Cette horreur (infibulation) consiste � tout couper: il ne reste rien du sexe de la petite fille. Ni clitoris, ni petites l�vres, ni grandes l�vres. Et la pauvre enfant est "recousure" enti�rement. Sexe ferm� contre toute intrusion autre que celle du futur �poux qui va la d�florer � son mariage. On ne lui laisse qu'un minuscule orifice pour ses besoins naturels. Car l'hommme, si l'on peut encore lui donner le om d'homme dans ce cs-l�, est supposer d�florer sa jeune �pouse ainsi "cousue" par la seule force de sa virilit�. S'il n'y parvient pas sa puissance sexuelle est mise en doute. On m'a dit que parfois il se servait d'un couteau pour ne pas �tre pris en d�faut, sur ce terrain. Lorsqu'elle est enceinte, au moment d'accoucher, il faut "d�coudre" la jeune fille, puis la recoudre ensuite. Et la "d�coudre" de nouveau � chaque accouchement. Et ainsi de suite...
L'homme, le p�re, toujours l'homme, celui qui n'a pas souffert de l'enfantement, celui qui n'admet pas non plus qu'il pourrait au moins laisser sa place � la m�re ou simplement lui acheter un billet suppl�mentaire. Rien ces hommes ne comprennent rien � l'amour d'une m�re et au respect qu'ils lui doivent.
Les m�res sont parties. Un abandon �trange sur le moment, mais je sais maintenant qu'aucune m�re , m�me ayant le c�ur solide, ne peut supporter la vision de ce qu'on va faire � sa fille, et surtout ses cris. Elle sait de quoi il s'agit puisqu'elle l'a subi, et, lorsque on touche � son enfant, c'est sa chair qui saigne de nouveau. Pourtant, elle l'accepte, parce que c'est ainsi, et qu'elle n'a pas d'autre voie de r�flexion que ce rituel barbare pr�tendument "purificateur pour pouvoir prier" arriver vierge au mariage et rester fid�le.
"Elle tire avec ses doigts, le plus possible, ce minuscule morceau de chair et coupe comme si elle tranchait un morceau de viande de z�bu. Malheureusement, il lui est impossible de la faire en un seul geste. Elle est oblig�e de scier. Les hurlements que j'ai pouss�s me r�sonnent encore aux oreilles. J'ai pleur�, cri�" (p.19)
J'en ai besoin, car en aidant les autres je m'aide moi m�me. Si je m'arr�te de militer, d'aider, je sens que tout sera fichu pour moi. C'est ma fa�on de cultiver mon champ.
Comme on dit au S�n�gal:< cultive ton champ; si tu restes au lit, ce n'est pas le bon dieu qui le cultivera>
Deux femmes m'ont attrap� et tra�n�e dans la pi�ce. L'une, derri�re moi, me tient la t�te et ses genoux �crasent mes �paules de tout leur poids pour que je ne bouge pas, l'autre me tient aux genoux, les jambes �cart�es