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- La providence désigne l'action sur le monde d'une volonté extérieure (non humaine, transcendant l'homme) conduisant les événements à des fins. L'idée s'oppose donc diamétralement à celle de hasard et dans un certain sens à celle de fatalité. Durant l'Antiquité, les débats ont opposé les épicuriens, selon qui l'origine et l'évolution de l'univers ne sont précisément qu'une affaire de hasard, aux stoïciens (fatum stoicum) et à certains (néo-)platoniciens, pour qui - au contraire - elles résultent de la volonté d'un démiurge (Créateur) ou bien de l'action de la nature, selon des lois qui lui sont propres. Qu'elle soit considérée comme "divine" ou comme "naturelle", l'idée de providence traduit donc une conception du monde métaphysique, causaliste, déterministe et téléologique. Le christianisme reprend l'idée d'une providence divine : l'un des versets du Notre-Père est « que ta Volonté soit faite, sur la terre comme au ciel » et, au tout début du Moyen Âge, les Pères de l'Église élaborent une théologie entièrement axée sur cette idée. Mais à la fin de cette période, l'accent est mis sur la réciprocité entre l'action de la providence (divine) et le libre-arbitre (humain). Durant la période suivante, la Renaissance (XVe siècle-XVIe siècle) émerge une conception du monde humaniste, où le libre arbitre prend peu à peu l'ascendant sur la providence. Au début du XVIIe siècle, deux philosophes, l'Anglais Francis Bacon et le Français René Descartes jettent les bases théoriques de ce que l'on appellera plus tard "le progrès". Celui-ci est fréquemment considéré comme la version sécularisée de la providence, ceci depuis fin du XVIIIe siècle ("Siècle des Lumières") et surtout le début du XIXe siècle, date à laquelle le mot "progrès" entre dans le langage usuel, où le mot "providence" n'est plus utilisé que dans les cercles ecclésiastiques et religieux et où la conception du monde dominante est la philosophie de l'histoire. On considère alors que les hommes conduisent eux-mêmes leur destin et que la croyance de Dieu, si elle n'est pas contestée (athéisme), n'est plus qu'une simple option. Si la modernité et plus spécialement le laïcisme évacuent le mot "providence" du langage usuel, l'idée ne disparaît pas complètement pour autant. En France, on retrouve ainsi l'œil de la providence tout en haut de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789) et au XIXe siècle, sous le Second Empire, est forgée l'expression "État-providence" pour désigner l'idée (fustigée par les esprits libéraux) que l'État moderne est amené à jouer auprès des citoyens un rôle comparable à celui qui était autrefois attribué à la providence : subvenir à leurs besoins élémentaires. Parce qu'elle est causaliste, l'idée de providence (comme celle de progrès) est typiquement occidentale. Mais dans l'ancienne culture chinoise (ou dans certaines pratiques divinatoires en occident, tel le jeu de tarot), il est considéré que les enchaînements d'événements peuvent avoir un sens sans dépendre pour autant d'un rapport de causalité. On parle alors de synchronicité. (fr)
- La providence désigne l'action sur le monde d'une volonté extérieure (non humaine, transcendant l'homme) conduisant les événements à des fins. L'idée s'oppose donc diamétralement à celle de hasard et dans un certain sens à celle de fatalité. Durant l'Antiquité, les débats ont opposé les épicuriens, selon qui l'origine et l'évolution de l'univers ne sont précisément qu'une affaire de hasard, aux stoïciens (fatum stoicum) et à certains (néo-)platoniciens, pour qui - au contraire - elles résultent de la volonté d'un démiurge (Créateur) ou bien de l'action de la nature, selon des lois qui lui sont propres. Qu'elle soit considérée comme "divine" ou comme "naturelle", l'idée de providence traduit donc une conception du monde métaphysique, causaliste, déterministe et téléologique. Le christianisme reprend l'idée d'une providence divine : l'un des versets du Notre-Père est « que ta Volonté soit faite, sur la terre comme au ciel » et, au tout début du Moyen Âge, les Pères de l'Église élaborent une théologie entièrement axée sur cette idée. Mais à la fin de cette période, l'accent est mis sur la réciprocité entre l'action de la providence (divine) et le libre-arbitre (humain). Durant la période suivante, la Renaissance (XVe siècle-XVIe siècle) émerge une conception du monde humaniste, où le libre arbitre prend peu à peu l'ascendant sur la providence. Au début du XVIIe siècle, deux philosophes, l'Anglais Francis Bacon et le Français René Descartes jettent les bases théoriques de ce que l'on appellera plus tard "le progrès". Celui-ci est fréquemment considéré comme la version sécularisée de la providence, ceci depuis fin du XVIIIe siècle ("Siècle des Lumières") et surtout le début du XIXe siècle, date à laquelle le mot "progrès" entre dans le langage usuel, où le mot "providence" n'est plus utilisé que dans les cercles ecclésiastiques et religieux et où la conception du monde dominante est la philosophie de l'histoire. On considère alors que les hommes conduisent eux-mêmes leur destin et que la croyance de Dieu, si elle n'est pas contestée (athéisme), n'est plus qu'une simple option. Si la modernité et plus spécialement le laïcisme évacuent le mot "providence" du langage usuel, l'idée ne disparaît pas complètement pour autant. En France, on retrouve ainsi l'œil de la providence tout en haut de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789) et au XIXe siècle, sous le Second Empire, est forgée l'expression "État-providence" pour désigner l'idée (fustigée par les esprits libéraux) que l'État moderne est amené à jouer auprès des citoyens un rôle comparable à celui qui était autrefois attribué à la providence : subvenir à leurs besoins élémentaires. Parce qu'elle est causaliste, l'idée de providence (comme celle de progrès) est typiquement occidentale. Mais dans l'ancienne culture chinoise (ou dans certaines pratiques divinatoires en occident, tel le jeu de tarot), il est considéré que les enchaînements d'événements peuvent avoir un sens sans dépendre pour autant d'un rapport de causalité. On parle alors de synchronicité. (fr)
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- La providence désigne l'action sur le monde d'une volonté extérieure (non humaine, transcendant l'homme) conduisant les événements à des fins. L'idée s'oppose donc diamétralement à celle de hasard et dans un certain sens à celle de fatalité. Qu'elle soit considérée comme "divine" ou comme "naturelle", l'idée de providence traduit donc une conception du monde métaphysique, causaliste, déterministe et téléologique. Durant la période suivante, la Renaissance (XVe siècle-XVIe siècle) émerge une conception du monde humaniste, où le libre arbitre prend peu à peu l'ascendant sur la providence. (fr)
- La providence désigne l'action sur le monde d'une volonté extérieure (non humaine, transcendant l'homme) conduisant les événements à des fins. L'idée s'oppose donc diamétralement à celle de hasard et dans un certain sens à celle de fatalité. Qu'elle soit considérée comme "divine" ou comme "naturelle", l'idée de providence traduit donc une conception du monde métaphysique, causaliste, déterministe et téléologique. Durant la période suivante, la Renaissance (XVe siècle-XVIe siècle) émerge une conception du monde humaniste, où le libre arbitre prend peu à peu l'ascendant sur la providence. (fr)
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