Nlte série. Tome LVIL
No 9
15 Septembre.'
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Une femme moraliste
au XVIIIe siècle :
Mme de Pgisieux.
« Les femmes en France se sont aperçues que le bel esprit était de leur sphère, autant que de celle des hommes, et elles sont entrées en lice avec eux. » C’est le Suisse Béat de Murait qui faisait cette remarque, vers 1695. Et, en effet, dès les dernières années du règne de Louis XIV, on peut compter un grand nombre de femmes de lettres. Elles s’essayèrent dans presque tous les genres, poésie, théâtre, roman, mémoires, etc. ; il en est un pour¬ tant qu’elles semblent avoir considéré comme un domaine réservé : malgré le goût si décidé du xvne siècle pour les peintures de mœurs et les analyses du cœur humain, on ne voit guère de femmes qui aient eu l’ambition d’être moralistes. On peut, il est vrai, rappeler la galerie d e Portraits de MUe de Montpensier et le recueil de Maximes de Mme de Sablé; mais il faut songer que ce sont moins des œuvres personnelles que des pages d’album, comme nous dirions, ou, si l’on veut, des archives de salon. — Pour rencontrer une femme qui moralise, il faut aller jusqu’à Mme de Lambert, dont les Réflexions sur les femmes et les Avis à son fils et à sa fille ne furent publiés qu’en 1728. Lorsque
REVUE PÉDAGOGIQUE, 1910. — 2® SEM.
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