cette situation lorsque, par suite d'une demande active, les lots vendus
en fin de séance obtiennent des prix meilleurs que ceux vendus à l'ouver-
ture du marché, alors que la présentation des lots se fait selon un or-
dre décroissant de qualité. Mais on doit souligner que par ailleurs,
l'organisation centrale des Veilings a une action incontestablement favo-
rable sur l'élévation du niveau moyen de la qualité des produits par la
rigueur de l'application des normes minimales de qualité.

Enfin, des différences qualitatives réelles ne peu-


vent être sanctionnées par des écarts de prix importants que si la
qualité peut être perçue facilement par les opérateurs, et surtout les
consommateurs. C'est pourquoi, toute amélioration des qualités intrinsè-
ques du produit ne peut se faire indépendamment du maintien des qualités
extérieures qui constituent le premier facteur d'attrait pour l'achat.

34
D'autre part, toute amélioration qualitative portant sur les qualités
nutritionnelles aura d'autant plus de chance d'être bien valorisée
qu'elle sera accompagnée d'une amélioration des qualitér organoleptiques
et que par là, elle sera perçue par les consommateurs. Dans ce cas, le
consommateur tend à se fideliser sur le type de produit ou sur la marque
qui lui aura donné satisfaction, et au bout d'un certain temps, les prix
des produits de qualité tendent à se stabiliser au-dessus des prix mo-
yens et avec des fluctuations journalières beaucoup moins fortes.

En aonaZusion :
Le marché accorde déjà aux produits de qualité une
marge supplémentaire de prix qui se situe dans une fourchette de 10 à
20 %, en plus des prix courants au stade de gros. Ce supplément corres-
pond en moyenne à la somme qui est nécessaire pour couvrir les coûts
supplémentaires de production de fruits et legumes de qualité supérieure.

Une meilleure definition de cette qualité par des


critères mesurables devrait donc avoir surtout pour effet d'attribuer
plus objectivement ce supplément de prix et de permettre une juste répar-
tition de la marge obtenue entre les differents opérateurs sur le marché
et les producteurs. La capacit~ des producteurs à maîtriser le marché
et son organisation détermine la manière dont ils perçoivent la part
qui leur revient sur ce supplément de prix. Toutes les formes d'organi-
satior. tendant à écraser la fourchette qualitative des prix, si elJes
peuvent se justifier par un souci de solidarité des producteurs, s'avè-
rent par contre extrêmement néfastes au developpement des pratiques
culturales les plus favorables à· l'expression des qualités diététiques
et organoleptiques des produits.

1.23 EFFETS PREVISIBLES sur la CONSOMMATION

Une alimentation équilibrée devrait faire une part


importante aux fruits et légumes frais. On évalue à 115 kg par an de
fruits (STANKOVIC 1976) et à une quantité plus grande encore de legumes,
les besoins normaux des humains. Ceci représente des quantités bien su-
périeures aux consommations observées dans les pays industriels où les
quantités annuelles tendent à plafonner à environ 70 ou 80 kg par an de
fruits ou de légumes.

Mais en fait, cette évaluation dépend beaucoup de la


répartition des espèces qui entrent dans l'alimentation et même des varié-
tés, en raison de la très grande différence de teneur en éléments nutri-
tifs et notamment en vitamines C que l'on peut observer dans les produits
frais (HENTSCHEL et SCHUPHAN 1975).

35
Ceci permet de penser qu'une amelioration qualitative
des variétés consommées peut être une voie plus efficace pour ameliorer
l'alimentation humaine que de chercher à developper quantitativement
l'importance des fruits et legumes frais consommés. C'est d'autant plus
important que l'on peut constater dans tous les pays parvenus à un cer-
tain niveau de developpemen~ après une phase de croissance de la consom-
mation de fruits et legumes liee à l'accroissement des ressources, une
tendance de la consommation à plafonner, voire à régresser. On peut me-
surer ainsi toute l'utilité d'une large information sur les qualités
dietetiques des fruits et legumes dès lors que l'on peut offrir en même
temps des produits aux qualités reconnues et identifiees.

1.231 :Les motivations nutritionnelles

Une enquête réalisée en France en 1974 par la


COFREMCA (C.T.I.F.L. 1974), montre que 82% des consommateurs sont sensi-
bilisés à la valeur diététique des fruits. Mais bien que cette valeur
nutritive reste la motivation principale de la consommation, la satisfac-
tion gustative intervient fortement pour certains fruits, comme les pê-
ches, les raisins ou les poires, ainsi que dans une certaine mesure, les
abricots ou les pommes.

Ces motivations se trouvent diversifiees entre les


pays en fonction des habitudes alimentaires. Ainsi, dans les pays de
l'Europe du Nord, tels que la Grande-Bretagne ou l'Allemagne, certains
fruits ne sont pas considérés comme des produits de dessert. La pomme
en est l'exemple type car elle est facile à manger dans la journée en
dehors des repas. Ce mode de consommation renforce les motivations
alimentaires nutritionnelles, au detriment des satisfactions gustatives
autres que les sensations physiques procurées par la texture du fruit
et son pouvoir rafraîchissant. Par contre, les fruits plus destinés à
la consommation à la fin des repas, comme les pêches, les poires ou le
raisin, conservent, au contraire, tout leur attrait gustatif.

Cet attrait prend un aspect psychologique qui deter-


mine l'attirance des produits en fonction de leur aspect extérieur. Il
est partièulièrement fort chez les enfants et se trouve favorisé lorsque
la liberté de consommation peut leur être laissée à la fois en quantité
et à tout moment.

C'est une situation considérée favorablement par la


majorité des mères de famille, mais qui trouve ses limites dans le coût
des fruits. Au cours d'une enquête effectuée en 1975 en Grande-Bretagne,
les ménagères britanniques ont particulièrement insisté sur ce point
(C.F.C.E. 1975).

36
En outre, le pouvoir attractif des fruits et légumes
est fortement influencé par les conditions climatiques. C'est ainsi,
par exemple, que la consommation des pêches, des tomates ou des melons
varie très fortement dans le même sens que la température, c'est-à-dire
que lorsque la température est supérieure à la moyenne de la période
considérée, la consommation s'accroît fortement.

Le même phénomène est observé en hiver pour les pom-


mes ou 'les choux-fleurs, mais en sens inverse, c'est-à-dire que ce sont
les temp€ratures froides qui stimulent la consommation de ces produits.

Pour les legumes, ce sont incontestablement les moti-


vations nutritionnelles qui commandent le plus fortement la consommation.
Mais le plaisir gastronomique n'est pas non plus étranger à ces produits
et son influence s'exerce surtout sur la recherche de la diversité et
la substitution des légumes "verts" aux tubercules et racines.

L'exemple de la pomme de terre montre clairement


une méconnaissance des qualités nutritionnelles de ce tubercule, qui
est •surtout accusé par les consommateurs d'avoir un effet nourrissant
excessif par sa richesse en fecule (I.T.P. 1974).

Sa valeur nutritive, et notamment sa richesse en pro-


téines, est cependant très intéressante et l'on peut remarquer également
que dans ce cas, la satisfaction des besoins nutritionnels et la qualité
gustative se trouvent associées puisque dans les deux cas on recherchera
une teneur en matières sèches faible et une teneur en protéines élevée.

Mais ces motivations principales à caractère diététi-


que en faveur des fruits et legumes peuvent entraîner également une forte
réticence lorsqu'on peut avoir des doutes sur la valeur hygiénique du
produit. Alertés par de nombre1a articles de presse plus ou moins objec-
tifs, les consommateurs se montrent de plus en plus sensibilisés aux
risques de degradation de la valeur nutritive des fruits en rapport avec
la baisse de saveur qu'ils pèuvent constater et par la présence de rési-
dus toxiques qu'ils redvutent.

Dans l'enquête déjà citée de la COFREMCA, cette bais-


se de qualité est attribuée par les consommateurs, principalement aux
interventions faites par les agriculteurs en cours de végétation avec
des produits chimiques (engrais et produits phytosanitaires).

La notion de traitements phytosanitaires reste très


floue dans l'esprit du public, puisque certains pensent que~s fruits
peuvent être piqués individuellement.avec ces produits. Cette crainte
determine une attitude de rejet catégorique pour 23 %des personnes
enquêtées, qui declarent préférer se passer de fruits plutôt que de
consommer des produits qui auraient été traités.

37
INFORMATION sur les QUALITES
DIETETIQUES

(Planche 5)

enkel toegediend aan alloué exclusiveW\ent


kwekera die hat kon- aux cultivateurs ayot
trakt "Beperklng van signé le contrat
bespuitlng" "Pulvérisation c.on·
ondertek.enden. trolée"

MlGROS

9E
Zubereitung:
m 100 g-Rohware sind
Den noch gctrorenen Sp:nat rn he:ees Fett
oder :n e~ne vorher zubere:tetc Mch:schw1tze
G~ben, d:e m:t wen:J Wasr.er cd cr Flelsch-
BI@ 27 Kalonen
en thal! en

ausre!chend für
bruhe abgeloschl wurde. Be: kle:ner H,tze
2-3 lnhalt 4509
kurz aufkochen. M:l Bu~er oder Rahm ver-
fe:nern und m:t Salz, Pfefter und Muskat
bzw. je nach Geschmack wùrzen.
Personen

• Dreser Sp:nat wurde nach dem System des PRODUCTION


mtegnerten Pflanzenschutzes :nnemalb der

Ce que
Richtlin:en der Landesanstalt fùr Ptlanzen-
schutz in Stuttgart '" e:r.em kontromerten
Aufbewahrung: Vertragsanbaugeb:et gezogen be: wertge-
SPAR-netkuhlkosl kann. wenn mcht fur den hender Bewahrung des natürlichen Boden-
soforl:gen Gebrauch best:mmt, w:e folgt
aufbewahrt werden: B:s zu 14 Tage :m E:s-
wurfelfach des Kuhlschrankes und, fest m11
gleichgewichts.
EiO SPAR wird wen:ge Stunden nach der
Ernte schonend unter we:tgehender Er-
vous devez
savoir,
e1ner d:cken Lage Ze:tungspap:er um- haltung semer V:tamane und M:neralstoffe
w:ckdt. b:s zu 2 Tage :m Kt..hischrank oder emgefroren.
bts zu a Stunden be: Z1mmertemperatur. BIO Spinat w•rd zusatzlich nach allgemei-
lst s:e e:nmal autgetaut, n:cht w:eder em- ner Analysentechnik auf Pf!anzenschutz-
fneren .assen. sondern aufkoch:m und
dann behandeln w:e anderes gekochtes
Gemuse
mJttelrûckstande geprûft. D1e Untersuch-
ungen ergeben ke11'1e nachweisbaren
Rûckstande.
lorsque
le client
pose des
questions •••
Peut-être convient-il de rappeler,
fois de plus, qu'en 1970, lon de la
u•
•o-
LatsEh a tation génhale annuelle Mipos.
••. Partner für gesunde Kost 91,2% des ~tews votants en-
couragèrent la FCM i s'efforcer de
conunerdall!er des produits apicoln
~yant subi un minlm~n de traltt~ne~~ts
chimique!, accqJtanl mfme r.......
lité de piyer ces produits ua ,.. ....
cher? Depuis ce jour, ·l'llistoire de Mi-
mit dem neuform-Zeichen und 100% Bio- gros-Sano est une lonpe lllite de
arten wird nach dem Verfahren des integrierten succès. Par produits apkoles, U fa•t
Pflanzenschutzes gem. den Richtlinien der entendre aussi les produits canifs.
Landesanstalt fur Pflanzenschutz, Stuttgart, in
kontrolliertem Vertragsanbau erzeugt.
Dabei wird die Selbstschutzkraft der
Pflanzen zur Abwehr von Schadl:ngen und Le progranune Mlaros-Sano • • le
Krankheiten durch die E:nbeziehung der doma1ne de la productioll ft&ftale
natùrhchen Bekampfungs- und Begrenzungs- c'est:
faktoren in besonderem MaBe gefërdert
und genutzt. ela qualité (CMigros-Sano,. qui sc re·
Von diesem Obst werden nur Partien zum connaît au label (CMigros-S-Produc:-
Verkauf freigegeben. be1 denen bei Unter-
suchungen durch Speziallaboratorien tionl) dont est muni chaque produit ct
bel Funglzlden wenlger ais die Hiilfte und que l'on peut définir ainsi:
bel lnsektlzlden wenlger ais eln Drlttel
der nach der Hcichstmengen-VO-Pflanzen- - des conditions équilibrées de pro-
schutz gesetzlich zulassigen Restmengen duction;
von Spritzmittelrückstanden
nachgewiesen werden. -des résidus pesticides minimum;
- un produit équilibré dans ses cons·
tituants grâce à un environnement
cultural plus naturel;
- des conserves exemptes de tout ad·
ditif (agent Conservateur, colorant,
etc.).

38
La grande majorité des personnes enquêtées, 52 %,
recherchent une protection en lavant ou en epluchant les fruits, ce qui
s'oppose à la liberté de consommation que l'on pourrait souhaiter pour
répondre aux motivations nutritionnelles. Les habitudes de consommation
de fruits en dehors des repas renforcent cette crainte de résidus, puis-
que, dans ce cas, on recherche des espèces comme les pommes, qui peuvent
être consommées directement sans être pelees.

1.232 Présentation et information

"Le consommateur reçoit un produit qu'il n'a pas


choisi, retenu avant lui par le producteur pour le rendement et par le
distributeur pour la résistance" (CHAMBOLLE 1977).

Cette opinion d'un représentant d'une association de


consommateurs traduit bien ce sentiment de domination par le système de
production-distribution et le manque de choix qui, en l'absence de toute
information objective, est ressenti par une grande partie des consomma-
teurs. Ils sont ainsi conduits à se résigner à ne pas avoir d'autres
possibilités que d'accepter ou de refuser l'achat du produit qui leur
est présenté. Cette opinion est tout à fait partagée par les associations
de consommateurs des differents pays européens.

Cette impression est évidemment renforcée par le


manque de connaissance des consommateurs envers les produits, et notam-
ment les differentes variétés d'une même espèce. Celles-ci ne sont con-
nues que pour les fruits majeurs comme les pommes et les oranges, mais
la diversité est très appréciée et certaines variétés ont même une image
de produit traditionnel, comme les pommes Cox's ou Reinette du Canada.
Cette appréciation se renforce d'ailleurs en fonction de l'âge des
consommateurs (C.F.C.E. 1974).

Dans l'esprit des consommateurs, la qualité des


fruits et légumes est très dépendante des conditions de production, ce
qui les sensibilise à toute forme de garantie d'origine. Par contre, les
labels sont très mal connus et souvent les personnes interrogées citent
à leur place des marques commerciales. Il est certain que la mise en
place des labels ou même des marques collectives correspondant à une
selection qualitative, doit s'accompagner d'une information claire et
précise sur les qualités du produit et sur les conditions de production
pour vaincre les réticences des consommateurs et s'opposer à leur crain-
te d'une manipulation à caractère publicitaire.

La présentation peut accroître ce sentiment de manque


de choix, surtout lorsque le mode d'emballage a pour effet d'isoler le
produit. Ainsi se developpe une mefiance assez largement répandue dans
les differents pays europeens à l'égard des produits préemballés, surtout
lorsqu'ils sont dans des sacs en plastique. Les consommateurs estiment
que dans ces conditions les produits ne respirent pas, pourrissent, sont
tasses et mal proteges. Par contre, les formes de preemballage dans les-
quelles le produit est plus accessible sont considérées plus favorable-
ment. C'est le cas des filets et des paniers ouverts.

39
APPELLATIONS d'ORIGINE

(Planche 6)

Cosa rende inconfondlblll le clliegie di Vignola: il elima, il terreno, gli


elementi atmosferlci? Un po' tutte queste cose ed -altre ancora, impon-
derablli. Dl certo, solo le clllegle prodotte in una precisa zona geo-
graflca - quella lndlcata dalla cartlna - hanno qualltà tutte particolari.
Potele riconoscere le "vlgnolesl", con tranqullla certezza, dai caratteristi-
co marchlo.

Ed anche voi direte


son gustose fanno gola
son ciliegie di Vignola

lt ((ba55tla5
bt JNotssac CUSMANO • ROMA

Fruit du terroir, il comblera vos ' L'attention des consommateurs est


attirée sur les particularités de la
exigences de l'œil et du palais par région de production et du produit en
termes très généraux.
l'élégance de sa grappe, la trans- 1

'1
parence de son grain, la douceur 1

vermeille de sa pruine, la délica-


Sie haben eine gute Wahl getrotfen. Diese
tesse et la fraicheur de son jus ~pfel sind unter klimatisch besonders
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Herausgeber:
Centrale Marketinggesellschaft der
deutschen Agrarwirtschaft mbH.
Bonn-Bad Godesberg

40
Mais d'une manière générale, le consommateur regrette
que par ce moyen la quantité unitaire d'achat lui soit imposée et que le
prix soit plus coûteux, ce qui n'est pas toujours justifié car les faci-
lités apportées dans les manipulations par certaines formes de préemballa-
ge compensent aisément le coût supplémentaire de l'emballage.

Cette aspiration de possibilité de choix influence


également le comportement des consommateurs vis-à-vis des lieux d'achat.
Ainsi les marchés temporaires ont une bonne image de diversité et de
fraîcheur. Les spécialistes en magasin bénéficient également de cette
confiance et dans leur cas, on attache de l'importance à la possibilité
d'avoir un contact personnel avec le vendeur.

Les supermarchés possèdent au contraire une mauvaise


image. On leur reproche surtout un manque de fraîcheur des produits,
une qualité irrégulière et un manque de choix. Mais il semble bien que
cette réticence, qui est partagée par les consommateurs de tous les pays
européens, rejoigne surtout la méfiance pour les produits préemballés.
La réussite de certaines expériences de juxtaposition de rayons offrant
des produits préemballés avec des rayons présentant les produits selon
des modes traditionnels, montre que la forme de présentation du produit
est la cause principale de réticence pour certains acheteurs.

1 • 233 : Les pr1x

Les differences de prix en faveur des produits de


meilleure qualité sont facilement acceptées par les consommateurs lors-
que la qualité est reconnue. Ces differences sont mêmes considérées
dans la plupart des pays comme un critère de qualité. Elles s'établissent
beaucoup plus en valeur absolue qu'en pourcentage, ainsi qu'en témoignent
les graphiques joints en annexe (1) pour l'exemple des pommes de terre et
des pommes Golden Delicious. C'est évidemment surtout pour les produits
en situation d'abondance, dont les prix sont relativement bas, que les
consommateurs acceptent le plus facilement une différence marquée en
faveur des meilleurs produits. La qualité courante devient banale et
dans ce cas, c'est le produit qui peut se differencier par sa qualité
qui se valorise le mieux.

On constate également qu'en période de baisse liée


à une abondance de l'offre, les prix des produits de qualité supérieure
sont plus stables et subissent une amplitude de variations moins impor-
tante que les produits ordinaires. Ainsi, la differenciation qualitative
apparait comme un instrtiment efficace et peu coûteux de la régularisation
des cours sur les marchés (H. de FARCY).

( 1) Graphiqu.e 20 - An1;exe VIII


Graphique 22 Annexe X

41
Toutefois, si les prix des produits de qualité supé-
rieure sont plus constants, il ne faut pas que la difference par rapport
à la moyenne soit trop forte. Dans une étude menée en 1972 et en 1973,
sur les pommes Golden (C.T.G.R.E.F. 1973), on a pu constater que lorsque
cette difference devenait supérieure à 25 ou 30 %, elle provoquait une
reduction très sensible des achats.

Au niveau des grossistes et importateurs, c'est sur-


tout dans une vente plus facile et plus continue que résident les avanta-
ges les plus marqués en faveur des produits de qualité connue et les dif-
ferences de prix ne sont que la conséquence de cette demande qui s'exerce
prioritairement sur le marche.

En conclusion :
De cet ensemble de constatations sur l'effet d'une
sélection qualitative sur la consommation, on peut retenir que le carac-
tère naturel et la valeur nutritive sont les motivations les plus mar-
quantes de l'attrait exercé par les fruits et légumes frais, et spéciale-
ment les fruits. Des réactions négatives vis-à-vis du risque de nocivité
par résidus de produits toxiques sont constatées et contrastent avec le
caractère naturellement attirant des produits frais.

La qualité gustative, particulièrement forte pour


certains produits en raison de leur pouvoir de diversification dans l'ali-
mentation ou de leur caractère de produit de dessert, reste l'élément
essentiel de la fidelisation d'une clientèle sur un type de produit.
La médiocrité de la saveur sera d'autant plus ressentie que l'attente
du consommateur est plus forte. Il semble bien qu'il acceptera ainsi
moins facilement une mauvaise pêche ou un mauvais melon qu'une pomme
insipide. Les garanties apportées par un label ou un étiquetage informa-
tif, surtout lorsqu'ils sont fondés sur des mesures objectives et des
contrôles sévères, répondent à cette attente et sont bien accueillies.

Ces critères doivent reposer surtout sur les qualités


gustatives car elles seules peuvent être directement perçues par le
consommateur, et dans la mesure où elles sont naturellement liées à une
meilleure valeur nutritionnelle, elles peuvent apporter une garantie
globale.
Les marges de prix demandées pour ce type de produit
sont bien acceptées lorsque la qualité est reconnue facilement. On peut
donc considerer que l'application d'une sélection qualitative entraîne la
condition du maintien de la confiance des consommateurs envers les quali-
tés attendues des fruits et légumes. Ce retour de confiance doit être
susceptible d'atténuer le mouvement de régression que l'on constate dans
la consommation des fruits et légumes frais, et peut-être même la stabi-
liser pour une certaine période. Mais il serait illusoire d'attendre une
relance de cette consommation, sauf peut-être dans certains pays et pour
certains produits pour lesquels les consommateurs sont particulièrement
sensibles à la qualité. Dans tous les cas la stabilisation recherchée
ne pourra être obtenue qu'après une longue et importante campagne d'infor-
mation sur les avantages diététiques de la consommation des fruits et
légumes frais.

42
1.3 Les PRODUITS de QUALITE DEFINIE dans le MARCHE des FRUITS et LEGUMES FRAIS

A partir des tendances de consommation constat~es


en Europe et des effets attendus des diff~rents modes de s~lection quali-
tative, quelle influence peut-on en attendre sur le march~ des fruits et
l~gumes frais ?

1 • 31 HYPOTHESE de l 'AMELIORATION du NIVEAU QUALITATIF MOYEN

Très nombreux sont les op~rateurs sur march~ : gros-


sistes, distributeurs ou cadres des organisations de producteurs, qui
considèrent que la situation actuelle du march~ des fruits et l~gumes est
absurde, qu'il n'est pas normal d'avoir une surproduction pour certains
produits et de ne pas donner satisfaction aux consommateurs pour leurs
aspirations qualitatives.
La production trop importante de produits de qualit~
m~diocre qui trouvent difficilement preneurs sur le march~, est g~n~ra­
lement considérée comme la cause des exc~dents. Ces professionnels rejoi-
gnent ainsi l'opinion des consommateurs qui considèrent que ce qui est
présenté comme exceptionnel sous for.me de produits s~lectionn~s, devrait
être la situation normale. Dans cette hypothèse, les efforts à entrepren-
dre en vue de l'amélioration de la qualit~ moyenne des produits devrai-
ent pouvoir s'appliquer à 80% de l'ensemble de la production. En fait,
la situation peut s'apprécier diff~remment selon les espèces et selon le
degr~ de d~térioration qualitative qu'elles ont atteint. D'une manière
g~n~rale, les espèces les plus justifiables d'un effort d'am~lioration
sont celles qui concernent la plus grande consommation, c'est-à-dire
celles dont la période de pr~sence sur le march~ s'~tend sur toute
l'ann~e ou presque, et qui pendant leur pr~sence repr~sentent une part
majoritaire du marché. Les produits abondants deviennent banalis'a et la
concurrence sur les prix qui s'instaure, conduit les producteurs à re-
chercher les plus hauts rendements responsables d'une d~gradation sensi•
ble de la qualit~.
Cette d~radation est d'autant plus ressentie que la
consommation est la plus fr~quente. C'est particulièrement le cas des
pommes et des pêches à chair jaune pour lesquelles la d'ception sur la
saveur s'ajoute aux craintes de pr~sence de résidus toxiques. Ce sera
également le cas de certains fruits comme l'abricot, qui, bien que
sent pendant une p~riode relativement courte sur le march,, parait
pr'-
d'cevoir de plus en plus les consommateurs par une maturit' insuffisante
à la cueillette. Pour les légumes, les pommes de terre seraient les plus
justifiables d'un effort pour une amélioration moyenne de la qualité pour
des raisons principalement gustatives, et la salade pour des raisons
nutritionnelles en raison des risques de r'sidus de.produits fongicides.

43
Pour ces differents fruits et légumes, il est certain
que l'amélioration devrait porter le plus rapidement possible sur une
part très importante de l'offre. Une des formes les plus faciles à uti-
liser pour y parvenir, est l'amélioration variétale dans un sens favora-
ble aux qualités intrinsèques, à l'exemple de ce qui se fait pour la
carotte dont les nouveaux hybrides F1 sont à la fois plus attrayants,
sans coeur dur, plus sucrés et plus riches en carotène. Il semble que
pour obtenir un effet sensible sur la consommation, l'amelioration de-
vrait porter sur au moins 50.% de l'offre de ces produits.

·Pour d'autres fruits et legumes dont la présence est


moins importante ou moins longue sur le marché, la détérioration qualita-
tive n'est pas toujours encore ressentie par les consommateurs. Dans ce
cas, l'objectif d'une sélection qualitative serait moins d'améliorer
globalement la qualité moyenne que d'éviter que cette détérioration
devienne perceptible. Des fruits comme les cerises, les poires ou les
pêches à chair blanche, et la plus grande partie des espèces légumières,
peuvent appartenir à ce type de produits. Si les efforts portaient sur
25 à 30 % du marché, ils apporteraient certainement une amélioration
suffisante pour enrayer le phénomène de degradation qualitative.

1.32 HYPO~HESE de DIFFERENCIATION de PRODUITS de SUALITE SUPERIEURE

Les produits sélectionnés pour leur qualité supérieu-


re ne peuvent nécessairement représenter qu'une part minoritaire du mar-
ché, la notion de qualité supérieure ne pouvant être appréciée qu'en va-
leur relative par rapport à l'ensemble des produits.

Mais pour intéresser un nombre suffisant de profes-


sionnels à èe type de produit et pour permettre leur distribution dans
un grand nombre de points, il faut que ce type de produits puisse repré-
senter environ 15% de l'ensemble du marché des produits frais. Cet
objectif" ne peut évidemment pas être obtenu rapidement mais on peut
supposer, à l'exemple de certaines productions, qu'il peut être atteint
.en une dizaine d'années à partir du moment où les dispositifs de sélec-
tion et d'information des consommateurs ont été mis en place.

Ce délai est nécessaire pour developper la connais-


sance et la confiance des consommateurs envers les labels ou les marques
qui sont utilisés pour garantir la qualité. C'est ainsi qu'en France, ce
pourcentage a pu être atteint en une dizaine d'années pour des produits
animaux comme les poulets et les jambons vendus sous label agricole. Ces
·deux produits qui représentent maintenant 12 à 15 %de leur marché,
paraissent· avoir atteint un developpement suffisant pour provoquer un
·renversement de l'attitude des consommateurs. La présence de ce type de
produits a des effets psychologiques favorables à la consommation. Il
constitue un secteur témoin qui contribue à entraîner l'ensemble de la
production vers des objectifs de qualité améliorée. Sinon, les différen-
ces qualitatives entre la qualité courante et la qualité supérieure
deviendraient rapidement trop évidentes et mêmes choquantes pour les
consommateurs et les detourneraient des produits de plus basse qualité.

44
Mais il est possible que cette proportion de 12 à
15 %, qui semble s'être établie naturellement, soit difficile à accroî-
tre. Il se peut qu'elle corresponde dans les pays industriels, à une
tranche de la population formée de consommateurs qui soient à la fois
suffisa.nnnent informés et suffisamment connaisseurs pour apprécier les
differences qualitatives, et qui disposent en même temps d'un pouvoir
d'achat leur permettant d'accepter un prix supérieur.

L'objectif pour ce type de produit n'est d'ailleurs


pas de conquérir le marche le plus vaste, puisque la notion de qualité
supérieure doit nécessairement s'apprécier en fonction de la qualité
moyenne de l'ensemble des produits. Mais la présence de ces produits
sur le marche doit être le moyen d'inverser la tendance à la degrada-
tion qualitative en créant les conditions d'un changement de mentalité
des opérateurs de la filière commerciale. Elle .permet en effet de concré-
tiser les exigences des consommateurs, les professionnels de.la distri-
bution peuvent ainsi en prendre plus clairement la mesure. Mais la dif-
ficulté dans la période de lancement de ce type de produits est d'attein-
dre une masse critique suffisante à partir de laquelle le marche peut
se developper de lui-même du seul fait de la notoriété acquise par les
produits.

Dans les exemples étudiés en annexe, on peut remarquer


la faible importance des quantités sélectionnées pour une qualité supé-
rieure, par rapport à la masse de la production des p~s intéressés, et
même parfois par rapport à la quanti té produite par 1 btganisme certifica-
teur lui-même. Le plus souvent dans ces exemples, cette proportion est
de l'ordre de 3 à 5 %.

Cette notion de masse critique doit s'apprécier à


deux niveaux

• dans le cadre micro-économique de l'entreprise ou de l'organisme


promoteur,
. au niveau macro-économique du marche du produit dans la zone
géographique de distribution.

Dans le cadre de l'organisme de production, les pro-


duits de qualité supérieure doivent représenter une part suffisante de
l'activité pour justifier la mise en place' de processus particuliers de
conditionnement et d'emballage. De l'avis des professionnels, ce niveau
minimal est de l'ordre de 15 %en tonnage pour justifier des processus
particuliers, et la quantité optimale pourrait atteindre 20 à 25 %. Au
stade de la distribution, le problème est moins dans la quantité offerte
que dans la nécessité d'une permanence du produit. Il apparaît en effet
qu'à partir de 3 à 5 % de la valeur du chiffre d'affaire, les produits
de qualité supérieure peuvent intéresser les distributeurs dans la me-
sure où ils apportent aux magasins un certain prestige mettant en valeur
l'ensemble des produits similaires.

45
Toutefois, tout en insistant sur l'importance de la
régularité de présence de ce type de produit, les distributeurs souhai-
tent que leur part puisse s'accroître effectivement jusqu'à 15 % des
ventes.

Au niveau du marché, l'importance à donner aux pro-


duits de qualité supérieure doit s'apprécier en fonction des espèces.
Celles qui sont les plus justiciables d'un effort de sélection sont évi-
demment celles pour lesquelles l'attente du consommateur est la plus
orientée vers les qualités organoleptiques.

A ce titre, les espèces les plus attr~antes sont


les fruits dont l'arôme entre pour une grande part dans les sensations
organoleptiques. C'est le cas du melon, de la pêche, de l'abricot, de
la cerise, de la fraise et de la framboise. Mais l'attrait gustatif
peut aussi être une motivation pour certains fruits de grande consomma-
tion, comme les pommes, les poires ou les oranges, pour lesquels la qua-
lité supérieure peut constituer un secteur témoin capable de satisfaire
les consommateurs les plus exigeants.

Pour les légumes, le problème se présente un peu


différemment. Les espèces les plus susceptibles de bénéficier d'une
sélection de qualité supérieure paraisse~t être celles qui sont les
plus recherchées, soit pour la finesse de leur saveur, soit pour leur
rôle de garniture autour d'un plat. C'est ainsi que les haricots verts,
les petits pois, les artichauts et les choux-fleurs pourraient largement
bénéficier d'un effort pour la qualité supérieure. Mais certains légumes
de grande consommation, comme pour les fruits, pourraient également
bénéficier de l'existence d'un secteur témoin , tels que, par exemple,
les carottes et les pommes de terre. Il semble que pour les légumes,
la part à réserver aux produits de qualité supérieure soit moins impor-
tante que pour les fruits et des proportions de 10 à 15 %pour les pre-
miers cités, et de 5 à 10 %pour les espèces de grande consommation
paraissent suffisantes.

1.33 HYPOTHESE d'une COMBINAISON des DEUX OPTIONS

A l'examen des deux hypothèses de l'amélioration de


la qualité, par amélioration de la qualité moyenne ou par sélection de
la qualité supérieure, on remarque leur caractère complémentaire. Il
apparait en effet que selon les espèces, c'est l'une ou l'autre des
hypothèses qui est susceptible d'avoir un résultat efficace. En outre,
par leur objectif et le segment de marché auquel elles s'adressent,
chacune de ces méthodes de sélection apporte un complément par rapport
à l'autre.

46
Il est certain que du point de vue de l'intérêt
général, l'amélioration de la qualité moyenne peut apparaître comme un
objectif prioritaire qui répond à l'attente du plus grand nombre de
consommateurs. Mais de par l'ampleur de l'objectif, il serait nécessai-
rement long à obtenir.

La sélection de la qualité supérieure apparaît plus


facile à mettre en oeuvre, même pour des quantités limitées. C'est bien
ce qui ressort de l'examen des exemples étudiés en annexe. En outre,
bien que minoritaire, l'importance de ce secteur a déjà été soulignée
pour son rôle témoin dans le marché des fruits et legumes.

Une tentative de sélection complète serait donc dans


la combinaison des deux objectifs pour aboutir à une véritable segmenta-
tion du marché et à la hiérarchisation objective des prix.

Dans ces conditions, la répartition des differents


secteurs pourrait s'effectuer de la manière suivante :

1) Les produits de qualité supérieure dont la sélection serait surtout


basée sur un équilibre entre les qualités gustatives, qui constitue-
raient le meilleur moyen de différenciation, et les qualités nutriti-
ves qui doivent être parfaites pour satisfaire aux exigences les plus
poussées des consommateurs. Ce secteur aurait un rôle témoin des pos-
sibilités qualitatives offertes par l'espèce et une valeur indicative
pour les consommateurs et les producteurs qui mesurent l'effet des
techniques sur la qualité. Selon les espèces, la part accordée à ce
_segment de marché pourrait être de 10 à 15 %, éventuellement plus,
pour les espèces les plus chargées en symbole qualitatif.

2) L'amelioration de la qualité moyenne devrait pouvoir atteindre 50 %


du produit, qui serait choisi principalement pour sa valeur nutritive
et hygiénique, accompagnée d'une qualité gustative satisfaisante.

3) La part restante de 35 à 40 % de produits sans qualification, consti-


tuerait la masse sur laquelle devraient porter en priorité les retraits
de marche en cas d'excedents.

C'est cette double option qui apparaît comme la plus


efficace pour une politique d'amélioration qualitative des fruits et
légumes. Les effets combinés des deux devraient aboutir à un meilleure
equilibre du marche en stimulant la demande et en régularisant la pro-
duction, qui se trouverait au demeurant mieux adaptée aux exigences des
consommateurs.

47
(Planche 7)

0 B J E c T I F s ET s u p p 0 RT s
DE LA s E L E c T I 0 N QUALITATIVE

D 1 S T R 1 B U T 1 0 N

ETIQUETAGE NORMALISE C.E.E.

MARQUES MARQUES LlATION


COMMERCIALES COLLECTIVE LABELS d'ORIGINE

Produits Qualité moyenne


banalisés améliorée
35 % 50 %

P R 0 D U C T 1 0 N

Méthodes directives ou normatives

48
2 - CONTRAINTES DE COMMERCIALISATION DES FRUITS ET LEGUMES
DE QUALITE DEFINIE

Les problèmes évoqués dans ce chapitre correspondent


à une analyse des contraintes particulières qui doivent être respectées
pour les produits de qualité définie. Cette analyse a été faite à partir
des expériences commerciales déjà réalisées et de différentes études ou
expérimentations concernant ce sujet.

2.1 La PRESERVATION de la QUALITE

Les efforts des producteurs pour obtenir un bon


produit peuvent être complètement annulés par une mauvaise préservation
de ce produit au cours du circuit de commercialisation. Il s'àgit évidem-
ment d'un problème commun à l'ensemble des fruits et légumes, mais la
fragilité plus grande des produits de qualité, notamment en raison d'une
maturité plus avancée et de la recherche d'une fraîcheur parfaite, rend
l'incidence des opérations engagées entre la production et la consomma-
tion encore plus importante.

2.11 L'EMBALLAGE
Outre son rôle protecteur pendant le transport,
l'emballage doit permettre également de mettre le produit en valeur et
de servir de support à l'information destinée soit aux opérateurs com-
merciaux, soit aux consommateurs. Selon les circuits commerciaux, les
emballages des fruits et légumes peuvent être classés en deux grandes
catégories.

- Les embaZZages unitaires vendus teZs queZs aux consommateurs


Ce type d'emballage de contenance plus ou moins gran-
de, peut être retenu soit pour la protection du produit qu'il contient,
en limitant les manipulations, soit pour la forme de distribution en faci-
litant le libre service.

Selon la contenance des emballages unitaires, on peut


distinguer ce qu'li est communément convenu d'appeler les produits préem-
ballés, qui correspondent à de petites unités de vente (de type barquette
ou petit panier), des unités familiales qui ne sont en fait que la minia-
turisation d'un emballage classique (mini-plateau ou petit sac).

Le conditionnement en préemballé est souvent imposé


par la forme de distribution car il permet d'offrir sous une quantité
limitée une gamme complète de produits qui peuvent être étiquetés auto-
matiquement avec indication du poids et du prix, ce qui facilite leur
mise en vente dans des magasins à libre service. Il a déjà été souligné
que ce mode de présentation avait souvent une mauvaise image de qualité
dans l'esprit des consommateurs et qu'il leur laissait l'impression de
restreindre leurs achats.

49
Il a en plus l'inconvénient d'être relativement coû-
teux à l'unité de vente, encore qu'une partie des frais de conditionne-
ment peut être compensée par les économies de manipulation et de vente au
détail réaliséespar la distribution. Compte tenu de ce coût, il serait
logique de n'utiliser dans ce mode d'emballage que des produits de qua-
lité moyenne améliorée dont la valeur justifierait une dépense supplé-
mentaire.
C'est malheureusement souvent l'inverse qui se pro-
duit car les organismes de vente, plus préoccupés de l'importance du
volume vendu que de la qualité des produits, ont tendance à vouloir
compenser le coût de l'emballage par un prix d'achat plus faible pour
le produit.
L'opinion des opérateurs est partagée vis-à-vis de
ce modele d'emballage et si les grossistes estiment le plus souvent que
la barquette est le moyen le plus simple pour limiter les manipulations
et transmettre l'information, les détaillants spécialistes considèrent,
au contraire, que le consommateur attend d'eux un conseil et un choix
qu'ils ne peuvent pas exercer si le produit est préemballé (MICHELET
1975).
Les unités familiales de vente sont d'une utilisation
moins fréquente et correspondent surtout à des époques de pleine produc-
tion, sauf pour certains produits pondéreux, comme les pommes de terre
ou des fruits moins fragiles comme les oranges, qui peuvent être offerts
en petits sacs.
Ces emballage~ d'une contenance de 2 à 3 kg, excep-
tionnellement 5 kg, ne sont pas d'un coût trop élevé et peuvent éviter
les manipulations aussi bien que pour les produits préemballés. Ils
constituent un bon support pour l'information qui peut être ainsi trans-
mise jusqu'au consommateur et ils peuvent en outre faciliter la vente
par un effet promotionnel de masse. Compte tenu des économies réalisées
au stade de la distribution, ce type d'emballage peut permettre d'offrir
les produits au consommateur à un prix con1parable à ceux de la vente au
détail, mais il a l'inconvénient d'avoir une contenance qui peut paraî-
tre élevée à certains et donner l'impression ainsi de pousser les ache-
teurs à la consommation.

- Les emballages classiques de vente au détail


Selon les produits, les fruits et légumes frais sont
transportés soit dans des caisses d'une contenance de 10 à 25 kg envi-
ron selon les pays, soit dans des sacs pour les produits les moins fra-
giles, soit enfin dans des plateaux pour les produits les plus délicats.
Quel que soit le mode d'emballage adopté, il amène
obligatoirement une rupture de la protection du produit au moment de la
vente, ce qui peut être très préjudiciable à la qualité lorsque le pro-
duit sera sur la table du consommateur.

50
Ainsi par exemple, la presentation des fruits en pyra-
mide sur les marches, si elle peut avoir un effet attractif sur le
consommateur, a certainement des consequences très nefastes à la préser-
vation de la qualité des produits. Ceux-ci reçoivent en effet des chocs
supplémentaires au moment de la mise en etalage et ceux qui sont situés
à la base de la pyramide supportent pendant plusieurs heures tout le
poids des fruits du dessus. D'une manière générale, les fruits vendus
au détail subissent egalement une degradation qualitative pendant leur
transport dans le panier des acheteurs.

Ces inconvénients prennent une importance toute parti-


culière lorsqu'il s'agit de produits de qualité definie qui peuvent avoir
une maturité plus avancée. D'autre part, ils peuvent entraîner des mélan-
ges volontaires ou involontaires et la garantie qualitative est moins
bonne que pour des emballages unitaires. Enfin, il est exact que si
l'information que peuvent donner verbalement les spécialistes au moment
de la vente peut être un bon moyen pour faire connaître les qualitésdu
produit au consommateur, cette information reste limitée à la personne
qui la reçoit et risque de ne pas toujours être bien comprise aussi
bien par ceux à qui elle est destinée que par ceux qui sont chargés de
la transmettre.

- Matériau des emballages


Les emballages actuellement utilisés pour les fruits
et légumes frais sont traditionnellement en bois, mais de plus en plus
de nouveaux matériaux font leur apparition : le carton et les matières
plastiques en qualité alimentaire.
Dans l'objectif d'une amelioration qualitative et
de l'information des consommateurs sur les qualités des produits offerts,
le carton présente incontestablement l'avantage de permettre l'impression
d'une information très complète et en même temps d'apposer un graphisme
attrayant.
Il a l'inconvénient, pour les emballages de plus
grande contenance, de manquer parfois de resistance, bien que des recher-
ches soient activement poursuivies par les industriels sur ce point.
Il presente également l'avantage de faciliter la
mecanisation de la fabrication de l'emballage et de son remplissage, ce
qui, dans l'avenir, est susceptible d'apporter des économies très impor-
tantes sur le coût du conditionnement par réduction de main-d'oeuvre.
L'emballage en bois a pour lui l'avantage d'une cer-
taine solidité mais il devient coûteux et difficilement mécanisable pour
des unités de petite contenance. Par contre, ces petites unités en bois
semblent exercer vis-à-vis des consommateurs un effet attractif incontes-
table, qui donne au contenu une image de qualité qui pourrait être exploi-
tée par les produits selectionnes de qualité supérieure.
Les emballages plastiques présentent les mêmes avanta-
ges que le carton en ce qui concerne la propreté et la possibilité d'in-
formation. Ils présentent l'inconvénient d'être assez coûteux lorsque
l'on veut leur donner une solidité comparable au bois.

51
En résumé

Le choix de l'emballage depend surtout du type de


distribution. La distribution en libre service conduit à rechercher le
plus souvent les emballages unitaires, alors que les detaillants specia-
listes préfèrent utiliser des emballages plus classiques d'une contenance
adaptee à leur debit journalier. Mais il est certain que ces differents
modes de presentation des produits peuvent conduire à des difficultes à
la station fruitière, car la necessite d'emballer separement les fruits
de qualite definie pose déjà en elle-même un problème d'organisation qui
peut devenir très difficile à resoudre, si, en plus, les types d'emballa-
ges doivent differer selon les destinataires. Ceci conduit obligatoirement
à spécialiser plus ou moins les expediteurs en fonction de leurs acheteurs
sur un ou deux types d'emballages, et à la necessite de pouvoir disposer
au niveau de la station fruitière d'une quantite de fruits selectionnes
suffisante pour justifier la mise en place d'une chaîne de conditionnement.

2.12 Le TRANSPORT

Les problèmes de transport poses par les fruits et


legumes de qualite definie ne diffèrent pas essentiellement de l'ensemble
de ces produits, la qualite essentielle d'un transport dans ce cas là
etant surtout sa rapidite pour permettre d'acheminer les produits dans
le meilleur etat de fraîcheur possible.

Les problèmes de transport peuvent être très limites


si le rayon de distribution est restreint. Dans une etude effectuee en
France sur les distances de transport de la production de fruits et legu-
mes distribues sur le marche national, par le C.T.I.F.L. (JACOUTET 1976),
32 %des fruits et 44 %des legumes sont distribues dans un rayon infe-
rieur à 50 km. Dans ces conditions, aucune precaution particulière n'est
necessaire si ce n'est des mesures élémentaires de protection. Par
contre, pour les produits expedies à longue distance, c'est-à-dire supe-
rieure à 4oo km, qui représentent 40 %des fruits et 29 %des légumes,
les horaires doivent être étudies pour eviter toute attente. Dans ce cas,
le camion peut être préféré au chemin de fer car il evite des ruptures de
charge et per.met un acheminement direct entre la production et le point
de vente.
Toutefois, en ce qui concerne les transports sous
température contrôlée, le camion presente l'inconvénient d'une moins bon-
ne répartition de la température à l'interieur du vehicule, car le charge-
ment doit être compact pour resister au balancement du transport, ce qui
ne permet pas de laisser des couloirs d'aeration comme dans les wagons.
Par consequent, dans le Ca$ des transports réfrigérés, le chemin de fer
peut presenter l'avantage d'une plus grande régularité de la temperature
et d'une meilleure stabilite du chargement.

Il convient de rappeler d'ailleurs que le développe-


ment de la palettisation permet de p~ier une partie des inconvenients
de rupture de charge. Malheureusement, le problème du retour des palettes,
notamment pour les marchandises destinées à l'exportation, en limite enco-
re beaucoup trop l'emploi.

52
Mais en plus, le mode de transport doit permettre
une bonne stabilisation du produit et pour les produits qui ont le plus
à souffir d'un delai entre la production et la consommation, le transport
doit être réalisé sous température contrôlée. C'est ainsi que certains
distributeurs exigent dans leurs conditions d'achat la garantie d'une
température maximale des produits à l'arrivée, L'utilisation de la réfri-
gération par le vide (Vacuum cooling) facilite cette préservation des
produits pendant le transport mais ce mode de refroidissement peut poser
des problèmes d'équipement. L'organisation de producteurs peut le facili-
ter, comme par exemple, les Veilings qui, aux Pays-Bas, sont équipés de
matériel de ce type, qu'ils utilisent comme prestataire de service.

En ce qui concerne les produits de qualité supérieure,


l'importance limitée des lots peut poser des problèmes de concentration
et d'éclatement. En effet, la plupart du temps, des nécessités de groupage
peuvent imposer des horaires ou des jours particuliers, ce qui n'est pas
toujours compatible avec un approvisionnement régulier des points de vente.

Ce problème peut être plus facilement résolu si les


expéditions portent sur une gamme de produits dans laquelle les produits
de qualité supérieure n'occupent qu'une certaine place. En ce qui concer-
ne la distribution, l'eclatement des lots à l'arrivée peut également poser
certains problèmes de livraison et on doit constater que dans le cas
d'un grossiste spécialisé, approvisionnant des détaillants, la seule ma-
nière satisfaisante de résoudre le problème est que le detaillant assu-
re lui-même son transport. Par contre, les grossistes à service complet
qui peuvent livrer une gamme importante de produits en même temps, ou
les centrales d'achat, peuvent résoudre plus facilement le problème de
la livraison des lots de qualité en même temps que les autres produits.

En conclusion :
On peut ccnsidérer que le problème du transport
n'est complexe que lorsqu'il s'agit de l'acheminement des produits vers
des grossistes ou des detaillants spécialisés qui ne reçoivent pas d'au-
tres envois en même temps. Par contre, le problème est facile à résoudre
lorsqu'une gamme complète de produits est offerte et si le produit est
suivi pendant une longue période.

Pour les produits voyageant en véhicule réfrigéré,


le chargement et le dechargement sont trop souvent des occasions de
rupture de la chaîne de froid. Des précautions particulières doivent être
prises au chargement pour éviter le rechauffement des produits (sas de
chargement, prise de refroidissement).

Il faut insister sur ce point, actuellement en Europe


la chaîne de froid est très mal appliquée pour les fruits et legumes. De
nombreuses expéditions sont faites par véhicules réfrigérés avec des pro-
duits qui se sont rechauffes pendant le chargement. Ce qui enlève toute
efficacité au refroidissement en cours de transport.

53
2.13 DISTRIBUTION

La mise en vente des produits au stade de détail


constitue le lieu d'aboutissement de l'action des opérateurs qui oeuvrent
sur la filière de production et de commercialisation. C'est donc le lieu
où tous les efforts précédents peuvent être rendus inutiles par méconnais-
sance, maladresse, manque de formation~ ou même simple indifference des
personnes chargées de la vente. Pour ces raisons, les problèmes posés par
la distribution au detail peuvent être très differents selon le type de
point de vente.

De ce point de vue, on peut classer ces types de


point de vente en trois grandes catégories :

les magasins en libre service, de plus ou moins grande surface,


mais possédant un rayon fruits et legumes important,
les spécialistes sur marché ou en magasin,
. les detaillants polyvalents qui peuvent être succursalistes ou
indépendants.

-Organisation de l'approvisionnement
Ainsi qu'il a déjà été souligné, la première qualité
c'est la fraîcheur qui se trouve liée au rythme d'approvisionnement.
Celui-ci doit rester en rapport avec les possibilités de vente afin de
limiter le temps de séjour en magasin à quelques heures seulement. Il
est nécessaire également de disposer d'une chambre froide ou d'une simple
armoire selon l'importance du magasin, mais qui soit en rapport avec le
volume des ventes pour permettre le stockage des produits écoulés pendant
deux jours environ.

Dans le cas des magasins à grande surface, la proximi-


té du rayon et de la chambre froide facilite les manutentions. Les socié-
tés succursalistes disposent généralement d'une centrale d'achat qui peut
intervenir soit par achat direct, soit simplement par : ses conseils,
l'information qu'elle peut distribuer à ses adhérents et, éventuellement,
les contrôles de qualité dont elle peut se charger pour leur compte. Ces
deux systèmes peuvent être utilisés simultanément.

Ces centrales opèrent généralement par l'intermédiai-


re de fournisseurs référencés, ce qui entraîne des relations très frequen-
tes, favorables à un approvisionnement régulier, et à une bonne definition
de la qualité. On peut même considérer que cette definition précise est
une des conditions pour éviter des abus pouvant provenir de la situation
privilégiée faite ainsi à certains fournisseurs.

54
Les detaillants spécialisés utilisent les grossistes
dont certains font de la qualité une spécialité. Dans ce cas, les détail-
lants ont recours à un approvisionnement direct et quotidien. Les detail-
lants polyvalents non succursalistes sont, eux, dans la situation la plus
difficile car leur debit est faible et souvent,même par l'intermédiaire
d'un grossiste spécialisé, ils n'arrivent pas à pouvoir accorder un ryth-
me suffisamment rapide d'approvisionnement pour une bonne préservation de
la qualité.

Par conséquent, pour l'organisation des approvisionne-


ments selon les types de point de vente, deux intermédiaires peuvent jouer
un rôle très important pour la protection et la promotion de la qualité
des produits. Il s'agit, d'une part des centrales d'achat qui pour les
magasins en libre service à grande surface ou pour les détaillants succur-
salistes, peuvent intervenir à la fois par des approvisionnements centra-
lisés et par leur rôle de conseiller, pouvant même aller jusqu'à entrepren-·
dre une véritable formation professionnelle, comme cela est pratiqué par
certains grands groupes de distribution. D'autre part, les grossistes
spécialisés qui constituent le meilleur relais pour l'approvisionnement
des détaillants sur marché ou en magasin.

- Protection et présentation sur Zes Zieux de vente

Dans le cas des magasins en libre service, la promo-


tion du rayon fruits et legumes est réalisée par un effet de masse et une
grande gamme de prix et de qualités. Cette diversité et l'importance de
chaque catégorie sont favorables à la vente de produits de qualité car
elles permettent de présenter à la fois des produits banalisés à côté
de produits de qualité moyenne améliorée, et de produits de qualité supé-
rieure.

Cette gamme qualitative s'accompagne évidemment d'une


échelle de prix et à ce sujet, il est très important de veiller à la pré-
servation de cette graduation des prix en fonction de la qualité. Dans ce
cas, on ne doit pas négliger l'aspect des produits. Ainsi, pour des
pêches, les prix sont nettement différenciés en fonction des calibres.
Il ne faut donc pas présenter dans les produits banalisés des fruits de
calibre plus élevé que dans les produits de qualité sélectionnée, sinon
les consommateurs ne comprennent pas que les prix d'un produit de moins
belle présentation, même s'il est de qualité certifiée, soient supérieurs
aux fruits de gros calibre.

Dans ce type de magasin, les produits de qualité supé-


rieure sont recherchés comme·produits de haut de gamme, ce qui permet d'amé-
liorer le taux de marge de l'ensemble du rayon. Enfin, il faut éviter que
les produits sélectionnés soient noyés dans la masse et une longueur mlnl-
male en présentoir linéaire de 80 cm est considérée comme nécessaire pour
attirer·l'attention des acheteurs.

55
L'utilisation des produits préemballés est egalement,
dans ce mode de distribution, de nature à faciliter la mecanisation des
opérations de distribution à la fois pour l'approvisionnement par l'inter-
mediaire de la centrale, et pour l'approvisionnement lui-même du rayon à
l'interieur du magasin.

Cette mécanisation, qui ne semble pas avoir été très


developpee, aurait l'avantage de la rapidite et de la réduction des coûts
de manutention, ce qu1 ne peut être que favorable aux produits de qualite.

Dans les rragasins de detaillants spécialisés, le pro-


blème se présente differemment et les produits de qualité peuvent être mis
en valeur par les conversations que les vendeurs peuvent avoir avec les
clients. Mais quelle que soit la nature du point de vente, un certain nom-
bre de règles générales doivent être respectees pour préserver la qualité
des produits.

En premier lieu, il convient de maintenir une tempéra-


ture moyenne pas trop élevée et si possible inferieure à 20°C au niveau du
rayon. Veiller soigneusement à eliminer des emballges, les produits qui
présentent des debuts de contamination fongique car elle pourrait entraîner
des attaques sur les fruits voisins. Lors de la présentation des produits,
on doit veiller à placer côte à côte des fruits et légumes dont les melanges
d'odeurs ne se traduisent pas par une impression desagreable. Ainsi par
exemple, des legumes trop odorants comme les choux fleurs ou des agrumes
traités au diphenyl, doivent être écartés de produits fortement aromatiques
comme les pêches ou les fraises, pour ne pas produire une fâcheuse impres-
sion. On doit veiller également à préserver la fraîcheur des produits les
plus sensibles au fletrissement, comme par exemple les légumes feuilles qui
devront recevoir des pulverisations d'eau. Enfin, l'effet de la lumière peut
être néfaste à certains legumes, comme les pommes de terre qui ont tendance
à reverdir après un séjour de plusieurs heures à la lumière electrique des
magasins.

- DéZai de péremption
La garantie qualitative donnée par un organisme certifi·
cateur situé le plus souvent au stade de production, ne peut pas être inde-
finie pour des produits comme les fruits et legumes qui poursuivent leur
évolution biologique pendant le transport et la mise en vente. Il est donc
nécessaire de prévoir une date limite de validité de la garantie de qualité
ainsi apportée. La notion de date limite de validité ne doit pas être
confondue avec la notion de date limite de vente qui est déjà en vigueur
pour les produits dont les qualités hygiéniques sont susceptibles de s'alté-
rer. Après cette date, le produit doit ~tre retiré de la vente. Par contre,
dans le cas des fruits et légumes, le produit n'est pas retiré mais seule-
ment déclassé et c'est la certification qualitative qui doit lui être reti-
~
ree.

56
Cette méthode est notamment en usage pour les produits
de qualité supérieure vendus sous label, qui portent une date limite
de validité et dont l'étiquette de certification doit être retirée
par le détaillant si le produit n'est pas vendu avant cette date.

Pour les produits de qualité moyenne améliorée, cette


amélioration porte précisément en premier lieu sur la fraîcheur et par
conséquent, par l'introduction d'une date limite de vente. Il s'agit
bien cette fois-ci d'une date limite de vente que s'impose le distri-
buteur, au-delà de laquelle il retire lui-même le produit. Cette date
limite de vente est pratiquée différemment selon les magasins :

date exprumee en eZair: dans ce cas, l'indication de date est pré-


cédée d'une information imprimée sur l'étiquette, qui ne laisse place
à aucune ambiguïté. Ainsi par exemple, certains magasins pratiquant
ce système s'imposent un délai de 3 jours à partir de la date de mise
en rayon comme date limite de vente.(planche 8).

-date exprimée en eZair non explicitée : il s'agit dans ce cas d'une


simple indication numérique portée sur l'étiquette, qui reproduit
soit le jour du mois, soit le numéro du jour et du mois, soit encore
le numéro du jour dans l'année. Cette indication n'est précédée
d'aucune information destinée au consommateur. Elle est surtout à
l'usage du personnel des magasins.

-date exprimée en eode : il s'agit là d'une date qui est uniquement


d'usage interne, à moins que les consommateurs ne connaissent le code.
Celui-ci peut être par exemple, un code de couleur de l'étiquette
correspondant au jour de la semaine de la mise en rayon, ou bien
l'indication de la date de mise en rayon.

Ainsi, on peut considérer qu'il existe deux systèmes


assez différents concernant les dates de péremption de la qualité des
produits :

-pour les produits de qualité supérieure, certifiée par un organisme


producteur ou proche de la production, cette date est une date de
validité de la certification, au-delà de laquelle le produit est
déclassé et les instruments de la garantie sont retirés pour suppri-
mer la responsabilité de l'organisme certificateur ;
- pour les produits de qualité moyenne, la fraîcheur est une des bases
de l'amélioration de cette qualité et le distributeur peut fixer
lui-même un délai pour la vente au moment de l'étiquetage du produit.

Ces dernières indications ne concernent évidemment que


les produits vendus en préemballé avec une étiquette poids-prix, sur
laquelle l'information concernant la date limite de vente peut être
donnée clairement ou selon un code qui, dans ce cas, n'en fait plus
une obligation absolue mais seulement une indication à l'usage du
personnel.

57
ETIQUETTES avec DATES LIMITE

(Planche 8)

PRICE PER lb SELL


3 3 p BY MAY 1 7 •• Date limite de vente
A PPLES
cox
NEWZEALAND
CLASS 1 FP
NET WEIGHT
., oz
1 3 .3
MARKS & SPENCER LTD BAKER STREET LONDON

~8 ~ Date d'emballage
No.

Poros m
IETTO
GEWICHT R.C.BRUX. 8831-H.R.BRUS.
A l'lMIALLAil•ll.l VUPAIIIII

DATE
DU
CONDITIONNEM NT
DATE LIMITE
VALIDITË
DU LABEL ROUGE

Date limite de validité d'un label

58
2.2 L'IDENTIFICATION des PRODUITS

Selon les bases adoptées pour la definition de la


qualité, les modes d'identification des produits sont differents.

La sélection d'après des méthodes directives ou norma-


tives, par definition des conditions de production et de conditionnement,
n'apporte qu'une présomption de qualité, En effet, quelles que soient
les techniques appliquées, les variations qualitatives les plus fortes,
sont toujours engendrees par les variations de climat. Dans ces condi-
tions, le niveau qualitatif des produits est soumis à d'importantes
variations interannuelles. De telles méthodes peuvent être suffisantes
pour l'amelioration de la qualité moyenne des produits, surtout si
l'identification est limitée à une marque commerciale collective,

Les methodes objectives ou analytiques permettent


d'apporter une garantie reelle sur le niveau qualitatif de chaque lot
de produits, et par conséquent facilitent l'utilisation d'une informa-
tion précise des consommateurs si les critères mesurés sont suffisamment
stables.

'2. 21 SUPPORT JURIDIQUE de l'IDENTIFICATION

La legislation de la plupart des pays européens inter-


dit l'emploi de qualificatifs généraux concernant la qualité, surtout
lorsqu'ils peuvent avoir un caractère discriminatoire vis-à-vis des
autres produits, tels que beau, bon, sain, meilleur, etc ...

Ces dispositions legislatives soumettent à des condi-


tions de contrôles les indications qualitatives precises qui peuvent
être utilisées, telles que l'indication d'une teneur en sucres, en
acides, ou en vitamines par exemple, la mention d'une technique de
production jugée favorable ou encore l'aptitude à la cuisson, comme
pour les pommes de terre en Allemagne.

Par conséquent, l'identification des produits de qua-


lité definie peut être réalisée soit par des moyens strictement privés
n'engageant que la responsabilité personnelle du vendeur, soit par
l'intermédiaire d'un support officiel ou officiellement contrôlé.

59
Supports privés
L'utilisation d'une marque commerciale ou d'une
appellation commerciale, comme par exemple les melons JUSOLEIL ou
les ORANGES DE MONTAGNE étudiés en annexe, ou encore le label
MIGROS-S-PRODUCTION, entrent dans cette catégorie. Dans ce cas, le
vendeur n'apporte aucune information particulière au consommateur.
Il se contente d'assurer le développement de cette marque par les
moyens publicitaires habituels. Les marques sont en effet généralement
peu connues des consommateurs en matière de fruits et legumes, et il
faut donc des campagnes de publicité importantes pour provoquer un mou-
vement d'achat en faveur d'une marque definie. Les detaillants, eux,
sont très intéressés par les marques lorsqu'elles correspondent à un
niveau de qualité régulier.

C'est pourquoi il est parfaitement possible de conce-


voir l'utilisation de tels objectifs d'appréciation de la qualité pour
les transactions opérées entre le stade de production et de detail.
Dans ce cas, les vendeurs peuvent garantir un niveau qualitatif précis
pour certains critères, comme par exemple la richesse en sucres des
pommes, uniquement pour apporter une sécurité au distributeur qui
appo~era sa marque mais ne fera pas état de cette certification auprès
des consommateurs.

Les marques commerciales sont considérées par la plu-


part des opérateurs commerciaux, comme le meilleur support pour des
produits de qualité definie. En effet, ce mode d'identification conser-
ve toute sa souplesse puisque le propriétaire de la marque peut modi-
fier à son gré les conditions qu'il s'impose pour la sélection des
produits. Toutefois, s'il veut assurer la pérennité du succès de son
entreprise, il devra veiller à ce que cette souplesse n'entraîne pas
de trop grandes variations dans la qualité perçue par les consommateurs.
Pour cela, ce mode d'identification parait le mieux adapté aux produits
sélectionnés pour l'amelioration de la qualité moyenne.

- Supports officiels ou officiellement aontr~Zés

Lorsque la garantie est apportée par un organisme


d'etat, comme par exemple les RAISINS DE SERRE sous marque nationale
en Belgique, ou par une organisation collective professionnelle ou
interprofessionnelle, comme les fruits et legumes sous LABEL AGRICOLE
en France (pêches, pommes, pommes de terre), la garantie apportée au
consommateur peut être fournie d'une manière explicite puisque les rè-
gles de sélection et leurs modalités d'application font l'objet d'une
homologation et d'un contrôle des services officiels,

Les appellations d'origine comme les CERISES DE VIGNOLA


ou le CHASSELAS DE MOISSAC,entrent évidemment dans cette catégorie.
En plus des possibilités d'utiliser une information objective précise
pour les consommateurs, ce type de certification est évidemment utilisé
pour des produits de qualité supérieure.

60
Dans la recherche d'une amélioration de la qualité
moyenne des produits, on trouve également une tentative analogue aux
Pays-Bas, pour l'utilisation de la marque interprofessionnelle
"Rolland" pour la tomate.

La sélection des produits porte sur le choix des


variétés, l'application d'une normalisation plus sévère que la normali-
sation européenne et l'utilisation d'un emballage unique.

La fraîcheur du produit est constamment contrôlée


par des échantillons prélevés au moment de l'expédition, dont on surveille
la durée de vie, ce qui permet éventuellement d'intervenir auprès des
producteurs lorsque les résultats ne sont pas satisfaisants.

2.22 ETIQUETAGE

L'étiquette constitue la pièce essentielle de la


garantie, quel que soit le support juridique qu'elle utilise : marque
commerciale privée ou label officiel. Dans l'etat actuel des filières
de distribution de fruits et legumes, l'étiquette est surtout utilisée
pour l'information des intermédiaires, surtout lorsque les produits
sont présentés en emballage destiné à être detaille. La normalisation
européenne exige déjà que l'étiquette porte un certain nombre d'informa-
tions codifiées concernant l'origine du produit, son identification
et des indications concernant les qualités commerciales : calibre et
catégorie.

Lorsqu'il s'agit de produits de qualité definie par


l'intermédiaire d'un organisme officiel ou sous contrôle officiel,
diverses indications peuvent être ajoutées concernant soit les conditions
de production, comme par exemple pour les CAROTTES DE CREANCES sous label
ou les pommes de terre de consommation sous label, soit le niveau quali-
tatif de certains critères objectifs, comme la teneur en sucres ou le
rapport sucres/acides, comme c'est le cas des pommes Golden Delicious
ou des pêches et nectarines sous label agricole.

Les appellations d'origine font au contraire plus


état de l'image qualitative qui est liée à la zone de production, comme
par exemple le CHASSELAS DE MOISSAC ou les CERISES DE VIGNOLA.

Mais dans tous les cas, les indications ainsi portées


sur les étiquettes sont préalablement autorisées par les règlements
soumis à l'agrément des autorités officielles. Qu'il s'agisse d'une
marque commerciale ou sous contrôle officiel, le problème est de la
faire connaître des consommateurs, pour que, s'ils l'ont appréciée,
ils puissent devenir des clients fidèles. Lorsque les produits sont
présentés en unités de vente préemballées, les indications peuvent être
portées directement sur l'emballage, s'il s'y prête, ou sur l'étiquette
indiquant le poids et le prix de la marchandise.

61
Lorsque les produits sont présentés en grands emballa-
ges destinés à une vente détaillée, les organismes certificateurs
craignent qu'après l'achat, les consommateurs ne retiennent pas la
marque d'identification du produit. C'est pourquoi, dans certains cas,
ils ont recours à une étiquette individuelle qui est jugée très effi-
cace par les distributeurs, mais que les responsables du conditionne-
ment jugent coûteuse et difficile à appliquer dans des chaînes de
conditionnement mécanisées. En effet, rapposition d'une étiquette indi-
viduelle sur les produits pose des problèmes d'adhérence provenant,
soit de la présence d' lme abondante couche cireuse sur 1' épiderme,
comme pour les pommes, soit d'un duvet, comme pour les pêches. Il
semble toutefois que des progrès importants ont été faits par l'utili-
sation de substances collantes alimentaires, suffisamment adhésives,
et d'etiquettes en taffetas qui peuvent mieux épouser la forme du fruit.

Mais si les problèmes techniques de l'étiquetage


individuel sont ainsi résolus, son coût reste élevé. Il est estimé
en France pour les pommes Golden ou pour les pêches, à 0,15 F. par
kilo de fruits, car ces étiquettes doivent être toutes placées à la
main. Pour réduire l'importance de ce coût supplémentaire sans perdre
l'intérêt de l'information directe ainsi apportée, certaines stations
de conditionnement ne placent des étiquettes individuelles que sur
quart ou un tiers des fruits, disposés souvent en diagonale sur les
couches rangées dans les plateaux ou dans les caisses. Le développe-
ment du marché des produits de qualité sélectionnée permettrait une
mécanisation de la pose de ces étiquettes.

Enfin, on doit mentionner également comme modalité


d'information destinée aux consommateurs, l'utilisation de papier pour
le papillotage individuel des fruits, sur lequel peuvent être repro-
duites les informations contenues sur l'étiquette. Mais ce papillotage
présente également l'inconvénient d'être coûteux et il est surtout
utilise comme moyen d'amélioration de la présentation du colis par
ligne de fruits situés en diagonale sur la couche supérieure des em-
ballages. Il semble que les informations qu'il contient soient moins
bien perçues par les consommateurs que sur l'étiquette individuelle.

Modèles d'étiquettes individuelles

a
.
;' -1
.
.
'

APOfNT

62
2.23 INFORMATION du CONSO~~TEUR

Les indications portées sur les étiquettes peuvent


avoir un double effet vis-à~is du consommateur.

~ In[o~ation directe
Les informations qui accompagnent le produit sont
nécessairement limitées par les dimensions de l'étiquetage ou la place
disponible sur l'emballage. Elles visent donc surtout à mettre en va-
leur la marque et à attirer éventuellement l'attention du consommateur
sur quelques caractéristiques particulières du produit. Mais il semble
à l'usage que ces indications n'ont d'intérêt que si elles correspon-
dent à des critères objectivement contrôlés, comme par exemple la
teneur en certaines substances nutritives ou en sucres ou en acides.
Parfois ces indications concernent les modalités de production. Lors-
que ces indications sont précises et portent sur des éléments vérifia-
bles, comme par exemple les traitements antiparasitaires, ces informa-
tions retiennent également l'attention des consommateurs. C'est le cas,
par exemple, des produits contractuels vendus par la firme GB INNO en
Belgique ou des fruits et legumes produits avec des techniques de lutte
intégrée pendant la période au cours de laquelle ils ont été vendus,
en ~lemagne. Par contre, des indications à caractère plus général
sur les conditions de production, telles que celles qui sont utilisées
par le Syndicat du label des CAROTTES DE CREANCES ou certains syndicats
de label de pommes de terre, sont moins bien comprises des consommateurs
et ne semblent pas avo1r une influence sensible sur les ventes.

L'indication d'origine est considérée dans certains


cas comme un excellent critère qualitatif auquel les consommateurs
avertis attachent beaucoup d'importance. C'est ainsi que les appella-
tions d'origine, telles que CERISE DE VIGNOLA, CHASSELAS DE MOISSAC
ou CAROTTES DE CREANCES, se suffisent en elles-mêmes lorsque la noto-
riété du produit est affirmée.

Cette notion d'origine est également prise en considé-


ration par les intermédiaires importateurs ou grossistes qui y atta-
chent souvent plus d'importance qu'à beaucoup d'autres informations
qualitatives.

- In[or.mation indirecte
Les indications sommaires portées par les colis peu-
vent servir de support à une information plus importante fournie en
complément sous une forme· plus ou moins publicitaire. Il est nécessaire
en effet d'informer le consommateur sur la signification des tests
qualitatifs pratiqués, ainsi que sur les méthodes qui sont employées
pour la sélection des produits. Cette information peut être developpee
en premier lieu selon les methodes classiques de la publicité par voie
d'affiche, ou sur les lieux de vente,lorsqu'il s'agit surtout de pro-
mouvoir une marque reposant sur une sélection destinée à l'amelioration
de la qualité moyenne des fruits.

63
ETIQUETTES avec NOTICE
d'INFORMATION des CONSOMMATEURS

(Planche 9)

64
Lorsqu'il s'agit de fournir des informations plus
complètes, il est relativement facile d'utiliser les articles de presse
publies dans des magazinesspecialises interessant les consommateurs.
Les interventions à la television peuvent egalement @tre efficaces
mais leur coût, très eleve, ne permet de les utiliser que pour des pro-
duits de large diffusion. Il convient également dans ce cas de s'assurer
que les stocks disponibles sont susceptibles de repondre à la demande
qui peut rapidement être stimulee par une information televisee.

L'information verbale donnee directement sur les lieux


de vente apparaît comme la methode preferee des detaillants spécialises,
qui peuvent la pratiquer quotidiennement par les contacts qu'ils ont
avec leurs clients. Sous une forme un peu differente, cette méthode est
aussi utilisable dans les magasins à libre service en creant une anima-
tion sur les lieux de vente, constituant une campagne promotionnelle
sur les qualites des produits et les methodes de selection, et en même
temps, enregistrer leur opinion sur la perception de ces qualités, les
methodes de presentation et le rapport qualite-prix.

Certains magasins à grande surface ont même mis en


place un service de consumerisme charge de determiner chaque jour les
informations à fournir aux consommateurs, soit par voie de panneaux
d'affichage, soit par micro. Ce type d'action est toutefois suspect
aux yeux des organisations de consommateurs qui considèrent que l'ab-
sence d'engagement ecrit sur les informations données, peut conduire
à des abus et ne pas toujours presenter des informations vérifiables.

En Péswné :
Il est essentiel que les informations contenues sur
les etiquettes soient aussi precises que possible et portent sur des
critères verifiables. La confiance des consommateurs ne peut être
gagnee reellement qu'à ce prix mais une information serieuse, objecti-
ve, peut être fournie conjointement par voie de presse ou sur les lieux
de vente par une information verbale ou la distribution de tracts.

Ce type d'information est généralement très apprécie


des consommateurs, surtout lorsqu'elle se révèle exacte et que les
qualites ainsi decrites sont aisement perçues. Dans ces conditions,
cette information peut servir de support efficace à des campagnes pu-
blicitaires.
Mais il est necessaire egalement d'être lu et compris
du public et de satisfaire aux obligations legales en la matière.

Différents p~s s'en préoccupent, notamment les Pays-


Bas qui étudient un système uniforme d'etiquetage des produits obtenus
avec des methodes speciales, mais en precisant le système de production
utilisé.

65
2.24 MODALITES de CONTROLE

Toute sélection qualitative suppose des contrôles bien


organisés afin que ceux-ci soient suffisamment efficaces et pas trop
contraignants, pour ne pas entraver la souplesse et la rapidité des
opérations commerciales.

Les contrôles peuvent s'exercer à trois stades

- En production avant récolte :

Dans ce cas là, les contrôles portent sur les condi-


tions de culture et par consêq~ent sur des methodes de sélection direc-
tives. Ils sont exécutés par du personnel appartenant à l'organisme
certificateur. La dispersion des cultures ne permet d'envisager ce
type de contrôle que dans des aires bien déterminées, mais, par contre,
ainsi que cela est pratiqué par la MIGROS en Suisse, ils peuvent donner
lieu à une fructueuse collaboration entre producteurs et distributeurs
et constituer une voie de diffusion de l'information technique.

Il semble bien que leur coût, lorsque l'organisation


est bien réalisée, ne soit pas trop excessif puisque dans le cas de
la MIGROS par exemple, il représente environ 1,2% de la valeur glo-
bale des ventes de fruits et legumes originaires de Suisse, ce qui,
compte tenu de la proportion des produits contrôlés, peut représenter
très approximativement 2,5 %de la valeur de ces produits.

Dans certains cas, lorsque l'aire d'origine des pro-


duits est bien délimitée, les contrôles peuvent être exercés par l'en-
semble des producteurs qui, se connaissant bien les uns les autres,
sont susceptibles de créer un climat général de confiance dans lequel
la fraude apparait difficile à entreprendre. C'est le cas notamment
des CAROTTES DE CREANCES et du CHASSELAS DE MOISSAC.

Après récolte ou à l'expédition

Dans ce cas, c'est le produit lui-même qui est contrô-


le soit par des methodes normatives, soit par des méthodes objectives
et analytiques après échantillonnage. L'organisation de ces contrôles
peut être facilitée par une systématisation des prélèvements sur les
chaînes de conditionnement et l'utilisation d'un matériel plus ou
moins automatique d'analyse. Il est essentiel que ces contrôles soient
organisés de manière à ne jamais contrarier le rythme de fonctionnement
de la chaîne de conditionnement.

L'intérêt de pratiquer ces contrôles après triage


et calibrage provient d'une bien meilleure homogénéité des produits
sur lesquels l'echantillon est prélevé. En effet, lorsque le contrôle
se fait au verger ou sur des produits bruts de cueillette, les
hétérogénéités de calibre, de coloration et de maturité créent une
dispersion importante de certains critères qualitatifs. Par contre,
après conditionnement, l'homogénéité est bien meilleure et les tests
ainsi pratiqués peuvent constituer une garantie solide de qualité.

66
Dans ces conditions, les organ1smes sont amenés à
pratiquer un double contrôle, d'une part en culture juste avant récol-
te ou au moment de la récolte, pour savoir si les produits sont sus-
ceptibles de répondre aux normes qualitatives exigées, et d'autre part
dans l'hypothèse d'une reponse favorable, un deuxième contrôle est
fait après conditionnement. C'est seulement ce deuxième contrôle qui
sert de base à la certification qualitative.

- A Za distribution
Les contrôles que sont amenes à faire les distribu-
teurs au moment de la reception de la marchandise,correspondent à un
agreage et à une verification de specifications qui avaient été preci-
sees à la commande. Ces operations ne portent evidemment que sur des
critères quantifiables, c'est-à-dire sur des normes ou sur des resul-
tats d'analyse.

En plus de cet agrément à caractère commercial,


differents organismes peuvent être amenés à effectuer des contrôles
qualitatifs au moment où le produit est offert aux consommateurs.

Il s'agit en premier lieu des services officiels de


contrôle de la qualite et de la repression des fraudes, qui agissent
dans ce cas, en exécution de la mission permanente de leur service.
Mais, eventuellement, des organisations privees peuvent être amenees
à faire des verifications, not8lDlllent lorsqu'elles ont passe des
contrats avec les organismes certificateurs pour s'assurer que la
quaJite des produits reste conforme tout au long de la filière de
distribution. Enfin, depuis quelque temps, les organisations de consom-
mateurs elles-mêmes procèdent à des verifications pour s'assurer que
les qualites constatees sont conformes à ce qui est indique sur l'éti-
quetage ou sur la publicité.

Tous ces contrôles nécessitent un certain delai et


la rapidite de l'execution est variable suivant le type de vérification
auquel on procède. La réponse peut être immediate pour toutes les nor-
mes visuelles. Il suffit de procéder à quelques comptages et à quel-
ques mesures. Certains critères analytiques peuvent également être
connus très rapidement, tels que les mesures de sucres et d'acidité
qui peuvent être pratiquees sur place. Par contre, les analyses de
residus de produits pesticides demandent un delai beaucoup plus long,
ce qui peut provoquer des retards importants dans l'acheminement de
la marchandise lorsque ces contrôles sont pratiqués en frontière par
exemple.

Pour eviter cela, les organismes certificateurs s'ef-


forcent de faire des vérifications très poussees au moment de l'expédi-
tion. C'est ce que pratique, par exemple, l'organisation centrale des
VEILINGS aux Pays-Bas, qui procède à deux analyses, l'une effectuee
.10 jours avant récolte, pour s'assurer que le produit peut être confor-
me aux exigences, et l'autre sous forme de sondage sur les lots au mo-
ment de l'expedition,

67
Même dans ce cas, on peut considerer que la surveil-
lance s'exerce beaucoup plus vis-fi-vis du producteur que sur le produit,
car l'expedition est déjà faite lorsque les resultats de la deuxième
analyse sont connus. Neanmoins, ce système est très efficace car il
permet de detecter les producteurs defaillants et de demander aux ser-
vices techniques de prendre contact avec eux pour leur donner les conseils
necessaires afin de leur permettre de satisfaire aux exigences.
Aux Pays-Bas, ce service est finance par un prélève-
ment sous forme d'une taxe de 0,10 à 0,25% selon les produits, prelevee
au moment du passage aux VEILINGS et qui sert en outre, à financer des
etudes concernant les emballages et la publicite collective.
Sur un plan general, les contrôles en production appa-
raissent donc efficaces pour la verification et l'application de certai-
nes techniques lorsque leurs effets sont très visibles. Mais la disper-
sion des cultures rend l'organisation de ce contrôle assez lourde et la
garantie de conformite du produit obtenu demeure faible, à la fois en
raison de l'heterogeneite du milieu naturel et des variations climatiques
interannuelles. C'est pourquoi ce type de contrôle s'apparente plus à
des actions de conseil et la selection, dans ce cas là, porte plus sur
l'aptitude des producteurs que sur les produits eux-mêmes. C'est la
démarche suivie par la MIGROS en Suisse.
L'effica~ite de ce contrôle peut être renforcee par
l'adjonction de certains critères objectifs mesures au moment de l'expe-
dition. Ces verifications permettent une garantie formelle envers les
acheteurs, qui peut s'appliquer aussi bien aux seules transactions de
gros, notamment pour les produits de qualite moyenne amelioree, ou
accompagner le produit jusqu'au stade du detail, sous forme d'un etique-
tage informatif ou d'un label. C'est cette dernière phase qui est surtout
suivie pour les produits de qualite superieure.
Les organisations de producteurs se montrent genera-
lement plus favorables à des contrôles executes au moment de l'expedition,
et bases uniquement sur des critères normatifs ou analytiques facilement
exécutables. Elles considèrent que les conditions de production n'ont
pas à entrer dans le cadre d'accords interprofessionnels ou de règles
techniques exigees pour l'obtention du produit de qualite definie, et
qu'à partir du moment où cette qualite peut précisément être definie,
il leur revient de savoir quelles sont les teclmiques qu'il faut appli-
quer pour aboutir au but fixe. Il est certain que c'est la forme à la
fois la plus simple et la plus claire d'organisation de la commerciali-
sation des produits de qualite.
Elle peut être facile à realiser à condition que les
contrôles portent sur des echantillons preleves selon des methodes ri-
goureuses pour garantir la. conformite des critères qualitatifs. Lorsque
la selection concerne des produits de qualite superieure, l'organisme
certificateur est amene à completer les contrôles qu 1 il effectue lui-
même au moment de l'expedition, par des vérifications en cours de distri-
bution et il s'adresse pour cela à un organisme vérificateur independant
auquel il se lie par contrat. C'est le cas, par exemple, des fruits et
legumes sous label agricole en France, qui sont vérifies par l'associa-
tion QUALITE FRANCE.

68
2.3 RELATIONS INTERPROFESSIONNELLES

Les filières d'acheminement des fruits et legumes, de


la production vers la consommation, font intervenir differents opéra-
teurs qui tendent à se spécialiser à l'amont comme à l'aval, en fonction
de la nature des produits qu'ils traitent et de leur structure profes-
sionnelle. Ainsi s'établissent des circuits préférentiels entre les dif-
férents types d'opérateurs, qui n'ont pas tous la même aptitude à l'é-
coulement des produits de qualité definie ni les mêmes objectifs commer-
ciaux.

2.31 PRINCIPAUX SCHEMAS de LIAISONS INTERPROFESSIONNELLES

-A l'amont :
Au niveau de la production, l'expédition peut être
réalisée par trois types principaux d'opérateurs

Les exploitations moyennes à grosses possèdent souvent


leur propre station de conditionnement représentant des capacités an-
nuelles de l'ordre de 500 à 3.000 tonnes en moyenne.

Ces producteurs-expéditeurs sont nécessairement limi-


tés à la gamme de produits qui peuvent être obtenus sur leur exploita-
tion, mais par contre, ils peuvent réaliser un travail de conditionne-
ment très soigné qui permet de vendre leurs produits sous une marque
individuelle susceptible de bénéficier d'une grande renommée.

Cette notoriété leur fait obtenir une plus-value très


sensible à la vente. rans ces conditions, elle peut satisfaire leurs
objectifs et c'est ce type de producteurs qui ne trouve pas toujours
intérêt à utiliser un label ou une marque collective d'identification
de la qualité, qui ne leur apporterait vraisemblablement aucune plus-
value supplémentaire.

C'est certainement une des raisons que l'on peut évo-


quer pour expliquer la régression des utilisations d'étiquettes offi-
cielles de contrôle des RAISINS DE SERRE en Belgique, les meilleurs
producteurs ayant déjà le plus souvent leur propre clientèle. Mais
parfois, au contraire, ces producteurs peuvent jouer un rôle promotion-
nel en faveur de la mise en place d'une organisa.tion pour la defense
collective d'une marque qualitative. C'est l'exemple des labels agri-
coles des pêches et nectarines en France, des CAROTTES DE CREANCES ou
encore de certains labels de pommes de terre.

69
Ces groupements sont le plus souvent constitués par
des coopératives ou par des formes juridiques tout à fait comparables,
comme le sont, par exemple, les SICA en France (Société d'intérêt
collectif agricole). Ils peuvent avoir une importance économique très
differente et en fonction de cette importance, ils proposent des pro-
duits plus ou moins diversifiés, On peut considérer que leur fonction-
nement économique est satisfaisant lorsqu'ils peuvent traiter entre
5.000 et 10.000 tonnes par an. Mais leur union peut conduire à l'exis-
tence de groupes beaucoup plus importants qui permettent d'elargir
la gamme des produits offerts et l'importance des lots proposés.

Sauf pour les petites unités très spécialisées qui


peuvent s'efforcer de pratiquer une sélection qualitative à la manière
des producteurs-expéditeurs, la grande masse des unités collectives de
commercialisation ne constitue pas à ce jour des organismes particuliè-
rement axés sur la qualité des produits. Beaucoup d'entre~les, par
souci de simplification et aussi de solidarité entre producteurs,
pratiquent le système d'un prix moyen de vente, ce qui amène à confon-
dre tous les apports et n'est évidemment pas favorable aux meilleurs
producteurs.

Dans d'autres cas, la coopérative se comporte surtout


comme un prestataire de service et tous les lots sont individualisés
après conditionnement. Ce système entraîne une très grande hétérogénéi-
té de la production et ne permet pas non plus d'associer la qualité à
l'image de marque de l'organisme.

Mais il existe certains groupements qui, au contraire,


sont soucieux d'éviter ces inconvénients. Ils pratiquent pour cela un
système d'agréage au moment de l'apport des produits à la station frui-
tière, qui permet d'apprécier leur aptitude pour tel ou tel circuit
commercial et de definir avec précision la qualité des produits reçus.
Certaines organisations pratiquent même un système de primes et de pé-
nalités destinées à favoriser les meilleurs produitsj et à decourager
les apports de qualité médiocre qui ne correspondent pas aux exigences
de la clientèle. Ce système permet une très bonne uniformisation des
lots au moment de la vente et facilite l'application d'une politique
de differenciation qualitative en offrant, à côté des produits banali-
sés, des lots de qualité sélectionnée soit au niveau moyen, soit au
niveau supérieur, qui peuvent porter des marques differentes.

Le regroup·ement de ces uni tés au niveau régional par


des unions à caractère économique et commercial permet de faciliter la
mise en place de marques collectives destinées à promouvoir un certain
type de produits de qualité definie. Un exemple peut être trouvé avec
les efforts entrepris par le groupe VOG dans le Trentin Haut-Adige en
Italie, qui utilise pour la vente de ce type de produits, la marque
Südtirol.

70
Sur les lieux de production, on rencontre des négo-
ciants qui ont pour fonction de regrouper et de conditionner les pro-
duits de nombreux producteurs par des achats sur les marches de pro-
duction, ou par des livraisons directes des producteurs. Leur importan-
ce économique est très variable mais on assiste, depuis une vingtaine
d'années, à une tendance très marquée de concentration dans des unités
traitant au moins 5.000 à 10.000 tonnes par an.

Ces grossistes agissent en fonction de leurs clients


distributeurs, c'est-à-dire qu'ils répercutent leurs exigences vers
les producteurs. Ils ont ainsi un rôle important, parfois, pour la
selection qualitative car ils peuvent trouver les producteurs qui sont
aptes à offrir des produits qui répondent aux exigences de leur
clientèle et pratiquer un conditionnement très soigné.

Leur forme d'entreprise privée leur permet de disposer


d'une grande liberté vis-à-vis des producteurs et également d'une
assez grande souplesse dans les quantités qu'ils peuvent traiter, ce
qui leur permet d'être un bon canal d'expédition des produits de qua-
lité definie lorsque celle-ci correspond à la demande qu'ils ont reçue.
Certains d'entre eux ajoutent à leur fonction un travail de condition-
nement, notamment pour le préemballé, afin d'éviter toute manipulation
supplémentaire aux produits après expédition.

-A l'aval :
Au stade de gros, on peut considérer qu'il existe
trois types principaux également intermédiaires, avant que les pro-
duits n'atteignent le consommateur.

Cette catégorie d'intermédiaires constitue le princi-


pal relais pour les détaillants spécialistes ou polyvalents individu-
els. A l'exemple des expéditeurs, leur importance économique est très
variable et certains grossistes à service complet peuvent représenter
des organisations très puissantes traitant plus de 200.000 à
300.000 tonnes par an. Du point de vue qualitatif, la plupart d'entre
eux se considèrent comme des intermédiaires au sens strict du terme.
Ils estiment donc qu'ils n'ont pas à intervenir dans la s~lection
du produit ou dans la promotion d'une qualité particulière. Ce senti-
ment est particulièrement net chez ceux qui ont une fonction d'impor-
tateur car ils estiment avoir toute l'étendue du marché européen,et
même du marché mondial, pour choisir les produits demandés par leurs
clients.
Ils agissent donc surtout en fonction des demandes
exprimées par les detaillants et s'efforcent de trouver les produits
qui répondent aux exigences exprimées.

71
Lorsqu'ils pratiquent la vente en commission, leur
rôle d'intermediaire est enc~re plus marque mais, dans ce cas, la
definition du produit appartient uniquement à l'expediteur ou à l'ex-
portateur puisque le commissionnaire reçoit la marchandise sans savoir,
en principe, à quel client elle pourra ~tre vendue et qu'il lui appar-
tient de la vendre dans les meilleures conditions,

Ce mode de vente semble surtout être utilise pour des


types de produits tout à fait opposes du point de vu,.: qualitatif. En
effet, la vente en commission est souvent consideree comme un moyen de
"brader" une marchandise difficile à vendre et, à l'oppose, on constate
que certains producteurs-expediteurs dont la notoriete est parfaitement
affirmee, utilisent preferentiellement ce mode ce vente car ils savent
que leur offre sera toujours inferieure à la demande dans la qualite
qu'ils presentent.

Le rôle des grossistes en matière de qualite apparaît


donc comme celui d'un conseiller pour les expediteurs, qu'ils soient
producteurs ou negociants, en repercutant vers eux les exigences des
detaiTiants. Toutefois, certains parmi les plus importants s'efforcent
de pratiquer une politique de marque, comme par exl aple les groupes
POMONA en France et SCIPIO en Allemagne, qui s'efforcent d'operer une
certaine selection à l'achat pour offrir sous une marque unique, des
produits correspondant à une qualite moyenne amelioree.

La vente des oranges de montagne par le groupe PASCUAL


en Espagne, represente egalement une tentative comparable •

• Centrales d'achat et succursalistes


----------------------------------~

Les chaînes de magasins de detail ou de supermarches


en libre service, qui representent des groupes importants, ont consti-
tue des organes de centralisation de leurs achats. Ces groupes defi-
nissent la politique de vente qui doit être appliquee par les centrales
d'achat.

Ces politiques s'organisent le plus souvent selon


trois axes :

• offrir des produits systématiquement bon marche pour realiser une


vente de masse sans aucune recherche qualitative particulière

• offrir des produits de qualite moyenne nettement amelioree par une


selection sévère reposapt sur des critères particuliers, plus sévères
que la normalisation officielle, et parfois par l'existence d'un mode
de transport et d'un delai détermine pour preserver la fraîcheur des
produits. Dans ce cas, les prix sont très souvent d'un niveau supe-
rieur à la moyenne des prix du marche •
• proposer une gamme de produits de qualite differente avec un éventail
de prix très ouvert.

72
Les deux derniers systèmes de vente représentent des
cas très favorables à la distribution de produits de qualité definie
et c'est effectivement par l'initiative des centrales d'achat que sont
nées un grand nombre d'actions de sélection de produits de qualité.
On peut citer, par exemple~ l'action des groupes PARIDOC, CASINO et
MONOPRIX en France, GB INNO en Belgique, ALBERT HEITJN aux Pays-Bas,
LITTLE WOOD, SAINSBURY et MARK and SPENCER en Grande-Bretagne.

Les principes de sélection sont basés sur des critères


soit normatifs, soit analytiques, mais leur application conduit rapi-
dement à sélectionner surtout les fournisseurs auxquels les centrales
peuvent faire confiance, ce qui leur permet de limiter les opérations
de contrôle.

En raison de l'importance des volumes traités par ces


organismes, ils sont conduits souvent à rechercher des fournisseurs
importants parmi les groupements ou les grossistes-expéditeurs.

Bien que ce type de magasins appartiennent à des


groupes qui disposent généralement d'une centrale, leur importance
individuelle les conduit souvent à pratiquer des achats directs, soit
chez des grossistes, soit chez des expéditeurs ou des groupements de
producteurs.

Leur politique de vente est évidemment celle du groupe


auquel ils appartiennent, mais leur importance les amène le plus sou-
vent à offrir une gamme de produits à bas prix. Ils ne peuvent donc
constituer un bon moyen de promotion qualitative que lorsqu'ils offrent
une gamme de produits où les meilleurœqualités ont leur place.

Toutefois, leur force de pénétration sur le marché


leur permettrait d'être un support important du développement de la
qualité moyenne, s'ils constatent que la demande se révèle particuliè-
rement favorable à ce type de produits.

En aonalusion :
La combinaison de ces differents .systèmes fait
apparaître deux filières particulièrement favorables à la qualité

- producteurs expéditeurs-grossistes-détaillants spécialistes.


Cette filière prend le plus souvent un caractère plus ou moins arti-
sanal correspondant à un cadre de marché peu organisé, où le support
qualitatif est de préférence les marques individuelles.
- grossistes expéditeurs - centrales d'achat - succursalistes
(le premier stade de cette filière peut aussi être un groupement de
producteurs s'il est organisé pour sélectionner la qualité).

73
P RI NC1 PALES F 1 L 1 E RE S
POUR LES PRODUITS DE QUALITE DEFINIE

DÉTAILLANTS SUPER ET hYPER


SUCCURSALISTES
SPÉCIALISÉS f'-1ARCHÉS

C E NT RA L E S
GRù S S 1 S T E S
D A CHAT

.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
......
......
......
......
......
......
........
........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
.........
GR0 S S 1 S T ES .........
.........
EXP EDI T EURS .........
.........
........
......
......

Agréa ge des apports

PRODUCTEURS PRODUCTEURS
GROUPEMENTS DE PRODUCTEURS
EXPÉDITEURS non ORGANISÉS

74
Cette filière correspond à des operateurs qui recherchent une gamme
etendue de produits dans des quantites importantes et une certaine
continuite des approvisionnements. Les operations sont caracterisees
par la rigueur des contrôles exerces pour 1 1 agreage des produits
à la livraison, et cette filière est evidemment surtout favorable à
de grandes marques qui peuvent être celles du distributeur, comme
par exemple les produits CASINO en France ou les melons JUSOLEIL
analyses en annexe, ou encore permettre l'ecoulement de produits
sous label com~e celui des pommes Golden Delicious.

2.32 LIAISONS INTERPROFESSIONNELLES

L'originalite des fruits et legumes frais est que


pour des produits entrant pour une part relativement importante dans
l'alimentation, ils sont surtout consommes en l'etat et par consequent,
ils restent très vulnerables tout au long du circuit de commercialisa-
tion.

On a trop longtemps eu à deplorer que la production


agricole, et particulièrement les fruits et legumes, ne fournissait
pas les produits que le consommateur attendait, car les producteurs
ne recevaient pas l'information necessaire ou n'etaient pas en etat
d'en tirer les consequences. Mais à l'inverse, pourquoi les producteurs
feraient-ils des efforts pour offrir de bons produits si les operateurs
du circuit aval n'ont pas les mêmes motivations et n'assurent pas une
protection suffisante du potentiel de qualite du produit ?

En fait, on doit constater que sur le circuit de


commercialisation, deux operateurs sont surtout sensibilises aux pro-
blèmes qualitatifs : le producteur, au depart, qui reste desireux
d'offrir de bons produits, et certains distributeurs qui, par le contœt
qu'ils ont avec les consommateurs, ressentent le mieux leurs desirs.
Mais la liaison entre eux implique l'intervention de differents inter-
mediaires grossistes qui insistent sur leur rôle d'intermediaire pour
ne pas s'engager personnellement dans des actions pouvant influencer
le caractère des produits, en se contentant generalement de transmet-
tre les exigences de leurs clients.

Il est certain que si ces exigences sont formulees


clairement sous forme de critères qualitatifs, elles doivent sans dif-
ficulte être repercutees par les intermediaires. Mais pour y parvenir,
une longue periode d'implantation des produits sur le marche est neces-
saire pour qu'ils soient suffisamment connus. Dans cette voie, il est
indispensable d'etablir des liaisons suffisamment etroites entre l'en-
semble des operateurs de la filière commerciale, pour les rendre soli-
daires en faisant prendre conscience à chacun de l'importance du rôle
qu'il peut jouer pour preserver la qualite des produits,

75
Ce cadre interprofessionnel existe déjà partiellement
dans l'organisation de la certification de certains produits, comme le
CHASSELAS DE MOISSAC, les POMMES GOLDEN DELICIOUS SOUS LABEL, ou la
CERISE DE VIGNOLA. Mais les organismes considérés, sauf pour les pom-
mes sous label, ne réunissent que les intermédiaires proches de la
production. Les accords ainsi passés se font dans le cadre des statuts
d'une association ou d'un syndicat chargé de la defense du produit,
qui représente une structure permanente de portée générale. C'est une
forme d'organisation pour la mise en place d'une sélection de produits
de qualité supérieure, indépendante des circuits de distribution.

Mais l'écoulement dans le court terme doit s'effectuer


en fonction d'accords contractuels concernant la campagne. Ces accords
doivent donc être négociés chaque année entre les familles professionnel-
les et il est certain que cette négociation se fait d'autant plus facile-
ment qu'elle peut s'effectuer dans le cadre d'une organisation déjà
existante.
Ces differentes familles professionnelles sont d'ac-
cord pour souhaiter pouvoir disposer ainsi d'un règlement qui fixe les
prix et les modalités de présentation du produit, en raison des varia-
tions de prix en cours de saison. Les accords se basent principalement
sur un prix de référence correspondant à un produit standard, mais il
faut éviter que les produits de qualité subissent les aléas du marché
et ne donnent lieu à des achats spéculatifs. La fixation d'une marge
en pourcentage peut ainsi conduire à des prix insuffisants ou excessifs
selon le sens et l'ampleur des variations du prix de référence.

Pour éviter cela, on peut compléter le principe d'un


supplément de prix pour les produits de qualité definie, fixé en pourcen-
tage, par un butoir supérieur et un butoir inférieur qui correspondraient
à une différence en valeur absolue qui deviendrait fixe à partir du mo-
ment où l'application de la marge en pourcentage sur le prix de référence
amène à l'obtenir.

Comme butoir inférieur, on peut proposer une somme


minimale indispensable pour couvrir le coût de production des fruits de
qualité, lorsque le prix de référence est au niveau du prix de retrait
du marché. Le butoir supérieur devrait correspondre à la marge atteinte
lorsque le prix ainsi obtenu par les produits de qualité definie comprend
leur coût de production plus une marge raisonnable de bénéfice, augmentée
éventuellement du pourcentage de risques d'aléas climatiques. Il est évi-
dent que la diversité des situations conduit à fixer ces differents barê-
mes de base dans le cadre de négociations individuelles pour chaque cas.

Les modalités de présentation doivent également faire


l'objet d'une définition précise dans les accords contractuels car elles
constituent une part intégrante du coût et il faut qu'elles puissent être
effectivement réalisables par les organismes de production. Enfin, il
est souhaitable que ces accords contractuels fixent également les bases
des règlements amiables de litige.

76
2.33 CONTENTIEUX

Les fruits et legumes frais constituent un produit


vivant et par conséquent tous les opérateurs doivent ~tre responsables
de la préservation de leur qualité. Cette responsabilité est cependant
differente selon les types d'opérateurs : les producteurs ou les ex-
péditeurs qui certifient la qualité à l'origine engagent leur respon-
sabilité sur cette certification, mais, bien entendu, ils ne sauraient
être rendus responsables des degradations ou des manques de soin dont
le produit fait l'objet dans le circuit de commercialisation.

Les autres opérateurs, intermédiaires ou détaillants,


ont une responsabilité limitée à la préservation de cette qualité, mais
ils doivent également s'assurer que les qualités réelles des produits
sont bien conformes à la certification. Cette certification se trouve
protégée par la date limite de validité qui est utilisée par les deten-
teurs de labels et qui est calculée de telle manière que les qualités
hygiéniques des produits ne puissent s'altérer dans le delai qu'elle
détermine.

Les altérations peuvent surtout provenir des mauvaises


conditions de transport (chocs, température) et elles se traduisent
dans ce cas, par des effets bien visibles. On peut donc considérer que,
pour bien delimiter la responsabilité dans le cas de litiges, il est
nécessaire que chaque opérateur connaisse très bien les spécifications
du produit et fassent l'effort d'un agréage ou d'une vérification à la
réception de la marchandise.

Il est certain que la recherche des circuits de dis-


tribution les plus courts est de nature à limiter les occasions de li-
tiges.

- Règlement des litiges


C'est un problème constant dans le commerce des fruits
et legumes frais que d'assurer le règlement des litiges qui surviennent
nécessairement entre venà·eurs et acheteurs. Ces litiges sont fréquents
et portent principalement sur des pertes de poids, des emballages in-
suffisants, la conformité du produit aux normes ou son état de fraî-
cheur et de conservation. Plus récemment, sont venus s'ajouter les li-
tiges concernant la présence de résidus de produits toxiques.

La normalisation obligatoire et les codes de couleur


de certains fruits utilisés par le commerce, ont apporté une clarifi-
cation dans les transactions et facilitent les discussions concernant
les litiges car les parties peuvent s'en remettre à des normes bien
definies.

77
L'introduction de critères objectifs d'appréciation
de la qualite interne ne peut donc que faciliter encore plus le règle-
ment amiable en fournissant des normes et un langage commun auquel
les parties peuvent se referer.

Lorsque ces critères sont utilisés dans un cadre


contractuel interprofessionnel, il est possible de définir les condi-
tions pratiques de règlement des litiges et même de désigner les ins-
tances d'arbitrage. Ces règlements se traduisent pas différentes dé-
cisions plus ou moins graves qui peuvent être :

- le refus de la marchandise à réception. C'est un cas assez fréquent


lorsqu'il s'agit de centrales d'achat de groupes importants qui
possèdent leur propre service d'agréage,

- une moins-value consentie sur le prix par le venàeur après dis-


cussion,

- un remboursement ou le remplacement de la marchandise lorsqu'il


s'agit d'une réclamation présentée par un consommateur auprès d'un
détaillant.

Lorsque les litiges font apparaître une faute impor-


tante d'un membre de l'organisme certificateur, producteur la plupart
du temps, des sanctions sont souvent appliquées au terme du règlement
intérieur de cet organisme. Ces sanctions comportent généralement
l'exclusion temporaire ou définitive du contrevenant. Les règlements
de label ou de syndicat d'appellation d'origine prévoient toujours
de telles sanctions.

- Recours des consommateurs

Pour les produits de qualité supérieure, l'étiquetage


informatif engage 1a responsabilité de l'organisme certificateur, ceci
permet donc le recours des consommateurs qui estimeraient que le pro-
duit n'est pas conforme aux specifications indiquees. Ce recours peut
s'exercer soit individuellement, soit collectivement.

Individuellement
---------~----~-

Le consommateur s'adresse à son détaillant et les


reclamations dans ce cas, portent generalement sur des appreciations
subjectives que le detaillant préfère ne pas discuter. Ce principe a
même ete erige en système de vente par certaines organisations en
utilisant le slogan "satisfàction ou remboursement".

78
Collectivement
--------------
Ces recours peuvent s'exercer par l'intermédiaire des
associations de consommateurs. L'importance de ces associations leur per-
met de disposer de laboratoires ou de faire pratiquer des analyses et
des mesures, à partir desquelles elles peuvent prouver, d'après des cri-
tères précis, que les spécifications indiquées par l'organisme certifica-
teur n'ont pas été respectées.

Leurs possibilités de recours peuvent se limiter à la


diffusion de cette information qui peut constituer ainsi une sorte de
contre publicité, généralement très redoutée par les firmes commerciales,
ou bien introduire un recours auprès des services officiels de contrôle,
ou encore engager une action judiciaire.

Ces modes d'intervention sont conditionnés par le type


de législation adoptée dans le pays. Lorsque la législation est très con-
traignante, comme c'est le cas en France où la règlementation concernant
les produits alimentaires repose sur le principe que tout ce qui n'est
pas autorisé est interdit, le recours des consommateurs a tendance à
s'exercer préférentiellement auprès des administrations responsables du
contrôle de l'application des règlements.

Lorsque, au contraire, la législation laisse la pos-


sibilité à un commerçant d'offrir sous sa responsabilité un produit avec
des spécifications bien précises, comme c'est notamment le cas en Allema-
gne Fédérale, c'est alors la voie judiciaire qui est le plus souvent uti-
lisée pour dénoncer les manquements à la spécification indiquée.
En résumé :
On peut considérer que le règlement des litiges peut
être d'autant plus facile que les transactions se font dans le cadre de
contrats interprofessionnels portant sur des spécifications précises
très vérifiables.

Il en est de même pour les recours des consommateurs


qui peuvent s'exercer plus facilement lorsque les réclamations peuvent se
référer à des critères mesurables.

Mais l'importance des recours dépend de la gravité


de la fraude. Si la certification porte uniquement sur des qualités
organoleptiques, le préjudice est moins grave que si ce sont les qualités
nutritionnelles ou hygiéniques qui sont certifiées.

Dans le premier cas, il s'agit d'un désagrément pas-


sager et le préjudice n'est que moral ou économique, dans le second cas,
il peut avoir des conséquences sur la valeur alimentaire des produits et
le préjudice devient corporel.

Pour éviter le recours trop frequent à la justice et


faciliter le règlement des litiges, les autorités de certains pays s'ef-
forcent de mettre en place, avec la participation des organisations de
consommateurs, des commissions régionales d'arbitrage.

79
3 - RECOMMANDATIONS POUR UNE ACTION COMMUNAUTAIRE

L'action de la Communauté Européenne dans le domaine


des fruits et legumes a été marquée depuis sa création, par deux types
d'interventions :

1) interventions qualitatives : telles que la normalisation obliga-


toire des fruits et legumes offerts à la vente, et plus récemment
la limitation des résidus de pesticides sur les produits ;

2) interventions quantitatives : c'est l'ensemble des mesures d'or-


ganisation du marché qui se traduisent notamment par le retrait,
certaines années, de quantités excédentaires.

Les règlements ainsi utilisés ont été conçus dans le


cadre de la structure de la production, telle qu'elle se présentait au
moment de l'instauration du marché commun, et pour répondre à des pro-
blèmes qui ont incontestablement évolué depuis, ne serait-ce que sous
l'influence des dispositions prises.

C'est ainsi que la généralisation de la normalisation


a très certainement accéléré la tendance de la limitation du nombre de
variétés principales offertes sur le marché, et facilité l'utilisation
de variétés à gros fruits, sélectionnées surtout pour leur aspect. On
peut même considérer qu'en mettant en évidence l'importance de certains
defauts épidermiques, la normalisation a créé des conditions favorables
à l'utilisation de méthodes de protection antiparasitaire systématiques,
qui se trouvaient être encouragées,par ailleurs, par une industrie
chimique en pleine évolution.

Dans le domaine quantitatif, la procédure du retrait


du marché des quantités excédentaires apparaissait excellente et très
efficace pour la stabilisation des cours et la protection du revenu
des producteurs. Mais cette intention généreuse, basée sur le principe
de l'influence de quantités limitées sur l'evolution des prix, s'est
trouvée détournée de son but principal par certains producteurs qui
l'utilisent comme un véritable système économique en s'efforçant de
produire des quantités maximales qui deviennent rentables au prix
offert par la procédure de retrait du marché, mais qui présentent par
ailleurs, une qualité très inférieure.

81
Ces abus conduisent à une véritable aberration
économique dans la mesure où les besoins ne sont pas entièrement satis-
faits et que l'on detruit ainsi d'une part, au frais de la communauté,
des produits qui ne trouvent pas preneur par manque de qualité, alors
que d'autre part on importe des produits mmilaires ou de substitution
d'un coût plus eleve.

C'est pourquoi il paraît souhaitable que les disposi-


tions règlementaires, en ce qui concerne les fruits et legumes, soient
completees pour éviter les abus et renforcées par des actions nouvelles
destinées à inciter les producteurs à diversifier les variétés offertes,
et l'ensemble des opérateurs à une meilleure sélectivité qualitative.

Ces actions complementaires doivent rester le plus


possible en dehors d'une procedure règlementaire pour ne pas alourdir
les contrôles officiels, et s'envisager beaucoup plus comme des metho-
des d'incitation et de contribution aux actions qui permettraient
d'entraîner l'evolution souhaitée.

Les méthodes de selection qualitative peuvent ainsi


constituer des interventions complémentaires de la normalisation, tout
en restant d'application volontaire par les opérateurs.

82
3.1 ACTIONS REGLEMENTAIRES

Dans le cadre des règlementations existantes, certains


aménagements très ponctuels peuvent contribuer à une amélioration qua-
litative de la production.

minimaux our certaines aaté ories

Dans l'echelle qualitative constituant la normalisation


obligatoire des fruits et legumes, la catégorie Extra concerne les
produits présentant le meilleur aspect. Mais le terme Extra par sa
nature même, conserve une ambiguïté par l'évocation d'une qualité glo-
bale qu'il suscite chez le consommateur. Ce qui n'est cependant pas le
cas actuellement, sauf dans la mesure où certains critères d'aspect
peuvent être liés à une bonne qualité intrinsèque, comme par exemple,
la couleur, et dans une certaine mesure, le calibre.

On pourrait donc envisager des critères m1nLmaux de


qualité, qui seraient exigés pour le classement dans cette catégorie
Extr·a, sous forme par exemple, d'une teneur en sucres minimale pour des
fruits commeLles pommes et les poires, ou un indice de maturité expri-
mé par le rapport sucres/acide pour les espèces fruitières présentant
parfois une acidité élevée à la récolte, comme les oranges, les pêches,
les abricots ou les raisins.

De tels indices qualitatifs sont déjà pris en compte


dans la règlementation particulière à certains pays. C'est le cas, par
exemple, des critères exigés pour l'expédition des agrumes ou pour la
mise en vente du raisin précoce sur le marché intérieur en France.

Ces mesures resteraient de portée très limitée mais


elles pourraient avoir l'avantage au moins d'éviter que ne soient of-
ferts sous une denomination Extra, des produits qui manifestement sont
d'une qualité intrinsèque inferieure à la moyenne.

- Modi[iaations temporaires des aaZibres minimaux


Dans le système actuel, la procédure du retrait des
quantités excédentaires incite certains producteurs à rechercher une
productivité maximale au risque d'une alternance importante, mais avec
l'intention d'ecouler par ce mqyen, une part importante de leur pro-
duction de petit calibre et mal développée.
Comme les aleas climatiques tendent à faire entrer
la majorité des producteurs d'une même région et m~e parfois de l'Eu-
rope entière, dans un même cycle d'alternance de forte et de faible
récolte, cette pratique de la recherche des productions maximales tend

83
à accentuer les écarts entre année forte et année faible. A l'inverse,
une politique de recherche systématique de la qualité oblige les pro-
ducteurs qui l'appliquent, à utiliser des méthodes culturales, et en
particulier la taille et l'eclaircissage, tendant à régulariser la
production en limitant les écarts d'alternance.

On peut considérer que pour les productions majeures,


le système de prévision statistique atteint maintenant au niveau euro-
péen une précision suffisante pour apprécier, dès le debut de la campa·
gne~ la tendance de la production. Ces informations autoriseraient la
prise de decision rapide en debut de saison pour definir un calibre mi-
nimal utilisé pour la commercialisation et qui pourrait être variable
en fonction du volume de la récolte attendue. Ainsi, en cas de récolte
très importante, le calibre minimal pourrait être relevé de 5 mm par
exemple, et ramené à une valeur inférieure en cas de récolte defici-
taire (1).
Prise en temps voulu, cette decision inciterait les
producteurs à pratiquer un éclaircissage propre à limiter l'amplitude
des écarts de production.

En rendant "hors la loi" les trop petits calibres


obtenus par les producteurs qui ne visent que le rendement le plus fort,
cette mesure serait de nature à decourager ceux qui tendent à utiliser
le système de retrait pour écouler une production de qualité tout à fait
insuffisante.
Après deux ou trois campagnes d'application, ce systè-
me entraînerait obligatoirement une généralisation des techniques pro-
pres à stabiliser la production à un niveau en rapport avec les besqins
du marché. Mais là encore, cette stabilisation de rendement aurait
nécessairement un effet positif sur la qualité moyenne intrinsèque
des produits par l'opposition que l'on constate entre rendement élevé
et bonne qualité des produits. Cette influence s'exercerait également
par l'intermédiaire de la relation qui existe entre le calibre et la
qualité des produits obtenus sur un même arbre.

Des mesures de ce genre ne sont pas inconnues dans


la communauté puisqu'elles sont déjà appliquées temporairement en début
de campagne, par exemple pour les poires précoces ou les pommes Golden
Delicious.

- Liste limitative des variétés cultivées


Certains pays de la communauté utilisent déjà le
principe d'un catalogue officiel donnant la liste des variétés utili-
sées pour la multiplication, l'inscription sur ce catalogue ne pouvant
se faire qu'après un certain nombre d'épreuves permettant d'apprécier
les aptitudes de la variété dans les conditions propres au pays.

(1) La prise de décision pourrait intervenir dans les 2 à 3 semaines


qui suivent la publication des estimations de récolte, au 1er mai
pour les pêches et au 1er juillet pour les poires et les pommes.

84
Malheureusement, l'appréciation de la valeur des varié-
tés est surtout faite en fonction des critères de rendement et des qua-
lités commerciales des produits. Il serait donc souhaitable que des
critères objectifs de qualité soient de plus en plus pris en considéra-
tion pour ce choix.

Il ne serait certainement pas raisonnable de


transposer pour cela l'agrément au niveau des Communautés
Européennes, les situations agricoles étant beaucoup trop diversifiees
à 1 'intérieur de 1 'Europe. Mais la Communauté peut recommander aux Etats
membres d'utiliser systématiquement des critères concernant les quali-
tés intrinsèques des produits pour apprécier la valeur des nouveautés
dont l'inscription au catalogue est sollicitée. De même, et d'après ces
mêmes critères, un certain nombre de variétés anciennes de qualité in-
suffisante, pourraient être radiées.

- Date limite de saison de commercialisation


Un des facteurs principaux de degradation de la quali-
té des fruits est incontestablement une cueillette trop précoce. L'avan-
ce de la date de cueillette devient une règle qui atteint des propor-
tions inadmissiblœpour les variétés qui bénéficient d'un effet
"primeur" important, entraînant des prix très élevés en debut de saison.

Une procédure de calibres minimaux particuliers est


déjà utilisée pour limiter certains abus (poires précoces et pommes
Golden), mais ce dispositif semble insuffisant, surtout pour certaines
variétés.

Ainsi par exemple, les pommes Golden sont récoltées


vertes dans le Midi de la France ou en Italie, à 130 jours après la
floraison, alors que la date optimale se situe généralement entre
150 et 160 jours. Il y a même eu des récoltes en Espagne destinées à
l'exportation vers 1 'Anglete:rre, à 120 jours.

Une situa-Gion encore plus excessive se produit actuel-


lement avec les pommes Granny Smith dont le volume de production reste
très inférieur à la demande et qui, de ce fait, font l'objet d'une
sollicitation intense de la part des commerçants dès le début de la
saison. Ceci amène à des récoltes à 150 jours après floraison, alors
que la date optimale de cueilletteŒ cette variété se situe entre
180 et 200 jours selon les régions. On offre ainsi des fruits totale-
ment immatures, encore gorgés d'amidon, déséquilibrés dans leurs compo-
sants et sujets à un flétrissement rapide ainsi qu'à l'apparition de
maladies physiologiques, telles que le Bitterpit, si les fruits ne sont
pas vendus très rapidement,
Ces fruits insipides, voire de saveur désagréable,
concurrencent les véritables variétés précoces normalement mares à
cette époque, en profitant de la notoriété qu'ils ont auprès des
consommateurs mais qu~ dans ce cas, se trouve tout à fait injustifiée.

85
Déjà certains pays exportateurs, comme la France, ont
apporté un frein à ces excès par la voie d'accords pris dans le cadre
des organisations interprofessionnelles, mais ces mesures apparaissent
tout à fait insuffisantes et il est souhaitable de ne pas laisser s'ins-
taller dans ce domaine une anarchie qui ne peut que nuire à la fois
aux consommateurs et aux producteurs. Elle est nuisible pour les con-
sommateurs en leur offrant un produit de très mauvaise qualité qui
peut provoquer chez eux un refus d'achat ultérieur pour des fruits de
la même variété. Elle est nuisible pour les producteurs car elle en-
gendre incontestablement des perturbations sur le marché et une raré-
faction de la demande lorsque les consommateurs ont été deçus par leur
premier achat.

Il serait donc tout à fait souhaitable qu'au niveau


communautaire, les dates soient fixées pour autoriser le debut de
commercialisation des variétés les plus importantes.

86
3.2 ACTION INCITATIVE PRIME DE QUALITE

Il s'agit là de dispositions à caractère temporaire


destinées à favoriser un renversement de tendance dans le secteur des
fruits et legumes, pour aboutir à une véritable differenciation quali-
tative des prix par la prise en consideration de critères objectifs
d'appréciation de la qualité. On peut supposer qu'après un certain
temps, les habitudes étant prises sur le marche, il n'est pas nécessai-
re de poursuivre ce type d'action.

Quand on prend connaissance de l'importance des credits


utilisés pour les retraits de fruits et legumes, on ne peut manquer de
s'interroger sur la possibilité d'utiliser une partie de ces credits
pour des actions qui poursuivraient le même but de regularisation du
marche, mais dans un sens favorable à la qualité, alors que le système
actuel lui est plutôt defavorable.

L'instauration d'une prime de qualité pourrait ainsi


avoir un effet stabilisateur en encourageant les producteurs à adopter
des methodes de production plus qualitatives que quantitatives.

Cette prime pourrait être accordée dans le cadre d'une


procédure contractuelle à des groupements ou à des organisations inter-
professionnelles qui présenteraient un programme d'action sur 5 ans,
pour la production et la commercialisation de produits de qualité
definie.

Ce programme, ainsi que le règlement d'attribution de


la marque distinctive et la procédure de contrôle devraient être de
nature à accroître progressivement la proportion des produits de bonne
qualité, et par ailleurs, lorsqu'il s'agit de groupements de produc-
teurs, ils devraient s'engager à reduire l'importance des quantités
éventuellement soumises à la procedure de retrait du marché, de manière
à ce qu'elles deviennent inferieures à 5 %du volume commercialisé
dans l'année. Le montant de la prime ainsi accordee devrait couvrir
les frais spécifiques engagés pour le contrôle et la selection des
fruits, et apporter une contribution aux actions d'information néces-
saires pour la mise en place de ce type de produits, aussi bien auprès
des distributeurs que des consommateurs.

L'agrément de ce programme devrait se faire dans un


cadre decentralise, par des commissions nationales, mais selon des direc-
tives communes fixées par la Commission des Communautés Européennes.
Ce type d'action parait devoir être une des plus efficaces que l'on
puisse proposer car elle repose sur un principe d'adhesion volontaire
de la part des groupements de production et de commercialisation. Elle
reduirait la crainte qu'ils peuvent avoir à entreprendre l'effort néces-
saire pour s'engager dans la voie d'une innovation commerciale qui doit
nécessairement vaincre la pesanteur des habitudes des filières commer-
ciales existantes.

87
3.3 ACTIONS CONTRIBUTIVES

Il s'agit d'interventions ayant un effet moins direct


que les actions incitatives.

- FoPmation des opérateurs et information des consommateurs


La réussite commerciale d'opérations de mise en vente
de produits de qualité definie nécessite un double effort de formation
et d'information. Il faut tout d'abord, par des stages très courts à
caractère pratique, former les opérateurs : producteurs et agents
commerciaux, qui auront à mettre en oeuvre les techniques de prise
d'echantillons et d'appréciation des critères visuels de sélection,
ainsi qu'à exécuter les tests analytiques.

Dans le même temps, il est indispensable de lancer


des campagnes d'information par les média les plus puissants, à la
fois à destination des producteurs pour les informer sur les techni-
ques à mettre en oeuvre pour obtenir la qualité voulue, et en direction
des consommateurs pour les informer sur l'existence de ce type de pro-
duits et surtout leur permettre de connaître la signification des in-
dications qualitatives portées sur les étiquettes.

Ces differentes actions de formation et d'information,


et surtout ces dernières, ne peuvent être mises en oeuvre efficacement
qu'avec des budgets importants. La participation de la Communauté Euro-
péenn~ sous forme de subvention, serait évidemment de nature à facili-
ter leur organisation.

- Etablissement de documents de référence

Les informations recueillies auprès des producteurs


et des opérateurs commerciaux montrent clairement que tout en souhai-
tant conserver un caractère exclusivement volontariste et contractuel
à toutes les opérations de vente de produits de qualité definie, ils
souhaitent néanmoins pouvoir se référer à des documents officiels et
de portée communautaire.

La commission pourrait apporter une contribution


importante à l'amélioration qualitative des produit~ en élaborant
et en diffusant gratuitement des documents pour constituer un support
aux actions de formation et d'information, et également pour servir
de modèles de contrat ou de cahier des charges pour les relations
contractuelles entre·les partenaires commerciaux.

En plus de la contribution matérielle qu'elle apporte-


rait ainsi, cette action serait de nature à garantir l'uniformité des
normes et des méthodes de sélection retenues.

88
Etude de Z'in[Zuenae des teahniques agronomiques sur Za qualité
des produits

Le plus souvent dans les essais et experimentations


de techniques de production, fertilisation, protection phytosanitaire,
l'efficacite est appreciee par la seule reference au rendement. Il
est vrai que dans certains cas la mesure de critères qualitatifs est
prise en compte, mais cette tendance devrait être generalisee.

Il serait souhaitable egalement que des experimenta-


tions particulières soient entreprises à cet effet et il est malheu-
reux que dans certains pays, des equipements conçus pour effectuer de
tels essais restent sous employes. Une recommandation devrait attirer
l'attention des etats membres sur ce sujet, les inviter à prendre des
dispositions pour etendre rapidement les etudes concernant la qualite
intrinsèque des produits et utiliser des critères qualitatifs pour
l'appreciation des resultats experimentaux agronomiques.

89
4 - RESUME ET CONCLUSION

4.1 Une PRODUCTION STABILISEE et une CONSOMMATION qui PLAFONNE

Face à une production qui tend à se stabiliser au niveau de


la Communauté Européenne, la consommation des fruits et legumes tend
également à plafonner vers une moyenne de 90 kg de legumes par an et
par habitant et 80 kg de fruits, y compris conserves et jus.

Mais la part des fruits et legumes consommés en frais est,


dans les pays les plus gros consommateurs, en légère decroissance au
profit des produits conservés. Un effort de valorisation qualitative
répondrait à l'a~tente des consommateurs et serait de nature à limiter
la decroissance de la consommation. Il devrait porter principalement
sur les produits dont la consommation est la plus importante, tels que
tomates, carottes et salades pour les legumes, pommes, oranges, poires
et pêches pour les fruits.

Mais un tel effort peut être également utile pour les pro-
duits de moindre importance, qui apportent une diversification dans
l'alimentation. C'est le cas des endives et des aubergines ou des pêches,
des fraises, des cerises ou des abricots.

4.2 Deux OBJECTIFS PRINCIPAUX :


AMELIORER la QUALITE MOYENNE et PROMOUVOIR la QUALITE SUPERIEURE

Une politique de differenciation qualitative peut s'envisa-


ger en fonction des deux objectifs principaux :
. ameliorer la qualité moyenne des produits par elimination des
plus mauvais,
. extraire de la masse les produits de qualité supérieure par un
choix sévère.

Pour y parvenir, on peut avoir recours à deux grandes


catégories de methodffide selection :
. les methodes normatives ou directives qui tendent à definir les
conditions de production favorables à un produit de qualité,
. les methodes objectives et analytiques qui sont basées sur la
mesure de certains critères, effectuée sur des echantillons de
produits à la récolte ou en cours de commercialisation.

91
En fonction des objectifs et des méthodes employées,
les conséquences sur la production et sur la consommation peuvent être
différentes :

- Effets sur ~a production. : régu~arisation de ~'offre et amé~ioration


du revenu des mei~~eurs producteurs.

Pour les produits dont on recherchera l'amélioration


de la qualité moyenne, les mesures à adopter ne semblent pas de nature
à abaisser le potentiel global de production, mais surtout à en limiter
l'amplitude des fluctuations. Par contre, la sélection de la qualité
supérieure conduit à abaisser, pour ce groupe de produits, les rendements
au-dessous d'un seuil optimal et à provoquer ainsi une certaine réduc-
tion des quantités offertes.
Lorsque la sélection est basée uniquement sur l'appli-
cation d'un certain nombre de conditions de production, les fluctuations
climatiques entraînent des différences du niveau de qualité des produits,
plus grandes que les variations dues aux techniques culturales. A l'in-
verse, si la sélection est basée sur des critères objectifs, le niveau
peut être constant mais c'est alors la quantité disponible pour une
qualité définie qui peut varier fortement d'une année sur l'autre. Il
semble que la combinaison des deux systèmes permette de limiter les
inconvénients de l'un et de l'autre.

La différenciation des prix de vente que l'on peut


attendre d'une politique de qualité doit contribuer à l'amélioration
du revenu des producteurs.
On constate déjà sur le marché une fourchette de
variations de prix en fonction de la qualité supposée, de l'ordre de
10 à 20 %. Ce supplément correspond au coût de production supplémentaire
des produits de qualité supérieure. L'adoption d'un système de définition
de cette qualite ne peut donc que favoriser l'attribution de cette marge
d'une manière plus objective, et surtout faciliter la rétrocession au
producteur de la part qui lui revient. Une politique de différenciation
des prix au niveau des organismes de commercialisation doit donc être
encouragée pour permettre aux meilleurs producteurs de recevoir une juste
rémunération de leurs efforts.

- Effets sur Za consommation =des besoins nutritionnels mieux satisfaits


et un p~aisir gastronomique accru.
Une politique de sélection qualitative devrait permet-
tre une meilleure adaptation de l'offre aux désirs des consommateurs.
Cette sélection doit se baser sur les motivations principales des consom-
mateurs dans la recherche des produits frais. Elles concernent en premier
lieu la valeur nutritive des ·fruits et légumes, mais la valeur gustative
intervient pour stimuler cette consommation et la rendre répétitive.
La qualité gustative est en outre le seul moyen dont
dispose le consommateur pour percevoir la difference de qualité entre
deux produits similaires.

92·
- Combiner les deux objectifs pour segmenter le march~

Pour obtenir pleinement les effets de l'application d'une


telle polïtique, il est nécessaire de combiner les deux objectifs d'amé-
lioration de la qualité moyenne et de sélection de la qualité supérieure,
pour former une grille qualitative permettant la segmentation du marché
et une meilleure adaptation de l'offre à la demande. Cette segmentation
devrait conduire à obtenir des produits de qualité supérieure représen-
tant 10 à 15 % de l'ensemble de l'offre et même éventuellement plus pour
les espèces les plus chargées en symboles qualitatifs. L'amélioration de
la qualité moyenne devrait atteindre 50 %de l'ensemble des produits en
basant principalement les efforts\ sur l'amélioration de la valeur nutri-
tive mais en l'accompagnant d'une qualité gustative toujours satisfaisante.

4.3 Les CONTRAINTES et les DIFFICULTES SONT à la FOIS TECHNIQUES et PSYCHOLOGIQUES

L'application d'une telle politique rencontre des difficultés


et doit satisfaire à un certain nombre de contraintes. Pour analyser ce
problème, douze cas de commercialisation de produits de qualité definie
ont été étudiés en annexe.

-L'emballage dOit protéger le produit et porter l'information


Il faut préserver efficacement la qualité des produits entre
le producteur et le consommateur. Cette protection depend en premier lieu
de l'emballage dont le choix est le plus souvent lié aux méthodes de dis-
tribution de détail. Les magasins à libre service utilisent de préférence
les emballages unitaires, alors que les emballages d'une plus grande conte-
nance sont préférés par les détaillants spécialistes. La diversité des
modalités d'emballage pose des problèmes d'organisation à la station de
conditionnement et conduit nécessairement à spécialiser plus ou moins les
expéditeurs en fonction de leurs acheteurs, sur un ou deux types d'embal-
lage. Cela doit concerner des quantités de fruits sélectionnés suffisan-
tes pour justifier le fonctionnement d'une chaîne particulière de condi-
tionnement.

Les conditions de transport n'apparaissent pas spécialement


difficiles dans le cas des produits de qualité definie. Les contraintes
sont les mêmes pour l'ensemble des fruits et legumes frais, mais l'ache-
minement de petits lots peut poser des problèmes qui n'existent pas lors-
que l'on peut disposer d'une gamme complète de produits suivis pendant
une longue période.

L'application soigneuse de la chaîne du froid, sans rupture


provoquant un réchauffement des produits, est une base essentielle de
la protection de la qualité en cours de transport.

93
La distribution doit être organisée et rapide
La distribution des produits de qualité definie demande une
organisation de l'approvisionnement et la limitation du delai d'écoulement.
Parmi les opérateurs constituant la filière des fruits et legumes, deux
intermédiaires peuvent jouer un rôle important pour la protection et la
promotion de la qualité des produits : ce sont les centrales d'achat qui
approvisionnent et qui conseillent les magasins en libre service et les
détaillants succursalistes, et d'autre part les grossistes qui constituent
le meilleur relai pour les détaillants spécialistes.

La qualité des produits frais repose très évidemment sur leur


fraîcheur au moment de la consommation. Il est donc nécessaire de se pré-
munir contre les risques d'un trop long delai de vente des produits, au-
delà duquel la garantie apportée par l'organisme certificateur n'aurait
plus de sens. Pour les produits de qualité supérieure qui disposent d'un
étiquetage informatif, l'organisme certificateur est conduit à apposer
une date limite de validité de sa garantie. Au-delà de cette date, les
produits ne sont pas nécessairement retirés du marché mais doivent être
obligatoirement déclassés. La fixation de dates limites de vente est
adoptée par certains distributeurs pour des produits de qualité moyenne
améliorée, qui apposent sur l'étiquetage des indications, soit en clair,
soit codees, à l'usage, selon le cas, des consommateurs ou exclusivement
du personnel.

L'étiquette 3 instrument d'identification du produit3 doit être complétée


par une plus large information.
L'identification des produits dans les opérations commerciales
est un élément essentiel de la garantie qualitative. Cette identification
peut se faire simplement par des supports privés, tels que les marques
commerciales qui reçoivent la préférence des opérateurs commerciaux en
raison de leur souplesse d'emploi. Ce mode d'identification parait pour
cela le mieux adapté aux produits correspondant à une qualité moyenne
améliorée.
Des supports officiels ou officiellement contrôlés, tels q11e
des marques nationales ou des marques collectives delivrees avec la garan-
tie de l'état, comme les labels agricoles en France ou les appellations
d'origine, sont au contraire nécessaires pour les produits de qualité
supérieure.
L'information concernant la selection et la qualité du pro-
duit est transmise soit aux détaillants, soit jusqu'aux consommateurs,
par les étiquettes. Il est essentiel que les informations contenues sur
les étiquettes soient précises et vérifiables. La dimension reduite dont
on dispose dans le cadre d'une etiquette ne permet de ne donner que quel-
ques indications. L'information du consommateur peut être complétée par
des articles de presse, des affiches, des tracts ou des annonces à la
radio et à la télévision. Dans tous les cas, il est nécessaire d'être à
la fois compris du public et de satisfaire aux obligations legales. Par
conséquent, la redaction de ces documents doit être simple mais apporter
une information claire et précise qui ne laisse pas place à des interpré-
tations abusives.

94
- La rigueur des contrôles conditionne le succès d'une commercialisation
de produits de qualité définie.

Les contrôles peuvent s'exercer à trois stades

- En production avant récolte, pour verifier les conditions de culture


lorsque celles-ci constituent la base de la selection, et apprecier
le potentiel qualitatif des produits par des critères analytiques.

-Après récolte ou au moment de l'expédition, les contrôles doivent


porter sur la conformite du produit aux règles imposees en utilisant
le plus possible des critères objectifs facilement mesurables. Très
souvent, les organismes pratiquent un double contrôle en cours de pro-
duction et au moment de la recolte, mais ce dernier seulement sert de
base à la certification finale.

A la distribution, les contrôles peuvent avo1r la forme d'un agreage


par l'acheteur final, ou d'une verification de l'efficacite des opera-
tions de selection, par les services officiels. Des organismes inde-
pendants lies par contrat avec les organismescertificateurs doivent
s'assurer de la conformite des produits au moment de leur mise en
vente.

- Des accords contractuels doivent rendre solidaires les différents


opérateurs pour la protection et la garantie de la qualité des produits.
L'interdependance des actes commerciaux qui se succèdent
sur la filière d'ecoulement du produit, et leur importance pour la quali-
te finale de ces produits, donnent une très grande importance aux rela-
tions interprofessionnelles pour offrir une garantie reelle de qualite aux
consommateurs.

Parmi les differentes filières qui peuvent exister entre des


organismes de forme et de taille differentes, deux d'entre elles parais-
sent particulièrement favorables à la qualite. L'une part du producteur
et aboutit au detaillant specialiste, à travers des expediteurs et des
grossistes. Elle correspond à un cadre plus ou moins artisanal favorable
à l'utilisation de marques individuelles basees sur la renommee obtenue
par une selection qualitative rigoureuse. Les relations sur cette filière
restent personnelles et la confiance individuelle remplace souvent les
contrôles.

La filière qui aboutit au magasin succursaliste ou en libre


service, passe generalement par une centrale d'achat et des grossistes
expediteurs ou des groupements.de producteurs expediteurs. Cette filière
correspond à des gammes etendues de produits offerts dans des quantites
souvent importantes et necessitant une bonne continuite des approvision-
nements.

95
Elle se caractérise par la rigueur des contrôles qui sont
exercés pour l'agréage des produits, notamment à la réception par les
centrales d'achat. La commercialisation de ces produits est généralement
réalisée sous une marque de large diffusion, qui est le plus souvent celle
du distributeur.

L'acheminement des produits de qualité sur ces filières est


facilité par l'existence de relations interprofessionnelles étroites
qu'il est souhaitable de concrétiser par des accords contractuels concer-
nant le déroulement d'une campagne.

Ces accords doivent porter principalement sur la définition


du produit et de son mode de présentation, ainsi que sur le prix en fonc-
tion de l'évolution du marché. La définition de la qualité justifie de
prévoir un supplément de prix par rapport à la qualité courante, mais il
n'est pas souhaitable que ce supplément soit uniquement déterminé en
pourcentage car il peut alors se révéler tout à fait insuffisant en pério-
de de cours dépréciés, ou au contraire constituer un facteur inflationnis-
te en période de cours très élevés. L'application d'un butoir inférieur
et supérieur prévu en valeur absolue, peut limiter les inconvénients
de la variation des cours.

Une meilleure dé inition ualitative des roduits doit limiteP les


~t~ges et faciliter leur règlement.

La précision des règles acceptées dans un cadre contractuel


est de nature à faciliter le règlement des litiges et à en limiter l'im-
portance. Il semble bien que l'utilisation de critères qualitatifs précis
en ce qui concerne la qualité intrinsèque des produits, apportera les mê-
mes effets que l'utilisation de critères de normalisation ou de codes des
couleurs, déjà en usage dans le commerce des fruits et légumes.

Mais le contentieux peut provenir également des consommateurs


qui peuvent, en premier lieu, exercer leur recours individuellement, di-
rectement auprès du détaillant. Certaines firmes font d'ailleurs de ce
recours un principe en acceptant systématiquement de rembourser les pro-
duits ou de les remplacer. Mais les recours qui paraissent les plus effi-
caces pour prévenir les risques d'abus dans la certification qualitative
des fruits et légumes, peuvent être exercés collectivement par les orga-
nisations de consommateurs. Ces recours collectifs peuvent s'adresser
au pouvoir judiciaire mais il est souhaitable qu'à l'image de ce qui se
fait dans certains pays, des commissions paritaires d'arbitrage soient
instituées régionalement pour limiter les litiges soumis à l'apprécia-
tion des tribunaux.

96
4.4 L'ACTION COMMUNAUTAIRE DOIT ETRE PLUS INCITATIVE QUE REGLEMENTAIRE

L'intervention de la Communauté Européenne sur le marché


des fruits et légumes a déjà été importante, soit du point de vue quali-
tatif par la règlementation de normalisations obligatoires, soit du point
de vue quantitatif par les mesures d'organisation de marché permettant,
certaines années, le retrait des quantités excédentaires. Mais par l'in-
fluence même de cette règlementation ainsi que par l'évolution des struc-
tures du .commerce, une évolution décisive doit rapidement se manifester
pour adapter les conditions du marche à la demande exprimée par les
consommateurs.

Dans le domaine P~glementai~e~ tout en se gardant de develop-


per des règlements qui sont déjà jugés assez lourds, quelques mesures
complementaires pourraient être adoptées afin d'augmenteP la poPt4e quali-
tative de la P~glementation actuelle.
Il s'agit principalement de :

- la fixation de critères qualitatifs minimaux pour la catégorie Extra,


- une modification temporaire des calibres minimaux, en fonction de la
conjoncture annuelle,
L

- recommander aux états membres de prendre en consideration les critères


de qualité intrinsèque des fruits et legumes, pour l'etablissement des
listes de variétés agréées à la multiplication,
- prévoir une date limite de commercialisation en debut de saison, afin
d'eviter des cueillettes particulièrement précoces, préjudiciables
à la qualité.
Mais pour créer une incitation plus vigoureuse à l'utilisa-
tion de critères objectifs d'appréciation de la qualité, il parait sou-
haï table d'offrir, pendant un certain temps, une pnme de qualit4 au:c
pPoduits qui sePaient ainsi soumis d un contP6le PigoUPeu:c. Cette prime
serait accordee à des groupements qui présenteraient un programme d'ac-
tion dans ce domaine et qui contracteraient ainsi un engagement de le
réaliser dans un delai de plusieurs années, en acceptant en même temps
de limiter volontairement leur recours à la procedure des retraits.

Enfin, diverses actions moins directes peuvent apporter leur


contribution à la nécessaire modification de l'etat d'esprit de l'ensem-
ble des opérateurs du marche des fruits et legumes, afin qu'ils prennent
en consideration de plus en plus les exigences qualitatives des consom-
mateurs.

Cette contribution serait destinée à encourager l'organisa-


tion de campagnes d'infoPmation des consommateurs et de fo~tion des
pPoducteUPs ou des interrm4diai:res corrrnePciau:x;.

97
Pour la realisation de ces campagnes, l'établissement de
documents de référence par la Communauté, à la fois pour informer
sur les procédures de selection qualitative et pour proposer des modèles
de relations interprofessionnelles, apporterait une aide et une garantie
d'uniformité aux méthodes appliquées.

Enfin, la recommandation aux états membres de développer


l'étude de l'influence des différentes techniques agronomiques sur la
qualité intrinsèque des produits, et de prendre systématiquement en
compte les aspects qualitatifs au même titre que les aspects quantitatifs
dans tous les essais entrepris, s~rait de nature à contribuer rapidement
au developpement d'une agriculture plus soucieuse des conditions écolo-
giques de production.

4.5 CONCLUSIONS

Ce rapport ne contient ni "recettes" ni les elements d'une


règlementation lourde et complexe. Il reste pour cela dirigé par un prin-
cipe de liberté d'adhesion des opérateurs à un système entièrement volon-
tariste. La nature évolutive des produits et les multiples aspects d'un
marché essentiellement mouvant et diversifié, rendraient inopérante toute
action à caractère dirigiste pour l'amélioration qualitative. L'action
règlementaire doit rester limitée au champ actuel de la normalisation
et les interventions de la Communauté en faveur d'une amelioration quali-
tative doivent être principalement incitatives, pour ne pas risquer de
paralyser les initiatives mais au contraire, les encourager fortement.

Ces initiatives doivent se développer dans un cadre inter-


professionnel au sens le plus large, afin que l'ensemble des opérateurs
agissant sur la filière, se considèrent concernés par la réussite de
l'opération.

Les méthodes de contrôle et les techniques de production


ont déjà été décrites dans le précédent rapport publié en 1975· (l) Ce
second rapport a eu pour objet de présenter les principes et les
conditions de leur mise en oeuvre à partir de l'analyse des expériences
concrètes en annexe.

Chaque action de sélection qualitative nécessite une defini-


tion prealable des objectifs commerciaux. Les modalités de sélection et
de contrôle doivent être ensuite choisies en fonction de ces objectifs,
après une large discussion interprofessionnelle.

(1) "La production de fruits et légumes répondant à des critères de qualité


gustative"- Informations Internes sur l'Agriculture no 169- déc. lSi75
CCE, Bruxelles

98
L'application doit pouvoir être adaptée d'année en année
en fonction des résultats obtenus et des réactions des consommateurs,
car toute action dans ce domaine est essentiellement destinée à une
meilleure satisfaction des consommateurs et ce sont eux, en definitive,
qui apportent la sanction économique. Encore faut-il qu'ils soient conve-
nablement informés de la valeur qualitative des produits qui leur sont
offerts, pour exercer librement leur choix à l'achat, sur un éventail
qualitatif de produits largement ouvert.

Seule une information objective et généralisée peut créer


les conditions d'un renversement de la tendance actuelle, à la banalisa-
tion des produits frais, à l'affadissement de leur saveur et à l'affai-
blissement de leur valeur nutritive auxquels il n'est pas supportable de
se résigner .

99
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des pommes et en particulier de la Golden Delicious.
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VRANCKX H. - Le consommateur et ses exigences en matière de fruits et


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Fruit Belge (1977) 45 - (379) 154-164.

102
ANNEXES

ANALYSES MONOGRAPIDQUES
DE CERTAINS CAS DE VENTE DE FRUITS ET LEGUMES
DE QUALITE DEFINIE
TABLE DES MATIERES

REMARQUES PRELIMINAIRES 107

ANNEXES

I. Carottes de Créances sous label France 109

II. Cerise typique de Vignola Italie 121

III. Fruits et légumes sous label


Migros - S - Production Suisse 131

IV. Fruits et légumes sous marques


distinctives Grande-Bretagne 143

v. Melons Charentais Jusoleil France 147

VI. Oranges de montagne Espagne 155


VII. Pêches et nectarines sous label
agricole France

VIII. Pomme Golden Delicious sous


label agricole France 173

IX. Pommes sous label lutte Rép. Fédérale


intégrée d'Allemagne 183

x. Pommes de terre de consommation


sous label France 191
XI. Raisins de serre sous marque
nationale Belgique 203

XII. Raisins Chasselas (doré) de


Moissac France 211

LISTE DES ORGANISMES Er DES PERSONNES CONSULTEES 223

105
REMARQUES PRELIMINAIRES

La presente annexe au rapport sur les possibilites et


les contraintes de commercialisation des fruits et legumes repondant à
des critères de qualite definie regroupe differentes etudes monographiques
sur des tentatives de commercialisation de produits de qualite definie.

Ces exemples, pris dans differents pays de l'Europe de


l'Ouest, ne constituent pas une presentation exhaustive de toutes les
tentatives faites dans ce domaine, Mais ils ont ete choisis soit pour
leur importance, soit à titre d'exemple pour illustrer differents modes
de selection ou differents objectifs economiques assignes à cette selection.

C'est ainsi que sont présentées des tentatives de sélec-


tion basees sur la mesure des critères objectifs de qualite, certaines
etant destinees à valoriser une marque commerciale, comme par exemple les
oranges de montagnE en Espagne ou les melons Jusoleil en France, d'autres
visant à apporter une information aux consommateurs par la voie d'un label,
comme pour les pommes Golden Delicious en France ou le raisin de serre en
Belgique.

D'autres cas concernent des selections basées sur une


aire délimitée et réputée pour la qualite des produits obtenus, comme par
exemple les cerises de Vignola en Italie ou les carottes de Creances en
France.

On trouve aussi des exemples de selection correspondant


à l'application d'un ensemble de techniques agronomiques specifiques. C'est
le cas des pommes sous label lutte intégrée en Allemagne, des pommes de
terre sous label en France ou encore du label Migros-8-Production en Suisse.

Enfin, il a été succinctement presente plusieurs tentati


ves de selection dont l'objectif est limite à l'obtention d'un produit stan-
dard, mais de qualité constante. Ces exemples ont été pris en Grande-Bretagne
mais auraient pu être trouvés également dans la plupart des autres pays de
la Communaute Economique Européenne.

Le but de ces études monographiques était de constituer


une base d'information et d'analyse, Elles ont donc été volontairement pré-
sentées selon un plan identique mais, bien entendu, les développements sont
plus ou moins longs en fonction de l'importance des informations recueillies.

Ces études ne doivent @tre considerees que comme une base


documentaire et il n'a pas été porte de jugement de valeur sur~s résultats
obtenus. Par contre, les enseignements qu'elles apportent ont été retenus
pour la rédaction du rapport d'ensemble.

107
ANNEXE I

CAROTTES DE CREANCES SOUS LABEL - FRANCE


1 . INTRODUCTION

La zone de Créances, sur la côte Ouest de la presqu'île du


Cotentin en Normandie, constitue une région de tradition de la culture maraî-
chère favorisée par le climat et la nature des sols.

Les sols sableux qui recouvrent une partie importante de


cette région reçoivent des amendements marins qui confèrent une qualité
particulière aux legumes qu~s produisent et dont la renommée est établie
depuis très longtemps.

Le particularisme de cette production a été concrétisée par


un jugement du Tribunal de Grande Instance de Coutances, en date du
18 juin 1960, qui a défini la zone de culture pouvant donner droit à l'appel-
lation de "Carottes de Créances".

Lor~que la France a adopté une legislation sur les labels


agricoles (décret du 13.1.65), les responsables du Syndicat des producteurs
de carottes de Créances ont demandé le bénéfice de cette legislation et ont
obtenu en 1967 l'autorisation d'apposer un label rouge,

Cette expérience a donc maintenant 10 ans d'expérience et


elle fait suite à une longue tradition de production de legumes de qualité.

2. DEFINITION du PRODUIT et CONTROLE

2.1 : Critères de definition

Les critères de definition du produit se réfèrent à une


double condition d'origine et de techniques de culture •

• Origine :
La zone délimitée donnant droit à l'appellation s'étend sur
7 communes autour de Créances pour les terrains constitués par les sables
de Saint-Vigor et les grès de Lessay.

• Techniques de production

Le règlement technique du syndicat definit un certain nombre


de conditions exigées pour la production des carottes. Ces conditions peu-
vent se résumer ainsi :

llO
CAROTTE de CREANCES sous LABEL

Communes appartenant à la zone délimitée

Cherbourg

s! Lô

Echelle 250.000e

Ill
F RA NC E

CA R 0 T T E n E C R E A NC E S
S 0 US LAB EL

SYNDICAT des PRODUCTEURS de la

C~RVTTE de la R~glnn de CREnNCES

Syndicat des Producteurs


de la Carotte de la région de Créances
F 50430 LESSAY

112
-Variétés en nombre défini, appartenant au type "Nantaise";
- Préparation du sol par labour profond;
- Période de semis délimitée de fin avril au 15 juillet;
- Fertilisation à base de varech prélevé dans la mer, et de fumier;
-Amendement par apport de sables magnésiens marins (tangue du Hâvre de
Saint-Germain sur Ay);
Liste limitative des produits de traitement utilisés. En fait, la
nature sableuse des sols limite fortement le parasitisme et rend
souvent les traitements inutiles;
- Conservation naturelle en terre sur la parcelle et expédition dans
les 2 jours suivant l'arrachage, ce qui permet de disposer toujours
d'un produit très frais. La protection contre le risque de gel est
assurée par un paillage d'ajoncs ou de varech.

2.2 Organisation de la sélection et du contrôle

. Organisme certificateur
La certification de la qualité est faite par le Syndicat
des producteurs et expéditeurs de la carotte de Créances et de sa région.
Le nombre d'adhérents à ce syndicat varie un peu selon les années en
fonction des possibilités de récolte. Pour la campagne 1974/1975, on dénom-
brait 232 adhérents et 204 en 1975/1976.

Le tonnage commercialisé sous le label du syndicat a été


respectivement de 7.518 tonnes et de 6.100 tonnes pour ces deux campagnes.
Pour la campagne 1976/1977, la sècheresse de l'été 1976 a considérablement
réduit la production et à la fin du mois d'avril, 1.232 tonnes seulement
~vaient été commercialisées. Mais on doit considérer cette campagne comme
un accident et les responsables du syndicat estiment que la tendance pour
l'avenir est à l'accroissement des quantités produites sous label.

. Organisme vérificateur

La validité de la certification effectuée par le syndicat


est contrôlée par un organisme indépendant : l'Association Nationale pour
la Promotion et le Contrôle de la Qualité (QUALITE FRANCE) qui intervient
aux termes d'un contrat passé avec le syndicat. Son intervention comporte
un contrôle annuel de l'application du règlement par l'organisme certifi-
cateur, et des contrôles par sondages effectués chez 5 %des producteurs
et 50 %des expéditeurs.

En outre, deux prélèvements de produits sont effectués chez


des détaillants.

113
• Liaisons interpro[essionnèZZes
Il n'existe pas de relations interprofessionnelles particu-
lières entre les producteurs du syndicat et les circuits de distribution.
Les expéditions sont donc faites selon la voie normale, soit par les pro-
ducteurs eux-mêmes par l'intermédiaire de mandataires sur les halles ou
par expédition à des grossistes, soit par l'intermédiaire d'une coopérative
installée à Créances.

Les litiges sont réglés par le droit commercial officiel


mais le syndicat a eu à lutter contre un emploi abusif du terme "Créances"
indiqué avec trop d'importance par certains expéditeurs pour des carottes
originaires d'autres régions.

L'utilisation de cette indication d'expédition avait évidem-


ment pour but de créer une confusion dans l'esprit des acheteurs entre les
produits sous label et des produits ordinaires expédiés à partir de Créances.

2.3 Modalités de sélection et de centrale

La sélection des produits présentés sous label se fait au


départ par les producteurs eux-mêmes lorsqu'ils estiment que la récolte
d'une parcelle peut justifier l'application du label. Ils font alors une
demande d'étiquettes au syndicat, en indiquant le tonnage prévu pour l'ex-
pédition et le mode d'emballage.

La dimension limitée de l'aire de production et la structure


même des exploitations permettent de limiter les opérations de contrôle à
un autocontrôle effectué par les membres du syndicat entre eux, grâce à
la connaissance très précise des lieux de production que possèdent les
responsables du syndicat.

Il n'y a donc pas de personnel chargé de vérifier les par-


celles, ni de prélever des échantillons, dans une région où chacun se
cannait et où les fraudeurs seraient très rapidement détectés par leurs
voisins.
Les contrôles effectués par QUALITE FRANCE donnent lieu à des
prélèvements à la production et sur les lieux de vente, qui sont suivis
d'une appréciation qualitative selon le tableau ci-après :

Conditionnement
et homogénéité ~spect extérieur Tendreté Jutosité Texture Goût
du lot

Racines réguliè- Droites, Se coupant Agréable Coeur tendre Développé,


Qualités! res bien colorées sous dent Jus frais agréable,
Calibrage conforme ;l'
sucre
Lot irrégulier, Déformées, Difficile Chair sèche Fibreuse, sans goût
Défauts mal conditionné collets verts, à couper lignifiée ou
1 crevasses anormaux

114
2.4 Identification des produits

L'identification des produits est réalisée par l'apposition


de l'étiquette du syndicat avec la mention "label rouge, decret du 13.1 .65,
homologation n° 004.67".

Cette étiquette comporte un écusson représentant une


carotte entourée d'algues, avec la mention en surcharge "nourrie d'algues
marines".

Ce modèle d'étiquette est reproduit à la fois sur l'étiquet-


te de normalisation C.E.E. obligatoire et sur les emballages, c'est-à-dire
soit sur le complexe formant le dessus du plateau, soit directement sur les
sacs en plastique.

Cette étiquette ne peut donc être connue que de l'acheteur


du colis, c'est-à-dire du detaillant. Elle n'est éventuellement portée à
la connaissance du consommateur qu'au moment de l'achat si l'étiquetage
est mis bien en vue. Les étiquettes sont délivrées par le syndicat à la
demande des producteurs, après vérification de la compatibilité entre la
quantité demandée et les potentialités de la culture. Ainsi qu'il l'a été
déjà indiqué, cette vérification se fait le plus souvent dans le cadre des
relations personnelles entretenues entre les membres du syndicat.

E T I Q U E T A G E = - - - - - - - - - - - - - - - - -......

1 .EXPEDITEUR

CAROTTE DE CRËANCES
SYNDICAT des PRODUCTEURS de la
CAROTTE R::ION~E CRÉANCES

Controlé par
No., .................. .
Catégorie de
OUALIT~RANCE Normalisation

~NOTICE DESCRIPTIVE
Provient de cultures situées sur des sols anciens (sables ou grès) ou d'alluvions
modernes et dunes ("mielles") ayant subit des apports répétés :
•• d'amendements calcaires marins (tangues du Havre de Saint-Germain)
-- d'engrais organiques marins (algues).
NOTICE DE QUALITE
Les carottes contenues dans cet emballage sont contrôlées et garanties en ce qui concerne :
-· leur ORIGINE, leur VARIÉTÉ,
·- leurs CONDITIONS DE CULTURE,
-· leur CONDITIONNEMENT.

En cas de réclamation, s'adresser à Qualité-France, 18, rue Volney, Paris 2m•

115
3. PRESERVATION de la QUALITE

3.1 :Modalités d'emballage et condi~ionnement

Les carottes sous label sont présentées dans trois emballa-


ges : en plateaux ou cagettes en bois de 12 kg pour les legumes de catégo-
rie 1 et Extra, et en sacs plastique de 10 kg pour la catégorie 2. Le cali-
brage et le conditionnement sont faits à la main en raison du caractère
artisanal de la production.

3.2 Stockage

Il n'y a aucun s~ockage intermediaire après arrachage, sauf


pour les conditions normales de l'expedition. Le règlement du label exige
que les produits soient expedies dans les 48 heures qui suivent l'arrachage,

3.3 Transport

Le transport des carottes sous label ne nécessite pas de


dispositions spéciales. Les expeditions sont surtout dirigées vers la région
parisienne (marche national de Rungis) et se font par camion, la gare étant
trop eloignee des lieux de production.

3.4 Distribution

Aucune recommandation particulière n'est faite aux distri-


buteurs pour préserver la qualité et il n'est pas prévu de date limite de
vente sur les étiquettes. En fait, cette disposition est rendue inutile
par l'absence de stockage. L'etiquetage apposé seulement sur les colis
est surtout destiné aux detaillants, ce qui fait que les produits sous
label sont toujours vendus dans des delais très courts,

4. OBJECTIFS ECONOMIQUES et RESULTATS

4.1 : Politique de selection

L'objectif principal du syndicat pour les produits sous label


est d'obtenir une qualité supérieure. Le tonnage commercialisé sous label
représente environ le 1/4 de la production totale de carottes de la région
de Créances, et 5 %environ de la production totale de ce legume pour la
région de Basse-Normandie.

Pour les dirigeants du syndicat, le label des carottes de


Creances représente une possibilité d'obtenir une meilleure valorisation
d'un produit que les conditions naturelles de production favorisent pour
sa qualité, et en même temps de garantir une régularité d'ecoulement.

116
Graphique 11

CAROTTES PRIX DE GROS MARCHE de PARIS - RUNGIS


Campagnes 74-75 et 75-76
Origine
300 t o - - - - - - - - - - - . - - - - - - - - - - 0 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - r - - - - - - - - - - - - - - - - - - .
\ 1======~ Créances
\ 1---e Manche
\
- - o Nouvelles, autres régions
\ 1

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\
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..
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200~------------+-------------------~,---------------~-----------------------~
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1 \ 1 ~~
\1 0
0 1

1 1 1 1 1
1 . . . . . . . . .
0 N D J F M A M J J A S 0 N D J F M A M J J· 0 s 0
1974 1975 1976
4.2 Résultats

Les prix obtenus au cours des campagnes précédentes, en


excluant la campagne 1976/1977 rendue anormale par la pénurie due à la
sècheresse, sont supérieurs de 10 à 20 centimes par kilo pour les carottes
vendues sous label, par rapport à des carottes ordinaires de la région et
de même catégorie.

Le coût du contrôle supporté par le producteur est fixé à


3,00 F. par tonne, dont 0,90 F. sont destinés à couvrir les frais d'inter-
vention de l'organisme vérificateur "QUALITE FRANCE".

On peut considérer que les objectifs que se sont fixés les


promoteurs du syndicat sont atteints malgré l'absence de publicité impor-
tante faite pour ses produits.

Le label "Carotte de Créances" ne parait pas suffisamment


connu, surtout des consommateurs, ce qui limite son marché,

La renommée qualitative des produits or1g1naires de cette


région a favorisé les abus déjà signalés, par l'utilisation du nom de
Créances comme lieu d'expédition de produits qui n'en étaient pas originaires.

Il semble que le syndicat devrait s'efforcer d'entreprendre


un effort de publicité et surtout de prospection des marchés potentiels,
pour mieux faire connaître son label et faire apprécier la distinction que
l'on doit faire entre les produits sous label et les produits ordinaires
seulement expédiés de cette localité,

Quoiqu'il en soit, il ne semble pas que l'on puisse envisager


un développement quantitatif important de la production labellisée, en rai-
son de la limitation de l'aire de production.

118
Graphique 12

CAROTTES de CREANCES

Evolution des quantités vendues


sous label

illiers de
tonnes

3
x
/
2

1970-71 71-72 72-73 73-74 74-75


Le déficit de la campagne 1976-77 est dû à la sècheresse.

119
ANNEXE II

CERISE TYPIQUE DE VIGNOLA - ITALIE


1. INTRODUCTION

La culture du cerisier dans la région de Vignola en


Italie est très ancienne et remonte. à plus de 200 ans, Elle a été peu à peu
appréciée dans tous les pays d'Europe pour sa qualité exceptionnelle,
Devant la concurrence croissante apportée sur les marchés par la production
de differentes autres zones, les producteurs de la région de Vignola ont
decide de créer une marque qui permettrait de distinguer leur produit de
celui des régions concurrentes,

C'est à partir d'une demande exprimée par leurs clients


suisses que.cette initiative a été prise, La marque a été créée il y a
maintenant ll.ans et son implantation sur les marches de frais a été très
lente, alors qu'elle a été tout de suite acceptée et reclamee par les
industriels,

2, DEFINITION du PRODUIT et CONTROLE

2.1 : Critères de definition

La definition du produit bénéficiant de la marque est


faite à partir d'une zone de production délimitée, principalement centrée
sur la vallee du Panaro, Elle est constituée d'une zone A considérée comme
la zone typique de culture de la cerise de Vignola, s'étendant sur le terri-
toire de ·8 communes contigues, qui forme la partie basse de la vallee du
Panaro entre Mbrano et la Via Emilia, Une zone B dite zone associée, entou-
re la zone A au Sud et à l'Ouest, dans la province de Modène et dans la
province de Bologne pour la partie Est.

Cette zone risque cependant d'être diminuée car la


culture du cerisier est abandonnée dans 5 communes situées au Nord~Ouest
en raison dé la pollution atmosphérique occasionnée dans cette région par
les fabriques à.e céramique,

-ZONE A

- ZONE B

122
1TAL 1E

C E R 1 S E T YP 1 Q U E
DE V 1 GN0 L A

000
000
oo·

COBRZIO DELLA
HPICA
J

Viale Martiri della Liberta 28


I 41100 MODENA

123
Graphique 13
de
CERISE
--- VIŒ OLA

Importance des plantations par variétés en 1976

Norribre d 'arbres
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B. Mor-eau Mo~a D.Nce.r-oi 0.-Nereolr. O. Mat":'ca O.Ane\lo O. NePO][ Altr:ae.

Sourae : "Censimento deZZe piante di aiZiegio


neZZa zona tipica deZZa ciZiegia di Vignola"
Consorzio deZZa aiZiegia tipiaa di VignoZa - 1978,

124
En plus de la definition de la zone d'origine, le règle-
ment d'attribution de la marque definit des caractéristiques générales du
produit correspondant aux règles de classement de la catégorie Extra des
normes obligatoires de la Communauté Européenne, le calibre minimal est
également de 20 mm.

Les caractéristiques spéciales des 5 principales variétés


cultivées dans la région sont definies, Ce sont, par ordre de maturité :

~ Mora
- Durone Nero Primo
- Durone Nero Secundo
- Durone Dell'Anella
- Durone Della Marca

Il n'y a pas de prescriptions techniques particulières


car les conditions de milieu sont très difficiles et il y a une très grande
imbrication des vergers avec des arbres très vieux cotoyant de nouvelles
plantations,

2.2 0r5anisation de la selection et du contrôle

L'organisme certificateur de l'origine et de la qualité


du produit est le Consortium de la cerise typique de Vignola (Consorzio
Della Ciliegia tipica di Vignola), Sa forme juridique correspond à une
association interprofessionnelle, dont l'initiative de la constitution est
venue des producteurs, mais elle comprend également des commerçants expédi-
teurs de cerises, des coopératives et des industriels, Elle groupe environ
200 producteurs sur un total de 3,264 exploitations recensées en 1976 et
dont 70 %sont conduites en exploitation personnelle directe,

L'ensemble de la zone délimitée de Vignola comprend


2,000 ha de vergers de cerisiers comportant 255,000 arbres de variétés dou-
ces, auxquels s'ajoutent 37.000 arbres de variétés acides,

Ces vergers produisent en moyenne de 100,000 à


150,000 quintaux de cerises sur lesquels la quantité commerciale sous la
marque typique de Vignola représente environ 10 à 20 % selon les années,
Il n'y a pas d'organisme vérificateur à proprement parler, mais bien enten-
du toutes les expéditions destinées à l'étranger sont soumise à l'inspection
de l'Institut du Commerce Extérieur (I,C.E) et aussi au contr5le du Service
des Fraudes pour le marché intérieur,

Les relations interprofessionnelles pour l'expédition


de la cerise de Vignola sont relativement simples, A l'heure actuelle,
25 %de la production sont conditionnés par les coopératives, 20 %sont
conditionnés directement par les producteurs et sont vendus sur le marché
de production, et 55 %sont livrés directement à des commerçants expéditeurs
qui en assurent le conditionnement,
Les transactions sont donc directes et donnent lieu à
très peu de litiges, Par contre, lorsqu'il y a des produits qui sont offerts
sous la marque collective et qui ne sont pas conformes aux prescriptions,
différentes sanctions peuvent être appliquées selon la gravité du cas,
aDant de la suspension de l'autorisation d'employer la marque collective
pendant une durée de 15 jours à 3 mois, jusqu'à l'exclusion de l'association,

125
2.3 MOdalités de sélection et de contr$le

Le contr6le des produits est fait par 3 contr8leurs


du Consortium qui exercent leur contr8le au stade du conditionnement chez
les producteurs, les négociants ou les coopératives, Ils ont pour mission
de vérifier que les produits expedies sous la marque collective sont confor-
mes aux prescriptions du règlement,

La verification se fait sur un certain nombre de colis


pris au hasardaqui sont vides pour vérifier la totalite du contenu.

2,4 Identificàtion du·prodùit

La certification de la qualité et de l'origine du produit


est fournie par une marque collective selon un modèle depose, apportant une
garantie d'origine de la zone délimitée de Vignola. Cette marque est la
propriété exclusive du Consortium,

Cette marque est apposee sur une etiquette editee par le


Consortium et placee sur chaque colis ou sur chaque emballage unitaire, Elle
porte un numero d'ordre et un numero d'identification precedes de la lettre p
pour les producteurs, C pour les commerçants et I pour les industriels, Elle
n'est valable que pour l'année où elle est delivree et les etiquettes non
utilisees doivent @tre rendues en fin de campagne,

Cet etiquetage est de très belle presentation mais


n'apporte pas d'autres informations au consommateur que sur l'origine du
produit, Par contre, une publicite sous forme de tracts indique l'etendue
de la zone délimitée et vante la renommee des cerises produites dans cette
region pour leur saveur et leur consistance,

TIPICA Dl VIGNOLA
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0

000
~
g œ
0
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N

~
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Y'IO.NOIA IO VOidlrL
s:
Numéro Numéro
d'ordre
Il d'identifiaation

ModèZe d'étiquette

126
3. PRESERVATION de la QUALITE

3.1 MOdalités d'emballage et conditionnement

L'emballage se fait exclusivement dans des caissettes


en bois de dimension 20 x 30 x 10 et contenant 6 kg nets de cerises, Elles
sont fermées par un filet en plastique,

Le calibrage des fruits est fait à la main en trois


grosseurs (grosses, moyennes et petites) et la présentation des fruits est
très soignée, La couche supérieure est présentée en "fruits piqués", c'est-
à-dire que les fruits sont rangés sur une couche régulière les pédoncules
vers l'intérieur de la caisse, et enquelque sorte piqués dans les cerises
contenues à l'intérieur,

3.2 Stockage

Il n'y a pratiquement pas de stockage du produit, seule


une conservation n'excedant pas la demi-journée en frigorifique à 5°C est
actuellement utilisée pour la regularisation des apports,

3,3 Transport

Le transport se fait par fer ou par route avec des


wagons ou des camions frigorifiques pour les cerises destinées à l'expédi-
tion, Le produit est distribué par les filières classiques du commerce
d'expedition ou de distribution sur le marché intérieur, par l'intermediaire
de grossistes ou de centrales d'achat, Il est présenté à la vente dans son
emballage d'origine,

3,4 Distribution

Aucune date limite de vente n'est envisagée ma1s le


problème ne parait pas important pour un produit comme la cerise dont l'état
de fraîcheur constitue une condition essentielle de la qualité et qui, par
conséquent, ne saurait être offert à la vente dans un délai trop long.

127
4. OBJECTIFS et RESULTATS ECONOMIQUES

4.1 :Politique de sélection


La politique de sélection définie par le Consortium
vise à l'obtention d'un produit standard de haute qualité par élimination
d'environ 20 %de la production qui est destinée à l'industrie. Mais la
quantité commercialisée sous la marque d'origine n'a été que de 20% de
la production totale en 1975 et de 10 %en 1976, Cette quantité apparaît
d'ailleurs en diminution~ cela provient de ce que l'utilisation de la
marque est encore mal comprise par les producteurs qui estiment que la
renommée de leurs produits se suffit en elle~ême et n'a pas besoin d'un
signe distinctif supplémentaire: Ils sont d ',autant moins intéressés par
l'utilisation que les prix de vente des cerises avec la marque sont
identiques à ceux des produits expédiés ordinairement,

Cependant, la concurrence commence à se faire sentir et


tous les adhérents au Consortium sont conscients de la nécessité de faire
un gros effort pour développer l'utilisation de cette marque qui commence
a' e re connue et reclamee
~t , , sur les marches
, etrangers,
, notamment sur le
marché anglais. Mais pour faciliter cette extension, il semble que l'on
doive abandonner le mode de conditionnement actuel car la présentation
des ucerises piquéesu est trop co\iteuse et demande une grande quantité
de ma1n~d'oeuvre, Une ouvrière qualifiée conditionne 20 kg par heure, ce
qui correspond à un cotit de 1,10 lire par kg au départ de la station.
Parfois il faut conditionner jusqu'à 70 tonnes par jour dans certaines
stations, ce qui nécessite 350 personnes,

Indépendamment du cent particulier de ce conditionnement,


le cotit du fonctionnement et du contr6le du Consortium est très modéré,
Chaque adhérent est tenu de verser un droit d'admission de 1.000 lires
au moment de son adhésion et ensuite il doit acheter les étiquettes cha-
que année au prix de 10 lires chacune, avec une obligation d'un minimum
de 2.500 lires par an.

Ces cotits sont révisables chaque année, Les étiquettes


non utilisées doivent @tre rendues et elles sont remboursées à 70 % de
leur prix d'achat. Chaque étiquette correspond à 6 kg de fruits pour un
produit dont la valeur moyenne a été de 1,000 lires au kg en 1976.

4.2 Résultats

Les responsables du Consortium estiment qu'ils n'ont pas


atteint les objectifs qu'ils s'étaient fixés à l'origine car la marque
est insuffisamment utilisée, Il est nécessaire dtentreprendre une vaste
campagne de propagande auprès des producteurs pour arriver à ce que 80 %
de la production de la zone délimitée soient commercialisés sous la marque
collective.
C'est une opération qui rencontre de nombreuses diffi-
cultés car à l'intertie naturelle du milieu agricole traditionnel compor~
tant un très grand nombre de petites exploitations, s'ajoutent des diver-
gences politiques qui rendent difficile le rapprochement de tous les
producteurs,

128
CERISE de VIGNOLA

Comparaison du prix de vente obtenu


800 lire à la production et du coat de la récolte

500
V/////1 Jî>ix de vente
RS<S<S<S<SI coat de récolte
400

300

200

100

1960 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76

11 lire

10 Produit brut et quantités récoltées


sur ltensemble de la zone délimitée
9

8
v~ Broduit brut (milliards de lires)
7 ~ Récoltes (en quintaux)

300.000
3

200.000
2

1
100.000

1960 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76

129
Les perspectives d'évolution sont donc liées à la fois
à la manière dont le programme de développement de l'utilisation de la
marque collective pourrait @tre appliqué et à l'évolution du verger de
cerisiers de la zone de Vignola, Au cours des 5 dernières années~ le
rythme de plantations nouvelles a atteint une moyenne de 8,000 arbres
par an mais le pourcentage de mortalité permet de prévoir que seulement
5,600 d'entre eux contribueront au renouvellement du verger, Pour la
tranche d'âge précédente, correspondant de 5 à 12 ans, le rythme de
plantation a été plus faible, de l'ordre de 4.000 par an, ce qui ne
laisse que 3.000 arbres effectivement utiles,

Si l'on tient compte de l'âge très avancé de l'ensemble


des arbres, on peut estimer que les arrachages atteindront 13,000 à
14,000 arbres par an pendant les 10 prochaines années,

Par conséquent, sur la base du renouvellement des 5 der-


nières années, c'est un déficit de 8,000 plants par an qui serait enre-
gistré si ce rythme de plantation se maintenait, Dans .ces conditions,
dans 10 ans, si aucun facteur nouveau n'intervient d'ici là, les planta-
tions productives ne représenteront à peine plus que la moitié de ce
qu'elles sont actuellement (1), C'est pourquoi les responsables du Consor-
tium ont proposé un programme de développement qui porte sur trois points
principaux '

1) Développer l'utilisation de la marque collective pour atteindre


l'objectif de 80% de la production,

2) Mener une campagne de soutien et de promotion de la marque sur les


marchés extérieurs qui sont plus rémunérateurs que le marché intérieur.

3) Modifier le conditionnement pour qu'il soit moins co~teux et que


seule la marque collective apporte une justification d'origine.

4) Engager une action technique auprès des producteurs et notamment


développer la sélection clonale à partir d'une structure expérimentale,

En résumé, on peut considérer que le conditionnement


particulier de la cerise de Vignola a permis d'attirer l'attention sur
ses qualités particulières et se trouve ainsi à l'origine de sa renommée,
Cette renommée a donné naissance à la marque collective, Dans l'avenir,
c'est uniquement sur la marque que doit reposer la garantie d'origine
et la distinction du produit sur le marche,

(1) AZessandro FORNACIARI


11
Indagine suZZa coZtivazione deZ ciZiegio in Provincia di Modenan,
Camera di Cammercio~ Industria - Artigianato e AgricoZtura -
Fev. 1977,

130
AN!'"IEXE III

FRUITS Er LEGUMES SOUS LABEL MIGROS - S - PRODUCTION

SUISSE
1 • INTRODUCTION

La rechèrche d'une production agricole en équilibre


avec le milieu naturel pour éviter la pollution chimique des aliments et
l'altération de ce milieu, avec leurs conséquences sur la qualité des
produits, sont à l'origine du programme Mîgros-Sano dont les produits sont
commercialisés sous le label "Migros-S-Production11 ,

Ce programme a été décidé par la Federation des Coopéra-


tives Migros à la suite d'une enqu~te faite auprès des consommateurs clients
des magasins Migros, Plus de 180,000 coopérateurs ont ainsi répondu affir-
mativement à la question uMigros doit-elle s'efforcer de commercialiser les
produits agricoles obtenus avec le minimum possible de traitements chimi-
ques ?u, Plus de 90% des coopérateurs ayant répondu à l'enquête se sont
declares d'accord avec les objectifs fixés pour le service Migros-Sano,
Ce service a été mis en place en 1973 et depuis cette date la production
réalisée sous le contr6le Migros-Sano s'est accrue régulièrement,

2. DEFINITION du PRODUIT et CONTROLE

2,1 : Critères de definition

Les critères de sélection des produits commercialisés


sous le label Migros-s~Production sont basés sur l'observation par les
producteurs d'un ensemble de normes minimales de production destinées à
obtenir, dans des conditions jugées optimales, des produits ayant une haute
valeur nutritionnelle,

La création de ces normes est une création continue


à partir des résultats des contr$les effectués en culture et des études
ou expérimentations réalisées par les services officiels, Ainsi, les opéra-
tions de contrSle s'apparentent plus à un service de vulgarisation des
bonnes techniques de production, par l'intermédiaire des conseillers tech~
niques de Migros-Sano~ qu'à un simple catalogue de contraintes obligatoires
et généralisées ,

132
S UI S S E

F RUI T S e t L E G U ME S

S 0 US LABE L

M1 G R 0 S - S - P R0 D UC T I 0 N

Ml GROS

PRODUCTION

Fédération des Coopératives MIGROS


Service MIGROS~SANO
Route d'Ozon 2
CH 1010 LAUSANNE

133
L'intervention des conseillers se fait en trois
parties :

- L'étude préalable des facteurs de production et des caractéristiques du


milieu permet d'orienter avec précision le choix des techniques de
production, et particulièrement, des modalités d'implantation de la
culture et de la fertilisation,

~Le contrôle de l'utilisation des produits chimiques (pesticides et


engrais minéraux), fait des les premieres phases de la production, est
effectué avec le souci de rechercher les moyens propres à diminuer leur
emploi.

- La composition minérale du produjt fini est enfin vérifiée au moment de


la récolte et permet d'apprécier l'equilibre des constituants et l'effi-
cacité des mesures adoptées,

La confrontation chaque année de toutes les informations


ainsi recueillies permet de préciser les normes retenues et d'elever ainsi
la qualité moyenne de l'ensemble de la production,

Les niveaux minimaux des normes sont fixés de manière


à ce que les deux tiers des exploitants soient en mesure d'y satisfaire,

2.2 Organisatio~ de la sélection et du contrôle

La certification de la qualité intrinsèque des produits


est donnée par Migros d'après les contrôles ainsi réalisés par l'intermé-
diaire de ses propres conseillers, Lorsqu'une organisation de producteurs
possède elle~ême un réseau de conseillers suffisant et qu'elle applique
un programme qui répond aux objectifs généraux fixés par Migres ; celle-ci
s'en remet aux contrôles et à la certification fournis par cette organisa-
tion pour apposer son label, Les produits restent bien entendu soumis aux
m@mes analyses de contrôle au moment de la livraison,

Le groupe Migres représente une fédération des coopéra-


tives de consommateurs, Migros-Sano constitue un service dependant du dé-
partement Marketing de la federation Mîgros,

Les conseillers de Migros~Sano dependent administrative-


ment et reçoivent leur rémunération des coopératives adherentes dans leur
secteur d'activité mais ils sont hiérarchiquement placés sous l'autorité
du service Migros-Sano qui leur adresse les normes et les directives
techniques nécessaires pour les appliquer,
Actuellement, le service Migros~Sano contrôle directe-
ment l'activité de 10 conseillers pour la production légumière et de
2 conseillers pour l'arboriculture fruitière. mais des conseillers appar~
tenant à des organisations de producteurs reçoivent également les informa~
tiens techniques de ~gros-Sano,

134
La vérification de l'authenticité qualitative des produits
est effectuée par sondages sur les lieux de production au moment de la matu-
rité, sur des prélèvements soumis à l'analyse de leur composition minérale
et des résidus de produits chimiques qu'ils peuvent comporter,

Mais en fait cette vérification est rendue facultative par


les liaisons directes qui s'instaurent entre les conseillers et les produc-
teurs. Les contrôles en production ont ainsi pour résultat de limiter les
contrôles en laboratoire. Ceci est particulièrement facile pour les légumes
car il s'agit généralement d'une production locale destinée à l'approvision-
nement direct des coopératives placées à proximité des lieux de production,

Pour les fruits, la localisation des cultures conduit à des


expéditions à l'intérieur du pays et les contrôles prennent dans ce cas un
peu plus d'importance.

Le programme Migros-Sano a donc eu comme résultat principal


d'instaurer des relations interprofessionnelles privilégiées entre produc-
teurs, organismes de commercialisation et le distributeur qu'est Migras.

Ces relations s'établissent soit directement entre les pro-


ducteurs et les coopératives Migras, soit par l'intermédiaire de groupements
de producteurs ou même de grossistes expéditeurs, sauf pour les légumes des-
tinés à la conserverie. Il n'y a pas de contrat écrit entre les différentes
parties interprofessionnelles, il s'agit plus de relations individuelles
basées sur la confiance réciproque. Les problèmes qui peuvent se poser sur
les filières d'acheminement du produit entre producteurs et consommateurs
pour suivre l'identité des lots ainsi commercialisés, sont avant tout résolus
par une recherche de la sensibilisation des opérateurs de base aux objectifs
généraux poursuivis par Migras.

2.3 Modalités de sélection et de contrôle

Les opérat~ons de vérification de l'origine et de la qualité


du produit sont donc réalif.ées par les contacts permanents que peuvent avoir
les conseillers avec les producteurs, Les conditions sont évidemment diffé-
rentes selon les types de produits et les visites peuvent être moins fréquen-
tes pour certains legumes par exemple, dont le cycle de végétation est court.

Par contre, pour les cultures d'arbres fruitiers, et tout


spécialement les pommiers, les modalités de contrôle comportent toute une
succession d'opérations. Le producteur candidat à la livraison sous le label
Migros-S-Production reçoit tout d'abord une visite d'agrément de son verger
dans le courant de l'été de la première année. Cette première visite permet
d'apprécier l'aptitude du milieu et de la plantation pour obtenir un bon
produit. Si l'impression du conseiller est favorable, il marque un arbre pris
dans la plantation, très représentatif par sa vigueur et sa fructification
de la majorité des arbres du verger. Le premier arbre de la ligne portant
cet échantillon est également marqué pour qu'il puisse être retrouvé facile-
ment au moment de la récolte,

135
Lorsque la recolte est effectuee, on pèse la production
de l'arbre temoin et on examine son classement d'après les normes de la
Fruit-Union, On prélève deux caisses de 25 kg chacune qui vont servir à
effectuer des tests de conservation,

L'une de ces caisses est entreposee dans un frigorifique


sous atmosphère normale et l'autre dans une chambre sous atmosphère contrô-
lée. Un echantillon de 5 pommes est preleve à la recolte pour effectuer
une analyse du jus, De même qu'à l'ouverture des chambres frigorifiques,
un autre echantillon de 5 fruits est preleve sur chaque caisse, En plus,
un test de degustation est effectue sur 2 fois 10 fruits, par un jury
constitue au niveau de la station fruitière et reunissant des producteurs.
le directeur de la station et des commerçants~

Cette première campagne de contr6les est consideree


comme une annee d'essais et le producteur ne peut pas encore beneficier
du label Migras, Ce n'est qu'à l'issue de la recolte qui suivra, et si
l'ensemble des tests pratiques au cours de cette première campagne a ete
favorable, que le producteur pourra utiliser le label Migras.

Les operations de contrôle sont poursuivies à l'automne


après la chute des feuilles par prélèvement de 2 echantillons de sol sous
l'arbre temoin entre 0 et 20 cm et entre 20 et 40 cm de profondeur, Ces
echantillons sont analyses par les services Migras, Au printemps qui suit,
l'ensemble des informations exigees par les contrôles sont relevees sur une
fiche individuelle.

La repartition dans le temps de ces visites est volon-


taire de man1ere à constituer un rythme obligatoire de relations entre
les conseillers et~ producteur,

A l'issue de la campagne, les producteurs qui ont satis-


fait aux obligations et qui ont suivi les conseils fournis par la Migras,
généralement discutes librement entre eux et le conseiller, reçoivent une
certification d'aptitude à être commercialises sous label Migras. Cette
certification est donnée sous la condition que les fruits repondent aux
normes commerciales fixees par la Fruit Union et qu'ils s'engagent à livrer
cette production dans le cadre de leur circuit commercial habituel.

Cette disposition vise à ne pas detruire les structures


commerciales qui se sont naturellement instaurees dans chaque région. Une
estimation de la recolte sur pied et une verification en cours de
stockage permettent de s'assurer que les quantites commercialisees restent
en rapport avec la potentialite de production de la parcelle,

136
2.4 Identification des produits

Le support juridique de la certification est assuré


par une marque commerciale representee par le label Migros-S-Production.

MlGROS
gs
PRODUCTION
Ce label est porté soit sur l'etiquette mentionnant le
prix et le poids du produit, pour ceux qui sont vendus en préemballés, soit
sur une pancarte placee au-dessus du rayon de vente ou encore imprime sur
l'emballage pour les autres présentations.

A l'origine, le label prevoyait l'indication Mîgros-


Sano-Control, mais celle-ci a dÛ être abandonnee pour repondre aux exigences
legales qui ne pouvaient autoriser cette appellation que pour des produits
rigoureusement exempts de tous residus de substances toxiques.

La delivrance des etiquettes est assuree selon deux


systèmes. Dans le cas des Cooperatives lemaniques, chaque producteur possède
des etiquettes comportant son numero, qu'il doit placer dans les emballages
de recolte, Lorsqu'il s'agit de produits ayant beneficie du contrôle Migras,
la surcharge Mîgros est apposee sur ces etiquettes et un certificat accom-
pagnant la marchandise est delivre pour le lot correspondant, certifiant
qu'il a ete produit selon les normes exigees par Migras. Ces lots doivent
être offerts en priorite par la cooperative à un acheteur Migres,

Dans d'autres cas, comme en Valais, les etiquettes


donnees aux producteurs ne comportent aucune indication de numero de pro-
duction et les producteurs ayant satisfait aux normes exigees reçoivent
11
un certain nombre d'etiquettes portant la mention Migros~S-Production" dans
un nombre correspondant environ aux deux tiers de la production totale
estimee. Lorsque ces lots sont receptionnes à la station fruitière, ils sont
identifies par une fiche speciale placee sur chaque palette,

Ces systèmes d'identification des lots à la production


sont surtout utilises pour les fruits, Pour les legumes, le contrôle est
favorise par l'approvisionnement direct par les cooperatives Migres auprès
des producteurs, qu'elles contrôlent à proximite des lieux de consommation.
Pour les regions dont la production légumière est expediee vers d'autres
pays du territoire suisse, on adopte un système analogue à celui utilise
pour les fruits dans les cooperatives lemaniques de producteurs.

137
Le conditionnement de ces lots ainsi identifiés peut
être réalisé à differents stades, soit par le producteur lui~ême, soit
par un centre collecteur, coopérative ou grossiste, soit enfin par les ,
coopératives Mîgros, Dans tous les cas, l'étiquette definitive est apposee
au moment du conditionnement,

...
1 Datum/Date IControll FaJMiilon de conlr.

MlGROS

•PRODUCTION

0
Modè~es d'étiquettes poids/prix portant
~e ~abe~ Migros-S-Production

3. PRESERVATION de la QUALITE

3,1 :Modalités d'emballagè et de conditionnement

L'emballage et le conditionnement des produits sous


label ne sont pas différents de tous les autres produits~ seule l'indica-
tion portée sur l'étiquette les différencie,

3~2 Stockage

Les conditions de stockage pour les pommes doivent être


conformes aux prescriptions données par les conseillers Migres, en fonction
de ~aptitude du lot et en appliquant les normes établies par la Station
federale de Wadenswill,

3.3 Transport
Il n'y a aucune recommandation particulière concernant
les moyens de transport,

138
3.4 Distribution

Pour la distribution, le personnel des magasins est


informé par des brochures et par la voie du journal interne de l'entreprise
"Le Pont", des objectifs et des methodes poursuivies par Migros-Sano.

L'information des consommateurs est réalisée par des


campagnes publicitaires selon les media habituels ~ grandes affiches,
publicité sur les lieux de vente, radio, television, prospectus et articles
de presse, Ces actions publicitaires utilisent des slogans simples, varia-
bles selon les campagnes, comme par exemple celui utilisé en 1976 :
"la santé des legumes au service de la vôtre". Il n'existe pas de prescrip-
tions concernant la limite de validité des étiquettes, la certification
reposant surtout sur les conditions de production, Mais les responsables
Migros-Sano sont sensibles à ce problème et envisagent, pour éviter les
cas de présentation de produits fanés ou de maturité dépassée, d'organiser
une action d'information auprès des vendeurs,

4. OBJECTIFS ECONOMIQUES et RESULTATS

4.1 : Politigue de sélection

De par sa nature et les intentions de son fondateur,


Gottlieb DUTT WEILLER, la fédération Migres poursuit des objectifs à
caractères sociaux et humanitaires, Par conséquent, l'initiative de la
création de Migros-S-Production est destinée avant tout à "contribuer à
la lutte contre les dommages qui menacent la civilisation, en respectant
l'indispensable équilibre (1) 11 ,

Du point de vue commercial, cette initiative vise à aug-


menter la confiance des consommateurs envers Migres et à fidéliser leur
clientèle. Enfin, l'une des conséquences appréciables de cette création a
été de recréer des contacts humains avec les producteurs et de redonner une
personnalisation aux bons produits, En 1976, les ventes de produits sous
label Mîgros-S-Production ont représenté environ 70 %des légumes et 35 %
des pommes d'origine suisse vendues par les magasins Migres, Les ventes de
fruits et légumes originaires de Suisse représentent environ 1/3 des quan-
tités totales vendues par Migres, le groupe assurant la vente d'environ le
1/4 de toute la production agricole suisse.
Les produits sous label sont en progression constante
depuis 1973, tel qu'il ressort du graphique ci-joint,

(1) Brochure "Objectifs et organisation du service Migros-Bano"-


Lausanne 1973 ,

139
MIGROS~S~PRODUCTION

Evolution des superficies et du


nombre de producteurs contrOlés

Graphique 15

Ha ou Nombre
1500

1.000

500

--- -- o-- -- -- --0

o----
1974 1975 1976

- - · Légumes en conserve D=
Legumes frais
---~ v·--

--·
Surfaces
contrôlées
Fruits
o--
Nombre de
producteurs

140
4.2 Résultats

Les prix de venteœs produits bénéficiant du label


Mîgros-S-Production, de même que leurs prix d'achat, sont identiques aux
marchandises de même catégorie achetées ou vendues le même jour.

Cette decision provient de la fonction sociale que


l'ensemble des coopératives Migres tient à exercer en considerant qu'il
leur appartient de s'efforcer de donner aux consommateurs les meilleurs
produits sans majoration particulière des prix.

Vis-à-vis des producteurs, cette décision n'est pas


appréciée unanimement car ils considèrent que l'application des normes
exigees par Migres et la limitation des rendements pour conserver la
qualité des produits, augmentent leur coftt au kilo produit, Migres fait
valoirqu'elle apporte gratuitement l'assistance de ses conseillers,
qu'elle effectue à son compte les analyses et les opérations de contrSles,
De plus, elle apporte aux producteurs qui acceptent qe suivre les normes,
une garantie de priorité d'achat, et l'application des normes est de
nature à procurer certaines économies sur les depenses d'engrais et de
produits pesticides.

Enfin, le maintien d'un prix identique au cours du


jour sur le marche a egalement le grand avantage de limiter considérable~
ment les risques de fraude.

Le cofit des contr8les et des conseils assurés par


Migros-Sano représente actuellement environ 1,2% de la valeur globale
des ventes de fruits et légumes originaires de Suisse, appartenant à
des espèces contr$lees, On peut supposer que l'elargissement de l'activi-
té de Migros-Sano à d'autres espèces comme les pommes de terre par exemple,
et l'augmentation du pourcentage des produits indigènes bénéficiant du
label contribueront à reduire le coOt de l'intervention de Migros-Sano en
valeur relative,

Après 4 années de fonctionnement, le service Migros-


Sano estime avoir atteint les objectifs de la première phase de son acti-
vité qui était de rendre opérationnel un service de conseils et de contrô-
les, lui permettant d'apporter sa garantie à une part importante des
fruits et légumes commercialisés par le groupe des coopératives Mîgros,

L'année 1977 est à cet égard une année de consolidation


sur les produits bénéficiant déjà de son intervention, Au cours des pro-
chaines années, le service espère pouvoir elargir son activité, d'une
part par l'extension de son activité à d'autres espèces comme les pommes
de terre, les poires, les pruneaux et les abricots, Dans le m9me temps,
un programme de contrôles de la production animale sera appliqué pour les
oeufs~ les poulets et la viande de porc,

141
L'extension du système à des produits importes, par
accord avec des groupements de production, est egalement envisagee selon
des methodes identiques à celles qui sont déjà adoptees pour certaines
conserves, Ainsi la Migras poursuit un double but qui est celui de procurer
à ses clients des produits sains et de haute qualite, et de contribuer au
developpement d'un système de culture plus respectueux des conditions
ecologiques, Ce système favorise l'orientation des productions .à la fois
du point de vue qualitatif et quantitatif, ce qui accro~t pour les produc-
teurs la securite d'ecoulement.

Le système de contrôle Migros-Sano sur les lieux de produc-


tion de légumes et de fruits
Les conseillers techniques Migros-Sano sont en permanence sur
les lieux de production :

Aptitude du sol
Conseils Le sol doit être équilibré dans ses ca-
Prescriptions ractéristiques physiques et chimiques,
Contrôles reflétant des conditions normales de crois-
sance.
Application des fumures
Conseils Elle est fondée sur des normes de ferti-
Prescriptions lité. Fumure organique, complétée par une
Contrôles fumure minérale d•appoint, en quantité li-
mitée, pour réaliser 1 équilibre désiré
1

et non pas forcer la culture.

1
Conseils
Prescriptions Protection des plantes
Contrôles Utilisation limitée de pesticides

Conseils Bonnes pratiques culturales


Prescriptions
Contrôles } Travail du sol, rotation, couverture du
sol, amendements organiques, fumure, hu-
mus, etc.
Contrôle de la récolte
Prescriptions Résidus / / \'\Qualités intrin-
Contrôles pesticides sèques
Sol Qualités commerciales

Résultat Un produit équilibré, préservé des pollutions chimiques.

Extrait de Migros-Sano Information - 14.3~77

142
ANNEXE IV

FRUITS ET LEGŒ~S SOUS MARQUES DISTINCTIVES


GRANDE-BREl'AGNE
1. INTRODUCTION

L'importance des fruits et légumes pour quelques distribu-


teurs en Grande-Bretagne les a amenés à définir des spécifications parti-
culières, plus limitatives que les normes communes, pour apposer leur
marque commerciale sur ce type de produit dont la qualité répond ainsi
à des standards particulièrement exigeants.
De leur côté, les producteurs de GUERNESEY ont adopté
depuis 1956 des règles strictes de normalisation pour l'exportation de
l'Île des fruits et légumes, notamment des tomates et des ra1s1ns.

2. DEFINITION du PRODUIT

Il n'y a pas de certification proprement dite de qualité,


que ce soit par les sociétés de distribution ou les organisations de
producteurs de Guernesey, mais des spécifications particulières imposées
pour l'utilisation d'une marque commerciale.

Les conditions ainsi exigées par les sociétés de distri-


bution portent par exemple sur

- un pourcentage de sucre selon contrôle au réfractomètre (the Little


wood organisation LTD) ; ex
minimum pour pommes 13 %
minimum pour raisin 11 %
m1n1mum pour melon 9 %
-un délai d'écoulement de la marchandise après ouverture d'une chambre
en atmosphère contrôlée.
Ex : des pommes provenant d'une chambre ouverte depuis plus de 2,5 semai-
nes seront refuséeschez Marks and Spencer.
-en fonction de l'éducation du consommateur, il commence à être demandé
une maturité plus avancée que par le passé (ex : coloration 1 et 2 pour
les pommes chez Littlewoods).
-des variétés bien déterminées.

144
Les conditions imposées par le States Comittee for horti-
culture de Guernesey portent principalement sur le calibrage et le mode
de conditionnement. Toutefois, dans le cas des raisins, une richesse
en sucre mini~ale est exigée. Elle est de 11 %minimaux pour les raisins
exportés sans spécification particulière, et 14 % pour ceux qui bénéficient
des marques de qualité supérieure telles que : "Choice", "Selected", ou
"First quality".

Les contrôles sont effectués par l'Inspection des produits


pour l'exportation.

Les marques des distributeurs sont données en fruits et


legumes, à tous les produits vendus dans le rayon (ex : San Michael pour
Marks and Spencer). Il n'existe pas de fruits et legumes sans marque sur
les rayons.

3. PRESERVATION des QUALITES

Les emballages doivent répondre à des spécifications


précises de certains distributeurs, mais il s'agit là d'une exigence qui
tend à se généraliser en Europe.

Certaines sociétés imposent une température minimale pour


la chaîne de froid (Sainsbury LTD). De même sur les rayons de vente,
certains distributeurs indiquent une date limite de vente. Cette informa-
tion peut être portée en clair à l'intention du consommateur,comme par
exemple chez Mark and Spencer où elle correspond à un delai de 3 jours
après étiquetage.

NET WEIGHT
lb oz .. ..·=.p:RICE
1 3 5s .3 0
MARKS & SPENCER l~D ·BAKER STREET· LONDON
MARKS aSPENCER LlO

Dans d'autres cas, l'information est à usage interne


destinée aux responsables du rayon par le moyen d'un code, d'une couleur
de l'étiquette ou de la date de mise en rayon (Littlewoods organisation -
Sainsbury) .

145
4. OBJECTIFS et RESULTATS ECONOMIQUES

Cette politique de sélection vise essentiellement à


l'obtention d'un produit standard de qualité satisfaisante, dans le but
d'accroître les ventes et la régularité des débouchés.

Le marché britannique apprécie de plus en plus les produits


de qualité et le pouvoir d'achat reste le frein principal à cette évolution.

Mais ces efforts permettent de dégager une plus-value aux


produits ainsi sélectionnés. Par exemple, la tomate de Guernesey est vendue
au détail environ 5 pences de plus par kilo que les autres provenances
(Canaries- Angleterre- Pays-Bas).

146
ANNEXE V

MELONS CHARENTAIS JUSOLEIL


FRANCE
1, INTRODUCTION

Le melon est un des produits pour lequel le consommateur


est le plus sensible à toute deficience de la qualité, La société
MONOPRIX a donc decide d'etendre à ce produit la garantie d'une marque
commerciale basée sur une selection qualitative, déjà utilisée pour des
agrumes et des ananas,

La marque JUSOLEIL est utilisée depuis 197~pour les


melons_, mais depuis 1973 tous les lots de melons ont été testés.

2, DEFINITION du'PRODUIT et·coNTROLE

2,1 : Critères de definition

La selection des melons commercialisés sous cette marque


est faite d'après une mesure de la teneur en sucres appréciée par l'indice
refractométrique,

Pour être marqués JUSOLEIL, les lots doivent présenter


sur l'echantillon un indice refractométrique moyen de 12 avec une homo-
généité de l'ensemble telle que 85 %au moins des fruits aient un indice
supérieur à 10,

En outre, les fruits doivent avoir un poids moyen compris


entre 800 et 900 grammes (12 fruits par plateau 57 x 34) ou 600 à 750 gram-
mes (15 fruits par plateau), Une liste limitative des variétés appartenant
toutes au type uCharentais" elimine un certain nombre d'entre elles pour
ne retenir que celles qui présentent le plus grand potentiel qualitatif.

Variétés retenues Variétés éliminées

Vedrantais Damiel Ornilabel Igor


Cantor Gros Pécout Odybis Pharo
Doublon BB Rafon Provence
Printadou Costière Valery Super Précoce du Roc
Concorde

A ces conditions de sélection, la société a ajouté des


recommandations concernant la culture, Les principales recommandations
portent sur les points suivants :
~la densité de plantation (8,500 à 10,000 pieds/ha),
~la fumure potassique : apports d'une dose de potasse représentant 1,25 à
1,5 fois les apports d'azote,
~ l'irrigation limitée à 2,500 ou 2,700 m3/ha avec un rationnement augmen-
tant progressivement jusqutà la nouaison, et fortement reduite pendant
la période du grossissement des fruits,
~ le maintien d'un très bon état végétatif du feuillage,
~l'exclusion des dernières récoltes sur une même parcelle,

148
F RA NC E

ME L 0 NS C HAR E NT A 1 S
J US0 L E 1 L

Société Anonyme des MONOPRIX


Département Fruits et Légumes
SAMADA
4, rue du Courson
F 94537 RUNGIS PRINCIPAL

149
2.2 Orgàrtisation dé la selèction et du contr8le

La certification de la qualité est faite par l'apposi-


tion de la marque, d'après les analyses faites soit par le grossiste expé-
diteur, soit par l'agent agréeur de la société au stade de l'expédition,

Une vérification est faite systématiquement par des


contrSles d'agréage au moment de la livraison à l'entrepSt. Cet agréage
porte sur 1 %des quantités livrées, tous les lots étant testés.

Ces dispositions ne nécessitent évidemment pas de rela-


tions interprofessionnelles particulières mais-un accord de prlnclpe va-
riable pour la durée de la campagne entre un certain nombre de grossistes

2,3 Modalités de sélection et de contr8le

Les contrôles, tant au stade de l'expédition que de la


réception, se font sur un échantillon, Un nombre minimal de 8 fruits
est prélevé pour tout lot constituant moins de 500 pièces, Ce nombre est
porté à 13 pour les lots constitués de 500 à 3,200 pièces,

Un cylindre de chair est prélevé latéralement avec une


gouge à fromage pour effectuer la mesure de l'indice réfractométrique.
Ces mesures sont faites individuellement pour chaque fruit, par pression
sur le cylindre de chair prélevé, dont le jus est déposé directement sur
le prisme du réfractomètre, La partie de la chair la plus à l'intérieur
est éliminée sur une longueur de 1 cm environ, Le lot n'est accepté sous
la marque JUSOLEIL que si la moyenne des indices réfractométriques est
au moins égale à 12 avec une tolérance pour les moyennes comprise entre
11 et 12, et à conüition que dans cette moyenne le nombre de melons ayant
un indice inférieur à 10 soit inférieur à 2 pour les échantillons de
8 fruits ou à 3 pour les échantillons de 13 fruits,

2,4 Identification des produits

Le support de la certification de la qualité est consti-


tué par un étiquetage individuel de chaque fruit, effectué à l'aide d'un
tampon en caoutchouc portant la marque JUSOLEIL. L'apposition de ce tampon
se fait sous la responsabilité de l'emballeur expéditeur,

En 1977, la marque Jusoleil a été imprimée directement


sur l'etiquette poids-·prix collée sur chaque fruit.

150
3. PRESERVATION de la QUALITE

3.1 :Modalités d'emballage et conditionnement

L'emballage est fait en plateaux bois de dimensions


traditionnelles 57 x 34, pouvant contenir 12 à 15 fruits comme indiqué
plus haut. La société souhaiterait pouvoir adopter des emballages 60 x 40.
Ces plateaux sont revêtus d'une bande de papier colore portant la marque
sur le côté.

3.2 Stockage
Il n'y a aucun stockage en raison de la rapidité des
opérations de livraison et de distribution.

3.3 Transport
Le transport est effectué uniquement par camion ordinaire
partant à midi le jour A des lieux de production du Sud-Est, pour arriver
dans la nuit à l'entrepôt de Paris Rungis. L'approvisionnement des magasins
et la mise en vente au détail sont faits dès le matin du jour B. Pour les
lots originaires du Sud-Ouest, la mise en vente s'effectue le jour C.

3.4 Distribution

La S.C.A. MONOPRIX est la centrale d'achat d'un groupe


de 260 supermarches ou magasins populaires. Elle assure l'approvisionne-
ment d'un certain nombre de ses magasins de la region par1s1enne, avec
les melons de cette qualité : 10 en 1976 et 22 en 1977.

Aucune prescription speciale n'est faite aux vendeurs


mais ils reçoivent une information sur les conditions de sélection et
d'agréage ainsi que sur la signification de l'indice refractométrique
comme critère objectif de qualité, pour pouvoir renseigner les consomma-
teurs qui le demanderont.

4. OBJECTIFS et RESULTATS EC9NOMIQUES

4.1 : Politique de selection

En pratiquant cette selection qualitative, l'objectif


principal de la S.C.A. MONOPRIX est de permettre un accroissement des
quantités vendues en fidélisant une clientèle sur un type de produit qui
peut laisser un souvenir agréable au consommateur. Mais cette fidélité
ne peut être obtenue que si la qualité est rigoureusement contrôlée et
présente un niveau suffisamrr1ent élevé et régulier.

151
S.A. r~ONOPRIX

Répartition qualitative de 1•ensemble des livraisons


de melons de 1974 à 1976
(en pourcentage)

Graphique 16·

80

40

IR=12~~~
30 ~888~ IR =12

20
34%
31% 28.%
0

1974 1975 1976


40

152
4.2 Résultats

En 1976, les prix des melons sélectionnés ont obtenu


en moyenne un supplément de 0,50 F. par kg à l'achat et de 0,60 F. à la
vente au détail. En 1977, ce supplément était de 0,80 F. pour couvrir les
frais de sélection et d'étiquetage poids-prix. Mais cette moyenne corres-
pond à des différences de prix pouvant aller de 0,30 F., en début de
récolte lorsque la qualité générale est bonne, à 1,00 F.lorsque les melons
de bonne saveur deviennent rares. Ceci conduit à amortir en partie les
fluctuations du prix à la production. La présence de melons de qualité
contrôlée semble avoir eu un effet d'entrainement sur la totalité des
ventes de melons pendant toute la saison. Pour favoriser la mise en place
de ce produit, une animation a été réalisée dans chaque magasin dans le
courant du mois d'août.

Le service des fruits et légumes de la S.C.A. MONOPRIX


se déclare satisfait de cette opération et espère pouvoir continuer, en
la développant, l'expérience réalisée depuis 2 ans.

Il est remarquable de constater que cette sélection a


eu pour effet d'entraîner les principaux fournisseurs de la société
pratiquant cette sélection, à une amélioration globale de la qualité
des melons offerts aussi bien sous la marque JUSOLEIL qu'en dehors de
cette marque.

Le graphique ci-joint montre qu'entre 1974 et 1976, la


proportion des melons offerts à la société, dont l'indice réfractométri-
que est supérieur à 12, est passée de 36 à 47 % du total des lots propo-
sés, alors que dans le même temps la proportion des lots présentant un
indice refractométrique moyen inferieur à 10, a régressé de 33 à 25 %.

Cette expérience commerciale montre qu'une sélection


qualitative objective est favorable non seulement à un développement de
la consommation en apportant une sécurité à l'achat pour les consommateurs,
mais à une amélioration globale de la qualité des produits au stade de
l'expedition, en permettant aux producteurs et aux grossistes de prendre
conscience des différences qualitatives importantes que l'on peut ren-
contrer entre différents lots.

153
Graphique 17
Evolution du prix de gros des Melons
F./k.g
Marché de Paris~Rungis ~ 1975 et 1976
7
1976

4
1 \
1 \
1 \
/ \
""""""
CJ1 3
... 1 \ 1 ;,
/ ,,
1 1
2 1 '-'
'

Juillet Août Septembre


Amill!X.E VI

ORANGES DE MONTAG1Œ
ESPAGNE
1. INTRODUCTION

Depuis quelques années, une des plus importantes sociétés d'ex-


portation de fruits et légumes d'Espagne :PASCUAL HERMANOS S,A., avait
différencié ses produits en utilisant des marques commerciales basées sur
une sélection à la production.

Devant les exigences du marché français, elle a ressenti la


nécessité de renforcer cet effort en offrant des oranges de qualité supérieure
sous une marque distinctive. S'appuyant sur des travaux du laboratoire d'étu-
des de l'Institut Agronomique et de Technologie Alimentaire de Valence, elle
a défini des critères permettant la création d'une marque portant l'indication
"orange de montagne". Cette appellation est utilisée depuis 1974.

2. DEFINITION du PRODUIT et CONTROLE

2.1 : Critères de définition

Selon les travaux de E. PRIMO et J.M. SALA (1). des valeurs


minimales et optimales d'un indice de maturité peuvent être définies pour cha-
que variété par rapport à une échelle d'acceptabilité des consommateurs. Cet
indice de maturité défini dans les principaux pays producteurs d'agrumes, est
obtenu par le rapport matières sèches solubles/acidité citrique.

La sélection des "oranges de montagne" est essentiellement basée


sur la mesure de cet indice au moment de la récolte.

Les valeurs minimales adoptées par la Société PASCUAL correspondent


à un niveau d'acceptabilité de 7 dans l'échelle de SALA correspondant à l'ap-
préciation : "J'aime modérément".

La sélection est ainsi supérieure de 1 unité d'acceptabilité au


niveau 6 retenu par les auteurs pour définir le seuil minimal de l'indice de
maturité.

( 1) PRIMO E,, SALA J ,M,, ROMERO R,, GINER C,


Calidad de las variedades de naranja. X, Indices de madurez m1n1mos y
optimos y calendarios de maduracion de las distintas variedades,
1971 - A.T.A, 11 (4), 549-561.

156
E S P A G NE

0 RA NG E S n E M0 NT A G NE

PASCUAL HERMANDS 1 S.A.


VALENCIA

PASCUAL Hermanos S.A.


Calle Cronista Carreres 11
VALENCIA

157
....
~~œ~

~ HERMANOS.S.A.• CRONISTA CARRERES,I• \NENQtc


--
.,.,
l"'OANGE DE .NO

ŒMONTA

Calomer Hnos.
Vlll ARRE M.

158
Pour un niveau d'acceptabilite de 7~ l'indice de maturite IM
doit atteindre les valeurs suivantes pour les principales varietes classees
par ordre de maturite, en r.egard desquelles on a fait figurer la valeur
optimale de IM determinee par PRIMO,

Variétés IM IM
au seuil de optimal
7
Navelina 7,4 13,3
Washington navel 6,8 12,9
Thomson navel 7,8 13,2
Navelate 8' 1 17,8
Salustiana 11,5 13,0
:caden er a 6,6 8,7
Sanguine double fine 7,3 10,7
Verna 9' 1 11 ' 1
Valencia la te 8,8 10 ~ 7

A partir des premières selections faites selon ce barême, la


Societe PASCUAL a constate que les fruits repondant aux critères ex1ges
provenaient des plantations faites en terrasses sur les collines qui bordent
la plaine de Valence.

Le terme "orange de montagne" tend donc à rappeler cette or1g1ne


géographique sans en faire une obligation pour la definition du produit qui
repose seulement sur l'indice de maturite et un ensemble de critères d'aspect

- coloration uniforme
- calibre suffisant
- classement en categorie I ou Extra.

2.2 Organisation de la selection et du contrôle

La selection est effectuee par deux contr6leurs de la


Societe PASCUAL, societe anonyme realisant un tonnage d'expedition de
210.000 tonnes par an dont 180.000 à l'exportation.

Lorsqu'un acheteur de la societe estime qu'un verger peut attein-


dre l'indice de maturite exige pour l'appellation "orange de montagne", un
contrôleur prélève un echantillon pour analyse. Si le test est positif,une
deuxième analyse de verification est faite au moment de l'arrivee du lot à
la station fruitière. C'est le resultat de cette dernière analyse qui deter-
mine le classement sous l'etiquette "orange de montagne" ou non. Les achats
se faisant sur pied, deux à trois analyses peuvent être faites successivement
sur le même verger pour suivre l'évolution de l'indice de maturite jusqu'à ce
qu'il ait atteint un niveau suffisant pour être recolte.

159
2.3 Modalités pratiques de sélection et de contrôle

La sélection est décidée d'après l'examen d'un échantillon


représentant 2 à 5 %du lot à commercialiser.

L'indice de maturité est obtenu en faisant le rapport entre :

- la teneur en matières sèches solubles du jus exprimée en %


(degré Brix= indice réfractométrique),
-l'acidité, exprimée en grammes d'acide citrique anhydre pour
100 cc de jus.

2.4 Méthodes d'identification des produits

La certification est réalisée par une marque commerciale portant


l'appellation "L'orange de montagne" sans aucune autre mention qualitative.
Dans sa publicité, la Société PASCUAL signale qu'elle a pris la décision de
sélectionner ces oranges "pour les offrir à la clientèle très exigeante en
qualité gustative".

Les emballages portent à l'extérieur la mar~ue ci-dessous et à


l'intérieur, chaque fruit reçoit une mini étiquette. De plus, une ligne sur
deux est papillottée avec un pàpier portant une répétition de la marque et
de l'appellation. Chaque caisse reçoit en outre des sachets plastiques d'em-
ballage imprimés selon le modèle reproduit à la fin de ce chapitre .

._-.
.. ::,::- .. .
; <:t;O.·. •
:· ·:.::: ..

--.:::~-;n~t*.\~::
/,.

l'orange de montagne

160
3. PRESERVATION de la QUALITE

3.1 : Modalités d'emballage et conditionnement

L'emballage se fait en caisse bois ou carton, mais chaque caisse


est d'une contenance moitié moindre que les caisses à oranges ordinaires.
Il n'y a pas de conditionnement en filets ni en préemballé.

3.2 Stockage et transport


Aussitôt après emballage, les oranges sont acheminées rapidement
de man1ere à être commercialisées dans un délai de 5 jours après conditionne-
ment, sinon 1 'appellation "orange de montagne" leur est retirée.

161
3.3 Distribution

La Société PASCUAL ayant ses propres succursales à l'étranger,


le produit c6ntinue à être suivi par le personnel de la société jusqu'au·
stade de la vente en gros. Un soin tout particulier peut ainsi être accordé
à ce produit.

4. OBJECTIFS et RESULTATS ECONOMIQUES

Cette politique de sélection vise à obtenir un produit de qualité


supérieure pour satisfaire la clientèle la plus exigeante.

En outre, ce produit est destiné à accroître la renommée des


fruits commercialisés par PASCUAL S.A.

Les achats étant faits sur pied et la sélection étant générale-


ment faite après l'achat, il est difficile de determiner la plus~alue qui
peut revenir au producteur.

Toutefois, les prix pratiqués correspondent nécessairement au


niveau supérieur de la fourchette des prix au moment de la vente, car les
producteurs prennent conscience de la qualité de leurs fruits.

Au stade de gros, la marge de prix supplémentaire obtenue par


les oranges de montagne varie en fonction de l'état du marché, Lorsque le
marché est bien orienté et les prix fermes, la difference peut atteindre
30 à 35 %de la valeur des oranges ordinaires. Mais lorsque le marché est
plus difficile, cette marge peut être ramenée à 15 %.

Les résultats peuvent être considérés comme satisfaisants.


Les quantités exportées sous l'appellation "orange de montagne" représentent
4.000 à 4.500 tonnes sur un total de 150 à 170.000 tonnes d'oranges exportées
par la société, soit environ 3 %.

Ces exportations sont destinées pour 80 %au marché français,


le reste est expédié vers la Belgique et un peu la Suisse.

Quelques autres sociétés ont fait des tentatives analogues,


mals sans la même importance, car elles n'ont pas la même structure commer-
ciale.

162
PASCUAL HERMANOS,SA.
Calle Cronista Carreres.11-VALENCIA
R.E.17.074 • PRODUCIDO EN ESPANA

163
ANl~EXE VII

PECHES Er NECTARINES SOUS LABEL AGRICOLE


FRANCE
1. INTRODUCTION

Differentes enquêtes menées auprès des consommateurs


ont fait ressortir que la pêche apparaissait comme le fruit pour lequel la
détérioration de la qualité gustative était le plus fortement ressentie.
C'est pourquoi des études ont été eQtreprises depuis plusieurs années pour
rechercher les causes de cette détérioration et établir des critères objec-
tifs qui permettraient de sélectionner les meilleurs fruits.

Dans le même temps des plantations d'un type nouveau


de pêches à peau lisse, les,nectarines, se sont développées assez rapide-
ment en Europe à partir de variétés introduites des Etats-Unis. Les plan-
tations ont été importantes dans la plaine du Roussillon (département des
Pyrénées-Orientales) où ces variétés trouvent des conditions climatiques
particulièrement favorables. Sous l'impulsion de quelques responsables
professionnels et de techniciens de la Chambre d'Agriculture, il est
apparu que ce produit pouvait constituer une base favorable à une promotion
de la qualité, profitable à l'ensemble des fruits de la région.

Cette action apparaissait d'autant plus nécessaire qu'elle


était entreprise au tout debut de l'entrée en production de ce fruit nou-
veau sur le marché français.

C'est ainsi qu'est née l'idée d'un label "Nectarines du


Roussillon" qui a été accordé en 1973. Plus récemment, en 1976, un syndicat
de producteurs du departement du Gard a également fait une demande de label
en faveur, cette fois-ci, à la fois des pêches et des nectarines, en se
basant sur le résultat des études de critères objectifs d'appréciation de
la qualité.

2. DEFINITION du PRODUIT et CONTROLE

2.1 : Critères de definition

Dans les deux cas, il s'agit d'une production provenant


d'une région délimitée, la plaine du Roussillon d'une part, et les Costières
du Gard d'autre part, qui correspondent à des sols d'alluvions anciennes
et à un climat chauf particulièrement favorable à la culture du pêcher.

Dans le cas des nectarines du Roussillon, le règlement


initial prévoyait également des conditions de production et des distances
de plantation correspondant aux recommandations faites par les services de
vulgarisation de la Chambre d'Agriculture. Mais ce règlement est en cours
de remaniement et doit adopter comme base de sélection, comme pour les
p@ches et nectarines des Costières du Gard, des critères objectifs à
caractère analytique.

166
Zones de production des pêches
et nectarines sous label agricole

REGION du LANGUEDOC- ROU5~lLLON

LDZ f. RE
> 1000,.,

~ soo .a 1ooo~

200 à 500,

Hf.P.AULT

Costières du Gard

Roussillon

167
F R A NC E

P E C HE S E T N E C T A R I NE S
S 0 US LAB E L AGR I C0 L E

Syndicat pour la promotion


et la défense des Nectarines Syndicat des Costières
du Roussillon de Beaucaire
19, Avenue de Grande-Bretagne Coste Rouge
F 66000 PERPIGNAN F 30127 BELLEGARDE

168
Ces critères portent à la fois sur l'aspect du fruit
qui traduit son développement harmonieux, le stade de maturité au moment de
la cueillette pour que le potentiel.d 1 émission aromatique soit suffisant,
et enfin sur les critères analytiques basés sur la richesse en sucres et
sur le rapport sucres/acidité,qui constituent la base des sensations gusta-
1

tives en m@me temps que des indicateurs du développement de l'ensemble des


constituants du fruit,

Les critères analytiques prévoient une richesse en sucres


minimale, mesurée d'après l'indice réfractométrique du jus (IR) qui doit
être de 10% pour les variétés précoces, progressivement relevé à 11 %pour
les variétés tardives,

Le rapport sucres/acidité exprirr~ par l'e~ression


10 IR/A doit être supérieur à 1, Ces différents paramètres analytiques sont
considérés actuellement comme provisoires et susceptibles de modifications
et d'adaptation en fonction des premiers résultats obtenus,

2.2 Organisation de la sélection et du contr6le

Dans les deux cas~ l'organisme certificateur est un


syndicat de producteurs dont l'importance au sein de la région reste encore
relativement modérée,

Si le Syndicat pour la promotion et la défense des necta-


rines du Roussillon regroupe bien la quasi totalité des producteurs de
nectarines, son action est restée limitée en raison de la part relativement
faible de ces variétés dans l'ensemble des p@ches cultivées, mais surtout
du fait que le syndicat ne dispose pas d'une structure de commercialisation
qui lui soit propre, A l'heure actuelle, la superficie plantée en nectarines
dans le Roussillon est de l'ordre de 1,000 ha sur un total de 4,500 plantés
en pêchers dans le département des Pyrénées~Orientales,

Le Syndicat des Costières du Gard ne regroupe actuelle-


ment que quelques producteurs particulièrement sensibilisés aux problèmes de
la qualité et leur production labellisée peut @tre estimée à 500 tonnes, ce
qui est peu par rapport aux 40,000 tonnes de p@ches produites sur l'ensemble
de la zone des Costières du Gard,

Les deux syndicats sont soumis à un organisme vérificateur


par contrat, l'Association nationale pour la promotion et le contrôle de la
qualité (QUALITE FRANCE), Cette association vérifie les conditions d'attri-
bution du label et la qualité des fruits vendus sous label, en procédant
à des prélèvements chez 50 % des acheteurs et 10 % des commerçants détail-
lants,
Ces prélèvements donnent lieu à des degustations de
contrôle ainsi qu'à une analyse des critères objectifs,

Dans les deux syndicats, les éléments actifs sont des


producteurs indépendants expediant eux~~mes leur production sous une
marque personnelle, Il n'existe pas de relations interprofessionnelles
particulières,

169
2.3 Modalités de sélection et de contr6le

La vérification de la qualite des fruits se fait d'après


un échantillon prélevé au moment du conditionnement~ comportant 30 fruits
dêjà calibrés et triés. Les analyses sont effectuées sur le jus extrait
de 2 secteurs verticaux opposés, prélevés sur chacun de ces 30 fruits en
recoupant les faces les plus colorées et les moins colorées du fruit.

La mesure des sucres est effectuée à l'aide d'un réfrac-


tomètre à main et l'acidité par neutralisation avec une liqueur de soude
0,1 N en présence de phénolphtalêine. L'acidité est exprimée en milliéqui-
valents par litre de JUS.

2.4 Identification des uroduits

Le support de la certification est réalisé par une êti~


quette portant la marque syndicale et le label rouge institué par le decret
du 13 janvier 1965.

Le label nectarines du Roussillon a été homologué sous


le n° 09.73 et le label des pêches et nectarines des Costières du Gard sous
le n° 03.77. L'étiquetage se fait actuellement sur chaque colis, Certains
distributeurs souhaiteraient pouvoir utiliser une étiquette individuelle
sur chaque fruit mais la tenue d'une telle étiquette est difficile sur
l'épiderme des pêches en raison de leur duvet, Des essais sont faits actuel-
lement avec des étiquettes spéciales en taffetas,

DES COSTIÈRES DE
Coste Rou
BELLEGARD
<
C)
ïz
l>m
0~
)>~
~m
DATE
m};
DU !::tD
CONDITIONNEM NT sm
DATE LIMITE l .,
{ m=i ~
VALIDITE û> 0 ~.
DU LABEL ROUGE ~ m ~
HOMOLOGATION N'09·73 i ~ '1
~
N0 0 3 9 0 0 1 'l ~
SYNDICAT PROMOTION ET Dt: FEN SE
DES'NECTARINES DU ROUSSillON ---...J
...____-
19.avenue de Grande Bretagne 66000 Perpignat1 CONTROLE. PAR c...- FRANCE
QUALIT~
' ' ~"
!:
0 :::0
=ï )>
--------------------~--------~~-----------------------------------------m.~
ENCASDERÉClAMATiDN,$'AORESSERA OUAt!Tl·fRANCE 18. RUE VOtNEY·J5D02 PARIS ·FRANCE ~

170
3. PRESERVATION de la QUALITE

3.1 :Modalités d'emballage et dè conditionnement

L'emballage le plus couramment pratiqué dans les deux


syndicats est le plateau 50 x 30 contenant une seule couche de fruits.
Eventuellement les fruits peuvent être placés sur 4 couches lorsqu'ils
sont disposés dans des supports alvéolaires rigides ne reposant pas sur
les fruits de la couche inferieure.

3,2 Stockage

La conservation frigorifique pour une durée supérieure


à 4 jours est exclue pour les fruits bénéficiant du label,

3,3 Transport

Les expéditions sont faites par route et par fer


selon la destination, les transports réfrigérés étant utilisés pour les
expeditions dépassant 500 km,

3.4 Distribution

La validité du label est iimitée à 6 jours après condi-


tionnement, Chaque étiquette porte donc la mention d'une date précédée
de l'indication de la date de limite de validité du label, passée cette
date, les fruits peuvent être laissés en vente mais l'étiquette de label
doit être retirée,

4. OBJECTIFS et RESULTATS ECONOMIQUES

4,1 ; Politique de sélection

Les objectifs de sélection des deux syndicats tendent


à proposer un produit de qualité supérieure représentant un secteur témoin
pour les consommateurs les plus exigeants,

Dans le cas des nectarines~ s'agissant d'un type de fruit


nouveau, les prix ont bénéficié jusqu'à ce jour d'un effet de rareté de
l'offre, La création du label devrait réaliser une promotion plus générale
pour ralentir le mouvement de baisse des prix qui doit normalement accompa-
gner l'accroissement du volume de production~

Dans les deux cas, l'objectif général est de personnali-


ser un produit qui tend à devenir banal par suite de l'abondance de la
production et pour lequel les prix offerts ne sont que rarement différen-
ciés en fonction des qualités intrinsèques des fruits,

171
4,2 Résultats

Ces deux syndicats de label étant à leur tout debut de


fonctionnement, les quantités commercialisées sont restées très faibles,
Dans le cas des nectarines du Roussillon, bien que le label ait été accordé
depuis quatre ans, son utilisation en est restée limitée car il s'est heurté
au depart à une absence de structure de commercialisation qui permette une
certaine concentration de l'offre des produits sous label,

Ce syndicat est actuellement en cours de réorganisation


en vue de regrouper un certain nombre de producteurs expéditeurs indépen-
dants et d'elargir le benefice du label à la fois aux p~ches et aux necta-
rines, comme cela est réalisé par le syndicat des Costières du Gard,

Les prix pouvant gtre obtenus· par les p~ches sous label
sont nécessairement plus eleves que les fruits ordinaires, mais il est très
difficile d'établir une comparaison pour un produit comme la p~che, dont
l'éventail des prix est déjà normalement très ouvert en fonction des varié-
tés, des calibres, des catégories de normalisation et de l'état de maturité
des fruits.

On peut noter seulement que dans le cadre d'un essai


de commercialisation effectué en 1975 par un service du Ministère de
l'Agriculture (le C,T,G,R,E,F,), en liaison avec differents groupements de
producteurs de la vallee du Rh6ne et plusieurs grandes sociétés de distri-
bution, il a été possible d'établir un accord pour une majoration forfai-
taire de 15% des prix d'une marchandise logée au stade de l'expédition,
correspondant aux m~mes spécifications de conditionnement,,

Ces expériences sont restées jusqu'à ce jour trop limi-


tées pour établir le coût de la sélection et du contr6le,

Les objectifs économiques du label nectarines du Roussil-


lon, plus ancien, n'ont pas été atteints puisque les quantités commerciali-
sées sont restées très faibles,

Pour le syndicat des Costières du Gard, celui-ci en


est actuellement à sa première campagne et on ne peut donc pas se référer
à un résultat complet, Par contre, dans le cas de l'expérience déjà mention-
née, effectuée en 1975 par le C,T,G,R,E,F., on a pu realiser des ventes de
pêches sous une étiquette informative concernant la qualité, pour un volume
représentant 31 %en moyenne des quantités vendues dans l'ensemble des
magasins participant à l'expérience, Cette proportion a d'ailleurs été varia~
ble selon les points de vente en s'étendant principalement de 15 à 42 %.
Ces résultats ont été obtenus avec des différences de prix au stade du
détail, qui ont varié selon les périodes entre 10 et 30 % par rapport aux
autres pêches vendues au même moment dans le magasin,

Une enquête réalisée sur les lieux de vente a permis de


constater que les consommateurs reconnaissaient l'effort qualitatif des
producteurs, et qu'ils sont dans l'ensemble disposés à rémunérer cet effort
à sa juste valeur,
Ce résultat laisse donc penser qu'au stade de la distri-
bution, un véritable marché des pêches de qualité peut s'instaurer mais
qu'il nécessite une très bonne organisation de la commercialisation au
stade de l'expédition et une coordination étroite entre les différents opé-
rateurs qui interviennent sur la filière entre le producteur et le consomma-
teur.

172
ANNEXE VIII

POiviME GOLDEN DELICIOUS SOUS LABEL AGRICOLE


FRANCE
1 . INTRODUCTION

La standardisation des fruits sur un petit nombre de variétés


et l'abondance dé la production de certaines espèces, et particulièrement
les pommes, ont contribue à banaliser ces fruits auprès des consommateurs.
La pomme Golden Delicious, qui représente les 2/3 de la production française
des pommes commercialisées et 1/5 de la consommation totale de tous les fruits
frais, est certainement le fruit qui a pris le caractère le plus banal. Dif-
ferentes études entreprises depuis 1967 ont permis de proposer des critères
objectifs de qualité pour les pommes Golden.

Au cours des quatre dernières années, la Société PARIDO~qui


représente un groupement d'achat de differentes sociétés de distribution par
grande surface ou par magasin à succursale multiple, a fait des essais de
vente de pommes sélectionnées selon ces critères. Les resultats commerciaux
obtenus l'orit encouragée à prendre l'initiative de proposer à differents
groupements de producteurs et à des négociants, de constituer une association
"pour la defense et la promotion des fruits de qualité gustative sous label
agricole".

L'association a été constituée en 1976 et elle a présenté une


première demanqe de label agricole pour les pommes Golden Delicious, qui a été
utilisé pour la première fois au cours de la campagne de vente 1976/1977.

2. DEFINITION du PFQDUIT et CONTROLE

2.1 : Critères de definition

La definition du produit beneficiant du label est uniquement


basée sur les critères objectifs d'appréciation de la qualité gustative •

• Maturité et déveZovpement
Les fruits doiventprésenter les caractères d'un developpement
suffisant, appréciés notamment par
• une forme d'aspect allongé, tronconique,
• la présence de 5 côtes bien visibles au point pistillaire et
une cavité pistillaire large et profonde,
• un épiderme d'aspect plus mat que cireux,
• la présence de lenticelles bien visibles mais non éclatées,
• une chair croquante, juteuse et de coloration légèrement
jaune ambre, non verd~tre.

174
FRANCE

P 0 MME G0 L D E N D E L 1 C 1 0 US
S 0 US LAB EL AGR I C0 L E

Association pour la Défense


et la Promotion des Fruits
de Qualité Gustative sous
Label Agricole
258~ Avenue Napoléon Bonaparte

Boite Postale n° 2
F 925UZ RUEIL MALMAISON

175
Gr a phi que 18

POMMES GOLDEN sous LABEL

Répartition des quantités contrôlées


par classes d•indice de qualité
Campagne 1976/1977

soo- tonnes

aoc- Total = 2. 500 T

Seuil d'acceptabilité =
indice 180 à la récolte
700-

soo-

500-

400-

300-

200-

100-

140 160 180 200 220 240


Indice de qualité

176
Après conservation, la texture du fruit doit correspondre à
un etat de maturite suffisant et ne presenter ni fletrissement (rides), ni
elasticite excessive des tissus, ni une texture molle ou farineuse (manque
de turgescence).

• Critères analytiques

La qualite gustative des lots est apprec1ee d'après l'indice


de qualite ST + 10 A (sucres totaux + 10 acidite) mesure sur le jus extrait
d'un echantillon representatif du lot, dans les conditions fixees par la
norme AFNOR : V 20 - 201 : méthode objective de presomption à la recolte
de la qualite gustative des pommes Golden Delicious.

Ils doivent en outre presenter une acidité suffisante en fonc-


tion de la duree et du mode de conservation.

La valeur minimale de l'indice de qualite doit correspondre


en moyenne à un indice de 180 au moment de la récolte, dont les valeurs
decroissantes par suite de la perte d'acidité en conservation sont fixees
par le tableau ci-dessous.

En fonction des conditions climatiques de l'année et d'après


des tests analytiques pratiques sur des vergers temoins, la commission
technique decide chaque année,- avant le 15 août, d'une modulation éventuel-
le de plus ou moins 5 points de l'indice de qualité.

TABLEAU des VALEURS MINIMALES EXIGEES pour l'INDICE de QUALITE et 1 'ACIDITE

~n
e
e
1er mois 2e mois 3e mois
Octobre Novembre Decembre
4e mois
Janvier
5e mois
Février
6e mois
Mars

Indice moyen 180 à la recolte 175 171 166 162 158 175 ( 1 )
----------------------------------- -------- -------- --------- 1---------- --------- ---------
Modulation inférieure 175 à la 166 171( 1 )
171 162 158 153
recolte
------------------------------------- -------- -------- --------- --------- --------- ---------
Modulation supérieure 185 à la 180 175 171 166 162 180( 1 )
recolte
----------------------------------- -------- -------- --------- -------- --------- ---------
Acidite minimale en
4 g/1 4 g/1 3,5 g/1 3,5 g/1 3 g/1 4 g/1
g/acide malique

(1) Pour le 6e mois de conservation, les valeurs minimales correspondent à


des fruits conserves en atmosphère contrôlée,

177
• Classement des lots

Les fruits doivent satisfaire au moins aux critères exigés


pour le classement dans la catégorie I de la norme commune de ~ualité. Ils
doivent égale6ent présenter un calibre minimal de 70 mm.

A l'issue de la première campagne, une modification du règle-


ment est envisagée pour ramener le calibre minimal à 65 mm et accepter
la catégorie II lors~ue le déclassement n'aurait pour cause ~ue des défauts
épidermi~ues (rugosité),

2.2 Organisation de la sélection et du contrôle

L'organisme certificateur de la ~ualité est l'association


détentrice du label. Ce sont les adhérents de cette association ~ui, après
en avoir accepté les statuts, assument la responsabilité de la certifica-
tion ~ualitative des lots ~u'ils commercialisent. Actuellement l'associa-
tion comprend 13 groupements de producteurs adhérents et 21 sociétés de
distribution.

La vérification de la conformité des operations de sélection


est faite par un organisme indépendant, l'Association nationale pour la
promotion et le contrôle de la ~ualité (QUALITE FRANCE). Cette association
intervient au terme d'un contrat qui définit les modalités de contrôle
~u'elle doit effectuer.

Elle reçoit un relevé des analyses et des expéditions faites


par les producteurs ou les expéditeurs et vérifie la concordance cha~ue
semaine. Une ou deux fois par an, elle effectue des visites de contrôle
chez les acheteurs en magasin avec prélèvement de fruits pour permettre
des analyses de contrôle, un examen physi~ue du fruit et une dégustation.

Les relations interprofessionnelles sont réglées par le droit


commercial, mais l'appartenance des différents opérateurs à une même asso-
ciation determine une solidarité d'intérêt ~ui facilite les relations.

2.3 Modalités de sélection et de contrôle

Les opérations de sélection sont faites à partir d'un échantil-


lon de 30 fruits minimum, prélevé au verger ou aussitôt après récolte.
Cha~ue échantillon correspondant ainsi à un lot récolté donne lieu à l'éta-
blissement d'une fiche où sont notés principalement les résultats des ana-
lyses faites en cours de conservation, pour vérifier l'évolution des
composants du fruit et particulièrement de l'acidité.

2.4 Organisation de la sélection et du contrôle

La certification de la ~ualité est donnée par l'apposition du


"label rouge" créé par decret du 13.1.65 et accordé à la pomme Golden Deli-
cious en 1976 sous le n° 010.76. Cha~ue colis est revêtu d'une éti~uette
représentant une pomme jaune avec 1' indication "cueilli à point 1' . En plus,
lors~u'il s'agit d'un emballage destiné à une vente de détail, cha~ue fruit
est porteur d'une mini étiquette jaune et verte reproduisant l'indication
"cueilli à point". Cette mini êti~uette n'est pas utilisée pour les embal-
lages contenant moins de 3 kg.

178
Cette mini étiquette est considérée par les organisations de
producteurs comme coûteuse et surtout trop contraignante pour l'organisation
du travail dans les stations fruitières. Elle nécessite en effet la mise en
place d'une chaîne particulière qui ne peut être rentabilisée que si le
volume traité est suffisant. Mais les organisations de di~tribution estiment
que son utilisation est très importante pour permettre l' Jn du
consommateur jusqu'à l'instant de la consommation.

PRESERVATION de la QUALITE

3.1 :Modalités d'emballage et conditionnement

Les fruits ont été présentés en plateau 1 rang ou sous des


barquettes filmées, maîs le conditionnement en caisses litées est également
prévu.

3.2 Stockage

En plus des prescriptions obligatoires fournies par le règle-


ment du label, un certain nombre de recommandations sont faites aux produc-
teurs et aux distributeurs pour préserver la qualité en cours de conserva-
tion.

Le temps de conservation des fruits bénéficiant du label est


limité à 5 mois pour les chambres sous atmosphère ordinaire et 6 mois pour
les chambres sous atmosphère contrôlée,

179
Expéditions hebdomadaires de pommes Golden sous label
et prix d•achat à l •expédition (campagne 1976-77)

3- F /kg
VL

··•SE
•... ·······~ ·~: sw
2,5-
... --------
... ...,...""" VL = Val de Loire
···
2- ....
..... ,,. SE = Sud-Est
SW = Sud-Ouest
30- T semaine
PRO = Opération
promotionnelle

25-

20-

15-

10

PRO
• •
5

Déc. Jan. Fév, Mars Avril

GRAPHIQUE N° 19

180
4. OBJECTIFS et RESULTATS ECONOMIQUES

4.1 : Politigue de sélection

ta politique de sélection de l'association est basee sur la


recherche d'une qualité supérieure mais à un niveau tel qu'elle puisse
représenter dans quelques années, 15 à 20 %du volume total commercialisé.
Au cours de la campagne 1976/1977, qui a ete la première campagne d'activi-
té de l'association, 393 tonnes ont été vendues sous label sur un total
de 38.000 tonnes vendues dans l'ensemble des magasins adhérant à l'associa-
tion, ce qui représente donc à peine plus de 1 % de ce total.

Le rythme des expeditions (graphique n°19) est reste assez


constant entre 20 et 25 tonnes par semaine, sauf à la mi-mars où une op~
ration promotionnelle entreprise dans une chaîne de distribution adhérente
a permis de dépasser 30 tonnes au cours delapériode du 14 au 19 mars.

4.2 Résultats

Les prix de vente à la production après conditionnement, pour


des fruits offerts en plateaux, sont passes d'une moyenne de 2 F. debut
décembre à 2,85 F, fin avril,

Ces prix sont évidemment nettement supérieurs à la cotation


officielle des pommes, basée sur le conditionnement en vrac ou lité. Au
detail, ils ont varié de 3,80 F. debut decembre à 4,80 F. debut avril
avec une moyenne de 4,10 F. pour l'ensemble des points de vente de decembre
à avril. Ce qui représente une majoration moyenne de 38 %par rapport aux
pommes ordinaires offertes en caisse vrac. Les frais spéciaux d'etiquetage
et la cotisation due à l'association pour le label ont represente en moyen-
ne 0,15 F. par kilo, dont 0,03 F. represente le coût de l'intervention de
QUALITE FRANCE.

Ce coût ne ~omprend pas les frais de selection proprement dits


(échantillonnage et analyses) qui ont été assures par l'organisme acheteur.

Les objectifs envisagés en début de campagne n'ont pas ete


atteints. Sur 2.500 tonnes contrôlées, 73 %ont montré un indice de qualité
superieur à la valeur minimale exigée, ce qui représente donc un potentiel
exploitable de 1.800 tonnes, Cependant, un peu moins de 400 tonnes seulement
ont été vendues sous label. Ceci peut provenir de la crainte des vendeurs
pour le risque d'un declassement des fruits si leurs ventes n'étaient pas
réalisées dans· le délai délimite par la date de validité du label. On peut
supposer aussi qu'il y a une certaine forme de réticence à l'introduction
d'un système très nouveau, Il est donc envisage pour la prochaine campagne
de réaliser différentes actions d'information, aussi bien pour le personnel
de vente qu'auprès des consommateurs,

Les résultats obtenus au cours de l'opération promotionnelle


évoquée plus haut sont encourageants à cet effet, et l'action d'information
entreprise à cette occasion a permis de mieux faire connaître le produit
par les responsables commerciaux. Les perspectives de développement appa-
raissent importantes pour les prochaines années, d'une part en raison de
l'adhesion nouvelle de plusieurs centrales d'achat de grandes chaînes de
distribution, et d'autre part en raison des relations qui s'etablissent
~ee l'organisation nationale interprofessionnelle pour les fruits et légu-
mes frais (INTERFEL).

181
GOLDEN DELICIOUS PRIX DE GROS MOYENS 1976 - 1977

F/100

1
icious sous
250
i--~- plateaux 1 rang

1
1

1 Atmosph' e
1
1
contrôl e
1
cc !
~
- 200

. . 1
Marché de Ru gJ.s - Cat. 1 CaJ.ss · vrac - Cal 70/75

Frigo ordi aire

150
-+----+-· 1
!

Décembre Janvier Février Mars Avril


AN1TEX.E IX

PO~TidES SOUS LABEL LUTTE INTEGREE


REPUBLIQUE FEDERALE D'ALLEMAGHE
1 • INTRODUCTION

La production fruitière, très anciennement implantée dans


la région de Stuttgart Heilbroon, particulièrement dans la vallée du
Neckar, a connu un développement impertant vers la fin des années 1960.

Des cultures modernes se sont développées et la production


est devenue importante par le tonnage depuis 5 à 6 années. Mais les métha-
des pratiquées étaient souvent très différentes. Certains producteurs sont
restés attaches à des principes agronomiques respectant le plus possible
les conditions naturelles par l'adoption de methodes à caractère écologique.

Le concept de lutte intégrée contre les parasites répond à


ces objectifs. La lutte intégrée a été definie comme "l'emploi combiné et
raisonné de toutes les méthodes dont on dispose, contre les differents
ennemis des cultures, de façon à maintenir leurs populations à un niveau
assez bas pour que les dégâts occasionnés soient économiquement tolérables".
Des methodes originales ont été mises au point precisement dans la region
de Stuttgart par les services du Ministère de 1.' Agriculture. Les agriculteurs
ainsi motivés par ces methodes se sont rencontrés et regroupés dans plusieurs
sociétés qui ont adhéré à une organisation coopérative d'ensemble, le
groupe W.L.Z. (Wûrttembergische Landwirtschaftliche Zentralgenossenschaft).

Dans le même temps, la masse des consommateurs a montré son


inquiétude devant certaines méthodes modernes de production de fruits et
manifesté une certaine demande pour des produits qu'ils jugent plus sains
et plus naturels.

Il a donc été envisagé de repondre à cette attente et de


créer un marché nouveau pour des fruits répondant à des critères de produc-
tion très exigeants du point de vue de l'ecologie,

C'est à partir de 1972 que des fruits ont pu être commercia-


lisés .sous le label "lutte intégrée".

2. DEFINITION du PRODUIT et CONTROLE

2.1 : Critères de definition

La definition des produits répondant à cet objectif était


faite à partir des methodes préconisées pour la lutte integree en verger.

Ces methodes font appel à des techniques d'observation du


developpement des ravageurs afin d'éviter de detruire l'equilibre écologi-
que vis-à-vis de leurs predateurs naturels, par l'emploi de substances
chimiques trop polyvalentes ou de traitemen~ systématiquement pratiqués
à titre préventif.

184
ObstgroBmi:irkte in den Regionen Bodensee/Neckar ~ '-~
Marché de fruits dans les régions Lac de Constance/Neckar .~ 8
Fruit packing houses in the regions Lake Constance/Neckar

-.IOhringen
•l1l3lal
· "'HetJbronn
• J11213l415f6l7f
\JBacknàng
~[1 f3l4f5(617l8l

~Herrenberg
tslstsr .. #

-·~~...

Ravensburg •
J::illJ
~Oberteuringen
- 1113141

t 1l3lsl7lsl9l
. •Haltingen ftTiengen

185
A L L E MAG NE F E D E RAL E

P 0 M M E S s 0 u s L AB E L
L U T T E 1 N T E G R E E

' ', '' ~ ~ :' ~


' ':'

W.L.Z.
Landesanstalt Wurttembergische
Für Pflanzenschutz Landwirtshaftliche
Reinsburgstrasse 107 Zentralgenossenschaft
D 7000 STUTTGART 1 Raiffeisen eG
Postfach 942
D 7000 STUTTGART 1

186
Modèle d'étiquette informative
utilisée pour les pommes
soumises à la lutte intégrée

neuform -lm port


2 Hamburg 54
Jakobsenweg 6• 8

Gesundheita-Nachwels über
rückstandskontrolliertes Obst
Obst mit dem neuform-Zeichen und 100% Bio·
Garten wird nach dem Verfahren des integrierten
Pftanzenschutzes gem. den Richtlinien der
Landesanstalt für Pflanzenschutz, Stuttgart, in
kontrolliertem Vertragsanbau erzeugt.
Dabei wird die Selbstschutzkraft der
Pflanzen zur Abwehr von Schadlingen und
Krankheiten durch die Einbeziehung der
natürlichen Bekampfungs- und Begrenzungs-
faktoren in besonderem MaBe gefordert
und genutzt.
Von diesem Obst werden nur Partien zum
Verkauf freigegeben, bei denen bei Unter-
suchungen durch Speziallaboratorien
bel Funglziden wenlger ais die HaiHe und
bel lnsektlzlden weniger ais eln Drlttel
der nach der Hëchstmengen-VO-Pflanzen-
schutz gesetzlich zulassigen Restmengen
von Spritzmittelrückstanden
nachgewiesen werden.

187
Parallèlement, on recherche un équilibre végétatif de l'arbre
qui l'aide à surmonter une partie des attaques de ravageurs. C'est donc
l'ensemble des techniques agronomiques qui est concerné, c'est-à-dire non
seulement les applications de produits pesticides, mais aussi la fertilisa-
tion et la conduite de l'arbre (taille, forme, distance de plantation).

2.2 Organisation de la sélection et du contrôle

La production beneficiant de l'etiquetage "lutte intégrée"


a fait l'objet de contrôles en cours de récolte pour vérifier la conformité
des techniques employées avec les directives fournies par le Service de la
Protection des Cultures. Au moment de la récolte, une analyse était prati-
quée aux frais du producteur pour vérifier le taux de résidus de produits
pesticides.

A l'issue de ces contrôles, le Service de la Protection des


Cultures delivrait un certificat aux producteurs, indiquant que~s produits
avaient bien été obtenus selon les methodes de la lutte intégrée et que
l'analyse n'avait pas decele de résidus de produits pesticides supérieur
aux seuls admissibles.

Ces contrôles ont été effectués au cours des années 1972 à


1974. Sur un total de 50.000 tonnes de pommes produites en moyenne dans
la région de Bade-Wurtemberg, 2.000 tonnes environ correspondaient à une
production de lutte intégrée, sur lesquelles un tonnage de 1 .000 tonnes
a été vendu en moyenne chaque année sous l'etiquetage spécial.

2.3 Modalités de sélection et de contrôle

A partir des contrôles effectués par les services officiels,


les producteurs recevaient une étiquette qui était apposée sur chaque caisse
dans le verger au moment de la récolte.

3. PRESERVATION de la QUALITE
Ces pommes étaient conditionnées à part en cartons par la
Coopérative, qui portaient les indications concernant les conditions de
production, ces cartons devaient être detruits après vente pour qu'ils
ne puissent pas être réutilisés pour des fruits non sélectionnés.

La distribution de ces fruits était assurée par differentes


firmes succursalistes mais la principale vente était réalisée par l'inter-
mediaire de l'organisation REFORMHAUS qui constitue une cha!ne de succur-
sales de vente de produits diététiques.

188
4. OBJECTIFS ECONOMIQUES et RESULTATS

La mise en place de la vente de produits sous éti-


quette "lutte intégrée" avait pour objectif de favoriser l'ecoulement
des fruits produits selon ces~chniques, pour encourager les producteurs
à adopter de telles méthodes et répondre en même temps à la demande ex-
primée par les consommateurs.

Les résultats ont été rapidement très favorables


et les prix obtenus par les producteurs, qui représentaient en moyenne
un supplément de 200 DM pour 100 kilos, ont représenté une majoration
de 20 à 30 %par rapport aux prix obtenus pour des marchés standards.

Les producteurs auraient souhaité atteindre une


marge de 50 %, néanmoins les résultats peuvent être considérés comme
satisfaisants.

Le système a été étendu à des légumes destinés à la


conserverie. Malheureusement, l'opération a dû être interrompue en 1975
pour des raisons règlementaires. Sur legumes, ces contr6les étaient pra-
tiqués à 3 reprises : avant récolte, après récolte et après conservation.

En effet, à partir de ce moment, le principal


client, l'organisation REFORMHAUS, a désiré utiliser l'expression "bio-
logique" pour les produits ainsi commercialisés mais les techniques de la
lutte intégrée ne répondent pas aux exigences de la règlementation. L'uti-
lisation du terme biologique suppose en effet l'absence complète d'emploi
de tout produit chimique.

De même, la vente de legumes pour la conserverie a


dÛ être interrompue car l'usine a changé de propriétaire mais ces fabri-
cations vont pouvoir reprendre.

L'expérience se trouve donc maintenant suspendue


du point de vue commercial, bien que la lutte intégrée continue d'être
appliquée de plus en plus largement dans les vergers de cette région.

Les organisations de producteurs se montrent pr~tes


à reprendre un tel mode de vente, notamment dans le cadre des recomman-
dations qui pourraient être formulées par l'O.I.L.B. (Organisation Inter-
nationale de Lutte Biologique) pour la commercialisation des produits
provenant de cultures soumises à des techniques intégrées.

Un groupe de travail spécialisé a été constitué par


cette organisation pour definir les conditions d'attribution d'un label
international de qualité, pour les fruits produits selon des techniques
intégrées.

189
ANNEXE X

PO:NIMES DE TERRE DE CONSOMMATION SOUS lABEL


FfUu'JCE
1. INTRODUCTION

La pomme de terre est un legume de base dans l'alimentation de


nombreux pays européens et elle est devenue pour cela un produit tout à fait
banal dont la consommation en l'état tend à diminuer, Elle est actuellement
inferieure à 95 kg par habitant par an en France, contre 120 kg avant 1960.
Cette diminution a des causes assez diverses parmi lesquelles le souci
d'une alimentation plus diversifiée et moins riche en feculants apparait
comme une des motivations les plus importantes.

Dans une enquête (1) effectuée en 1973, en France, 69% des


consommateurs interrogés ont indiqué considérer la pomme de terre comme un
produit "qui fait grossir". Le développement de nouvelles variétés utilisées
pour leur rendement élevé en culture, mais dont les qualités sont souvent·
inférieures à des variétés plus anciennes à chair plus ferme, a contribué
à renforcer l'image d'un legume farineux.

C'est pourquoi un certain nombre de groupements de producteurs


en France ont pris conscience de cette opinion des consommateurs et ont uti-
lisé la legislation sur les labels agricoles pour offrir des pommes de terre
de variétés réputées pour leur bonne qualité et cultivées selon des méthodes
permettant le developpement de cette qualité.

• J
Certains • groupements ont également envisagé d'utiliser les labels
agr1coles pour valor1ser les gros tubercules provenant des cultures de mul-
tiplication des semences. Les techniques de culture employée~ et notamment
l'arrêt précoce de la végétation, sont en effet dans ce cas là favorables à
une bonne qualité gustative des tubercules,

Mais dans ce cas les groupements ne disposent pas d'un circuit


commercial spécialisé pour la vente des pommes de terre de consommation
ni de quantités suffisantes pour le développer, et leurs expériences sont
restées très limitées.

La présente étude analyse les résultats obtenus par trois grou-


pements qui sont parmi les plus anciens à bénéficier d'un label en faveur
des pommes de terre puisque celui-ci leur a été accordé en 1967 et en 1968,
alors que la legislation sur les labels agricoles date de 1965 en France.

( 1) "La pomme de terre vue par le consommateur"


La pomme de terre française- 1974- n° 364· C31-39

192
F RANC E

P 0 MM E S DE T E RRE
D E C 0 NS 0 MMAT 1 0 N
S 0 US L AB E L

Syndicat de Défense
de la pomme de terre
de MERVILLE Groupement des Producteurs
Gare PV. de Pommes de terre des
F 59660 MERVILLE Terres Noires du Gatinais P.A.Q.
Bouilly-en-Gâtinais Coopérative agricole de
F 45300 PITHIVIERS la Vallée Moyenne de la Loire
F 45430 CHECY

193
BILANS : POMMES DE TERRE

Unité : 1 000 tonnes

Graphique 21
~~
.4-
20000 BOO

700
t
17500

1
}~ 600 J
15000
1 1
~~
~
1

12500
~ v1\ 500
1\ 1 \
·~
li• 't--
.........
v
·~
~
400 JP...
~ ~-- ~ J ~ 1
10000
Il \
'\1
'~ ...._ j - IP,.OciJ ~v
1
~-~~- .. ~ ~ 'ar,
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7500
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1

2500
v -- ·-.....
1
-'lt·1 100 ' - - - - f----- -·
111t

1
\~-r~ ~t--- ~ ....... .......
0 _fil"':
- 66 67 68 69 70 71 72 73 C'impagnes 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 12 ~Campagnes
59 60 61 62 63 64 Go
60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74

Extrait de Bilans alimentaires et autres bilans, Retrospectif 1959-74


Collections de statistique agricole. SCEES- Ministère de l'Agriculture -
Paris - 1975 - n° 139
2. DEFINITION du PRODUIT et CONTROLE

2.1 : Critères de definition

Les critères de definition du produit sont basés à la fois sur


l'utilisation d'une variété précise et d'un ensemble de techniques cultura-
les favorables à la qualité des tubercules.

Variétés :
Chaque groupement ne retient qu'une seule variété
• soit la Bintje qui est la plus généralement utilisée,
• soit la Belle de Fontenay particulièrement recherchée pour la finesse
de sa chair.

Techniques culturales :
Les principales techniques definies dans les règlements des
labels concernent :

• le choix des sols et leur préparation, de man1ere à ce qu'ils soient


favorables à une forme régulière et à une bonne conservation des tuber-
cules,
• les distances de plantation pour lesquelles les écartements maximaux
et minimaux definis correspondent à des densités moyennes voisines de
40.000 plants à l'hectare et dont la plantation est règlementée par des
dates limites variables selon les régions,
• une fumure équilibrée, suffisamment riche en potasse et en acide phospho-
rique mais limitée en azote à 100 unités pour les Belles de Fontenay et
180 unités pour les Bintjes,
• les traitements antiparasitaires qui ne peuvent être effectués qu'avec
des produits homologués,
. la récolte qui doit être faite avec précaution pour éviter les meurtris-
sures entraînant un noircissement interne des tubercules et effectuée à
une époque correspondant à une maturité complète des tubercules.

2.2 Organisation de la sélection et du contrôle

La certification est apportée par des groupements de producteurs.


Dans les exemples étudiés, il s'agit :
• du Centre de promotion des produits alimentaires de qualité supérieure
(P.A.Q.), dont le label accordé en 1967 porte le n° 005,67,
• du Syndicat de defense des labels de la pomme de terre de Merville
dont le label accordé en 1968 porte le n° 004.68,
• du Groupement des producteurs de pommœde terre des terres noires du
Gâtinais, dont le label accordé en 1973 porte le n° 004,73.

195
Les quantités commercialisées par ces différents groupe-
ments sous label ont été assez limitées au cours des dernières campagnes

Tonnages de pommes de terre commercialisées


sous lab:3l
~--------------------~-

1974/75 1975/76
P.A.Q. Belle de Fontenay 357 173
Bintje de Merville 1. 727 3.390
Bintje du Gâtinais 264 717
Autres labels 1.803 2.341

5. 151 6.621

On peut constater qu'avec une quantité globale de l'ordre


de 5 à 6.000 tonnes, l'ensemble des pommes de terre commercialisées sous la-
bel ne représente qu'environ 1 %de la consommation totale de pommes de terre
en France pour l'alimentation humaine.

Tous ces labels sont contrôlés par l'Association nationa-


le pour la promotion et le contrôle de la qualité (QUALITE FRANCE) qui a
passé des contrats avec chacun des groupements de producteurs.

Elle~fectue des contrôles, d'une part sur l'application


du règlement des labels et le fonctionnement administratif des groupements,
et d'autre part sur la qualité nes produits commercialisés, par prélèvements
de produits sous label sur les lieux de production et chez les détaillants.

La vérification des qualités organoleptiques des pommes


de terre au moment de la mise en vente, est assurée par un contrôle des ca-
ractéristiques extérieures et une dégustation,

Modalités de sélection et de contrôle

La vérification de l'origine et des modalités de produc-


tion se fait au sein de chaque groupement de producteurs par la tenue d'un
registre des adhérents qui doivent déclarer l'emplacement des lieux de
plantation et justifier de leurs approvisionnements en semences.

Les techniciens de chaque unité de production sont char-


gés de vérifier la b.onne exécution des règles imposées par le label. Le pré-
lèvement d'un· échantillon est effectué chaque année dans chaque organisme
de commercialisation et cet échantillon est soumis à dégustation selon la
procédure définie par QUALITE FRANCE,
Chaque expéditeur est tenu de justifier de·l'usage des
étiquettes portant l'indication du label.

196
2.4 Identification des produits

La certification de la qualité est assurée par l'apposi-


tion sur chaque emballage d'une étiquette numérotée portant l'indication du
label (voir modèles ci-contre).

En plus de cette étiquette, le label est imprimé egale-


ment sur le sac d'emballage.

3. PRESERVATION de la QUALITE

3.1 Modalités d'emballage et de conditionnement

L'emballage qui tend à se généraliser pour les pommes


de terre sous label est un sac en papier blanc pouvant contenir 2,5 kg,
5 kg ou 10 kg de tubercules, muni d'une fenêtre longitudinale en filet
destinée à laisser voir le produit tout en limitant la quantité de lumière
reçue par les tubercules pour qu'ils ne risquent pas de reverdir pendant
leur séjour en magasin.

C'est la raison pour laquelle le groupement qui commer-


cialise les pommes de terre Belle de Fontenay et qui utilisait jusqu'à
maintenant un emballage en sac de polyéthylène contenant 2 kg, abandonne
ce mode d'emballage au profit d'un sac en papier, après avoir constaté que
le sac en plastique était probablement la cause d'une régression de ses
ventes de pommes de terre sous label.

La couleur blanche du papier permet l'impression des mar-


ques commerciales, de la notice descriptive et même dans certains cas de
quelques indications d'utilisation.

Les sacs sont munis d'une poignée en ficelle pour faci-


liter leur manutention. Le conditionnement des tubercules se fait mécanique-
ment en apportant un grand soin au cours du triage pour l'elimination des
tubercules défectueux.

3.2 Stockage

Le stockage est réalisé en vrac dans des locaux obscurs


ventilés, spécialement aménagés pour la conservation despommesde terre.
Dans certains cas, l'adjonction de froid est nécessaire pour conserver les
tubercules jusqu'en mars-avril. Avant conditionnement, certains groupements
prennent la précaution de laisser rechauffer les tubercules dans les maga-
sins pour éviter le noircissement interne consécutif à des manipulations
sur des produits trop froids.

198
3.3 Transport et distribution

Aucune condition particulière de transport et de distri-


bution n'est envisagée mais il est évidemment recommandé aux distributeurs
d'éviter de laisser séjourner les tubercules trop longtemps en magasin. Il
n'y a pas de date limite de validité du label.

4. OBJECTIFS et RESULTATS ECONOMIQUES

4.1 : Politique de sélection

La politique de sélection engagée par les différents


groupements de producteurs pour la pomme de terre est incontestablement
orientée vers la sélection d'Rne qualité supérieure, Mais, ainsi qu'on l'a
déjà souligné, les quantités ainsi commercialisées rest~nt très faibles par
rapport à l'ensemble du marché.

Cependant, pour certains groupements de producteurs, ces


produits sous label ont atteint des quantités importantes et peuvent consti-
tuer ainsi une part non négligeable de leur activité.

4.2 .. Résultats
Les écarts de prix obtenus entre les pommes de terre
sous label par rapport à un produit courant sont très variables selon les
années, surtout à travers les difficultés qu'a connues le marché de la pomme
de terre en France au cours des dernières campagnes.

C'est ainsi qu'en 1975/76, en raison de la taxation des


fruits et légumes chez les détaillants, cet écart s'est élevé dans des
proportions importantes car il a pris un certain caractère spéculatif puis-
que les produits sous label n'étaient pas soumis à la taxation. En 1976/77,
au contraire, la taxation ayant porté sur les marges des détaillants, les
produits sous label, plus chers, s'en sont trouvés pénalisés. Si l'on écarte
ces aspects conjoncturels, on peut considérer qu'en moyenne les pommes de
terre sous label ont obtenu entre 5 et 10 centimes de plus-value par kilo
sur le prix payé à la production. Ce qui représente environ 10 % de ce prix.
Mais le coût de production de la pomme de terre sous label est plus ou mo1ns
augmenté par la limitation des rendements due à une recherche de la qualité,
difficilement couverte par cette marge.

De plus, les pommes de terre labellisées supportent


des coûts spec1aux de conditionnement. On évalue en moyenne le supplément
du coût de l'emballage à 5 centimes par kilo et la main-d'oeuvre de triage
revient également à 5 ou 6 centimes par kilo, auxquels s'ajoute la valeur
des produits écartés qui représente environ 3 %du total.

199
Graphique 22
POMMES de TERRE

Prix de gros - Marché de Paris - Rungis


Campagnes 1974-75 à 1976-77

.A-.A Belle de Fontenay - Loiret

•---• Bintje - Nord Picardie + 35 mm

F/100 kg

300

l j . .Y---....1
'~
1
...'.A
\.

t---·----t-------t-------+-------- -~----j

200 .
a-------~-- --------1f---------J---------------+-------~-----~

~--------+---------~~~-------~--------~--~~
·--------~---~ .
~ ... -"-... \...]\.
;~ ... -\ ~..._... ~ \
100 ~o--.A.-----+------+------+-------+------+-•----

'•

.
ASOND FMAMJJASOND FMAMJJAS 0 ND F MA M J
1974 J 1975 J 1976 J 1977

200
Le cont du contrSle est supporté par les groupements de
producteurs, soit par l'intervention directe de leur personnel, soit par
la cotisation qu'ils doivent verser à l'organisme vérificateur, QUALITE
FRANCE, dont l'intervention peut être payée soit forfaitairement soit en
pourcentage du tonnage commercialisé.

L'ensemble de ces depenses est réparti sur la totalité


des produits vendus sous label, si bien que le coût du contrôle à l'unité
peut être plus ou moins élevé en fonction de la quantité commercialisée.

Dans le cas le plus favorable d'un groupement qui a


réalisé un tonnage élevé, la cotisation des producteurs était fixée à
60 F./ha et l'intervention de QUALITE FRANCE représentait 4 %ode la valeur
des produits au stade de l'expédition.

Dans certains cas, le groupement de producteurs mène


une politique d'élargissement des marges de prix entre les meilleurs produits
et les moins bons, de manière à provoquer une émulation en faveur des
meilleurs producteurs.

Les différences accordées par le marché se trouvent donc


ainsi amplifiées au bénéfice des meilleurs produits.

Selon les groupements, les objectifs économiques n'ont


pas toujours été atteints et pour certains, le supplement de prix obtenu
par le producteur n'est pas suffisant pour l'encourager à developper sa
production. Par contre, les producteurs sont très conscients de la nécessité
de préserver le niveau qualitatif de leur produit. C'est pourquoi la plupart
des groupements ont été amenés à renoncer à commercialiser des pommes de
terre sous label provenant de la récolte 1976 jugée de qualité insuffisante
en raison de la sècheresse.

Il semble que le frein le plus important au developpement


des ventes de pommes de terre sous label provienne de la filière commerciale,
et en particulier des detaillants qui estiment ne pas realiser sur ces pro-
duits un chiffre d'affaire suffisant. Cependant, les consommateurs se mon-·
trent desireux d'une amélioration qualitative de ce produit.

Actuellement, les producteurs estiment que le supplement


de prix obtenu par les pommes de terre sous label devrait ~tre de l'ordre de
0,25 F. par kilo pour une marchandise logée au stade de l'expédition, alors
que le supplement de prix n'est la plupart du temps que de 0,10 à 0,15 F.

Il faut considerer que cette difference de prix n'a pas


la même valeur relative selon les varietes. En effet, sur le graphique ci-
contre, on peut constater que la variété Belle de Fontenay beneficie déjà
en elle-même d'une plus-value importante par rapport aux Bintje. Il en est
de même pour des variétés réputées comme Roseval, ou BF 15. La Bintje elle-
même obtient toujours des prix légèrement supérieurs à Sirtema par exemple.
Après avoir constate l'eventail des prix pratiqués au
detail au cours de l'hiver 1976/1977 par suite de la pénurie de pommes de
terre due à la sècheresse, on demeure surpris que le commerce ne puisse pas
accorder la difference de prix souhaitée par les producteurs pour promouvoir
les pommes de terre sous label.

201
!A RUCfffDU VAl DE lOIRE +-+--+--+-+-~
1--+-+--+--+--+---t-11---+-+-+---+--+---+--f--+-+-+--+-+C. N. P. T. +-t-t-1~-+---+--+---lf---+--f--+--+-+-+---1

202
ANJJEIŒ XI

RAISINS DE- SERRE SOUS MARQUE NATIONALE


BELGIQUE
1, INTRODUCTION

La culture des ra~s~ns en Belgique, sous serre~ est très


ancienne, Les variétés utilisées sont, soit à grains blancs~ soit surtout
à grains noirs, Parmi ces dernières, la variété Royal assure la plus gran-
de part de la production, Cette variété a la possibilité de se colorer
bien avant maturité, si bien que l'intensité de la couleur de l'epiderme
ne peut pas constituer un indice de qualité bien qu'elle représente un
critère de choix pour la commercialisation, Il s'ensuit que pour une même
coloration, la qualité gustative peut varier très fortement et une maturi-
té insuffisante entra~ne la déception des consommateurs qui restreignent
leurs achats par crainte d'~tre déçus à nouveau,

Pour remédier à cette situation, une marque officielle


de qualité a été créée en 1959 puis révisée et remise en application en
1962,

2, DEFINITION du PRODUIT et CONTROLE

2.1 : Critères de définition

Le règlement d'attribution de la marque ne prévoit aucune


delimitation d'origine, Il suffit que les produits soient originaires du
territoire national belge et que le demandeur de la marque fasse la preuve
de son installation en Belgique, qu'il soit producteur ou commerçant, La
sélection des produits pouvant bénéficier de la marque est basée unique-
ment sur un taux minimal de sucres mesuré par l'indice réfractométrique,

Seuils minimaux de richesse en sucres

Variété Indice
.r.éfraotométrique

Royal 13
Léopold III et 15
Franken thal
MUscat 16
Autres variétés 14

2,2 Organisation de la sélection et du contr8le

La certification de la qualité est faite par les pro-


ducteurs ou les négociants qui font la demande auprès de l'Office National
des Débouchés Agricoles et Horticoles (O,N,D,A,H,) et qui s'engagent ainsi
à appliquer le règlement,

204
BELGIQUE

RAISINS DE SERRE
SOUS MARQUE NATIONALE

Office National des débouchés


agricoles et horticoles
0 N DA H
Place de Louvain 2
B 1000 BRUXELLES

205
La production de ra~s~ns sous serre en Belgique est en
régression constante pax suite de la concurrence exercée par les produits
d'importation et le co~t élevé de la production sous serre, De 458 ha en
1965, les superficies cultivées sont tombées à 258 ha en 1975 et dans
le m@me temps la production a régressé de 12,000 à 9.000 tonnes,

On peut estimer que la quanti té commercialisée sous la


marque nationale, qui représentait environ 10 %de la production totale
il y a 10 ans, est maintenant de l'ordre de 5% seulement,

La vérification de l'emploi de la marque est assurée par


les contr6leurs de l'O,N,D,A,H, auprès des producteurs ou des négociants.

Aucun règlement particulier n'est prévu pour les litiges


qui restent soumis aux règles commerciales ordinaires, En cas de non
respect des normes de teneur en sucres, le contr6leur peut exiger l'enlè-
vement immédiat des étiquettes pour le lot litigieux, En cas de récidive
dans un délai de 6 mois, l'autorisation d'emploi de la marque nationale
est retirée au contrevenant et il ne peut obtenir une nouvelle inscriptio1
sur la liste des producteurs ou négociants agréés qu'après un délai de
12 mois,
2,3 Modalités de sélection et de contrôle

La vérification de la teneur en sucres du raisin est


effectuée à partir du jus d'un grain prélevé sur la grappe de manière à
ne pas la déprécier. Si, après un premier test, la lecture du réfracto-
mètre révèle une teneur en sucres insuffisante, une mesure de contr6le
est réalisée sur 3 grains prélevés dans 3 parties de la grappe : à la
base près du pédoncule, dans le centre et à l'extrémité, Pour chaque
grain, la mesure est faite directement en pressant le jus sur le prisme
du réfractomètre, La moyenne arithmétique des 3 prélèvements est consi-
dérée comme représentative de l'ensemble de la grappe,

2,4 Identification des produits

Le support de la certification de qualité est fourni par


la marque nationale de contr6le officiel instaurée par arrêté royal du
6,11,59, Les étiquettes sont délivrées directement par l'O.N,D.A,H, à
tous les producteurs ou négociants intéressés préalablement agréés,
L'étiquette est en forme de bandelette pour permettre son attachage à
chaque grappe. Elle porte un numéro d'identification de l'utilisateur
qui ,,correspond à son numéro d'inscription sur le registre des usagers
agrees,
L'usager peu~ à ses frais, faire imprimer sur la bandelet-
te sa propre marque commerciale après acceptation par l'O,N,D,A.H,

206
3. PRESERVATION dé la QUALITE

Aucune disposition particulière ne règlemente l'emballage,


le conditionnement ou le stockage des raisins de serre soumis à la marque
nationale. Ces fruits continuent à être commercialisés dans les mêmes
conditions que les autres, qui bénéficient déjà, il faut le souligner,
d'un emballage extrêmement soigné, sur coussin de ouate cellulosique en
caissette individuelle.

Il n'y a également pas de date limite de validité de la


certification car dans le cas du raisin, la richesse en sucres reste
constante après la cueillette tant que le fruit conserve un état de
fraîcheur suffisant pour être mis en vente.

Ce sont donc les règles habituelles de la. normalisation


et du commerce de raisins qui peuvent conduire à retirer de la vente des
fruits qui auraient été cueillis depuis trop longtemps.

4. OBJECTIFS et RESULTATS ECONOMIQUES


4.1 :Politique de sélection
Le principe de la sélection pour les raisins bénéficiant
de la marque nationale, est d'offrir un produit de qualité supérieure. On
remarque cependant que la proportion de raisins bénéficiant de l'étiquette
nationale tend à diminuer. C'est ainsi que si l'on fait le rapport du
nombre d'étiquettes distribuées par rapport à la récolte totale, on
constate qu'il était de l'ordre de 5 à 7 kg de raisins par étiquette au
cours de la période 1964/1973, mais que depuis 1974 il s'est considéra-
blement élevé à + de 10 kg par étiquette malgré la diminution de la pro-
duction totale enregistrée en même temps.

On peut donc en conclure que producteurs et commerçants


ne retirent pas de l'utilisation de cette marque des avantages suffisants
pour developper son emploi.

En créant la marque, on avait pour objectif de valoriser


une production à caractère exceptionnel. La marque apparaît comme le seul
moyen de parvenir à une bonne identification du produit mais à condition
de correspondre à des quantités qui restent en proportion avec le marché
global. L'évolution de la consommation de raisins en Belgique a été pro-
fondément modifiée par le développement des importations en provenance
des autres pays de la communauté et les raisins de serre apparaissent
déjà en eux-mêmes comme un produit nettement différent, ce qui rend
difficile une distinction supplémentaire apportée par la marque nationale,

4.2 Résultats

Il est difficile d'apprécier si à la vente. les


ralSlns bénéficiant de la marque obtiennent un prix nettement superleur
à la moyenne de la production, Cette production reste très artisanale et
le contact direct entre producteurs et consommateurs. la renommée de
certaines marques personnelles, peuvent fausser les éléments de compa-
ralson.

207
RAISINS de SERRE en BELGIQUE
Graphique 23

---{] Nombre d'étiquettes (Marque nationale)

-• Production connnercialisée

--v Su erficies
Milliers
d'étiquettes

2000

1500

1000 T
12

11

10 1000

200

1964 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76

208
Il semble bien que les meilleurs ra~s~ns de serre en
Belgique ont une clientèle de connaisseurs sur lesquels l'effet d'une
marque de qualite est très limite car ils ont dejà selectionne, le plus
souvent, leurs fournisseurs, Ceci expliquerait le manque d'intérêt que
les meilleurs producteurs peuvent avoir pour la marque, bien que celle-ci
1 eur soit distribuee gratuitement,

Il est difficile actuellement de prevoir le sens de


l'evolution de la production de raisins de serre en Belgique, D'une part,
differentes mesures officielles sont prises pour la limitation de la pro-
duction par l'arrachage des plants et la demolition des serres, d'autre
part le~ importations croissantes contribuent à maintenir en Belgique
une croissance de l'offre en raisins, Mais malgre ces elements defavora-
bles, les meilleurs producteurs constatent qu'une demande selective s'est
creee, qui permet de vendre les raisins à des prix plus remunerateurs
qu'il n'y a quelques annees. Il est possible d'envisager que la marque
nationale ait contribue à mieux faire connattre ce produit de qualite
qui ne peut conserver une competitivite sur le marche qu'à condition de
se presenter comme un produit d'exception,

209
RAISINS de SERRES en BELGIQUE

Production
Superficie Mar~ue nationale de ~ualité Rapport nombre
commercialisable
Année étiquettes/
tonnes Nombre Nombre Moyenne par
ha 1950 = 91,84 1950 = 100 Production (kg)
d'éti~uettes demandeurs demandeurs

1964 453,99 97,58 11.500 76,67 2,285,000 132 17,300 5,0


1965 458,69 98,59 12.000 80,00 1,600,000 72 22,222 7,5
1966 442,40 95,09 12.000 80,00 1,764,000 73 24' 165 6,8
1967 423,41 91 '01 12,000 8o,oo 1,715,000 61 28,100 6,9
1968 404,72 86,99 11.500 76,67 1,492,000 50 29,840 7,7
1969 376,41 80,91 11,500 76,67 2' 174,000 51 42,627 5,2
1970 361,44 77,69 12.000 80,00 1. 631 ,000 38 42,921 7,3
1971 333,75 71 '74 11.500 76,67 1,397,000 35 39,914 8,2
1972 310,46 66,73 10,500 70,00 1,511,000 30 50,367 6,9
1973 300,85 64,67 10.500 70,00 1,544,000 29 53,241 6,8
1974 282,96 60,82 10.500 70,00 985,000 22 41 '136 10,6
1975 258,10 55,48 9.000 6o,oo 787,000 17 46,294 11 ,4
ANNEXE XII

RAISINS CHASSELAS DE MOISSAC


FRANCE
1. INTRODUCTION

Le chasselas doré est très anciennement connu en Bas


Quercy, certains auteurs indiquant que des boutures en provenance de ce
vignoble auraient été utilisées pour la plantation de la Treille Royale
de Fontainebleau en 1534. Les premiers "inventaires" locaux des raisins
cultivés, dressés entre 1830 et 1850, montrent que le chasselas blanc
figurait dans l'encépagement des vignes des divers cantons de Moissac,
sur les coteaux qui dominent le confluent du Tarn et de la Garonne.

Les archives de 1845 permettent de voir que 40.000 kg


de chasselas ont été expédiés de Montauban à Paris en 3.000 caisses de
10 à 15 kg.

Après l'invasion phylloxérique (1880), la reconstitu-


tion du vignoble a commencé vers 1882 et était terminée vers 1900 dans le
moissagais. Aux environs de la guerre 1914, le vignoble s'etendait sur
3.500 à 4.000 hectares, et produisait 15.000 à 18.000 tonnes de raisins,
dont une grande partie en raisins de choix et de luxe. Aujourd'hui, la
production totale est d'environ 25.000 tonnes dont 12.000 à 15.000 tonnes
beneficient de l'appellation "Chasselas (doré) de Moissac". Le qualificatif
doré est facultatif.

Le caractère particulier de cette production a été


concrétisé par un jugement du Tribunal de première instance de Moissac,
en date du 30 av~il 1952, definissant la "discrimination des parties de
territoires propres à l'obtention du chasselas (doré) de Moissac et de
ceux qui ne sont pas propres à l'obtention de ce raisin dans les diverses
communes de l'aire d'origine et dans les communes d'origine".

L'Association Inter~rofessionnelle de l'Appellation


du Chasselas de Moissac a été créée le 13 fevrier 1973, en vue de protéger
l'appellation et de coordonner toutes les actions permettant d'ameliorer
la qualité de la production.

212
C!Cba55ela5
be Jflotssac

213
F RA NC E

C HAS S E L AS n E M0 1 S S A C

Association interprofessionnelle
de 1•appellation
Chasselas de Moissac
Hôte 1 de Vi 11 e
MOISSAC

214
2. DEFINITION du PRODUIT

2.1 : Critères de definition

Ces critères se réfèrent d'une part aux caractères du


chasselas (doré) de Moissac, de plein air et de conserve, et d'autre part
à la definition de delimitation du territoire d'origine.

Caractères du chasselas (doré) de Moissac 3 raisin de plein air

-grappe (forme, souplesse, etc ... ) ;


- grains (forme, disposition, taille, coloration)
- pepins (nombre, taille) ;
- présentation du raisin ;
- teneur minimum en sucre : 160 g/litre avec tolerance ~ 10 g
selon les années ;
- tests' de maturité : rapport sucres/acidité tartrique) 25
avec tolérance ! 3 selon les années ;

• Chasselas (doré) de Moissac 3 branché (de sac)

Les raisins vendus sous cette denomination correspondent


à des grappes ciselees et ensachees au moins 15 jours avant la récolte,
qui doivent présenter des caractères particuliers de taille de la grappe
et de dimension des grains (diamètre minimal 14 mm) •

. Chasselas (doré) de Moissac 3 de conserve

Ces raisins sont conservés par la methode de conserve


à râfle humide di te "methode de Thomery" et pour lesqueJsles critères quali-
tatifs son~ identiques à ceux exigés pour le branche de sac .

. Définition de délimitation du territoire d'origine


La zone delimitee s'etend sur plusieurs communes du
Tarn-et-Garonne et du Lot, auxquelles l'usage constant et local du commerce
attache l'appellation et dans lesquelles les conditions naturelles (sol,
exposition) et les pratiques culturales permettent de produire un chasselas
répondant aux normes retenues.

2.2 Organisation de la selection et du contrôle des produits

2.21 : Organisme certificateur

La certification de la qualité est faite par l'Associa-


tion Interprofessionnelle de l'Appellation Chasselas de Moissac
(A.I.A.C.M.), qui est un syndicat interprofessionnel.

215
Cette association est constituée de 2.400 adherents
cotisants : 130 regroupés en 2 coopératives et 2.270 producteurs isolés.
Jusqu'à présent, les négociants membres de l'association ne paient pas
de cotisation, celle-ci étant incluse dans le prix de la vignette d'iden-
tification.

Le tonnage commercialisé avec la vignette de l'A.I.A.C.M


est de 12.000 à 15.000 tonnes environ. Il varie suivant les conditions
climatiques de l'année qui ont une influence prépondérante sur le tonnage
produit et sur la qualité de la production.

2.22 : Organisme vérificateur


La vérification de la qualité est effectuée par deux
organismes le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Legumes
(C.T.I.F.L.) et le Service de la Repression des Fraudes et du Contrôle de
la Qualité.

2.23 : Liaisons inte!Professionnelles


La structure même de l'association constitue un cadre
interprofessionnel. Par ailleurs, les liaisons entre les producteurs et
les négociants ne posent pas de problèmes particuliers, les circuits de
commercialisation étant les circuits ordinaires de la région. Ainsi, les
expeditions, tant sur les marches intérieurs qu'à l'exportation, sont effec-
tuéœpar les négociants locaux et par les coopératives fruitières de l'aire
de production.

Les contrôles sur le marché et chez les expediteurs,


par le Service Officiel de la Repression des Fraudes, évitent les litiges.
S'il y a récidive de fraude du producteur, il est procédé à l'examen du
cas en commission, celle-ci infligeant des sanctions pouvant aller jusqu'à
la suspension de l'appellation.

2.3 Modalités pratiques de sélection et de contrôle

La vérification de l'origine est faite par la declara-


tion en mairie des parcelles plantées, un registre est tenu à jour par le
responsable de l'association.

C'est le producteur lui-même qui juge si sa production


est susceptible ou non d'être commercialisée avec appellation. Il n'y a
pas de personnel particulièrement chargé de vérifier la qualité au niveau
de la parcelle ou chez le producteur. Le contrôle qualitatif s'effectue
au depart chez le négociant ou à la coopérative qui realise l'expédition.
Toutefois, à 1~ demande du producteur, une visite du vignoble ou à l'atelier
de ciselage peut être réalisée par un technicien antérieurement à l'accord
de l'appellation.

216
On peut donc dire qu'qu niveau de l'association, il
existe un autocontrôle qui donne des resultats satisfaisants si l'on en
juge par le nombre quasiment inexistant de reclamations.

Dans le souci de promouvoir une qualite superieure du


produit, l'association organise une reunion generale d'information de
precampagne à laquelle participent environ 400 producteurs, et au cours
de l'hiver une serie d'une dizaine de reunions au niveau cantonal touchant
Boo à 900 producteurs de chasselas. Ces reunions permettent de maintenir
une bonne motivation à l'egard de la qualite.

2.4 Methodes d'identification du produit

L'appellation d'origine est indiquee par l'apposition


d'une vignette portant la mention "Chasselas de Moissac" et la representa-
tion de la cour interieure du cloître de Moissac.

La bande vignette doit être apposee par le producteur


en bout de plateau et parallèle au petit côte. Elle doit porter l'identite
du producteur (nom et adresse) et un numero permettant à l'association
de verifier si l'utilisateur est bien le producteur auquel elle a ete four-
nie. En effet, la bande vignette est propriete unique du producteur et
toute retrocession est justiciable de sanction. Le nombre de bandes vi-
gnettes attribuees est de 1.500 à l'hectare de vigne declare en mairie et
enregistre sur le registre de l'appellation.

Les ventes de vignettes sont tenues à jour par le


responsable sur un registre indiquant l'identite du producteur et les nume-
ros des bandes qui lui ont gte remises.

217
3. PRESERVATION de la QUALITE

3.1 Emballage et conditionnement

Les grappes sont manipulees avec le plus grand soin


et disposees sur des claies à claire-voie au moment de la cueillette.
Apportees à la salle d'emballage, elles sont triees et ciselees sans
que le grain, qui doit conserver sa pruine, ne vienne au contact des
doigts. Ce travail delicat est uniquement manuel et ne peut absolument
pas se mecaniser.

Le chasselas de Moissac est emballe en plateaUKtradi-


tionnels à un rang ou en emballages unitaires, ceux-ci devant être munis
d'une mini vignette autocollante. Il est normalise en categorie Extra
ou categorie I. Les critères de classement reposent surtout sur l'aspect
du raisin, le rapport sucres/acidite et l'homogeneite dans le colis.

3.2 Stockage

Aucun stockage particulier n'est effectue après la


cueillette. Les ra1s1ns ne passent generalement que quelques heures dans
la salle de ciselage et de conditionnement avant d'être livres aux négo-
ciants ou aux cooperatives qui expedient dans les heures qui suivent.

3.3 Transport

Les expeditions sont faites par la route ou par la voie


ferree, sans precautions particulières. Les exportations ne nécessitent
pas de dispàsitions speciales.

3.4 Distribution

Il en est de même de la distribution, aucune recomman-


dation particulière n'etant faite aux distributeurs. Le raisin conserve
naturellement son état de fraîcheur .pendant plusieurs jours, ce qui est
suffisant pour couvrir la periode normale de commercialisation du lot.

218
Graphique 24
F./kg
CHASSELAS de MOISSAC


o-...---o Moyenne pondérée

Extra
3

Cat. I

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2
..... ......
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0

219
4. OBJECTIFS et RESULTATS ECONOMIQUES

4.1 Politique de1sélection

L'association interprofessionnelle a essentiellement


comme objectif la sélection d'une qualité superieure. Cette politique
de selection s'applique à tous les niveaux, selection des meilleurs
clônes, conseils techniques en culture, ciselage et conditionnement
realises avec le maximum de soins, attribution de l'appellation accor-
dee uniquement aux categories Extra et I. Le tonnage commercialise
sous appellation représente environ 55 à 60 %de la recolte totale
de l'aire de production, mais peut varier d'une annee à l'autre en rai-
son des conditions climatiques pouvant modifier la qualite du produit.

4.2 Objectifs

En dehors de cet objectif primordial de qualite supé-


rieure, l'association recherche une bonne regularite des debouches, celle-
ci etant obtenue par la regularite qualitative envoyee aux distributeurs.

Cette garantie qualitative assure un accroissement


de revenu aux producteurs, les raisins sous appellation obtenant dans
la même categorie une plus-value de l'ordre de 0,50 à 0,80 francs au
kilo commercialise, pour un prix moyen voisin de 2,50 F./kilo en 1976,
soit une plus-value de 25 à 30 %.

220
Graphique 25
CHASSELAS

Cours journaliers - Marché de MOISSAC - 1976

F ./kg

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·.. .... ..... .. ..... ........... ·....... ...··..·.....·.· ................·· ....•........... ·- ........... Cat. III.··
·.•...••...•...• ·

1 ~

Septembre ' Octobre


LISTE DES ORGAJ_~ISMES ET DES PERSONNES COUTACTEES
ALLEMAGNE FEDERALE

ORGANISMES PROFESSIONNELS et ADMINISTRATIFS

M. SCHLIER Arbeitsgemeinschaft der Verbraucher


Heilbsbachstr 20
53 BONN - DUISDORF
M. MD E. TOUSSAINT
Ministerium für Ernahrung, Landwirtschaft und Umwelt
Postfach 491
D 7000 STUTTGART 1

M. RLD ROEHR Ministerium für Ernahrung, Landwirtschaft und Umwelt


Abteilung III
Postfach 491
D 7000 STUTTGART

M. RUOFF WLZ, Raiffeisen eGmbH


Johannesstrasse 86
D 7000 STUTTGART 1

Dr. A. VON ROSENBERG


WLZ
Dieselstrasse 19
D 7100 HEILBRONN/NECKAR

M. D. SIEGLIN Hof Ruckhardshausen,


D 7110 OHRINGEN 2

Dr. H. STEINER Landesanstalt für Pflanzenschutz


Reinsburgstrasse 107
D 7000 STUTTGART 1

Prof. Dr. W. SCHUPHAN


Deutsche Gesellschaft für Qualitatsforschung e.V.
Heidestrasse 9
D 6222 GEISENHEIM/RHEIN

225
IMPORTATEURS et GROSSISTES

M. PFEIFER Grossmarkthalle
6000 FRANKFURT-MAIN

M. DUERBECK FA DUERBECK Anton


Grossmarkthalle
6000 FRANKFURT-MAIN

M. HEEP FA FRUCHTHANSA
Grossmark Koeln
5000 KOELN 51

M. de DECKER FA de DECKER
Agence d'Importation
Bertoldi Hauss
GROSSMARKT KOELN

FA KETTWIG Agence d'Importation


Bertoldi Haus
GROSSMARKT KOELN

M. WOLTERS FRUCHT GMBH et CO KG


~lliRKUR
Grossmarkt
28 BREMEN
MM. WESSELS, KRONACHER, STIER et PAPE
FA HARDER UND MEISER - FRUCHTHOF
Breitenweg 29 - 33
28 BREMEN 1
M. MEYN FA FRUCO FRUCHTHOF
H.AMBURG

226
DISTRIBUTEURS

Ml'-1. \vEBE:R et STOECK


FA KARSTADT
43 Essen
KRUPP GELAENDE

M. FUHRMANN FA HORTEN
AM SEESTERN 1
4000 DUESSELDORF

M. LOEBBER REWE ZENTRALE


Kalprdenstr 3-17
5000 KOELN 1

M. WINKLER FA DOEGO
Feldstr 84
46 DORTUMUND
M. EICKS FA FRUTERA GHBH
Sonninstr 24 - Sonninhof
2000 HAMBURG

M. KRESS et (ou) M. FEINDT


FA EDEKA FRUCHTKONTOR
AMSINKSTR 66
Grossmark Gelaende
2000 HAMBURG

227
ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES et ADMINISTRATIVES

M. A. de CANIERE
President Honoraire

M. DENAYER President de l'Union nationale des importateurs, exportateurs


et grossistes en fruits et legumes
68, Boulevard d'Ypres
BRUXELLES

IMPORTATEURS et GROSSISTES

PAUWELS Rijmenamsebaan 63.


2830 BONHEIDEN

M. G. RINGOOT Societe R.G.


27, Boulevard d'Ypres
1000 BRUXELLES

M. VAN ITTERBEEK
FRUITMONDE
8, Square Sainctelette
1000 BRUXELLES

M. VAN DER BROECK


Société SPIERS
Marche de gros
CHARLEROI

FREDDY PATTYN Ieperstraat 6


8300 KNOKKE (HEIST)

DISTRIBUTEURS

MESTDAGH et Co
Rue du Colombier
62000 GOSSELIES

CARREFOUR LIEGE
269, Chaussee de Tongres
4420 ROCCOURT

DELHAIZE LE LION
5 Broekooi
1730 ZELLIK

M. VRANCKX G.B.
Avenue des Olympiades 20
1140 BRUXELLES

228
ESPAGNE

EXPORTATEURS

M. Vicente PASCUAL
Société PASCUAL Hermanos
Calle Cronista Carreres 11
VALENCIA

M. SANCHEZ Directeur du service technique


Société PASCUAL Hermanos
Calle Cronista Carreres 11
VALENCIA

FRANCE

ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES et ADMINISTRATIVES

M. MOULIAS Direction de la Production et des Echanges


Ministère de l'Agriculture
78, rue de Varenne
F 75700 PARIS

M. PECQUET - id -

M. RUINEAU Service de la Répression des Fraudes


et du contrôle de la qualité
79, boulevard du Montparnasse
F 75007 PARIS

M. SIMON Centre de développement des certifications des qualités


agricoles et alimentaires
43, rue de Naples
F 75008 PARIS

M. LOFEZ Association nationale pour la promotion et le


contrôle de la qualité (QUALITE FRANCE)
18, rue Volney
F 75002 PARIS

M. LEMONNIER Président de l'Association pour la Défense et la


Promotion des fruits de qualité gustative sous label agricole
SICANJOU - B.F. 5
SAINT BARTHELEMY D'ANJOU
F 49800 TRELAZE

229
M. POTEL Président de INTERFEL
20, rue de l'Arcade
F 75008 PARIS

M. BENIGNUS Association française des Comités économiques


Fruits et Légumes
18, rue de l'Arcade
F 75008 PARIS

M. LEPART Syndicat pour la defense des pêches et nectarines


du Roussillon
19, Avenue de Grande-Bretagne
F 66025 PERPIGNAN CEDEX

M. CHAMBOLLE Laboratoire Coopératif


16, rue Maignan Larivière
F 95390 SAINT PRIX

EXPORTATEURS et GROSSISTES

M. VILHET Expéditeur
F 13440 CABANNES

M. GIRAUD Expéditeur
M.I.N.
F 84300 CAVAILLON

M. DEYDIER COOPEX SICA ASO


M.I.N.
F 82000 MONTAUBAN

M. PONC~TY Vergers de Haute Savoie


F 74570 THORENS GLIERES

M. MONNOD Société POMONA


21, rue du Pont Neuf
F 75001 PARIS

M. MANGUIN La Desprelle - La Barthelasse


F 84000 AVIGNON

DISTRIBUTEURS

M. CHERETIER S.C.A. MONOPRIX


4, rue du Courson
F 94537 RUNGIS
M. CHOMIENNE Etablissements GUICHARD et PERRACHON
21~, rue de la Montat
F 42000 SAINT-ETIENNE
M. PROTAT Société PARIDOC
258, Avenue Napoléon Bonaparte - Boîte Postale 2
F 92502 RUEIL MALMAISON

230
GRANDE-BRETAGNE

ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES et ADMINISTRATIVES

M. David SHAPLEY
FRUIT TRADES JOURNAL
430/438 Market Towers
New Covent Garden
LONDON S\-18

M. MOORISH GUERNESEY TOMATOES


Brouwning House 100
White Drapel road E1

IMPORTATEURS et GROSSISTES

Melle BOIX CONTIFRUIT SALES LTD


77, London Fruit Exchange
LONDON E1

M. ONONA J. ONONA LTD


441, London Fruit Exchange
LONDON E1

M. Steve ROLLAND
LITTLEWOODS
Victoria Street
LIVERPOOL

M. GALLACHER SAINSBURY LTD


Stamford House, Stamford Street
Blackfriars
LONDON E1

DISTRIBUTEURS

M. MICHAELSON SIMONS & CO


4, London Fruit Exchange
LONDON E1

Dr. CLAYTON MARKS & SPENCER


67, Baker Street
LONDON W1

231
ITALIE

ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES et ADMINISTRATIVES

Dr. BAZZOCCHI Consorzio Emiliano Cooperative Ortofrutticale


Piazza della Constituzion 8
40128 - BOLOGNA

M. FORNACIARI Alessandro
Regione ~ilia Romagna
Ufficic Agricola di Vignola
Via Soli 2
VIGNOLA (Modena)

Dr. LUNELLI CON. CO. PR.A


Via Segantini
TRENTO

Pr. GORINI Instituto per la Volorisazione Technologica dei


Prodotti Agricoli
26, Via Venezian
MI LANO

Secretaria dei Consorzi


28, Viale Martiri della Libertà
MODENA

EXPORTATEURS et GROSSISTES

V.O.G. Dr. PIRCHSTALLER


Delais-trasse 12
BOLZANO

Presidente Claudio PEFANO


Consorzio Grossisti ortafrutticoli Milano
Viale Lombroso 54 - ORTOMERCATO
20137 MILANO

Presidente GARAGNANI
Coop. Frutticultori
SAVIGNANO SUL PANARO
MODENA

232
Presidente TOSCHI
Via di Mezzo 272
41058 -VIGNOLA (Modena)
MM. BETELLI et FERRARI
41058 - VIGNOLA (Modena)
Dr. PELLISOLA
Viale Carducci 12
44034 - COPPARO (Ferrara)

233
PAYS-BAS

ORGANISMES PROFESSIONNELS et ADMINISTRATIFS

M. SWEEP Centraal Bureau Van de Tvinbouwveilingen in Nederland


JavaStraat 80
LA HAYE

M. VAN TRIET Produktschap


Voor Groenten & Fruit
Bezviden Houtsweg 153
LA HAYE

M. VOS VAKBLAD Voor de GROOTHANDEL


In Aardappelen, Groenten en Fruit
Bezvidenhoutseweg 82
LA HAYE

IMPORTATEURS et GROSSISTES

M. Paul VAN PELT


BUD ROLLAND bv
Postbus 8
Hoornseweg 15
2600 AA DELFT
M. Le NOBLE et M. VAN AKEN
Velleman & Tas N.V.
Marconistraat 19
ROTTERDAM

M. POELSTRA Winding bv
Centrale Markt Hal 16/20
Jan Van Galenstraat 15
1054 KL AMSTERDAM
VROEGOP RUHE & Co bv
Central Markt 51
AMSTERDAM

DISTRIBUTEUR

M. HAAGSMA Société Albert HEIJN


Ankersmidplein 2
Po Box 6o4
ZAANDAM

234
SUISSE

ORGANISMES PROFESSIONNELS et ADMINISTRATIFS

M. BAGGIOLINI Station fédérale de recherches agronomiques


de Changins
CH 1260 NYON

M. BAESCHLIN Centrale Suisse d'Arboriculture fruitière


d'OESCHBERG
KOPPIGEN

M. GONVERS Président du Groupement des Arboriculteurs


lémaniques pour les techniques intégrées
CH 1111 LUSSY S/MORGES

DISTRIBUTEURS

M. BARDE Directeur du Service MIGROS-SANO


3, Avenue Ruchonnet
Case Postale 643
CH 1001 LAUSANNE

235
Communautés européennes- Commission
Possibilités et contraintes de commercialisation de fruits et légumes répondant à des
critères de qualité définie
Luxembourg : Office des publications officielles des Communautés européennes
1978- 235p.-21 x 29,7cm.
Série Informations sur l'agriculture- 1978- 55
DA, DE, EN, FR, IT, NL
ISBN 92-825-0673-8
NO de catalogue : CB-NA-78-055-FR-C
BFR175 DKR30,60 DM11,10 FF 24,70
LIT 4700 HFL 12,10 UKL 2.90 USD 5.70

La présente étude constitue une prolongation de celle concernant "la production de


fruits et légumes répondant à des critères de qualité dégustative"(1). Cette dernière
étude avait examiné les différents critères de qualité et les techniques qui peuvent
assurer l'obtention de produits qui répondent à des critères de qualité gustative. Elle
avait passé en revue les problèmes à résoudre sur le plan de la commercialisation et
du contrôle de tels produits. Le rapport qui est présenté maintenant vise à préciser les
possibilités et les contraintes d'une telle commercialisation. Ceci est fait à travers
l'analyse d'un nombre d'expériences concrètes réalisées pour différents fruits et
légumes dans certains Etats Membres et certains pays tiers par des organismes qui ont
entrepris la commercialisation de produits de qualité définie. Les enseignements qui
peuvent être tirés de ces expériences ont permis de mieux définir les contraintes de
commercialisation pour de tels produits et de formuler des recommandations pour
des actions futures.

Le rapport contient en annexe une série d'analyses monographiques des cas pratiques
étudiés.

Cette étude est uniquement publiée en langue française.

(1) Informations Internes sur l'Agriculture no 169, Décembre 1975.


Informations sur l'Agriculture
Date Langues

Crédits à l'agriculture Février 1976 F


1. France, Belgique, D.D. de Luxembourg

Crédits à l'agriculture
1
Février 197 6 D
Il. République Fédérale d'Allemagne

Crédits à l'agriculture Février 1976 F


Ill. Italie 1

Crédits à l'agriculture Février 1976 E


IV. Pays-Bas N

Carte de la durée de la période de végétation dans· les Etats mem- Mars 1976 F
bres de la Communauté D

Modèles d'analyse d'entreprises de polyculture-élevage bovin Mars 1976 D


- Données technico-économiques de base - Schwabisch-baye-
risches HUgelland (R.F. d'Allemagne)

Modèles d'analyse d'entreprises de polyculture-élevage bovin Mars 1976 E


- Données technico-économiques de base- South-East Leinster
(Irlande), West Cambridgeshire (Royaume-Uni), Fünen
(Danemark)

Dispositions en matière de zootechnie bovine Mars 1976 F

Formes de coopération dans le secteur de la pêche Avril1976 E


- Danemark, Irlande, Royaume-Uni

Les marchés du lait et de la viande bovine de la Communauté Juin 1976 D


- Approche régionale pour la recherche d'un équilibre E

La contribution des "Comunità montane" au développement Juillet 1976


de l'agriculture de montagne en Italie

Les "Enti di sviluppo agricola" en Italie et la réforme des Juillet 1976


structures
- Problèmes et perspectives d'adaptation

Marchés de citrons frais et de jus de citron dans la Communauté Juillet 1976 F


européenne E

Les résidus de pesticides dans le tabac et les produits de tabac Juillet 1976 F
1. Rapport général E

Teneur en eau de volailles congelées ou surgelées Juillet 1976 F


- Examen de méthodes de dosage E

Méthodes de détection des virus de certaines maladies des Ao0t1976 E


produits d'origine animale

Vaccins vétérinaires Ao0t1976 E


- Analyse comparative des législations des Etats membres pour
trois importantes épizooties
Date Langues

Evolution prévisible de Papprovisionnement international en Août1976 D


produits agricoles et ses conséquences pour la Communauté F (1}
1. Blé, céréales fourragères - Résumé

Evolution prévisible de l'approvisionnement international en Septembre 1976 F (1}


produits agricoles et ses conséquences pour la Communauté D
Il. Viande bovine, viande ovine, produits laitiers

Formes de collaboration entre exploitations agricoles dans les Septembre 1976 E


nouveaux Etats membres

Critères objectifs pour l'appréciation de la qualité bactério- Septembre 1976 E


logique et organoleptique du lait de consommation

Problème d'hygiène en rapport avec le refroidissement de carcasses Octobre 1976 E


de volaille

Les résidus de pesticides dans le tabac et les produits de tabac Octobre 1976 F
Il. Substances phytosanitaires employées - Législations E
- Méthodes d'analyse

Modalités pratiques d'application des méthodes de lutte intégrée Novembre 1976 F

Les problèmes forestiers et leurs incidences sur l'environnement Novembre 1976 D


dans les Etats membres des C.E. F
1. Résultats et recommendations E

Les résidus de pesticides dans le tabac et les produits de tabac Novembre 1976 F
Ill. Résidus de pesticides trouvés dans le tabac E
- Aspects toxicologiques des résidus dans le tabac

La commercialisation des fruits et légumes importés dans la C.E. Février 1977 F

Crédits à l'agriculture dans les Etats membres de la C.E. Février 1977 F


- Une analyse comparative E

Les frais de première transformation et de conditionnement du Mars 1977 1


tabac brut produit dans la Communauté F

Examen de l'étourdissement avant l'abattage pratique dans la Mars 1977 D


Communauté Européenne E

Les problèmes forestiers et leurs incidences sur l'environnement Mai 1977 D


dans les Etats membres des C.E.
Il. Ouverture de la forêt au public à des fins récréatives.

Les problèmes forestiers et leurs incidences sur l'environnement Mai 1977 D


dans les Etats membres des C.E.
Ill. Problèmes de la mécanisation des travaux de boisement et
de récolte en forêt

Les problèmes forestiers et leurs incidences sur l'environnement Mai 1977 D


dans les Etats membres des C.E.
IV. Aides nationales propres à encourager des mesures en faveur
de la forêt privée

(1) En préparation
Date Langues

Les problèmes forestiers et leurs incidences sur l'environnement Mai 1977 D


dans les Etats membres des C.E.
V. Systèmes d'imposition et charges fiscales supportées par la
forêt privée

Prévisions concernant le secteur agricole Juin 1977 D


- Prévision de l'évolution des structures agricoles et des facteurs
de production dans l'agriculture communautaire
1. Bases théoriques et analyse des enquêtes réalisées

L'évolution prévisible de l'approvisionnement international en Juillet 1977 D


produits agricoles, et ses conséquences pour la Communauté F
Ill. Huiles et graisses, aliments azotés pour animaux

Modèles d'analyse d'entreprises de polyculture- élevage bovin Août1977 F


- Données technico-économiques de base
Région du Bassin de Rennes (France)

Détermination de la teneur en viande maigre des carcasses de Août 1977 D


porc à l'aide de l'appareil danois KSA - (K0d-Spcek-Apparat)

Modèles d'analyse d'entreprises de polyculture- élevage bovin Ao0t1977 F


- Données technico-économiques de base
Région Volvestre (France)

Influence des différentes graisses sur la santé dans l'alimentation Décembre 1977 E

Modèles d'analyse d'entreprises de polyculture - élevage bovin Décembre 1977 E


Données technico-économiques de base
Région East-Aberdeenshire (Ecosse)

Teneur en eau de volailles congelées ou surgelées Février 1978 F


- Examen de méthodes de dosage: dindes E

Un modèle de prévision et de simulation concernant le marché Mai 1978 D


des céréales de la Communauté
Partie 1: Bases, conception du modèle et quantification des fac-
teurs de 1'offre et de la formation des prix
Volume 1 : Bases théoriques et conception

Un modèle de prévision et de simulation concernant le marché Mai 1978 D


des céréales de la Communauté
Partie 1 : Bases, conception du modèle et quantification des
facteurs de 1'offre et de la formation des prix
Volume Il : Evolution et facteurs de l'offre et des prix des céréa-
les à la production

Production, consommation et commerce des céréales et de la Mai 1978 D


viande en Europe de 1'Est E
Volume 1 : Texte

Production, consommation et commerce des céréales et de la Mai 1978 D


viande en Europe de l'Est E
Volume Il :Tableaux

L'épandage des effluents d'élevage sur les sols agricoles dans la CE Juillet 1978 F
1. Bases scientifiques pour une limitation des épandages et cri- N
tères pour des dispositions réglementaires E (1)
(1) En préparation.
Date Langues

N048 L'épandage des effluents d'élevage sur les sols agricoles dans la Août 1978 D
CE
Il. Typologie des régions où l'élevage intensif est particulièrement
développé.
A. Rapport

N048 Cartes

N049 L'épandage des effluents d'élevage sur les sols agricoles dans la Août 1978 D
CE
Il. Typologie des régions où l'élevage intensif est particulièrement
développé.
B. Données Statistiques : Données de base régionales et coeffi-
cients

NO 50 L'épandage des effluents d'élevage sur les sols agricoles dans la Août 1978 D
CE
Il. Typologie des régions où l'élevage intensif est particulièrement
développé.
C. Données Statistiques : Concentration régionale de 1'élevage

NO 51 L'épandage des effluents d'élevage sur les sols agricoles dans la Septembre 1978 F
CE NL
Ill. Résumé et conclusions E(l)
D(l)

N0 52 Situation et évolution structurelle et socio-économique des régions Octobre 1978 F


agricoles de la Communauté
1. Rapport

NO 53 Situation et évolution structurelle et socio-économique des régions Octobre 1978 F


agricoles de la Communauté
Il. Annexes méthodologiques et données statistiques par grandes
régions

N0 54 Situation et évolution structurelle et socio-économique des régions Octobre 1978 F


agricoles de la Communauté
Ill. Données statistiques utilisées pour les 376 circonscriptions
analysées

NO 55 Possibilités et contraintes de commercialisation de fruits et légu- Octobre 1978 F


mes répondant à des critères de qualité définie

(1) En préparation.
Salgs- og abonnementskontorer · Vertriebsbüros · Sales Offices
Bu reaux de vente · Uffici di vendita · Verkoopkantoren

Belgique - België France Nederland

Moniteur belge- Belgisch Staatsblad Service de vente en France des publica- Staatsdrukkerij- en uitgeverijbedrijf
tions des Communautés européennes Christoffel Plantijnstraat, 's-Gravenhage
Rue de Louvain 40-42 -
Leuvensestraat 40-42 Journal officiel Tel. (070) 62 45 51
1000 Bruxelles - 1000 Brussel 26, rue Desaix Postgiro 42 53 00
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Sous-agent
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37, rue des Francs-Bourgeois
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lreland
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